Carnet de bord de Mars 2023 | Partager sur Facebook |
Il fait encore un froid de gueux ce matin, le patron a mis un chauffage d'appoint dans la douche, enfin dans le local, pas dans le receveur heureusement, on va éviter de faire une Claude François.
Je vais dans un bled à la con mais l'esprit tranquille, j'ai livré le voisin le mois dernier, du coup pas d'hésitation je me gare direct devant la maison. Les deux potes sont présents comme l'autre fois, ils rangent au fur et à mesure, un café là-dessus et zou !
Laurence m'a envoyé un retour hier on va à Colomiers, donc je passe par Trèbes et le magnifique canal du midi. A 50 bornes de Toulouse elle m'appelle, le voyage est annulé. Meeeerde ! Là on est dans la mouise, ici à part charger un Airbus il n'y a pas beaucoup d'industrie autre. Elle me rappelle finalement au lieu d'Is sur Tille on charge pour Dijon, ouf , et puis c'est moins loin.
A 11h je suis à l'énorme briqueterie qu'on voit au bord de la route d'Auch. Vu l'heure je pense qu'on ne chargera qu'en début d'après-midi mais non, ils chargent en continu. C'est bien foutu, on fait tous les papiers à l'accueil, avant de charger tu as déjà les documents de sortie. Un cariste vient me chercher on charge à deux endroits, c'est super rapide. Quand j'ouvre le côté passager un truc me tombe sur les pieds, putain c'est la bride que je cherchais jier, elle était tombée derrière les planches, le truc qu'existe pas. Je balance une sangle et deux équerres sur les deux dernières palettes mais un autre cariste, le mien est parti, me dit qu'il faut tout sangler. Bien sûr, bien sûr. Deuxième sangle il est toujours là, troisième toujours là, putain tu vas te barrer oui ou merde ! Dès qu'il tourne les talons, ou les roues de son Fen, je referme et je me casse.
A midi et demi je me sauve avec 25 tonnes de briques. C'est parfait mais est-ce bien raisonnable ? Moi je m'en fous à la rigueur ça me fait rentrer mais faire faire 700 bornes à des briques ordinaires, il n'y a pas de briqueteries dans l'est ? Toutes les semaines on descend avec des piscines me direz-vous mais il y a une marque derrière, des brevets, un produit unique. Là c'est juste des briques, un parallélépipède rectangle de terre cuite. Ainsi va le monde ma pôv' dame.
Je contourne Toulouse du temps de midi, ça roule, puis je mange un bout au péage route d'Albi. J'avoue que j'ai hésité, chargé lourd c'est mieux de prendre par Brive A20 ou Rodez et A75 ? Quoi qu'il en soit il faut passer le Massif Central et il y a largement moins de péage par Rodez Clermont Ferrand. Bon, même avec 500 canassons suédois dans certaines côtes tu as le temps d'admirer le magnifique paysage. Laurence m'écrit, changement de rendez-vous, ce n'est plus 13h30 mais 11h : « fais au mieux ». J'avais compté à la louche, c'est l'heure que je m'étais donné. Du coup cette fois ce n'est plus à la louche, il me faut être précis. Rien d'impossible, faut pas déconner.
J'ai appris que le petit resto à Bost, après Vichy a été repris, dans mon souvenir c'était fermé, je vais donc voir ça. D'entrée le patron pose la bouteille de kir sur le comptoir : « vas-y, sers-toi ». C'est convivial ! Par hasard je tombe avec un jeune benneux avec qui on a mangé jeudi dernier avec Joël à St Eusèbe, c'est marrant les hasards, du coup on a bu un canon.
Pas comme hier, ici la douche est dans les cuisines, il fait bon chaud, un café pain-beurre là-dessus et zou ! Adibou crie famine, je passe à l'aire des vérités à Lapalisse mais c'est blindé de camions, je pousse jusqu'à Digoin, il était grand temps. Les travaux de la branche nord de la RCEA vont bon train, je dois reconnaître que le tronçon déjà terminé n'est pas mal, c'est une vraie sécurité mais on va encore refiler des milliards aux actionnaires de Vinci pendant des décennies. Comme dirait l'autre c'est un pognon de dingue.... qui échappe aux caisses de l'État.
A 10h et demi je suis chez Doras à Dijon, le réceptionnaire me dit qu'il va falloir attendre un peu, m'en fous le rdv c'était 11h. Plus le temps passe moins je m'en fiche, ils ont avancé le rdv de 13h30 à 11h, d'accord, mais au final tu entres à midi moins le quart. Après ça speede, faut avouer, les caristes se mettent à deux pour finir avant la soupe et toi tu coures comme un idiot pour tirer les rideaux et virer les planches.
Je pensais recharger au groupage de pinard c'est la rue à côté mais non, Cyrille me fait revenir au dépôt. Venga !
On charge un lot et je fonce chez U à St Vit pour un rendez-vous 15h. On me donne un quai aussi sec, je me vide en faisant une jolie file de palettes. Plus qu'à attendre un contrôleur, je vais me jeter un café. Quand je reviens, rien n'a bougé, je commence à m'inquiéter un peu, un d'jeun à bonnet se pointe, direct il signe les papiers. Je lui dis : « tu ne contrôles pas ? - Non ils me saoulent ». Ah bon, ben impec alors. Pour moi c'est bien ça va plus vite, j'ai un récépissé signé, ça me suffit.
De là je vais faire une petite ramasse à Serre les Sapins. C'est une boutique que je ne connaissais pas, ils sont gentils c'est déjà pas mal parce que leur quai purée c'est une plaie. Il faut reculer à contre-main en coupant une rue passante, le portail est en biais, il y a une benne sur le côté, tout pour plaire. D'ailleurs il y a un poteau jaune de protection, il est descellé à force que les camions tapent dedans. En descendant voir une fois ou deux ça le fait. C'est une bricole, 3m de plancher ça file, je rentre déposer ça à Devecey, fin de mission.
Demain je charge à Seppois pour un collègue qui ne sera pas rentré, à 18h30 je pose le camion à Bourogne, parfait.
