Un peu de courage ce matin que diable ! Comme prévu je décolle à 3h20, j'ai hesité à partir un peu après parce que le tunnel est fermé. Mais si d'un côté ça reouvre avant 4h45, ça sera toujours ça de gagné. Sauf que mes espoirs sont douchés au fur et à mesure que je m'approche de Modane, la queue dans la montée avant la plateforme ne cesse de s'allonger. Goutant assez peu au jeu du démarrage en côte je me gare à St Michel le temps de prendre un petit café et faire 15 minutes. C'est quand même assez scandaleux de mettre en place des alternats de nuit sachant que le Mont Blanc est fermé et que du coup tout le monde passe par ici.

Le temps du café et ça se décante un peu, bon anchoix l'asticot, quand j'arrive j'ai juste fait 5 minutes de queue, impeccable.  Je ne me plains pas, finalement dans l'autre sens, c'est pire. Il est déjà 6h et des bananes quand je passe Torino, finalement je me décide à aller à Lodi par l'A4 car je suis joueur. Il faut que je case une coupure, avec un peu de chance l'heure de pointe sera passée à Milan. Je vais faire caca sur les traces de Samu88 à Novara. A la base je voulais aller à la Tamoil, mais la douche est cassée, il faut aller à la cafet Chef Express, j'en profite pour assassiner un croissant au Nutella, oui, c'est mal. J'avais 1h de coupure en repartant, et il me semblait que ça se calmait un peu niveau bouchon sur l'A4. Le temps que j'arrive c'est de mieux en mieux, il y a 4 voies et personne sur celle de droite, va comprendre Charles ! C'est une des rares occasions ou j'ai apprécié l'extrème droite dans ma vie. Si j'ai paumé 5 minutes c'est le bout du monde, j'arrive à 10h pile à Lodi.

Le gardien m'a dit qu'il pensait que j'étais mort, ma dernière livraison ici remonte à juin 2023, il a tout dans son ordi le gars ! En 30 minutes c'est plié, 25 palettes de sorties. J'attends 15 minutes de mieux, le suivant est à 220km d'ici, autant y aller d'une traite et de prendre le temps d'étudier le chemin. L'A4 est encore bien chargée, la rentrée est passée sur le nord de l'Italie, il y a des camions dans tous les sens. Un peu avant 14h j'arrive chez le grossiste en materiel de poulaillers à Villafranca Padovana, dans une zone proche de l'A4, mais pour y aller.... Mais ils sont très gentils, ça va super vite. La suite c'est encore pire niveau itinéraire entre interdictions, travaux, j'ai cru devenir chèvre, le pire c'est qu'arrivé à la bonne rue j'ai pas osé la prendre et pourtant c'était bien ça, mais j'ai été quitte pour faire un tour de paté de maison gratuit. Une palette de laine posée, et me voilà vide avec 8h45 de volant, pas un brin de place ici, je checke map, et par le satelite je vois un poligono à 6km de là, c'est sur ma route en plus, faut pas hésiter, il y a de l'ombre et du calme, je ferme la session, 9h00 pfiouf !!!

Chaleur d'enfer cette nuit, impossible de fermer l'oeil. Je l'avais réglé pour 2h, mais j'étais reveillé avant. Je démarre avec 11h de coupure à tout pile 3h. Aujourd'hui, faut pas que ça pinaille. Rien que pour arriver sur l'autoroute de Venetie j'ai mis 15 minutes. Vu l'heure, y a personne et c'est bien. Je me paye le luxe de couper par Pordenone et Majano, on gratte bien 40km, mais faut envoyer de la buchette pour gagner du temps quand même. Dès 6h les premières lueurs du jour arrivent en passant la frontière autrichienne, je vais jusqu'à l'Agip de Wotersee ou j'arrive un peu après 6h30. Il fait tout juste 14 degrès, je ne resiste pas à l'appel de la couchette et dors une grosse demi heure, un vrai bonheur !

Là dessus, un café, une douche et je remets les voiles, la coupure de 45 est largement passée, mais qui s'en fout !? Je fais comme je veux à bord du navire ! Si on excèpte quelques zones de chantier, ça roule au taquet, à vide ça va super bien la traversée de la Styrie ! Comme souvent je me régale à taquiner dans les virages de la descente sur Graz, admettons que je me loupe c'est quand même moins moche que de mourrir sur une bretelle de l'A86. Il fallait quand même bien que je fasse une boulette, j'ai loupé la sortie de la nouvelle autoroute qui rejoint la Hongrie, disons le tout net, j'ai poussé un hurlement primaire quand je m'en suis rendu compte, 15km de détour. Cette fichue autoroute a bien avancé depuis la dernière fois côté Autrichien, et bizarement, aucun douanier en passant la frontière qui tombe dans un état certain de decrépitude.

Autant il faisait frais en Autriche, autant ici, on a monté le four à Themostat 8. Fini les grosses moyennes, ici c'est interdit de doubler de partout, et il faut aussi combiner avec les tracteurs. Après Szombathely, à nouveau c'est l'autoute, je me trouve un parking au calme pour faire ma dernière 45 et calculer la suite en revoyant la moyenne à la baisse. Pas de sièste ce coup-ci, mais des maths encore et encore, faut pas que je me loupe. Il y a bien l'autohof Steiner un peu avant Budapest, mais ça me fait pas assez loin. On verra. Pas de bouchons, pas d'accident, juste la température qui ne fait que grimper, 33, 34, 35 et même 36 arrivé sur le ring de Budapest, là, on peut enfin doubler un peu, sauf que c'est limité à 70, je me suis calé derrière un local, c'est plus sûr. Je commençais à trembler en sortant sur la N5, fallait que l'adresse du truckstop soit sûre ! J'avais bien reperé des grands peupliers, et ils sont tournés du bon côté, ça fera bien de l'ombre. 9h53 de volant, ouf. Demain, départ tôt, sauf si je loupe le reveil.

Coup de poker ce matin, je tente le départ à 1h, il fait toujours aussi lourd, quand ça va finir par craquer ça va pas faire semblant. Un bon coup de gant, un café avant de démarrer, et c'est parti, tout le monde roupille, sauf le gardien et moi bien sûr. A peine sur le ring que je prends la première sortie direction La Roumanie. Je pensais être tout seul, mais pas du tout, pourtant les parkings tout le long sont archi blindés. En fait c'est surtout à la remontée que ça roule, passé la bifurcation de Szeged avec l'autoroute de Serbie, ça se calme un peu. J'envoie tout ce que peux ce matin, le bouchon pour entrer en zone douanière est rikiki, mais j'ai bien regardé l'heure, arrivé 3h15, sorti 4h15. Il y a 3 voies, et ma foi, il y a pas eu trop de resquilleurs, ça doit être un joyeux merdier en journée.

