Carnet de bord de Mai 2023 | Partager sur Facebook |
Comme Cendrillon, je monte dans mon carrosse à minuit. La comparaison avec Cendrillon s'arrête là étant donné que je suis pas une fille, que je suis vieux, laid et gras. Les affaires sont rangées je peux y aller gaiement. Visiblement les manifestants du 1er mai sont rentrés à la maison, l'A7 est archi calme et j'ai pulvérisé mon record pour arriver au péage de Valence Sud en 13 minutes, ça va être très dur pour faire mieux. Quand je pense que pendant toute ma jeunesse presque chaque nuit, je me voyais au volant de mon camion prendre le ticket à Valence sud... J'ai pas refait ce rêve depuis 34 ans, c'est fou. Faut dire qu'on prend plus de ticket aussi !! Cette nuit, je me fais des podcasts de Fabrice Drouelle, ça occupe, je vois presque pas le temps passer, je croise les Villardell qui montent, eux aussi c'est des lève tôt. J'ai 6 tonnes en tout, autant dire que les kilomètres tombent comme des mouches à tel point qu'en 4h30 j'arrive au premier parking après la Jonquera, calculez pas, ça fait 86 de moyenne, c'est magnifique.
Quand je repars au bout de 45 minutes, je suis déchiré évidement, pas de café, faut juste avoir la foi et la motivation. Fait exprès il y a même un peu de brouillard après Girona, mais encore pas beaucoup de trafic. C'est à peine si ça commence à bouger un peu quand je sors à Grannollers, à 6h45 je suis au guichet chez XPO, la machine à café est là, et en plus, elle fonctionne, je bénis Norbert Dentressangle. J'ai un quai direct, mais comme souvent ici, ils sont pas affolés, je repars à 7h30, juste pour 3 palettes. Mais rien de grave, la suite est à Torello, au nord de Vic, et niveau bouchons, le matin, Vic c'est gérable. Quand j'arrive, ils sont en pause casse croûte, soit à peine 30 minutes après avoir commencé la journée, je comprendrais jamais les méthodes de travail ici.
Entre temps, le soleil a fini par percer un peu, et c'est trop magnifique le matin pour aller rejoindre ma dernière livraison du jour à St Fruitos de Bages. C'est un peu pour eux que je suis parti avant l'aube vu qu'il faut les livrer entre 8 et 12h, bon, je me suis mis à quai à 10h, donc, c'est bon. Prochaine livraison à Zaragoza, et même en tartinant à mort, j'y arriverai pas, c'est le crochet chez XPO qui m'a fait perdre du temps. Donc, je me mets en mode cool cool, et je vise le très desertique poligono industrial de Mollerusa, ça fera bien l'affaire ! Il y a un seul arbre dans toute la zone, et il est pour moi ! Midi, fin des opérations avec 8h45, c'est pafait car en plus, je valide ma première 11 que je vais bien apprecier !
C'est le calme absolu quand je décolle à 3h30 ce matin, à tel point que j'ai presque honte de faire du bruit. Même sur l'autovia il y a pas la folie des grands jours. Alors, plutôt que de sortir à Fraga récuperer l'autoroute, j'ai gardé la N2, à l'ancienne, d'autant que je suis pas chargé lourd, autant taquiner un peu. J'ai bien fait je pense, et si j'ai croisé 2 camions jusqu'à Pina de Ebro, c'est bien le bout du monde. Je m'attrape un café chez Pepa au vol, si bien qu'à 5h45 je suis chez le client à Zaragoza, un poligono gigantesque, tout neuf avec des parcelles encore pas construites et des batiments encore pas vendus. Mon client est ouvert, je tente le coup, ça bosse H24 ici, mais la reception c'est qu'à 7h. Je suis tombé sur un bon cariste, j'avais le tire pal dans la semi en 2 secondes c'était plié.
Du coup, je passe avant le coup de feu à Zaragoza, je vais me poser 45 minutes à La Joyosa et sa douche 4 étoiles, le bonheur ! Avant d'aller livrer à Oiartzun, j'ai une ramasse de deux palettes de sel pour piscines à prendre dans la banlieue de Pampelune, j'ai cru faire un arrêt cardiaque en voyant le nombre de camions sur le parking, mais comme j'ai que deux palettes, le gars du bureau moins abruti que la moyenne, me propose de me les amener sur le parking, j'aurai juste à les tirer moi-même... Un peu mon neveau, envoie ! En 20 minutes c'est réglé, y a plus qu'à passer les montagnes pour rejoindre le pays Basque et le poligono de Oiartzun, particulièrement tordu. J'avais 2 palettes de 1600kg chacunes, ça m'a remis en forme.
Du coup, j'ai plus qu'à me rapprocher tranquillement de la Corogne pour demain ou je dois ramasser un gros lot pour le 69. Il y a pas mal de trafic aujourd'hui, c'est presque pénible, et des travaux, mais surtout les "rouges" qui profitent du soleil pour casser du camion, je surveille, les mains à 10h10 sur le volant, un coup une bagnole, un autre un motard, RAS, cassez-vous !! Après Bilbao ça va tout de suite mieux, la témpérature dépasse vite les 30°. J'ai 9h de guidon après Santander, j'aurai pû faire 10h, mais j'aurai pas validé me 2e 11, donc, je prends pas de risque, il y a un méga parking à la Repsol de Valdaliga, il est fait pour moi. 16h, journée pliée ! En face sur les montagnes, ça fume un peu de partout, la saison de feux de forêt commence de plus en plus tôt !
Allez, je me fais violence ce matin, départ 2h45. C'est tôt. Dans la soirée le temps a brusquement changé, la grosse chaleur a été remplacée par de la flotte. J'ai eu tout loisir d'apprecier la météo locale ce matin. Il y a pas un chat sur la route, ce qui est appreciable, par contre j'ai eu un peu toutes les variantes du climat de la Bretagne Espagnole : De la pluie fine, du vent sans pluie, du vent avec pluie, et même du brouillard. Il manquait juste un peu de neige et de verglas pour être complet. Il y a surtout tellement peu de trafic que je crains la mauvaise rencontre avec une grosse bestiole, j'ai juste loupé un renard et un hérisson, déjà qu'on en voit plus de ces pauvres hérissons, ça m'aurai vraiment dérangé d'en tuer un.
J'avais quasi 4h de volant arrivé à La Pausa de Guitiriz, le parking est loin d'être vide, ça roupille tard ici. Un café, un Donut, un beau sourire de la serveuse, une bonne douche, je suis refait. Je me sens comme un ado qui part au collège le matin, frais comme un gardon. le jour se lève gentiement, il y a bien quelques bosseurs du matin à l'approche de La Corogne, mais rien de fou, c'est pas Barcelone. A 8h15 je sonne au portail, mais j'apprends que ça attaque qu'à 9h, j'aurai pû dormir un peu plus. Mais je me rends compte que j'ai pas mal fait finalement, 2 camions sont arrivés derrière moi, et oui, désolé les copains, je suis preums.
