Carnet de bord de Décembre 2021 | Partager sur Facebook |
Le mois attaque par une grasse matinée, et ça fait pas de mal de temps en temps. J'ai l'impression même de tirer au flanc quand je décolle d'Arezzo, il est 7h15. La zone commence à peine à se reveiller, et ça roule plutôt pas mal à travers les collines pour rejoindre San Giustino. A la difference près qu'il fait une sorte de brumasse humide ce matin, ajoutée aux routes bien dévorées, ça donne pas envie de faire trop le bourrin, surtout à vide. Par le plus grand des hasards j'arrive pile à l'ouverture du portail à 8h15.
C'est là que mes premiers emmerdements du mois ont commencé. Je m'annonce pour un voyage complet pour Ville La Grand dans le 74. C'est bien ça, on fait le CMR, sauf que c'est à charger dans un autre dépôt à San Sepulcro. C'est aussi dans ce village que Benito Mussolini a lancé les bases du facisme italien, mais on s'en fout. Je vais donc la bas, ça fait pas de détour, c'est sur ma route, la vie est bien faite. Mais mauvaise limonade, une fois sur place, c'est annulé, le voyage que je dois prendre est finalement à San Giustino. Retour à l'envoyeur, et ça me saoule déjà. Finalement, je ne charge plus pour Ville La Grand, mais pour Pringy, mais surtout ça ne sera pas prêt avant 15h...
Cellule de crise sur le bureau de Maxime à Jarcieu, quoi faire ? On est pris par les cacahuètes là ! Mis à part marquer les heures d'attente, y a rien à faire. Le pire pour moi, c'est que l'accès aux sanitaires, et à la machine à café est interdite, COVID de merde. Même avec le pass !!! J'arriverai quand même à choper un café avec un cariste de sortie, bien brave.
Finalement, le voyage est prêt après manger, je repars à 14h30, 5h à quai à glander. Bien sûr d'ici, je coupe à travers pour rejoindre Cesena, via l'E45, une route plus que destroy. Arrêt à la première station, je file à la douche avant que ce soit le rush. C'est propre, mais l'eau est froide, j'ai pas trainé. Une fois passé Bologne, on peut enfin reprendre une moyenne honorable. Dernière pause de 30 avant Parme et vais au plus loin de l'amplitude, je passe turin In Extremis et je me jette dans la première ZI après Rivoli à Rosta. OUF
9h de coupure au calme, ça vaut tout l'or du monde. La ZI de Rosta, c'est de la balle niveau calme. A 7h15 je mets les voiles, cap vers les montagnes. Il y a pas mal de trafic ce matin, mais çe ne me concerne pas, tout le monde va vers Turin. Comme souvent les matins d'hiver, on monde dans un décor de carte postale et je perds pas trop de temps sur l'A32, bien que pas trop lourd j'ai rattrapé personne ou presque. Au tunnel ça bouchonne un peu à cause d'un camping car qui doit payer en pièces de 10 centimes, on y a passé au moins 5 minutes derrière. C'est long 5 minutes. Comme souvent, quand il fait beau d'un côté, il fait moche de l'autre, c'est bien humide côté frenchie, je descends jusqu'à St Julien, un café et une douche chaude m'attendent bien sagement.
J'ai pas traîné non plus, j'ai encore un minium d'inconsience professionnelle. Au programme, pluie et neige mélées, j'ai froid aux pieds. La traversée de Chambéry passe comme sur des roulettes, et sans trop forcer j'arrive à Pringy, au nord d'Annecy pour vider, il est 11h. C'est pas bien large dans cette zone, la suisse est proche, et le prix du m² doit être plus élévé qu'au beau milieu de l'Aragon. Mine de rien ça a pris presque une heure pour vider le complet de cartons.
A peine vide, c'est retour sur Chambéry. Je roule sans savoir ce qui va se passer, mais très vite, je reçois une mission extremement palpitante, un groupage complet ADR à prendre à Chassieu pour 4 livraisons sur le 01. Et quelques minutes plus tard, changement de programme. Encore mieux ! 6 livraison de bouffe pour animaux à prendre à La Côte St André, et tout pour le 38. Bon, on va pas s'affoler de toutes façons, j'arrive juste pour la reprise de 14h aux silos. Entre les pesées, le chargement, les papiers, ça a pris bien 1h30. La neige aussi a repris de la graine. J'attaque au Pont de Beauvoisin, d'ici je coupe à travers par Paladru, sur la route la neige a bien tenu, mais une fois au bord du lac ça va mieux. J'attaque la première livraison à 16h30 au Gamm Vert, y a pas d'attente, ça va vite, j'avais prévu le coup et mis mon transpal dans la semi. J'enchaine ensuite avec Les Avenières, puis Morestel. Pour aujourd'hui, il y en aura largement assez, je vais me planquer au silo de St Chef, la suite demain matin, là, j'ai ma dose
Il fait un vrai froid de canard ce matin, et avec la pluie de cette nuit, tout est gelé, c'est très joli mais ça glisse. A la coop de St Chef, ils sont organisés et ont tout prévu pour que je me réchauffe. Je pose 2 palettes et en reprend 4 pour Bouvesse, des gros blocs de sel, 1250kg pièce, froid moi ? Jamais ! Même en trainant, j'arrive quand même en avance à l'animalerie d'Arandon, alors qu'elle est plus proche de Morestel, ça c'est juste pour perturber le touriste. Il y a qu'une palette à sortir, ça prend une minute dès l'ouverture à 9h. Reste plus qu'à faire Bouvesse, là encore, je livre au silo, facile à trouver et cariste très sympathique.
Changement d'ambiance radical pour la suite, je file direction Lyon, j'ai une ramasse au fin fond de la très pitoresque zone industrielle de Vaulx en Velin. Au fond d'une impasse. C'est un peu destroyland dans le quartier. Je prends 7 palettes pour Badia. Des fûts de déchets bien sûr. La suite arrive assez vite, c'est à Heyrieux ou je débarque pile à midi, l'heure ou tous les fous vont manger. C'est vraient très con un mec qui sort de son usine avec sa bagnole quand il a faim. Genre toi t'as faim avec ton camion et tu coupes les virages sans visibilité, tu grilles les stops etc. C'est un peu rock n roll pour accèder au client, et ce qui est encore plus drôle c'est quand tu apprends que c'est à charger au pont. Avec un frigo. Ce sont des énormes couronnes d'acier à 2t500 piece, il y en a 3 à prendre. La solution en frigo, c'est simple, il faut poser la couronne au cul au Fen, sortir le hayon, 2 transpal et pousser. Sauf que le Fen ici ne lève pas plus de 1500kg, donc ça charge au pont, on annule.
Du coup, à la place je vais à Vaulx Milieu. Bien sûr c'est pas prêt, faut attendre 15h. J'ai RDV à 15h. Et ici, 15h c'est pas 13h45. Bref, pas grave, j'ai le temps de bouffer. 15 palettes pour la GB à 15h et je me taille. Cap sur Chassieu pour 4 palettes ADR pour le 63. Je pense que c'était urgent parce qu'ici après 15h, en principe tu peux toujours te l'arrondir pour esperer quelque chose. Là, ça a marché comme sur des roulettes. Sur Lyon ça commence tout juste à boucher quand je repars, direct pour Jarcieu. Emeric attend mes palettes avec impatience de Badia, bien fait pour lui, elles sont toutes devant. Yvan, Christophe sont à fond, j'ai à peine vidé mon chargement.
Mon frigo est à l'entretient, la semaine prochaine tout est fermé en Espagne, y a pas beaucoup de boulot du coup. Je rentre avec une taut toute neuve à la maison, du coup j'ai mis un coup de lavage, on attaquera avec un voyage de poubelles lundi matin à La Voulte !!! Alors d'ici là bon week-end les stations, 7351 !