Les Hongrois se sont contentés de vérifier mon passeport, mais côté Roumain, c'est plus long, on pèse et la douanière est surprise par le poids, elle a même équarquillé ses yeux de biche sous LSD quand je lui ai dit que j'étais vide. Elle a reclamé les cartes grises juste pour me faire caguer, mais je savais que ça arrivait et je les avait sous la main, tiens copine.

C'est le coeur leger que je fais mes premiers kilomètres en Roumanie, j'avais fait prendre la taxe, la RO Vignette par le bureau, c'est toujours 5 minutes de gagnées. Il faisait toujours nuit noire, et ici, il est une heure de plus, on change de fuseau horaire, j'ai roulé jusqu'à 5h et des boulettes et je me suis arrêté roupiller en attendant le lever du soleil. C'est un peu con pour les photos, mais j'ai le soleil pleine poire. C'est assez peu valonné la région de Arad, et mis à part quelques grands noms de la logistique, il y a pas grande chose. De 6h à 22h, c'est interdit de doubler, mais le tout c'est de pas se faire prendre, bon je me suis pas fait prendre ! Dans les champs on voit bien quelques Paysans avec encore leur cheval et sa cariolle et pas mal de maisons en piteux état. J'ai remarqué beaucoup de tas de detritus un peu comme chez nous il y a 20 ou 30 ans.

C'est après Sibiu qu'on entre dans le vif du sujet, ça se complique niveau trafic et niveau route aussi. La vallée de l'Olt est dans son jus, rares sont les maisons paimpantes comme en Tchéquie. Il y a de bonnes zones de chantiers et à la clef de bon bouchons. Après Budesti, c'est virages sur virages, beaucoup de trafic, des pietons partout, même là ou on les attend pas, ça grouille par ici ! Les minutes tombent vite, les kilomètres un peu moins. Je m'étais fixé pour objectif un grand parking surveillé avec douche et tout, j'y suis arrivé avec 8h52, j'ai pas insisté et j'ai pas regretté, mangé pour 2 fois rien, pour demain encore 400km avec Bucarest au milieu, il va falloir casser le reveil.

On ne change pas une équipe qui gagne, comme Cendrillon, je pars à minuit sauf que Cendrillon est bien plus jolie que moi. Je vais vite attraper un café, si j'ai dormi 3h, c'est le bout du monde, le bruit est infernal ici. Dehors il y a de la viande saoule locale, ils se sont egouffrés à 5 dans une antique Dacia, un autre monde. Bien qu'il soit tard ou tôt, ici c'est 1h, ça roule toujours, mais heureusement sans bouchon. Il ne me reste que le bout le plus facile de la nationale avant de reprendre l'Autoroute, au bout c'est Bucarest. Je suis assez déconcerté par la manière dont est raccordé le ring. Il faut prendre une sortie, suivant d'un rond point puis un stop, et pour le nord, il faut carrement couper 4 voies, ça doit être sport aux heures de pointe. Le préiph sud est une longue rue industrielle defoncée. Au bout je récupère l'A2 plein est direction mon terminus ConstanÈ›a. C'est tout rectiligne et long comme un jour sans pain. Juste un moment on passe un vieux péage tout pourri, j'ai rien compris, puis un grand viaduc. Je comprend surtout que je me suis pas arrêté payer et que j'ai 24h pour regler ça. 

45 minutes de pause, et j'arrive au bout du périple à ConstanÈ›a au niveau de l'adresse indiquée, j'étais prévu ce matin 8h, il est 6h45 locale, respire. A 7h je découvre ou je dois réelement charger, mission impossible, voitures mal garées, branches, qu'à celà ne tienne, ils ont coupé les branches, fait deplacer les voitures, et la BM dont ils n'ont pas trouvé le proprio, ils l'ont tiré avec une sangle, j'avais mal pour elle. Après c'est à mon tour de manoeuvrer, j'en ai chié, sans compter les fils du téléphone trop bas... Ils sont pas loin d'une dizaine pour charger des éléments pour une cave à vin, dans la bonne humeur, ils m'ont félicité et offert un café, magique ! En 3h c'est chargé, il faut juste patienter pour les papiers, bien qu'en Europe la Roumanie a encore un régime special, il y a un code à montrer en sortie en frontière.

Pour ressortir, j'en ai bavé autant que pour rentrer, le boss m'a filé 50 euros de pourboire, oui, au fin fond de la Roumanie ! Je fais un stop à la première station, je dois regler les problèmes de pont et payer d'avance le retour, dans la station c'est noir de monde, ça grouille de partout, je suis rincé ! Un passage aux toilettes et je me magne de me rapprocher le plus possible du début des emmerdements, sur Bucarest c'est tout bouché, je m'arrête donc avec juste 8h de volant sur la nouvelle partie du ring sud, tout seul ou presque, faudrait bien que je dorme un peu à l'occasion.

Parti à 22h45 vendredi soir, avec évidement pas énorme de sommeil encore vu le bruit et la chaleur, mais je me répète. Pour le moment, le trafic Bucarestois a viré au vert, donc, c'est bon. C'est vraient comique la manière dont est relié le periph à l'autoroute, les travaux pour un raccordement direct sont en cours, ça sera pas du luxe et d'ici que je revienne au rythme ou vont les constructions de batiments industriels et logistique, ça fera commme Madrid, avec 4 rings. Les choses sérieuses commencent après PiteÈ™ti ou on laisse l'A1. La nuit ça tape dedans, il y a aucun radar, tous les bleds sont traversés au taquet, sauf là ou il y a des virages évidement.

A propos de virages, il y a une section particulièrement dangereuse, bien que fou, le roumain l'est encore plus. A mon avis, quand ça doit cogner dans le secteur, ça doit pas faire semblant. On se croirait sur la N2 espagnole, il y a bien bien longtemps, bars, restos, grillades, tout y est. Par ici, quand tu maitrises la langue tu dois pas maigrir ! Après la barrage de Râmnicu Vâlcea, la route longe la vallée de l'Olt et devient de nouveau plus facile, plus loin on reprend l'A1 ça repose. La nature étant bien faite, j'ai mes 4h15 qui clignotent à Sibiu, et le gasoil commence à crier famine. Du coup j'ai coupé 45 au café et au gasoil. Le contraste est saisissant par rapport à che nous, ils sont au moins 6 à bosser dans la station, ils en foutent pas une ramée, mais par contre, la pompe était bloquée et en suppliant contre un café, il y en a eu moins feneant qui est venu la debloquer.

La suite est bien longuette, je surveille la file sur MAP, et j'avoue j'hésite entre couper au tout nouveau autohof de TimiÈ™oara, au risque de me fader une méchante file lundi matin. Alors tant pis pour la quatorzaine, je trace. La Hongrie se profile à l'horion passé les infinies plaines d'Arad. J'arrive à la bascule côté Roumanie sans coup de frein et avec la sourire. Par contre côté Hongrois pas de miracle, ça avance pas. C'est pas trop grave, il faut que je coupe 45, et mine de rien, j'ai fait ça dans la file, magique ! On attend à chaque fois 2 à 3 minutes par camion, c'est long ! Quand c'est mon tour, le douanier me demande tous les papiers, en gros c'est marqué NO CORRUPTION sur la vitre. J'allais partir quand j'entends hurler, j'ai exactement le même contrôle, mais par la police, à la fenêtre juste après ! Il verifie si l'autre à rien oublié ? A moins que ce soit juste pour faire chier, ou les 2 ? J'ai passé 1h15 en gros, rien à dire, en face c'est le gros boxon sur des kilomètres. 60km plus loin, il y a le Family Autohof, ça fera toujours moins exploser la quatorzaine que de tirer jusqu'à Budapest ou j'étais pas sûr de toutes façons d'arriver en moins de 10h.

