Carnet de bord de Mars 2023 | Partager sur Facebook |
Je suis pourtant un mâle blanc de plus de 50 ans mais ce matin je suis victime de discrimination, la patronne ne veut pas me donner une douche à l'étage, trop petite paraît-il. On a fait rigoler tout le bistrot, c'est pas si petit que ça en fait, elle ne connaît pas la douche à Hostalric.
A 7h et demi je suis chez un petit transporteur à Aÿ Champagne pour prendre des Europe, je suis déjà venu, l'année dernière de mémoire. Les bureaux n'ouvrent qu'à 8h30 mais un cariste est déjà là, quand il voit que je descends le chariot il vient me voir : « t'emmerde pas grand, je t'apporte tes palettes. » Sympa et efficace.
Je fais le tour d’Épernay et je vais charger dans une usine de carrelage. Il est 8h15 mais la barrière est toujours fermée. On est 4 chauffeurs, on discute, un type bien sapé se pointe : « bonjour, je suis le directeur logistique, on a un problème de personnel, laissez-moi deux minutes, je m'occupe de vous. » Bon c'est deux très grosses minutes, il fait ce qu'il peut, sur les 4 camions il y a 2 bennes qui viennent vider, ils entrent. Arrive une cadre commerciale qui vole au secours du dirlo, c'est elle qui nous sort les papiers. Après ça va vite à charger, on n'ouvre qu'un côté le cariste pousse les palettes, en un quart d'heure c'est fait. A 9h je me casse, ça tient du miracle vu le bordel du départ.
J'ai une autre ramasse encore dans le 51 mais au nord de Perthes, venga !
A 10h et demi je suis dans une grosse tuilerie, là c'est pas la même chanson, c'est sécurité à gogo. Quand je suis sur le parc un chargé de la sécurité, le casse-couilles de service, vient me voir, je n'ai pas le casque sur la tête. Bé oui, des fois qu'un marteau tombe du ciel. Sangles équerres, photos, le cariste te demande combien tu as chargé de palettes, le mec de la sécu revient et te demande pareil, et la fille au bureau te redemande le nombre, c'est des grands malades. Le cariste tout fier me dit qu'ils sont l'usine du groupe la meilleure en sécurité, le pauvre ne se rend même pas compte qu'il est conditionné. Pas grave, en moins d'une heure j'ai mon complément. Zou !
Je redescends par Vitry le François, le gas-oil est au mini, avec la FCO je ne sais même plus de quand date le dernier plein. A Marolles il y a des cônes sur la 4, déviation conseillée pour éviter St Dizier. C'est toujours les pirates qui détroussent les camions ou les gilets jaunes ? Google annonce dix minutes de retard, ça sert à rien de dévier et puis moi je ne vais pas vers Nancy mais à Chaumont. En fait c'est une manif' pour les retraites, ou contre plutôt. En face c'est un énorme bordel, certains gars s'installent pour manger, dans mon sens on est juste bloqué 5 minutes.
A 15h30 je suis au Point P de Bourbonne, c'est le petit marchand de matériaux de campagne. Le réceptionnaire finit de charger du treillis soudé sur une antique remorque tirée par un antique Deutz, aucuns feux, aucune immat' le 52 c'est comme le 9-3 une zone de non droit, sauf que les lascars roulent pas en berline allemande mais en vieux tracteur allemand. Je ne connais pas les tuiles je n'ai pas suivi mais le cariste m'a chargé comme un gland, tout un client d'un côté, et l'autre de l'autre, débile ! Ici le gars est bien cool, et pas vraiment débordé, il prend ses palettes et refait le chargement sans que je lui demande. Sympa !
Mes sangles et équerres sont de sortie, je les remets, ça fait joli et sérieux.
Les autres tuiles sont à vider demain dans le Jura, c'est trop loin pour tenter le coup ce soir, je descends tranquille à travers champs. Fin de mission chez le José à Beauchemin, ça fait 50 ans que je suis pas venu.