Carnet de bord de Juillet 2019 | Partager sur Facebook |
A8h je suis au dépôt, le temps de ranger mes affaires, garer la bagnole, compléter le plein, il est vite 8h et demi, je me sauve. J'ai pas du tout l'habitude d'aller dans l'ouest en partant d'ici, j'hésite. Le GPS me dit : Beaune, Orléans, Tours, Châtellerault, autoroute tout du long, nan ben faut pas déconner. Je prends la direction de Dôle, ça me laisse le temps de réfléchir.
Les panneaux lumineux annoncent un bouchon avant Dôle, je sors comme pour aller au Moulin des Malades. Moi je suis pas fait pour les bouchons. Arrivé à Dôle par la nationale je me dis que je n'ai aucune envie de monter par Orléans, aller hop, par Bourges c'est gratuit.
Je reçois un texto de Wesden, il m'a vu vers Tavaux mais moi je vois le message trop tard. On loupe une croisure, c'est peut-être mieux pour lui vu qu'il va dormir à Beauchemin.
Sur la rcea je passe au niveau de Chevagnes il est midi pile, les flics sont à la soupe à cette heure-là, j'esquive Moulins. Je l'ai déjà dit mais quand la rcea est fermée on nous oblige à passer par là, donc il n'y a pas de raisons...
Les 4h30 de conduite sont écoulées entre Sancoins et Bourges, pause bouf'. Je rallume le GPS pour rigoler, il me dit d'aller tourner à Tours. C'est une maladie ? La ville de Tours a donné des ronds à monsieur et madame GPS pour qu'on s'y arrête ? Je passe par Azay le Ferron, La Roche Posay, ça roule nickel, c'était le bon choix.
A 5h et demi je suis à Naintré, lotissement facile, client pas chiant, trop facile ! Je recommence demain en Vendée, je n'ai plus qu'à finir mes heures gentiment. Je pensais pousser jusqu'à Bressuire mais ça va faire tard, pis demain je serai loin de rouler 10h, un resto avec un grand parking me tend les bras juste avant Parthenay. J'ai quasi 9h de volant. Nickel l'histoire, mieux que sur le plan.
Il n'y a qu'un chiotte et qu'une douche ici mais j'ai une chance insolente ce matin, à 7h moins le quart je me casse avec le cul propre.
A 8h et des boulettes je suis en Vendée profonde, les Essarts. La maison est bizarre, fermée, volets clos, impersonnelle, pas une fleur pas une plante dans le jardin. Ça me fait penser à une maison de location. Je sonne, nada. C'est bien le bon nom sur la boîte pourtant. J'appelle un 06, la cliente me confirme que je suis au mauvais endroit, ils construisent à 30 bornes de là. Eh merde ! Je remballe la palette de tôle que j'avais déjà sortie histoire de ne pas venir depuis le bout de la rue pour rien. En chemin j'appelle la logistique, Martine me dit qu'elle n'a que cette adresse, elle fait remonter l'info. Le commercial va se faire recadrer mais pour moi ça ne change rien.
Le client m'attend devant sa maison en construction. Le trou est fait je dépose les panneaux. Ensuite je lui explique que puisqu'il n'habite pas là c'est plus prudent d'enfermer les colis quelque part. Pas de problème, il a au fond du terrain un magnifique ancien moulin autrefois en ruines. Il me fait visiter, ça ferait une chouette chambre d'hôtes ou location de vacances.
J'appelle le client suivant, pas pour lui expliquer que dans le transport on n'a jamais les bonnes infos mais juste pour dire que je suis à la bourre. Il bosse chez lui donc il se fout de l'heure. Cool.
A 11h et demi je suis aux Brouzils, toujours en Vendée. Livraison sympatoche, rien à dire.
De là je me fais un peu chier pour monter à St Nazaire, des travaux, déviations, travaux dans la déviation...c'est la saison des travaux ma pauvre dame.
Je me prends un bout de pain et une brioche dans un petit bled. En Vendée la brioche c'est obligatoire, comme quand tu vas en Alsace t'es obligé d'acheter de la choucroute ou des lentilles au Puy en Velay et un Airbus à Blagnac. Faut faire bosser les locaux quoi !
Je livre une couverture à St Brévin les Pins en début d'après-midi. Ce sont des retraités parisiens qui tenaient un bistrot pas loin de l'immeuble de TF1. Une belle brochette de cons paraît-il. Bé bizarrement je ne suis pas surpris... Cette con de bâche fait le poids d'un âne mort, je la passe au-dessus de la haie avec le chariot en bout de fourches. Le pépé je le sens moyen. Il tient à m'aider... on attrape la couverture chacun d'un côté mais c'est trop lourd pour lui, il la laisse tomber. Bon c'est pas des verres en cristal, mais je me prends une bonne sonnée. Quand quelqu'un échappe un truc lourd celui qui tient se prend une putain de vibration...Comme dans les dessins animés. J'aurais dû me méfier plus vu le gabarit de l'ancien mais j'ai pas trop l'habitude de ces bâches. A Barcelone les couvertures solaires c'est pas vraiment indispensable. Il m'offre un café, c'est oublié.
La dernière livraison de la journée c'est en Bretagne, au delà du pont juste de l'autre côté de St Nazaire. Les noms des hameaux sont en Kerquelquechose déjà. Je dépose une rénovation chez une mamy. Je lui parle de la décharge sécurité à renvoyer par mail. Ouhlàààà ! Je vois qu'elle a un smartphone, je suis loin d'être un geek mais je sais quand même envoyer un mail avec une pièce jointe malgré mon grand âge. La mémé est toute contente.
Je sais que mon copain Marc est dans les parages, on s'appelle. Mais je suis à Herbignac et lui à Ancenis, c'est grand le 44, et puis il y a Nantes au milieu... aux heures de pointe. On lâche l'affaire.
Ne me reste plus qu'à rouler un bout. Pas loin. De l'autre côté de Vannes il y a une adresse mythique, le Kenyah.
Grand bol de café, pain beurre, douche gratuite, je peux partir. Je roule un moment dans la pampa direction Locminé. La maison des clients est au bout d'un chemin, j'y vais en marche arrière c'était le bon choix. Ils ont retapé une vieille ferme, magnifique. Je range tout sous un appentis. La cliente m'offre un café, je lui explique pour le papier sur la loi sécurité, elle me dit qu'elle connaît, ils avaient déjà une Waterair à leur ancienne maison. Bien bien.
