FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mars 2020 Partager sur Facebook
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  • Joli panneau pub
    ZI du Pouzin, prozac obligatoire
    Maclas c'est classe
    OKLM
    Holà coca cola
  • Lundi 2 Mars 2020
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    On voit bien qu'on est lundi matin : Il pleut.

    Et quand je dis qu'il pleut, on est plus proche du déluge que de la vaporisation, mais mine de rien, c'est sec et le sous-sol à soif. C'est la 2e semaine des vacances scolaires, ça roule du feu de dieu ce matin pour sortir de F-07130 Saint Peray, 20 minutes pour arriver à destination à Portes Lès Valence, pile poil pour l'ouverture de 8H. C'est pas la première fois que livre ici, et l'accueil est comme d'habitude, glacial presque. Ici, quand tu t'approches d'un gars, il part en courant. Finalement je tombe sur un Interim moins fénéant que le reste qui m'a dit qu'ils étaient tous tarés ici. En 5 minutes on tombe les 6 palettes.

    Rechargement au Pouzin, je passe par le barrage de Charmes/Rhône sans m'arrêter, c'est carrement un exploit à même pas 9h du matin. Au dépôt des caisses à fruit de la SAT, il y a personne, le temps que je comprenne que je dois me charger tout seul ça me prend bien 10 minutes, il y avait un mot écrit en tout petit sur une palette, il faisait si sombre que je voyais rien. Je remonte droit debout à Bessey, enfin, dans le Pilat, c'est joli, mais avec 1t dans la semi et toute cette flotte j'y vais molo, j'ai même pas doublé dans le boeuf.

    Une fois vide, j'ai un rechargement à Montbrison, j'ai pas envie de redescendre dans la vallée, je coupe par la République, il fait bien trop doux pour qu'il neige, et puis c'est tellement plus joli. La pluie finit par se calmer un peu à Montbrison justement, je prends 10 palettes pour Castries, je complète à Andrezieux et St Just St Rambert avec des rolls de plantes, ça se reveille doucement.

    Retour dans la vallée, évidement, je pose les 3 rolls au vol à Anjou. Ma semi est pas sur le parc, pour la récuperer, il faudrait que je vide tout à quai, et que j'aille rejoindre Patrick à Anjou et revenir charger au dépôt, c'est un peu con. Donc, je garde celle-ci encore un peu et je file terminer mes heures au plus près d'Alès ce soir. Je me pose en pleine pampa à 20h30. Ici pas de contact, pas promiscuité avec des humains, le corona virus ne passera pas par moi. Je peux même caler ma 1ere 11, faut pas hésiter dans ces cas-là !

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  • Un bon parking pour feneant
    C'est pas demain la veille qu'on revera des trains à Sommières
    N113
    Faut pas emmerder Steph au reveil
    Internationaal vleesvervoer
  • Mardi 3 Mars 2020
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    Quel bonheur de roupiller sous les pins, c'est que du bonheur, que les plus nantis de la planète ne connaissent pas, on se rassure comme on peut. A 7h30, en même temps que le trafic s'anime un peu sur la route d'Alès, je démarre avec mes jolies 11h01 de coupure. Malgré l'heure, la rocade d'Alès passe mieux que je ne l'aurai pensé, il est à peine plus de 8h quand je débarque chez le client à St Christol, ils reprennent juste de la pause, il y a un camion déjà à quai, mais il m'attaquent en premier, chauffeur russe, camion portugais, chargement à Mulhouse pour St Christol, c'est normal on est en 2020. En 10 minutes j'ai 8 palettes en moins, je me sauve.

    Destination suivant Casties et Vendargues, coup de bol, les 2 clients sont dans la même zone industrielle, mais sur 2 communes différentes, faut pas chercher. J'ai eu du bol, j'ai croisé aucun camion dans les villages les plus étroits de la N110, à Boisseron j'ai commis l'erreur de pas aller recuperer l'A9, la semi a eu chaud avec les platanes, et si je l'avais eclatée on m'aurait que je l'avais fait exprès. J'attaque au premier à Vendargues, usine toute neuve. En signant les papiers le gars attaque avec le Corona Virus, pour finir avec le complot Corona Virus/49.3. On y est, c'est Macron qui a mis le Corona Virus dans le monde pour faire passer le 49.3 et interdire les manifs. J'en peux plus des théories du complot à la mords moi le noeud. Le suivant à Casties est pus cool, je joue un peu de transpal Manuel ça me détend.

    Reste plus que le dernier à Poussan, j'y vais par la 113, c'est kif kif presque, du moins en heures creuses et puis il y a longtemps que j'avais pas traversé Fabrègues. 5 palettes posées rapidos, si bien qu'à 11h30 la semi est vide comme mon cerveau.

    J'ai plus qu'à me rapprocher de Celrà pour recharger du cochon, je fais des mini mini trips en ce moment. Le soleil a disparu et dès Narbonne il pleut, même sous la douche au centre routier. Le soleil revient à Figueras. Le temps de laver et charger ça a pris 2 bonnes heures, mais je suis pas tout seul, y a Steph pour payer le café, je suis sauvé. J'ai ensuite plus qu'à terminer gentiement mes heures direction Pont de l'Isère. Je rechope le déluge entre Perpignan et Narbonne, une croisette avec mon poto Alain qui est fin heureux chez TFE. Je savais pas trop ou me poser en montant, j'avais pas 8h à Béziers, à Lunel c'était archi plein mais j'avais 8h55, j'ai claqué une 10h et je me suis posé au péage à Roquemaure, le frigo ne derangera personne. 22h fin des opérations.

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  • Terminus
    Un bon lavage et ça repart
    Bientôt les fruits
    Trop gros pour la 2cv
    MR Fab13
  • Mercredi 4 Mars 2020
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    7h petantes c'est partin ça commence à se reveiller dans le quartier. Comme pas mal d'entre vous, j'écoute attentivement les infos et c'est quand même bien anxiogène. Tout le monde y va de sa petite idée, mais on entend pas trop le discours des vrais scientifiques. Il est presque 9h quand je me radine chez TDV, ici, c'est l'heure creuse, il y a pas beaucoup de camions dans la cour, tant mieux je peux vider tranquille, et surtout laver comme il faut le plancher est recouvert d'hémoglobine, en roulant ça coulait autant qu'après avoir chargé des salades.

    Ensuite cap sur St Paul Lès Romans ou m'attend un voyage de pneus. C'est des énormes pneus de tracteur, "made in India". C'est sur palettes, et surtout, c'est vite chargé. 10 palettes, la semi est pleine comme un oeuf, j'arrive même à partir avant l'heure de sortie des bureaux fatidique de midi ici. La fin de semaine ne s'annonce pas très exotique, je vide chez Dentressangle à  Andrezieux et je recharge sur place chez Darfeuille pour Carros.

    En principe c'est la STEM qui fait cette ligne, mais apparement il y a des volumes énormes donc, ils doivent doubler les navette, je suis donc un doublage de la STEM. Comme tout est là, je repars assez tôt d'Andrezieux, et sans bouchon pour sortir de St Etienne. Tant mieux parce qu'il faut livrer entre 4 et 6h du matin. J'ai beau tourner le truc dans tous les sens, c'est tendu. Je fais donc tirer mes dernières 4h30 au maxi, et ça me fait arriver au péage de St Maximin ou il est compliqué de trouver une place vu que les locaux decrochent leurs semis au péage, juste à côté les gendarmes contôlent l'alcoolemie, entre les contrôles ils font des blagues, c'est bruyant les militaires.

    Bref, 19h45 fin de la journée, reste 140km à faire en moins d'1h30, je serais en retard demain, et j'y peux rien !