La commande est prête, et le cariste bien gentil. En plus, il y a un transpal electrique, chose assez rare dans les boutiques en chimique. En speedant, on charge en 30 minutes, avec les papiers, je ressors de là, il est 9h45. Il pleuvasse avec du soleil en même temps, c'est assez déroutant. Il reste 1m encore de place de plancher, mais Maryan a rien sous le coude, j'attaque à remonter. Je refais mes pleins à la première Repsol que je trouve, c'est légèrement moins cher qu'en Catalogne. De jour, je peux un peu mieux apprecier la vue sur l'océan, qu'on longe tout du long. Le trafic s'écoule tranquillou, pas de stress aujourd'hui. Finalement, en presque 10h d'efforts je me pause au même niveau d'ou je suis parti ce matin, garé au calme à 16h, un suppo et au lit !
C'est fou comme lorsque le silence se fait dès que tout le monde est garé, dans la soirée j'entendais bien le bruit des cloches des vaches au loin dans les montagnes. Il fait déjà frisquet quand je sirote mon café, à 1h ce matin, je ripe. D'accord c'est tôt, mais c'est vendredi déjà, faut pas rigoler. Bien sûr, vu l'heure, y a personne en route et c'est bien. Tranquille pour longer la côte et pour arriver à Bilbao, ou comme à chaque fois que je passe dans ce sens, je me gourre et je suis bêtement l'A8 au lieu de l'Ap8, je me souviens bien que le GPS me disait de prendre à droite, ce à quoi j'ai répondu Tagueule ! Heureusement qu'il y avait personne et que l'Ertzaintza était en pause bocadillo. Avec mes jolies plaques orange, je me voyais déjà payer la multa de la mort qui tue.
Dès que j'ai pû je me suis remis dans le droit chemin, mais j'ai vérifié, en kilomètres, c'est pareil. Mis à part quelques travaux, après c'était toujours aussi tranquille. Passé Bayonne, j'ai les yeux qui commencent à piquer un peu, mais niveau parking y a pas trop le choix, je tire mes 4h à Hastingues, ou quelques places se sont libérées par d'autres lève tôt et je m'écroule 45 minutes au lit, le café est trop loin vtf. Le jour se lève doucement quand je repars, plein est soleil dans les yeux c'est pas marrant d'autant que mon pare brise est constellé de miliards d'insectes. Je refais 45 à l'Aire du Comminges histoire de nettoyer tout ça et prendre un café quand même. Ici, c'est le paradis du touriste, tu trouves des souvenirs cadeau du pays basque, de Toulouse, de Lourdes et même du nougat de Montélimar, mais pas de Tour Eiffel ni de Big ben.
Toulouse passe comme une fleur, ça doit être les vacances par ici, par contre c'est ultra chargé une fois sur l'A61, comme souvent. Ras le bol de Macron et le prix du gasoil qui fait que baisser, y'en à marre ! Manquerait plus que les autoroutes deviennent gratuites aussi comme en Espagne !!!! Je jette l'éponge juste avant midi au Truck Etape à Béziers, il fait presque frais. Je fonce à la douche et passe une bonne partie de l'après-midi à me faire lecher les orteils par un petit vent bien propice à la méga sieste.
A 21h, je quitte le Truck Etap qui commence à bien se remplir. J'avais jamais fait attention, mais ici, il pretent des vélos gratos pour ceux qui veulent aller se détendre un peu. Le trafic est cool dans mon sens, infernal dans l'autre ! Il ont pas de vie les gens ou quoi ? 3h30 plus tard je me gare à la maison, impeccable ! Bon et grand week end les amis
Mais c'est qu'on y prendrait vite goît aux week-end de 3 jours ! Du reste, passé 50 ans, ça devrait être la norme, semaine de 4 jours et place aux jeunes coqs ! Pour le moment, c'est encore pas fait, il faut juste en profiter quand on peut. A 5h00 je m'escampe, direction Grenoble. J'avais regardé sur map, mon client est au Rondeau, un haut lieu connu pour ses bouchons récurents, et ça ouvre à 7h, autant y aller avant le rush. C'est donc, pas la grande motivation ce mardi. Jusqu'à Veurey, on est pas très nombreux, mais j'arrive quand même tranquillos un peu après 6h30 chez mon client, y a déjà de la lumière, le cariste va pas tarder. Pour gagner 2 minutes, je commence à bouger mes palettes. 5 minutes plus tard le cariste débarque, il est même pas 7h quand je me tire, IMPEC.
Reste donc le gros lot ADR de La Corogne pour Champagne au Mont d'Or. Il faut pas se casser la nouille et faire le grand tour. C'est ultra chargé direction Lyon, ça bouchonne même au péage de St Quentin Fallavier, ça promet. Quand je regarde mp, ça fait peur ! En faisant le grand tour par l'A432, je récupère l'A46 à Mionnay, c'est là que commence le bouchon pour la descente de Rilleux, bonne chance les gars ! J'avais encore jamais vu ça. De mon côté j'ai un peu galéré en sortant à Dardilly, il a fallu faire un peu de forcing, mais je suis tombé sur un gars bien cool de chez Piegay qui m'a filé un coup de main ! Je finis par arriver à 9h et des boulettes chez le client, ouf.
Une fois vide, j'ai décroché le ponpon, à savoir la navette meyzieu-meuzieu pour vider la plus vieille semi Duarig qui est en debord là bas. C'est déjà pas super passionant, mais pour y aller d'ici, c'est encore bien la misère. J'ai coupé par le TEO, et en speedant un peu, j'ai fait la decroche raccroche vidé avant midi. Il faut dire que la semi était loin d'être pleine, mais les poubelles, c'est à jour fixe, dans l'industrie, comme dans la vie. Je récupère vite ma remorque et je file chez Berliet prendre 2 fûts d'huile pour Barcelone. J'attends ensuite à quelle sauce je vais être mangé, ce qui me permet de becter et même faire la sièste. Du coup, j'ai un petit lot pour la GB à prendre à St priest, en même temps qu'il se met à pleuvoir et que le trafic reprend vite vigueur.
Retour direct à Jarcieu, sous la flotte, on a plus l'habitude par ici. Je pose tout et en échange je prends un groupage pour la Catalogne. Tout est prêt, j'arrive juste à peine à caser 45 minutes de coupure, même si en y reflechissant j'en avait pas besoin, sauf que ça m'a permis de prendre un café avec les copains. La pluie tombe tout le long et même chez moi, j'entends d'ici les plantes qui sont contentes à la maison !!! Ce soir ce sera Tavel terminus, il y en aura bien assez pour aujourd'hui !