La parking est assez peu rempli quand j'y arrive, mais c'est pas grave du tout ! Merci Seco, merci Tophe pour vos precieux renseignements.

Tout le monde fait la grasse matinée sur le parking, sauf un débile, c'est moi !! Donc je vais tranquillement prendre le café, et il y a un bout étant donné que je me suis garé le plus loin possible pour être peinard, c'est comme quand t'habite au fin fond de l'Ardèche, le 1er Mc Do est à 2h de route. Christophe notre bon chef de quai m'avait dit que des Ardechois faisaient de la Montgolfière pas loin de la ou j'étais et effectivement j'en ai vu passer tout près. La journée passe très vite, il fait une chaleur horrible acompagnée d'un vent chaud et désagréable. Dehors c'est calme, tout le monde vaque à ses occupations de ménage, j'ai fait mes vitres, ça fera venir la pluie. Les Discordia sont en nombre ipressionant sur ce parking. 

Finalement l'Autohof ne fera pas le plein, la boutique est fermée pour de sombre raisons que seul un hongrois peut comprendre, la douche est à 5 balles les 10 minutes, ça calme. Bon, moi je suis riche, ça va encore, mais ça gagne combien un Macedonien ? Il y en a un plein parking aussi.

Une douche, un café et je me sauve. J'avais demandé un breakfast, il voulait 10€, ils rêvent un peu ici, on paye le même prix que les touristes de l'hotel voisin. Par curiosité je regarde l'état de la frontière, c'est archi rouge, je regrette pas du tout d'avoir tiré les heures samedi. Là, je peux remonter plus que cool aujourd'hui, objectif 0 infraction, il faut se preparer mentalement à une interdiction de doubler intégrale pour la journée qui s'annonce.

Les premières gouttes de pluie s'invitent à Budapest sur la ring encore bien chargé. Perso, je me méfie des premières pluies après une longue période de chaleur et de secheresse, au sol ça fait un genre de mousse bien glissante et trop peu en ont conscience. C'est soulagé que je quitte le ring pour la M7, direction Balaton, plein sud vers la Slovenie. Depuis hier on a perdu 15 degrès, et mes 4h30 m'amènent à Nagykanizsa ou il y a un Tesco avec de la place pour se garer. C'est bien la première fois que je fais mes courses dans un Tesco. J'ai trouvé ce que je cherchais à peu près, bien que j'ai tourné pas mal en rond. Tu peux même acheter des pneus au supermarché ! Surprise en sortant, il y a que des caisses automatiques, déjà en France quand j'y vais c'est avec juste un article ou deux et je pige que dallle, mais là avec un plein panier, j'étais en PLS à deux doigts de tout abandonné quand en plus la caisse a planté. Vu que je sors pas un mot d'Hongrois, grand moment de solitude. Il y a une barquette de nectarines qui a jamais voulu passer, je pense que je l'ai volé, elle est là dans mon frigo.

Quand je reviens au camion, sous la pluie, le tachy affiche 58 minutes, belle perf ! 20 minutes plus tard je suis en Slovenie, je m'arrête en frontière, il me faut la Dars Box Slovène. Avec la pluie énorme s'est ajouté des bourrasques de vent. Comme un con après avoir donné ma carte grise j'ai oublié de prendre un CMR pour le Numéro de TVA. Trempé ! C'est pas grave, je suis vite sec une fois reparti. Il y a plus un seul moustique sur le pare brise, il faut voir le bon côté des choses. Le trafic quant à lieu est toujours très soutenu entre Maribor et Lubjana qui s'averera être une épopée à contourner ce soir. Je suis pas fan des parkings d'autoroute slovene, beaucoup de vols de gasoil, mais je trouve sur map une place dans un poligono à Logatec, il y a juste 2 places et encore sous un panneau arrêt interdit, je m'arrête pas, je dors ! 8h30 de volant quand même !

Ah la la, quelle nuit ! De la fraicheur, enfin, emmitouflé au fond de la couchette, j'étais vraiment très bien. Placé comme j'étais j'ai assisté au passage de bon nombre de lourds trans de marchandises et comme c'est en rampe, on entend bien les moteurs électriques en pleine traction, bon faut aimer, on est d'accords. J'ai mis les voiles à 6h30, après avoir vérifié quand même si j'avais pris un sabot ou un pv ou un bonheur du genre, mais visiblement non. C'est très beau la Slovenie, j'aime bien, mais pour se garer en camion, c'est vraiment misereux. A moins d'avoir des cousins ours, ça sert à rien d'y aller en fait, ou alors faut transiter rapidos.

Les pluies d'hier font place à un soleil superbe, et j'arrive rapidement à la frontière Italienne. Tutti va bene. Comme ça roulait plutôt pas mal et que j'ai plutôt le temps j'avais prévu de passer la journée à 80 en mode éco++++, mais fatal error, même quand t'es pas pressé, faut toujours regarder MAP. Après Latisana je tombe dans un méga bouchon pour cause de lavori, un moment je suis resté 9 minutes sans bouger du tout, derrrière il y a une colonne qui doit remonter jusqu'à Moscou. A Padova, là, c'est un bon vieux carton qui crée un bouchon monumental, mais ce coup-ci j'en ai esquivé une grosse partie, c'est pas compliqué j'avais 4h de volant arrivé à Montebello. Café douche panini, ça occupe 45 minutes.

Reparti bille en tête, je me dis que Milan, c'est même pas la peine, donc, encore quelques bouchons d'A4, et je bifurque à Bescia direction Cremona et plus loin l'A21, là au moins, mis à part quelques petits ralentissements 3 fois rien, ça déroule. Les 30 degrés sont encore atteinds aujourd'hui, j'hésite à grimper plus haut claquer une 10h, mais passer Torino à 17h, bof bof, j'ai eu ma dose de bouchons aujourd'hui. Alors kiki bien sage, je m'arrête juste en face du péage à Vilanova d'Asti, ça fera 8h30 de volant et c'est bien aussi. Demain reveil 4h, avec en ligne de mire le bouchon au tunnel du Fréjus !

