Après une bonne douche et un solide petit dej, je sauve du centre routier, ce matin, il pleut. Attention, pas de la grosse pluie, juste une sorte de brumisation. Arrivé à Narbonne c'est terminé. Ma tournée commence à Rivesaltes, une machine à poser dans une usine de préparation de desserts industriels qui font croire que c'est artisanal. Mais ça à l'air bon quand même. C'est vite livré et je passe à la régule le Perthus, avec le beau temps, même en semaine c'est encore rempli de caravanes et camping cars. Arrêt gasoil à Aiguaviva, et comme on dit il y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas, je tombe sur Luis, le cariste de Celrà. A une époque on y allait avec des complets souvent, et puis maintenant ça arrive en citerne. Quant aux palettes de sacs, c'est Calsina ou Villart, voilà voilà. Enfin, c'était cool, on a eu le temps de prendre le café.

Comme tout bon touriste français, je vais à Palamos, mais côté zone industrielle, j'ai 3 palettes à poser, ça va vite et j'en profite pour faire 30 minutes et remettre les compteurs à 0. La suite est à Villassar de Dalt, toujours sur la côte et ça tombe bien car j'ai toujours bien aimé passer par Mataro. Il y a jamais trop de camions, on a la vue sur la mer, ça détend un peu. Le poligono de Vilassar est un peu tordu, mais le client ou je vais est facile, le cariste sympa et rapide, c'était pas la première fois que j'y allais ça m'est revenu en arrivant. De là, je dois rejoindre Sentmenat, pas le choix que de continuer sur Barcelone, le trafic se charge vite mais ça passe pas trop mal dans mon sens.

J'ai 12 palettes d'accessoires pour le ski à livrer, vu la météo, je sais pas quand ça va servir. Il y a des voitures garées partout, je peux pas rentrer, il faut appeler la veille pour qu'il bloque les accès. Je coche le plan "B", et sort mon magique hayon Dhollandia en me mettant de biais, il arrive a attraper les palettes par côté, sauvé. Je pose encore 3 palettes de Toledo chez Vilardell et je vais tenter le dernier dans la ZAL. Comme je m'y attendais, le gars refuse la palette, prévu jeudi 8h. Donc, je vais la poser chez Intertir et j'ai plus qu'à aller me garer au Mercabarna. Il est 18h il fait encore une chaleur d'enfer, y en a marre !!!!

J'ai bien essayé de dormir le plus longtemps possible, mais j'ai été trahi par une vieille envie de pisser. Et puis, il s'est vite mis à faire chaud. Alors je suis allé trainer au bar, dejeuner et prendre un bain. Ici, faut pas être trop sensible, mais y a pas bien le choix. La bouffe est aussi bonne que les serveuses sont pulpeuses. Ludo de chez Aurenico arrive au moment ou je m'étais mis en tête de repiquer 1h au lit. Hier soir j'ai passé une bonne heure avec 2 marocains dont l'un des frigos demarrait pas, on a bien essayé avec mes cables à batterie, mais c'était pas la batterie, du coup il y en a un des 2 qui a pas chargé. Du coup on a vite sympathisé et mangé tous les 3, Ludo, Ismail et moi.

A 15h le devoir m'appelle, mon voyage est prêt, y a plus qu'à charger, il peut neiger, y a que du lourd. A 16h15 je me barre, chargé comme une mule. Il y a de tout dans cette remorque d'épicier. Comme toujours c'est la misère pour sortir de la zona Franca voire même de Barcelone. C'est du grand n'importe quoi ce soir, il faut du calme et 3 ou 4 paires d'yeux tellement tout est possible ici. Mais pas de stress, niveau timing je suis plus que dans les clous. Je fais même le petit crochet par la case Padrosa. J'ai repris une douche, la première comptait pas ! Au Boulou ça contrôle sévère, mais c'est comme souvent. Pas besoin d'aller craiment au bout des 4h30 pour la suite, donc, je me suis arrété au calme à Loupian, du moins au calme pour moi, moins pour les voisins.

30 minutes tranquille et je me taille. Pas mal de travaux ce soir, mais pas d'autoroute coupée, c'est déjà ça. A 1h30 j'arrive au marché, j'en ai deux à livrer, dont 21 palettes au premier, le sas est déjà bien plein, et le transpal electrique quasi vide. Bien sûr il est tombé en rade alors qu'il me restait 3 palettes à sortir. Plan B, transpal à main, mais seul c'est un peu casse gueule. Un Chasson attendait la place à quai, il est gentiement venu me donner un coup de main, à charge de revanche évidement. Le deuxième est bien fermé par contre, j'ai attendu uen grosse heure. A presque 4h je me susi taillé et allé me garer au calme de l'autre côté du marché, bonne nuit.

C'est vrai que c'est moche derrière le marché, mais on y dort presque au calme. Au reveil, j'ai déjà la suite, un complet de pommes à Ville Sous Anjou pour St Cyr En Val. Je me mets d'accord avec le client pour 14h30, nickel. Il est donc 13h30 quand j'attaque ma journée et la rue est toujours autant blindée de camions en coupure. Lyon ça devient aussi merdique que Paris pour garer en camion. J'attque donc par une traversée de Vienne avec, chose extrèmement rare, tous les feux au vert. Signe du destin qui s'annonce heureux sans doute. C'est à peine si j'ai perdu quelques minutes à Auberives pour des travaux. 

Les palettes sont prêtes et ça charge direct. C'est même le big boss qui me charge et il est content. Commande passée le matin, camion trouvé dans la foulée et livraison ce soir, c'est des pommes livrées plus vite que par Amazon. A 15h et des boulettes je me tire, frigo sur +4, et j'ai RDV entre 22h et minuit. Je suis donc, LARGE. Je passe St Etienne juste avant le rush du soir et bien sûr, j'ai fait le crochet par l'Aire des Coquelicots à Andrezieux. Coup de bol pour une vieux et pauvre ouvrier du bitume quand je prends mon café à la machine, un étourdi avait laissé 2 euros dans la machine, j'ai donc eu le café offert et la monnaie. Merci à toi, donnateur anonyme, avec les 80c de monnaie je pourrais mettre des sous de côté pour ma petite fille, la pauvre, si elle pouvait lire, elle me detesterait.