La journée démarre tranquillement à 4h30 ce matin, c'était pas la peine de démarrer plus tôt, à priori, je suis largement dans les clous pour attaquer à Perpignan à 7h30. C'est plutôt tranquille comme souvent le matin, c'est pas que j'aime spécialement me lever tôt, mais rien que pour être peinard ça vaut la peine. Et puis, il y a toujours ce moment magique du lever de soleil, et même si j'en ai ras le casque parfois de ce boulot, c'est bien un spectacle dont on ne peut guère se lasser. Le chantier ou je livre est facile d'accès, c'est la maison de retraite à côté de Cemoi. Les anciens vont profiter des odeurs de la chocolaterie durant tout leur séjour !
Arrivé à 7h15, le client arrive juste après moi, un jeune vaillant et sympathique. 5 grosses palettes à sortir au hayon, c'est pas trop lourd, mais pas stable, à deux, ça le fait, en 10 minutes c'est fait. J'hésite à reprendre à Perpi nord en partant, ça a bien viré au rouge sur Perpignan, mais dans mon sens, ça se tente, j'ai bien fait, personne ne va vers le sud. Prochaine livraison, Palamos. Depuis Tavel, c'est sûr ça passe pas en 4h30. Alors je ne m'affole point et m'arrête faire le gasoil la douche et le café à Aiguaviva, comme d'habitude, et ça remet les compteurs à 0.
Il est déjà presque 11h quand j'arrive chez les Japonais. La borne automatique buggue complet ce matin, heureusement, il y a un interphone, j'ai failli commettre l'irréparable. En 5 minutes c'est plié, je file poser 2 palettes de gateaux bio à Massanes, là aussi, ça file, le camion a pas eu le temps de dire OUF. Il me reste encore un gros lot de sirop pour Sant Boi, mais je sais pas si ça ferme à 13 ou 14h, je fonce on mangera plus tard. Arrivé à 13h30, j'apprends que ça ferme à 14h. Impec. Faut pas être regardant niveau sécurité, puisqu'il faut rentrer à contre main chez le client dans une avenue ou ça roule à mort, mais le client est habitué, il bloque le trafic. Après ça file pour vider, l'heure de la bouffe approche.
Pour finir la journée, j'ai encore 4 palettes de biscuits bio pour un transitaire à la ZAL. Mais arrivé sur place, il y a plus rien, juste une pancarte pour dire qu'ils ont déménagé à la Zone Logistique. C'est pas loin, mais quand même. Pas de place pour se garer là bas, et pire que tout, il faut laisser le camion mal garé pour s'enregistrer, on est tous logés à la même enseigne. En fait c'est une filiale à CELMAR, une bonne équipe de gros branleurs, j'étais le 2e à la reprise de 15h, ça m'a pris 45 minutes pour 4 palettes. Enfin, c'est pas grave, la journée est finie en fait, j'ai plus qu'à aller squatter au Mercabarna jusqu'à demain apreme ! Impecc !
Dans un monde idéal, je devrais rester au plumard ce matin et dormir le plus possible. Mais voilà, même en me forçant, à 7h30 j'étais debout. Du coup, j'ai attrapé mon sac et je suis allé me payer un breakfast local à base de chorizo. J'en ai profité pour prendre la douche, et ce matin, il fallait avoir du courage et surtout pas le choix pour aller démouler. Et puis, une fois en super forme, je suis allé faire du tourisme fruitier. Le marché bat son plein, ça klaxonne de partout, ça crie ça rigole, c'est vivant mais surtout il y a de tout et forcement en avance, cerises, abricots pêches plus le reste bien sûr.
En même temps, j'étais en quête de vieux camion, j'ai pas trouvé de Pegaso, mais un ERF et un Eurostar, c'est déjà ça de pris. La matinée passe finalement assez vite, et je vais reprendre un acompte de sommeil une petite heure.
Il fait étrangement presque frais aujourd'hui, c'est les saints de glace. J'ai été voir quand même le client, on s'est cadré pour charger à 15h. Mais finalement, ça a trainé, au point que j'ai fermé les portes à 18h, et si tu comptes bien, ça fait 3h à quai. Cette semaine, ça ne me sert pas à grand chose, mais bon. Bien sûr à 18h c'est la misère pour sortir de Barcelone, on se detend qu'une fois passé Montornès, et la moyenne peut reprendre des couleurs. Il se met ensuite à copieusement pleuvoir, il y en a bien besoin, mais ça s'arrête bien avant La Jonquera, rien à Perpignan toujours, on on peut traverser l'Agly à pied sec ou presque. Finalement, ça a bien marché j'avais à peine 4h15 à Fabrègues ou j'ai trouvé une place par miracle pour couper 45 et accessoirment becter.
Pas de fermetures en vue sur mon trajet de mi-nuit, c'était même plutôt tranquille, presque tout seul comme un grand de Montélimar à Vienne. La pluie revient quand j'approche de Lyon, je pose 6 palettes à Vénissieux dans un box, en 10 minutes c'est plié. Reste plus qu'à aller me planquer à Pusignan, il est 3h40 quand je ferme la session du jour, impeccable, on est déjà vendredi !!!
C'est l'envie de pisser qui m'a sorti du plumard à 9h, ça va être long d'attendre 12h40, que soit finie la coupure. Je fais un peu de ménage, un peu de cafés, une tentative de redormir un peu, et puis ça a été l'heure. Boulot facile, je recharge du groupage à ST Etienne pour Barcelone. Entre midi et deux ça roule encore à peu près bien, pas de bouchon pour rejoindre la capitale mondiale du ballon rond et du fusil de chasse. Tout n'est encore pas arrivé, j'ai le temps de finir un bout de ma nuit et becter, c'est parfait.
Il est presque 16h quand la semi est pleine, je me taille et il se met à dracher. Dans la vallée c'est le déluge, il y a même eu un bon vieux carambolage du vendredi, l'A7 est archi blindée et innondée par endroits. Je fais le crochet à Jarcieu histoire qu'ils se rappelent de moi et aussi pour faire le plein de fuel du frigo, ça peut s'averer utile. Comme toujours ici, l'ambiance est détendue, c'est vendredi. Toujours quelques bons copains, ça fait du bien ! Je me rentre gentiement à la maison, mon jardin a enfin profité un peu de la pluie, il est tout content !!
