FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Février 2023 Partager sur Facebook
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  • tu attends papa
    à Tarascon sur Ariège
  • Mardi 21 Février 2023
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    A chaque fois que je viens ici la patronne me reparle la fête de mon anniv'. Quand je demande s'il y a une douche de libre un autre gars demande en même temps, elle lui dit qu'il faut qu'il attende que l'autre se libère, moi elle me donne la grande, j'ai des privilèges que voulez-vous.

    Je démarre à 7h et quart, je file en face histoire d'éviter Montpellier. Je prends du pain à Frontignan, me vlà tranquille. A 8h et demi je suis chez U à Clermont l'Hérault, il faut s'inscrire sur une borne informatique comme c'est à la mode désormais. Le bidule valide mon truc et me dit que je recevrai un SMS. Je n'ai rendez-vous qu'à 9h et demi, je vais attendre au camion. A 9h35 je n'ai toujours pas de message, je retourne à la salle chauffeur, mon immat' est affichée sur l'écran de téloche en haut, quai 69. Si je ne m'étais pas inquiété ? J'attendrais encore ? A quai ça va vite faut reconnaître, un gars contrôle au fur et à mesure que je pose les palettes, il me fait un bon, je vais récupérer les Europe, ciao.

    Hier Philippe de la Log', c'est un titre de noblesse, m'a prévenu que mon client les a appelé, c'est la grosse merde dans son bled. J'appelle donc le gars pour avoir des infos, c'est bien la merde. En plus là il va emmener quelqu'un à l'hôpital à Toulouse il ne sera rentré que vers 14h, pas grave c'est l'heure à laquelle j'arriverai.

    Je mange un bout viteuf' et comme prévu à 2h je suis à Ussat. Une déviation est en place mais pour les voitures seulement, je m'enfile au plus loin et je tombe sur des barrières et un gendarme. Je prends mon air le plus sympa et je demande au major ci-présent s'il veut bien avoir l'obligeance de m'ouvrir la barrière. Je cause bien quand je veux... Mon cul Paul, refus catégorique ! La montagne s'est écroulée, des pierres sont tombées sur la route, un bloc de 120 m3 menace de tomber, il doit bien y avoir 100m de dénivelé, arrêté préfectoral, on passe pas point. Et je fais comment ? Il me conseille de reculer la livraison. T'as raison ! Là son téléphone sonne : « mes respects mon colonel... » il s'éloigne pour ne pas que j'entende bien sûr, je comprends juste garde à vue... Au bout d'un moment il revient, mais il n'a pas changé d'avis. Je retourne au camion. En montant la semaine passée j'ai bien vu deux ponts au bord de la N20, je recule, je refais le tour de Tarascon et je vais voir. Raconté ça a l'air facile mais c'est chié loin. Le premier pont c'est mort il y a une barre à 1m50 du sol de mémoire, le second la barre est à 2m20. Sauf qu'ici je suis à 4km de la maison !!! Putain je fais quoi ? Je ne vais quand même pas ramener cette piscine et me la trimballer toute la semaine. J'y vais tant pis. Kit margelles escalier Pacio, pas le choix je dois faire deux tours, tout pour plaire. Laurence m'appelle entre-temps, elle m'a pris un retour dans le 40 pour Besançon. J'ai fait le bon choix mais purée c'est loin ! Donc après 4km j'arrive de l'autre côté du pont, un jeune gendarme fait le planton devant la grille, il est étonné, me demande d'où je viens. Je lui raconte le truc avec son chef de l'autre côté.

    J'ai quand même plus de 20 minutes de route à chaque fois, quand c'est fini le Moffett est bouillant, l'huile hydraulique doit être bien bien chaude, c'est pas vraiment fait pour ça, c'est juste fait pour poser ou charger des palettes autour du camion. Le client est bien content, il me file un billet de 20 balles pour me remercier, on discute, il me raconte qu'hier une joggeuse a voulu passer le pont, elle s'est engueulée avec les gendarmes, menottes, au poste, garde à vue. Je comprends la conversation du major tout à l'heure. De retour au camion j'ai 2h30 de coupure, tant pis pour les 3h je file.

    Je grimpe la montagne, je descends côté Bourg Madame. Dans un bled juste avant la frontière j'entends un petit boom discret. Je me dis que c'est le bruit d'un carton de polystyrène Isoplan tombé à plat sur le plancher, je m'arrêterai au premier parking. Je roule quelques minutes et j'ai une info au tableau de bord : « consommation excessive d'air comprimé ». Ahhh ? Par là vers Puigcerda c'est pas facile de s'arrêter, la route est bordée de glissières, pas de parking, j'en trouve un tout pourri un peu plus loin. En fait c'est un coussin de l'essieu relevable qui a éclaté. Pas grave, j'attrape un collier rilsan dans ma caisse et je pince le tuyau, fin de l'anecdote, ça fera jusqu'à vendredi.

    Par rapport à la semaine dernière je ne suis pas en avance, je pensais au pire couper à Lérida, je pousse jusqu'à Bujaraloz, c'est pas si mal après cette journée. J'aime pas trop c'est un buffet libre mais j'ai 8h45 de volant, il me fallait couper 45, laisse tomber.