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  • Il faut lire : XPO
    Quel bonheur !
    Chargement de batteries en vrac, attention, ça gicle
    Total bordel
    Hey Toni !
  • Jeudi 5 Mars 2020
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    Pile au moment ou j'allais partir, arrive un mec en solo pour atteler son plateau, du coup je peux pas sortir, la vie est moche. Décoller d'ici à 4h45, c'est vraiment limite pour être avant 6h à Carros, ce qui m'inquiète surtout c'est de passer St Laurent du Var avant la misère. Donc, je mets les bouchées doubles, profitant du calme relatif du trafic et de la topographie vallonée de l'A8 qui ressemble assez à l'autoroute du soleil belge, les palmiers en moins évidement. Plus je m'approche de Nice, plus ça roule, mais c'est encore bien fluide quand je passe St Laurent OUF. A 6h30, je donne les papiers chez XPO, ils sont à la place de GEFCO Carros, j'ai bien fait de prévenir hier soir, ils sont Ok pour vider, les horaires de reception sont bizarres ici, 4h-6h 9h-11h.

    Du coup, une demi heure plus tard c'est vide, je me sauve vite histoire de pas trop choper la misère dans l'autre sens. Comme quoi ça se joue à pas grand chose le matin, direction Nice c'est parking jusqu'à Antibes, merci St Christophe. Il est 8h15 quand je me radine à la bascule du ferrailleur de Fréjus. Faut pas que je m'affole, il y a un complet de batteries à charger avant moi, en vrac. Les caristes vident des paloxs plein de batteries qui eclatent au fond des bennes, ça gicle et vaut mieux pas rester trop près.

    A 10h je suis chargé, j'ai bien transpiré avec le transpalette pourri, mais ça sent bon dans la semi, c'est des déchets des usines de Grasse, ça sent le patchouli. La livraison est prévue demain 7h30 à Salaise, pas d'affolement. Il me reste pas beaucoup de gasoil, je remonte pied léger. Il pleut une bonne partie du trajet. Pas mal de trafic encore je trouve, les caisseux sont jamais fatigués. Niveau PL je trouve que ça baisse quand même, ça fait des grosses rafales de camions et puis plus rien par moments, ou alors je psychote.

    Je finis par échanger de semi avec Patrick qui ira se faire aimer car c'est un lover Patrick. Un peu de quai ce soir, tranquille à Jarcieu City.

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  • Quand t'es Italien en France
    J'ai récupéré mon hangar
    J'ai un fils capable de faire la même boulette
    Le système d'étiquettes est pas à jour
    L'homme qui se prenait pour un Fenwick
  • Vendredi 6 Mars 2020
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    La piste de lavage est libre ce matin à 6h, c'est rare, donc je me jette dessus, la remorque est dans un état pitoyable après avoir passé la semaine sur les chemin de la région. Un coup de gasoil, il est presque 7h quand je décolle. Chose incroyable, il y a personne au rond point de Chanas, c'est inédit, à 7h15 je suis à poubelle land. Avec le conardo virus, les choses sont devenues strictes ici, un chauffeur à la fois dans la salle d'attente, et masque obligatoire pour les Italiens. La pièce est desinfectée toutes les heures, mais la douche est toujours HS. Cul sale, mains propres, c'est OK.

    Je rentre pile à l'heure du RDV, j'ai 22t à tirer au transpal, le cariste m'amène un transpal avec des roues carrées tellement il est pourri, je lui ai demandé si il pouvait pas en trouver un encore plus pourri, il a pas compris, jusqu'au moment ou je lui ai proposé de le redescendre et de le faire rouler pour voir, et là, il a pigé. Du coup, j'ai eu un tire pal, neuf du velour.

    Cap ensuite sur le 43. Avec toute la flotte tombée hier je pensais trouver de la neige au Tracol, que dalle, c'est sec et il fait soleil. Première ramasse à St Romain Lachalm pour 3 palettes. J'ai pris une charge par le chef de quai, vu que j'ai pris la barrière en sens interdit, mais c'est pas de ma faute. Le sous chef m'a dit de me mettre au quai 4, la barrière ne s'ouvrait pas, un autre camion est passé par l'autre côté, je me suis dit que la barrière devait être en panne ! Bref, le chef et le sous chef qui a oublié de m'ouvrir se sont pris la tête.

    De là, ça enchaine avec des cartons à Andrezieux, retour dans le 43 à Beauzac dans une usine flambant neuve pour 6 palettes de bobines, et enfin une palette urgente à Lhorme. J'ai pas assez pour rentrer au dépôt, 4h28 à Roussillon, c'est pas de bol.

    A Jarcieu c'est l'effervecence du vendredi, Péli recupère sans trainer sa palette pour la GB. Je fais un peu de quai, pour moi et les autres, j'étais peinard jusqu'à ce qu'arrive le Vosgien qui est capable de charger jusqu'à 50m de plancher dans une petite tautliner réhaussable. Je suis sûr que la nuit, il rêve d'un 25,50m double deck comme les anglais. Je finis par me sauver à 19h, une bonne heure plus tard je me radine à la maison, un peu de repos me fera le plus grand bien vu mon âge avancé ! Bon week-end à tous, et pensez à cliquer de temps en temps sur les bannières FDR, ça paye les serveurs !

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  • Le 30 au reveil
    Chez Well, j'ai envie de collants
    Elle est chouette ma bretelle...
    ...Bon, là, elle est un peu moins chouette
    Un Scania Tout terrain
  • Lundi 9 Mars 2020
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    A un moment donné, il faut bien repartir au travail, ce matin c'était 4h quand j'ai tourné la clé sur "ON". La lune était si grosse qu'elle aurait pû contacter "comme j'aime" histoire de reprendre une taille potable. 14 minutes plus tard je me retrouve sur un A7 avec déjà du monde, je me sens moins seul, et il pleut. Je profite d'être sur l'autoroute pour finir ma nuit en écoutant les aventures de la dromoise Elisabeth Revol dans les montagnes pakistanaises, alors qu'il y a tant de belles promenades à faire chez nous.

    La première livraison de la tournée est au Vigan, je quitte l'A9 à Nimes Ouest, ça roule encore tranquille, mais ensuite, chargé assez lourd, j'ai pas fait de prouesses. Il faisait déjà jour arrivé à Le Vigan, je me suis calé 45 minutes contre le portail des collants Well histoire de finir ma nuit.

    9 palettes d'emballages à vider, ça traine pas, j'ai établi un plan de vol pour la suite vu que la route de Gignac à Montpellier est barrée pour des mois à St Bauzille des Putois. Dans le coin, les routes sont presque aussi pires qu'en Ardèche, je me décide à passer par Montoulieu, ça fait un crochet de 5 ou 10km, c'est raisonnable, la déviation officielle fait passer par un pont limité à 26T et j'ai pas envie de faire la une des journaux. La route que j'ai choisi, par Montoulieu est plutôt bonne, rectiligne et fait arriver juste après les travaux Saint-Bauzillois. J'ai croisé personne, et au bout, il y a un virage à l'équerre entre 2 maisons ou ça croise pas du tout, mis à part un vélo et encore. Il a fallu qu'on se retrouve là, non pas à 2 camions, mais 4 d'un coup ! ça a mis de l'animation dans le bourg. On aurait dit le bouchon de Tourves mais en version live et Languedocienne.

    La suite fait passer la rocade de Montpellier et ses 8000 ronds points et pour aller à Poussan, j'ai opté pour Laverune, Cournonsec. C'est justement après Cournonsec, en pleine ligne droite qu'apparait le panneau qui tue, interdit aux +6t, comme ça d'un coup, comme une envie de chier. J'ai fait comme si j'avais rien vu, j'ai contourné Montbazin et je suis enfin arrivé à Poussan ou je devais livrer 2 palettes, épuisante matinée.

    La suite est nettement plus cool, en principe j'ai de quoi livrer à Olost, juste après Vic aujourd'hui. C'est le déluge entre Narbonne et Perpignan, avec le vent de dingue par dessus, histoire de se croire en Angleterre mais avec les pins et les palmiers. A mi charge, je perds pas trop de minutes sur la C25, si bien que j'arrive avec 8h45 chez le client. Une usine assez grande, mais bizarement coincée derrière des maisons, je peux pas tourner dans l'usine, pour repartir il faut reculer sur la nationale, pas de doutes, je suis en Espagne. Le client suivant à Cervera est à 101km d'ici, c'est mort, j'y arriverai pas. Juste en face, il y a le grand parking de la piscine il est desert vu les températures, c'est nickel pour moi, je vais me tanquer la bas et accessoirment valider la 1ere 11 of the week. 16h fin des opérations.