J'ai pas fait des prouesses niveau temps jusqu'à Clermont, après ça allait nettement mieux. Une coupure gastronomique avant Bourges et j'arrive pile à 23h à St Cyr. C'est l'heure de pointe, il y a des camions dans tous les sens, quasiment tous les quais sont pris. C'est bien le genre de base ou t'as toujours celui qui veut épater les copains en roulant comme un barjo dans la base. L'intelligence n'est pas proportionnelle au nombre de feux leds, ça se saurait. Mine de rien, je m'en suis bien tiré, à 0h15 c'était réglé. J'attrape un café et je me sauve direction un petit bled dans le 91 ou Maxime m'a trouvé un retour, à Chevannes précisement. Vaut mieux faire le trajet de nuit, surtout après Etampes, à vide en plus ça envoie. Il est à peine 2h quand je me gare juste à côté de l'ESAT, au calme. Gut Nacht.

Cette nuit, il a fait froid et j'ai même éclairé un peu le chauffage. J'avais pas le feu au lac pour aller bosser, mais une chef de l'esat est venue me voir quand même, j'en ai profité pour négocier le café et la douche. Dès que la coupure est bonne je vais me mettre en place. C'est un lot de fauteuils de cinéma d'occasion pour remplacer ceux de celui d'Annonay, il faut faire juste un peu le tri pour tout caser. Mais ici, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Y a même un petit jeune Yanis qui a voulu une photo devant mon camion. C'est bien la première fois que je vois un ESAT qui fait aussi du stockage.

En 1h c'est torché et je peux me sauver. D'ici, on est tout de suite sur l'A6, c'est l'extrème sud du 91, même pas un bouchon, ça vaut pas le coup de faire du Paris ! On peut donc faire une bonne moyenne direct. Pas trop de camion cet après-midi, mais toujours autant de bagnoles. C'est le premier week end des octobristes qui vont à la plage. Mine de rien, en 4h j'arrive à Mâcon, il y a un papy roumain qui se gare à côté de moi, il parle bien le français l'ancien, on discute un moment. A 65 ans, je sais pas si j'aurai envie de passer 3 mois dehors d'affilée. 

Comme c'est vendredi, c'est la grosse cagade sur Lyon, et ce soir c'est la mouise dans un peu tous les coins. J'ai pas fait le fou, cap à l'est par Cours et Buis, tranquillou. Ce soir je laisse mon taxi avec ses potes à Jarcieu ou la bonne humeur est de mise ce soir. Pour rentrer, j'ai droit à une super Clio, c'est l'histoire de ma vie les Clio. A 21h je suis à ma maison, y a ma super femme mon super chien, on est prêts pour un super week end !

Combien de reveils sonnent simultanément en France à 6h du matin ? Alors que le mien sonne à 6h04, juste parce 6h c'est nul. Je trouve. Petit dej tranquille, et pendant que tous les jeunes du quartier se pressent pour aller au bus, on part marcher avec Poupou, je suis le "vieux qui promène son chien". C'est vrai que je suis pas spécialement pressé ce matin, mais à 8h, je me taille, j'en profite pour passer chez Truck Services voir ce mon Jorge dont j'ai besoin de ses Truck Services, je voulais aussi des ampoules chez Scania, rupture de stock. Arrivé au dépôt à Jarcieu, je suis loin d'être le premier à partir, du coup, il y a de la place au gasoil et au lavage, ma journée démarre officielement à 11h32.

Ce matin, j'ai la lourde tâche d'aller livrer le cinéma à Annonay. En plein centre, RDV 12h15. C'est précis. Je connais vaguement Annonay, mais assez mal le centre ville ou je suis juste passé en voiture. Annonéene ma belle fille m'avait dit qu'en scooter c'était large. On ne m'avait pas menti, il y a bien des places qui ont été reservées que je puisse me garer, il y a 2 monteurs et la patronne du cinoche. Avec 2 transpal, ça devrait aller vite, sauf que rapidement, les monteurs desertent le déchargement, il fait chaud, et finalement, j'ai tout balancé tout seul sur le trottoir. J'ai mis une bonne heure, 30 coups de hayon, j'en avait marre. CMR signé, tamponné, et je me suis sauvé, même pas un coup à boire. 

Gamin, j'allais souvent au cinéma, et mis à part la fois ou j'ai été voir au Mistral : "ça glisse pour la Cicciolina", là, il y avait pas d'ouvreuse, et ma maman m'avais appris à toujours laisser une pièce de pourboire à l'ouvreuse, même pour aller voir E.T ou Inspecteur Labavure. Les temps ont bien changé apparement, même en livrant 30 palettes, t'as pas de quoi te payer un sachet de Picorettes. J'avais ensuite plus qu'à foncer chez Heppner à St Etienne, par le col de la République bien sûr, je suis en desserte, y a pas de discussion possible. 

Comme toute la marchandise était encore pas rentrée, j'ai eu le temps de faire une petite sièste et me remettre de mes émotions. Finalement, je suis resté 3h à quai. Reparti à 17h30, je pensais bouchonner un peu, et finalement pas du tout. A47, A7 au taquet de la régule, et plus j'avance moins y a de monde. Coupure de 45 à Meze. Le brouillard, du moins, le marin, est tombé, bien épais même jusqu'à Narbonne. Avec 7t dans la remorque en mode power, ça monte à fond au Perthus, et ça redescend très bien aussi !! J'avais exatement 8h57 de volant sorti à Castellbisbal, les palettes ont dû être un peu secouées sur les dos d'âne, mais je me suis posé avec 9h00 juste à côté de TSB, trop content ! 1h45, bouclage du lundi, dodo !

Mine de rien, j'ai roupillé jusqu'à 9h, c'est bien. La chaleur monte vite, et j'essaie de m'occuper. Quelques ampoules à changer, un peu de paperasse, et quelques parties incroyables de Tetris, il est vite midi. J'ai justement RDV à midi. Mais c'est presque tôt pour mettre en route, vu que je sais pas de quoi est faite la tournée de ce soir. Donc, chrono dans un oeil, et avec mon autre oeil je scrute la pendule, et la route avec mon 3e oeil, je parviens en 2 coups de 45 sec de conduite à arriver au poste de garde, encore 2 coups pareil et je suis au quai 41, ouf, toujours en coupure. 1h30 pour vider, la semi était archi full.

