Carnet de bord de Mars 2024 | Partager sur Facebook |
Depuis peu le resto n'ouvre plus qu'à 8h30, je déjeune au camion et je vais me doucher au dépôt, ma foi c'est gratuit. A 7h et demi je suis chez Tillet, le bureau est allumé, bascule, on charge une palette et je vais de l'autre côté chez ARS. Ici je charge une dizaine de palettes. Un Waberer's est arrivé avant moi, par honnêteté j'en parle au chef, « il est garé en merde, il fait chier tout le monde, je vais pas perdre mon temps à lui expliquer. » C'est un peu dégueulasse mais voilà. Le cariste apporte les bobines deux par deux, je lui dis de les laisser comme ça, en dix minutes c'est torché, le kolega n'aura pas perdu trop de temps. Je ne connais pas le client je tape sur Maps, ouh ! C'est à 1km900 ! C'est dans la petite zone à côté du garage BMW qu'on voit au bord de l'autoroute. J'hésite à faire une coupure de 45 mais non, plein de courage j'y vais direct.
Le réceptionnaire est au bout de sa vie, onze palettes. C'est vrai que l'usine est toute petite. Quand c'est vide je retourne chez Tillet mais en faisant une coupure, je m'arrête chez Ange me prendre un bout de pain. Chez Tillet ça marche moins bien que tout à l'heure, je charge un lot avec une discrétion commerciale, à charger ça va vite mais je dois attendre les papiers qui viennent du Luxembourg. A un moment j'ai cru qu'ils venaient à pied. A 10h je peux enfin partir.
Je descends compléter au terreau, c'est la saison qui commence. C'est tellement la saison que la file de camion en attente dégueule jusque dans le rond-point. J'arrive à me serrer sans faire chier. J'espérais être chargé pour midi, c'est mort. Il y a deux rampes ça avance quand même. A midi je suis à la rampe devant les bureaux, le cariste s'en va à la soupe. J'ai bien fait de me prendre du pain tout à l'heure, j'avais flairé. A 13h le même mec me charge seize palettes, avec les bobines devant ça rentre ric rac. Cinq minutes pour les papiers, ciao.
Je me paye ce put... de scrogneugneu de boulevard de Besançon, et sur toute la longueur s'il vous plaît, quelle plaie ! J'ai le temps mais redémarrer quinze fois chargé lourd c'est pénible. Pas trop pressé je garde la nationale jusqu'à l'entrée de Dijon. Au grand péage les gendarmes font passer tout le monde par le parking, ils ciblent les bagnoles les plus anciennes, c'est à dire les gens qui ont le moins de pognon en général. J'ai honte pour eux.
Je fais une coupure du côté d'Avallon. Laurence m'envoie un retour, et une adresse pour me débarrasser des Europe vides demain. Le programme va être un peu tendu, je me vois bien rentrer samedi. Pas grave ce ne sera pas le premier ni le dernier de ma carrière.
A 20h10 je suis à La Bagatelle, il n'y a plus rien d'autre à Orléans.