7h40, je suis sur le pied de guerre, on est vendredi, faut pas déconner. Je mets en route dans un décor de carte postale, je sais j\'ai de la chance, pas longtemps bien sûr vu que 2 minutes plus tard je suis sous le tunnel. 15 minutes plus tard je suis de l\'autre côté et j\'écoute pour la première fois depuis une semaine les informations françaises à la radio, je comprends tout sans forcer, et ce que je comprends surtout c\'est que c\'est nul à chier ! RAS pour traverser Grenoble, c\'est le bon côté des choses au mois d\'août, mais à la vue de l\'ampleur des travaux, l\'automne risque fort d\'être TRES compliquée. Il est 11h05 quand je suis quai 3 à Jarcieu.

Après avoir transvasé mon voyage dans une taut, je récupère un autre voyage au moins aussi lourd puisque c\'est un complet de carrelage pour un chantier de magason LIDL à Beziers. J\'aurai pû y aller en baché, c\'est vrai, mais il parait que je recharge du cochon. Il y avait bien une autre solution, mais mon chef l\'a pas trouvée très économiquement rentable : Descendre en tautliner à Béziers, remonter à vide, récuperer le frigo, et descendre à vide au cochon... Vivement qu\'on puisse rouler avec 2 semis, au moins on sera plus emmerdés !!

De là, retour à la maison au milieu d\'un millard et demi de touristes qui sont en vacances, ça fait la queue pour mettre de l\'essence sur l\'autoroute, c\'est la classe de faire le plein à 2€ de super !!! Enfin, je m\'en fous, c\'est pas moi qui paye, de toutes façons, j\'ai pas d\'argent !!! Bon week-end, bons clics et grosses bises !

En rentrant à 15h30 un vendredi, il fallait pas que je m'attende à partir le lundi après-midi.  C'est en fin de matinée samedi que j'ai compris ça, il me faut être clair en heures lundi pour pour pouvoir faire Beziers-Girona-Pont d'Isère. Après de savants calculs, j'ai mis en route à 20h, c'est mal mais y a plus grave dans la vie. Les bouchons de cet après-midi ont disparu sur l'A7 ça roule plutôt bien, il se passe pas grand chose jusqu'à Béziers.

Sur le papier, je suis sensé me caler au parking à Béziers Ouest, et decrocher ma semi pour que David, un affrété aille la vider ou cas ou. Mais comme j'aime pas emmerder le monde, je vais quand même voir au chantier LIDL face à la prison. Biens sûr il y a personne, mais je peux squatter au plus près du chantier, j'ai mesuré 3m entre mon camion et la bordure, je gène personne, et si demain les types ont besoin du carrelage, il viendront prendre quelques palettes ici, 23h45 fin du game dominical.

Un peu avant 8h, je vais à la pêche aux infos, les carreleurs ne sont pas arrivés, tant mieux. David débarque à 8h pile, y a plus qu'à attendre et quoi qu'il arrive, il passera avant moi. Finalement les carreleurs arrivent à 9h30, le chef de chantier tire une gueule de 10 pieds de long. Le temps de trouver une solution ça attaque à vider David à 10h30, un 3e camion de carrelage arrive... Le chauffeur du Manuscopique doit rentrer les palettes par la porte principale, ça passe à 10cm près, sauf que le gars est pas cariste, il demande à tout le monde de le remplacer, le pire c'est que ça vide que par l'arrière, bien la peine de faire ça en bâché. Du coup quand ça a été mon tour de me mettre en place j'avais 11h30 de coupure, nickel.

Une grosse heure pour vider, il fait plus de 30° depuis un moment, je peux largement aller changer de tee shirt à Narbonne. Le bout de l'A9 est tout bloqué du Boulou au Perthus, c'est l'été, c'est normal. Mais c'est chiant, et ces idiots se croient tous prioritaires, c'est pénible. J'étais prévu à 16h au cochon, je suis arrivé à 16h15, pas de mal. Emeric est en place au congelé, on a juste le temps de prendre un café avant qu'on m'appelle à quai. Je complète à Celra, à 18h c'est plié y a plus qu'à remonter.

Plus de bouchons ni dans un sens ni dans l'autre, il reste pas mal de places dispo sur les parkings de la Jonquera, on est bien au mois d'Aout. Coupure à Lamanon, à minuit passé je suis quai 8 chez TDV, à 4 pour transvider ça met pas longtemps, j'ai pas dû passer plus de 20 minutes sur place, mais pas de connaissances pour me payer le café, du coup je traine pas. Retour à Jarcieu, un coup de lavage de caisse, à 1h45 je me jette sous la couette, le tout en moins de 9h de volant, c'est parfait.