C'est pas que je sois specialement pressé, mais dans la vie vaut mieux toujours prevoir le pire, et puis j'ai déjà 12h de coupure quand je pars à 4h ce matin. Hier j'ai pas voulu aller plus loin pour pas me taper encore des bouchons, ce matin forcement, Torino passe à fond. Je m'attendais quand même à trouver un peu plus d'animation en montant la rampe du Fréjus, mais en fait pas du tout, ça roule du tonnerre, tout le monde roupille. J'ai pas tout compris, j'ai même pas attendu au péage à la plateforme du tunnel, je vais pas me plaindre d'avoir du bol quand même !!! Il y a quand même un type au loin qui doit être en panique, un Torrello, deux camions devant, on l'a attrapé au milieu du tunnel à 50, je crois que la dernière fois que j'ai descendu aussi lentement jusqu'à Modane je devais avoir un Volvo F10 au début des années 90.

Après c'est cool cool, je passe Chambéry les doigts dans le pif. Je m'arrête donc à Mouxy juste après Aix les Bains, pour justement prendre mon bain et du café. J'ai bien pris mon temps. Mais même en ayant l'impression d'avoir trainé, je suis resté arrêté juste une heure. Pour rejoindre les transports Vuillat à Bellegarde, je coupe à travers par Silingy, une eternité que j'avais pas pris cette bretelle, il y a quelques bouts qui ont été aménagés. Par contre j'ai été surpris à Bellegarde, c'es marqué interdit pour Gex aux plus de 6t ? Faut faire le grand tour par Valleiry ?? 

Comme je m'y attendais, je sais pas pourquoi, mais y a eu des papiers mal remplis pour les douanes, donc, vu la petitesse du parking ici, je vais me tanquer vers che XPO, il pleut, il fait bien tristouille, mais c'est pas grave. A midi, toujours rien, du coup faudra attendre 14h. Je commençais un peu à stresser, et finalement à 15h, coup de fil de la nana des douanes, j'ai pu aller chercher mon precieux document. Je file direct à Bardo, forcement à 16h, ça fait pas trop la queue, c'est même agréable. En plus coup de bol, je peux même squatter la meilleure place du parking P3. A 17h j'ai ma douane, j'avais bien reperé un lieu de squat pas très loin du client, mais je prends pas le risque, je reste ici vu que j'ai une bonne place. Bonne nuit les petits !

Ah la la les petits enfants ! J'ai dormi comme rarement. Un peu de fraicheur, beaucoup de mal, j'ai même eu la flemme de sortir du plumard ce matin. Autour de moi, c'est pas l'animation qui manque, ni les camions mal garés. Les collègues courent dans tous les sens pour faire leurs douanes, moi c'est fait, j'attends juste le feu vert pour aller vider à Genève. J'ai donc largement le temps d'aller prendre le café chez Béa. Sauf que y a plus de Béa, mais un nouveau gars, bien sympa, qui a repris l'affaire depuis 3 jours, Béa a jeté l'éponge, un peu marre d'être plantée là depuis 17 ans, et on peut la comprendre.

Il est 9h15 quand j'ai le feu vert pourdécoller, ça m'arrange bien car maintenant les bouchons sont finis ou presque. Le pire c'est que je connais presque le chemin, puisqu'il y a pas si longtemps, j'ai livré des arbres un peu dans le même secteur. Bon, là c'est plus dans le centre ville, mais c'est facile quand même. L'affreteur s'inquiétait pour l'accès car il y a une ligne blanche à franchir, no stress mon gars, une ligne blanche c'est jamais que de la peinture, pas un mur. Je rentre donc au pied des immeubles et on se met en place pour vider. Pile contre un SUV Lamborghini, j'ai stressé tout le long du déchargement, j'ai regardé vite fait, 215000 euros le SUV.

Le déchargement est bien long, on est que 4, et il faut mettre à peu près en ordre dans le magasin, heureusement les monteurs Roumains que j'avais vu à Constanta sont là, et comme ils sont vaillants, ils n'ont pas fait la pause à midi, moi non plus bien sûr. A 15h, c'est vidé, j'ai plus qu'à plier bagages, une ramasse m'attend en direction de Thonon, à ce qu'il parait je peux sortir par la douane de Gaillard, je tente le coup, ça fait gagner bien 30 minutes je pense par rapport à Bardo. Heureusement parce que c'est tout en travaux sur le secteur de Bons, ça avance pas, mais j'arrive juste à charger avant la fermeture. Ensuite j'avais encore une méga palette vers La Roche/Foron, là ils ont pas trouvé de solution pour m'attendre, et à Chambéry non plus. Je me dis, c'est sûr je suis revenu en France, et ça m'arrange un peu, je peux prendre le temps de me prélasser 15 minutes sous la douche à Groisy, deserte vu que le Mont Blanc est fermé. A 18h30 je suis à Chambery, il y a plus personne évidement, hasta la manana 8h, ok, ciao bambino.

Je deteste le vendredi 13, alors je reste sur mes gardes. Un peu avant 8h, les premiers employés arrivent, je suis garé en paquet de merde devant leur magasin, ça les inquiète pas plus que ça. J'avais appelé hier soir pour charger, mais c'était trop tard. 21 pneus PL d'occasion me tendent les bras, ils sont même pas sur palettes. J'attaque donc par un peu de manutention. Le jeune cariste scrole sur son téléphone pendant que je m'échine à les empiller, ils sont plein d'eau à l'interieur. Jusqu'à ce que ça m'énerve et qu'il finisse par descendre de son fen pour m'aider. 30 minutes pour charger, machine à café en panne, je me sauve de Chambéry.

Je complète aux Echelles, chez Guy Casset. C'est cool, j'aime bien monter la haut, c'est joli, et tellement à l'écart des gros axes. On traverse le plus vieux tunnel routier de France, c'est pas du Vinci, mais du Napoléon, c'est jamais en panne. Là, 3 lots pour la Catalogne me tendent les bras, du coup, je sors mes palettes de pneus, ça ferait trop de poids à l'arrière. La semi est bien pleine à la fin, les gens sont bien cool ici, la machine à café fonctionne, il y a également de bon sanitaires pour les truckers. Retour à Jarcieu, et d'ici je sais jamais par ou trop passer vu que tout est interdit, j'ai coupé par Coublevie, dans une autre vie je chargeais des noix la bas. Il est déjà midi quand j'arrive au dépôt. Je trie vite fait mes palettes, un mimi à tout le monde et je me sauve.

Le temps de faire le gasoil est tout, il est déjà 14h quand j'arrive sous de grosses draches à St Etienne. C'est Sophie qui s'occupe de mon cas, la semi est bien blidée quand je repars 2 plus tard. J'ai remis ma casquette de lignard de la catalogne, départ dimanche 20h30 21h, et je me rentre prudement, le vendredi soir ça fait un peu n'importe quoi. A 18h30 je peux garer mon vélo, c'est plié, samedi dimanche on fait la nounou !

