Carnet de bord de Juillet 2021 | Partager sur Facebook |
J'ai la douche king size ce matin, la journée commence bien. Elle commence trop tôt mais il faut impérativement sortir d'ici à 7h, à un quart d'heure près tout est à l'arrêt. J'ai jamais compris comment font les autochtones pour supporter ça. Je suis à 7h et demi à Pérols, mais pas dans ma rue. Je me trouve bloqué dans une rue de merde, sur Maps ça me semblait facile mais dans un virage à l'équerre il y a une 407 ventouse, elle doit être là depuis un moment au vu des feuilles et du goudron décoloré autour. Il est tôt, peu de circulation, je ressors à contre-main et je fais le tour du pâté de maisons. Quand j'arrive le client est en train de démonter le grillage, il est content que je vienne tôt, s'il est content moi aussi. Je dépose sa baignoire, y compris la couverture Solaé. J'avoue qu'elle ne m'a pas fait chier du tout, je l'ai posée sur son escalier, elle n'a pas bougé, tip top.
Après c'est un peu plus compliqué, il me faut monter dans Sète. J'ai repéré l'itinéraire, c'est chaud mais ça passe, normalement, j'ai fait une piscine dans la même rue il y a quelque temps.
Ce matin il fait bien moche, il y a « du marin » il fait chaud et humide, ultra désagréable. On essuie même une putain d'averse, j'attends un peu que ça se calme, pas envie de me faire saucer la tronche. A Sète il ne faut pas s'occuper des interdictions PL sinon tu fais rien. Le GPS Scania pète une durite avec la succession de ponts en ferraille, normalement interdits aux 19t d'après lui. En fait il n'y a pas de panneaux, ou pas sur tous. En faisant tout un détour je me retrouve en haut sur un boulevard, large jusqu'à ma rue, je trouve à garer assez facilement. Pendant que je descends le chariot une ambulance de pompiers arrive pour ramasser un pépé tombé sur le trottoir. Le chef de l'équipage, je crois qu'ils disent chef d'agrès dans leur jargon, vient me voir, il n'a pas de stylo. La misère est partout. Je lui offre un stylo publicitaire « La Pataterie », c'était ma bonne action du jour. Je descends ma rue, je trouve la maison mais il n'y a personne. Le voisin en face bricole sur un 800 Tiger un peu ancien, il me dit que mon gars est parti il y a peu. Il l'appelle... Je peux livrer chez le voisin. Oui mais il y a un contre-remboursement ! Pas de problème, le voisin me fait un chèque de 1500 balles. Là je comprends qu'ils s'entendent bien. La piscine n'est pas bien grande, on est en ville les jardins sont minuscules. Le salon de jardin est posé sur une plate-forme en bois, cette plate-forme coulisse sur des rails et la piscine est dessous, magnifique et ingénieux. Bon j'ai livré j'ai un chèque mais je dois repartir. Je balance le cul de la semi dans une ruelle, en pleine circulation, un chauffeur de bus plus futé que les autres me laisse faire mon truc. Merci la station !
Après c'est plus sympa la route longe la mer jusqu'à Marseillan, je mange un bout un peu après.
A 13h je suis à Pomérols, livraison fastoche, garé sur un terrain vague à 100m de la baraque. Ensuite je vais à Vias, pas loin, chez un couple de jeunes retraités. Très jeune même le client me raconte qu'il était à la RATP, retraite à 50 ans tout rond. Ils viennent d'arriver dans le coin, ils font une piscine pour améliorer le quotidien. Très sympas ces gens, on boit le café, tout bien.
Pour aujourd'hui il ne me reste plus qu'une rénovation à Béziers, en ville. Ce n'est pas loin, j'y suis vite. Sauf que je suis en avance il n'y a personne. J'appelle je tombe sur un homme qui me dit qu'il envoie sa femme. Elle bosse à côté si j'ai bien compris. Elle est là dans les 5 minutes, un chèque et je me sauve.
De ce côté-ci de la montagne je n'ai plus qu'une réno demain matin à Argelès. Si je pouvais livrer ce soir, je gagnerais mon temps pour demain, je vide à Tarragone puis je recharge des cuisines à Vic comme d'hab'. Je me voyais déjà ce soir à Altafulla ou L'Arboç à manger une grillade au barbecue mais hélas le client est absent, c'est je-ne-sais-qui qui vient réceptionner et ce soir il ne peut vraiment pas. Ma foi tant pis. J'ai le temps je vais marcher dans les collines de Fitou. Faute de barbuc' je mange des légumes farcis, c'est bien aussi.