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  • Villa mon rêve, Salamanca se planque ici
    Viva
    El pais de Opel
    Veteranao
    C'est joli ici
  • Mardi 10 Mars 2020
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    Il fait beau, mais pas chaud du tout ce matin à Olost. Il est 7h quand j'entamme la journée, en me disant que c'est trop tôt, hier le client m'a dit "à partir de 9h". Mais comme je suis du genre à psychoter, je me dis que si j'y vais à 9h, y en aura un autre qui sera peut être arrivé juste avant et je devrais attendre et ça me mettra pas en avance pour la suite, alors alea jacta est comme disait Claudius mon ancètre né en 67 après JC, je vous jure que c'est vrai, ma femme s'est prise de passion pour la généalogie.

    1h15 d'efforts plus tard je me radine dans le poligono industrial de Cervera, au passage, c'est un très bon plan pour dormir ici. Miracle en arrivant, il y a un cariste en action et une place à quai. Manque de bol, il décharge une navette, pour les gueux comme moi, c'est bien 9H.

    Je suis voisin de quai avec un El Mosca, chauffeur equatorien, qui a 20 ans de maison et de retour de GB, on papotte un peu ça fait passer le temps et c'est toujours interessant. Je languis quand même de me tirer d'ici, c'est une usine de bouffe pour chien, et ça pue vraiment. Comme j'ai que 4 palettes à sortir ça va vite, je fonce vider le Figueruelas, c'est juste après Zaragoza direction Bilbao. La température franchi le cap des 20° aujourd'hui. C'est cool, mais c'est trop, même ici.

    Je livre dans le poligono face à l'usine Opel, le maire de Figuerelas, flatte l'égo d'Opel, les rues de la zone portent toutes les noms des Opel, moi j'étais calle Corsa. La seule Opel que j'ai eu, c'était une Kadett, propulsion, un vrai tank. Une bonne de poireautage, il y a 3 camions avant moi, les caristes trainent pas ici, ils attrapent les palettes 2 par 2 avec des longues fourches. L'efficacité made in Rüsselsheim.

    Reste plus qu'à rejoindre Tolédo, mais pour demain. C'est bien le printemps ici, tous les arbres sont en fleurs et j'ai des milliers d'insectes qui viennent se suicider contre le parebrise Soliver de mon Volvo. Un arrêt rapidos à El Navarro, je passe le reste de mon temps a écouter les infos sur RNE1, ça fait flipper ici aussi le corona virus. Je passe Madrid en pleine heure de pointe du soir, mais ça passe mieux que le M25 Londonien, ici c'est le M50, ça va 2 fois plus vite. Il est 19h30 quand je débarque chez le client, 9h08 de route, on fait quoi pour 8 minutes ? On compte 9 ou 10h ?? On s'en fout de toutes façons, d'ici 28 jours j'aurai peut être chopé le virus !!!

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  • Toledo
    Poligono tout vide
    C'est le printemps
    J'adore piloter ici
    Y a un sacré morceau
  • Mercredi 11 Mars 2020
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    Ce matin, je traine au lit, j'ai le temps. J'allais partir à la recherche d'un café quand un camion est arrivé, bien determiné, pour rentrer le 1er chez le client, calé contre le portail. Je me suis dit, soit il est gonflé, soit il est prioritaire. Du coup ça a pas trainé, le vigile de la nuit l'a viré. Il était donc pas prioritaire. Bref, au bar à côté, le télé deverse son flot de mauvaises nouvelles sanitaires dans l'indifference générale. Le corona virus passera pas par Toledo visiblement.

    A 8h30 précises, le gardien ouvre le portail, ce qui me permet de mettre en route mon Volvo F12 Globetrotter. 3 palettes à poser ça va assez vite, dans la mesure ou j'avais un transpalette, ici, c'est denrée rare apparement. Hier, Franck m'avait filé mon retour, un truc facile dans la banlieue EST de Madrid. J'avais repéré l'itinéraire, facile. Sauf que je craignais le pire avec le trafic du matin, mais depuis ce matin, tout le système scolaire est à l'arrêt, Madrid concentre la moitié des cas de corona virus sur toute l'Espagne. Du coup, ça roule plutôt bien pour arriver sur la capitale, et sur la M45 ou je pensais au contraire être embetté, il y avait personne, on se serait cru un dimanche matin.

    Le poligono ou je charge est tout neuf, il y a des avenues immenses et des terrains vides à perte de vue. Tout au fond, il y a Schenker, et c'est la que je vais. J'ai même un quai direct, il y a de la place pour manoeuvrer, un vrai bonheur, sauf que les murs sont pas larges, il y a moyen d'arracher les portes de frigo, ils sont malades les ingenieurs. Le chargement est assez rapide, mais j'ai pas accés aux quais, du coup je sais même pas comment c'est chargé, ni ce que j'ai chargé, toujours est il que j'ai attendu mon CMR 1h.

    Il est midi quand je me sauve, ça roule nickel pour attraper l'A2, et passé Guadalajara j'ai la route pour moi tout seul ou presque. Même la guardia civil se fait discrete. J'ai pas le poids exact, mais y a pas lourd, je garde partout la même vitesse, il me faut 3h et des boulettes pour arriver a El Navarro, j'ai faim, dehors il fait 27°, je me ballade en tee shirt, d'autres sont encore en doudoune.

    Reste plus qu'à finir mes heures tranquillement au rythme des infos sur RNE1, las fayas de valencia sont annulées, drame national, ainsi que pas mal de match de foot, bref, c'est une vision pre apocalyptique de ce qui nous attend dans les semaines à venir. Je me pose dans ma planque à Vic, j'aurai pû rouler 30 minutes de plus, mais après il y a plus grand chose pour se garer tranquille, alors voilà et je fais ce que je veux. 20h30 basta ya.

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  • Quand te reverai je ?
    Dépôt du hi tech
    Vigiles sur parking PL
    Point Cle
    Tarare
  • Jeudi 12 Mars 2020
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    9h01 de parking, pas une de plus, je quitte Gurb il est 5H25. Il y a déjà pas mal de monde sur la route, par ici, il y a beaucoup d'abattoirs, ça commence tôt. Passé Vic, il y a plus personne, je suis tranquille sur le C25, vu mon poids plume ça monte grave, je perds pas de temps, si bien que 45 minutes plus tard je suis sur la piste de gasoil de la Repsol d'Aiguaviva qui vient juste d'ouvrir, j'assite en direct au changement de prix qui passe de 1,219 à 1,209. Hier je l'ai vu à 1,16 à la Repsol d'Alcala de Henares, mais ça faisait loin de la frontière.

    C'est l'heure ou tout le monde part en même temps de la Jonquera, du coup il y a une colonne incroyable dans la montée du Perthus, on est 2 ou 3 sur la file du milieu à doubler quand même vu que c'est interdit maintenant. Arrêt douchas habituel à Narbonne, au comptoir pendant que je mange mon pain au chocolat ça parle virus, y a eu un pour dire que c'était voulu, que c'était un complot, du coup je me suis pas eternisé.

    C'est à Ambrussum que j'ai remis les compteurs à 0, je suis même pas descendu du camion tellement je deteste ce parking, et pour pour faire quoi ? Prendre un café pourri à 1€50 ?? La dernière fois que j'ai posé une roue ici, c'était un samedi matin, à 7h et ils interdisaient l'accès à la station, raison de sécurité mon cul. Et puis, il faisait moche, il y avait du marin, ça fait pas envie...

    Mine de rien, c'est tendu quand même pour vider aujourd'hui, mais quand j'ai une idée en tête, je l'ai pas ailleurs. La boite ou je livre ferme à 15h30, il faut que je sois la bas une heure avant. Par miracle ça passe sans trop de mal au grand boeuf, chose incroyable j'ai rattrapé personne à Roussillon, c'est excellent pour la moyenne. A 14h l'A46 est encore au vert, il est 14h30 quand je sonne, j'ai un quai direct.