C'est le retour aux sources ce soir après un samedi dimanche bien chargé. Une fin de semaine nounou, et un peu de calme avant de partir ne fait pas de mal, je pense avoir eu une bonne idée de caler une petite sieste. A 20h je me sauve, il y a un vent de fou, il va bien me pousser vers le sud. Le nuit tombe rapidement, c'est bien la fin de l'été, mais sur l'A7 on se croirait encore fin juillet, c'est archi blindé, des bouchons de fou à la remontée, c'est l'effet baisse des prix des carburants qui fait ça ? Ou c'est moi qui comprend rien. Le trafic reste chargé fort tard dans la soirée, c'est guère qu'une fois passé Montpellier que je peux respirer un peu. Mine de rien, avec ce foutu vent, je suis crevé passé Perpignan, je peux casser la gueule à une salade.

Depuis le temps que j'étais pas venu en Espagne, j'avaispeur de ne pas retrouver le chemin, mais finalement ça a été. On sent encore bien l'odeur du brûlé à la Jonquera, ça finira bien par être desertique un jour par ici aussi au rythme ou vont les choses... Les kilomètres sont bien longs pour finir, la sieste d'hier après-midi est loin !!! Heureusement les lumières de Barcelone me reveillent un peu, j'arrive sur le parking à Castelbisbal à 3h15, étrangement vide, un suppo et au lit !

Bien tranquille aujourd'hui au groupage, il fait pas une chaleur extrème, pas de vent, on est bien. Pour un peu ça sentirait presque les vacances ! Mais voilà, à 14h15, j'ai 11h de coupure et il se trouve que mon affreteur m'a averti par un "j'éspère que t'as la forme" A priori j'ai quand même plutôt la forme pour un papy. J'attaque donc par une ramasse au Mercabarna, il y a 2 destinataires au marché de Corbas. Je complète comme d'habitude chez Ronda ou je retrouve Erwan qui lui ne prend que du marché de Corbas.

3 semaines sans venir ici, mais c'est toujours dans la bonne humeur, les blagues, et les cafés. J'ai foncé à la douche aussi. Il est un peu moins de 17h quand on décolle en même temps, Il me reste 2 places et c'est normal. Par je ne sais quel miracle, aucun bouchon ni pour sortir du marché, ni pour contourner Barcelone, 45 minutes pour arriver à La Roca, ça va, on est dans les clous. Il y a même pas tellement de camions, ça doit être calme niveau économie. Passé mon petit quart d'heure de coupure à Girona, je retrouve de bonnes bourrasques de vent après Figueras, à Perpignan les bombardiers d'eau sont en action, ça brûle vers Rivesaltes. Vent de con, secheresse, le cocktail idéal. Ma tournée étant un peu complicado, il faut que je tire au maximum mes 4h30, je vais être trop juste pour Ambrussum, donc, j'ai pris la vieille A9, il y a pas mal de grands refuges ça ira bien pour 30 minutes.

Plus je monte, plus ça souffle fort et c'est presque insupportable arrivé sur Malataverne. Je commence vraiment à travailler en sortant à Chanas, je dois prendre 2 palettes de tomates à St Rambert. Déjà l'aller retour fait bien perdre 30 minutes, mais arrivé sur place, il y a le tracteur en plein milieu, les palettes sont pas prêtes, ça pue. Je perds ma vie en cherchant le numéro du producteur que je reveille en pleine nuit, il était pas au courant, mais il debarque pour virer son tracteur et finir les palettes, le pauvre. Une bonne demi heure de perdue, j'arrive à Pusignan à 2h20, sauf que là, il y a encore des camions au milieu de la cour, déjà que c'est pas large. Le chauffeur arrive pile au bon moment, je repars compteurs à 0, il est déjà 3h. Il me faut filer à St Priest, poser une palette et en reprendre une. Là, c'est le gardien qui dort, et qui ouvre pas le portail, 2x5min de perdues, ça commence à monter la température du chauffeur. Au marché à orbas, ça s'active serieusement, j'ai 4 clients à poser, c'est pas compliqué, ça a merdé aux 4. Il y a pas mal de travaux, des quais en moins, des receptionnaires pas pressés, rien à faire ! Je termine chaud bouillant à 5h40, l'amplitude a pris cher, comment faire mieux !?

On se retrouve à midi avec Erwan histoire de dejeuner tranquille au troquet du coin. Il va charger pour Rivesaltes, mais moi je suppose que vais pas aller bien loin vu que ma remorque doit passer aux mines. Finalement je reçois la suite à 14h, un banal XPO42 pour XPO13, ma coupure finit à 14h45, et c'est pas la peine d'y aller avant 17h. Vu qu'hier j'avais un peu cramé l'amplitude, ça sera pas grave de prolonger la coupure.

A 15h45, 10h de repos, je me décide à décoller, juste avant les bouchons du soir à Givors. Pile poil, c'est juste chaud, mais c'est encore nickel, même la traversée de St Etienne, parfaite ! Je fais le crochet à la Total d'Andreieux histoire de me taper la meilleure douche de Rhône Alpes, et de loin ! A quelques quai de moi, il y a Domi Peli International qui lui charge pour le 54. Café, souvenirs du temps des tranchées, on se tire quasi en même temps un peu après 19h. Je repasse St Etienne au calme et me magne d'arriver à Chasse avant les fermetures de l'A47 à 20h30. Cassage de graine rapidos à Chasse justement.

C'est bien calme à la descente, et j'attrape même de la pluie après Orange. Passé Avignon, je vois d'étranges lueurs dans le ciel, en pleine période d'activité boréale, je me suis mis à fantasmer, mais il y a bien trop de nuages. Finalement, il s'avère que c'est juste la raffinerie de la Mède qui fait tourner la torche à plein régime. La pollution au taquet. A minuit je suis à quai à XPO, plutôt surpris du fait que je sois tout seul. C'est pas pour autant que ça va vite à vider, mais je peux rien dire, normalement c'est 2 ou 3h l'horaire de déchargement. Reste plus qu'à me rapprocher du rechargement pour demain à Chateauneuf du Rhône. A 3h et des boulettes je me gare au calme dans la zone industrielle de Malataverne, c'est parfait !

C'est cool de dormir ici quand il y pas un cretin mental qui s'amuse à klaxonner quand il passe vers la centrale à béton de ses copains. S'il repassait j'avais prévu de lui jeter des pierres, et de lui demander son adresse perso pour que je vienne à 2 du matin klaxonner comme un con sous sa fenêtre, juste pour voir. Mais il est pas repassé, trou du cul. J'ai une ramasse à faire pas loin, mais entre midi et deux, ils veulent pas charger, on se file rencard pour 13h30.

C'est un Manuscopique plutôt balaise qui fait son poids, et avec la godet de 2m30, il faut viser juste pour rentrer, moi je suis bien trop nul pour piloter ça. Donc, le gars monte tranquillement, un pro. Machine au tablier, bien calée, et là c'est le drame, comment sortir de la machine la porte ne s'ouvrant pas suffisament. On allait tout annuler quant est arrivé le chauffeur de Labrosse avec une idée de génie, il y a une issue de secours. Le pauvre a dû se contortionner dans tous les sens, mais il est sorti en un seul morceau. De là, retour dare dare à Jarcieu, je dois charger pour du 81 et du 17. J'allais arriver à Valence quand j'ai eu deux lots à prendre au vol chez Gondrand, et c'est cool, comme ça je peux voir ma Corinne préférée.