A 8h moins le quart je suis à Seppois, le jeune Victor est sur le pont, il sort mon fourbi, qui n'est pas pour moi, bref. Je pointe les colis, Fabrice se pointe lui aussi, on va boire le café. Il va bien ce jeune, bon cariste, il connaît le produit, quand tu lui dis : va chercher le Welcome il ne revient pas avec un Pacio, on a déjà eu une bonne liste de mauvais ici, lui n'en fait pas partie. Je tamponne quelques récépissés, j'ignore si le collègue en a d'avance, et je me sauve.
Je passe laver à Baumes les Dames, un porteur vient de terminer, pas le temps de laisser refroidir la machine.
En entrant dans la cour je vois Laurent qui partait se chercher un casse-dalle, il fait demi-tour, on attaque la transvase de suite. A deux il n'y en a pas pour longtemps. Un gars de chez Epsilog fait un pot pour son départ à la retraite, mais un pot de chez pot, la table en bois du dépôt est remplie de victuailles, bon bé à la tienne ! Je traîne un peu j'avoue mais j'ai fini la semaine, on tape la discut.
Je décroche ma calèche, Pauline en aura peut-être besoin dans la semaine, ou tout du moins elle veut la garder en soupape. Moi ça me va, de toutes façons je suis en rechargement vendredi prochain et je ne pourrai pas y être, elle enverra un gars charger pour moi. Pourquoi ? Ayez pitié de moi chers lecteurs, je vais une semaine à la FCO, oui je sais c'est horrible ! Donc je rentre en solo, à 16h30 je suis posé. Bon week-end à toutes, le ciel vous tienne en joie.
La FCO c'est bien mais elle n'a pas fortifié mon cerveau, à 7h30 je suis à Bourogne mais damned j'ai oublié mon téléphone à la maison. J'ai bien pris les cadavres pour la benne à verre mais pas mon tél. Si j'y retourne en voiture je vais vraiment perdre du temps, je fais le crochet en camion. J'aurai perdu moins de trente minutes, c'est pas la connerie du siècle non plus.
Vendredi à l'issue de ce stage extrêmement formateur comme vous le savez je suis venu attelé ma semi, c'est Jérôme qui me l'a chargée et qui la posée chez Jacky, je démarre serein.
Je pars à l'opposé de d'habitude ce matin, séquence nostalgie, je monte à la capitale par la N19 tel un Buffa de la grande époque où c'était à la queue leu-leu entre Gefco et Bubu. Cette route est d'un triste désormais, je suis parti un peu tard faut dire mais les restos de Gourgeon et Malvillers sont fermés, ils se retrouvent où les gars maintenant ?
J'ai le temps je ne prends l'A 5 que jusqu'à Vendeuvre la patrie des tracteurs du même nom et je m'arrête au pain un peu plus loin, une magnifique miche...à goûter.
Je passe Troyes et je m'arrête manger avant Nogent sur Seine, la miche est aussi belle que bonne.
La route est sympa jusqu'à Montereau ensuite ça se gâte considérablement. La route devant chez les clients est bien étroite, je voulais arriver dans le bon sens c'est fait mais je me suis bien fait chier avec un pont à 3m90 pas indiqué. En baissant les suspensions c'est passé ric rac, fallait pas avoir Belmondo sur le toit.
Il a bien plu le long de la route mais c'est le déluge pile poil quand je débâche, pas de bol. Heureusement le client est bien sympa, il m'offre le café quand c'est terminé.
Après ça je vais à Vert St Denis, juste de l'autre côté de Melun, bled connu pour ces bases logistiques dont Norbert/Carrouf'. Moi évidemment je ne vais pas de ce côté, je vous conseille la visite du village, en semi c'est sympa... J'ai réussi à faire demi-tour sans rien casser c'est l'essentiel. Garé à l'arrache à cheval sur un trottoir, je dépose une palette de margelles et j'en reprends une, de la mauvaise couleur. Le client me dit que c'est Waterair qui s'est trompé mais il me dit aussi qu'il a changé d'avis à la dernière minute, mouais, voilà voilà...
La suite est demain au Perreux sur Marne avec une assistance petit camion, vu l'adresse c'est préférable. J'appelle un 03 quelque chose, un type me dit qu'un gars va me rappeler, j'ai bien senti qu'il s'en battait les coucougnes de mon histoire. Effectivement un gars avec une voix jeune me rappelle on se cadre pour demain, il va venir me rejoindre au resto c'est le plus simple. A 18h je suis à Châtres dans la grande zone au bord de la N4, les places sont déjà chères.
Garé à Tataouine, je m'offre quelques minutes de marche sous une pluie battante pour aller déjeuner et me doucher, ce qui est déjà partiellement fait donc. Mon assistant arrive pile poil quand je dois retourner au camion, je lui paye le café, on transvase la réno dans son fourgon et finalement on laisse mon camion là. J'ai cherché où le laisser mais j'ai rien trouvé de terrible, c'est lui qui me propose de faire comme ça. Voilà une initiative qui m'arrange bien, une livraison à 0 km c'est parfait.
C'est vraiment pas la bonne heure pour rouler en région parisienne, il pleut, plus on s'approche plus Maps augmente le temps de parcours. Avec son yoyo on se faufile dans des ruelles, purée quel pays de merde ! Tout ça pour éviter un gros bouchon sur l'A104. Le retour est bien plus simple, en passant on voit que le bouchon en face n'est toujours pas résorbé. Le gars me dépose au camion à 9h45, je repaye le café, normal, il est gentil ce jeune.
Je mets donc en route mon petit camion il est presque 10h, je me fais une piscine complète à côté d’Évry. Le client habite une petite résidence avec barrière et digicode, c'est trop petit je reste sur la route, je fais chier les bus qui passent. A chaque tour il me faut sonner, pénible. En plus bien sûr il pleut, en fait non, la pluie alterne avec de courtes éclaircies mais toute la journée je me serai fait saucer la gueule.