J'ai froid aux pieds, la neige est pas loin. Effectivement ceux qui arrivent du Vivarais ont quelques centimètres de poudreuse sur le toit. Fatal error ce matin, à 7h15, j'ai décollé trop tôt, je m'en rends compte une fois arrivé à l'usine à La Voulte, le bureau n'ouvre qu'à 8h30. Le temps que le monsieur ouvre sa fenêtre, range ses petits stylos, mette en route son miro ordinateur, il est 8h45, et j'ai pas pris les cartes grises, putain, pourquoi c'est pas marqué sur une vitre au moins !!! Bon ça fait marcher sous la pluie, c'est toujours agréable. Je charge un peu plus loin, des tas de big bags vides souillés et compactés. C'est pas lourd, et le cariste pas trop mouligasse.
Remontée tranquille par l'A7 bien sûr, j'ai RDV à 13h30 à Salaise, pourquoi courrir ? Sauf que je me pointe un peu après 11h, il y a pas grand monde, je tente le coup au bureau. "Viens vite sur la bascule !" Avec le Fen double fourche, ça a pris 15 minutes pour vider, c'est limite moi qui arrivait pas à suivre la cadence. Pour une fois que j'ai une taut, elle est neuve, ça fait plaisir, les rideaux glissent un peu comme papa dans maman. Du coup je reprends un peu d'avance. Avec une taut au cul, des jours fériés en Italie et Espagne, je pensais me retrouver à charger pour la GB. Même pas, j'ai un chargement à prendre à St Etienne de St Geoirs, 2 destinations pour le 45. Au passage à Jarcieu, je fais un stop gasoil rapidos et je me taille.
Il y avait un moment que j'avais pas chargé des couronnes de foureaux, l'usine a déménagé dans la zone de l'international Airport de Grenoble. L'ancienne usine a été rasée pour le plus grand bonheur de habitants du village. On y perd pas au change, c'est super grand, et j'ai chargé en 30 minutes, papiers compris. Si je traine pas trop en route, je dois pouvoir arriver pas trop loin de Montargis ce soir. Il y a un rayon de soleil qui vient lecher le décor enneigé, c'est très joli, on se croirait presque en hiver en Isère. Le soleil ne restera pas longtemps en service aujourd'hui, passé Lyon, il repleut et ça n'arrêtera plus. 30 minutes de coupure à Belleville, j'en pouvais plus d'attendre pour finir ma pizza kébab, un plat typique de St Peray. La suite c'est un long tout shuss direction Paris, capitale de la France. Je quitte l'A6 à un moment donné quand même pour me retrouver à quelques centaines de mètres de la PUM de Villemandeur, c'est justement là ou je dois livrer demain, cerise sur le cake, je valide une 11 ce soir, de peu, mais validée !
Après une nuit 4 étoiles, il est temps de se mettre en route. Une grasse matinée comme un dimanche à la maison, je démarre à 8h, pile poil pour l'ouverture de la PUM. Il y a du monde autour de la machine à café, tout va bien, elle fonctionne. Il y a 2 palettes à sortir, ça pinaille pas. Le chauffeur maison me demande ou je vais avec le reste, quand je lui ai dit "Ingré", il m'a souhaité bonne chance. Le trajet jusqu'à Orléans se fait dans un décor d'une tristesse absolue, heureuseument à la radio il y a des bonnes nouvelles, comme par exemple un léger tassement des contaminations. On se contente de peu. Malgré tout, j'arrive sans bouchon à Ingré ZI. Le chauffeur ne m'avait pas menti, l'entrée est vraiment serrée, et une fois dans la cour c'est pire. Un bordel sans nom.
Un chauffeur est là aussi en train de charger son camion, quelques artisans aussi viennent se servir, ils sont bien sûr prioritaires. Comme j'ai compris, ils sont en sous effectifs et tous interims ici. J'ai attendu là, coincé, plus de 2h que le chauffeur finisse de charger pour enfin pouvoir me mettre en place et vider. Le cariste lui n'avait jamais encore vidé de camion en latéral. Il s'en est pas trop mal sorti. A midi, je ressors au prix de savantes manoeuvres au milieu de tuyaux PVC, palettes explosées, et autres débris sans rien accrocher, un miracle.
Depuis hier soir, j'ai mon retour à Chilly Mazarin. Je m'arrête à la première station après Orléans pour la douche. Du fait que je fais parti d'une profession de pestiférés, la douche à la TOTAL d'Orléans est au milieu du parking, mais il faut aller chercher la clé à la caisse quand même. Il y a à peine de l'eau chaude, j'en ai marre. C'est pas comme si dans le coin il y avait pas de camions, le monde entier de la logistique s'est donné RDV dans la quartier, il y a 2 douches. J'ai envie de dire, de A jusqu'à Z allez tous bien faire taper dans le cul, c'est tout ce que vous méritez ! Pays de merde. Enfin bon, c'est comme ça, faut vraiment être motivé pour se tenir propre. A 14h30 je me pointe chez Diapar à Chilly au pied des pistes d'Orly.
Le chargement aura bien pris 2h, entre des soucis informatiques, plus des palettes égarées, je m'en sors pas aujourd'hui. Par chance, je tombe sur Christian que j'avais pas vu depuis un bail. Il charge pour Toulouse, mais il a pas encore fini sa coupure, ils ont la belle vie les légumiers et en plus ça roule en V8 ! Comme on a un peu de savoir vivre on se prend quand même 5 minutes pour un café, mais pas plus, il me faut encore sortir d'ici en pleine heure de pointe c'est rock n roll. Il pleut à chaudes larmes ce soir ce qui n'arrange guère le trafic qui restera pénible jusqu'à Evry bien sûr. Vent de fou, pluie de fou tout le long sur l'A6, bien pénible quand même. Avec tout ce temps perdu aujourd'hui, je suis obligé de jeter l'éponge au nord de Lyon, même si ça m'aurait bien arrangé de passer ce soir au calme, tant pis, c'est pas moi qui fait les lois. Je me gare à Genay, il est presque 23h, pile poil 15h depuis ce matin.
J'ai volontairement fait un peu traîner la coupure ce matin. J'aurai pû partir à 8h de Genay, mais je n'ai pas envie de bouffer des heures pour rien. Ma petite expérience, me fait dire qu'on est mercredi, et que souvent l'heure de pointe du matin dure légèrement moins que les autres jours. Je pars donc à 8h30. Bien sûr ça coince encore un peu dans la descente de Rilleux, mais en trichant un peu par la sortie Caluire, on arrive à gratter un peu du bouchon et finalement récuperer sans trop de soucis le periphericos de Lyon. J'ai mis à peine plus d'une heure pour arriver à Roussillon histoire de jeter mon corps disgracieux sous la flotte ; à peine tiède encore.
J'avais prévenu Big Boss Christophe à Bren que je serai là à 11h. Et par un incroyable hasard, je me pointe pile à 11h. Un camion attend 3 de mes palettes pour Montauban. J'ai eu peur de l'avoir fait attendre, mais en fait non, pas du tout, il doit même encore attendre une autre palette le pauvre. Bonne ambiance sur les quais, c'est tellement rare que lorsque ça arrive, on se demande si c'est normal. En 3/4h c'est vidé, j'ai pas de ramasse à faire, retour direct à Jarcieu pour y récupérer mon frigo qui a été révisé. Le mercredi à midi, c'est l'heure des cars de ramassage scolaire, il y en a dans tous les sens à St Donat, et le pire ceux qu'il faut croiser à Chateauneuf de Galaure au beau milieu du village, comme par hasard.
C'est encore une fois Maxime qui me commande pour la tournée, il prend de la gueule ce ptit, ça va qu'il est Ardechois, solidarité 07. Je vais pas super loin en Italie, mais aujourd'hui c'est férié, donc en théorie, je peux pas passer avant 22h, j'ai pas d'ADR c'est déjà ça, il me manque juste un lot qui arrive à 14h. Bon, pas d'affolage, on verra. Pour une fois, je passe par Grenoble ou c'est pas trop la cacatastrophe. Une fois sur l'A43, la pluie est remplacée par la neige. Les saleuses et deblayeuses sont en service, c'est déjà ça. Les parkings quant à eux, dégueulent de camions et ça fait pas trop envie. Alors, je continue et j'aviserai.... Finalement je me décide à passer de l'autre côté, bien décidé à m'arrêter au premier parking à la sortie du tunnel, mais il est plein. Je descends gentiement sous la neige toujours, je me gare tranquillement juste avant le péage d'Oulx, le long de l'A32.