A 14h je démarre officielement, ça me laisse jusqu'à 5h du matin, c'est bien. Dès que j'arrive au Mercabarna, première étape un bon bocadillo, et bien sûr une douchas. Là, ou je charge c'est la panique, il y a une panne électrique, les ordis en rade, mes palettes à peine prêtes, j'ai bien fait de trainer au bar. A 16h15, je me sauve, il reste un peu de place, mais les palettes sont tellement hautes et lourdes que j'ai quasi le poids, ça balance bien dans les virages. La sortie de Barcelone se fait ma foi assez tranquille, vu le programme c'est pas la peine de trop faire forcer la machine, je me cale à 88, ça me fait couper à Loupian, le frigo tourne à fond, ça dégivre non stop.

45 minutes de pause, le temps de casser une croûte, et le reste de la montée, toujours à 88 est quand même entrecoupé de pas mal de zones de travaux et même d'un bouchon pour travaux à Nimes, ça occupe. J'attaque à livrer à St Priest, limite Vénissieux, 2 clients à 100m l'un de l'autre, ça va assez vite faut reconnaitre, et je suis débarassé des palettes les plus hautes. J'ai plus ensuite qu'à faire les 5km pour aller au marché à Corbas, un seul quai à faire, 13 palettes à sortir, du velours ! A 2h45, je suis garé au calme au fond du marché, il fait encore presque chaud ce soir. Folie !

Un peu la fraicheur, un peu le bruit, j'étais reveillé déjà vers 8h, la tête vraiment dans le fion, j'entrouve le rideau et qu'e sce que je vois, côte à côté, un FH12, un série 4, et un R385 Turboliner, merde, je suis revenu 30 en arrière et personne m'a rien dit !? Ni une ni deux, je saute du camion, j'ai mis un froc quand même. C'est Sylvain un marchand de pommes avec son FH12 bien connu de ceux qui vont livrer des pommes chez lui, il a un souci de compresseur. Du coup en attendant le dépanneur, on va prendre le café, le dépanneur à rien dépanné ça peut attendre apparement. C'est costaud un FH12.

Dès que la coupure est bonne, je me sauve, je rentre à vide à Jarcieu city, pas le temps de trainer aujourd'hui. Par chance y a pas de bouchons sur Lyon, en moins d'une heure j'ai décroché sur le parc. Une bonne douche et je me sauve en solo. En ce moment je suis souvent en solo, c'est vraiment sympa. Pas trop envie de me refader Lyon, je coupe en mode Vattanen le route de Cours et Buis et je reprends l'autobahn à St Quentin Fallavier. J'ai quand même un moment d'hésitation, Dôle, Vesoul Epinal ou full A6-A31 ? L'idée de me retrouvé perdre de precieuses minutes sur la natio me convainc de garder le plus rapide. Il fait encore une bonne température cet apreme, quasi 30 à Beaune. J'ai 4h30 arrivé à la Avia de Val de Meuse, c'est bien.

J'étais à deux doigts de repartir quand ça tape à la porte, comme j'étais garé sur des emplacements voiture, j'ai pensé à un ayatollah du code de la route, mais en fait c'était ce bon vieux mangeur de pommes des Hautes Alpes, Emeric qui sortait du bain. Le pauvre coupe ici, c'est chaud pour aller à Zandvoort d'ici en 9h. Un café et je me taille. L'heure de pointe est largement passée pour passer Toul Nancy Metz et même Luxembourg. Pas à la régule, mais quand même. Une fois en Allemagne, plus question de faire le guignol, il y a un bail que j'ai pas pris le B51 et je sais plus ou sont les radars. Et pour les voir la nuit : Good luck ! J'y croyais pas, mais j'ai trouvé de la place à la Aral de Blankenheim, même en semi j'aurai eu de la place, incroyable. 23h45, fin de bal, je vais raquer le parking et dormir un peu, plein les pattes.

Incroyable, il pleut. Je me souvenais plus comment ça faisait. Le parking est rempli de vide quand je traverse à 7h30 affublé de mon plus beau sac Intermarché pour aller à la douche. C'est un signe de reconnaissance sur les parkings, sac Intermarché, les français, sac Aldi les roumains, sac Lidl les polonais, chacun sa merde. J'avais lu les commentaires les plus négatifs sur cet Autohof, mais j'ai rien trouvé à redire, 1 euro les 3 minutes de flotte, chaude, propre, c'est bien ça évite d'attendre des plombes derrière ceux qui font leurs 9h sous la douche, ce qui reviendrait à 180€ la douche.

Laurent de chez MGE passait dans le coin avec son XG+ et sa pulvé, on prend le café, et ça fait plaisir. Dès que j'ai mes 9h je me tire abandonnant sur place le mauvais garçon d'Epinal. Mon zobjectif ce matin, ralier Vreden en moins de 4h30. D'ici il y a 200 et quelques kilomètres mais il y a la Ruhr au milieu. Comme prévu après Cologne, ça se gâte, l'heure de pointe est passée, mais il pleut et il y a des accidents un peu partout. En solo je me suis permis quelques petites fantaisies parfois pour éviter des bouchons, j'ai visité un bout de Duisbourg, remonté par la riante A59 sous la pluie. Comment on peut vivre sereinement ici ? A force de tourne de vire, je finis par arriver chez Schmitz à Vreden avec 3h30 de volant, parfait.

Je savais que j'étais sur la bonne route parce que toutes les 5 minutes, je croisais un Girteka avec une remorque pas rayée. Si je compte bien, c'est le 9e frigo Schmitz chez Duarig, en 15 ans. Autant dire que c'est le nombre que commande Girteka chaque demi journée. Comme à Zaragoza, faut donner au guichet le numéro de la semi, et là le type te remet la saccoche, un polo, ou un blouson ou je sais pas quoi, un jeton pour le café, un jeton pour une boisson, un jeton pour une barre de chocolat et dégage avec ta remorque. Pas de contrôle que dalle ! Merde, c'est un évènement pour moi un frigo neuf !!! J'étais garé en solo à côté un Volvo immatriculé en Armenie, je lui ai refilé les jetons.