Je finis ma trop bonne miche à midi et à 13h je suis à Montlhéry. Le client ou la cliente d'ailleurs, je n'arrive pas à savoir, habite dans une impasse, je reste en bord de route, c'est bien dangereux, pas pour le camion, pour mon petit corps. Quand je sors la palette de margelles, horreur, je vois la margelle du précédent avec un gros 4 au marker. Meeeeerrde ! D'accord ça a été chargé bizarrement mais c'était à moi de vérifier, j'ai pointé les colis mais j'ai zappé les margelles. Quand j'ai fini ici je rappelle le client d’Évry, heureusement il est chez lui, j'avais peur qu'il soit parti au boulot. Bon ben il y a 20 bornes j'y retourne. Bien sûr je tombe sur un bouchon au bout de la Francilienne quand on retombe sur l'A6. Purée hier le téléphone, aujourd'hui les margelles, je les collectionne.
Bon ça va super vite, j'avais balancé la palette aux portes, un coup de fourches et je me sauve. Du coup je ne reprends pas par le bas mais par Anthony pour aller à Maurepas. Ça roule bien, j'appelle le client, cool, il m'attend tranquille.
Évidemment quand j'arrive il pleut, alors qu'il faisait soleil quand je roulais, c'est fait exprès. Le client a un garage traversant avec deux grandes portes pour aller dans le jardin, il voudrait tout déposer derrière, allez va ! Lui va faire une terrasse en bois, il n'a pas de margelles, ça y est je suis traumatisé !
Je reprends les livraison demain matin un peu avant Rouen, je coupe au travers pour ne pas reprendre Trappes, triangle de Roquencourt, forêt de Marly, Poissy, vu l'heure je ne vais pas aller m'y frotter. A travers champs c'est plus calme et je retombe à Mantes tout pareil.
A 19h tout pile je suis à Heudebouville, je suis claqué, la région parisienne c'est pas marrant, retour à ma capitale habituelle la semaine prochaine, je préfère. A table je suis tombé sur un chauffeur de chez Bonnard du 62, on a bien rigolé...
Café, pain-beurre, douche, à 7h30, zou ! Je commence fastoche à Cléon pas loin de l'usine Renault chez un ambulancier pressé de partir au boulot, là je fais comme les éboueurs à Marseille "fini-parti".
J'ai tout mon temps pour monter à Senlis, j'esquive l'autoroute en passant par Les Andelys, Magny en Vexin, Pontoise.
A 13h je m'enfile dans un vieux quartier de Senlis, les chemins sont bordés de murs hauts, il y a des chevaux dans les pâtures, je sonne à la maison, personne ! Merde, je redescends au camion chercher mon téléphone quand une jeune femme m'interpelle. Superbe métis trentenaire apprêtée avec une capacité respiratoire hors normes, je ne suis pas médecin mais je pense que tôt ou tard elle va devoir faire de la chirurgie de réduction sous peine de se péter le dos. Elle me raconte qu'elle est là par hasard, que le client est à Abidjan et qu'il ne rentre que dans un mois ou deux. J'ai pas trop compris ce qu'elle fait là du coup, mais elle m'a ouvert, signé les papiers, ma foi j'ai eu du bol et voilà. Le quartier est mal fichu, avec une rue en sens unique, j'en chie un peu pour repartir.
Pour la dernière piscine de la semaine j'ai un impératif entre 16 et 17h à Cormicy, le client doit s'en aller chépaquoi... Je fais au mieux en passant par Crépy en Valois Soissons, je suis content de passer par là ça fait mille ans que je ne suis pas venu dans le coin, ce matin à Cléon non plus d'ailleurs, pas depuis l'époque Buffa je crois.
A 4h moins le quart je suis à Cormicy, la cliente trouve que je suis en avance, il faut qu'elle déplace sa voiture. Oui vraiment c'est un gros problème... Après ça va mieux, il y a pas mal de bazar j'y passe un moment, elle m'offre même le café quand on a fini.
J'écris à Laurence, on recharge demain à Épernay mais il me faut des Europe, c'est mort pour ce soir. M'en vais couper à Reims au resto le Nouveau Port, bonne réputation sur les réseaux, je vais aller voir ça. Verdict : la réputation est justifiée.
Je suis pourtant un mâle blanc de plus de 50 ans mais ce matin je suis victime de discrimination, la patronne ne veut pas me donner une douche à l'étage, trop petite paraît-il. On a fait rigoler tout le bistrot, c'est pas si petit que ça en fait, elle ne connaît pas la douche à Hostalric.
A 7h et demi je suis chez un petit transporteur à Aÿ Champagne pour prendre des Europe, je suis déjà venu, l'année dernière de mémoire. Les bureaux n'ouvrent qu'à 8h30 mais un cariste est déjà là, quand il voit que je descends le chariot il vient me voir : « t'emmerde pas grand, je t'apporte tes palettes. » Sympa et efficace.
Je fais le tour d’Épernay et je vais charger dans une usine de carrelage. Il est 8h15 mais la barrière est toujours fermée. On est 4 chauffeurs, on discute, un type bien sapé se pointe : « bonjour, je suis le directeur logistique, on a un problème de personnel, laissez-moi deux minutes, je m'occupe de vous. » Bon c'est deux très grosses minutes, il fait ce qu'il peut, sur les 4 camions il y a 2 bennes qui viennent vider, ils entrent. Arrive une cadre commerciale qui vole au secours du dirlo, c'est elle qui nous sort les papiers. Après ça va vite à charger, on n'ouvre qu'un côté le cariste pousse les palettes, en un quart d'heure c'est fait. A 9h je me casse, ça tient du miracle vu le bordel du départ.
J'ai une autre ramasse encore dans le 51 mais au nord de Perthes, venga !
A 10h et demi je suis dans une grosse tuilerie, là c'est pas la même chanson, c'est sécurité à gogo. Quand je suis sur le parc un chargé de la sécurité, le casse-couilles de service, vient me voir, je n'ai pas le casque sur la tête. Bé oui, des fois qu'un marteau tombe du ciel. Sangles équerres, photos, le cariste te demande combien tu as chargé de palettes, le mec de la sécu revient et te demande pareil, et la fille au bureau te redemande le nombre, c'est des grands malades. Le cariste tout fier me dit qu'ils sont l'usine du groupe la meilleure en sécurité, le pauvre ne se rend même pas compte qu'il est conditionné. Pas grave, en moins d'une heure j'ai mon complément. Zou !