    C'est en vidant que j'ai enfin sû ce qu'il y avait dans ma semi, rien que du matos informatique, et que de la marque. Tout autour du dépôt il y a des gitans, il parait que c'est de très bons vigiles. Les gars qui vident sont bien cools, ça travaille dans la bonne humeur.

    Pour demain, j'ai 3 ramasses autour de Tarare, et comme j'ai le temps je vais visiter la toute nouvelle station de Mionnay refaite à neuf, c'est juste gerbant, le ménage pas fait, on est vraiment des pouilleux en France ! Bien sûr je passe en pleine heure de pointe à Tarare, tous les trottoirs ont été refaits ainsi que certains façades, c'est vraiment joli. Je vais me caler à ma première ramasse dans la ZI d'Amplepuis, j'en peux plus, bien assez bossé pour un jeudi !

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  • Un VRP en tissus
    Tourisme à la limite du 69/42
    Régny
    Un joyeux du savoir france français, Jalla
    Ceci est une... 2cv
  • Vendredi 13 Mars 2020
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    On est déjà un peu sodomisés par le destin ces temps-ci, avait on besoin en plus d'un vendredi 13 ? Je pense que non. Avant de raconter cette petite journée, je voulais quand même balancer un truc qui m'a choqué dans un article publié par la revue LES ROUTIERS par Marie Freor, j'ai trouvé vraiment puant, je vous le livre tel que c'est écrit, vous trouverez l'article puant complet ici : http://www.routiers.com/pagetype.asp?revue=routiers&pagetype=breves&brevenum=50124

    "Peut-être la prise de température est-elle justifiée par le fait que, même sur du trafic régional, de nombreux entreprises italiennes cabotent, en employant quasi systématiquement des conducteurs de l'Est qui n'ont pas la même notion d'hygiène que nos conducteurs."

    On rêve ! Allez vous cacher, c'est du même tonneau que la description de Pierre Larousse au 19e siècle : "Un fait incontestable et qui domine tous les autres, c’est qu’ils ont le cerveau plus rétréci, plus léger et moins volumineux que l’espèce blanche"

    Au programme aujourd'hui, j'ai 3 ramasses de lots pour la Tunisie, des fins de séries, des invendus. 2 énormes palettes de tissus pour commencer à Amplepuis, j'ai sympathisé avec le chien, on se lachait plus. De là, j'ai changé de département pour aller à Régny. Jusqu'à il y a quelques années ici, existait une usine specialisée dans le linge de maison, il reste un peu de stock qui part de temps en temps de cette usine fantôme.  J'ai dû attendre 2h que quelqu'un vienne, parce que c'est bien sûr fermé à double tour.

    J'ai terminé avec un gros lot de rouleaux de tissus à Tarare. J'ai vidé le tout à St Rambert dans un dépôt bien vieillot et comme c'était plein, on a vidé dans la rue, j'avais pas plus envie que ça de me risquer à rentrer, Lionel y avait été lundi, et il s'est bien galéré. Retour à Jarcieu, je charge du PACA pour lundi, puis retour à la maison, il y a un monde fou sur l'A7, les gens sont fous je pense... 21h c'est plié, bon week-end, merci pour vos clics, et faites attention à vous.

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  • Brasserie Heineken
    Y a du matos
    Canjuers
    C'est la guerre
    La Provence ts ts ts
  • Lundi 16 Mars 2020
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    Comme je suis joueur, c'est à 5h que je suis parti ce matin. Pour être à 8h de l'autre côté de Marseille, à La Valentine chez Heineken, c'est un peu chaud. Beaucoup chaud même. Sauf que je me suis dit qu'avec l'arrêt des écoles, si ça se trouve je vais pouvoir traverser la cité Phocéenne finger in the nose. Evidement, c'est le desert total pour sortir de St Peray, et il y a quand même pas trop de monde non plus sur l'A7. Au fur et à mesure de l'avancée, j'actualise mon map, Paris est toujours fluide à 6h30, c'est bon signe. Au final, j'ai eu 0 coup de freins, même à la bifurcation avec l'autoroute d'Aix. Depuis que c'est ouvert, j'avais encore jamais eu l'occasion de prendre la nouvelle autoroute A507, c'est fait, et sans bouchon, je me suis pointé avec mon casque au poste de garde à 7h50, pari gagné !

    Cornona virus oblige, il faut faire la queue en gardant bien ses distances, ça évite de supporter la mauvaise haleine des autres et de partager la sienne avec ses voisins. J'ai 5 palettes à vider au magasin, ça va assez vite dans la mesure ou c'est moi qui sort les palettes.

    La suite de la tournée est à Cuers, de l'autre côté de Toulon, ça passe une nouvelle fois nickel, je remarque que les abords des supermarchés sont bien chargés quand même. Je livre une dizaine de palettes de poliane chez un marchand d'enduits qui se demande bien quand il aura fini d'écouler le stock que je lui amène. Pour finir, je vais à Brignoles par le col de la Bigue évidement. Il y a bien longtemps que j'ai pas mis une roue dans la zone de Brignoles qui a bien grandi, mais ou il y a toujours rien pour se garer. 5 palettes de film plastique chez un grossiste en carrelage.

    Pour changer un peu, je vais à Canjuers, c'est une découverte parce que je devais y aller quand j'étais à l'armée en 90, mais la guerre avec l'Irak en a décidé autrement, la route est belle, mais c'est pas là qu'on fait des excés de vitesse. J'ai 2 petites palettes à prendre pour Roanne, coup de bol, il y a un Char Leclerc juste à côté, balaise quand même, quand j'étais à l'armée je transportais les AMX30, ils font rikiki à côté. Ici, y a pas de stress, c'est un autre monde l'armée quand même !

    Retour rapide au monde civil et sa dureté. Bien qu'il y a ait pas trop de boulot ce lundi, en vieux loup de l'affretement, Noël me trouve un petit lot de 8 palettes à Géménos pour Bourg Lès Valence, il fallait y être avant 16h, mais c'était pas possible, alors ils m'ont gentiement attendu. De là, j'ai été me poser sur l'Aire de Peypin avec 8h40 pour ce lundi, c'était bien, et bien sûr, calage de la 1ere 11 de la semaine. Bien que je sais pas trop si elle sera pas écourtée !

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  • Pourvu que le Rhône déborde pas
    Lyon
    C'est les vacances
    Made in Roanne
    JOLI !!
  • Mardi 17 Mars 2020
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    5h, c'est parti mon kiki. C'est tôt, mais on est pas là pas faire du tourisme. Les infos se matin commentent encore le discours du patron hier soir, ça y est, on est en confinement à partir de midi. Du coup, pris de panique, et après avoir dévalisé des supermarchés au plus élémentaire mépris des autres et surtout des employés, tout le monde se prépare à la guerre. Les franciliens en tête ont fuit l'Ile de France, les stations services sont pleines comme en plein été. Les gens sont pas fous, non, ils sont juste cons. Dans le sens de la remontée, c'est nettement plus calme, et à tout hasard je me pose à la Total de Valence, des fois que la douche soit accéssible, car il parait que certaines stations interdisent l'accès aux douches aux chauffeurs.

    Donc, j'ai pû me faire une beauté à Valence, à 5km à vol d'oiseau de chez moi. A 8h15 je suis chez mon premier client au fin fond de Bourg Lès Valence, un gros dépôt Bouygues. A en juger par le nombre de camions alignés dans la cour, ça doit pas bosser beaucoup. A peine passé la barrière, un type est arrivé, il savait ce que j'amenais. Du coup ça a pas trainé.

    En reprenant le chemin vers l'A7, je suis passé près du LECLERC de Bourg Lès Valence, ça faisait la queue devant la porte du magasin, les gens sont Vraiment, mais alors vraiment encore plus cons que la moyenne. Ils me rendent fous, les gens qui travaillent dans les supermarchés méritent vraiment une médaille. Le trafic est très soutenu ce matin, soit disant à midi, ça doit être plié. Pour aller à Roanne, j'ai pris l'option Fourvière et j'ai fait ma coupure au 1er parking de l'A89, plein de réfugiés du Corona Virus, tout guillerets. Etrange pays quand même qui rejette massivement des gens qui fuient les bombes, mais qui n'hésitent pas à fuir leurs appartement de peur d'être confinés trop à l'étroit avec leurs propres enfants. Bref, ça rigole, ça fait la queue aux chiottes pour aller pisser.