Donc, j'ai fait les contrôles tout seul comme un grand, la semi était facile à trouver c'était la seul grise au milieu des blanches. Dessus il y a un méga hayon, génial, mais pas groupe frigo, c'est pour plus tard. Pendant que je faisais les contrôles, j'entends un gros "boum", c'est un Girteka qui vient de faire tomber un frigo tout neuf. 0km et déjà par terre ! Demain, je recharge à Tongeren, au nord de Liège. Pour éviter la Ruhr, je fais le détour par la Hollande, 20km, mais au moins ça roule et c'est gratos, vu que la vignette est payée pour 3 jours. 80 sans m'affoler, presque pas de bouchons, et le tout sous la pluie. Bientôt elle va trouver le soleil la petit nouvelle, qu'elle se rassure. A 17h45 j'arrive à Tongeren, il y a une place dans une impasse pas loin du client, muy bien je peux valider la 2e 11 de la semaine.

La pluie finit par s'arrêter quand je vais au bureau pour m'annoncer au chargement. Il y a 2 polonais qui ont dû attendre un moment sous la flotte, mais par chance on va pas au même endroit, eux ils vident, moi je charge. J'ai un quai direct, et tordu, comme ça la remorque sait un peu ce qui va l'attendre pour plus tard. Le cariste, n'est ni sympa, ni désagréable. Indifferent serait le mot approprié et sans que je puisse rien dire, il m'a énervé en rentrant comme dans un bourrin dans le frigo avec son Fenwick. Même pas un minimum de respect pour la première palette ! Un frigo neuf c'est comme une jeune vièrge, on y rentre en douceur dedans ! On est des gentlemens merde !

A 9h c'est chargé, c'est mi lourd mi léger. La semi est bien pleine, y a plus qu'à descendre. Les bouchons du matin viennent de se terminer, ça roule plutôt pas trop mal pour passer Liège, tout à 45 dans les tunnels, et c'est long ! La traversée des Ardennes est un vrai régal, les feuilles commencent à bien tomber, l'automne est arrivé ici. Sur le parcours, Habay est la seule douche potable, alors j'ai bien fait le crochet et j'ai bien fait, vu l'heure il y avait personne. Depuis quelques temps il y a un nouvel agent d'entretien et il est vraiment appliqué.

Comme je passe par le Luxembourg, je me suis quand même arrêté à la BP à Capellen, 1.62 le litre, c'est toujours moins cher, je complète le plein. De retour en France, le beau temps revient, il s'était arrêté net à la ligne Maginot, c'est bien foutu quand même. Une dernière remise à 0 des compteurs à Langres, je passe Lyon juste après la bataille bien qu'il y ait encore pas mal de monde sur l'A46. C'est avec 9h55 que je me pose à Roussillon, fermé à clef avec le plein, c'est pas une mauvaise idée je pense !

Faut pas déconner, c'est samedi, reveil 5h04. Le temps de tout ranger mon merdier, ma coupure est terminée à 5h30. Il y a déjà du casse pied dehors, et la pluie qui devait tomber aujourd'hui n'est toujours pas là. Je pose donc le frigo tout neuf au dépôt, il va aller chez Thermo King lundi je pense. De mon côté je reprends mon vieux frigo de 8 ans déjà. Philippe Rire et Chansons émerge, il a fait la teuf hier, c'est plus de son âge à l'ancien !!! Je me rentre gentiement à la maison, histoire de faire le lover, je m'arrête prendre les croissants en rentrant, oui, c'est la classe, je sais !!!

Bon week-end, on repart lundi à 2h30, 2h31 destination Catalogne bien sûr !

Até Breve et muite obrigado !

A 1h17, une sonnerie de reveil déchire le silence de la nuit St Perollaise, c'est le mien. Le temps de rassembler mes esprits à 2h30 c'est parti. Direction, la catalogne bien sûr. Tranquille, ça roule bien, tout seul ou presque. Une petite sieste à Perpignan, j'arrive au premier à Girona à 8h30, il commence à pleuvoir, c'est bien gras par terre tellement il a pas plu depuis un moment. Le receptionaire n'arrive qu'à 9h, ça melaisse le temps de prendre un café au bar du coin, et à 9h le type arrive effectivement, 20 minutes pour vider, nickel.

La suite est à Tordera chez un fabriquant de boissons. J'ai une petite palette d'échantillons que j'ai mis au cul de la remorque, en 2 minutes ça devrait être réglé. Mais voilà, quand j'arrive, la barrière est bloquée, panne electrique, et quand je finis par rentrer, c'est la pause casse croute. A la fin le cariste s'est ramené au bout de 45 minutes, il trouvait plus son Fenwick. Ah ok, bon en fait c'est pas mon problème. Comme il pleut, c'est un bordel monstre sur Barcelone ce matin, à tel point que le bouchon démarre à St Celoni. Du coup, je garde sagement le C35, je reprends l'autoroute à La Roca, dans le bouchon, mais sur ses derniers kilomètres. 

J'ai une palette de 30kg à livrer à Valdoreix, c'est dans la zone de Rubi, mais il y a un bout de Valdoreix dedans. Là, il y a un gardien pour 4 ou 5 entreprises, je laisse mon numéro, ils appelent, je lui redis le poids et le nombre de pal, faut attendre. Je suis rentré au bout de pratiquement 2h, ça a pris 3 secondes pour vider. Bande de nazes. La suite est à Masquefa, un client que je connais pas, arrivé sur place et en toute logique Catalane, il faut remonter toute la rue en marche arrière, bien sûr je me fais avoir, je redescends la rue pour faire 1/2 tour et revenir en marche arrière, je croise un Codina qui remonte déjà en marche arrière, je viens de perdre un tour, bon, il a qu'une palette aussi, ça va vite.

Du coup, c'est avec 1h30 de retard sur mon RDV de 13h que je me radine chez Carreras à Masquefa, et là, ils ont fini de m'achever. Quand t'es à l'heure, t'attends, alors imagine si t'es en retard... J'ai mythonné un peu en disant que j'avais de l'amplitude jusqu'à 16h, ils m'ont fait rentré à 16h30. Le cariste mou comme un chewing gum Hollywood. Quand ressors, l'idiot à marqué 8 palettes alors que c'est marqué 7 sur le CMR et qu'il y en avait bien 7, mais il répond pas au téléphone. Il me reste 10 minutes d'amplitude quand il finit par répondre, je sors de là, décidé à me garer au calme à Piera. Mais voilà, c'est l'heure de pointe à Piera, c'est pas grand mais il y a 2 feux longs comme un jour sans pain. J'ai bouffé 4 minutes d'amplitude, et perdu 10 ans d'esperance de vie aujourd'hui, ils m'ont saoulé ! Je me gare avec 8h15 de volant, j'ai bien fait de me lever à 1h du matin pour ça.