A Jarcieu c'est Tim qui va se contortionner pour piloter la machine, vas y amigo, fais toi plaisir. Finalement je vais ni dans le 81, ni dans le 17, ni à Barcelone, mais juste en Maurienne pour demain. C'est pas grave, il faut que je laisse ma bien aimée remorque pour les mines, en échange je prends la Vivaplantes, le plus vieux frigo de la maison, il est nickel pour selon qu'il a fêté ses 16 ans la semaine passée. Le temps de prendre le bain et tout, il est déjà 18h30 quand je me sauve, l'avantage c'est que ça va bien passer à Grenoble. A 21h je me gare le long de la N6 à Epierre, fin d'une journée à mi temps, grosse nuit en vue, ça fait du bien aussi des fois.

9h pile de coupure plus tard et j'attaque la journée, il est 8h, il fait bien frisquet ce matin, heureusement j'ai ma petite laine. A peine parti je vois passer plein fer les pompiers, et je trouve rapidement étrange que personne ne vienne dans l'autre sens. J'ai fait à peine 3 ou 4km et puis me voilà bloqué derrière une longue ligne de voitures, caramba, la journée commence bien. Au bout de quelques minutes, ça redemarre doucement, 2 voitures se sont fait un face à face, un des blessé est sur un brancard et à l'air de plaisanter avec les pompiers, tout va bien.

J'attaque à la Chambre, bonne vieille usine chimique ou il ne vaut mieux pas être pressé, 1 palette, 45 minutes. Mais ils sont tellement gentils ici que tu peux rien dire. La suite est un peu plus haut dans la vallée à St Jean dans la grosse et inquiétante usine Pechiney qu'on voit depuis l'autoroute, c'est bien la première fois que j'y vais. 4 cuves d'acide, ça a été plus rapide que j'aurai pensé finalement. Aussitôt vide, je me sauve direction Lyon, c'est ma semaine groupage, je recharge à Andrezieux. L'A46 est fermée après Communay, je pensais être dans les bouchons sur le BUS, mais en fait non, tout le monde se jette sur le bouchon. Tant mieux. Une douche à l'arrache aux coquelicots et je me jette quai 57 au groupage.

C'est bien la première fois que je charge la navette Fontaine, le 90 je croyais qu'il y avait rien à y livrer, mais en fait oui. J'ai appelé un copain livreur de piscines qui m'a dit, y a de la place au large pour dormir là bas, c'est l'ancien aéroport international de Belfort. Ils voulaient pas faire de concurence à Bâle. D'ici, c'est sûr ça passe pas en 4h30, j'ai hésité un moment à passer par Tarare et puis finalement j'ai pris par Roanne, Digoin, c'est tellement joli. Il fallait arriver avant 21h à Fontaine, et j'ai débarqué à 20h45, mais le portail est bien fermé, tant pis pour eux et pour moi aussi, prévu entre 5 et 6 demain, bah ça sera 5h45.

A 5h45 je pose les papiers sur le comptoir de XPO Fontaine dans l'indifference générale, on me donne un quai entre le 43 et le 48, CMR signé, bonne journée. En bas c'est un peu le chauffeur du tracteur de parc qui gère les quais, il libère une remorque vide et à peine à quai un cariste s'occupe de mon chargement. J'attrape un café dans une salle sinistre ou ça sent la vieille urine venue direct de la porte d'en face, j'ai envie de mourrir. C'est pas idiot comme concept, t'as pas envie de squatter la salle de pause. En 30 minutes, c'est vide, je me sauve.

Retour sur l'A36 qui est déjà bien animée. J'ai une ramasse de 4 palettes ADR à Chalon sur Saone, à vide ça va bien l'A36, ça pédale. C'est joli au petit matin ces petites napounette de brouillard, quelques biches égarées aussi, pourvu qu'elles n'aient pas l'idée de traverser. Pour la première fois je prends la nouvelle sortie Chalon Nord, on arrive plus vite sur le parking à Sobotram, qui est archi vide quand j'arrive : Le bonheur. Le bonheur sera de courte durée puisque je ne peux pas charger. L'excuse, c'est que j'ai pas RDV, que la commande est pas prête, que je dois contacter le pape, blablabla, bref je comprends qu'en fait le produit est pas conforme, mais bien sûr nous on est pas avertis, on a que ça à foutre. Un CMR à 0 je me sauve vite.

J'y perds pas au change, je vais à l'ESAT de Viriat prendre un complet pour Vilanova i la Geltru. En speedant j'arrive un peu avant 11h, la commande est prête, le cariste très gentil, comme dans tous les ESAT. Faut juste pas être pressé. On termine juste un peu après-midi, je rentre tranquilou à Jarcieu. Nathalie se jette sur moi, mais juste pour faire mon contrôle ADR complet, bon ça va, c'est le merdier dans mon lot, mais j'avais juste mon casque périmé. Oui ça se périme un casque. J'étais en train de faire mon gasoil quand Nathan est revenu avec ma remorque, je ne resiste pas, on transvase rapidos. Rentrage à la maison dans le trafic du vendredi soir, je pose les valises à 18h30, bien content, ma petite fille fête son 1er anniversaire aujourd'hui et elle marche !

A peine rentré du goûter d'anniversaires, il faut y retourner. 33 ans le fiston, 1 an la pitchoune, le temps passe à une vitesse qui dépasse celui de la lumière. La lumière pourtant a bien baissé ce soir, il fait nuit en plein jour et quand je décolle à 19h, le ciel nous tombe sur la tête. Vu le trafic toujours soutenu sur l'A7, conjugué à ces gros orages c'est vite la débandade. Plusieurs paires d'yeux sont alors nécéssaires. C'est vite chiant, heureusement, ça dure pas toute la nuit, mais jusqu'à Montpellier, le pire étant entre Nimes et Lunel, là c'était vraiment la big tempête. Mine de rien, j'ai pardu un peu de temps, mais rien de méchant, j'ai 4h20 arrivé au Catalan Village pour couper 45 et faire une micro sieste.

Trop la flemme d'aller chercher un mauvais café, je me sauve. Passé la frontière on est un peu plus tranquille encore, mardi c'est férié suelement à Barcelone, je comprendrais jamais rien à ce pays, je suppose que ça doit quand même être le boxon, vu qu'il y a des interdictions poids lourds affichées. Je passe entre les gouttes, tant mieux. Il est 2h quand je contourne Barcelone justement, finger in the nose. Après c'est le brouillard qui prend la suite, jusqu'à Villafranca Dèl Penedes. A 3h j'arrive à Vilanova i la geltru, il y a que l'entrée principale du poligono qui est ouverte, je le deteste tellement il y a du devers, mais heureusement je suis pas chargé lourd. Je me gare pile dans la cour de parcel on time, c'est d'un calme absolu et c'est excellent pour dormir. Malheureusement, il fait lourd et moite, et ça c'est moins bon.

