Carnet de bord de Novembre 2021 | Partager sur Facebook |
Ce troquet est dans mon Panthéon perso des routiers, repas sanitaires convivialité, le top du top.
Je commence à Le Syndicat ou au Syndicat, le régional de l'étape me corrigera. La route est passante, je préfère me garer devant une école qui doit être désaffectée vu l'état d'entretien. Le client veut par force tout rentrer dans son garage, selon moi c'est trop petit, je lui dis qu'il peut laisser des trucs dehors...c'est une piscine. Il me répond qu'ici l'hiver il fait -20°. Oui et ? Je ne discute pas, après tout, hein !
Je grimpe la montagne, par par la Schlucht je ne suis pas en moto mais par le Bonhomme, en haut il y a du brouillard, il fait bien moche. Vers 11h je suis dans le vignoble chez un type bien sympa, lui il n'est pas obtus il laisse la structure dehors.
Ensuite je descends à Sélestat où je trouve une jolie boulangerie pour me ravitailler, je mange un peu plus loin.
Vers 13h30 je suis dans le Ried, c'est le nom de la plaine fertile au bord du Rhin. C'est la saison du maïs, les routes sont bien crades. Ma rue me semble sans issue, j'y vais en reculant. La cliente ne m'a pas vu faire, elle me demande si je suis venu par les champs. Quand on connaît il y a un chemin de terre paraît-il, je lui dévoile mon secret, je roule en Scania, il y a une marche arrière, c'est ça le haut de gamme...
Je finis les livraisons du jour à Uttenheim, à ne pas confondre avec Huttenheim, même si c'est pas loin. J'ouvre les portes, je tire sur une Solaé, c'est chiant mais ça se fait et je vais chez les clients à 2 ou 300m. Je sonne, personne. J'appelle au téléphone : messagerie. Je retourne au camion puisqu'en cas d'absence on est tenu de rester sur place tout le temps du créneau qu'on avait donné, en l’occurrence 15-17h. Au bout d'une demi-heure le client me rappelle, j'ai pas la bonne adressse, il faut livrer à son entreprise à Krautergersheim. La capitale du chou à choucroute. C'est pas trop grave, surtout je peux livrer et c'est sur mon chemin. Je me fais un peu chier pour remettre la bâche dans la semi, à descendre c'est toujours plus facile.
Dans la rue je tombe sur deux types avec un 4x4 et une grande remorque plateau. On dépose la Solaé sur la remorque, un gars s'en va, l'autre me signe les papiers. Je lui demande où va son collègue, il me répond : « oh je crois qu'il va à Uttenheim,livrer chez le patron. » C'est une histoire de fous ? Moi mon récép' est signé, je me casse.
Demain je recommence dans le 54 donc je monte par le Donon, il fait nuit, dans le brouillard, je ne bats pas des records de vitesse. A 19h je suis chez Maryse à Herbéviller, tout bien.