Au bout d'une heure, j'en ai eu marre, et je suis parti, quelques autres frigos sont passés avant, allez go. Je serre un peu les miches à chaque péage, Rivoli, Rondissone, et puis il fait tellement un temps de chien, qu'il y a personne. Il neige et ça a bien tenu dans le coin, c'est super joli avec les décorations de Noel. Je quitte l'A4 soulagé à Arluno, quelques zones industrielles et interdictions PL plus loin, je me retrouve dans la zone de mon client à Vangazo ou ça neige encore, mais je peux quand même me valider une 11, c'est ça qu'c'est bon. Je pense à tous ceux qui vont décoller à 22h, ils vont passer une bonne nuit....
Il aura neigé une bonne partie de la nuit finalement, et ce matin, il reste une bonne couche de neige. Dès l'ouverture je vais vite me mettre à quai. Du temps que ça vide, je checke Map, avec la neige ça doit être la misère sur Milan. Finalement c'est pas pire que d'habitude. J'en ai le coeur net une fois parti : L'Italie, c'est pas la France, les routes sont nickel, salées à mort, les services ont bossé toute la nuit, ils ont pas attendu que ce soit tout gelé. Du coup, ça roule normalement mal sur la tangenziale que je suis bien obligé de traverser pour rejoindre la douane à Tavazzano. J'ai mis un peu plus d'une heure, un quart d'heure de perdu, rien à dire.
J'avais juste un fût à dédouaner. Je pensais que ça allait être rapide, que dalle, ça a pris 45 minutes. C'est la même procédure douanière que pour un complet. Je suis déjà pas trop en avance, ça va pas m'arranger tout ça. Mais ma vie importe peu à la Guardia di Finanza. Vu que tout le monde s'en fout, moi aussi, aussitôt sur l'A1 je stoppe à Somaglia pour la douche, de toutes façons, c'est mort pour vider avant midi à Cavazzona.
Passé Parme, il n'y a plus de neige dans les champs et le soleil tente même une percée, elle sera de courte durée, la pluivasse reprend ses droits rapidement à Modena. Je vais livrer mon fût chez Manitou. Devant moi, il y a une dizaine de camions, et c'est chacun son tour, bien sûr la plupart sont complets avec de grosses pièces mécaniques. J'attrapé mon transpal, mon hayon, ça m'a pris 10 minutes. Le suivant n'est pas à la porte d'à côté. Scorze juste au dessus de Venise. Sur mes papiers c'est marqué : réception 8h-12h30. Je tente le coup bien sûr. Je me radine sur la pointe des pieds au bureau de la reception, il est 16h. Green pass, température, je suis passé au peigne fin ! Je m'en fous, j'ai même le zboub tout propre depuis Somaglia au pire... Coup de fil aux caristes, ils sont OK pour que je sorte moi même les IBC au transpal à main. Merci monseigneur est trop bon.
Du coup, ça pinaille pas pour vider, les types en sont à pas loin de 7h de boulot, je me taille à travers champs pour recharger un complet de pinard. Au fond de moi, je ne me fais guère d'illusions. Une demi heure de route, pour arriver à Fossalta di Piave, devant moi au guichet, il y a 2 roumains autrichiens, j'ai entendu domani la matine, ce qui doit signifier que c'est pas bon. La coupure sera bonne encore !
La nuit a été longue froide mais sêche, et dès 7h ça se bouscule au bureau des enregistrements. Il y a pas mal de citerniers du sud avec leurs bonbonnes sanglées au plateau. C'est un système courant ici, ils vident les citernes, et pour pas revenir à vide ils les gerbent par dessus un voyage de carrelage. Un par un au bureau, ça prend un certain temps, d'autant que j'étais pas le premier hier à m'être pris une porte. Covid oblige on a pas accès aux quais, je balance mes sangles, mes barres et le transpal dans le coffre à palettes et j'attends sagement la fin du chargement. J'ignore la gueule des palettes de pinard, j'ai juste vu les 3 dernières.
Il est déjà 9h30 quand je décolle. La maison est à 780km d'ici. J'hésite quand même entre 2 cas de figure. Pour que ça passe en 10h mon histoire, il me faut rouler au taquet tout le long, ou alors, je me cale au fond de mon siège à 80 et je tente pas le coup. Bien sûr, con comme un balai que je suis, j'ai tenté. L'A4 roule pas trop mal ce matin, autant en profiter. Il y a du monde, beaucoup de monde sur l'A4, mais ça roule. Il se remet à neigeouiller après Bergamo, et bien sûr ça bouchonne à Milan ou je perds une dizaine de minutes. Du coup, j'ai encore moins de marge que prévu. En 4h30 à peine j'arrive quand même à Vilarboit.
La chance tourne court un peu après, sur les panneaux c'est marqué Mont Blanc interdit aux plus de 7T5. Du coup, ça pue. Effectivement, passé Turin, c'est marqué opérations de stockage pour acceder au Fréjus, surement à cause de la hausse du trafic. Côté Français c'est encore moins joli dans la Maurienne, et je me dis que ça sert vraiment plus à rien que je me creuse la tête à faire des calculs. Vu que j'ai pas du tout envie de me prendre la tête dans des bouchons, je me gare à Suse, je partirai tôt samedi, ça sera aussi bien. 16h fini ma journée à mi temps.
J'avoue qu'il m'a fallu prendre sur moi ce matin quand le reveil a sonné à 1h30. Bien que garé assez loin de l'A32, j'entendais au loin le va et vient incessant du trafic, avec le Mont Blanc fermé, ça n'a pas arrété de passer par là. Le parking de l'Autoport est archi saturé, il ne neige plus c'est déjà ça. Les saleuses sont toujours sur le pied de guerre malgré tout, ils sont impressionants les Italiens.
D'ordinaire un samedi matin à cette heure-là, c'est calme par ici, mais pas cette nuit, pas de trève. Au tunnel ils ont eu la lumineuse idée de ne pas faire d'alternat cette nuit, des fois, ils sont pas si idiots, et il y a même 2 cabines de péage ouvertes alors là, c'est carrement de la science fiction. Mais à la vue des parkings en dessous completement saturés, la journée va être longue pour eux. 12km plus loin, je retrouve mon pays qui donne des leçons à la terre entière mais qui est pas foutu de nettoyer ses routes. Comme d'hab ils ne prevoient rien, et puis ensuite ils se dédouanent avec des prétextes toujours plus pourris les uns que les autres. C'est à peine au noir pour descendre, en bas, la voie de gauche n'est pas partout déblayée et pourtant il ne neige presque plus. Je sais bien que ceux qui deblayent doivent être les premiers à déplorer le manque de moyens et surtout le je m'en foutisme complet de ceux qui commandent.
Quand je quitte l'A43, je retrouve un semblant de calme, je passe Grenoble et je me cale sur Thermostat +27 pour ronfler 45 minutes. Le disque en avait pas besoin, moi oui. Je fais un dernier arrêt à la Total d'Alixan, le prix a bien baissé je fais le plein, depuis lundi j'étais presque à sec, quand à moi j'avais bien besoin d'un café. A 7h27 je me gare chez moi, y en a assez pour cette semaine ! Sur les PMV à l'approche de Valence, ils conseillent même de passer par Nice pour aller en Italie, vraiment dans ce pays on craint rien !!! Finalement, même sans bouchon, j'ai additionné mes heures avec celles d'hier, et définitivement ça n'aurait pas passé mon affaire, c'est donc sans regrets. Bon courage à ceux qui ont été coincés et qui ne rentreront peut être pas ce week-end !!!
Rentré samedi matin, je repars 48h plus tard, et bien sûr ça fait tomber pile dans le boxon du matin. C'est de pire en pire dans mon bled. Ou c'est moi qui me fait des idées. J'aurai dû partir plus tôt, 7h15 c'est pas bon. De toutes façons, pour livrer à Lyon, il faut arriver soit avant 7h soit après 9h30. Je sais jamais comment faire ! Sur l'A7 c'est assez tranquille ce matin, et c'est aussi bien. L'A46 quant à elle tient toutes ses promesses, et c'est bien galère pour arriver chez le client à St Priest. C'est assez rapide à livrer dans cette grosse base dédiée au pinard, je livre mes 33 palettes de Prosecco, le gars au quai d'à côté pareil. Il doit pas être trop habitué à prendre les palettes en travers, j'entends les planches qui craquent, ça fera du petit bois, il fait froid.