    A midi je me radine chez le client, gros fabriquant de chars en tout genre. Le temps qu'un XPO finisse de vider, je prends sa place, accés aux quais interdits aux chauffeurs, mais le cariste arrivait pas à sortir la palette, j'ai bien dû y aller. Retour ensuite sur Andrezieux, ou il me semble que le trafic était un peu moins dense. Le quai de XPO est encore assez rempli, mais de ce que j'ai compris, je fais la dernière traction pour Gignac, ensuite, ridal ! A 15h30, c'est chargé. St Etienne passe au poil, et même s'il y a encore un peu de monde sur l'A7, ça va encore, il y en a qui pensent que le confinement c'est 15j dans la bagnole, d'ailleurs c'est marrant ces couples qui roulent avec le masque de chirurgien sur la tronche alors qu'ils doivent bien aussi faire crac crac de temps en temps... Pourvu qu'ils se reproduisent pas pendant ces longues journées de confinement à venir !!!

    J'ai 9h52 quand je me gare près du péage de Senas, j'en ai ras le casque.

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  • C'est plein chez XPO
    Etang de Berre de Miramas
    On prend pas de risque
    Mister security
    St Michel
  • Mercredi 18 Mars 2020
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    Il ne faut pas changer une équipe qui gagne, donc, ce matin, c'est encore départ à 5h, à la fraiche parce qu'on a beau être en Provence, il caille ce matin. 2 minutes plus tard je suis sur l'A7 au milieu d'une noria de nuiteux, j'ai pas long à faire, 3/4h plus tard je suis chez XPO Gignac, et certainement le plus à la bourre des navettes. Le quai est archi plein, mais de ce que j'ai compris, il y a pas grand chose qui va partir d'un moment vu la période. Mine de rien, presque 1h pour vider, c'est pas la grande motivation. J'ai un rechargement prévu à St Martin de Crau dans une usine qui tourne à plein régime, specialisée dans le retraitement de l'eau.

    Il y a un SAT avant moi qui livre un complet d'IBC, ça me met pas en avance, mais ça va assez vite. Il est quasi 10h quand je peux décoller, l'A54, puis l'A7 sont desertées par les voitures ou presque, il y a juste les camions, et c'est vraiment, mais alors vraiment le pied de rouler dans ces conditions d'autant qu'il fait un temps magnifique.

    Les douches à la Shell sont à nouveau ouvertes aux chauffeurs, on se demande bien pourquoi elles avaient été fermées, soit disant un manque de personnel de nettoyage ?? Quoi qu'il en soit il y en a toujours que 3, et vu que la plupart des autres stations sont fermées, il y a du monde qui attend, faut être motivé pour se doucher en 2020. Bien sûr, c'est crade comme d'habitude, on nous prend pour des chiens.

    Je rentre avec 3/4h d'avance à Salaise Poubelles City, maintenant il faut le masque de protection, mais j'ai ai pas, il me faut mettre le masque de fuite, en caoutchouc, manche longues, casque, lunettes, tout pour la protection, c'est bien, sauf que je vide 20T avec un transpal pourri, la sécurité à ses limites.

    Retour à Jarcieu, personne sur le bout de N7 qui rejoint le rond point de Chanas, ça fait vraiment bizarre. Au dépôt c'est plein de camions ici, ça bosse encore pour combien de temps ? Le masque et les gants sont aussi obligatoires, on peut être interdit de site et privé de café si on ne les utilise pas. Arthur qui est un brave garçon m'aide à charger un petit groupage bien tassé pour l'Italie. On s'habitue assez vite à l'idée que le trafic est fluide, passer Grenoble à 17h30 sans freiner, ça vaut son pesant de cacahuètes. Mais ma baraka s'arrête une fois à la plateforme du tunnel, je loupe l'escorte de quelques minutes, du coup je coupe là. 19h30 c'est plié pour aujourd'hui.

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  • A1
    Loveto
    Dans les Apenins
    Jesus Sauve
  • Jeudi 19 Mars 2020
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    Comme ma coupure finit à 4h30, je suis allé donner les papiers à 4h15, des fois que j'ai du bol. Le parking ADR était vide, à part moi bien sûr et les pompiers pas trop décidés. Un Hoptrans est arrivé vers 5h, et finalement les pompiers se sont décidés, à 5h10 c'était parti. Pas un chat ce matin, j'ai vu les premières voitures du côté d'Avigliana, des types qui vont bosser sur Turin, à 6h30 je ressors de la banlieue de la capitale internationale de la Fiat500. Un peu partout les flics sont posés, il parait de c'est 4000€ d'amande si on à rien à faire dehors. Rien que pour hier, il y a eu 427 morts, c'est pas très rassurant.

    Ce matin, il fait pas chaud du tout, il y a un peu de brume dans les champs, même si c'est catastrophe naturelle ici, c'est toujours aussi beau. La dernière fois que j'ai roulé aussi zen en Italie, c'était la nuit du 31 décembre 2013, ça date un peu.

    Je m'arrête à la boutique à Stradella, les douches sont interdites aux chauffeurs, il y a que l'Autogrill qui a des toilettes. Plutôt que de sortir de là avec des cochonneries à coller sur le camion, je me décide à acheter un bidon tout neuf, le mien étant dans un sale état, et sur cette remorque je suis pas équipé non plus, on sait jamais ça peut servir par les temps qui courent. Ils vendent aussi du gel hydroalcoolique, 19€ le flacon, les prix ont quadruplé. J'en ai pris 2. Je suis ruiné ! J'ai appelé CETELEM, trop contents de servir un peu.

    D'ordinaire, sur l'A1 c'est la guerre, pas aujourd'hui, même s'il y a encore pas mal de camions c'est rien par rapport à d'habitude. Je passe Bologne comme qui rigole, à 11h30 je suis dans la ZI de Minerbio, avec 2 livraisons dans la même zone. J'attends nulle part, les types sont vraiment sympas, bien sûr on a tous le masque et pour se faire comprendre c'est encore moins facile que d'habitude, mais ça fait rigoler malgré tout.

    Retour sur Bologne, puis traversée des Apenins sous un soleil superbe et un trafic toujours aussi cool, je casse la graine vite fait sur le meilleur parking tout seul juste avant Prato, à 15h30 j'arrive à Arezzo chez mon dernier client. Ici, on retraite des déchets pour recuperer des metaux rares. Comme j'ai pas mal de fournisseurs et qu'on a tout mélangé pour optimiser le chargement, c'est un peu long pour faire le tri.

    J'ai un rechargement assez précieux constitué de 33 palettes de pates. Je peux marquer BRINKS sur le côté de la remorque. C'est pas loin d'ici, mais je sonne à 17h15, sachant que ça ferme à 18h, ça va être court. Au portail on me dit de patienter... ça pue. 25 minutes plus tard, ils ont pas voulu charger, demain 8h30. C'est con, j'aurai pû commencer de remonter une heure tranquille, ma foi, il y a plus grave dans la vie. Et puis je m'en fous, j'ai mon bidon tout neuf, il fait encore 24°, ça ira très bien pour la douche dans la remorque.

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  • Au calme après 15h de coupure
    Ils sont en veille
    Bandito
  • Vendredi 20 Mars 2020
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    Ce matin sur Castiglion, on entend seulement le chant des oiseaux, et c'est quand même bien agréable. On a du mal à se croire en pleine crise sanitaire majeure. Le chef des expéditions s'approche vers 8h pour que je lui remette mes documents, 2 containers prioritaires comme en Espagne sont déjà en cours de chargement, comme c'est du chargement colis par colis, les manutentionaires ne sont pas à plus d'un mètre l'un de l'autre... Encore des héros.

    Le temps que le préparateur sorte ma commande, et que ça charge, il est déjà presque 10h quand je décolle avec mon CMR sous le bras, ainsi qu'un carton avec des pâtes, ça c'est vraiment gentil. Aujourd'hui c'est le printemps, mais ça ne fera pas la une dans les journeaux. Ce qui fait la une, c'est avant tout le fait qu'il y a désormais plus de morts dûs au Corona Virus en Italie que sur toute la Chine, ça en dit long. Les rues, les terrasses des villages d'ordinaires si animées sont desertes.