Je redescends par Vitry le François, le gas-oil est au mini, avec la FCO je ne sais même plus de quand date le dernier plein. A Marolles il y a des cônes sur la 4, déviation conseillée pour éviter St Dizier. C'est toujours les pirates qui détroussent les camions ou les gilets jaunes ? Google annonce dix minutes de retard, ça sert à rien de dévier et puis moi je ne vais pas vers Nancy mais à Chaumont. En fait c'est une manif' pour les retraites, ou contre plutôt. En face c'est un énorme bordel, certains gars s'installent pour manger, dans mon sens on est juste bloqué 5 minutes.
A 15h30 je suis au Point P de Bourbonne, c'est le petit marchand de matériaux de campagne. Le réceptionnaire finit de charger du treillis soudé sur une antique remorque tirée par un antique Deutz, aucuns feux, aucune immat' le 52 c'est comme le 9-3 une zone de non droit, sauf que les lascars roulent pas en berline allemande mais en vieux tracteur allemand. Je ne connais pas les tuiles je n'ai pas suivi mais le cariste m'a chargé comme un gland, tout un client d'un côté, et l'autre de l'autre, débile ! Ici le gars est bien cool, et pas vraiment débordé, il prend ses palettes et refait le chargement sans que je lui demande. Sympa !
Mes sangles et équerres sont de sortie, je les remets, ça fait joli et sérieux.
Les autres tuiles sont à vider demain dans le Jura, c'est trop loin pour tenter le coup ce soir, je descends tranquille à travers champs. Fin de mission chez le José à Beauchemin, ça fait 50 ans que je suis pas venu.
Café, pain-beurre, douche et zou, je file à l'issue de quatrième 11h de la semaine. En 10 minutes je suis au Point P de Chaussin, il est 7h et demi, il n'y a pas un chat, un gars m'attaque de suite, en un gros quart d'heure c'est refermé.
Ensuite j'ai le Bricomarché de Montmorot pour le carrelage, je suis déjà passé devant c'est un gros magasin il doit y avoir du camion le matin. Boh j'ai du bol il n'y a que le camion de la centrale, il termine. Le cariste me demande d'attendre un peu, normal la cour n'est pas large c'est pas facile pour se croiser. A 10h j'ai ma pile d'Europe vides, j'appelle Cyrille par acquis de conscience mais je sais déjà qu'il va me dire de vivre ma vie.
Je rentre à Besançon, je passe laver chez City car machintruc à Valentin, il n'y a qu'un porteur devant moi, au poil. Ensuite je vais poser les Europe au dépôt, un coup de gas-oil dans le chariot et je monte à Seppois.
J'y suis à 14h30, Rémi termine et je prends la place, j'ai un bon gros chargement, on se torture un peu pour tout passer au sol. Grosse semaine à venir, je n'ai que de l'Espagne, ça fait plaisir. Je raconte à Fabrice pour la palette de margelles mardi, il me dit que oui qu'il a chargé bizarrement sinon ça rentrait pas. Pas grave c'est arrangé.
Juste avant 5h je pose le camion à Bourogne, je n'ai pas fait beaucoup de km mais j'ai bien aimé changer un peu. Bon week-end, le ciel vous tienne en joie.
Cette semaine j'ai un passager clandestin, ma chérie est au chômage technique par la force des choses, vu que j'ai un joli voyage elle vient avec moi se promener. Je dis clandestin, pas vraiment, j'ai la bénédiction de mon patron bien sûr. A 7h15 on est à Bourogne, faut ranger le bazar, les filles ça ne voyage pas léger. Je lui ai confié l'appareil photo, j'espère que j'aurai des vues sympas depuis le côté passager à vous montrer...j'espère.
Bon mémère tu as bien voulu venir avec moi, tu bois le café quand je bois le café, tu pisses quand je pisse, nan mais ! Donc bien sûr on roule jusqu'à Villemotier, premier café de la semaine, premier pain aux raisins, je ne vais pas changer mes habitudes. Jusque là ça a fort bien roulé, quasi aucun pénible sur la 83, à fond à fond. Un petit 3h pour venir jusque là c'est parfait. Après c'est autoroute donc tu roules à ton rythme. D'habitude je coupe à Feyzin mais ce matin je m'offre le grand tour en 4h25 je suis à l'aire de Communay, mieux que sur le plan.
Une fois n'est pas coutume je ne vide rien en France, pas même une bricole à Montpellier, incroyable, donc je vise La Jonquera en 10h de volant. Je coupe 15 à Nîmes, puis 30 à La Balme histoire de se dégourdir les pattes.
A un moment elle me dit : « mais depuis ce matin tu ne fais que doubler mais personne ne te double, c'est normal ça ? » Comme sur le Thermomix, j'ai mis la fonction turbo boost/pied dans la tôle/pas le temps de musarder. A La Jonq' il me reste 25 minutes à rouler, on fait deux trois courses à l'Escudero et on va couper chez Padrosa, 9h57 de guidon, la journée parfaite. Miguel le concessionnaire de Lérida m'écrit dans la soirée, on se cadre pour demain, j'aime bien quand le boulot est verrouillé.
Café café, douche douche, zou ! J'arrive à Barcelone juste avant 9h, je pensais me payer un peu voire beaucoup de bouchons mais rien nada, je ne vais pas pleurer. Je vais direct chez Nord Logway pour déposer 4 rénovations dont une énorme bête de 20m par 10, je pose tout sur le quai le chico signe mon CMR, ciao. Je suis à deux rues de l'agence, on va se faire payer le café, séquence retrouvailles, ça fait un moment que je n'étais pas venu, tout le monde est là même la femme de ménage qui a vécu 40 ans à Grenoble. Je parle à Nico de la grosse piscine, il me dit que ce sont des gens qui habitent au bord de la mer mais ne se baignent jamais dans la mer, ils n'aiment pas. Peut-être aussi que quand tu as les moyens d'avoir un bassin olympique dans ton jardin tu ne veux pas te baquer avec la populace...