Une bonne nuit au calme, y a rien de mieux. A 7h30 je bouge dans la nuit brouillasseuse et humide, en même temps qu'un paquet d'Haut Pénédesiens qui vont bosser comme par hasard à Igualada. C'est fou, j'y vais aussi. J'ai déjà été plusieurs fois chez ce client à Odena, faut pas louper l'entrée. C'est une vieille fonderie et quand j'arrive pile à 8h, déjà 2 camions avant moi qui moisissent depuis un moment. Des caristes de partout, mais aucun pour vider ou charger Finalement, le bon cariste finit par débarquer, c'est un nouveau, j'ai le fin mot de l'histoire, de 6h à 9h, ils s'occupent des navettes prioritaires et ensuite des pouilleux comme nous.

Pour moi ça a été assez vite, 8 piles de box plastique vides et je me suis tiré plein sud direction Villafranca Del Penedes. Il y a toujours les travaux d'élargissements avec à la clé quelques bons bouchons. Surprise quand j'arrive chez Coral, moi qui débarque de la planète mars, je vois que ça a été racheté par Essers. Je me dis naïvement que maintenant que c'est des Belges qui ont repris, ça doit aller vite... Reste calme mon garçon, c'est les même méthodes qu'avant. Une demi heure de queue pour s'enregistrer pour finalement apprendre que j'ai pas RDV. "On viendra te chercher quand on aura le temps". Mais allez bien vous faire foutre tous, c'est votre came, pas la mienne, 5 palettes c'est pas la mer à boire ! Au bout de 2h, enfin, je peux aller vider, pas fou, j'y vais en 20 seondes, j'ai bien fait, j'ai encore moisi 30 minutes avant que débarque un cariste, j'ai attendu 20 minutes de plus et boucler 3h, ça, c'est fait.

La suite est nettement plus cool, je recharge pour Salaise à Castelgalli, un grand classique facile. Je suis annoncé pour 14h, j'ai même le temps de prendre la douche pendant que ça charge, le bonheur. A 15h et des boulettes je me sauve, Barcelone est au vert, faut que je monte le plus haut possible, feu action, pas de musardage sur le C25 aujourd'hui. Mis à part un petit bouchon juste avant la Jonquera ou il refont l'enrobé, RAS. La pluie s'invite après Narbonne, je remets les compteurs à 0 juste après.

J'en profite pour faire quelques calculs, au départ je voulais caser ma vidange demain matin à Valence, mais ça fait un peu tendu pour la suite du programme, alors je monterai au mieux. Je visais le parking juste après Tain, mais pas de bol, il est fermé, ah les batards !! La sortie Chanas est fermée aussi, coup de pression. Du coup, j'arrive à Isardrome avec 3 minutes de marge sur l'amplitude, et bien sûr c'est archi blindé. Faut la jouer fine, une bonne marche arrière et je vais squatter le parking des bus ou il reste juste une place, pour ma pomme ! Bon ça s'est joué à pas grand chose, ouf, respirage.

Garé le long de l'A7, c'est pas le meilleur endroit de la planète pour rester au lit le matin, j'ai bien essayé mais sans succès. Du coup, je suis tout seul garé comme une merde. L'avantage, c'est que j'ai le temps d'aller prendre tranquillement mon café et de choisir la douche la moins cradingue. Quand je ressors tout propre, y a mon bedot préféré qui débarque avec sa Jarjat de 23 ans ! L'heure passe vite, Mich se sauve dans le 80, je mets les voiles à 12h30.

Comme prévu, je vide à 13h à Salaise, en 20 minutes j'ai 22T en moins, c'est parfait. Au départ, je devais monter direct à St Etienne charger le groupage, et dans ma petite tête je m'étais dit que je ferais 3h à quai la bas, mais voilà, il y a une palette de tomates à prendre à St Priest. Ah. Donc, changement de fusil d'épaule. La nuit on vient poser des palettes en sas, et là, c'est pareil, il y a personne non plus. J'ai encore jamais vu le client. C'est une palette de tomates rondes qui arrive de Turquie, j'avais déjà vu des cerises turques, mais les tomates jamais. Je la cale comme il faut et je file à St Etienne au groupage.

Je repars de là à 17h bien tassées, il y a pas trop lourd, impecc. Je pensais être peinard une fois passé Vienne, mais il y a une zone de chantier longue comme un jour sans rire, avec en tête de cortège de Roussillon jusqu'en bas du Boeuf un Dupessey qui roule à moins de 80, derrière il y en a qui doivent être proches de l'infarctus. Après ça va mieux et c'est des grosses averses qui prennent le relais au sud de Valence, heureusement le trafic s'est calmé, je me gare avec 4h et des boulettes à Florensac. 45 minutes de repos, ça fait du bien, mais pas une de plus. Le reste c'est ultra tranquille, il y a plus personne ou presque à la descente, la moyenne reprend de belles couleurs, et la tempête est derrière moi. A 1h25 je me gare sur le parking bien plein de Castellbisbal, un peu aux aguets quand même, à ce qu'il parait il y a eu des vols ici en début de semaine alors j'ai à peine tiré les rideaux pour dormir d'un oeil et surveiller de l'autre à tour de rôle. L'essentiel, c'est que je vais caser ma 2e 11 !

Bien dormi, mais pas assez comme toujours, on aura toujours le temps de dormir plus quand on sera mort. Il y a un sacré paquet de merdier à trier dans cette remorque, j'ai largement le temps de prendre le café. A 13h30 je me tire direction Mercabarna, c'est l'heure creuse ça roule nickel, ma palette de retour est visiblement attendue, à 14h je suis à quai chez le client. Les palettes que je reprends ne sont pas toutes encore prêtes, et c'est tant mieux. J'ai le temps d'aller manger un morceau et prendre la douche. 

Du temps que je mangeais, j'ai vu comme quoi les vignerons français étaient passés à l'attaque au Boulou. Des chauffeurs qui ont rien demandé en ont fait les frais, c'est surement plus facile en bande de s'en prendre à un chauffeur que d'aller se faire connaitre à Bruxelles. C'est comme si nous, on mettait au talus chaque tracteur qui se lambine parce qu'il nous empêche de travailler ? Je me doute que c'est pas simple pour les agriculteurs et je salue par la même occasion eux qui lisent ce texte minable. En attendant, le file occasionée descend jusqu'à la Jonquera et je suis pas spécialement pressé d'aller me tanquer la dedans.