Pas la peine d'esperer, faire une grasse matinée à Jarcieu, c'est juste impossible. Le seul que j'ai pas entendu ce matin, c'est Adrian qui a dû partir vers 3 ou 4h, et je dormais bien. Il est donc même pas 8h quand je bougonne à la machine à café. Mais heureusement ici, tout le monde est plutôt en bonne forme, ça rigole vite. A temps faire, autant connaitre la suite des évenements, un bon job m'attend pour finir l'année scolaire, un complet Arezzo. Et bé. ça, c'est bien. Mais il faudrait que je prenne un Ekeri de pauvre, à savoir, la toute derniere Schmitz à parois avec la pub TILT, je deteste rouler avec une remorque neuve.  Il y a aussi un gros lot de Milan, mais ça doit pas rentrer.

Vu qu'avec Philippe on est assez joueurs, on se dit que c'est quand même bête pour la planète de faire 2 camions quand on pourrait en faire qu'un, alors, on tente de remonter ce qui est remontable et bourrer la semi au maximum, surtout que c'est pas hyper lourd. Au final, il reste 0,80cm, j'annonce ça par pure provocation à mon chef, mais il y a rien de mieux. Donc, recafédouche. A 10h45 j'ai la coupure, je décroche ma remorque, un coup de gasoil, j'attele la TITL et en avant Vanzago !

Gogole map annonce du vert pour la traversée de Grenoble malgré les travaux, quand les Grenoblois sont à Rosas, ça va tout de suite mieux. Je me dis qu'avec un peu de chances je pourrais même tenter Vanzago ce soir, mais voilà, dans mon tas de palettes il y en a une ADR, bien entérée, et il serait tentant de passer en sous marin. Mais, je ne suis pas trop joueur ici, ni ailleurs sur le sujet, je fais sagement les contrôles et l'escorte on était pas moins de 8 à passer en même temps, c'est beaucoup pour un mois d'aout.

Côté Italien, il pleut un peu, je profite de cette relative fraicheur pour remettre les pendules à 0 à Oulx. Y a plus qu'à rejoindre l'ouest de Milan, en roue libre ou presque vu le peu de trafic sur l'A4, il est presque 19h quand je vais voir si jamais ou cas ou, mais bien sûr c'est mort, il reste plus que les mecs de la maintenance. On vera demain, dommage, le coin est infesté de moustiques voraces qui apprecient visiblement la viande ardechoise !

Hier soir en me garant, je suis tombé sur une employée qui sortait de l'usine, qui m'a dit, les gars arrivent à 6h30, mais ça vide qu'à partir de 8h. Je fais donc mon chiant dès le reveil, à 6h30 je sonne au portail, le mec hurle de loin que c'est à 8h, je lui répond que j'ai que 8 palettes, il me dit OK. C'est ça l'Italie que j'aime. Le mieux c'est que je ralais parce que la machine à café rendait pas la monnaie, et que le gars du quai à mis la clé pour pas que je paye, je pense que je vais m'installer dans le quartier.

Une grosse demi heure plus tard, je peux partir me jeter dans les bouchons du matin de Milano, mais j'en ai eu aucun. Incroyable. En passant devant les ruines de l'italsempione de Rhô, ça m'a rappelé le temps ou je vidais souvent du chocolat le lundi ici et que si on repartait pas avant 7h, il m'est arrivé une fois de mettre 3h pour rejoindre le marché de Milan, aujourd'hui c'est du velour, j'ai mis 3h30 pour passer Bologne et me caler à Badia pour la douche. Comme c'est une station toute neuve, je me suis dit que ça serait tip top, mais y a rien de rare, côté autogrill c'est en panne, et côté station faut y aller en bottes, mais bon, y a de l'eau c'est le principal.

La météo depuis ce matin est tellement moiteuse que le ciel est blanc, ça sera pas un jour béni pour les photographes. D'après les infos à la radio, dans le nord du pays, il y a eu de grosses inondations, j'ai pas eu la moindre goutte d'eau. Du coup, je suis légèrement en avance pour vider à 14h à Arezzo, ça me laisse le temps de manger. C'est quand même le top à ouvrir les Schmitz comme ça, ils se sont mis à deux caristes pour vider, ça a pas trainé, ce soir à 17h, tout le monde se barre en vacances. A 16h c'est plié, je peux virer les plaques orange et rouler tout doucement pour rejoindre Ravenna. J'ai pris un café à l'Autogrill juste après le pont qui menace de s'écrouler, la fille au comptoir est déprimée, il y a plus personne qui passe ici.