Dernière livraison de la semaine à Quimper, mêmes éléments : petite route, impasse à gauche pour être à ma main, je recule jusqu'au fond de l'impasse. Le client me demande pourquoi je ne suis pas venu en marche avant, on peut faire demi-tour dans sa cour. C'est cela oui... Un semi remorque n'a qu'une articulation, c'est pas un serpent. Idem ici aussi, il a retapé une vieille ferme, pierres décapées, poutres apparentes, une merveille en pleine nature sur la commune de Quimper.
Je préviens Laurence que je suis vide, elle n'a rien pour le moment. Je m'arrête à la première boulan' que je trouve, parking à l'ombre, je casse la graine.
A 13h je mets en route tranquillou, Laurence m'a dit de rouler. De ma propre initiative je prends la direction de l'Est, direction Ouest on doit tomber à St Pierre et Miquelon ou New York. On est déjà mercredi ça fait trop loin. Elle me rappelle pour me dire de rouler, on a mis un voyage à l'affrètement mais il ne part pas. On fait le point dans l'après-midi. Zou !
On s'appelle avec Marc, il a rechargé à Dinan, on va dans la même direction. Nickel.
A 16h30 c'est déjà le bouz à Rennes. Je prends l'itnéraire bis, c'est fléché Le Mans. Ben ça va vachement bien par là, Bruz derrière l'usine Citroën, Châteaugiron, on retombe à Vitré. Au poil.
Je fais ma coupure au péage de La Gravelle entre Rennes et Laval et mon poto se pointe pour faire sa coupure aussi. Mieux que sur le plan notre histoire.
C'est confirmé on n'a pas réussi à vendre le voyage, faut que je m'y colle. Entre nous moi ça me va, faire ça ou autre chose...
Aux infos on nous dit 71. C'est le nombre de femmes tuées par leur compagnon en 2019. On est à la moitié de l'année, 71 mortes. On vit dans un pays de sauvages. Toi qui me lis, si un jour tu as levé, lève ou lèvera la main sur ta chérie, je te le dis tout net, tu n'es qu'une sous-merde.
Quand Marc a fini sa demi-heure on redémarre. On roule jusqu'au relais de Fontaine, on y est à 21h, c'est limite pour trouver une place, on se pose dans l'entrée du parking, chaud. Faut dire qu'on y mange extrêmement bien, c'est normal qu'il y ait du monde.
J'ai droit à la douche à côté du bar, une vraie salle de bain, royale. J'attends 8h pour me garder de l'amplitude. Pause pain à 5 minutes du resto, si ça merde chez Antartic je suis paré. Pause gas-oil Adblue au centre routier d'Orléans. C'est le truc chiant sur ce camion, le gas-oil et l'Adblue ne sont pas du même côté, à Devecey ça m'oblige à faire en deux fois, du coup j'en mets en AS24 et basta. Vous avez entendu cette pub Vinci à la radio ? Vinci se vante d'avoir fait un pont en Grèce. Jusque là tout va bien, mais ils disent qu'ils ont trouvé un financement original : une mise en concession. Sans déconner ? C'est original une concession au privé ? Les grecs vont raquer pour passer un putain de pont même quand il sera fini de payer. Et ça passe crème, insidieusement, Vinci nous dit que c'est normal. C'est à gerber. Je ne vois plus qu'une solution, le lance-flammes.
Sur les coups de 10h je suis à St Martin d'Abbat, pour rendez-vous 14h. Vu les camions sur le parking c'est pas gagné de passer avant. Fectivement' le bip sonne à 13h, quai 4. Bon c'est bien j'ai gagné une heure. Oui mais non, le robot qui va chercher les palettes dans les racks est en rade. Des poules devant une brosse à dents... On perd une heure à trouver un Fen. Ensuite ça va assez vite faut avouer, 26 palettes 100x120, une seule référence, ça roule.
J'avais rdv à 9h chez Inter mais je charge à 10h30 aux piscines. Complicado. Laurence a décalé mon rendez-vous, 4h ! Ahhhh mais là je dis non ! C'est pas une heure de piscinier. En plus c'est tendu.
Sur les coups de 14h48 en gros j'ai rembarqué le chariot, vavavoum. Je me fais une descente ventre à terre, en plus c'est vrai ça descend presque tout du long de Courtenay à Dôle. Je laisse filer, un coup de retarder quand la survitesse s'affiche, optimisation.
Je fonce dormir sur le parking d'Intermarché. Vous savez que c'est pas vrai, je coupe chez le José bien sûr. Pressé ou pas mon mode de vie n'est pas négociable. 18h53 coupure, demi bien frais, miam miam, douche.
Réveil à 3h43, bouh c'est pas une heure de piscineux ça. Inter Rochefort se réveille à peine et bien sûr on me laisse tanquer 45 minutes. A 5h10 on me fait entrer, il y a des palettes de boissons partout, ils ont monté un chapiteau sur le côté, blindé. Ils stockent la flottent dehors, palettes sur deux. Ils attendent une canicule ? Le type a un bon Fen il sort les palettes deux par deux. Pas envie d'ouvrir le côté passager avec tout mon bazar de planches, de cartons, de mousses, je tire les palettes au bord avec le Moffett, ça file. 5h40 fini, papiers signés.
Le lavage chez Jeantet est visiblement toujours en panne, il y a un fût de 1000 l et une banderole. Je devrais dire IBC si j'étais un vrai pro, je dis fût etpicétou. Je dis fûts, fardeaux, je suis Français moi monsieur. Bon ce lavage ça me saoule, tant pis je garde mes chiures d'oiseaux sur le pare-brise.
Je passe à Audincourt prendre ma douche et déjeuner, tranquille.
Sur les coups de 10h je suis à Seppois, je commence à pointer mon fourbi en attendant que Christian finisse. Il vient de toucher un magnifique Range T série spéciale « bas de gamme Jacky P ». Purée je me suis barré de chez Buffa au moment de la bascule, j'ai pas franchement de regrets.
On charge, j'ai pas mal de bazar mais tout passe au sol ric rac, à midi je me casse. Retour Granges la Ville, bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie. Vu la météo, le ciel vous donnera de la joie, à n'en pas douter.
Retour dans de l'habituel, direction le sud ce matin. Sur les coups de 8h et demi je passe au dépôt pour le plein et rendre les papiers, j'ai oublié de le faire la semaine dernière. Je m'annonce vers Laurence pour la fin de semaine, un quart d'heure de coupure et zou !
Je descends tranquillou par la 83, il y a du vacancier, ça roule pas à fond. A l'entrée de Lyon ça bouchonne, je fais le grand tour mais ça pinaille aussi de ce côté. Du coup je n'arrive pas à Communay en 4h30, je sors à la sortie d'avant et je me claque sur un bout de parking de covoiturage, 4h32 ça va.