A 16h je me taille, et l'idée c'est de prendre le plus d'avance possible en temps de conduite, par chance je sors de Barcelone tout à la régule ou presque. De temps en temps je checke la carte, il semble que le bouchon diminue un peu, je fais le point à Figueras, le prix du gasoil à Andamur est le même qu'au Luxembourg. Là, je rêve pas, le bouchon est vraiment en train de se resorber. Un café et je me sauve. C'est tout juste si ça a freiné un peu avant le péage, au sol on voit bien les stigmates de ce jour. Je remonte jusqu'à Loupian ou je tombe sur Oscar de chez Gadline.

Une demi heure de coupure, et il faut affronter les éléments. Il y a un vent de folie du sud, c'est aussi rare qu'impressionant et je suis pas fâché d'être chargé un peu lourd. Il fait en plus incroyablement doux, je prends une succession  de grosses averses, mais par miracle il fait sec quand j'arrive pour vider St Priest, je traine pas, 2 clients au MIN posés à l'arrache, mais pas de bol l'A46 est fermée, du coup faut faire le tour par St Exupery. Je refais une coupure histoire de tout remettre à 0. Il fait encore bien lourd arrivé à Pusignan, je balance toutes les palettes dans leur frigo et je peux dormir sur mes 2 oreilles, il est 3h du matin, le grosse pluie commence à tomber, timing parfait.

Il a plu de ouf toute la nuit, et qu'es ce que j'ai bien dormi !! Bien au chaud sous le duvet, j'avoue que j'étais plutôt pas mal. Hier soir tard j'avais cru comprendre que je devais prendre un lot chez Godefroy à Jonage et puis finalement, au reveil, c'est du Parets Del Vallès à Dagneux, avant midi, car on est vendredi. Ma coupure termine à 11h41, c'est pas loin de Pusignan, mais quand même. J'appelle, ils attendent, bien mignons. Pour la suite, c'est à Vaulx en Velin 11 palettes pour 14t destination Arrezzo, au transpal à main, une occasion inesperée de sculpter mon corps de père Dodu.

Retour à Jarcieu sous le soleil et au milieu d'un troupeau de vacanciers, un gros vendredi quoi, il y a tellement longtemps que les gens sont pas partis !!! J'ai un million de trucs à faire au dépôt, un peu de quai et du blabla, c'est important le blabla. Pour rentrer, je prends quelques bricoles à livrer lundi à 8h à Eurre, mais demain, c'est la vidange des 240.000km, et justement, j'ai 240300km, c'est le moment. A 19h je suis à ma maison, et je suis bien content que ce soit fini !

Ce matin, c'est le jour de la vidange. Mais avant ça, j'ai dû faire un aller retour à Tournon chercher mon fils pour l'amener au boulot, prendre les croissants et enfin arriver pour 7h chez Volvo. Y en a pour un moment, mais c'est tous les 11 mois, faut faire avec. C'est fou les progrès que ça a fait tout ça, il me semble que dans mes premières années de route c'est tous les 20.000km. Là, c'est 120.000, c'est énorme. A 9h30, c'était réglé, go maison et le week-end peut enfin commencer !

Comme souvent, le week-end a été ultra chargé. Tu pars le lundi matin et t'as rien vu passer. D'un autre côté c'est quand même mieux que de s'ennuyer à la maison. Ce lundi matin, je décolle tranquille à 7h, c'est les vacances de la Toussaint, ça roule tout de suite mieux. Je suis malgré tout pas affolé, je dois charger à 8h à Eurre. Une fois sorti de Valence, c'est tranquille je me paye même leluxe d'arriver un peu en avance. Les gars de chez TILT sont déjà en place, un café et le chargement commence. C'est bien un peu compliqué à tout caser, mais ça finit par rentrer, à 9h c'est réglé.

Autant le dire, j'ai pas le feu au lac, c'est à livrer mercredi 6h à Madrid. Alors j'y vais molo, pas la peine de speeder. Comme j'avais le temps, j'ai même pris 5 minutes pour aller voir Cedric qui est devenu le responsable chez Volvo à Malataverne, c'est bien de voir évoluer des gars quand ils sont bons ! Le hasard fait que j'y retrouve aussi Alain de chez Orfret, un ancien pote de chez Michel Comte. J'ai fini quand même par redecoller et j'ai repris l'A9 à Remoulins, j'ai pas poussé le vice en passant tirant jusqu'à Nîmes quand même. En 4h j'arrive malgré tout juste avant Narbonne, c'est bon, j'ai bien ramé.

45 minutes sur ce parking miteux dont certains déchets ont été payé en francs et datent sans doute d'avant la guerre de Yougoslavie tellement il y en a. Le temps finit par se dégager à Perpignan, il ferait presque chaud. Bien sûr je coupe à travers par le C25, ça roule bien, mais je sens bien aussi les 13T en mode éco, ça rame. D'ici je passe largement en moins de 9h pour Madrid, alors je vais me garer au calme à Calaf sur le méga parking municipal.

Il est déjà 6h quand je me mets en route ce matin. Pas de pression, journée rikiki en vue. La pluie de cette nuit s'est arrêtée quand je pars, rien de comparable au déluge tombé chez moi qui a affolé ma moitié comme d'hab et je suis pas là. Calme plat aussi sur la route, même sur l'A2 on se croirait un dimanche. Je garde le cap, pas envie de prendre l'autoroute bien que gratuite, ce matin, je garde la vieille nationale et la montée de Fraga toujours aussi raide qui marque la frontière avec l'Aragon. S'il y avait pas un con sur l'A2, ici c'est encore pire et c'est vraiment pas fait pour me déranger. Le jour se dégage gentiement quand j'arrive à Penalba, ça m'a donné envie d'immortaliser le moment. Il n'y a guère qu'arrivé sur Zaragoza que je commence à voir un peu de monde. C'est pile l'heure du casse croute et de la douche quand j'arrive à El Navarro, la vie est bien faite quand même.

