Carnet de bord de Février 2022 | Partager sur Facebook |
Réveil 2h45 comme les vrais, ce matin faut pas que je mégote. A 4h et quart je fais chauffer les poneys scandinaves pendant que je gare la Fiat. L'heure de départ me semble correcte, de mémoire en partant de Bourogne en 4h30 on va à l'entrée de Reims, en partant de Besac on gagne un chouilla et Épernay c'est un peu moins loin donc ça doit passer sans coupure. Au pire s'il faut couper j'y serai quand même avant 11h. Route inhabituelle, en sortant de Devecey je prends à droite direction Vesoul. Je découvre la déviation de Port sur Saône, 5 ans de travaux et un vache de viaduc sur la Saône. En passant dans Port on perdait pas deux heures non plus mais c'est toujours ça et c'est bien pour les riverains. Pause café au Commerce à Perthes, il y a du pain frais, je me laisse tenter.
Le temps change, il se met à pleuvoir, pluie et routes de Champagne ça fait pas bon ménage, mon pauvre camion est crépi de boue, je suis dég'.
Pour 9h je suis dans une grosse jardinerie juste avant Épernay, grosse grosse jardinerie même avec beaucoup de matériel de viticulture, c'est le pays. Il n'y a qu'un cariste à ce que je vois mais je suis le seul camion, il m'attaque de suite. Le mec fait de la place, c'est un peu long mais j'ai une coupure à faire, pas grave. A la fin je lui demande s'il a des Europe à me redonner : « oui j'en ai mais je vous préviens, elle ne sont pas bien belles. » Il se radine avec deux piles, ah mais c'est pas qu'elles ne sont pas belles, elles sont pourries, cassées et vermoulues. Sur les 30 sérieux il n'y en a pas une de conforme. C'est gentil mais merci, je les refuse. Je préviens Laurence, dans les 5 minutes elle m'envoie à 10km de là.
Je passe donc charger un jeu à Ay-Champagne chez un petit transporteur. On voit qu'ils bossent dans le Champagne, le dépôt est nickel propre, les bureaux luxueux, on n'est pas chez les pouilleux. En plus la fille au bureau est bien sympa, un quart d'heure plus tard je me sauve.
Je me prends du pain avant Reims, une demi-tourte de seigle, superbe, faudra voir si elle est aussi bonne que belle.
J'arrive à midi moins le quart dans un truc logistique à Muizon, en fait c'est les transports Génin. Vu l'heure je me présente sans aucun espoir, on verra ça à 13h au mieux, voire 13-30. Que nenni ! « Mets-toi au quai 2 ». On charge un complet de farine, c'est prêt, ça va super vite. Merci Francine.
Je dégage du quai et je vais manger au fond de la cour. Verdict, ce pain est une merveille. C'est con je ne suis pas près d'en racheter, dans ma longue carrière c'est la première fois que je viens à Épernay, je ne connaissais pas le coin.
Je fais le point de mes heures, si je me démerde je dois pouvoir caler une 11h, vavavoum. Je redescends à l'économie, Chalon- Vitry le François- Chaumont. Je m'écroule dans la couchette une demi-heure du côté St Dizier, ça fait du bien et le tachy est revenu à zéro. Vers Joinville je suis derrière un porteur multiroll hors d'âge, je rigole il a juste deux sangles au-dessus de son tas de ferraille, d'un coup je ne rigole plus, trois ou quatre tôles s'envolent. Pas des petites, ces tôles en V ou en forme de bateau plutôt qui servent à solidifier les berges des canaux, elles sont repliées sur toute la hauteur pour s'attacher entre elles. Ça doit faire 100 ou 200 kg, c'est épais. Elles tombent sur la route dans un fracas puis glissent sur l'accotement. Putain heureusement que je ne le collais pas, mais surtout heureusement qu'il n'y avait pas un cycliste, il était coupé en deux. Je vous dis pas ma frayeur...et mon gars genre j'ai rien vu rien entendu qui continue sa route. Il y a une sortie juste après, il continue, il s'est quand même arrêté un peu plus loin. Moi je ne pouvais pas m'arrêter avec du monde derrière mais je lui aurais bien donné mon avis. Bref, j'ai eu une grosse trouille.
Terminus à Orville avec 8h57 de volant, fallait que je coupe à 17h20 pour valider une 11h, il est 17h14, journée au top.