    Je reprends l'A1 à Monte Savino, il y a très peu de circulation bien sûr. Je me dis qu'avec 840km pour aller à la maison, ça va être tendu en 10h. D'un autre côté aussi, j'ai pas envie de passer une nuit de plus dans mon taxi, et encore moins à 15 ou 20 minutes de la maison. J'ai quand même bon espoir vu le faible trafic.

    Au départ, je voulais repasser par Bologne, bien que ce soit plus long de 15km, une fois passé les Apenins, ça roule à toc jusqu'à Grenoble en fait ! Mais voilà, il y a des travaux qui durent depuis le 4 septembre 476, date de la fin de l'Empire Romain et du début de la restriction des budgets. Dans ces travaux juste après Prato, un camion a eu la bonne idée de tomber en panne, il y a 4 km de bouchon qui augmente d'après les PMV. Pas fou, je prends le plan "B" direction Lucca, La Spezia.

    La route est un peu moins roulante en principe surtout entre La Spezia et Genova, mais pas aujourd'hui, j'étais vraiment tout seul jusqu'à la bifurcation avec l'A7, je me suis fait un bonne pause casse croute arrivé au sommet de l'A7, tranquille, il tombait quelques gouttes, mais rien de méchant.

    Je passe Turin en pleine heure de pointe sans le moindre coup de frein, sauf pour la bretelle avec l'A32, sans quoi je serais décédé à l'heure actuelle. Les carabiniers sont assez présents, au péage ou en patrouille, mais ils nous laissent tranquilles. Une dernière pause avant Grenoble, je me gare à la maison à 21h30, avec 10h04, mais c'est parce que j'ai mis 4 minutes pour manoeuvrer dans la cour de mon voisin qui faute de chantiers à entrepris un nettoyage de printemps dans son atelier.

    En rengeant mes affaires, je me suis dit que ça faisait 4 jours que je m'étais pas pris la tête sur la route, c'est carrement inédit ! En attendant, deconnez pas, protegez vous au max, restez au maximum à la maison, portez des masque, des gants, bref, vaut mieux avoir l'air con provisoirement qu'être mort !

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  • ça roule tellement bien que j'ai doublé cette magnifique BB7200
    Emballages vides paradise
    Retour au bercail
    Jamais vu l'A6 comme ça
    La bande des chefs masqués
  • Lundi 23 Mars 2020
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    En temps normal, pour être à 8h à Genas, de chez moi, il faut que je parte vers 5h30, pour être sûr d'éviter le plus gros du bouchon du matin sur Lyon, et encore...

    Mais voilà, quand tu passes un week-end en approchant pas ta chérie à moins d'un mètre tout le week-end, c'est que l'époque n'est pas normale. Je suis allé faire les courses tout seul à Intermarché avec un petit papier qui m'autorisait à le faire, tout ça non plus c'était pas bien normal... Pour me défouler, j'ai même installé tout seul 60m de bordures P1 dans mon chemin, ça m'a bien calmé !

    Donc pour ce lundi de la 13e semaine, je suis parti de chez moi à 6h30, pas un rat dehors, tranquille sur l'A7 et l'A46, même pas un coup de frein à la bifurcation de l'A43, un truc de fou ! A 8h pile j'étais en place à Genas pour livrer mon complet de pâtes. Une fois débarassé de mes 19t de pasta, je suis allé faire un saut à St Priest prendre un palette de fûts vides pour Barcelone.

    J'ai pas vu le panneau "interdit aux chauffeurs" sur le quai, un chef est arrivé comme un fou pour gueuler, sans masque lui, persuadé que le malade c'est le chauffeur. Forcement. De loin je les ai observé, il y a un bruit affreux dans l'usine, ils ont des bouchons aux oreilles, alors pour se parler, il sont à 10 - 20 cm les uns des autres, ça va pas tarder à fermer ici !! Enfin, bon, chacun ses problèmes ! La suite c'est cap au nord, enfin, Chalon Sur Saone NOrd, chez Sobotram.

    Ce qui m'a le plus frappé ce matin, c'est l'A6 vide, encore moins de camions que la semaine passée, parfois, je suis resté plusieurs minutes sans croiser personne, c'est vraiment une exeprience rare et unique un lundi. On s'habitue vite à l'absence du trafic, j'ai failli taper une bagnole dans un rond point, tellement que je me souvenais plus que j'étais pas seul. Bien sûr 11h45 c'est trop tard pour charger.

    A 14h, c'est le reprise, je me suis payé une bonne sieste, 9 palettes hautes comme 3 pommes, il y a pas mieux à prendre je rentre à la kommandantur en pulvérisant tous les records, 2h30 pour revenir à Jarcieu, contre 3h voire plus en principe, c'est vrai j'ai coupé par le tunnel aussi. J'ai juste à rajouter 4 autres clients à ma tournée, aidé par Arthur qui aime son rôle de chef de quai, faute de circuits ! Je finis mes heures avec 8h44 à Nimes, pas envie de faire 10h, en ce moment on nous permet d'en faire plus, alors que le reste du temps on se fait taper sur les doigts alors.... FUCK !

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  • Et eux, il continuent à voler !
    ça contrôle à La Jonquera
    Y a eu comme un bug
    En attendant à Palamos
    C'est pour un ami
  • Mardi 24 Mars 2020
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    Il est 6h05 quand je quitte le parking de Nimes, toujours aussi désert 9h après mon arrivée. C'est tôt, mais quand même trop tard pour livrer mes 7 clients en RDC, république démocratique de Catalogne. Au fur et à mesure que le jour se lève, je me dis que la journée sera pas la plus belle de l'année. Vers Montpellier je croise José, qui me confirme que c'est assez compliqué de trouver une douche en Catalogne en ce moment, donc, je sors à Narbonne.

    Tout est fermé au centre routier, walou pour le pain au raisin et le café, par contre il reste 2 douches en sas, celles du week-end, c'est pas le Pérou, mais à la guerre comme à la guerre. De l'autre côté des Pyrénées c'est pas mieux niveau météo, la chose qui me fait halluciner depuis ce matin, c'est nombre des caravanes et campings cars sur la route qui semblent fuir l'Espagne. Ils remontent par paquet de 10, et dire qu'ils vont redescendre dans 2 mois...

    Le gasoil est vraiment à ras des paquerettes, vaut mieux que je fasse le plein si je veux pas pousser. Y a plus de pompiste, faut se servir, mais il y a quand même le café offert. Je finis quand même par débarquer au premier client à Palamos avec 4h20 de volant, il était temps. Sauf que, Corona Virus oblige, il ne faut pas plus d'un camion dans l'usine, resultat des courses 1h30 pour vider 3 palettes.

    Avec un peu de chance je pensais faire Parets avant 13h, c'est mort, alors je fonce direct au 3e à Santa Perpetua. A 14h30 le cariste remet en route son Toyota Gaz, et ça vide rapidos. Par acquis de conscience je retourne à Parets, mais c'est une fin de non recevoir, ici, c'est 8h-13h, donc, je vais à Castelgalli, ça sera toujours ça de moins pour demain. Xavi est toujours cool avec nous, j'en profite pour degerber quelques palettes et refaire un peu mon voyage.

    A tout hasard j'appelle un client à El Prat, il y a juste une palette, mais visiblement c'est 8h 13h la bas aussi, manque d epersonnel ou je sais pas quoi. Bref, je laisse tomber et je vais me planquer à Parets en attendant demain 8h ! En Espagne aussi c'est la misère, enfin, je vais pas developper les infos que vous avez déjà entendu ! 17h, fin de bal, la coupure sera muy buena !