Bon week-end, reprise dimanche soir ;)
Antoine Lavoisier disait que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, et c'est vrai aussi avec les week-ends. Après 2 week-ends de 3 jours, je suis reparti dimanche soir, bon ça va, c'est pas le bagne non plus, partir à 20h le dimanche ou le lundi à minuit, ça change pas grand chose. C'est déjà tout mort dans les rues de mon bled, et comme en pleine nuit, je mets mes 14 minutes pour arriver à Valence Sud. Vent dans le dos, je me cale en mode eco à 88, la conso est juste au dessus des 20l arrivé à Orange, c'est dommage que ça ne reste pas comme ça tout le temps ! Après 22h, ça se reveille un peu, surtout dans l'autre sens, une fois que les fauves sont lachés à 22h à La Jonquera. Je me gare sagement un peu après minuit au Village Catalan, il y a tellement de vent que j'ai la flemme d'aller chercher un café à la station et je sièste 2 minutes.
46 minutes plus tard, je me taille, pratiquement tout seul direction Barcelone. Je croise quand même Adrian le vaillant qui attaque la semaine. Il est 3h30 quand je me gare juste à côté de mon client à Castellbisbal, le parking est vide ou presque, ça ira super bien pour faire la grasse mat.
Finalement la grasse mat a été courte, j'ai commis l'erreur d'oublier d'éteindre le téléphone. Dommage, il faisait une température optimale pour roupiller. A 13h, je me décide à bouger, ça me laisse jusqu'à 4h du matin en amplitude, c'est pas mal. J'ai dû arriver au creux d'une vague, ils se sont mis à 3 caristes pour vider, ça a duré 22 minutes l'histoire ! Incroyable, parce que des fois, 22 minutes, c'est le temps qu'il faut pour donner son CMR. C'est tellement rare qu'il faut en profiter. Du coup, je peux foncer au Mercabarna, je me mets direct à quai, la bonne nouvelle, c'est que je suis complet pour Pusignan.
Le tachy affichait 2h30 quand j'ai eu fini de charger et le CMR, du coup, j'ai attendu 30 minutes de mieux, 1ere 11 in the pocket. Bien sûr quand je sors, c'est le chaos pour contourner Barcelone, j'ai bien paumé 15 minutes puisque j'avais déjà 1h en passant l'ancienne barrière de péage de La Roca. C'est pas grave, y a pas de pression, je suis pas en retard et je me suis annoncé pour 2h45 à Pusignan. Passé La Jonquera il y a plus personne, et ce soir les parkings sont archi blindés, au point que j'ai pas pû m'arrêter à Fabrègues, du coup j'ai coupé mes 30 minutes au péage à St Jean de Vedas.
En roue libre pour finir la nuit, Mistral dans la tronche, le conso s'est envolée, saleté de vallée du Rhône. Je m'attrape un café au vol à Saulce. A 2h30 je termine ma journée à Pusignan, les palettes ont pas eu le temps de respirer qu'elles étaient déjà parties ailleurs et moi aussi du reste !
J'ai bien senti le camion bouger un peu dans la nuit, mais je pensais pas que tout serai vide au reveil. C'est bien, c'est pas des bourrins ici. Un Mars, un café et ça repart à 11h45, c'est l'heure de l'apéro, mieux vaut s'escamper. J'attaque la journée par un changement de programme, je devais revenir direct à Jarcieu pour un chargement pour l'Italie, finalement, je dois aller d'abord charger à St Clair du Rhône pour la Belgique. Le vent terrible dans la vallée du Rhône n'a pas faibli, mortel. Il y a déjà un Perrenot quand j'arrive là bas, je ne suis donc pas le 1er pour la reprise.
C'est une excellente chose, du temps que les commandes sortent, ça me laisse le temps de me couler un bain, de me coiffer et me maquiller. Quand je m'en vais, c'est Philippe mister blague qui me remplace, un peu plus loin je croise Samu Logistic, c'est vraiment mal famé par ici. Je rentre vite à Jarcieu, Big chef Arthur attend mes palettes. Vidé rechargé en une grosse demi heure, la semi est juste plein à moitié, un coup de gasoil et je me taille.
Vu l'heure, Grenoble à 17h, c'est pas l'idée du siècle, je fais le tour par Chambéry et ça passe nickel. La pluie fait son retour dans la Maurienne, les cimes sont blanches on se croirait en février. 10 minutes de contrôle à St Michel, et t'y crois, t'y crois pas, c'est le gars de l'escorte au Fréjus qui m'a attrapé les papiers en passant devant le bureau, un jeune motivé. 5 minutes plus tard, on rentrait dans le tube, magique pour le temps gagné par rapport à certaines fois ! Je remets les compteurs à 0 juste avant Suse, impecc.
D'ici, ça passe largement en moins de 4h30 pour Modena. L'heure de pointe à Torino est passée, y a plus qu'à faire tourner les bielles. Il faut juste faire gaffe aux flics sur l'A21 du côté d'Asti, qui sont toujours à l'affût, mais ils m'ont pas eu aujourd'hui. J'ai l'impression qu'ils cherchaient les téléphones en roulant ce soir. Par miracle, des travaux, mais pas de déviation d'autoroute ce soir. Il pleut des cordes, je finis par arriver à Carpi à 0h45, c'est pas les ZI qui manquent pour trouver une place et dormir peinard par ici.
La pluie n'a pas cessé de la nuit, quand j'émerge ça continue encore et encore. J'attends sagement d'avoir mes 9h de coupure, je démarre à 9h45. 2 minutes plus tard je suis chez le client, il y a pas d'autres camions, 1 palette à poser, ça a pris 5 minutes sourire compris, de là je peux dire Carpi, c'est fini. Je ne crois pas que j'y retournerai un jour. Destination suivante : Pistoia, j'ai failli tomber en syncope en voyant que l'A22 est au rouge vif de Carpi à Modena, ouh la la, j'ai pas envie de me taper ça, plan B en contournant Modena de loin. Quelques maisons ont les pieds dans l'eau, mais la route est toujours au noir, ça roule, mais sans gros soucis, j'ai bien évité de perdre 30 minutes.
Gros coup de bol quand même, parce qu'arrivé à Bologne, je vois que ça bloque grave après Sasso Marconi, pour cause d'indondations. Je sors in extremis à Sasso, je sais pas si ça passe par la nationale, mais l'idée d'être coincé des heures sur l'autoroute m'angoisse d'avance. Je regrette pas mon choix, la colonne de camions s'étale sur des kilomètres, je reprends l'A1 deserte comme au temps béni du confinement, à fond de cale jusqu'à Prato, j'ai un client paumé pile entre Prato et Pistoia : Santomato, j'adore le nom ! par chance je connaissais vaguement le coin, et deux trois interdictions piégeuses, mais je m'ai pas fait eu.