A peine vide, j'ai un rechargement, à 2km d'ici dans la zone Sogaris de Mions. Il y a un bail que j'avais pas été la bas dedans. Quand j'ai vu le nombre de camions en attente chez Rhenus j'ai bien failli faire un arrêt cardiaque. L'accueil est quand même génial avec le COVID. Il y a une sonnette à un quai tout cradingue et t'attends dehors. Par je ne sais quel miracle, j'ai un quai direct, et ça charge en 20 minutes, presque complet pour le 34. Il y a un baby boom en prévision, c'est un complet de poussettes. Les camions en attente sont là pour vider, j'ai toujours pas compris pourquoi ils m'ont fait passer avant tout le monde. Je vais pas me plaindre non plus, je rentre direct à la kommandantur sous un joli soleil.
Je vide tout ça sur le quai, et à la place j'ai un sympathique voyage Catalan. Il y a tellement de temps que j'y ai pas été, il a fallu que je sorte l'atlas Michelin : Sallent, Granollers, Castelgalli.... Hou la la !! C'est papy Christophe qui me ramène le Granollers, et finalement je reste une heure de plus, comme ça j'ai calé 3h, muy bien pour demarrer la semaine ! Quand je reprends l'A7 elle a repris des couleurs, ça roule de fou, et il y a des cartons un peu partout, il fait tellement beau que ça donne des ailes ! Ce n'est qu'après Montpellier que je suis à peu près zen, je fais tirer mes heures au maximum ce soir, je me pose avec 9h00 dans ma zi tranquille de Vilablareix au sud de Girona, impeccable ! Il est juste 22h, il y en a assez pour aujourd'hui.
On voit bien que je suis dans le nord ce matin : Il y a du brouillard. Le catalan est matinal, il y a déjà pas mal de trafic diretion la capitale. Enormement de camions aussi, mais ça roule. Les choses changent vite en quelques semaines, le péage de la Roca a sauté, on passe tout droit au milieu. Je bouchonne quand même un peu pour sortir de l'AP7 et aussi sur le C17, mais à 8h j'arrive chez mon client. Il y a déjà grave du camion en stand by dans la montée du Coll de la Manya. J'ignore le pourcentage de la rampe, mais même en connaissant, c'est toujours impressionant. Avec les feuilles mortes, les camions vides patinent comme sur du verglas. J'ai rudement bien fait de mettre le reveil ce matin, je suis booké pour 11h30. Il ne me reste plus qu'à glander et regarder le brouillard se dissiper minute après minute.
Finalement j'ai le droit de me mettre en place à 10h30. Un gars avec 2 palettes passe avant moi, il attend la place d'un roumain maniaque qui tarde à liberer le quai, qui range bien ses pompes de sécurité, replie soigneusement ses affaires dans son petit coffre, coup de chiffon, coup de souflette, j'ai cru qu'il y allait avoir un meurtre. De mon côté j'ai eu du bol, parce que le cariste qui devait me vider part en pause. Puis, passe José le vieux chef de quai, qui me reconnaît et me vide en mode F1, à fond les ballons. Des fois ça sert d'être vieux ! Ce mec a connu tous les changements d'enseigne ici, de DOMAN à BRENNTAG en passant par DENTRESSANGLE, si ça se trouve il habite là !
A 11h et des brouettes je me sauve, j'ai même pas pû caler une 3h, je suis mauvais ! Je fonce à Sallent livrer mes 4 dernières palettes. Des étiquettes pour les flacons de produits ménagers. Aucun soucy pour sortir de Barcelone, et à fond les ballons sur la C16, une des dernières autoroute payantes de Catalogne dont la concession finit dans une vingtaine d'années. Le temps qu'un Vankeveld libere le quai, ça vide en 5 minutes. Je devais recharger avant 14h à Castelgalli, j'arrive il est 13h15 OUF. On fait les papiers vite fait, ma commande est prête au batiment du bas, on se met à deux pour charger les 24 IBC ça prend un petit quart d'heure. Tout ça va nettement plus vite que ce matin. Petit provilège d'habitué ici, on a le droit de monter à la douche, c'est pas du luxe !
Finalement la journée se termine moins difficilement que ce qu'elle a commencé. Bien sûr je reviens par le C25, j'ai bien le temps d'admirer le paysage dans les montées, de voir au loin les cimes enneigées des Pyrénées. Je me fais une dernière 45 juste avant Perpignan. Ce soir je visais le parking sécurisé de Montélimar. Je me pointe là bas un peu avant 22h, et incroyable, ça fait la queue pour rentrer, je vois même des mecs ressortir du parking payant qui doit être plein. Mauvaise limonade. C'est plein de partout. Mais coup de bol incroyable, une place se libère pile en face de piste de gasoil, là, à priori ça craint que dalle pour mon gasoil, c'est super éclairé, et personne ne peut se garer ne devant, ni derrière ! J'ai honte d'avoir autant de chance !!!
Garé comme j'étais, j'ai juste eu à faire 20m de marche arrière tout droit et ZOU, je me sauve sans faire le grand tour du parking. Il est 7h du matin, et j'en suis déjà à grapiller des minutes. Je suis ridicule, je sais. Il y a un petit vent sec ce matin, bien désagréable, heureuseument j'ai mis le chauffage à fond. Ce matin, j'ai eu un message d'alerte, "problème embrayage". Je me suis arrété au premier parking, coupé le moteur, en repartant le message avait disparu, mais dans ces cas là, y a jamais de fumée sans feu. Pour le moment, je me hâte lentement avec pour objectif dans le viseur, St Clair du Rhône. A 9h je suis à quai, et visiblement c'était urgent, ils avaient grand besoin d'acide, un peu comme quand on était jeune pour ecouter de la techno. Là, y en a 24T, de quoi passer une sacrée soirée !
Vu que je sers rien ici, j'attape mon nouveau sac "Grand Frais" et je cours au bain. C'est quand même cool ici, tous les dépôts ADR ne le sont pas autant, loin de là. A peine 1h pour vider et je me taille pour la première ramasse au Lelerc de Davézieux. Il y a un brouillard à couper au couteau ce matin, on y voit vraiment que dalle une fois sur le plateau à Peaugres. Il faudrait pas que le Lion de Peaugres confonde la lionne avec une tigresse ! Les palettes sont déjà préparées quand je me pointe, seul souci, le transpal electrique a fait game over. 12 palettes de boissons au transpal à main, c'est très bon pour ce que j'ai, ça entretien la forme.
De là, je redescends dans la vallée completer au Leclerc de St Rambert, des boissons bien sûr, juste 6 palettes. Bien sûr c'est pas complet, et je repasse par Jarcieu City ajouter encore 7 palettes de boissons pour Estrées et une petite palette pour St Quentin, avec bien sûr l'inéstimable aide des Cousin Badel Oued. Un café, un peu de gasoil et je me sauve. Lyon passe tout shuss, 14h30 c'est la bonne heure. La traversée du Val de Saône est au moins aussi sinistre que la plaine du Po, je remets les compteurs à 0 juste avant Gevrey Chambertin.
Ce soir, j'ai le ferme intention d'optimiser mes 10h. Le souci c'est qu'il est juste impossible de se garer passé 18h sur l'A26, je me suis donc fixé comme objectif : Reims. Tintin c'était La Lune son objectif, moi je pète pas plus haut que mon cul c'est Reims ! Il faut donc demander à mon bon vieux 500 de s'époumoner encore un peu, heureusement dans la tas, il y a des boissons gazeuses, les bulles c'est moins lourd. Comme prévu les parkings degueulent de camions, mais ce qui n'était pas prévu, c'est que j'ai aussi eu un mal de chien à trouver une place dans la ZI de Reims, des camions de partout. J'ai fini dans une sorte de mare boueuse, mais garé avec.... 9h59. Heureusement que j'ai pas fait le tour du parking à Montélimar ce matin !!! 21h10 c'est plié, ça ira pour aujourd'hui.
