Carnet de bord de Juin 2019 | Partager sur Facebook |
Je démarre tôt sur les coups de 7h. Si si, ici c'est tôt... Je jette un œil sur google, ça a l'air de rouler. Venga ! La première livraison est au-dessus de Sabadell, je monte par la rembla, ça roule à peu près.
Je rencontre ma nouvelle compañera, Mariona. On ne s'est pas encore vu, cette piscine ici à Matadepera a été reportée plein de fois. Encore une mairie de chieurs... Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, une fille qui sort d'une école de commerce habillée en tailleur strict ? Pas du tout ! Mariona, fort jolie trentenaire filiforme est en short en jean's, roule ses clopes, et porte un anneau dans les narines tel un taureau andalou. Toujours sur ma réserve, je lui tends la main, elle m'attrape par les épaules et me claque la bise. A l'aise d'entrée. De suite je vois qu'elle ne parle pas un mot de français. C'est aussi bien ça m'oblige à parler, avec Nestor je ne fais aucun effort. Je suis garé devant une école, sur un damier jaune : stationnement et arrêt interdit. Pas le choix les rues sont étroites, et pis y a personne... Je fais un premier voyage, ça va, en revenant au camion c'est blindé de bagnoles, des gens qui déposent leurs nains. Quand je fais le contrôle du colisage deux flics arrivent, faut que je dégage. Oui oui tout de suite... Je termine vite fait, je sens qu'ils s'agassent un peu. On signe les papiers et je file. C'est vrai, faut avouer, je fous un sacré bordel. Un autre flic veut absolument que j'avance le camion. Pour aller où ? Putain ils me fatiguent, je prends le temps d'embarquer l'engin et je me taille.
La commerciale a vendu une autre piscine dans la province de Lérida, à Gerb. J'adore ce nom. Je retrouve Mariona sur les coups de 11h devant chez sa cliente. Aucune odeur de vomi à Gerb, c'est cool. Tite livraison tranquille, dans une rue au calme, ça change. Mon histoire a bien marché, je pensais être vide bien plus tard, j'ai mis la suite demain à Madrid. Je compte les heures, et j'envoie un whatsapp à Roman. Je lui explique que ma femme va sortir de l'hosto en fin de semaine, patati patata, ça m'arrangerait de vider ce soir au lieu de demain. Généralement il répond deux jours plus tard, là dans le quart d'heure il me dit que c'est ok pour 19h à Leganes. Putain nickel-chrome ! Je tire ma première période au taquet, j'ai coupé 15 déjà, je mange en 30 minutes. Le gps me dit que je suis à 4h45 de Madrid, ça va être fin, et c'est compté sans aucun bouchon... Pied au plancher partout, en laissant filer à fond dans les descentes je grapille quelques minutes par ci par là. L'ordinateur de bord me dit : dorénavant relâchez la pédale d'accélérateur machin truc. Oh ferme ta gueule c'est pas le moment de me saouler avec la conduite éco. Laurence me confirme qu'elle m'a prit des emballages à Bilbao comme l'autre jour. Tip top.
Ça freinouille par ci par là sur la M40, puis à l'entrée de Leganes mais rien de méchant, j'ai du cul. Je me gare devant chez les clients avec 4h32, c'est pas mal. Roman se pointe dans les 10 minutes, on vide. Quand je remballe je me fais la refléxion que jamais un transporteur ne garde un trafic pour la vie éternelle, on finit toujours par perdre un boulot, ce jour là je serai bien malheureux... Je termine ma coupure. A 19h50 je me casse, il me reste une heure à rouler ric rac pour faire 10h. Je retraverse Madrid mais vers le nord cette fois, M30 tout du long, ça roule nickel. Je me pose au gros routier hôtel de La Cabrera avec 9h59. Purée si on m'avait dit que je serais là ce soir...