Carnet de bord de Mars 2021 | Partager sur Facebook |
Je bois le café au camion et je file. Premier arrêt au km112 pour la douche, nouveauté, les douches sont réservées aux clients, ça se comprend, je vais donc boire un café au bar et je donne le ticket à la chica de la station, elle est contente et moi aussi du coup.
Arrêt au gas-oil à l'entrée de Madrid, pour que mon AS24 fonctionne je prie tous les dieux que je connais : Bacchus et Dionysos. Il est 10h ils ne sont pas encore bourrés ils m'entendent et puis ils savent que je leur suis fidèle, la carte passe du premier coup.
A 11h et quelques je suis à Collado Mediano, gros lotissement avec une guérite de gardien à l'entrée. La première rue est large, ensuite ça se complique, des thuyas, des bagnoles partout, au bout de la rue une épingle, fin de la visite. Je recule. Je fais demi-tour, ça c'est fait, et je vais voir à pied. Je tombe sur Javier qui trouve le temps long. T'as qu'à nous trouver des clients plus accessibles. J'y vais en trois fois il y a pas mal de bazar. Au deuxième tour la policia local passe, j'explique ce que je fais là, ils m'ont l'air qu'à moitié satisfaits, pas grave ça leur passera. Au troisième tour faut que je bouge le camion, un 6x4 benne avec une pelle sur une remorque veut passer mais sans toucher les thuyas. Purée mon pauvre ton avion il a vingt ans, tu vas pas le rayer vu son état général. Pas grave, je recule un peu et c'est bon.
Je finis il est midi passé, j'ai une chiée d'appels en absence. Renseignements pris c'est un client de la semaine prochaine à Montpellier qui ne peut pas être là, faudra que je le fasse en remontant, en remontant de Madrid d'ailleurs. Bon ben ma foi, ça m'arrange pas mais j'ai pas le choix.
Je sors de la province de Madrid et je mange un morceau, le soleil cogne, c'est délicieux. Il paraît que chez nous il fait moche, je profite. Je finis ma coupure de l'après-midi un peu après Benavente devant un cortado.
Un peu plus loin gros contrôle de la guardia civil trafico, ils arrêtent tous les camions à une sortie de l'autovia. J'ai à peine le temps de me faire le film des quatre dernières semaines qu'un flic vient me voir, il me demande : « Français, où est-ce-que tu vas ? Vigo ou Portugal ? » Pour lui tous les Français vont chez Peugeot à Vigo, alors qu'il n'y en a plus beaucoup mais bref, je lui dis : Vigo, A Guarda. Il me répond : ok bon voyage, et me fait signe de partir. Je ne demande pas mon reste, je file. Quelques km après il y a le même cinéma en face mais ils arrêtent aussi les voitures, j'imagine qu'ils filtrent ceux qui vont au Portugal.
Les 9h de volant m'amènent à Ourense, je regarde sur Truckfly mais il n'y a rien. Je m'arrête à une station où je suis venu l'autre fois mais je vois qu'en face il y a une autre station avec des camions garés. Je vais voir, bingo, le resto est ouvert pour les routiers sur présentation de la carte de formation. Je retourne au camion la chercher, le serveur trouve à redire, ma carte n'est pas espagnole. Ben non, ma carte est française, mon permis aussi... Putain je suis tombé sur un prix Nobel ! Finalement il me laisse m'installer. Surprise ils n'ont pas le droit de servir de boissons alcoolisés après 16h. Je dîne à l'eau gazeuse. Je parlais de Bacchus plus haut, je n'ai pas pu l'honorer ce soir. C'est comme les musulmans s'ils mangent du porc involontairement, Dieu pardonne. Moi c'est pareil Bacchus ne me punira pas.