Carnet de bord de Juillet 2021 | Partager sur Facebook |
C'est rétro ici mais c'est propre, m'en faut pas plus. Je démarre à 6h30 douché et caféiné. Le gasoil est à marée basse mais ça me fait suer d'aller à Baillargues avec la circulation du matin, je verrai.. . A 8h je suis à Pérols, purée je connais ce quartier, ah bé oui je suis venu la semaine dernière. Ne me prenez pas pour plus débile que je le suis, je ne suis pas arrivé du même côté, je n'ai pas reconnu du premier coup et puis Pérols Lattes Mauguio les lotissements se ressemblent. Je suis garé à 50m du portail où j'ai vidé la semaine passée, ils ne sont pas voisins c'est pas la même rue mais c'est vraiment pas loin. Pas de sonnette, j'entre, personne, la maison est en travaux, inhabitée. Je me retourne un chien est à mes pieds : « gentil le Youki ». C'est un brave berger à poil long, si ç'avait été un molosse hargneux je me serais fait bouffer tout pareil. J'appelle la cliente, elle m'envoie sa mère dans les dix minutes. Elle arrive vite mais elle n'a pas la télécommande du portail. Merde ! J'essaye de débrayer le moteur mais il faut une clef. Re-merde ! Et là miracle. Le pelliste arrive pour faire le trou de l'autre piscine, il me voit bricoler, il s'arrête, il a la clef pour débrayer le portail. Le bol !
Ensuite je file à Fabrègues, la mauvaise heure est passée, ça roule. Je m'attends vu le nom à tomber sur un arabe mais le client est blanc, blanc de blanc, aucun accent, il me dit qu'il est réunionnais. Lui je l'enregistre sur ma galerie de portraits à la page des braves types. Inquiétude pour la suite, je dois livrer une réno rue Paul Doumer, en semi vu Street view ça me semble impossible. Donc je fais un saut de puce de 7 ou 800 mètres et je laisse le camion au mieux. Sur place je n'ai pas de regrets, en camion tu oublies.
Je déteste le coin Fabrègues Gigean, je m'attendais à galérer, j'avais prévu du temps mais ça a bien marché, je suis en avance, j'appelle ma cliente de Péret, elle me dit de venir. Yes ! Le seul truc bien à Fabrègues c'est la boulangerie Galzin, c'est une chaîne régionale, le pain paillasse y est vachement bon.
A midi moins dix je suis à Péret, je livre une réno margelles chez une dame relativement sympa. Ou relativement pas sympa, ça dépend comme on se place. Sympa quand même j'ai livré avant midi au lieu de 13-15h. Quand je veux repartir je vois passer un Daily 4x4 jaune genre pompiers, c'est le service départemental de la protection des forêts, un truc dans le genre, je les arrête, ils me déconseillent d'aller plus loin, la route s'arrête juste après. Bon ben je recule.
De retour à l'autoroute de Béziers j'attaque mon joli bout de pain en vitesse. J'arrive du coup un peu en avance à Carcassonne, il tombe à ce moment une grosse averse, j'attends quelques minutes au sec. Il y a du vent les nuages sont balayés vite fait. Je livre une piscine complète chez un type assez distant, voire peu aimable, je fais mon truc et ciao.
Je me suis gardé le meilleur pour la fin. Je dois livrer à Villefloure, j'ai bien regardé sur l'atlas et sur maps, pas le choix il n'y a qu'une route. D' entrée le gps me fait passer entre des maisons, je m'arrête, ça peut pas être là, je vérifie, ben si ! La route est sinueuse, étroite, grimpe mais pas trop, et il n'y a aucun point pour faire demi-tour le cas échéant. Par endroit il y a de petits dégagements pour pouvoir croiser, c'est pile là que je tombe sur un 8x4 en benne. Je me renseigne auprès du chauffeur, il me dit qu'en haut il y a un croisement et je dois pouvoir faire demi-tour. Je dois pouvoir... C'est pas trop la formule qui rassure... Pas le choix je continue. Putain ce bled c'est le trou du cul du monde ! A l'entrée du bled effectivement le croisement est assez large, ouf ! Je ferme le camion et je vais voir à pied. C'est un village il y a une mairie mais c'est plutôt un hameau. C'est étroit, la rue serpente entre des maisons, impossible. Je retourne au camion. Plusieurs personnes me demandent ce que je fais là, j'explique et à chaque fois ils me disent : « surtout vous n'allez pas plus loin ! » Un gars avec une bagnole de la DDE me raconte qu'un camion est tombé dans un ravin il n'y a pas longtemps. A tous je leur dis que je finis en chariot. Kit +escalier, j'y vais en une seule fois. Et bien sûr c'est là qu'il se remet à pleuvoir. On range tout dans le garage au plus vite. A 18h j'entame la descente, détendu.
La suite et fin de la tournée est demain à Barcelone, là bas ce n'est pas férié. Les Espagnols n'ont rien contre Louis XVI et Marie-Antoinette. Nous, un roi de droit divin ça a fini par fatiguer tout le monde. A 20h30 je suis à La Jonquera, je me gare au parking de l'Escudero il reste une place ou deux. C'est étonnant mais je compte douze français, dont un mec du 30 en citerne alimentaire qui mange dans son camion sur le parking d'un resto. Un miséreux, j'ai pensé lui filer 10 balles pour qu'il s'offre une grillade.