J'ai pris mon temps, 1h, sans me presser. Je sens bon, du moins je pue moins, je peux continuer ma route. Comme c'est la journée tourisme et qu'il y a des travaux et un bouchon plus loin, je me suis dit que ça serait marrant de prendre la vieille N2 à La Almunia de Doña Godina. En fait j'ai appris qu'il y avait une N2 encore plus vieille on la voit en contrebas, mais j'ai pas tenté le coup tellement elle à l'air destroy. Quand je serai vieux je le ferai avec ma clio. C'est de l'archéologie routière !

Il fait franchement moche quand j'arrive sur Madrid. Je veux me garer au plus près pour livrer demain : Mercamadrid est idéalement placé. Le parking est géant, mais il y a pas grand chose autour et éloigné des halles anciennes à pieds, alors j'ai pris mon courage, mon appareil photo des fois que traine un vieux camion, mais j'ai rien trouvé ou je suis pas allé dans les bonnes allées ! Rentré bredouille ou presque, bon j'ai marché 4km, c'est bien aussi.

Le téléphone sonne comme sur France Inter mais à 4h08. Il est temps d'emmerger. Autour de moi le marché est en ébulition, je regarde une dernière fois mon itinéraire. Hier soir François m'a demandé de venir pour 5h30. Le GPS PL annonce 16 minutes, Google Map 12. On est pas en France donc, il y a pas de fermetures nocturnes, mais on sait jamais, imaginons que je me perde à un moment donné !? 4h45, je décolle. Après un rapide transit dans le Mercamadrid, je suis vite sur le M30 qui est en souterain, interdit aux 7T5 évidement. Je perds vite le reseau et comme prévu je me gourre de sortie. Le temps de retrouver mon chemin, j'arrive à 5h15 aux Obelisques, il y a déjà du monde qui m'attends. Les TILT mens arrivent pile à 5h30, il faut se magner le derche et dégager à 6h. A 5 en speedant on finit à 6h10. 

Vu que j'ai pas de retour, mon chef bien aimé, m'avait dit de me trouver une place pas trop loin pour patienter. Je connaissais un grande zone peinarde pas loin de Schenker à 15km de là. Le trafic commence à se charger, il pleuvasse, vite je me gare.

Je pensais pas attendre aussi longtemps, mais c'est finalement à 14h30 que Franck me contacte pour un retour. Je dois charger à Illiesca entre Madrid et Toledo chez Amazon pour Amazon St Martin de Crau. Heureusement, j'ai fait 1h de sieste dans le matin. J'attends d'avoir mes 9h et je me casse. Bien sûr dans ma zone bien tranquille, pas de chiottes et encore moins de douche, heureusement y a des bosquets ! Je vais rien apprendre à ceux qui font du Amazon, mais c'est assez pénible leurs procédures, l'enregistrement comme partout, mais la mise à quai, tu coupes le moteur et donne les clefs le temps d'aller ouvrir les portes. Ensuite, j'ai moisi plus de 3h dans la salle d'attente. Chiottes nickels, mais pas de douche. En gros il y a une affiche : "merci aux conducteurs de livrer des sourires" Jeff Bezos, je t'emmerde, donne nous des douches et on fera pas la gueule.

Il est 20h quand je me sauve de cette nouvelle zone megadantesque d'entrepôts qui, relègue au rang de confetti celle de Satolas et Bonce. Madrid ça devient vraiment horrible autour. Je me recogne pour la 4e fois aujourd'hui le contournement de la capitale, au bout d'un peu plus d'une heure je suis peinard sur la A2. Au bout de 4h, j'ai le Navarro en ligne de mire, j'ai les crocs, il est minuit, on peut encore manger. Là dessus, une douche et je vais au plus loin que je peux. Pour me tenir en forme, je garde la N2 après Alfajarin, y a interêt que les palettes soient bien calées !!! A tope ! J'ai un peu forcé pour arriver à Tarega, juste avant la bifurcation avec le C25, d'ici j'ai 520km pour St Martin, ça devrait aller, même avec un RDV à 22h52, si si, 22h52. Qund je me gare, le reveil sonne, il est 4h08, merde, ça fait 24h que je suis debout.

A l'opposé de la rue ou je suis garé, il y a un grand parking rempli de camions et un bar, 1km à pieds, c'est le prix de la tranquilité. Un café, un donut, un peu d'eau sur ma sale gueule, je me sauve à 13h15. Comme cette nuit, il y a toujours un vent de malade et il fait affreusement moche. Cap sur le C25. Avec à peine 2t dans la remorque c'est de la rigolade, je bouge pas du 84kmh. Je crois avoir que ça paye pas des masses un retour comme ça, mais au moins on torche autant de gasoil qu'avec un retour à vide. A 15h30 je suis à Girona nord, il fallait que j'achète du brise vue, 25 balles les 20m, imbattable et avec le sourire.

Depuis 2 jours j'avais oublié à quel point c'est pénible de rouler dans du trafic chargé, entre les camions et j'y crois pas, un nombre incroyable de bagnoles, la plupart françaises qui se croient chez mémé. Comme jeudi dernier, je fais mon gasoil à Andamur et la douche à Padrosa. J'ai une vie bien réglée on dirait pas comme ça. Et comme jeudi dernier, quand je reprends l'autoroute, je rattrape Mr Déboite dans la montée du Perthus, j'ai pas de mal vu mes 2t... Bien sûr, pas le temps pour le café, et Fabrègues, je suis pas fan pour aller m'y garer à 20h. Je finis par arriver à 21h15 au dépôt Amazon de St Martin de Crau. L'enregistrement est un peu moins pénible qu'à Madrid.

Je pensais moisir un moment ici, mais ils m'ont pris un peu en avance, si bien qu'à 22h15 je me suis sauvé. J'ai encore du pain sur la planche, je dois charger demain 12 palettes de bière à Cogolin. Heineken à une filiale là bas, c'est la Sankt Tropebraü. Ce que je pensais être une formalité s'est avéré assez pénible compte tenu et malgré l'heure tardive d'un sacré paquet de débiles encore en route, méga bouchon à Lançon, il est 23h, ah la la, vraiment je les envie pas ces gens, et je suis poli. Le pire c'est que ça a été blindé jusqu'à ce que je sorte au Muy. J'ai quand même la chance de pouvoir passe Ste Maxime by night, demain ça sera pas la même chanson je pense. Il est 1h pile quand je me gare devant le Leclerc de Cogolin, il y a une bande terre boueuse pile en face du quai, c'est parfait pour moi, bonne nuit les petits zzzzz.