Finalement j'ai pas si mal dormi que ça sur mon parking boueux. J'imagine que la journée ça doit être nettement moins tranquille, quand je décolle à 6h15 ce matin, c'est déjà bien chargé. Une fois sorti de la capitale de la Marne, je suis de nouveau tranquille jusqu'à St Quentin. J'ai un fût à livrer au paradis de la bleue, le haut lieu de la Mobylette. Il est pas 8h quand je m'annonce au gardien, c'est ouvert, en avant. On m'envoie au bureau des receptions de cette gigantestque usine. Déjà, j'ai le bon numéro de commande, c'est génial. Le fût que je dois livrer va au service "Maintenance", donc, c'est pas la reception qui va me decharger. Le service est quelques portes plus loin, à la réception, le type m'a tellement expliqué de trucs que j'avais l'impression que c'était super loin, en fait, moins de 100m.
Là, tu sais que t'es en France. Le camion est garé à 20m de la porte, le gars est quasi appuyé contre un Fenwick, mais :"NON, on peut pas prendre un Fenwick, c'est pas le même service, y a un protocole et donc, c'est pas possible, car dans ce service ils ont des élévateurs mais ils peuvent pas sortir en extérieur, donc, c'est pour ça, il faut faire une demande au service recpetion, et quand ils ont un moment, ils viennent mais c'est pas leur secteur donc c'est complqué, alors donc" STOOOOOOOOOOOOOP !!! C'est marqué de toutes façons hayon sur mon BL, ça m'a pris 3 minutes, sans aucun protocole et ciao ! Euh Vespa, heuuu 51 bleue ! Tu m'étonnes que rien ne marche dans notre pays. De là, je trace direct à Estrée, il y a grave du camions dans la cour, mais personne à quai, ouf, enfin un truc qui marche bien. En 3/4h j'ai vidé mes palettes, et je me taille plein sud à la BP à Roye, j'ai besoin de me détendre sous une douche brulante.
Je recharge dans la banlieue sud de Ham, la capitale du jambon. Sauf que, je charge des pommes de terre pour les chips, dans un petit bled : Brouchy. J'avais averti le gars, on s'est mis d'accords pour 11h30, je suis même arrivé un peu en avance. Il y a juste 17 big bag, mais bien lourds et hauts. Je l'ai fait tasser à mort, j'éspère que ça va pas bouger, ça prend 11M, c'est pas trop mal reparti niveau poids.
Pour repartir d'ici, j'avoue j'ai hésité, c'est pas clair. Je me suis décidé à repartir par Noyon, Compiègne et bien sûr Paris, capitale de la France. Je pensais qu'à 13h30 ça serait fluide, mais c'est bien la zoberie encore sur l'A3. Chargé comme je suis j'ai pas envie de me prendre la tête, je coupe à travers la riante banlieue EST et sa superbe N330 que nous envie la terre entière. Je suis proche de l'épuisement arrivé à Melun. Je peux enfin attaquer la sieste sur l'A5, couper 45 à Courthenay et faire un peu le point. J'ai de quoi reclaquer 10h aujourd'hui et même caler une 11h propre. Alors je traine pas, même si sur l'A6 ça roule quand même pas mal déjà, j'arrive jusqu'à Chalon sud, et je vais me planquer au calme dans un ZI le long de la N6 ou je me gare à 19h10, pile poil !
Il fait un froid de gueux quand je décolle ce matin de ma planque. C'est un bon plan ici. Le bruit du frigo n'a dérangé personne, et en prime j'ai aperçu plusieurs fois la voiture de la gendarmerie qui patrouille. Je suis content de voir que mes impôts servent encore à quelque chose. A 6h15 je me tire et récupère l'autopista à Tournus. J'en profite pour checker l'état du trafic sur Lyon, tout est au vert, mais il est encore tôt. Quand je finis par m'approcher ça bouchonne juste un peu dans la descente de Rilleux, j'ai pas envie de me prendre la tête avec mes big bags, je fais le tour par le grand est et l'A432, pas un coup de frein, nickel. J'ai même mérité ma pause décrassement café à Roussillon.
Frais comme un gardon, je peux envisager la lente ascension au dessus de ma maison. J'ai pas fait un record de temps de parcours. Heureusement, à l'heure qu'il est Juju de chez IVF est devant, et les habitués de la route savent ce que ça signifie quand un PL leur met le cligno à droite. Du reste, ils ont vraiment confiance, même dans les virages vraiment à l'aveugle. Bien que du coin, je suis toujours emmerveillé par le décor... Je finis par me pointer avec mes 25t de patatas à Boffres avec un peu plus de 4h de volant, ici il meule vraiment, il reste encore quelques paquets de neige. Les quais sont pleins, mais ils sont pressés de vider, aujourd'hui ils ont le repas de Noël, payé par le big boss. En entrée y a des chips à l'apéro !
Retour sur mes pas, à vide, tranquille. J'ai deux ramasses sur Guilherand. J'hésite à faire le crochet à la maison, c'est vrai, ça m'est jamais arrivé de manger un midi chez moi ! Puis je me ravise, je serai incapable de repartir, alors je zappe. Première ramasse chez le fabriquant de bennes à ordures, avec deux longueurs de 5m50 pour Cassa de Selva, oui en frigo, c'est possible à faire. Faut juste des bras et de l'imagination. Je complète à 1km de là avec 4 palettes pour Cunéo, des bons compléments alimentaires pour sportifs en mal de records. Je ramène tout ça à la kommandantur. L'A7 a pris des couleurs depuis ce matin.
Chose carrement incroyable, je suis même pas resté 1h à quai à Jarcieu, tout était là !!! 2 gros lots pour la Catalogne. Je demande pas mon reste et je fonce à la maison. Je me mets dans la peau d'un humain normal, à 17h30, je saute dans la Clito et met ma chérie dedans, et non pas l'inverse, on verra plus tard !!! Les courses un vendredi soir ça donne tout de suite une autre gueule au week end.. Bonne vacances ou bon weekend, depensez bien des sous !
Histoire de ne pas perdre une seule miette de ce dernier jour de l'automne, je décolle de ma maisonette à 0h30. C'est pas la meilleure heure pour se mettre derrière un volant, mais il faut bien faire bouillir la marmite. Avec la hauteur du camion, c'est assez sympa de faire le curieux et de regarder les déco de Noel chez les gens.On essaie bien de s'ambiancer pour Noël, mais c'est pas la joie quand même quand on écoute les nouvelles au poste de radio. Etrangement sur l'A7, il y a vraiment peu de camions dans mon sens, mais ça remonte vraiment beaucoup, la nuit est vraiment chargée. Je n'échappe pas au brouillard sur l'A9, avec ma petite forme c'est pas vraiment le pied, mais malgré tout j'arrive comme d'habitude au Village Catalan, je ne mets pas longtemps pour plonger au plumard.
J'ai fait trainer pratiquement 1h, il y en avait bien besoin. Ce n'est finalement qu'à l'approche de Girona que ça s'anime un peu, il est temps que je m'arrête donner à boire aux canassons et enfin me payer un bon café, je commençais à ne plus avoir les yeux en face des trous. Il caille vraiment dans le coin, le tout accompagné de bonnes zones de brouillard, faut pas être frileux pour vivre en catalogne. J'arrive sans trop de soucis à Grannollers à 8h30, pile poil dans les clous pour le RDV de 9h. Pour la première fois de ma vie, il n'y a aucun camion en attente chez le client, encore mieux, José El Gran Jeffe m'indique le quai on me mettre en place, et c'est tant mieux, même archi lourd j'arrive à patiner dans la côte tellement c'est givré.
Un miracle est toujours possible, même ici, en 30 minutes c'est livré. Regonflé à bloc, je fonce tête baissée direction le sud, pas l'Andalousie, noooon, ça c'était dans ma vie d'avant, je me contente de Masquefa, un petit bled du Haut Penedes ou il y a une grosse base Carreras. C'est justement là que vais pour livrer 6 palettes de compotes bio. Comme beaucoup de centrales c'est la merde, je vais y passer pas loin de 2h30, entre les numéros de commande pas bons et tout le reste, faut juse avoir la foi.