Vers Vienne je me fais repérer par Péli, on papote un moment au téléphone, ça me calme, je ne double pas dans le Grand Boeuf du coup.
J'ai démarré tôt ce matin, oui 7h et demi c'est tôt pour moi,parce qu'un lundi de vacances je pensais trouver de la merde sur l'A7 mais en fait non, ça freinouille un peu vers Valence mais on ne s'arrête même pas. En fait ce qui fait les bouchons c'est l'excès de prudence. Dès que ça freine tu vois tous les caisseux sauter sur les feux de détresse, et derrière tout le monde freine jusqu'à l'arrêt. Je suis pour virer cette merde, moi je ne m'en sers jamais ou presque. Mon camion ultramoderne est équipé de feux-stop, ça suffit largement.
Je délaisse tout ce petit monde à Montélo sud, à moi la N7. On est mieux là.
J'appelle une nouvelle fois mon premier client de demain matin, j'essaye de le joindre depuis la semaine dernière, il n'a donné aucun signe de vie chez Waterair. Il faut monter au dessus de St Hypollite du Fort, un bled de merde, j'ai pas envie d'y aller pour rien... Miracle, il décroche enfin, oklm. Je rappelle Martine pour la prévenir, elle a envoyé des mails des textos, aucune réponse. Elle est rassurée. Et moi donc !
Retour à la préoccupation du jour, à 17h j'appelle mon client vers Alès. Le lotissement ne figure pas sur le GPS, ni Maps ni Mappy. Il m'explique en gros, nickel. Je trouve assez facilement, les explications étaient précises. Déchargement contrôle rebâchage, à 18h30 c'est fait.
Le resto de La Calmette a fermé, pas envie de descendre à Nîmes pour remonter demain, un coup de Truckfly et je trouve mon bonheur à 10 bornes de là. Au poil. Fin de mission au Vieux Moulin à Ribaute les Tavernes, je suis bien content d'avoir trouvé ça.
Ici on est au bord du Gardon, pas au bord de la riviera donc le troquet c'est loin d'être un palace. M'enfin j'ai réussi à souper hier soir et me doucher ce matin, sam' suffit.
Je pensais monter par Anduze mais la route est coupée. Bien sûr on est prévenu au dernier moment ou presque. Je redescends à St Hyppolite du Fort, c'est pas que c'est loin mais c'est que des routes de merde. J'ai déjeuné léger sans cela tu chopes la nausée, virages sur virages, à 8h et demi je suis enfin à St Bonnet. Je vais faire demi-tour au premier bled, nickel. La maison est compliquée à trouver même avec les explications du client, je trouve un paysan sur un Merlo, il m'explique avec des mots simples, c'est mieux pour moi. Je dépose une grosse rénovation avec pas mal de modifs' sur la structure. De retour au camion je range les papiers et je vois que sur le chèque l'adresse du client est à Washington DC. Et d'une c'est la classe, de deux je comprends pourquoi il a tardé à me répondre.
Route inverse pour revenir dans la civilisation. Je fais une petite piscine à Sardan. Garé en bas du chemin du client je laisse passer le camion poubelles. Le chauffeur me dit de ne pas aller plus loin, il me dit qu'il en bave alors que c'est une petite benne avec un empattement de 3 ou 4m. J'avais bien l'intention de rester là. Bingo, le client me demande pourquoi je ne suis pas monté, ça passe en camion ! Pfouuu, encore un qui veut m'apprendre mon métier. Je lui raconte ma discussion avec le gars des poubelles. C'est clos.
A 13h je fais une piscine chez une infirmière de Sommières, il tombe une purée d'averse, j'attends un peu. Le temps de faire un sudoku, ça se calme. Sauf que le chemin de la cliente est en travaux, la boue est bien collante. C'est une femme seule avec des enfants à ce qu'elle me dit, ma galanterie naturelle me fait ranger les colis dans le garage. Ou alors elle m'a bien eu, ce qui est possible...
Ensuite je livre une palette de margelles sur des petits vieux à Lunel. Quelle idée d'habiter Lunel ? Traverser ce bled c'est vraiment une plaie. En plus je me le paye deux fois, la suite étant à Aigues Mortes.
Les clients ont prévenu qu'ils ne seront présents qu'à partir de 18h. A 17h10 je suis garé au bout de l'impasse, je vais faire un tour à pied, ils rentrent juste à ce moment. Nickel. Ils viennent de racheter la maison avec une vieille piscine Waterair. Trop petite, toute pourrie. Ils ont fait le tour des fabricants, plusieurs devis, pour finir par acheter une Waterair ! Donc là il est en train de découper l'ancienne, il a du pain sur la planche avant de se baquer.
Je recommence demain à Lodève, m'en vais couper à Paulhan. Je pensais galérer à Mèze à cette saison mais il est 19h ça roule. Je me gare à la gare... et je vais souper au Commerce. C'est ma semaine boui-boui à l'hygiène douteuse. Pas grave je suis vacciné, et on mange en terrasse avec deux petits jeunes bien sympas, très bon moment à l'ombre avec les cigales qui klaxonnent.
Café croissant, ici la douche est gratuite, ce serait difficile de faire payer la prestation...
Je démarre de bonne heure, je ne suis pas tranquille. A 7h et demi je m'enfile sur une route interdite aux 5t, au bout de 100m je lâche déjà l'affaire ; l'interdiction est justifiée. Je fais demi-tour dans un virage, ça va comme ça. Je préfère brûler du gas-oil de Moffett que de casser le camion.
J'ai pas d'adresse correcte, le client est toujours sur messagerie. J'appelle la commerciale. La vendeuse d'ici a démissionné pour changer de métier parait-il c'est donc Harmony de Perpignan qui assure la relève en attendant que Wat recrute. Elle me dit : « regarde sur Google Earth tu verras la piscine. » Oui mais non, ici j'ai pas de réseau potable. A faire tous les jardins je finis par trouver une Waterair avec le liner déchiré. Le client me rappelle enfin. « Ah j'ai vu votre camion et vous sur le truc, on s'est croisé mais j'ai pas pensé que vous veniez chez moi ! » Sans déconner ?
Ensuite je saute de l'autre côté de l'A75 pour encore une réno. La cliente est malade c'est sa fille qui réceptionne, Delphine à ce que je lis sur le bordereau, la petite quarantaine épanouie, petit short en jean's, petit tee-shirt moulant. Je ne m'éternise pas, y a du taf. A 1km la route est interdite mais on peut faire demi-tour, nickel.