Le miracle Italien se produit dans ce pétit dépôt pétrolier, arrivé à 13h, c'est fermé jusqu'à 14, mais la cariste avait rien à faire, il m'a vu et il est venu sortir ma palette. 2 minutes et ciao viva. Du coup, je refais le chemin en sens inverse, et reprend l'A1 direction Sud, le pluie s'est un peu faite oublier, l'eau me manque, alors je stoppe à Valdarno me refaire une beauté et remettre les compteurs à 0.
Au vol, je jette encore une palette à Badia, reste plus qu'à rejoindre le circuit de Misano. D'ici, faut couper par la montagne bien sûr, mais arrivé à Sansepolcro, la polizia me stoppe net, et me propose de faire 1/2 tour et retourner sur l'A1 et Bologne. J'ai dit oui par politesse, et puis je me suis posé pour réfléchir entre l'atlas Michelin et Google map. Pendant que j'arrivais pas à me décider est passé la police municipale, qui m'a confirmé que la route provinciale 257 est praticable, ça fait à peine un détour, mais la route, pardon ! Belle bien sûr, mais pourrie de chez pourrie, et fatalement quelques autres camions s'y sont aventurés, on se croise à chaque fois ou il faut pas. Folklorique. Les rares villages sont desertiques, même les troquets sont fermés, on se croirait en ardèche. Je récupère l'A14 à Fano, il y a pas grand monde qui descend, tout est bloqué plus haut. Mine de rien, j'arrive sans stress à Misano à 20h, j'ai eu du bol toute la journée finalement !
Les années se suivent et ne se ressemblent pas, cette année, il caille presque à Misano, et surtout on me fait garer bien loin du paddock. Loin c'est relatif, mais avec un tout petit transpal electrique, c'est vite loin. Avec les inondations, beaucoup ont pris du retard et galéré sur la route, la plupart n'ont pas encore commencé à s'installer, j'en déduis que les bidons ne doivent pas être la priorité ce matin. Quelques retardataires ne sont même pas arrivés.
J'attaque à 10h30, vu qu'il y a de la place, je fais le tour avec le camion, ça va aussi bien, le transpal est reconnaissant ! En 1h c'est plié, je vais me garer au calme à ma place officielle, en attendant l'arrivée des retardataires et des fûts vides. J'ai plus qu'à me prélasser sous la douche pendant que tout le monde bosse.
J'allais attaquer à manger quand j'ai appris le décès de Tonio Almeida, il était bien malade, mais 61 ans, c'est tôt. Reviennent vite en mémoire certains souvenirs et aussi quelques poilades. Bon voyage, tu peux te reposer maintenant. J'avoue ça m'a coupé les pattes.
Au final, les derniers se radinent vers 17h, je recupère ce que je peux en palettes et fûts vides, je me sauve à 19h. J'ai pas d'adresse de rechargement, juste que je dois remonter jusqu'à Modena. Ce qui est sûr c'est que je vais pas trouver de place sur l'A14 à 21h, je vise Campogalliano. J'ai repéré un terrain vague pas loin. Les routes après Cesena sont dans un sale état mais l'A14 est ouverte, par contre ça bouchonne de fou, j'ai mis 2h pour faire 10km, de l'autre côté, il y a plus d'autoroute, mais ils ont mis les moyens pour tout refaire, impressionant. Finalement j'ai mis presque 4h pour 190km, pas mal la moyenne !! Le terrain vague est tranquille, au calme, c'est pafait pour ce soir. 23h15 buenas noches.
Ce qui n'a pas changé depuis hier soir, c'est la pluie. Le fret non plus n'a pas changé, il s'est rien passé durant la nuit. Un lot pour Rillieux finit par tomber à 9h, mais c'est pas loin d'ici et surtout prévu entre 15 et 17h. Il serait assez peu judicieux de faire le couillon moyen et d'aller se pointer là bas pour attendre. Alors, je fais le mort, et vu qu'il y a que 4m50 de plancher prévu, on sait jamais si un truc tombe par ici, wait and see comme on dit en Toscane.
J'attends sagement 14h, ça me laisse jusqu'à 5h du matin en amplitude, ça devrait cadrer. Je vais au plus simple pour rejoindre Fortinella en reprenant l'autoroute à Capogalliano, direction Verone c'est le bouchon permanant, de mon côté c'est clean. C'est une petite zone industrielle rurale et typique du coin, y a du camion en attente, il tombe des cordes c'est triste à mourrir. Un roumain se met en place juste avant moi, il a pas beaucoup de palettes à prendre, eux aussi font de la bricole, fini le temps ou ils ne faisaient que du complet.
La commande est toute prête depuis midi, mais vu que c'est fermé à midi, j'ai bien fait d'attendre. A 15h30, j'envoie un Fortinella OK reste 7m, en réponse, c'est : rien de mieux bon week-end. Parfait. Comme je suis pas complètement con, d'ici je m'amuse pas à retourner sur Verone, mais je coupe par Don Camillo City, Brescello, ça roule toujours bien, même si avec la drache il y a plus de grumeaux que d'habitude. Même à Parme ça passe pas si mal et je me retrouve vite sur l'A1. Arrêt à la Sarni à Fiorenzuola d'Arda, douche nickel. Quand je sors, il y a un bus d'ado qui vient de débarquer, ils ont mis la station à sac.
Mis à part un bouchon à Piacenza, ça a roulé du tonnerre ce soir, Turin à 20h parfait, je me fais ma dernière 45 à Oulx avec un panino, je l'ai bien mérité. La station ici est bien, le parking est bien, mais les sanitaires horribles, pourtant ils sont nombreux à passer des week-ends ici. Au tunnel, ça bouchonne avec un tas de bus et de touristes. Tout le long, du monde, du monde côté français, pénibles. Même arrivé à St Peray à 2h du matin, y avait encore du casse bonbon. Super un long week-end, t'as fait quoi ? Le cul dans la bagnole, c'était génial ! Ils ont pas de vie ces gens ou quoi ?? Je m'enferme dans ma grotte 2 jours et à lundi les ptits, complément à Tournon !
Une fois n'est pas coutume, j'ai pris le café avec mon voisin et les STSI sont même partis avant moi, ça frôle l'exploit. Ils ont une sacrée planque. En même temps, pour être à 8h à Tournon, j'allais pas partir à 2h du matin, ce n'eût pas été très malin. Etrangement ce matin, ça passe pas si mal pour sortir de mon bled de bourges, si ça se trouve, y en a qui jouent les prolongations. J'attrape au vol 2 palettes pour Barcelona, je ramène tout ça au dépôt où je pose en même temps les retours de Misano. Ne me restent plus que les palettes de Rilleux.