Le café avec les copains et copines c'est sympa mais faut qu'on y aille. Miguel le concessionnaire de Lleida m'appelle, la maison de son client est en ville, muy complicado, on se retrouve dans une zone industrielle pour transvaser dans la furgoneta de Martin, il n'y a pas d'escalier c'est une piscine avec un banc à l'intérieur, ça rentre pile poil dans le fourgon. Eh ben je suis bien content, il est midi et demi et la journée est faite ! Je n'ai plus qu'à rouler, c'est limite les vacances.
Après Fraga je reste sur la nationale, sur l'autoroute on ne voit rien, sur la N2 c'est l'Aragon profond, le désert des Monegros, séquence découverte. On a le temps on mange à Peñalba, puis je fais ma coupure de l'après-midi à Calatayud, tout ça au soleil, le top.
Fin de mission à l'entrée de Madrid, à l'auberge de Meco comme d'habitude, je suis à 19km du premier client demain matin.
Petit déj au resto en face du parking, puis douche ici et zou ! Un peu de route histoire de dire et à 8h30 je suis dans la rue, devant le numéro 13. Tout est fermé, j'attends Alejandro, je commence à ouvrir la semi. Un type sort de la maison, il ne me calcule pas, c'est quoi ce connard ? Le commercial arrive, me demande pourquoi je suis garé là ? En fait les rues font une croix et je suis du mauvais côté, tu m'étonnes que l'autre n'a rien dit. Léger moment de solitude. Le portail est petit, il faut dépoter, Alex avait convoqué le jeune Mario mais il appelle pour dire qu'il est en panne sur la route. En fait je ne l'ai pas vu du tout, on se débrouille tous les deux.
Ensuite on monte à Guadalix de la Sierra, la voie principale du lotissement est large mais ma rue est toute petite, bizarre on devait retrouver Javi, personne. C'est à ce moment qu'Alejandro m'appelle, il est au troisième les clients doivent partir. Merde ! Bon ben allez, 50 bornes...
J'arrive à Guadarrama un peu avant midi, ici c'est facile le portail fait 4m, la cour est grande, en deux coups de cuiller à pot c'est vide.
Maintenant il faut retourner à Guadalix, 50 bornes dans l'autre sens, putain ! Je trouve la maison facilement lol. Les deux compères Alex et Javier sont là. Il n'y a qu'un portillon, bon ben vas-y, on se fait tout à la corne, margelles comprises. Et maintenant, eh ben je me fais la route de Guadarrama une troisième fois ! J'avais fait un programme logique mais la logique parfois... Mine de rien j'ai 100 bornes dans le cul avec ces conneries et 1h30 de volant pour rien. Des km parasites on en fait d'autres mais c'est con.
Les ronds-points et les ralentisseurs j'en ai soupé toute la matinée, à nous les grands espaces, A6 vent du cul dans la plaine, à fond à fond, « A Coruña 540 » c'est écrit. C'est ça qu'est bon.
La route passe par la sierra de Guadarrama, c'est vert, sec, des vaches efflanquées dans les pâtures puis c'est la plaine céréalière de la Castille sur deux ou trois cents bornes et au bout la montagne de Galice. On s'arrête au pied de la montagne, j'en ai ma claque, après c'est compliqué de trouver un resto avec mes critères et ici à La Puebla de Valcarce c'est une super bonne adresse. Basta !
Démarrage après les ablutions matinales et de belles tartines de pain grillé, le jour se lève sur les montagnes, c'est chouette. Hier j'ai proposé à José le concessionnaire de Galice de livrer à 9h, ce qui ne me semble pas si matinal mais c'est trop tôt, il m'a répondu « 10h30 mejor ». Bon ben ma foi.
J'arrive à Oleiros à 9h30, sur Maps le quartier me semblait bien compliqué, en fait je trouve une rue à ma main à 200m de la maison, c'est large, je décroche et on passe en mode touristes. Pour une heure pas plus. En fait je fais un km à peine et je tombe sur une plage avec un resto, au poil. En fait on aurait pu venir à pied, pas grave. Le coin est magnifique, on boit le café avec le bruit des vagues, parfois ce métier est sympa faut reconnaître. On se balade un peu, le téléphone sonne, retour dans le vif du sujet, c'est José : « je suis devant ta remorque, je comprends pas, t'es où ? » J'arrive, j'arrive...
Un camion de chantier s'est garé juste devant ma semi, le gars vient me voir, il en a pour 5 minutes, t'inquiète moi j'en ai pour un moment. Le jardin est tout en longueur, au fond il y a une bicoque de vacances, en travaux, il y en a besoin. On se fait les colis à la main depuis le portail, le reste dans l'herbe. A 11h je préviens Laurence que je suis vide, on recharge en France, vavavoum.
On roule deux heures pour finir la première période, je cherche sur Truckfly et à Ribadeo je trouve un resto « el Huerto » je regarde les avis et le dernier est rédigé par un certain Pierre M...je disais que c'est au top. Bon ben je vais me faire confiance. J'avais raison, on mange divinement bien pour 12 balles café compris. J'aime ce pays.
La géographie n'a pas changé depuis la dernière fois, l'autoroute longe la mer sur des centaines de km, certains endroits sont juste sublimes. J'hésite à rouler 9 ou 10h mais je peux finir les 9 à Castro Urdiales, ici aussi je connais, je me garde ma seconde 10 pour demain et voilà.
Réveil 5h30 le troquet est fermé, comme prévu, je roule jusqu'au nouveau parking sécurisé Mowiz à Astigarraga, on va déjeuner et se doucher. La première heure est gratuite, les douches sont en libre service donc si tu es un crevard tu peux aller polluer les chiottes et te doucher gratos.