A midi c'est plié, je suis sensé être avant 12h30 à Rubi au rechargement, autant dire que c'est pas possible. J'y arrive avec un bon 20 minutes de trop, mais ils me chargent quand même un gros lot pour ZF à Andrezieux. Le voyage est prêt depuis la semaine passée, ils attendaient deseperement un camion, et ben, me vla. C'est même pas complet, Maryan quand il apprend ça est comme un acarien au salon de la moquette. 20 minutes plus tard il me sort 2 lots pour le 69 nord chez Dupessey à Palleja. Par chance c'est prêt et ça m'arrange bien, les heures, l'amplitude, le chauffeur, tout le monde commence à en avoir ras le bol. J'arrive quand même à grimper jusqu'à Linar Del Vallès, dans un poligono muy tranquillo. Bonne nuit zzzzzz
Comme hier, c'est décollage à 0h30. La journée doit être plus que archi tendue, il ne faut donc pas y aller molo dans les premières minutes. Non, c'est à fond. J'ai dormi bien au calme, et ça c'est déjà une bonne chose pour bien démarrer. Autre bonne nouvelle, on est pas nombreux du tout sur l'Ap7 ou ça roule vraiment nickel. Cette fois-ci, ça y est, on passe aussi tout droit au péage à La Jonquera, plus besoin de relancer la machine dans le faux plat, on doit bien gratter une minute. Seule petite perte de temps ce matin, il faut prendre l'ancienne A9 à Montepellier à cause des travaux. J'ai mes 4h de guidon à Ledenon, j'en ai assez pour m'écrouler un gros 3/4h au plumard.
Chauffage à fond, j'étais vraiment bien installé dans ma couchette, je ronflais si fort que ça me reveillait. Plus je monte plus ça se charge, mais vacances scolaires oblige, l'arrivée sur Lyon se fait sans trop d'encombres malgré qu'il soit 8h. A peine un bouchoninet au Fourvière, je me gare sur l'aire des Chères, au calme vu que je suis le seul camion, direction la douche. Ce matin, c'est branle bas le combat, ils ont paumé les clefs des douches. J'ai eu le temps d'aller démouler avant qu'ils finissent par les trouver. En sortant, j'ai demandé un expresso, mais la fille a jamais voulu que je paye, pour s'excuser de l'attente... C'est cool ici ! Tu payes pas la douche et en plus, on t'offre le café !
Les choses sérieuses commencent après Belleville, j'attaque par livrer à Poule les Echarmeaux, c'est un super joli village, ou l'imprimerie fonctionne toujours et s'accroche comme une moule à son rocher. C'est toujours aussi sympa de venir livrer ici, ça faisait un moment que je n'étais pas venu. De là, je dois aller livrer à Cours La Ville, je connais le client, mais d'ici je ne voyais vraiment pas par quelle route y aller. J'ai tenté par Ranchal, paysage magnifique, les arbres sont givrés, et il y encore beaucoup de neige, le tout avec un bon rayon de soleil, on se croirait dans une carte postale. Il faut juste se méfier des nombreuses plaques de verglas, il y a pas mal de virages, sans compter la traversée de Ranchal, bien hardos, heureusement j'ai croisé personne. Il ne faut ensuite pas longtemps pour livrer les 8 palettes à l'imprimerie.
C'est ensuite beaucoup moins compliqué pour rejoindre Roanne, la N7 puis Andrezieux ou j'arrive en plein changement d'équipe chez ZF. J'ai 9h50 de volant, y a interêt que j'aille pas trop loin pour recharger. Les choses se terminent plus que bien, j'ai du groupage pour Vitrolles à prendre à Andrezieux, Aurélien est déjà sur place, on fait le même voyage, je décroche ma remorque et je file en solo aller me garer au calme, j'ai le sourire quand je cloture ma journée avec 9h57, j'ai pas galopé pour rien !!! La suite demain 1h !
Mon super reveil Samsung m'extirpe de la couchette, il est 0h30. C'est le moment ou il y a un peu moins de bruit à Andrezieux. Une demi heure plus tard, le temps que je mette mes yeux en face de leurs trous respectifs, je vais atteler. Imagine, pas bien reveillé, tu te tailles en oubliant la remorque. Je suis capable de le faire, mais ce sera pour une prochaine fois. Avec le froid de gueux qu'il faisait ce matin, il y avait de quoi être bien réveillé. Il est déjà 1h15 quand je me sauve, un coucou au gardien en passant et c'est parti. Il fait un froid humide, ça brille un peu par terre, et je ne suis pas un grand fan des glissades. J'ai donné une fois dans ma vie, ça m'a vacciné, et puis surtout je ne sais pas du tout comment c'est chargé dans la remorque. Le descente est plutôt tranquille, du froid, du brouillard, on se croirait en hiver.
Au bout de 3h40 d'intenses efforts, j'arrive au tout nouveau dépôt XPO de Vitrolles, ça remplace l'ancien de Gignac, et c'était pas du luxe. Pour fêter cet évenement, je me paye 3h de coupure, une visite complète des installations, de la machine à café, jusqu'à la douche en passant par les gogues, c'était presque aussi bien que chez Duarig Transports. Aurélien est dans les parages aussi, c'est fête, il paye son café et même sa clope. Lui ne traîne pas, il a un métier et une ramasse prévue à Valence dans la Drôme. A 8h je me taille, je vais à quelques ZI de là prendre un complet d'emballages vides pour St Herblain. Un bon plan pour se refaire une santé niveau conso, mais quelle surprise ! Le lot n'est pas dipo avant 13h30. OUCH
J'attends pas, le chef me fait rouler direction Avignon, puis finalement, ce sera Valence, puis finalement ce sera un "reviens quai 4" puis non finalement va faire une ramasse à Montéléger, puis non "quai 4", t'as interêt de suivre de près... J'aime bien mon chef, mais il doit être nul en elevage de chien : Va chercher la balle, non, viens ici couché, non, file au panier, finalement viens et donne la patte. Le chien devient fou.
Autour de Jarcieu, le brouillard est toujours aussi épais, partout du givre, la journée sera hivernale, il est pourtant midi bien passé. Aurélien aussi charge pour la Catalogne, on se suit à quelques minutes cette semaine. Je me retrouve à la tête d'une petite tournée Catalane, 4 clients, facile à priori, sauf si je dois camper une paire d'heure chez l'un d'eux, on sait jamais à quelle sauce on va être mangés. Retour sur l'A7 qui est particulièrement chargée dans les 2 sens. Pas de bouchon, ni accident et c'est aussi bien. Je termine mes 2 pauvres heures qu'il me reste, ça me fait atterir au super calme parking de Tavel, 9h tout rond de volant pour aujourd'hui. C'est bien, il est 15h, j'en ai ras le casque, repos.
Rares sont les vrais bon plans roupillage sur l'autoroute, Tavel en fait parti. Pas un bruit, pas de passage, le top ! J'attaque en pleine forme ce matin il est 2h. Malgré l'heure, il y a déjà ou encore du monde en route dans les 2 sens. A la montée toutefois, les parkings semblent moins pleins, il y a déjà du PECO rentré au pays pour les fêtes. La pluie se met de la partie après Montpellier, toute finette, à peine de quoi rincer le pare brise. Je rattrape Aurélien dans la montée du Perthus, vu que j'ai que du léger, j'ai eu aucun mal. A 5h du matin j'arrive chez mister Padrosa. Un clou chasse l'autre : A une époque au moment de Noël, le parking était plein de Waberrers rentrés au pays, là, ils ne sont plus qu'une poignée, et c'est Discordia qui les a remplacé. C'est bien connu, la nature a horreur du vide.
Quand je descends du camion, j'entends le bruit caractéristique du Themo King qui tourne à plein régime, en fait c'est Pierre70 qui ronfle comme un sonneur. Je tape un sprint à la douche, 27 minutes plus tard je repars, la douche est gratos, ça coûte 1€30 de parking gardé. Je traine pas, Pierrot ronfle toujours. Il faut jamais reveiller une bestiole ! Je finis ma dernière demi heure au gasoil à Aiguaviva.