Fatal error, j'ai repris l'A7, j'avais bien vu ce petit bouchon juste au niveau de Chasse, mais il a vite pris de l'ampleur, d'ailleurs j'ai croisé Pierre70 qui me l'a confirmé. De la merde oui, il dort complet l'ancien, il a même pas vu de bouchon, il se croyait encore dans le Haut Doubs ! La sénélité le gagne. Je suis pas au bout de mes peines parce qu'une fois enfin à Rilleux, j'ai mis au moins 20 minutes à comprendre comment arriver chez le client, l'accès c'est un peu portnak, tu vois la boutique, mais tu sais pas comment on y va, enervant. J'arrive quand même à vider avant midi c'est déjà ça.
Comme c'est bientôt la fête des mères, à Diemoz on abat et deterre du rosier à tour de bras. Quand j'arrive c'est pas tout à fait prêt ce qui me permet de casser la croute et remettre les compteurs à 0. 43 rolls, 2e semi complète de la journée, je file direct vider à Anjou. A travers champs ça roule nickel. Pour vider, ils se mettent à 6 ou 7, ça va super vite, t'as pas le temps de dire OUF. Retour à la kommandantur je charge un mini groupage France, je sors pas de mon pays cette semaine, je suis puni. J'ai à peine fini de charger que j'ai pas le temps de lambiner, j'ai une palette qui avait refusée à la Socara à cause d'un litige, elle a été refaite chez nous, je dois la representer à 17h, autant dire qu'en partant à 15h40 de Jarcieu, ça se joue à la minute près. Je me suis fadé un méga camping car d'un méga riche à la sortie de Beaurepaire, j'avais envie de l'étriper tellement il était mou. Derrière on était des dizaines de gueux, il en avait rien à taper l'ultra riche.
J'arrive finalement à 17h00 à la Socara. Le numéro de RDV est bon, miracle. J'attends encore 20 bonnes minutes avant de voir le numéro de quai s'afficher. On progresse. une fois à quai, j'attends un cariste. Y a des gars qui sont là en attente depuis plusieurs heures, y a de quoi pêter une durit ici. Moi je m'en fous je suis pas client Leclerc, et je suis pas prêt à le devenir. Au bout de 30 minutes j'en ai marre, je finis par interpeller un chef, j'ai qu'une palette. Et puis ça a bougé. Sauf que c'est pas finit, le type m'a refusé la palette, pas de BL, et pire que tout le fournisseur a annoncé 2 palettes d'un autre produit. Ils vont me rendre chèvre tous. Du coup, je repars avec la palette, à la sortie le portail est en panne, on perd encore 10 minutes, au final, j'ai passé 2h ici pour rien. Destination suivante le 49. Je roule ce que je peux, fait exprès j'ai 9h à l'arrivée sur Moulins, et tant pis, je me gare quand même au calme à Avermes avec 9h12, juste pour faire caguer.
Il est 6h35 quand je m'extirpe de mon petit bout de parking à Avermes, 9h pile poil de coupure. Cette semaine, c'est horaires normaux, non décalés. C'est super, tu sais que toute la journée tu vas te taper grave du trafic, mais heureusement, je vais pas dans les régions ou ça roule le plus au monde. Un petit doigt d'honneur en passant à Mornay, le dernier coup que j'y suis passé j'avais zappé le radar automatique, lui m'a pas raté. C'est dommage qu'on ne reçoive pas la photo comme c'est le cas en Allemagne, ça ferait de jolis albums souvenir. C'est à peine si arrivé à Bourges ça bouchonne un peu, à 8h je suis sur le méga parking du centre routier presque vide, café douche nickel. Le tout en moins de 45 minutes, je finis les 30 dernières minutes à la Shell juste avant Angers.
Je passe justement Angers pile à la sortie des bureaux de midi, et ici comme partout, ils sont aussi cons que la moyenne quand ils ont faim, heureusement que la déviation adr est jolie. Du coup, je garde ensuite la N23 et ses jolis panneaux interdit ADR et transit. Pas le choix de toutes façons, je livre dans une méga carrière à la sortie de Chalonnes sur Loire.
Ici il y a du matos d'enfer, quand je vois les pneus des dumper CAT, je me dis que ça doit être un sacré boulot de les changer. A 13h30 le gars de l'atelier débarque, c'est compliqué ici d'avoir un Fenwick, tu peux avoir des pneus de 3m de haut, des pelleteuses, des explosifs, mais niveau gerbeur, c'est pas ça. No Stress, je sors le Dhollandia, la palette est pas lourde, en 5 minutes c'est réglé. De là, je traverse par la pampa sur des routes rectilignes et pas larges, ponctuée de bleds endormis et parfois merdiques, mais c'est joli. Quand on croise, les rétros voient leur dernière minute arriver. Il est 14h30 quand je débarque avec mes 2 palettes à Manitou sur Ancenis sur Loire. Ici, c'est du sérieux, y a pas de fénéants planqués dans les coins, ils vivent Manitou à 100% ça se sent. C'est blindé de camions, mais je suis guère resté plus de 45 minutes dans l'usine. J'avais demandé au guichet à la réception s'ils avaient un transpal et un chariot élévateur, le type m'a regardé l'air louche, il savait pas si je rigolais ou était sérieux. Sûr qu'il en a parlé à sa meuf le soir en mangeant sa pizza Manitou.
La suite, c'est pour demain à Bernay, reste donc à faire un choix, soit me retaper la déviation ADR d'Angers, soit tout grimper par la nationale. ici, c'est pas non plus le Cerdon ou les Alpes, c'est tout droit, va pour Laval. Je me suis trouvé une planque à Mayenne dans la ZI, 8h30 de volant, je valide une 11, c'est bien, repos.
6h pile poil et je décolle, vraiment un bon plan cette zone à Mayenne, il se passe rien du tout la nuit. Je suis vite sur la N12, c'est calme et ça pionce encore pas mal. Je récupère l'autoroute à Alençon, fini le tourisme. Cap plein nord direction la Normandie du sud. J'arrive en pleine heure de pointe à Bernay, c'est super joli comme village. Arrivé à 8h chez le client, il me fait remarquer que j'ai RDV à 11h30. C'est vrai mais j'ai que 4 palettes et sur un malentendu, on sait jamais. Ils sont gentils, mais je sens bien que je vais moisir. J'ai cette épée de Damoclès au dessus du crâne, si on a un moment, on viendra te chercher.