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  • Mon client préféré à Parets
    Y a pas foule pour aller prendre l'avion
    Sallent centro
    The Marti Machine
    Visiblement tout le monde est du même avis
  • Mercredi 25 Mars 2020
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    Dans la vie de chauffeur livreur, il y a des clients qu'on aime plus ou moins faire. Celui que je fais ce matin à Parets, je le deteste, à chaque fois ici, j'ai eu des galères. Un vendredi ici, je suis resté 5h à quai en attendant mes CMR, donc ce matin, j'ai pris les devants, et même si je sais que ça ouvre à 8h, je suis allé à 7h30 commencer à faire le pied de grue, ça faisait un peu chier la gardienne, mais j'en avait rien à carrer. Contrôle de température à l'entrée 34.4, il faut savoir que en dessous de 35°C, on parle alors d'hypothermie.... C'est à 8h05 que je suis rentré, preums ! Mine de rien le cariste a mis presque 40 minutes pour sortir 6 pauvres palettes, j'avais envie de l'étrangler. En sortant c'était la guerre dehors, un tas de chauffeurs au poste de garde et des camions à perte de vue.

    De là, j'ai été claquer une palette de fûts vides à El Prat, faut de gants, le gardien tournait les pages du CMR avec une feuille de PQ, c'était tordant comme spéctacle. Je précise que la feuille de PQ était neuve quand même, chez Reyde on a les moyens. Cap au sud de la capitale de la RDC pour atterir à La Granada del Penedes chez CORAL. Il y avait un type dehors, et un autre en train de faire des papiers, j'ai mis 1H rien que pour m'enregistrer. Corona Virus, tout est au ralenti. Encore une heure une fois à quai parce qu'il y a qu'un seul cariste pour 10 quais.

    J'ai vu le moment que j'arriverai pas à livrer avant la pause de 13H au dernier chez Akzo Nobel. La aussi, il y a un gros questionaire à l'entrée. Un QCM très sérieux ou on peut declarer n'importe quoi, mais au moins c'est pour la sécurité. Enfin, je vide mes 2 dernières palettes assez vite, c'est le principal.

    Mon chef pour la suite, c'est Maryan, qui m'envoie plein nord à Balsareny, comme c'est la pause, ça me laisse le temps de manger et même de prendre ma douche au bidon, vu que sur ma route tout est fermé, je peux coller un sticker OLD SCHOOL sur le camion, il prendrait toute sa signification pour le coup. Je complète ensuite à Olost pour le 43. Marti Villardell passe par là avec son Nissan Turbo Intercooler et s'arrête faire un bout de causette, il fait des navettes Olost-Vic, ça occupe.

    Reste ensuite à finir la journée, retour sur Barcelone, enfin Les Franqueses, chez XPO. C'est le gardien qui laisse passer pour aller au bureau qui prend la température, sauf qu'il a pas de pistolet, c'est un mec des bureaux qui vient entre 2 coups de fil, on marche sur la tête. Ici, aucun masque, ni gants, mais on te donne des leçons, à tel point que l'espagne est en 2e place mondiale pour le nombre de décés, comme au foot ou au tennis, ils sont partis pour viser la 1ere place.

    Je ne suis pas au bout de mes peines, parce que je suis chargé à l'envers, il faut réussir à persuader le bureau et le cariste qu'il faut commencer par sortir 16 palettes. Maryan fait le forcing de son côté, la fille au bureau me répond que c'est compliqué à cause du Corona Virus, je pense qu'il y a aussi le poil dans la main virus et le cortex virus. Mais heureusement, je tombe sur Ismael, une vieille connaissance sur le quai, qui arrondira vite les angles. Par curiosité, je suis allé faire un tour aux sanitaires, j'ai pas regretté ma douche improvisée, c'est dans un état pitoyable ici.

    Au bout du compte je suis reparti à 19h30, comme il reste encore 3m de libre, j'ai un complément à Avignon, oui, ça fait loin. Il y a plus beaucoup de camions sur la route et de la place sur les parkings. Cependant, j'ai oui dire que les voleurs de gasoil sont toujours en action, et j'ai fait le plein hier, alors je me gare sagement à Beziers, je prends pas de risques !

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  • La classe !
    Ptit Claude 74
    ça bosse aux adjuvents
    Bosse jardinier
  • Jeudi 26 Mars 2020
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    Il a plu une bonne partie de la nuit à Béziers, et quand je décolle après 9h de coupure au calme, et ben ça continue encore et encore comme disait Francis Cabrel, à la difference que ça s'arrête NET un fois dans le département N°30, direct soleil. Comme il me reste 3m de plancher, j'ai un complement à prendre à Montfavet, tout près du pont de Bompas.Plutôt que de passer par la rocade d'Avignon que j'aime assez moyennement, je coupe à travers champs par Barbentane, une éternité que j'étais pas passé par là, pour ensuite rejoindre Rognonas, c'est desormais interdit aux +19t, mais on s'en fout, c'est interdit de partout, à force ça saoule, on a aps que ça à foutre ! On fait tellement de detours débiles, qu'au final ça doit se voir sur le rechauffement climatique et moi je suis écolo, je coupe au plus court.

    Comme souvent, je suis pas chargé dans l'odre, donc je sors les 8 palettes pour St Julien, et bien sûr y a pas de quai. Mais je suis tombé sur un jeune cariste pas con, et super rapide, on a sorti les 8 palettes, remis ses 6 IBC, puis de nouveau les 8 palettes, le tout en 20 minutes papiers compris. Quand ça veut aller vite, ça peut ! Du coup, j'ai même le temps de faire un stop à l'Avia de Sorgues, refaite à neuf il y a pas longtemps, les toilettes et les douches sont nickel.

    Je crois bien que c'est une des premières fois depuis le confinement que je mets les pieds dans une station d'autoroute et ça sonne le creux !

    De là, je file à St Julien, côté 07, c'est joli, il y a du soleil et j'ai même le temps de faire un graillon pendant le changement d'équipe. Je finis donc par liver les 8 palettes que j'avais chargé en 1er à Balsareny hier, sur 800km, je les aurait bougé 3 fois, ça va que c'est pas lourd.

    Pour pas rentrer à vide, je fais un crochet par Aouste prendre 4 énormes palettes de film plastique pour Santa Perpetua de Mogoda. Je ramène tout ça au dépôt, je vide tout, et je garderai que mes 2 livraisons sur le 43 pour demain, j'en profite pour un lavage de printemps de mon plancher qui me sert souvent de salle de bain depuis le Covid19. Je fais un peu de quai avant de partir direction St Romain Lachalm. Juste après Serrières, je reçois une ramasse à faire avant de vider, 2 palettes à prendre pour Valencia à Bourg Argental, c'est ma semaine de bougeage de palettes !

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  • Tout passionné de chemin de fer aime Dunières
    Y a pas foule pour aller au Puy
    Au pont de l'enceinte
    La plastique c'est fantastique
    ça caille ici
  • Vendredi 27 Mars 2020
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    La nuit a été plus que calme à Bourg Argental, aucune émeute au km², pas de bruit, c'est sans doute le seul avantage de cette période trouble. Les premiers employés de la boyauderie arrivent à 7h, je les laisse s'installer tranquillement et avant de démarrer ma camionette, je vais voir à pieds si la commande est prête. J'ai eu la bonne idée de pas démarrer puisque, non seulement les palettes ne sont pas prêtes, mais en plus ils ont pas les papiers, la fille qui s'en occupe est à Rungis et ne commence pas à 8h19 ou 8h21, mais à 8h20. Le temps qu'elle boive son thé à la bergamotte et que son PC démarre, je décolle à 9h. Bien sûr j'ai pas eu accès au quai vu que le chauffeur est potentielement plus porteur que les employés, j'ai pas pû non plus demander à ce que les fûts soient filmés avec la palette.

    Prochaine destination, St Romain Lachalm pour livrer les 8 palettes que j'avais chargé en 1er à Olost, donc j'y vais tranquille par le Tracol, St Sauveur en Rue, Riotord sont d'ordinaire assez peu animés, là, c'est carrement desert. Comme je m'en doutais, les fûts en plastique ont glissé sur la palette. Heureusement, à St Romain ils sont un peu débordés, et je peux aller sur le quai pour vider leur palettes, je profite pour refaire le voyage et caler les boyaux au tablier, bien serrés et sanglés comme je veux. Sauf que le transpal a pas été chargé dans la nuit et tombe en rade, 20 minutes de perdues le temps de changer la batterie.