Quand j'arrive sur Barcelone, il est 8h, et il pleuvasse ici aussi. Les gamins sont en vacances depuis hier, ça bouchonne moins que d'habitude. J'ai une dizaine de palettes au premier à Santa Perpetua, le cariste m'annonce qu'il y a 2 complets au quai avant moi, mais vu qu'il y a pas de petits camions, il est d'accord pour me prendre les palettes devant le portail vu que c'est pas lui qui vide les complets, moi ça me va aussi bien et ça fait du sport. En 10 minutes c'est plié, je file au dégroupeur, là aussi ça drope, 5 palettes, 5 minutes. J'inaugure un client que j'avais jamais fait à Sabadell. Réputé pour ses ZI merdiques, c'est pas le pire que j'ai fait et ça vide à quai, 6 palettes en 20 minutes c'est juste incroyable.
Reste plus que la base Leroy Merlin à El Prat. Là, c'est pas du tout la même limonade. Il y a des camions dans tous les sens. Il faut attendre au camion et pas trop les embêter. La logistique c'est une affaire sérieuse. Bref ça a pris 1h30 pour 10 palettes. Maryan a trouvé un super voyage dans la toute nouvelle base Decathlon à 3km d'ici. Sur le papier c'est génial, sauf que j'ai RDV à 16h. Et que mon amplitude se termine à 17h. Le chargement débute finalement à 15h30, et le temps d'avoir les papiers et sortir, je me gare le long du batiment dehors à 16h59, comme fait exprès !
C'est le TOP départ du grand marathon du reveillon, il débute à 2h ce matin, la journée va être très longue. La nouvelle centrale Decathlon a été stratégiquement implantée, il faut 3 minutes pour enquiller l'autoroute. Pas de bouchon pour sortir de Barcelone, mais du monde quand même, ce vendredi ressemble psychologiquement à un samedi, j'ai rien à livrer, juste à rentrer à la maison direct. Pas le temps de s'ennuyer, il y a de l'animation ce matin. Il pleuvasse tout du long. Je comptais couper tranquille sur un parking vide en arrivant à Ambrussum un peu avant 6h30. Encore beaucoup de mecs de l'est qui pour la plupart ne rentreront pas pour Noël. Je suis assez surpris, d'habitude, c'est le moment ou ils rentrent tous au pays. S'ils restent là, on va bien glander la semaine prochaine.
Une petite heure de sieste, et je continue ma remontée à la maison, par moments l'A9 est pleine comme en été, c'est la vacances, ça bouge. A 10h je me gare à la maison, j'ai une montagne de trucs à faire et il faut se préparer psychologiquement au milliers de calories à incurgiter en famille ! La vie est courte, faut en profiter, joyeux Noël à tous les amis !
Ah la la, les lendemains de fête, c'est dur. Je fais parti des rares privilégiés de cette planète à faire la fête à Noël justement, je vais pas me plaindre ni cracher dans la soupe. On s'een est mis plein la lampe encore, c'était génial. Dans le quartier, ça joue les prolongations, il y a assez peu de monde qui part au travail, il est 6h quand même. D'ordinaire pour être à 8h à St Quentin Fallavier c'est la misère, mais ce matin c'est finger in the nose, pas même un coup de frein sur l'A46. J'arrive à fond la forme chez Decathlon, juste un peu avant 8h, il y a plein de camions en place et autant en attente.
Mine de rien, ça a pris 1h30 pour vider. Mon rechargement est à Bellemont Tramonet, un joli lot de poubelles. J'aime bien aller dans ce coin là, c'est joli. Mais aujourd'hui l'horizon est bien bouché, il pleut comme vache qui pisse. En l'espace de 2h, l'autoroute s'est remplie, c'est même assez impressionant, l'A43 est pleine dans les 2 sens. Ils sont ravagés tous ces gens, faut vraiment aimer ça, et avoir du blé.
Le gars qui s'occupe des déchets n'est pas là, et celui qui le remplace est vite perdu. Le chargement prend là encore 1h30, j'ai le temps de souffler entre chaque palette ! Retour sur l'A43 archi full, je file direct à Salaise en passant par l'Axe de Bièvre. Je voulais passer par le lac de Paladru au départ, mais en ADR c'est pas autorisé, voire même interdit. Je pensais être bien tranquille pour vider à Salaise, mais c'est blindé, il y a grave du camion en attente, et j'ai RDV à 16h, super.
Quand le fille du bureau vient me chercher, j'ai 2h45 de coupure, juste pour faire caguer. Alors j'ai avancé à coups de 30 secondes pour aller à la bascule. Je sais, c'est mal, mais bon, c'est pas interdit. L'heure de la soupe approche, les caristes sont suréxités, ça a pas mis longtemps pour vider. De là, retour direct à Jarcieu. C'est le bronx complet au rond point de Carrefour, t'es obligé de forcer le passage, sinon, tu peux crever sur place avant de pouvoir t'engager, y a rien de plus débile que des gens en vacances après Noël. Grosse suprise, j'ai un lot de 14 IBC pour Venlo à prendre, et rien d'autre. Dommage, moi qui voulais faire plein de clients en route ! Je plaisante bien sûr, c'est parfait, c'est un joli cadeau que me fais mon chef ! ça finira bien la semaine et l'année ! On est quand même 4 pour charger la semi, ça a pas pris longtemps.
A 18h30 c'est reparti, si ça s'est calmé direction Lyon, c'est toujours aussi blindé vers le sud. J'irai pas bien loin ce soir, je me gare dans la ZI de Sennecey Le Grand, il y a grave de la place et c'est parfait pour s'écrouler au plumard, il est 20h45.
Après une magnifique nuit au calme, je ripe, avec pile 9h de coupure, il est donc 5h45. J'aurai bien trainé au lit, mais celà ne serait pas très professionnel. La pluie fait son apparition dès les premiers kilomètres. C'est pas une surprise, c'était annoncé. Je me jette sur l'A6 à Châlons, si c'est calme dans mon sens, c'est déjà bien rempli à la descente. Très peu de camions par contre, la montée est bien reposante. Bien sûr, vu la météo y a rien à regarder, mis à part essayer de ne pas se faire hypnotiser par le va et vient des balais d'essuie glace.
Sandaucourt étant la dernière station potable avant l'arrivée sur la partie sinistrée de l'A31, je fais un stop ici. Très peu de camion, beaucoup de place sur le parking et vu la météo douche libre, et même archi propre qui sent bon. Celui qui saute d'une chambre d'hôtel de luxe à l'autre ne sait pas ce que c'est que de tomber une fois dans sa vie dans une douche presque pas pourrie. Aujourd'hui, c'est 10/10 ! Même l'eau était chaude, c'est pour dire ! 45 minutes plus tard, je brille comme une jante Alcoa, je suis prêt à affronter la terrible A31, toujours sous la pluie bien sûr. Aucun bouchon aujourd'hui à déplorer, c'est juste nickel. Crochet bien sûr par la case Luxembourg, je passe au gasoil à Diekirch. Du coup, j'ai refait 45 minutes pour être peinard.
Si j'ai eu de la flotte jusqu'ici, c'est carrement la tempête sur le nord du Luxembourg, ça n'arrête pas, à se rythme là, il va vite y avoir des inondations. Une fois en Belgique c'est un peu mieux, ça fait des grosses radées, du soleil, et surtout un vent de dingue. Je finis par arriver à 15h30 à Venlo. Je savais que j'avais RDV demain à 8h30, mais sachant que ça ferme à 19h chez Geodis, j'ai tenté. J'ai tenté et j'ai perdu ! Hier soir en checkant sur Map, j'avais vu toute une série d'avis négatifs, c'était pas du pipeau, ils sont vraiment relous ici. Je crains le pire pour demain, même avec un RDV ! Y a plus qu'à aller se garer en face au parking du centre routier, le resto a fermé depuis bien longtemps, les douches sont dans un état.... Même un bouc aurait du mal.