Il a fait bien lourd une bonne partie de la fin de nuit, et par chance mon camion est équipé de climatisation, du coup, je l'ai appréciée. Je craignais qu'on vienne taper à la porte durant les meilleures heures de sommeil, et finalement non. Comme j'avais RDV à 11h30 et qu'il y avait des camions dans tous les sens, je suis allé voir la petite blonde qui m'a dit que ça l'arrangeait bien, on s'est mis d'accord pour 14h, après la pause. Vu que je suis arrivé à 3h, ça fera une jolie 11h de coupure, dès le lundi, c'est magnifique.

Comme prévu, à 14h, ça vide tranquillement, en même temps le programme tombe sur mon téléphone, ce soir fastoche, St Priest-Corbas. Plus je m'approchais de Barcelone et plus le ciel devenait menaçant, il se met à tomber des seaux d'eau, l'autoroute devient vite boquée, le moindre creux une piscine. Arrivé au marché ça se calme à peine. Ludo le breton est déjà en place, moi je fonce à la douche. Demain c'est férié à Barcelone et étrangement ça roule nickel quand je repars thermostat sur +6. Le soleil tape fort, on est passé du coca light. J'étais tranquille j'étais peinard jusqu'à ce qu'Aurélien me demande de trouver une solution pour soulager Ludo de son St Priest, car il s'est retrouvé aussi avec du Grenoble et que niveau timing ça va pas le faire du tout.

Après avoir branché mon cerveau, je me dis que le poligono d'Hostalric serait parfait, rues larges, personne et au jour ça sera aussi bien. Du temps qu'il arrive, je fais un peu de place, histoire qu'il perde le moins de temps possible. On a échappé de peu à un gros orage qui est passé pas loin, tant mieux. Lundi passé c'est moi qui était tendu comme un string. Coupure tranquille 30 minutes juste avant Fabrègues, j'avais les crocs. Il est 2h quand j'attaque au premier à St Priest, ça va vite dans la mesure ou je traine pas, et ce que je craignais c'est arrivé au marché à Corbas, j'avais un gros lot à poser, et quand j'arrive le sas est bien plein. En faisant un peu de place j'arrive à tout poser, frayeur quand même avec une palette d'aubergines qui a voulu rejoindre le sol plus vite que prévu et au dernier moment, elle s'est ravisée. Encore une dernière livraison dans le batiment en face, à 3h45, c'est tout plié, il fait frais avec un peu de vent, et kiki c'est qui va bien dormir ??

J'ouvre un oeil à 10h, j'aurai bien trainé un peu plus au padock, mais à quoi bon ? Il y a du café pas loin, autant aller se faire plaisir. Un petit dej au calme, y a quoi de mieux dans la vie ? Un Primever est en panne à quai, ça met de l'animation, boite bloquée, comme ça, sans prevenir, ça fait peur. Dès que la coupure est bonne à 13h, je me sauve, il fait pire que moche ce matin. J'ai 2 cuves d'arômes à perendre à Bougé, c'est une urgence à ce que j'ai compris, urgence, urgence pour Saintes, déjà il a fallu les trouver dans l'usine les cuves, ça a pris une demi heure.

Retour à Jarcieu Logistica, je complète avec des fûts pour Le Mans que je mets devant évidement, je suis pas complètement sénile encore, et les 2 cuves à l'arrière. Frigo et ADR, j'ai le package complet, Saintes c'est pas trop la route pour aller au Mans, mais si je le fais, c'est surement pas pour rien, j'ai été au bord de la mer noire à vide, il y a pas longtemps, plus rien ne m'étonne. Je complète le gasoil quand même et abandonne l'idée de laver, déjà la piste est occupée et les prévisons météo ne sont pas extraordinaires. En partant je savais que j'allais débarquer en pleine heure de rush à Givors, mais ça passe pas si mal, même à St Etienne ou pourtant il pleut pas mal. Mais le stephanois, c'est pas un Barcelonais ou un Lyonnais, 3 gouttes de pluie ça l'empêche pas de reflechir. Passé Veauche, c'est peinard, et après Balbigny, c'est encore mieux, il y a plus personne.

Mine de rien, j'ai dû reflechir pour arriver au plus vite à Saintes, parce que c'est pas un truc que je fais tous les jours. Et reflechir, j'ai pas l'habitude, déjà aux legslatives j'avais pas mal reflechi et quand je vois le resultat, je me dis que j'ai mal reflechi, il y a même le maire de Valence, un mini wauquier, qui est devenu ministre de la milice municipale. J'opte pour l'A89, une fois sur le plateau, c'est presque l'hiver, de la flotte du brouillard, mais personne ou presque, à 20h t'as l'impression que c'est 2 du matin. Y a pas beaucoup de parkings, je me retrouve au péage à Eglettons pour couper mes 45 minutes. La grosse moyenne horaire s'arrête à Limoges que je transite par le sud, la nuit ça passe bien mieux que la journée. Pas besoin de panneau pour t'indiquer quand tu arrives en Charentes, c'est marqué en gros, interdit de doubler aux 3t5 tous les 500m. Cette nuit j'ai rattrapé personne, j'ai pas pu faire le loubard, je suis dégouté.

Après Angoulème, c'est un peu moins tendu, pour rejoindre Cognac c'est plus un axe de transit, il y a même quelques petites plaçounettes pour se garer. La déviation de Cognac est fermée, du coup faut passer en ville, c'est très joli by night, mais pas un bar d'ouvert c'est dommage, il parait qu'ils font une boisson aussi connue que le coca cola. Enfin, je finis par debarquer à Saintes, dans le petit poligono industrial de Fontcouverte. Il y a de la place au large pour se garer, même le frigo ne derangera personne, tant mieux, il est 1h15 bonne nuit les petits.

Après une magnifique nuit au calme, je suis pas affolé plus que ça ce matin. La coupure termine, quand un camion arrive, pas la peine de démarrer, il y a q'un seul quai. C'est toujours comme ça, t'es tranquille dehors, tu ouvres ton sandwich, et t'as tous les insectes de la terre qui débarquent. Le principal, à la fin c'est que ce soit livré, mission acomplie. Je retourne me garer en attendant que les rois du fret à Jarcieu finissent par sortir un lot. Qui de Nono ou Frankygoestohollywood sera le plus rapide !? Qui sera le Lucky Luke de la bourse de fret !?

C'est finalement Nono, le Jeanne Calmant des BRF, qui me trouve un lot pas exotique du tout, à prendre à Schenker à Saintes pour Jardiland Tours. Bien sûr j'arrive pour midi et c'est trop tard. Mais c'est pas grave, ils ont des sanitaires vraiment nickel, c'est rare ! Très gentils en plus, qu'es ce que ça va devenir quand ça sera DSV ? Je vais me mettre en place ensuite dans un autre dépôt à 500m, et la pluie qui tombait de temps en temps se met à tomber non stop.