Ils sont effectivement venus me chercher, j'avais 2h30 de coupure. Juste fait exprès. Alors j'ai bougé en 20 secondes, et j'ai pas bousillé ma 3h, quelle plaie cette RSE de merde. ça me sort des yeux tout ça. On est vraiment rendus plus bas que terre quand même. Enfin, c'est pas grave, je me suis pas foiré et j'ai mes 2 11, chose tellement plus capitale que de vrais sanitaires sur la route. Du coup 4 palettes c'est vite vidé, j'ai attendu à quai pour finir les 3h avec un gars de James International qui ne fait que des navettes ici.
Bêtement, je pensais recharger dans les coins du Havre, mais pas du tout, je vais à Brissay Choigny dans le fin fond du 02. D'ici y a un bout ! Il a fallu que je sorte la carte Michelin, elle était pleine de poussière. Déjà, il y a moyen d'éviter Paris capitale de la France, mais pas Rouen que je passe pendant midi, sans freiner ou presque. Il fait un temps magnifique aujourd'hui dans le coin, mon parebrise souffre, il y a de tout écrasé sur mon parebrise, en grattant tout, y a moyen d'en faire un steack écolo. Je me pose à la BP à Roye, et je tombe sur Jeremy de chez Autaa un immigré du 43. Un café la prochaine fois, on a jamais le temps de rien.
Fait exprès, le route de Noyon est en travaux, il y a une déviation d'enfer, heureusement qu'il fait sec, il y a un tas de ronds points et de pénible avant d'arriver sur Chauny, ils m'ont épuisé. Au passage, je passe à la bascule avant d'aller charger, le coin est vraiment paumé et sympathique, il y a moyen de passer de bonnes nuits par ici. 30 minutes pour charger 18 bigbag de patates, retour à la bascule de la coopérative Ceresia et on fait les papiers sur place, frigo sur +14, il va pas trop forcer. Je récupère l'A26 toute proche finalement. Le gasoil est bientôt à marée basse, j'aime pas trop ça, mais j'en rajoute ce soir, pas le choix. J'ai été à la Total Access à Laon, reste à savoir ou se planquer sans se faire taper du precieux liquide et aller au plus loin. J'ai branché mon neuronne, et me suis souvenu qu'il y a une petite zone tranquille vers Troyes à Villechetif, j'y échoue à 20h30, 9h45 de routas quand même.
5h30, je plie les gaules. Un camping car s'est planqué au fond du parking de Botanic, il y a aussi des camping caristes qui fuient les autres, d'habitude ils restent en troupeau. Tranquille sur l'A5, ciel clair, et d'un coup un nuage et une méga averse, c'est fou. C'est peinard jusqu'à ce que je rejoigne l'A6 à Beaune, ou à nouveau, tous les coups sont permis. J'ai déjà 3h bien tassées en arrivant à Macon, il est l'heure du décrassage, il y a une toute petite place juste en face de l'entrée de la station, elle est pour moi, j'ai 15m à faire. Douche nickel, d'autant que vu l'heure, le rush est passé.
A Lyon aussi l'heure de pointe est derrière, ça passe vraiment nickel. C'est trop beau pour durer, car malgré ça, je vois mon heure prévue d'arrivée à Boffres qui ne cesse de grimper, whatzefuk ? En fait il y a un méga bouchon au niveau de Chanas, obligé d'écouter cette merde de radio 107.7. Ni une ni deux, je sors à Chanas, on voit le resultat, un DAF dernière génération de Carrion qui a pris feu, comme quoi y a pas que les electriques qui brulent bien. Derrière, il y a des kilomètres de bouchon. Je récupère vite la N86, et ma foi ça passe pas trop mal, du moins dans mon sens. Dans l'autre c'est le chaos absolu. En plus il pleut, mais c'est une bonne nouvelle. Passé le magnifique village de St Peray, je monte lentement Le Pin, ou ce week-end, il y aura un bout de remake de la course de côte, c'est du sérieux, mon voisin est sponsort !
Finalement, j'ai débarqué un peu après 13h à Boffres, chez Chips de luxe, allez, j'ai perdu 20 minutes dans la bataille, ça va. Repas compris, c'est réglé en moins d'une heure, il me reste toujours sur les bras la palette de cacahuètes. Retour kommandantur direct, il me reste 2h04. Il est temps de checker un peu le trafic avant de se décider. L'A7 est de nouveau ouverte, mais ça passe que sur 1 voie, autant dire que c'est pourri, quant aux N86 et 7, c'est le chaos aussi. Je tente le coup par le vrai itinéraire bis, Pont d'Isère, St Donat, Hauterives, le route est sêche je peux envoyer de la buchette, d'autant qu'il y a personne. Au final, 1h50 pour arriver au dépôt, parfait.
Je pose la palette, un coup de lavage, et comme mes arrières ont 190000km, il est temps de retailler un peu, je passe la nuit sur cales, j'irai pas bien loin.
Alors que la plupart de mes collègues sont en train de transpirer chez les clients et sur la route depuis un moment, je fais l'apprenti gommard ce matin. Hervé, c'est un pro, on va pas lui apprendre son dur métier, moi j'ai fait que les bases besognes faciles. Les pneus sont donc retaillés pour finir leur vie. 2h de boulot à 2, et dès que c'est fait, je peux partir faire le tour de la cour, reprendre ma remorque de mettre ma casquette de chef de quai, du moins, d'agent de quai/machine à café. Aujourd'hui ça attête pas le passage de camions, la liste est longue comme le bras, c'est vendredi et on est pas là pour rigoler.
J'attaque de mon côté à charger pour moi en début d'après-midi, il manque toujours 1 lot, et il faudrait que ça tarde pas trop non plus, je dois poser mon tracteur avant 18h chez Volvo à Valence sur fosse pour qu'il soit froid demain et proceder au réglage des culbuteurs. Finalement, José Ekeri Daf Lastbil arrive à 15h30, je me tire à 16h. C'est le chaos sur l'A7. Les gens sont pas assez parti tout au long du mois de mai, ils remettent ça se week-end. Et ils ont pas fait semblant une fois encore. L'autoroute est bloquée pratiquement sur tout le trajet, j'ai pris la natio, c'était pas mieux, ils m'ont rendu fou. Le peu ou ça pourrait rouler, je me suis tapé à chaque fois le mou de service impossible à doubler, 40 minutes pour passer Tain, presque autant pour Valence. Au final 2h pour faire 60km. Heureusement Maxime a fait un peu de minutes supplementaires, je décroche en courant, pose le camion sur la fosse, OUF.
Comme ils sont mignons chez Volvo, ils m'avaient bloqué une bagnole de courtoisie, une magnifique Volvo XC40 electrique. Non, c'est une blague, je suis rentré en Clio diesel, arrivé chez moi je me suis rendu compte que c'était une boite 6, la honte. Demain, je retournerai chercher mon taxi en fin de matinée et la semaine sera pliée.