Juste avant midi je suis chez des retraités à Barbaira, entre Lézignan et Carca. Ils ont été inondés, 1m de boue au-dessus de la piscine. Ils m'ont montré la trace sur un mur, sans cela jamais tu crois que c'est possible vu la physionomie du terrain.
Je me prends un bout de pain à Limoux, j'aurais mieux fait d'acheter de la Blanquette mais pour pousser la tomate c'est moins bien.
Je me fais une quatrième rénovation, j'ai pas débâché de la journée c'est rare, tout par les portes. Encore des retraités qui ont racheté une maison avec une piscine existante. Je leur explique la procédure.
Je n'ai plus qu'à rouler jusqu'à Barcelone, je descends tranquille par la nationale. Petit arrêt à La Jonquera pour mon cortado de l'après-midi, je tombe sur un carreleur de chez Imany ex Baulard, eux le carrelage c'est leur fond de commerce. Il est content, il a deux clients Belfort à vider vendredi, parfois c'est dix sur la région parisienne, c'est les vacances quoi !
Je whatsapise Nestor, il me rappelle, on se cadre pour demain, au poil. Pour ne pas changer je coupe à Parets del Valles, je valide ma troisième 11h.
C'est Nicolas qui arrive le premier ce matin à l'agence, il m'ouvre la boutique, je vide 3 reformas comme on dit ici.
Nestor m'appelle, il est pris dans les bouchons vers chez lui à Badalona. Pas grave, j'y serai avant, ça me laisse le temps de commencer tranquille. C'est ce que je croyais...
Un peu avant 10h je suis dans un lotissement de Masquefa. Je me fais chier autour d'un arbre planté dans un rond-point, je manœuvre douze fois, je passe à gauche, je me fais engueuler par un mec en Golf qui ne comprend pas le truc, je me sors de la galère sans rien casser. Je finis par me garer mais c'est bizarre, le gps Scania me dit que je suis au bon endroit, maps aussi, mais c'est pas le bon nom de rue, carrer Font machintruc. Je vais voir à pied, c'est pas là du tout, bizarre. J'appelle Nestor, il est aussi dans la bonne rue à 5km de là mais il ne reconnaît pas du tout le coin. On est tombé tous les deux dans la quatrième dimension... En fait le bled est grand et le nom est dans plusieurs lotissements. Ils sont débiles les catalans ? J'essaye avec Mappy, et miracle il y a une autre rue à 6km de là, mais de l'autre côté du bled, c'est interdit, je fais tout le tour.
Je trouve enfin mon compañero, au bon endroit cette fois. On livre chez une jeune femme, fortement équipée, elle ne risque pas de se noyer. Je pense même qu'un jour ou l'autre elle va devoir faire de la chirurgie sous peine de se bousiller le dos. Son mari n'est probablement pas de mon avis.
Comme d'hab' Laurence m'a envoyé mon rechargement depuis hier, je voudrais bien charger avant la pause de 13h, je file.
A midi 20 je suis à L'Ametlla del Valles, je connais la boîte je suis venu il n'y a pas bien longtemps, ils font des tubes pour Peugeot. Le cariste me dit de me mettre à quai, il manque une palette, mais il me dit qu'à 14h il colle les étiquettes, 14h10 on charge. Mouais ça me semble trop précis pour être honnête. J'ai le temps de faire un banquet.
A 13h30 ça bouge dans la semi. Ohhh ! Oui mais non, il manque toujours la palette mystérieuse. Je vous la fais courte sur les péripéties, j'ai eu le temps de boire un milliard de café, à 16h je me casse.
Les données sont simples, il est 4h je suis à Barcelone, et je dois être aux piscines demain matin 10h30. En fait c'est pas compliqué, ça va pas etpicétou. Pauline va envoyer quelqu'un demain pour moi.
Je m'arrête à la Petrem à Figueras, miracle il n'y a pas grand monde, j'ai une pompe direct, pleins gas-oil et Adblue. Je pensais remonter jusqu'à Vergèze mais ça va être fin, en plus ça bouchonne un peu dans la descente du Perthus. Du coup je m'arrête à Poussan, d'ici je rentre tranquille d'autant plus que je laisse le camion au dépôt. Le Cubo ne compte pas dans la RSE.
Réveil 5h, je file à l'anglaise. Va falloir qu'ils fassent quelque chose pour les trous du parking, c'est Verdun, les mitrailleuses allemandes en moins.
Quand je commence à en avoir marre je suis à Mornas, je sors à la nouvelle sortie. Bien pratique pour ceux qui fréquentent les restos de la vallée. Quand je me gare au relais de Donzère je vois marcher le président directeur général Péli, on déjeune ensemble. On papote un peu mais pas longtemps, je ne veux surtout pas couper 45, et lui malgré son statut dans les hautes sphères du transport il a un métier.
J'attaque Lyon à passé 9h donc ça roule. Faudra que je compte précisément si on gagne du temps par le périph depuis que c'est à 70. Les 4h15 sonnent vers Montluel, je dors 30 minutes à la station. Fin bien ensuite. Comme toujours je quitte l'autoroute à Bourg. Je me prends un bout de pain après Lons que je mange vite fait là le long. Marc m'appelle, c'est un intérimaire qui charge pour moi, il lui file un coup de main. En fait non, c'est lui qui se tape tout, le contrôle, l'ordre de chargement, bon c'est un peu normal le mec il nage au milieu de notre bordel.
Je passe laver chez Jeantet, visiblement c'est réparé, et il y a du savon ! Milagro !
A 3h je suis au dépôt, je vide mes tubes catalans à quai. Le mec n'est toujours pas arrivé. Il se radine quand je finis, je le fais se placer au mieux pour transvaser. Pas facile le vendredi c'est le bronx.
Marc a fait charger intelligemment, ça aide pour la transvase, en une petite heure c'est torché. Un coup de gas-oil, un coup dans la cabine et zou ! Je saute dans le Cubo, faut pas que je traîne j'ai fait changer les pneus sur le Trafic faut que je le sorte du garage avant 19h. Venga !
Bon week' à tout le monde, le ciel vous tienne en joie.
A 7h je range mes affaires vite fait et je vais garer la bagnole. En sortant de la cour je croise le patron, pour une fois que je décolle à l'aube, il peut constater que je suis un mec courageux. Je passe les travaux de Cayenne les doigts dans le nez, je peux aller me recoucher. Boah non je continue tant pis...
Pause café pain au chocolat à Villemotier, ici c'est pas encore le sud je pense qu'ils ne disent pas chocolatine. Un quart d'heure et zou !
Jusque là ça a roulé tranquillou, va falloir affronter la civilisation cette fois. Encore que civilisation pour ces hordes de barbares citadins c'est peut-être pas le bon mot. Comme d'hab' je prends le vieux périph, c'est limite, deux bagnoles de plus et ça freinait.