A 14h, je suis chargé, 230km pour livrer deain matin à Tours, vais-je y arriver ? Comment un presentateur des Reines de la Route presenterait il la chose ? Bien qu'il y ait l'autoroute tout proche, Phil26 et sa cargaison de produits très dangereux, doit quand même prendre tous les risques en restant sur la nationale. Pluie, vent latéral, à chaque véhicule qu'il croise, il joue entre la vie et la mort. La route est barrée à St Jean d'Angely, il doit prendre alors une déviation à travers la ville avec sa bombe roulante. Puis il traverse des villages hostiles des Deux Sèvres, la route est parfois défoncée et gorgée d'eau. La pression est à son comble jusqu'à Poitiers ou enfin, il prend l'A10. A10 détrempée et surchargée de camions ou tous les coups sont permis. A 18h30 terrassé par la fatigue et le stress il arrive à Jardiland, ou une grosse palette de terreau est posée contre le portail. Par conscience professionnelle, il sonne, mais vu la météo, il y a personne dehors. Détrempé, il va se garer juste à côté dans un coin d'allée abandonné, l'insécurité est totale. Mais par chance, il est trop vieux et laid pour risquer de se faire violer.

La pluie qui s'était vaguement calmée dans la nuit, reprend ce matin, il fait encore nuit alors qu'il devrait faire jour à 8h. Par politesse je suis allé porter les papiers au cariste de Jardiland, le temps que je reveinne au camion, 2 sont entrés direct. J'ai rien dit, j'ai le temps. C'est ça la loi du transport, y a personne et dès que t'as le dos tourné, pouf ! A 9h, c'est réglé, je file direction Le Mans. Bien que ce soit vaguement pas trop autorisé aux camions, j'ai gardé la nationale parce que j'ai le droit aussi de faire du tourisme. 

Cette année on m'avait prévenu, ils ont mis les bouchées doubles au Mans pour rentrer au circuit. Déjà faut taper 1km à pieds pour avoir le badge du camion, mais pas de badge pour le livreur, c'est pas là, c'est à l'entrée, c'est surtout n'importe quoi ici. Le temps qu'on perd pour rentrer, c'est hallucinant. Le pire c'est que tout est milimétré, et qu'il y a pas de place pour moi de prévu. Heureusement j'ai des relations, et que surtout je m'entends bien avec Xavier et Fabien Calvet son boss, je me gare à côté, juste le temps de distribuer. A peine j'ai commencé, que la pluie finette se transforme en drache d'enfer, non stop. A tel point que par moment, j'étais le seul idiot dehors, quant à ceux qui installent les tentes et autres barnums, ils sont pas à la fête non plus. Au bout de 3h, ça se calme, il ne me reste plus que deux livraisons, normal. Là dessus une bonne douche, des fringues neuves, le soleil reveient et je peux faire signer les papiers.

Pour demain, j'ai une ramasse à Chateau Renault, bon d'ici et vu l'heure ça sert à rien que je cours sur l'autoroute, je reviens par Vendôme, j'ai grave le temps. Il y a un vent de débile maintenant, je me demande si l'automne est pas parmis nous. Il est 19h quand j'arrive à Chateau Renault, ça vient juste de fermer, mais on peut rester dormir sur place, c'est juste incroyable en 2024. Encore, mieux, il y a même douche et sanitaires qui restent ouverts, là, c'est de la science fiction ! La suite demain 5h, je suis explosé ce soir avec moins de 200km, oui, c'est possible.

Hier, une nana de la logistique m'avait dit que les chargements commençaient à 5h. Et effectivement, dès 5h les quais sont éclairés, je vais voir des fois que la commande soit prête. A 5h30 j'ai le feu vert, et je pense avoir bien fait de pas avoir trainé au plumard parce que les camions arrivent non stop ou presque. A 6h15 c'est chargé, 24 palettes pour un client foireux d'accès à Valence. Apparement c'est des couchages de qualité moins que moyenne. Pendant que ça chargeait, un ancien garé à côté m'a offert un café, c'est bien d'avoir une Nespresso dans le camion, trop gentil le gars.

J'ai encore une ramasse à Tours, enfin au nord aux établissements Calberson, un petit transporteur. Donc j'y vais tranquille par la N10 qui est interdite sur cette portion, mais c'est ça qui est cool, il y a personne. Pas de chance, l'affretement c'est à 8h, je suis quitte pour attendre un peu. Le quai est plutôt vide d'après l'affreteur, et c'est autant inédit qu'inquiétant pour le très sympathique responsable.  Il me reste encore 2m, mais je rentre comme ça. Chargé pas lourd, je me dis que je je devrais tout couper à travers, d'autant qu'elle va bien cette route, on perd peut être 15 minutes, guère plus, à condition bien sûr de rouler pas lourd. Tout le long, c'est de la pluie, du vent de fou, et heureusement peu de trafic.

Il a fallu quand même que je m'arrête faire un petit contrôle en passant à Thermo-king, RAS, ça a pris 30 minutes et je retrouve l'A7 pleine comme un vendredi soir. Passage à Jarcieu, ou il y a quand même quelques palettes à quai, je vide tout et recharge pour lundi, du moins pour vider à partir de mardi car mon camion va au docteur pour la grosse vidange, courroies et tout. L'heure tourne vite, d'autant que le transpal longues fourches est à 0, c'est con que ça arrive un vendredi. Un coup de gasoil, un coup de lavage vite fait, je rentre à 20h30 à la maison, l'amplitude commençait à transpirer ! Bon repos à tous, même aux débiles !

Merci à la mega vidange des 360000km, j'avais quartier libre ce matin, merci aussi la météo parce que j'ai avancé pas mal au jardin, on dirait pas mais les mauvais jours vont pas tarder, on peut tailler. Comme il restait un peu de place, Maryan m'envoie du Palamos à prendre à Valence, la camion est prêt à 14h impeccable.

Je saute dans la Zoé, et c'est bien la première fois que je roule dans un bagnole éléctrique. C'est aussi drôle que déroutant. Pas de vibrations, et des accélarations foudroyantes, t'as l'impression de piloter une soucoupe roulante. Peut être pour preserver la batterie, celle-ci est bridée à 100kmh. Mon camion est bien prêt, des belles courroies toutes neuves, une jolie huile faut que ça tienne presque un an, 120.000km, pour moi, c'est trop long.

J'attaque donc juste en face dans la zone de la Motte, mais le cariste est dépassé par les évènements. Il y a déjà un camion en cours de chargement, il est en panique, jamais vu un type aussi stressé. Je vais attendre au camion, de peur qu'il nous claque dans les doigts. A 17h c'est réglé, j'ai très très beaucoup le temps, alors je garde la nationale jusqu'à Remoulins, ça roule peinard ce soir. Obligé quand même de recouper 30 à Ledenon au calme. En roulant tranquille j'arrive un peu après 22h au village catalan, la meilleure place est libre, elle est pour moi