Carnet de bord de Janvier 2022 | Partager sur Facebook |
Je me lève un peu trop tôt mais ce matin je suis un peu inquiet. Donc café croissant douche et je démarre à 6h45.
J'arrive trop tôt à Estagel. Depuis hier le client est sur messagerie. Vous savez ces messages qui se veulent humoristiques. C'est pas drôle et ça me casse les couilles, on ne sait pas à qui on a à faire, donc je n'ai pas laissé de message. Au vu de Google Maps ma rue est complètement inaccessible en camion. Estagel est un bled vachement étroit, c'est impossible de stationner en semi. Il y a juste à l'entrée du pays un semblant de parking avant une boulangerie. La place, quand j'arrive, est prise par un petit camion de poubelles. Ça commence mal mon affaire, je traverse le village, ça prend du temps, je me dis qu'en revenant les éboueurs auront bu le café. Mon cul Paul, je me serre au mieux derrière eux. Je suis garé à 600m de la rue, ça va. J'empile l'escalier sur les margelles, je ne fais qu'un voyage. Le quartier est tout petit, on ne croise pas en voiture. Toutes les rues ont des noms de révolutionnaires : Robespierre, Marat, St Just, Rouget de Lisle, moi je vais rue Lamartine. A la mairie d'Estagel ils sont au courant que Lamartine c'est pas la même révolution ? J'ai pas vraiment le temps d'aller leur parler d'anachronisme, tant pis. Je compose une énième fois le 06 qu'on m'a donné, cette fois je pense que je réveille une jeune femme à la voix. Elle me dit que son compagnon doit être à la maison. Effectivement un petit gars m'attend dans une Sirocco. Il est avec un pote, ils sont bien gentils ces gamins. La maison est en construction, puisqu'ils sont sympas je le suis aussi, je dépose au mieux dans le garage, c'est pas facile dans les tas de gravats. J'y aurai passé un bon moment, j'ai bien fait de faire St Nazaire hier soir.
La suite est au Boulou. Ppffiioouu ! C'est Le Boulou mais dans la montagne, en semi je pense que c'est impossible, j'appelle le client pour confirmer, il me dit de ne même pas essayer. Je décroche en face des transports Cabaillé, je pose la réno sur la passerelle et en avant ! Vous allez trouver que j'exagère mais même en solo j'étais pas tranquille ! Ce chemin c'est un truc de fous, mais où ils habitent les gens ? Depuis où j'ai décroché il y a 20 minutes de route. Ça grimpe tellement que par endroits je patine. Le client m'a raconté qu'il n'y a pas longtemps il a commandé du carrelage, les lacets sont tellement en dévers, le gars a benné la palette du camion, incroyable. Je suis redescendu vraiment cool cool, ultra cool même.
Petit arrêt à La Jonquera, Martine m'a demandé des clopes et j'ai besoin de quelques douceurs.
J'ai rendez-vous avec David le concessionnaire de Barcelone à 15h. Je monte par Olot, à 14h30 je suis au village, j'ai le temps de manger un bout.
A 3h il arrive avec son monteur. Je les suis jusqu'à la maison, je m'y reprends à deux fois pour tourner dans la rue, c'est tout petit. Comme souvent par ici la maison a juste un petit portillon. On passe l'escalier par-dessus la clôture, je mets les deux gars d'un côté et moi de l'autre, c'est moins facile qu'avec le rugbyman d'hier mais ça le fait. En resserrant les fourches j'arrive à déposer les margelles de l'autre côté d'unn autre portillon, j'ai cru que David allait m'embrasser, on a gagné du temps et de l'énergie. Ciao, on se revoit dans deux semaines.
Je suis monté par Olot, je redescends par Vic, on recharge demain à Gérone. J'aurais aimé couper à l'Altamira mais la dernière fois j'ai eu un coup de cutter dans la bâche, je m'en vais couper à Les Mallorquines c'est le repaire des Français, ce soir on est cinq. Il y a de grandes tables en bois, des bancs, c'est très convivial et on mange fort bien.