Je commence à me faire des cheveux ( c'est une expression, en vrai c'est trop tard) au péage de Vienne. C'est bouché avant et après mais finalement en restant à droite ça roule. Ça va comme ça jusqu'à Montélimar, on ne s'est jamais arrêtés ce qui n'est déjà pas si mal.
Je commence à St Gervais à côté de Bagnols sur Cèze. Pas inquiet, je connais le lotissement j'y suis venu fin Mai. Depuis la cabine je vois au-dessus du mur, la piscine est terminée. Je me gare au même endroit, je livre la voisine cette fois. Trois coups de fourches, deux signatures, un café.
De là je vais à Uzès, petite cité de caractère comme ils doivent dire au syndicat d'initiative. C'est plein de touristes fatalement. Pour tourner à droite je bloque la circulation un moment le temps qu'un déménageur comprenne qu'il fait chier le monde. Il y a des bornes en pierre pour empêcher les bagnoles de se mettre n'importe où, c'est fin pour ne pas y laisser un marche-pied ou éventrer une jante de semi. J'entreprends de reculer dans le chemin du client mais il y a des branches partout, je laisse tomber. Je reste sur la départementale, 700m en chariot. J'y vais en deux fois.
Je n'ai plus qu'une palette de margelles à livrer à Domazan. Je vois à peu près où c'est, jadis il y avait un resto routier ici. Coup de bol l'entrée du chemin fait une boucle, ça sert d'arrêt de bus scolaire, à cette période ça va aller. Je reste là, le chemin ne me dis rien qui vaille. J'ai bien fait, la maison est au 1150 mais je préfère faire 1km et quelques en chariot. Le fioul du chariot ça coûte moins cher que les réparations sur le camion.
Je n'ai plus qu'à me rapprocher pour demain, ce sera les Jardins de la Source à Vergèze. Je ne remarque pas un camion de chez Pasteur de Marnay, le chauffeur vient me voir, c'est Didou 25 sur le forum. On passe une très bonne soirée à papoter. Enfin moi je passe une bonne soirée, lui j'en sais rien ! Si ça se trouve je suis un gros connard...
Pas trop de réveil ce matin, je vais laver mon petit corps fluet et j'attends 8h et demi. Je me garde de l'amplitude pour valider ma deuxièmr 11h ce soir, inutile de se précipiter.
Prise de tête de bon matin dans des travaux à Langlade. J'ai le feu clignotant je m'engage sauf que les gars déplacent une pelleteuse, je suis arrêté. L'idiot de base en face en Scénic, il voit bien la situation mais quand le feu clignote pour lui il fait quoi ? Il démarre !!! Et en plus il râle. Les cons ça ose tout c'est à ça qu'on les reconnaît.
Je commence par une rénovation chez un inquiet, il change sa filtration, il tient absolument à me montrer ce qu'il a fait. Oui, bon, il a creusé un trou pour passer les tuyaux et enlever le vieux filtre. Je ne sais pas quoi lui dire. Mais il a l'air content de mon expertise...
Ensuite je monte à Quissac chez une jolie femme visiblement maghrébine, mais elle a un accent belge à couper au couteau. Elle ne dit pas : vous ne pouvez pas mais vous ne « savez »pas passer par le jardin. On dirait Coluche qui fait l'accent de Namur. Puisque je ne sais pas passer par le jardin je passe l'escalier au-dessus du mur. J'avoue que je suis un peu inquiet pour descendre l'escalier des fourches de l'engin mais non, la citoyenne belge est fort musclée. Je pose le reste ailleurs en long avec les rallonges de fourches, nickel.
Je descends à Montpellier par le haut. Je prends le temps de manger un bout. A 1h et demi je suis à Juvignac. Je me fais aborder par un mec en scooter, il me déconseille d'aller plus loin. Il a une bonne tête de vainqueur. C'est le cassoss du bled mais peut-être qu'il a raison... Je re-regarde Maps, ça me semble bon, j'y vais. C'est vrai que la rue est en cul de sac mais j'arrive à faire demi-tour sans trop de difficultés. Le client a une super cafetière, j'accepte un jus pendant qu'il remplit « mon »chèque.
Ensuite je vais à Agde. Je reconnais le lotissement en arrivant, je m'y suis fait chier il y a quelques temps. Je reste donc sagement à l'entrée sur la rue principale et je termine en triporteur. Le client est un jeune type mais il n'a rien compris à la procédure, il croit que le technicien vient avec moi pour poser le liner. Explications...
Je finis les livraisons à Lespignan à côté de Béziers. Je n'aime pas ce bled, faut arriver du bon côté sinon faut traverser Nissan lez Ensérune et c'est une galère. Je m'enfile sur une rue interdite aux 3t5.
Ici aussi je fais de la calinothérapie. C'est un couple de retraités, la dame me dit qu'elle n'arrive jamais à avoir le service client. Je lui dis de le faire devant moi, et bingo ça décroche du premier coup. Je lui explique que j'ai un fluide. Je pense surtout qu'elle ne faisait pas le bon numéro.
Je me fais chier pour repartir je comprends pourquoi le quartier est interdit. Je manœuvre, je vois dans les rétros une bagnole qui me laisse faire, sympa... Oups c'est les gendarmes ! Quand j'ai fini ils se cassent, oklm.
Il ne reste plus qu'à rouler. Je voulais aller à Parets mais j'ai assez d'amplitude pour souper à la Cuisine Catalane et aller dormir chez Waterair. Je vois sur Maps que JU68 est dans mon coin, je vais donc papoter un peu. Finalement c'est un bon plan parking, à 500m près je reste là pour dormir.
Au réveil je vois que Julien est encore là, on va déjeuner ensemble en bas de la rue. C'est lui qui paye, il me dit que c'est moi qui ai payé le dernier coup à Alfajarin. Quelle mémoire !
Comme d'hab' Béa m'ouvre la boutique, je me vide. Je lui demande pour ma piscine de Madrid, elle me dit que c'est Roman qui sera là. Parfait...
Premier arrêt à La Panadella pour la douche, un café là-dessus, 23 minutes, et zou !
Vers Lérida, dans l'autre sens heureusement, un porteur Premium a dévalé le terre-plein central, rien de méchant visiblement mais la dépanneuse occupe la voie de gauche. Je vous dis pas le bouchon derrière ! Les Mossos font sortir les bagnoles à la sortie d'avant et ils entassent les camions sur deux files, big merdier !