Reveillé à 8h, je vais prendre la température sur le quai. En fait, il s'en foutent complètement, ce qui ne me surprend pas, mais on est ok pour 10h. Il y a un bar pas loin de là, je vais m'offrir, car j'ai les moyens vu que je suis vieux, un café un pain au chocolat à Cogolin. Je m'en tire à moins de 5 balles vu que la mer est loin quand même.

A 10h03, la coupure est bonne, je peux me mettre en place. Malgré que je sois allé voir avant, les palettes n'ont pas été préparées, il faut aller les cehercher en reserve, ça met sa vie, presque une heure pour 12 palettes, God Thank You, y a pas un complet. Heureusement, ils sont malgré tout bien sympa, et ça me suffit amplement. Entre temps, un lot tombe sur mon téléphone, Marseille Arnavaux. D'ici, pas le choix, faut que je continue la D98, et bien que ce soit très magnifique, en camion il y a un petit col à passer, et ça croise plus que fin. Je me suis préparé mentalement, j'y vais molo et pipalchoix. Finalement, j'ai passé le col de Gratteloup sans trop de félés, ça a été. Bien sûr la traversée de Hyères et Toulon sont pénibles, et arrivé à Marseille c'est guère mieux.

La rue aux Arnavaux est facile d'accès, c'est déjà pas si mal. Par contre, il faut être vigilant, ça tourne un peu et comme on charge direct dans la rue, j'attends le dernier moment pour ouvrir les portes de la remorque car, il n'y a pas de numéros de série sur les cartons d'Heineken et ça se revend très bien. 5 caisses de machines incroyables qui fabriquent de l'éléctrité à partir de la chaleur, c'est dingue ce truc. Il reste quand même 480cm de plancher, c'est beaucoup, je vais me garer sur la magnifique Aire de Vitrolles, il est 14h, j'ai faim. Finalement, Maxime le fils spirituel de Stéphane m'envoie à chateaurenard prendre des cartonnage pour La Mésange, bon boulot. J'ai encore 1,20m libre mais là, c'est vendredi 17h, il n'y aura pas de miracle, on est pas à Lourdes. Je rentre tranquillou en récupérant l'A7 chargée comme trop souvent à Orange. 19h maison, j'ai une furieuse envie de patates à la braise avec de l'ailoli, c'est bon c'est sexy en plus l'ailoli.

Après un méga week-end ultra chargé, il est 6h30 quand je décolle la fleur au fusil, en sachant que la journée ne sera pas longue. Et justement, c'est quand t'es le plus détendu qu'il peut t'arriver n'importe quoi. J'attaque pas loin de chez moi, à Charmes sur Rhône, et je sais pas pourquoi, alors que je connais par coeur le chemin, j'ai tourné une rue trop tôt avant Antartic pour me retrouver au milieu des lotissements. S'il y a des questions, je dirais "Bulgaria Navigator Problem" mais avec les plaques en 07, ça va être difficile. Demi tout à la one again en mode piscinier, quand j'arrive chez le client il y a un Thevenon qui attend l'ouverture pour faire un voyage de l'extrème jusqu'à Chomerac. C'est Didier, un ex Duarig on papotte 5 minutes en attendant l'ouverture.

De mon côté, 5 palettes à poser, le plus long a été de trouver un tampon pour le CMR. Dans les entreprises qui prennent de l'ampleur, la hierarchie c'est important, qui a le tampon, qui peut tamponner, pourquoi tamponner !? Tamponner ou pas tamponner, telle est la question. Il est un peu tôt pour philosopher, je me sauve, prochaine destination, Chambalud à La Mesange pour livrer les cartons de bushel de pommes. Là ça va super vite, même un sud américain sait qu'il faut tamponner un CMR. Je termine à la logistique Duarig à Roussillon, 12 palettes de Heineken, ça a pris 5 minutes. 

Reste plus qu'à aller recharger à Eurre, on avait dit avant midi, j'arrive à 11h15, ça va non ? Je suis le 2e camion pour le Kew Garden à Londres, c'est à livrer jeudi apreme, il y a rien qui urge. Je prends 7 énormes rolls de luminaires, c'est pas lourd mais pas facile à manipuler. Le tout bien sanglé dans le frigo et je me rentre sous le déluge à la maison. Cet aprème j'ai rdv pour voir ma petite fille, un lundi apreme, imagine !!! C'est pour ça qu'il pleut ! En finissant à 13h, la première série de 11 de la semaine est largement validée.

Cool cool ce matin, je démarre à 9h. Sans complexes en plus ! Il y a des tas de gens qui font le pont, voire le viaduc, alors démarrer à 9h, c'est pas un exploit. La preuve que tout le monde glande, il y a plein de vélos quand je veux sortir de mon parking. J'habite le long d'une autoroute à vélos, un jour que je m'ennuierai je compterai combien il en passe par jour. En partant mon chef m'envoie quand même une petite ramasse à Albon, je monte tranquille, de toutes façons, j'ai pas le choix vu le nombre impressionant de glands sur la N86 et la N7. Il fait presque beau c'est assez agréable ce matin. Il y a une grosse teuf chez BERT, boite de Haribo, café, gateaux, ils fêtent un anniversaire, bien sûr on est pas invités !!

Mine de rien, ça m'a pris une demi heure pour une palette. Je ramène ça au dépôt, et après les instructions de Jean NoNO on peut y aller. On est 2 avec Dur Dur sur le même voyage, à midi on bouge. Pas trop motivés d'aller se jeter sur l'A46 on coupe tout à travers. Avec juste 4T dans la remorque ça valait le coup. Le pluie revient assez vite, ça fait de grosses averses, le trafi reste soutenu, on récupère l'autoroute à Amberieu, les 4h15 sonnent juste avant Langres, on a pas fait d'exploit.

La suite c'est full autoroute, la nuit tombe vite. Demain c'est férié, à la conduite de certains collègues, on sent bien que pas mal sont rik et rak pour rentrer. De notre côté y a 0 pression. De mon côté, j'ai quasi 9h arrivé à Berry au Bac, juste après Reims. Rien ne sert de tirer 10h, on squatte au péage demain en principe il devrait faire jour.