FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mai 2023 Partager sur Facebook
  • Photos
  • ça mousse
    dans la Mancha
    idem
    Madrid
    le bled paumé
  • Jeudi 11 Mai 2023
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    Je suis déjà venu ici, ouvert h24, la douche est royale, je ne m'en souvenais plus. A l'issue de mes 9h je me sauve. Par endroit il y a de grands feux, les gars font brûler de la merde, ça me choque mais après les incendies en Alberta, pourquoi se gêner, on a niqué la planète, foutu pour foutu faites vous plaiz ! En montant en direction de Murcia je me prends une belle averse, il tombe des cordes, ça va peut-être refroidir les gaillards en bas dans un moment.

    La pluie ne dure pas mais le ciel est bien couvert, j'espérais faire quelques photos mais c'est raté. Pourtant c'est magnifique, j'adore ce coin Valencia Alicante Murcia Albacete de la vigne, des orangers, des oliviers et le climat qui va avec.

    A 9h je suis à Hellin, je ne vois pas de bagnole devant la maison, je sonne, c'est un ouvrier qui vient m'ouvrir, il creuse la piscine à la pioche, la maison est mitoyenne des deux côtés. Il appelle Flo qui arrive dans les deux minutes. Le jardin est tout petit, pas de place pour entreposer quoi que ce soit, on range tout dans le garage. Il est 10h quand on a fini, le boss signe mon CMR, il me dit de fermer ma remorque et qu'on va boire le café. C'est gentil mais non, faut que j'avance. Là il me dit : « on est en Espagne ici, on prend le temps de manger un morceau, je t'emmène. » On va donc manger une espèce de mi-omelette mi-gnocchi avec des légumes, accompagnée d'une tranche de lomo, eux ils boivent du vin avec ça, moi c'est un grand café, faut pas déconner. Comme à chaque fois il ne veut pas que je paye, il fait signe à la serveuse pour qu'elle refuse ma carte. Ce type est super gentil. Je ne viens pas assez souvent ici, il me dit qu'il a deux piscines sous le coude, j'espère. Il me repose au camion, je n'aurai perdu qu'une demi-heure, ça va aller.

    Du coup à midi je n'ai pas faim, je pousse jusqu'au bout de mes 4h30, je mange une tomate à l'heure espagnole. Je traverse Madrid de bas en haut sans encombre, à 15h c'est normal. Ensuite c'est à fond à fond dans la plaine.

    A 17h30 je suis à Morales de Toro, village paumé de Castille, il me faut zigzaguer dans les rues. Au coin d'une rue un vieux m'aborde : visiblement je suis arrivé. Il m'ouvre un hangar agricole qui donne sur une cour de ferme, l'accès est royal. Je fais mon truc, un jeune gars arrive, c'est lui qui signe mon CMR, le vieux je ne l'ai pas revu. Du coup j'ai pas compris qui fait quoi, j'ai pas compris non plus pourquoi Iñaki a vendu une piscine à 200km de sa base...pas grave, ça me fait du taf. Et je suis vide. Laurence m'a envoyé un retour, on recharge dans le sud des Landes comme d'hab'.

    Il me reste 1h45 à rouler, bon ben...à fond à fond. Entre Valladolid et Burgos il y a une station et un resto à toutes les sorties, j'échoue à Los Balbases avec 10h00 tout pile et 829km, c'est bien comme ça. Autrefois j'avais un collègue qui disait : « après une journée comme ça quand tu descends du camion tu as le trou du cul qui vibre. » Amis de la poésie bonsoir.