Carnet de bord de Janvier 2020 | Partager sur Facebook |
Dans la vie du routier, il y a un truc imparable, c'est toujours dans les endroits les plus calmes et ou tu dors le mieux, qu'il faut pas trainer au plumard. Ce matin, ne déroge pas à la règle, j'ai même dormi sans webasto tellement il faisait pas froid. Dehors ça sent bon, genre vienoiseries ou bonbons, à moins que ce soit de la bouffe pour chien, j'ai vu personne pour poser la question. Il est 5h quand je décolle, sur Valencia c'est tout vert, il y a donc pas de travaux, et heureusement car ça commence à déjà bien rouler quand je passe la capitale mondiale de l'orange. Je suis loin d'être tout seul sur l'AP7 vu que c'est gratuit, ça donne envie d'aller faire le bandit tout seul sur la 340, mais voilà, je suis assez radin, et j'ai pas envie de donner de l'argent à la Guardia Civil. Le pire c'est que je suis un peu obligé de faire le pénible de service en me calant à 85 pour économiser un peu de gasoil vu qu'en plus les conserves c'est pas ce qu'il y a de plus léger.
Il est 8h30 quand je me gare à Cambrils, le parking s'est bien vidé, il reste toutefois des donuts, du café et un peu d'eau chaude pour mon corps tout frèle et disgracieux. Il me fallait bien reprendre un peu des forces parce qu'à l'instar de la nature, DUARIG a horreur du vide, or, comme il me restait environ 180cm de plancher, Franck m'a confié la délicate mission d'aller prendre 4 palettes à La Pobla de Claramunt, c'est tout près d'Igualada. Fort de mes quelques années d'experience, il se trouve que je connais le client pour l'avoir livré plusieurs fois et à chaque fois avoir bien galéré pour me mettre en place, aujourd'hui ça n'a pas dérogé à la règle et ça fait tellement riper que Michelin avait le sourire quand je me suis mis en place. A chaque fois que je viens à la Pobla, ça me rappelle un de mes premiers voyages en Espagne : à l'automne 1991, j'avais chargé des balles de papier à Valence pour la papeterie de la Pobla, et le gardien m'avais envoyé vider au stockage des balles. Au bout du chemin, la route était coupée par la rivière, je savais pas quoi faire, quand un Pegaso est arrivé, et a franchi le passage à gué sans sourciller, ce jour là j'ai compris qu'ici tout était différent !
Ce coup-ci, il ne me reste plus que 10cm de libre, Franck n'insiste pas, je peux remonter tranquillos. J'ai hésité à remonter par Manresa-Vic, mais vu le poids et le gasoil, j'ai joué la prudence, d'ici, il y a que le coup de cul pour arriver à El Bruc si on passe par Barcelone. L'alarme gasoil s'est déclanchée justement dans la descente après El Bruc, et dans ces cas-là, je trouve le temps très long jusqu'à la station. Les yeux rivés sur l'ODB, j'arrive à Aiguaviva avec l'afficheur sur 99L restant, je ne saurai jamais si c'est fiable à 100%, toujours est il que j'ai battu mon record avec 1056L.
Il me reste de quoi remonter un peu, et cette nuit avec le plein tout neuf, hors de question de dormir dans la nature. Je vise toout naturellement Narbonne ou Béziers, et finalement je pousse jusqu'à Béziers, je me gare à 16h avec 9H02 de guidonnage, c'est TRES bien, je valide ma 2e 11, c'est ENCORE MIEUX !