Comme l'autre fois les 4h30 de volant m'amènent après Saragosse dans le Morata, la station est destroy mais je m'en fous j'ai juste besoin d'un parking et d'une poubelle. Je me bois mon petit cortado de l'après-midi au km 77. Il y a tellement de troquets sur cette route que je ne les connais pas tous, ici ça paye pas de mine mais c'est nickel propre avec des douches, faudra que je pense à revenir.
J'attaque Madrid à 17h30 mais ça roule nickel, à 6h et quart je retrouve mon compañero à Las Rozas de Madrid. C'est la proche banlieue chic au nord de la capitale. Je suis garé à 100m, au poil. D'entrée je demande à Roman ce qu'il fait là, ici c'est le secteur d'Isidoro. Bé Isidoro a été viré il y a deux semaines. A la calle ! Et avec Enrique, le chef, allez hop ! Tu m'étonnes que ce matin Beatrix ne m'a pas donné d'explications. Je comprends aussi pourquoi Isidoro n'a pas lu mon whatsapp. Putain la vente c'est un monde dur. C'est le jeu ma pôv Lucette, il y a des objectifs, ça va pas tu dégages, et en Espagne avec la déréglementation c'est encore plus facile. Je vide, on range tout dans l'entrée du garage et en partant Roman me dit en rigolant : espero reverte. J'espère te revoir. Moi aussi, moi aussi. Je ne suis pas inquiet, lui il vend.
Comme toujours Laurence m'a envoyé mon retour, on recharge en Navarre. Je retraverse donc Madrid, ça freinouille à peine sur la M40, rien de méchant. Par tranquilité d'esprit je mets 100 l de gasoil à Torremocha, ce rouge clignotant sur la jauge ça me fatigue.
Je finis mes heures à Medinaceli, super resto, sanitaires refaits à neuf. 10h05, 845 km ça suffit comme ça.
Les chiottes et douches sont du genre « centre routier », à l'air libre, m'enfin c'est nickel propre faut en profiter dans ce pays.
A 9h et demi je suis à Funes, ici on est aux confins de l'Aragon, Navarre, La Rioja. La région est un jardin potager, la vigne en plus. On charge dans une conserverie, dans les stocks je ne vois que des produits pour la France ; tomates, ratatouille, olives. Je charge des grosses boîtes pour des collectivités. Je charge, non ! Un cariste apporte un tire-pal électrique mais c'est un chico qui monte dans la semi. A peine une heure plus tard je me casse, trop fort.
Pause gas-oil Adblue à Pamplona, ça me prend un quart d'heure, parfait. Le tunnel du Velate est ouvert ce matin, j'aime bien la balade par le col mais je suis chargé lourd et j'ai autre chose à faire, merci de laisser ouvert.
Je mange un bout à l'ombre dans la descente, à l'ombre c'est pas indispensable, il fait 24 à tout casser. M'en fous c'est assez je ne suis pas en vacances.
Je chope un coup de moins bien dans les Landes, cette autoroute est mortelle. Je dors un quart d'heure, c'est mieux que le fossé.
A 16h30 j'attaque la rocade de Bordeaux, je me dis qu'à cette heure ça va passer crème. Fatal error.
Les panneaux indiquent : A10, 58 min. Putain t'y crois ? Fectivement', c'est le plus grand parking de France, et dans les deux sens s'il vous plaît ! Pas la peine de stresser, je me fais une grille de sudoku, ça calme mes petits nerfs. Enfin arrivé sur l'A10 c'est pas gagné, ça freine vers Ste Eulalie. Quand ça veut pas cette ville c'est l'enfer sur Terre. Je finis ma dernière 30 à Bédenac, ça me laisse le temps de combiner. Sois je coupe à Barbezieux mais il est tôt, soit je pousse jusque sur la route de Confolens mais le parking du troquet est petit. Est ce que j'aurai de la place ? Allez, je cours un énorme risque, j'y vais. Je passe à Montlieu il est 7h moins le quart faut pas déconner, je continue.
A 19h40 je suis à Roumazière Machin, il reste une place pour mon petit camion, garé en avant, demain il fera jour. Nickel l'affaire.
Le troquet ouvre à 6h, un grand café une petite douche et il est 6h40, ça me fait encore une 11h, c'est pas bien foutu mon histoire ?
Premier arrêt au pain à St Vaury à la nouvelle boulan qu'on voit depuis la 4 voies. C'est pas hyper commode pour se garer en camion et il faut rattaquer la bosse sans élan, comme quand on sort du resto d'ailleurs. Ça fait cracher le Scania. Faut reconnaître qu'il marche, chargé lourd comme ça, le col des Baudots après Montceau les Mines ça monte à 80. Pareil hier au péage de Biriatou, tu attaques la côte à l'arrêt, putain ça envoie de la buchette. Ça me fait bizarre d'avoir 500 vrais chevaux et pas des licornes étoilées, j'avais perdu l'habitude depuis le Man 530. La licorne c'est un faux cheval fantaisie pour les petites filles, chez Mercedes c'est tout à fait ça, des canassons pour fillettes. En fait Mercedes ils sont forts sur les camions de chantier, c'est rustique et costaud, faut juste qu'ils arrêtent de fabriquer des tracteurs grands routiers.
Je vide mon frigo avec le dernier repas de la semaine quand les 4h30 sonnent.
A 13h30 je suis à Dôle au rond-point de chez Cuinet le garage RVI. Je pique à gauche dans la zone et je vais me présenter chez Codipro. La réception est fermée l'après-midi, je tente ma chance...
Je tombe sur un premier type qui va chercher son chef. Là je lui sors le mode Caliméro Actor Studio, ouais vous comprenez chez Waterair c'est des vrais cons patati et patata alors que les vrais chieurs c'est eux, il se casse à son bureau et revient dans la minute : il veut bien vider mais pas de contrôle, il garde les papiers. Yesssss ! Le CMR je passerai le chercher lundi en descendant ou un collègue qui charge chez Parrot à côté viendra le récupérer. C'est vendredi après-midi, toutes les camionnettes de livraisons sont garées, faut en enlever deux, plus une devant le quai, je fous ma merde quoi ! Dans la demi-heure le lot est posé sur le quai, merci tout plein ciao.
Le lavage chez Jeantet est de nouveau fermé, pas grave mon tacot est quasi propre. Au bureau je me la pète genre je suis le meilleur après la soupe du chien, j'ai réussi à vider, elles n'en reviennent pas. Je mérite une médaille. Blague à part ça évite un passage à quai et surtout qu'un collègue refasse la route lundi dans l'autre sens. Un coup de gas-oil, je ramasse des cadres des palettes et un retour de jesaispasquoi qui traîne sur le quai et je me rentre.