1 jour de week-end de plus, c'est toujours bon à prendre, même si j'ai pas foutu grand chose, mais avec un jour de plus. Les soupapes et les culbuteurs ont été réglés, et ce matin, je me fais violence. Première déconvenue arrivée au portail de mon voisin, pendant que je roupillais il a pété un orage et le portail reste deseperement fermé. Faut escalader, il fait nuit, heureusement j'ai ma lampe, une bidouille tenue secrète et hop, Sesame ouvre toi. A 2h30, je m'éscampe, c'est désert ce matin et c'est bien agréable. Pour une fois, c'est cap vers les Alpes, full départementale. Autant dire qu'il y a pas un chat, Crest, Die, Luc, personne, je croise le premier camion un peu avant Aspres, autant dire que c'était mort. Gap à 5h du matin, c'est assez calme aussi, et pour une fois je prends Briançon vu qu'on peut pas accéder à l'Arche via Barcelonette. Mon premier client est dans la région de Cunéo, j'ai le droit, je le prends. Il y a eu du changement, on traverse plus Embrun, c'est toujours ça de gagné, en 4h15 je passe Briançon, je me pause faire un roupillon juste avant le début du col, de mémoire chez Debeaux je mettais 4h30 pour la Total à Briançon, dans la boutique il y avait de tout pour les routiers, la Total y est toujours, mais je pense qu'il y a plus rien dedans !!
Il fait bien frisquet ici, mais un temps superbe. Mine de rien, il y a quand même quelques camions qui passent par là, dans ma période Debeaux, on était obligés de passer par le Montgenevre. Du reste, une fois en Italie, quand on entre dans le premier tunnel, on aperçoit à droite l'amorce de l'ancienne route, vertigineuse et flippante, dans le début de la descente, en 3e pied sur le ralentisseur ça suffisait pas, il fallait mettre la 2e, trouillomètre à 0. Là, on fait ça pied sur le tableau de bord, ça progresse quand même la sécurité, on arrive assez vite à Oulx, côté Italien c'est du velours. J'ai checké en passant à Susa, j'avais 5h pile. Par le tunnel, je mets 3h15. Avec le férié d'hier, c'est un sacré merdier pour passer en France, il y a d'énormes opérations de stockage de camions, impressionant.
Arrivé à Turin, ça bouchonne un peu mais sans plus, je me paye un café à Carmagnola parce que je l'ai mérité, à 10h15 je suis au premier client à Savigliano, 5 palettes, 10 minutes, j'attends 20 de plus remettre les compteurs à 0. Et puis, je réfléchis. La suite est à Livraga, chez DHL, juste au dessus de Piacenza, reste 214km et 3h de volant pour faire 10h, ça se tente. C'est pas ultra rapide jusqu'à Asti, mais après, je peux éventuelement faire tourner les bielles en mode légumier. Bien sûr il y a quelques zones de chantier, et j'ai pas fait le fou en coupant à travers champs, j'ai fait 20km de détour mais à la régule. A peine arrivé chez DHL, j'étais à quai, en 20 minutes c'est réglé. Il y a un parking juste derrière, ma foi assez calme, je me pose là en 9h54, et je valide ma première 11, il est 15h, je pense que ça a bien marché, même si j'ai que 600km depuis la maison.
Il est 6h15 quand je me décide à mettre les voiles. Entre temps hier, mon programme a un peu changé, j'ai deux ramasses à faire en même temps que mes livraisons aujourd'hui, ça va être tendu, d'autant qu'ils ouvrent tous tard et finissent tôt, on est en 2023, il faut faire avec. Pour commencer, j'ai une première livraison pas loin de Brescia, mais c'est assez flou, l'adresse m'envoie vers un Bed & Breakfast à Poncarale, le long de la nationale. J'y suis arrivé un peu en avance, des fois que, on sait jamais en plein rush du matin, j'ai juste juste la place de me caser en attendant. A 8h des types arrivent, c'est bien là, c'est un peu compliqué pour rentrer dans l'étroit portail qui se referme très vite, j'ai trouvé un volontaire pour retenir le portail, du temps que je fasse 1/2 tour plus loin et pouvoir rentrer plus large, l'endroit est magnifique, heureusement que je suis pas venu avec 25T, il faut rouler sur l'herbe, en fait, ils organisent une foire à la décoration et style, 4 coups de hayon et je me sauve.
La suite est à Reggio Emilia, fait exprès l'A21 qui rejoint l'A1 est fermée depuis un moment, et ça va durer encore vu que la longue bretelle n'a plus de pont. ça fait 25km de détour, j'ai coupé à travers champs, c'était sympathique pas large mais tranquille. Des petits bleds bien typiques ou règne la dolce vita. Parce que je le vaux bien, je fais quand même un stop l'Oréal douche café brioche à la Trattoria Albergo Pizzeria Veranda Barabasca, juste avant de reprendre l'A1. Endroit béni, magnifique et calme à 10h du matin faut reconnaitre. L'A1 est très chargée ce matin déjà, ici je crois que c'est encore pire que l'A7. En journée, c'est presque mission impossible de rester inattentif 30 secondes, limite stressant.
J'arrive quand même à 11h30 chez le 2e client, 3 palettes de produits chmiques pour les élevages, ça va vite à vider. Je fonce ensuite à ma première ramasse, je me pointe à 12h15, tout le monde s'est tiré, ça reprend à 14h. Comment on peut encore faire des coupures bouffe de 2h ? En 1960 c'était encore compréhensible, mais aujourd'hui... Bref, je paume presque 2h pour charger 4 pauvres palettes de carrelage à Rubièra. Je me plainds pas, j'étais le 1er à la reprise, derrière moi il y avait déjà 3 autres camions. J'ai encore une palette à prendre à Castellarano, juste à côté de Sassuolo. Je pensais que ça irait vite, tu parles, y a des camions dans tous les sens, 45 minutes pour avoir un cariste, ça me rend fou.
Fait exprès, il y a des travaux, un méchant bouchon pour retourner sur l'autoroute et surtout un méga carton sur le contournement de Bologne. On va dire que ça tombe très mal vu que je dois livrer une palette entre Cesena et Rimini. C'est la loose quand même. Finalement, vu le merdier, on change le fusil d'épaule, je file sur Arezzo, et livrairai la dernière palette en fin de matinée demain. Vendredi c'est férié en Italie, faut pas se louper. Après Bologne direction Firenze c'est encore un peu aussi le merdier, mais dans mon sens ça va à peu près, je finis par me garer avec 8h de route aujourd'hui, il est 19h, c'est bien assez. Heureusement, il fait pas trop chaud, ma clim de nuit est en PLS.