Petit arrêt à l'AS24 d'Oyartzun pour refaire le plein et un peu après 9h je suis aux transports Barcos à St Geours. Tous les quais sont pris, le cariste me dit de revenir dans une demi-heure, pile poil ma coupure. En fait c'est une grosse grosse demi-heure. Ici ils font la logistique d'armoires frigo pour la grande distrib'. Des grands présentoirs de 4m, quand tu en as 3 de chaque côté c'est vite plein, moi il m'en a rajouté un petit au tablier, c'est complet. Le gars les attache avec des cordes aux planches de la semi, c'est pas lourd, c'est ce qu'il faut un vendredi. Mon objectif c'était de charger tôt pour passer Bordeaux avant le bordel bien sûr. Venga !
A un moment sur la rocade, je roule sur la file du milieu, c'est pas interdit de doubler à cet endroit je rassure les grincheux, ma chérie me dit : « mais qu'est ce qu'il fait lui, il est trop pr... » La cabine remue un coup, ce clampin avec sa vieille BM est venu se frotter contre mon pare-choc. Eh merde ! On s'arrête au premier refuge, lui a l'aile arrière emboutie et moi le coin avant droit frotté. Il ne conteste pas, je remplis le constat, je lui coche la case de la mort : « véhicule B changeait de file », deux signatures, à ciao. J'ai l'air de prendre ça à la légère mais ça me saoule, ça va prendre combien de temps avant que mon tracteur soir refait ? Je comptais manger chez Grand Mère mais je suis contrarié, on bouffe un bout viteuf dans le frigo à l'aire de Bédenac.
Il y a un sacré peuple sur la 10, je suis obligé de doubler des files de camions, enfin obligé....oui.
Comme d'hab' après Angoulême ça va de suite mieux, je fais une dernière coupure à Bellac, ça roule. Il me reste une bonne heure de volant à Montmarault, c'est con de couper là, je pousse jusqu'à Digoin. Garé à l'Euroscar j'ai 10h09 pour 835 km, c'est pas si mal. Les 9 minutes ne m'empêcheront pas de dormir pendant les 28 jours à venir.
Réveil 5h petit déj et douches, c'est la dernière ligne droite, vavavoum. A 8h30 je suis au dépôt, je décroche ma calèche. Hier avec Pauline on s'est dit que c'est con de passer des armoires-vitrine à quai, si on en benne une on est mal, elle a fait charger par Fred ma tournée dans une autre semi, c'est plus sage. C'est une Waterair double plancher, je vais me faire chier avec ça toute la semaine mais moins que de transvaser un samedi sous la pluie. On monte boire le café manger un croissant dans le bureau du boss et on se rentre. Il n'y a plus de bagnoles dispos, je rentre en solo donc par la Haute Saône. A 10h45 je suis à Bourogne, fin de cette jolie semaine. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Faut savoir ce qu'on veut dans la vie, tu peux pas faire un grand voyage et être rentré le vendredi pour un long week-end, donc ce fut bref mais court. A 6h je suis à Bourogne, comme vendredi je passe par la Haute-Saône, on va pas payer du péage en solo faut pas déconner.
A Devecey je vérifie deux fois avant de partir, le chariot les rallonges de fourches la plaque d'immat', un peu de gas-oil, un café et je me taille. Je pensais pédaler un peu à Cayenne vu l'heure mais non ça roule, parfait.
Pas besoin de petit déj donc j'esquive Villemotier, je me suis pris un petit bout de pain à Buvilly. Ça roule super bien jusqu'à Lyon, pour dire que j'ai fait le crochet au dépôt je n'aurai perdu qu'une dizaine de minutes par rapport à lundi dernier. Je finis mes 30 au péage de Montluel.
Je commence mes livraisons à St Julien de Cassagnas, nom à rallonge pour un patelin entre Salindres et St Ambroix. Il me faut slalomer entre des maisons dans le centre du pays, tu vois bien que ça a été construit avant l'invention des semi-remorques. Ça passe quand même, même si les façades sont bien marquées. Inutile d'aller plus loin je laisse le camion à 200m de la maison, surtout pour déposer juste une rénovation. Le Fred m'a chargé intelligemment, je n'ai qu'à ouvrir les portes, deux signatures et je file.
J'ai encore une rénovation à Alès, impossible de faire demi-tour par ici, je vais tourner à St Ambroix, c'est à côté. L'intérêt de reprendre la même route c'était d'éviter un bout de la rocade d'Alès, tant pis, à 17h c'est particulièrement pénible. Pas le choix, en arrivant de la route d'Aubenas tu te fais tous les ronds-points et tous les connards qui veulent gruger, c'est le karma.
A St Christol je m'enfile sur une petite route puis une plus petite, puis un chemin, là il y a un panneau d'interdiction à 200m. Pas con j'y vais pas. Sur Maps le dernier carrefour me semblait assez large, sauf qu'il y a un putain de muret en béton, ça tourne pas, j'essaye de me reprendre mais il y a un arbre je peux pas reculer assez. Chié ! Il me faut riper la semi mais en début de tournée j'y crois pas trop. C'est difficile à expliquer mais ce Moffett a l'écartement des fourches hydraulique, donc j'arrive à bloquer les fourches dans les logements de la semi, ça fait gagner un peu, en rentrant un peu le mât je gagne un peu de puissance et en trois ou quatre fois j'arrive à la bouger de quelques centimètres, c'est suffisant pour passer le muret sans rien casser. J'y ai passé un bout de temps mais je m'en fous j'ai fini la journée, je range tout sous un abri, un chèque et zou !
Le routier à La Rouvière n'existe plus, il y a des tas de terre pour bloquer l'accès, je descends à Nîmes, ce n'est pas la meilleure adresse du monde mais ça dépanne.
Après mes café-pain beurre-douche je retourne au camion et je vois que les barrières sont ouvertes, entrée et sortie, bon ben c'est gratuit je jette mon ticket. C'est 6 balles c'est pas quoi mais ma foi, merci ciao.
Je commence à St Dézéry, pas St Drézéry dans le 34, à une lettre près, faut pas confondre. Ici aussi le village est étroit, je ne trouve rien pour me garer potablement, je vais faire demi-tour et je retourne à l'entrée du bled, pas le choix. Je livre une rénovation chez un retraité belge à fort accent, je lui range tout sous l'abri.