A 17h je décroche à la maison, j'ai loupé le goûter m'enfin rentrer de Madrid le vendredi si tôt je ne suis pas mécontent. Bon week' bien chaud, le ciel vous tienne en joie.
A 8h moins le quart je suis à Seppois. Fabrice sort mes palettes, et il en sort, et il en sort. Oh tu vas te calmer ! Rien que les escaliers ça va faire la moitié de la caravane. On gerbe, on dépote, on cadre, ça finit par rentrer. J'ai pris deux pains aux raisins à Joncherey tout à l'heure, on va se bouffer ça avec un café, c'est largement mérité.
J'appelle mes chers exploitants pour le CMR que j'ai laissé vendredi à Dôle, ils se débrouillent. Parfait, c'est pas que je ne voulais pas y aller mais ça m'arrange bien, je n'ai rien à foutre à Dôle.
J'ai coupé 15 à l'usine, je mange en 30 minutes avant Bourg en Bresse.
On m'a rajouté une rénovation à Villars les Dombes, c'est pas bien loin mais faut y aller quand même. J'appelle la cliente pour lui dire que je suis juste dans le créneau 13-15h. J'y suis pour 3h ric rac, c'est son mari qui réceptionne mais le crédit est au nom de sa femme, c'est elle seule qui doit signer. C'est une nouvelle connerie des organismes de crédit. Donc il appelle bobonne qui est partie chez sa sœur, dans les cinq minutes elle est là.
De là je vais à Jonage, pas loin de Lyon. Si je prends l'autoroute ça fait un vache de détour, je coupe par Montluel. C'est bien un peu interdit au transit mais ça se discute...
Le client est un jeune gars bien cool, il a fait venir un pote croyant qu'il fallait dépoter les palettes. Pas avec tonton Pierre, en serrant les fourches je passe les margelles par en haut et je redescends jusque sur l'herbe. C'est pas très clair mon explication je sais. Le gars est bien content, il m'offre un verre d'Ice Tea. Je crois que je n'en ai jamais bu, ça a un goût de médicament, c'est dégueulasse mais on va mourir tellement il fait chaud.
La dernière livraison du jour est de l'autre côté de Lyon vers l'Arbresle. A cette heure-ci c'est sans espoir. J'appelle le client, je lui dis que je suis à Meyzieu, il rigole : « prenez votre temps, vous êtes en pleine merde, à ce soir. » Je passe par Gerland, le Fourvière, ultra pénible. A 19h30 je suis à Bully, charrette d'une demi-heure. Le client me dit que c'est pas grave. Cool. Je suis garé devant une parcelle de vignes, c'est du Beaujolais. Je suis surpris je ne voyais pas le Beaujolais jusque si bas. La chaleur est un peu tombée, ici on est un chouilla en altitude, c'est plus respirable. Je ne m'éternise pas pour autant, l'heure tourne.
Pas question de descendre du côté de Givors, je coupe au travers par la N89. Le relais de Montrond les Bains est fermé pour travaux je pousse jusqu'à St Laurent de jesaisjamaisquoi, il reste quelques places, nickel. 8h54 de volant, un chargement, trois livraisons, c'est bien assez pour un lundi.
C'est pas le grand luxe ici mais ça dépanne, je suis douché propret, sam' suffit. Un peu avant 8h je suis à Villars, la rue est une vache de grimpette, je vais me garer plus haut sur le plat. Les clients ont pris la grêle, les tuiles, chéneaux, bardage en plastique, la totale, et le liner de la piscine. Avec le vent les glaçons tombaient à l'horizontale parait-il. Ici pas de crédit, c'est l'assurance qui raque. Je préfère.
La suite est à Alès. Je devais avoir une assistance petit camion mais Martine n'a trouvé personne. Bien brave je lui ai dit que j'allais me débrouiller. Sauf que quand j'ai fait le programme il y a quinze jours j'ai oublié un détail : le tour de France ! Le client a appelé l'usine pour dire que son quartier allait être bloqué. On verra...
Je descends par le centre ; Le Puy, Langogne...etc... Le gps veut à tout prix me faire passer par la vallée du Rhône. Calme-toi ! Déjà l'arrivée au Puy depuis Sainté c'est magnifique, ensuite c'est sublime. Je me prends un pain de seigle dans un bled par là, si des fois je me fais arrêter pour laisser passer les vélos. J'ai le temps je passe par Villefort Génolhac, j'en prends plein les yeux. C'est vrai que c'est pas une route à camions, j'aurai juste croisé un Napoly en pétrolier. La descente sur Villefort c'est magique, la gorge est profonde, au bout il y a un barrage et donc un lac, putain je ne regrette pas d'être passé par là. Il n'est pas interdit de prendre un peu de plaisir au boulot, merde quoi !
A midi et quart j'appelle mon client, il me dit qu'Alès sera bouclé à partir de midi et demi. A 1km de l'adresse les flics sont dans un rond-point, il doit être 12h28, ils me laissent passer... J'ai le cul bordé de nouilles. A partir de là je suis au calme, tout est bouclé. Je trouve un bout de parking à 800m de la maison. Nickel. Le client arrive avec un C15, Visa fourgonnette for ever. Je pensais devoir aller à la maison en deux fois mais la palette de margelles entre dans la bagnole. Bon la pauvre bête penche du cul mais pour faire faire 800m tout doucement ça le fait.
Une fois vide j'essaye de sortir de la ville. Au bout de ma rue il y a les flics municipaux, il me laisse passer. Faut surtout pas paser par la rocade, j'esquive. J'arrive à prendre la route de Montpellier, au poil. Maintenant j'ai le temps, je mange un morceau à l'ombre de platanes.
Donc je me crois sauvé mais à Lédignan rebelotte, je tombe sur les gendarmes cette fois. C'est bloqué jusqu'à 17h. Je dis au flic que je recule et je vais me garer à l'ombre pour attendre. Mon cul Paul. Je recule jusqu'à une entreprise, le gars a un camion de bois, je me retourne là et ciao.
Je remonte à la 4 voies, ça roule, et je vais tourner à Nîmes, tant pis. Je passe par la Minervoise, je me gare à l'ombre et je fais un peu de carnet de bord.
Fin de mission à Lézignan, je devais galérer, finalement j'ai eu un sacré cul !
Ici on se douche dans les chambres de l'hôtel, c'est vieillot mais propre. A 8h j'entre dans Barbaira, au carrefour je croise une bagnole, le gars me regarde bizarrement. Bon.