A 19h, je me gar    e dans la ZI de Ravenna, il fait horriblement chaud et lourd, dès que j'ouvre les carreaux je suis attaqué par des moustiques gros comme mon York, la nuit va être longue, très longue.

Dans la série nuit de merde, celle-ci sera assez bien placée. Encore 28° à 3h du matin, c'est bien. A 8h je suis au bureau  pour charger, forcement les camions de la maison CONSAR sont prioritaires. Contrairement à la semaine passée, je tombe sur un binome de caristes plus sympas. Mine de rien, il est presque 10h quand je repars, et il fait un temps à rester dans la clim. Je me vois bien venir faire du camping dans le coin, un vrai supplice. Koh Lanta à côté c'est de la rigolade. 55 minutes plus tard je suis à Silario, je me jette avec bonheur sous la douche, c'est degueulasse, ça pas été lavé depuis des jours, mais je m'en fous completement, y a de la pression.

Le trafic se charge lentement, mais surement sur l'A1, à tel point qu'il y a un carambolage à Bologne, normal, une bonne dizaine de minutes de perdues, je cherche à gratter personne, mais c'est carrement drôle de voir à quel point les types sont prêts à tout pour pas perdre une place pour se rabattre vu que ça passe de 2 voies à 1. C'est vraiment la honte, et ça en dit long sur la mentalité de beaucoup. De là, je vais dans la pampa à Luzzara pour prendre 1 grosse caisse et des longueurs pour le 42. C'est tellement interdit de partout pour couper à travers depuis l'A22 que j'ai pris au plus court, je vais pas faire le tour de l'Italie pour 10km interdits....

Dans la zone industrielle de Luzzara, tout est fermé. Tout ? NON, seul le client ou je charge est ouvert, et il y a 4 camions en attente avant moi. J'ai donc largement le temps d'attendre avant que ce soit mon tour. Il y a un camion Polonais, dont le chauffeur est accompagné de son fils, il fallait voir le gosse, tirer de la sangle, remettre les planches, le gosse à la motivation et la vocation, son père me dit esperer qu'il fasse autre chose, mais c'est assez mal parti...

Ici aussi les vacances approchent, à la fin de la semaine c'est fermé, du coup, tout doit partir. A 16h, j'ai mes ascenceurs pour escaliers, je peux reprendre mon chemin tranquillement, et je me retrouve direct avec la police à mon cul, je roule bien à 65/70, étrangement personne ne double, là ou pourtant d'habitude tout le monde roule à plus de 100 vu comme c'est droit. Les flics m'ont suivi avec le cortège derrière sur une vingtaine de km, j'en pouvais plus, je sentais bien qu'ils guettaient la moindre erreur, et j'ai été sauvé (?) par un accident assez serieux un peu plus loin. Du coup, ils ont dû s'activer un peu.

Une fois passé Piacenza, je suis bien peinard, un dernier café à Vilanova d'Asti, et je passe le tunnel 5 minutes avant la fermeture de 22h30 pour échouer tout seul comme une grande au parking desert de Saint-Julien-Mont-Denis, 22h55, journée optimale ! Ce soir, il fait presque frais, je vais enfin roupiller un peu !

Quand tu reveilles en Maurienne avec le soleil levant sur les montagnes, tu te mets à croire en la bonté divine, c'est juste sublime ! J'ai envie de mettre des bonnes chaussures et grimper le plus haut possible, mais à ce bonheur s'ajoute ce je ne sais quoi qu'on ressentait quand on était gosse, en allant au dernier jour de classe de l'année, en se disant qu'aujourd'hui on allait rien foutre, mis à part jouer, et se dire qu'en fin de compte, la maitresse elle était sympa ! La journée a un je sais pas quoi de fin d'année scolaire !

A 8h pétantes, je mets les 500cv sur mode "ON", il me reste plus qu'à me rapprocher du dépôt. Grenoble passe comme une lettre à la poste, c'est quasi incroyable, quel pied finalement cette ville !!! Il y a de la main d'oeuvre à quai, on est pas moins de 4 pour transferer mon voyage dans la semi à Lionel, et on part en groupe manger un bout à Sonnay, c'est cool ! Je récupère mon bon vieux frigo, et rentrage tranquillos à ST PERAY, la sonnerie sonne à 16h, c'est les vacances, youpi !!!

A dans 3 semaines les amis, et pensez aux clics pour FDR si vous savez pas quoi faire !