Ensuite je descends à Vergèze, le village du Perrier. La maison est dans le vieux village, pas loin de la gare. J'ouvre le côté pour la première fois, la semi est réhaussable, avec les rideaux trop longs, c'est bien chiant. L'ourlet ne se tient pas, le bout de bâche dégringole, pénible. À refermer c'est pas mieux, faut trois mains : glisser l'ourlet dessous, attacher le crochet, et tendre, faut trois mains c'est ça. C'est ridicule. J'ai eu des réhaussables chez Buffa dans les années 2000 c'était pas comme ça. Bref c'est nul.
Après je monte à Lunas au-dessus de Lodève, il faut traverser Lodève, c'est un peu chiant, après la montée est bien sympa, en moto il doit y avoir moyen de meuler les repose-pieds. En camion tu frottes rien du tout, tu regardes le paysage. J'y suis à 13h. J'espérais m'approcher un peu mais c'est plus petit en vrai que sur Maps, je reste sur la grande route. Le chemin pour monter à la maison est tout petit, à gauche t'es vite au bord du trou. La maison n'a qu'un petit portillon, d'entrée de jeux la cliente me prend de haut : « faut déposer à l'intérieur, le VRP m'a dit que vous allez vous débrouiller. » Teu teu teu, du calme ma grande ! Je lui sors la phrase magique : « le contrat de transport prévoit que je vais où va le chariot élévateur, pas plus. » Elle descend de ses grands chevaux. Elle me dit qu'elle ne peut rien porter, ok, je range les colis même si c'est pas mon boulot et je laisse les tôles dehors, tout seul c'est hors de question. On fait ça. Bien sûr elle ne propose pas de café ou quoi, on ne fait pas copain-copain, c'est vraiment pas grave.
Il me reste encore une piscine à Capestang, sauf que la rue ne figure nulle part, mappy maps gps, nada. La cliente est sur messagerie. Merde, je vais faire comment ? Autrefois on s'arrêtait à une station service mais il n'y en a plus. Faut que je trouve la police municipale ou les services techniques du bled, la rue Simone Veil ça doit être un lotissement neuf. Il est 17h30, les gardes champêtres ne répondent pas. J'essaye d'y aller à pied, c'est là que la cliente me rappelle enfin. Elle mélange tout, elle confond la livraison de la piscine et de la couverture de sécurité. Elle me rejoint, je la suis jusque chez elle. Effectivement c'est un lotissement neuf avec des rues Olympe de Gouges, Simone Veil, on aura mis 2020 ans pour se rendre compte que des femmes ont compté dans l'histoire de notre pays, c'est pathétique. Mamy portait une jupette de tennis, elle revient en jogging et elle attaque. Pas comme l'autre tout à l'heure, elle elle porte tous les petits colis légers ; les plots, tuyau flottant, plomberie, mine de rien ça m'avance bien. A la fin elle veut me payer un canon mais je refuse, merci. Le canon je vais le boire aux Corbières, j'ai mérité mon demi.
Je passe à table, le patron prend la commande, c'est là que je vois devant le bar un enfant sur la pointe des pieds, il a le menton accroché au comptoir et il cherche à interpeller le barman, n'écoutant que mon bon cœur je me lève et je vais l'aider, en m'approchant je vois que c'est notre Timounet ! Du coup j'ai rebu une bière, on est passé à table rapidement, Vincent a un métier lui. Je parle pour moi mais j'ai passé en excellent moment comme à chaque fois qu'on se voit. Bon j'avoue mon crime, il n'est pas si petit que ça...
Ici on se douche dans une chambre d'hôtel, c'est vieillot mais propre, je traîne un peu j'avance ce carnet et je démarre à 8h. La nationale est toujours en travaux à Capendu si j'en crois les panneaux, je vais prendre l'autoroute à Lézignan, sauf qu'il y a un pont à 4m15. Jean-Charles qui a la même remorque me dit qu'on est à 4,15, sachant que j'ai des pneus en 80... Je baisse un peu les coussins, ça passe sans faire de bruit, à vu de nez les 4,15 sont très pessimistes malgré tout.
Pour 9h je suis à Carcassonne dans un vieux lotissement facile et bien large. La maison est mitoyenne d'un côté, la cour est toute petite, j'empile un peu tout le bazar, pas le choix. Il fait frisquet ce matin, le client se tient au chaud, je fais mon truc tranquille, c'est pas plus mal.
Ensuite je retourne sur mes pas, rebelote le pont à Lézignan, il n'a pas rétréci depuis ce matin.
A 13h je suis à Salses le Château pour une rénovation déposée vite fait en échange d'un chèque.
Après je monte à Prades chez Jean Castex, en fait non je vais à Codalet, là je me faisais un peu de souci. Comme prévu c'est tout petit, interdit aux 10t, je ne fais pas le malin, je reste en bas. J'arrive à me claquer sur un dégagement à côté de bennes à verre, je ne gêne pas trop, pis j'ai pas le choix. Ici je livre une grosse Émilie rallongée, il y a une chiée de colis. L'entrée du terrain est dans un vache de dévers, au deuxième tour le gros carton-coffre glisse de la palette, tout le bordel s'étale dans le jardin. Je me tue à dire que ce colisage ça va pas, j'ai soulevé le problème à la dernière réunion mais ils ne veulent pas entendre raison, donc on ramasse les colis éparpillés. Heureusement dedans il n'y a rien de fragile, c'est pas des verres en cristal non plus.
A 17h j'ai fini, refermé. Je commence à m'habituer à cette bâche à la con, je n'ai plus besoin de trois mains, j'avoue que c'est mieux...
Demain je recharge à Cases de Pène comme d'hab' et je ne veux pas qu'ils voient que j'ai un escalier et une réno-margelles à gerber sur leur marchandise donc je propose à Pauline de laisser ça chez Léa logistique à Rivesaltes. Elle appelle, on me donne le numéro d'un gars, au poil. Il n'est pas tard j'y vais de suite, un nommé Serge bien sympa me dit de poser mon fourbi dans un coin de la cour, tip top l'histoire. Je vais finir la journée à Fitou, c'est le troquet le plus proche. On est mercredi, on reçoit les programmes pour la semaine de Pâques, j'aurai une énorme tournée sur 4 jours, c'est le jeu ma pauvre Lucette.