    Maintenant que tout est bien calé, je peux taquiner un peu sur les magnifiques routes desertes du 43, je livre les 6 IBC de Montfavet au dessus du Puy dans un bled paumé : Chaspuzac. Juste avant midi, impeccable. En passant sur la 106, il y a un grand terrain avec plein de vieux camions, si j'avais un pote du côté de F - 43370 Saint-Christophe-sur-Dolaison, je lui demanderai d'aller y faire un saut, et qu'il oublie pas, dans la ZA en face, il y a un F12 qui traine aussi. Retour ensuite sur Montfaucon ou je dois charger un gros lot pour le 27. Je crois que c'est vers Paris ce département, j'ai pas la carte pour verifier.

    Vu qu'il y a pas grand monde sur la route, le parking au dessus du Lignon au Pont de L'enceinte, j'adore ce coin, c'est magnifique, et du temps des chemins de fer du Vivarais, ça devait être spectaculaire. A l'usine de Montfaucon, c'est un peu la panique, moins de personnel, et quand même des camions, et des mecs de l'est qui cabottent, il y a un roumain avant moi qui charge pour Bordeaux, ça le rapproche d'Irun. Le jeune qui conduit m'a dit qu'il rentrait jamais en Roumanie. Une fois chargé, j'ai plus qu'à revenir direct à Jarcieu ou Christophe m'attend comme le messie, j'ai battu mon record, 1h15 pour rentrer via St Bonnet le Froid, j'avoue j'ai eu un moment de stress en ouvrant les portes du frigo, mais rien n'a bougé, ouf.

    Comme tout vendredi qui se respecte à Jarcieu, c'est blindé de camions, et tout le monde se donne la main. Je charge mon groupage SP, et je me rentre, il est 20h03 à la maison, comme je suis capable d'oublier lundi, j'avance la pendule, parce qu'on change d'heure ce week-end !

    Je vous embrasse pas, mais le coeur y est ! Prenez soin de vous !

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  • OK, je suis pas droit, mais je suis pas le pire !
    ça se tient bien sage
    La route est à nous !!!
    Moi ça me suffirait
    Y a pas foule
  • Lundi 30 Mars 2020
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    Ce lundi, je démarre une nouvelle fois decalqué, le week-end passé, je me suis fadé les 60 de bordures P1 à la paluche, et ce week-end, j'ai déménagé mon fils et sa chérie, c'est pour la bonne cause. Mais bon, ça tue, j'ai plus 25 ans, mais le double presque. Je précise quand même qu'on a tout fait dans les règles, autorisations, masques, palmes et tuba. Il fait pas chaud du tout quand je sors de la maison, j'ai bien fait de mettre une petite laine.

    A 4h pétantes, je sors de chez mon voisin. En principe à 4h du matin, y a personne dans ma rue, et en période de confinement, à priori, encore moins. Mais voilà, j'ai un peu coupé la route à un type qui arrivait, bon, il a compris que j'ai pas fait exprès, mais je suis resté bien con.

    L'A7 est bien deserte, un lundi normal, même à 4h du matin, il y a beaucoup de camions, là, je peux me servir des oscars, je gène personne. Il pleuvasse ce matin, avec un vent bien désagréable. Malgré tout je croise quand même quelques copains qui montent, ça occupe un peu et ça reveille les clignoteurs, comme les vrais ! Comme à ma vieille habitude, je me pose au Village Catalan, mais ça a été dur d'y arriver !

    52 minutes plus tard, je repars sous la pluie, il tombe même un peu de neige fondue au Perthus mais pas de quoi mettre les chaines, il est fou ce temps, il est fou. La Policia contrôle à la frontière, mais ils sont un peu desoeuvrés tellement c'est calme le trafic. Je me radine un peu avant 11h pour livrer mes bobines de film plastique à Santa Perpetua, il y a personne à quai, bonne pioche, d'autant qu'il y a qu'un seul cariste, le reste du personnel étant soit à la maison en repos forcé, soit en télétravail. Je vais ensuite deux rues plus loin poser 6 palettes de produits chimiques, j'en profite pour faire le point avec les heures.

    La prochaine livraison est juste avant Zaragoza, au poligono Malpica, en temps de route, ça peut passer, reste à savour si ça receptionne après-midi. Pour être sûr, j'appelle, bingo, OK pour avant 17h. Il fait franchement moche sur Barcelone, à tel point que venue du ciel, de l'eau s'abat sur la route, et encore plus fou, ça se transforme en flocons de neige qui voltigent du côté de Montblanc. J'ai rarement vu l'A2 aussi vide, il y a plus de voitures de Mossos que de civils, c'est assez impressionant ! Mon client est l'un des rares encore en action à Malpica. Ici, ils font du complément alimentaire, et visiblement, ils croulent sous les commandes, je suis pas venu pour rien.

    J'ai plus qu'à ma planquer dans le poligono, il y a tellement de places que je sais pas ou me mettre ! 9h48 de routas, je valide ma première 11 d'un lundi bien productif.

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  • Il neige en Espagne parfois aussi
    La Rioja
    C'est bon Maurice, tu peux doubler, y a personne
    Pancorbo, the place to be
    Une autorisation sérieuse
  • Mardi 31 Mars 2020
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    Je suis décidement pas au bout de mes surprises pour ce mois de mars 2020, quand j'ouvre les yeux, il voltige des flocons de neige, j'ai beau avoir la vue qui baisse, c'est bien de la neige. Pas quoi recouvrir le sol ni bloquer la circulation, mais on est en plaine, même si Zaragoza culmine à 300m d'altitude. A la vue des calandres que je croise, ça doit pas être joli sur les hauteurs, mais pour le moment ça ne me concerne pas, puisque 25 minutes après mon départ, je fais un stop à Valcarce La Joyosa ou j'ai pas mal de choses à faire, à savoir : Ma douche et le plein du taxi.

    A Valcarce, ils ont bien choisi leur moment pour refaire le côté resto, fermer en plein confinement, c'est quand même bien vu. Il y a quand même la machine à café qui fonctionne, c'est déjà ça.  Cap plein ouest ensuite, je garde la natio vu que je suis pas en ADR, ça change. Il neige toujours un peu, la campagne est bien blanche, mais ça roule, et les saleuses ne sont pas confinées. La pluie remplace la neige après Logrono. Quand je coupe à travers pour rejoindre Pancorbo, j'ai bien cru que la fin du monde était arrivé, j'ai pas croisé 10 véhicules jusqu'à Burgos, impressionant !

    A midi, je me radine chez l'Oréal à Burgos. C'est pas la 1ere fois que je viens, et aujourd'hui j'avais RDV entre 14h et 14h14, si si c'est vrai. Je m'attendais donc à une fin de non recevoir, mais ils ont tellement pas beaucoup de camions, que je suis rentré direct. Une fois à quai ça a bien pris une heure pour vider. Maryan m'a trouvé un voyage pour rentrer, ça doit pas payer des masses vu que tout est fermé de partout, le fret doit pas courrir les rues ce coup-ci.

    Direction donc le pays basque, je garde la N1, elle est tellement deserte que ça fait rien perdre comme temps par rapport à l'autoroute, et surtout, je me dis que je serais bien tranquille pour un stop shooting à Pancorbo, sous la pluie, mais on choisit pas ! En tous cas, c'est joli, j'envoie direct à un copain vosgien qui a fait de l'escalade par ici. Y a pas foule dans les poligonos basques, ça fait bizarre de voir toutes les usines à feraille desertées. Le seul truc ouvert à Azpeitia c'est l'usine de croquettes à chien, et c'est justement là que je vais, il y a des camions en attente dans tous les coins.

    Finalement ça a pris presque 3h pour charger mon complet pour Mornant, je remonte le peu d'amplitude qui me reste, y a pas foule sur l'A8, et c'est tant mieux car il pleut comme vache qui pisse. Je savais pas trop par ou passer pour monter, et finalement je coupe la poire en 2, je quitte l'autoroute à Dax, et je me gare dans la ZI de Tartas, y a de la place, faut en profiter !