Je me gare devant une maison 500m plus loin. Mauvais signe la baraque est fermée. Je vois mon gars se radiner. J'ai eu un sacré bol de le croiser. Il me dit qu'il n'était pas au courant de la livraison. C'est bizarre, Waterair appelle puis envoie des mails avec réponse impérative puis une rafale de textos pour verrouiller le truc. Lui me dit qu'il n'a rien reçu. Mouais... On va dire que j'ai eu un gros gros bol de le croiser dans le bled.
A 9h et demi je fais la route dans l'autre sens, j'ai le temps, full nationale, Narbonne Perpignan. Petit arrêt en vitesse à La Jonquera pour trois courses, ça me prend quand même une plombe, c'est plein de vacanciers bien sûr. Je mange un bout à l'ombre sur la C 32 et je retrouve Nestor à Cabrils. Il m'avait dit : « ouais tu verras c'est cool. » En voiture certainement... Les pins sont hyper bas, je me vois déjà faire réparer le toit à Saragosse ou pire chez Fèvre à Devecey. Faut absolument que j'évite ce moment gênant, je descends voir... En montant sur le trottoir à droite la remorque penche un peu, les branches frottent sans rien casser, ouf ! J'évite de me prendre le choux avec les connasses. Il y a quand même pas mal de brindilles sur la route, je ramasse. La milice, la police locale pardon arrive. Je pense que j'ai été dénoncé par de braves gens... J'explique au plus vieux qui semble être le chef ce que je fais là. Il est ok, me dit de mettre un triangle. Un triangle dans une petite rue où les bagnoles roulent au pas ? Je lui dis oui ,il est content, et basta. Mon triangle je ne sais même pas où il est …
Nestor me dit : « la cliente voudrait que tu évites de faire des traces dans l'herbe. » C'est une blague ? Le temps que je retourne au camion le Bobcat qui évacue la terre a fait deux tours, le gazon est mort. On ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs.
Pendant que le commercial palabre avec ses clients je file.
Je monte à Bigues par la route de Vic, c'est du connu. Nestor m'a dit que les emmerdes commencent à 1km de la maison. Boh, c'est vrai que ça grimpe, ça tourne, des rond-points de merde mais ça passe. A 400m de la maison la rue grimpe à la verticale, un truc de fous, je reste là, au dernier lacet. Le jardin aussi est à la verticale, ils creusent le trou avec un camion grue depuis la rue du dessus. J'ai jamais vu ça ! Cette piscine a été reportée plusieurs fois. Les gens ont acheté récemment, il y a deux grands murs en enrochement mais pas déclarés. Embrouilles avec la mairie. Nestor me dit qu'il a fait un dossier pour aider les gens, c'est passé. Maintenant c'est moi qui passe les éléments par dessus le parapet, en bout de fourches c'est limite. Les chariots embarqués sont faits pour descendre de la marchandise d'une remorque pas pour monter des palettes au ciel...
Quand c'est fini on discute un peu, il me raconte les dernières news de Waterair Iberica. Je lui demande si on ne peut pas aller vider ma dernière rénovation ce soir à l'agence. On passe devant. Il a les clefs, banco! A 19h30 me vlà vide, tip top. Laurence m'a bien sûr envoyé mon retour, les tubes comme il y a quinze jours. Nickel. Ne me reste plus qu'à aller au resto, Parets del Valles comme d'hab'. Il fait une chaleur de gueux, merci monsieur Scania pour ta super clim autonome. Si, un dernier truc monsieur Scania, arrête de mettre ce putain de logo partout, j'en peux plus de la tête de poulet, c'est même brodé dans les rideaux. C'est ridicule, je t'assure.
Pas de réveil ce matin, après une longue nuit au frais je vais déjeuner et me doucher. Je pourrais prendre la douche à l'usine où je charge ça m'a l'air propre mais j'ai mes habitudes. Je me fais vieux.
Sur les coups de 9h45 je sonne au portail à l'Ametlla. Selon Nestor ça se prononce Amélia, le T est presque muet. Le cariste me donne un quai de suite mais à l'opposé des autres fois. Je lui demande si c'est prêt, je le chambre un peu sur les trois heures d'attente de l'autre jour, il me dit que la commande est terminée. Bon. Le temps de démonter mes cadres, il attaque. A 10h et demi c'est chargé complet. J'en reviens pas ! Je ne vais quand même pas me plaindre.
On est jeudi, c'est à livrer lundi, autant dire que je ne suis pas inquiet.
Pause gas-oil Adblue à Figueras. Par un moment c'était blindé de pays de l'Est ici, fallait attendre, voilà plusieurs fois que les pompes sont libres. Ils sont passés où les sauvageons ?
Quelques coupures par ci par là, une tite sieste à l'ombre vers Béziers, j'occupe la journée quoi !
J'aurais presque pu passer Lyon ce soir mais à quoi bon ? Il est déjà 20h quand je m'arrête à La Tour d'Albon. C'est très bien comme ça. Je soupe avec un gars qui a un R500 de démo, il est emballé. La qualité, la clim de nuit, la douceur, le couple moteur, il constate les mêmes trucs que moi c'est marrant.
Réveil 6h, café douche, vlà encore une 11h de faite. Le périph' de Lyon est autorisé au transit ce matin, à cause de la pollution ? Je l'aurais pris de toutes façons. On se croise avec le régional de l'étape, Pascal Baloo, oui il a un patronyme bizarre. Il me dit que ça roule, je peux y aller tranquille.
Vers Bourg sud sur l'A40 un Daily est accidenté, un pompier est debout sur le capot a découpé la tôle, horrible. Derrière les camions s'accumulent, les chauffeurs doivent maudire la perte de temps alors qu'il faut toujours relativiser ses propres soucis.
Le lavage chez Jeantet est fermé pour des histoires de restriction d'eau selon radio-chauffeur alors que chez Mécano Service c'est autorisé, ils recyclent la flotte je crois. Bref, il y a du monde et donc de l'attente. Ça nous laisse le temps de tchatcher...on dit des gonzesses...
A 13h30 je suis au dépôt, le quai est plein. Le jeune Arnaud charge un lot de terreau, ça fait un peu de place, pas longtemps, je dépose mes palettes barcelonaises.
Je décroche et je monte chez Scania pour la visite jesaispasquoi, post rodage je crois qu'ils disent.
Ma chérie vient me chercher. Je vide quelques affaires, je suis en vacances pour deux semaines, mon tracteur reste ici. Je préfère.
Cette année je suis en congés hors fermeture Waterair mais j'ai pas le choix, personne pour garder mon Monsieur Patate. Je vais faire le papa-poule, c'est pas désagréable non plus. Bon week-end à tous le ciel vous tienne en joie.