| Carnet de bord de Mai 2021 | Partager sur Facebook |
Si je me fie à Google, mon client n'ouvre pas avant 9h. Mais faut il se fier à Google ? A côté de moi, il y a le dépôt des essences, les citerniers sont des lève tôt, et pas des traines savattes comme moi. A 8h, je tente le coup, je vais voir à quoi ressemble ma livraison. 15 minutes plus tard, je suis en place en warning sur une grosse avenue dans le poligono, c'est fermé. Le voisin fume sa clope, je vais à la pêche aux infos. Le boss arrive juste un peu après, il attendait mes palettes si j'ai bien compris, du coup, on vide ça avant 9h.
Les livraisons, c'est terminé pour aujourd'hui, maintenant direction Portugal. Une éternité que j'y ai plus mis une roue. La dernière fois c'était avec ma belette de femme, on était encore jeunes et mon FH presque neuf. Ce qui m'ocupe la tête ce matin, c'est de trouver une bonne douche avant la frontière et il y a pas bien le choix. Passé Salamanca, je tente le coup au Paris-Lisboa, ça donne le ton. J'ai pris un café, et vu l'état des gogues, j'ai pas insisté. L'A62 est toute en travaux aujourd'hui, du coup j'ai le droit de prendre la nationale, on perd même pas de temps tellement il y a personne. Je trouve finalement mon bonheur à Sancti Spiritus, à la Repsol, casse croûte à table, impeccable !!!
De là, j'arrive assez vite à la frontière. C'est de moins en moins reluisant ici, tout est fermé au presque, c'est fantomatique. On dirait qu'il y a eu la guerre et que le temps s'est arrété. Côté espagnol, il n'y avait pas trop de trafic, mais de ce côté-i, c'est encore pire. Une fois passé la bifurcation de Guarda j'ai l'impression de rouler sur l'A6 en pleine pendemie de coronavirus, j'ai largement le temps d'apprecier le paysage. Dans mes lointains souvenirs, je savais que les tunnels étaient interdits ADR, ceux de Guarda ne le sont plus, par contre celui de Donas l'est toujours, et la déviation ADR est au moins aussi tordue sinon plus que celle de la Turbie, avec en plus des grosses branches d'arbres qui ne demandent qu'à eclater la caisse du frigo, mais il y a peu de trafic. Il faut traverser quelques petits villages, typiques et animés avec du monde en terrasse. La température frôle les 30 cette après-midi ! Ici, ils n'ont pas subi le gel au printemps, du coup, il y a des cerises à gogo et des marchands un peu partout, mais nulle part ou s'arrêter.
Ce n'est qu'en recuperant l'A1 que je retrouve un peu de monde, c'est l'axe principal entre Porto et Lisbonne, c'est donc normal. Ici aussi ils se sont mis au mega combi, et vu la gueule de certaines routes, il vaut mieux qu'ils ne s'égarent pas trop. J'ai 4h de volant bien tassées depuis Spiritus Sanctus, je me jette un café un peu avant Santarem, 85c sur autoroute, j'en ai bu deux.
Du coup, c'est en pleine forme que je contourne Lisbonne par le nord, depuis l'autoroute A9 la vue est panoramique, c'est l'heure de pointe, les banlieusards rentrent à la maison, ça se contruit un peu partout, de plus en plus haut sur les collines, comme partout ! J'ai pas pu rentrer sur le circuit ce soir, il fallait un test PCR, que pour une fois, je n'avais pas. Heureusement, c'est pas la place qui manque, il y a un immense parking devant les tribunes qui me tend les bras. Il fait moins chaud que dans le centre, l'océan n'est pas loin, et il y a un vent d'enfer, je bouge pas une oreille !