Carnet de bord de Juin 2022 | Partager sur Facebook |
C'est toujours une bonne adresse ici, c'est comme à l'Euroscar si tu manges le parking est gratuit. Ma dernière fois ici c'était en plein covid, le repas dans un sachet et va manger comme un malheureux dans ta cabine, c'était il y a une éternité. Café, napolitano, douche gratuite et zou !
A 7h et demi je suis dans le poligono Francoli, Pablo a ouvert son portail. Je vide. Pablo me raconte qu'il a bien du mal à vendre. Les mois cruciaux sont mars et avril et qu'il n'a rien vendu à ce moment. Et aujourd'hui les clients potentiels ne lui parlent que d'Ukraine et de prix du gas-oil. Oui on connaît cette chanson nous aussi. Je pose une sangle sur le dernier paquet de tôles et je file, il y a quand même 530km entre Tarragone et Bilbao, faut pas mollir.
Dans la matinée Lorenzo m'envoie une photo du lieu de livraison puis il m'appelle, il est inquiet. La maison est au bord d'une route passante, rien pour stationner un camion. Si la police passe, est-ce-que le client va prendre un procès ? Ouhla, du calme ! No te preocupes. Je vais me débrouiller t'inquiète.
A hauteur de Saragosse je surveille Maps je sais que Samu traîne par là avec son magnifique ensemble neuf. Pas de bol, on se loupe à un petit quart d'heure près, quand je passe il est dans l'usine chimique.
Je mange un peu plus loin puis je m'offre un quart d'heure de sieste dans la Rioja. Les conditions sont idéales pour rouler, il fait grand beau et que 22 ou 23°, pas besoin de clim.
Je préviens Lorenzo que je peux être chez son client à 4h30, peu après il me répond que c'est ok.
Arrivé sur place effectivement c'est compliqué. Lorenzo connaît bien le coin, il me montre deux maisons, ce sont celles de sa grand-mère et de sa tante. Parfait mais ça ne me dit pas où me garer, je vais tourner à un rond-point plus loin et en revenant sur mes pas je vois un marchand de carrelage et un bout de chemin en terre entre deux routes, c'est moyen mais faute de mieux... Le monteur est là avec deux gars, Lorenzo et le client ça fait cinq paires de bras, j'apporte les tôles en premier, le temps de revenir avec les margelles tout est rangé. Ça dépote l'histoire. Quand c'est fini je range ma remorque, je prends le temps de changer une ampoule et je préviens Laurence.
On recharge demain à Vitoria pour Peugeot Sochaux.
Vitoria n'est qu'à 65 km, je vais jeter un œil, sait-on jamais. Je trouve une petite usine sur une avenue, il reste une fille au bureau, il ne comprend pas ce que je viens charger...ça commence mal. Elle téléphone... En fait ils ont un autre site à 4km de là. Venga ! A l'autre site il ne reste que deux soudeurs, qui ne voient pas trop non plus... L'un d'eux me montre une palette sous du film, c'est ça. Ben moi je crois pas ! L'autre, un peu plus futé, téléphone : les pièces que je dois charger sont à la peinture, dispo demain à 9h. C'est ce que Laurence m'a annoncé. Mouais donc ils vont peindre un lot complet dans la nuit, et tout sera sec pour 9h ? J'ai un peu de mal à y croire. Le gars me dit que je peux dormir dans l'usine. Tu m'as regardé ? J'ai la tête du père De Foucauld ? Aucun risque que je sois canonisé, la vie d'ermite dans le dénuement et la sobriété c'est pas pour moi. Je suis à 10 km du resto « ruta de Europa », un merluza grillé à la plancha me tend les branchies avec un bon coup de pinard évidemment.