A 7h30 je suis à La Provençale, je m'inscris à la borne, un gars avec qui j'ai soupé hier soir est là aussi, il n'y arrive pas, je le laisse dans sa merde. Nan je déconne bien sûr. Aux quais c'est bien compliqué, je devrais dire au quai, il n'y en a qu'un ce matin l'autre est en rade. Il y a déjà 4 camions en attente, crois-tu que les caristes attaquent ? Ben non voyons, ils sont là mais ils attendent 8h. J'ai du bol le camion devant moi n'est pas complet, c'est assez vite mon tour d'autant que le mec que j'ai aidé à la borne me laisse passer. Son chargement n'est à livrer que lundi, il a deux jours pour rentrer à Rennes, ça doit le faire.
Ensuite je passe chez Léa logistique pour récupérer mon bazar. J'espérais poser l'escalier sur le calcium directement par le côté mais ça ne passe pas, je lui mets le ventre en l'air, en passant par les portes ça rentre. En m'annonçant vers Laurence c'est moi qui lui ai demandé ce retour pour qu'on soit tranquille, je me vois mal l'appeler : «tu me fais chier avec ton boulot de merde. » Faut être cohérent. La réno et les margelles devant et zou !
Je m'arrête au pain à Narbonne et je mange avant Montpellier. A 13h30 je suis à Teyran, Se balader dans le bled et dans le lotissement à 45 tonnes c'est pas raisonnable. Tu chopes un coin de trottoir chargé en piscines c'est pas grave, avec ce poids c'est hors de question sous peine d'y laisser un gommard. La margelle et la réno n'ont pas bougé, je pose ça dans la cour du pépé, un chèque et je file.
Je sors à Piolenc comme d'hab', je croise le Swedish, il me dit que Baloo est par là aussi. Je remonte sur l'A7 à Montélo, on se croise avec Pascal comme prévu, on papote un petit moment.
Fatalement j'arrive à Lyon à la mauvaise heure, c'est rouge écarlate sur le grand tour, un accident semble-t-il, sur le vieux périph c'est bien mieux, Maps annonce + 15 minutes, ça va encore.
L'objectif du soir c'était Pont d'Ain, j'y passe haut la main, je continue, le roi des ficelles ça ne va pas aller faudrait que je recoupe 45 il sera trop tard, va pour Villemotier. Il y a 50 ans que je n'y ai pas mangé, je passe tout le temps le lundi matin. Eh ben ils ont fait des progrès, on mange drôlement bien, ce soir en tous cas.
Réveil 5h, c'est ouvert je vais déjeuner et me doucher. A 8h je suis chez Armstrong, le temps de m'inscrire arrive le complet de palettes habituel, à 2 minutes près il était devant moi j'ai eu du cul.
Le temps que le cariste arrive je descends l'escalier, le gars Joël est super sympa mais c'est pas la peine qu'il voit mon truc. J'avais mis des cartons à plat, aucun sac n'est percé, content. Puisque le chariot est par terre je commence à me vider, quand il arrive j'en ai déjà posé une dizaine, du coup je n'ouvre qu'un côté. Côté passager j'ai mis toutes les barres du double-plancher, elles font le poids d'un âne mort, autant ne pas y toucher. Le cariste me raconte que l'autre avec les palettes n'est pas pressé, ils n'ont pas beaucoup de boulot en ce moment, est-ce-qu'il m'aurait laissé passer pour autant ? A 9h et quelques je me sauve, je descends à Seppois, je vais charger pour Rémi.
J'ai le temps je passe par Morteau Maîche pour retomber à Montbé et éviter l'autoroute, pour arriver à l'usine en 4h30 je vais être un peu court, je fais une 30 et basta.
A midi et quart je suis à Seppois, je mange un bout, Joël est devant moi de toutes façons. A 14h c'est à moi de charger, heureusement Jean-Charles est là, il me montre pour le double-plancher, c'est pas que c'est compliqué mais faut savoir à quelle hauteur mettre les barres avec tel escalier. Merci encore. Fabrice sort le voyage, et il en sort, et il en sort... Mais ça s'arrête quand ? On a bien le double-plancher mais qu'à l'arrière. Il y a 7 kits, 6 escaliers différents, 9 margelles, un truc de fous ! Je compte en gros 20m de plancher ! Je charge à l'envers, Rémi tient à transvaser pour remettre dans sa semi. A la fin ça rentre pas, il faut dépoter pour ranger dans les trous, il va en chier pour reprendre ça. C'est simple d'habitude je charge en 30- 45 minutes là j'ai mis 1h45 ! De retour au bureau j'en parle à Christine, la cheftaine, on est là pour bosser mais il y a des limites d'autant plus qu'en terme de chiffre d'affaire on gagne plus avec 8 kits et escaliers identiques que là avec 7 kits seulement.
Allez zou je remonte à Besançon. Dans le bois à la sortie de Seppois je suis assez peu tranquille, avec la tempête il paraît qu'un gars est mort dans les Vosges. A peine plus loin un Polonais est en warning, deux arbres sont tombés sur la route. Merde ! C'est bien bloqué. Pas le choix je vais dépendre mon chariot pour pousser tout ça dans le fossé quand j'entends un bruit de tronçonneuse. Coup de bol dans la file de bagnoles en face il y a un bûcheron qui rentre chez lui ; il fait des bouts d'un mètre, on est 4 ou 5 on empile le bois sur le côté, le Polonais donne un coup de balai, parfait travail d'équipe, en 10 minutes on redémarre.
A Devecey je décroche sur un côté pour que Rémi ait facile à transvaser et je récupère ma caravane, elle est chargée en Tred-chariot pour lundi, je ne vais aux piscines que mardi.
Pile poil à 20h je suis à Bourogne, je rentre juste pour mettre les pieds sous la table. Bobonne a fait les course, mis la table, fait la popote, avec des féministes comme moi le patriarcat a encore de beaux jours devant lui... Bon week à tous le ciel vous tienne en joie.