C'est au trot sous une petite pluie finette que je vais payer le parking. 3€, ça va, on va survivre ! A 8h je mets en route pour faire les 500m qui me séparent du client. Il y a grave du monde, et le temps d'être pris en compte je suis à quai comme prévu à 8h30. C'est pas affolé pour vider, presque 45 minutes pour 14 pauvres IBC. Mais ça a été plus vite que les pires plans que j'imaginais, c'est impeccable. J'ai un rechargement prévu côté allemand, à Übach-Palenberg, pas très loin d'Aachen. D'ici j'ai le choix par Mönchengladbach ou par Sittard, je prends l'option Sittard, je sais qu'il y a une bonne douche par là au restaurant "Op de Vos". En arrivant j'ai bien cru que c'était fermé, mais en fait c'est juste ouvert pour les routiers. Une omelette bacon, une douche et je suis refait pour la journée, prêt à affronter l'Allemagne.
L'usine ou je charge est gigantesque, une fabrique de glaces et de chocolat, surtout dédiée à LIDL. Ici tout est automatisé, dès l'entrée il y a une borne, il faut saisir toutes les infos, puis ça te donne un biper qui te donne même l'emplacement ou tu dois attendre. C'est aussi le chauffeur une fois à quai qui charge et scanne les palettes arrivées par des racks automatiques, quand ça buggue, il y a toujours un gars pas loin pour arranger la sauce. Impressionant ! Tout allait bien jusqu'au moment de sortir, le seul truc non automatisé c'est étrangement l'édition du CMR. Je remplis le mien, mais le trouduc de service refuse de le signer au motif qu'il est pas comme les autres CMR dans sa présentation, c'est vrai, mais c'est légal comme CMR, c'est même la première fois qu'on me dit un truc pareil. Un chef finit par s'en meler, le ton monte rapidement et le mec sort du bureau, on se branche jusqu'à ce qu'il me menace d'appeler la polizei si je sors pas. J'ai pas bougé, j'ai attendu les condés, vas y, appelle la BAG aussi qu'on rigole. J'ai donc averti Franck pour le souci, j'avais à peine raccroché mon téléphone que l'affreteur allemand avait déjà un mail à mon chef comme quoi je foutais le bordel.
Finalement, je suis parti avec un CMR non tamponné, et Franck qui m'a mis en copie des mails a été plus que solidaire avec moi, ça m'a vraiment fait plaisir. C'est pas toujours que les chefs défendent leurs chauffeurs.
Frigo réglé sur +16, j'ai plus qu'à attaquer la descente. Comme c'est l'ordinateur qui a décidé de l'ordre d'arrivée des palettes, le poids est mal réparti, je le sens tout de suite : ça patine, et ça glisse au moindre coup de VOITH. Je fais pas le fou par St Vith vu la météo toujours aussi déplorable, du coup j'ai fait la route à l'ancienne par les tunnels de Liège, une éternité que je n'y suis plus repassé, rien n'a changé ou presque, mis à part un long radar tronçon à 50kmh, c'est long comme un jour sans pain. Je me fais une dernière 1/2h juste avant le Luxembourg, et la partie d'A31 jusqu'à Nancy est bien pénible entre le trafic et la pluie, il faut vraiment grave anticiper par ici. Passé Toul, c'est cool, je me pose un peu après 21h à Dijon, on est pas nombreux sur le parking !
Y a pas à dire, les journées ou il n'y a rien à livrer c'est vraiment cool. Histoire d'économiser un peu sur la facture EDF, j'attends qu'il fasse presque jour pour riper, il est 8h15. Faut pas rêver, le jour ne se levera pas à Dijon aujourd'hui de toutes façons. J'ai l'impression de lambiner mais je suis même pas le dernier à partir. Il fait pire que moche ce matin, humide bouillasseux, je roule pas bien longtemps, j'avais repéré dans mon guide France Routiers 1991 l'Arcotel de Beaune Tailly, il y a des baby foot, des flippers et même des jeux vidéos, j'ai envie de balancer 5F dans une partie de PAC MAN endiablée. Mais voilà, quand j'arrive, il y a une pauvre station sans pompiste et heureusement, une douche rien que mon petit corps graisseux.
25 minutes, j'ai pas abusé de l'hospitalité de Total Energie. L'A6 est quand même assez chargée, y a plein de bagnoles, vu la conduite parfois hasardeuse de certains, j'en déduit que j'ai intérêt à garder les deux mains sur le volant et les 4 yeux sur la route. Niveau camion, c'est morne plaine, et encore moins de frenchies. Le miracle se produit une fois passé Valence, le soleil apparaît, le trafic s'intensifie encore un peu plus aussi. Cassage de croûte après Loriol, il fait incroyablement doux, avec 20° les tables de camping du parking rencontrent un franc succès.
C'est légèrement plus peinard après Orange, la température atteind son maximum de 22 à Aix, en une semaine on a gagné 20 degrés, mais pas certain que ce soit une si bonne nouvelle quand même. C'est encore un coup à avoir un désastre pour les fruits. Je finis bien tranquillement au parking de la zone de LIDL aux Arcs à 17h, je serai pas en retard demain pour le RDV de 6h, faudrait pas se louper le dernier jour de l'année !!!
Dernier reveil de l'année, il fait bien frisquet en Provence. J'ai pas long à faire après cette longue nuit sur le parking de LIDL. Je mets toutes les chances de mon côté ce matin. J'ai RDV à 6h, mon voisin de parking Polonais aussi visiblement, sauf que lui, il est pas en train de se dire qu'il faut qu'il se magne pour rentrer à la maison. En traçant, j'ai mis une bonne demi heure pour vider ; entre temps la salle d'attente s'est remplie, j'ai bien fait de mettre le reveil. La signature des papiers dure plus que prévu. Mais c'est une chance, car derrière le grillage, je vois un monsieur qui me fait des grands gestes. Je pensais à un type perdu, qui cherchait un renseignement, alors que pas du tout, c'est Alain, un lecteur assidu de ce soporifique texte. Du coup, on a attendu tous les deux autour d'un sale café machine, mais c'était cool, Alain, ancien transporteur avait des tas de choses à raconter. Le hasard faisant souvent bien les choses, je tombe sur Dominique, un frigomen Alsacien que j'avais pas revu depuis pas loin de 15 ans ! Y a des matins comme ça ou tout est cool !
Il est 8h largement passé quand j'ai enfin mes papiers. J'y croyais plus. Je fais des mimis à tout ce gentil monde, et je me taille. L'A8 est noyée dans le brouillard, même l'A55 le long de l'Etang de Berre, c'est rare les jours sans vent par ici. J'ai une ramasse de 4 palettes au Leclerc d'Istres, c'est archi blindé ce matin, tout le monde fait les achats de dernière minute pour le reveillon, bonne vieille galère, mais ça va je suis à l'heure, il y a un TAB à quai, et bien sûr je gène sur le parking, personne ne râle, comme j'ai compris, ils ont l'habitude. De là, je file à l'Intermarché de Salon de Provence, ça m'a permis de visiter le centre de la ville, je savais pas quel bout le prendre en venant d'Istres. Là encore, l'accès est rock n roll, le quai arraché de partout, il fait la fortune des carrossiers, j'ai rien arraché c'est un miracle.
Mine de rien, il est presque 16h quand je me gare à la maison, l'A7 à la descente était toujours aussi pleine, bon courage à ceux qui vont remonter dimanche. Pas beaucoup de camions français, mais un nombre impressionant de mecs de l'EST, Hegelmann va se ruiner en prime de week end, LOL.
Ainsi s'achève cette année 2021. J'éspère vous trouver aussi motivés l'année prochaine. Je profite pour vous remercier pour votre fidélité à la lecture de ce texte depuis parfois des années, à l'heure des vlogs et des live, je suis un vieux ringard. Ne restez pas dans l'ombre, un petit mot, un petit échange, ça fait toujours plaisir, ne soyez pas timides !
Il est également temps de dresser un bilan d'une année, plutôt positive sur le plan personnel. Côté pro j'ai commis 143 507km. Un rayon d'action qui a un peu diminué, un peu à cause de la conjoncture, mais aussi du fait que j'ai passé la main à Emeric pour la F2/F3. Mais si je fais les comptes, j'ai fait une année variée avec encore 32 voyages en Espagne, 18 en Italie, 5 Hollande, 4 Belgique et une série de spot, Suède, Portugal, Monaco, Danemark, Allemagne. Et surtout 0 voyage en GB.... Retour aux affaires lundi, je vous souhaite une merveilleuse année 2022.