| Carnet de bord de Avril 2022 | Partager sur Facebook |
Croissant au chocolaté, caféiné et douché je démarre sur les coups de 7h. Je passe au gas-oil à Figueras et je grimpe par la C35. Sur les coups de 10h je suis au point de rendez-vous que m'a donné David, je lui envoie un message pour l'avertir, il me répond qu'il est encore à Barcelone, selon où et selon la circulation ça fait une heure de route quoi ! J'ai donc le temps, j'avance dans ce carnet.
Il se pointe largement une heure plus tard avec Victor son monteur. Je le suis, on sort du bled et on enquille une incroyable route, un « camino rural » interdit aux plus de 24t. Ça encore c'est pas bien grave . Et on roule et on roule, des virages, des bois, on grimpe, on descend, re-virages, on roule comme ça dans les collines pendant 20 minutes. J'essaye de repérer les coins ou éventuellement je pourrais faire demi-tour au cas où, sur ce genre de chemin à flanc de colline tu m'as compris. Au bout d'un moment il gare sa Megane au bord d'un chemin de terre, c'est là. C'est là quoi ? On est dans la forêt. La maison du client est à 1km en contre-bas. Plus isolé ça n'existe pas, faut être un sacré misanthrope pour habiter là. Et pis faut pas avoir oublié le pain... Le type a des chiens, pas attachés, c'est sûr qu'ils ne vont pas se faire écraser. En me démerdant je ne fais qu'un voyage. L'heure tourne faut que je file, mais de quel côté ? En 2 ou 3 fois j'arriverais à me retourner, c'est petit mais ça doit aller. Si je continue tout droit une route est à 4km700 selon Google. Je fais quoi ? Par principe je repars toujours comme je suis venu. Tant pis j'y vais c'est plus court. Je n'ai qu'une crainte c'est que dans un lacet je ne puisse pas tourner à cause d'un rocher ou je ne sais quoi. Le David il est bien gentil mais il me fait chier avec ses livraisons de merde. Je vois les centaines de mètres diminuer sur maps, à un ou deux endroits c'est fin mais pas plus que de l'autre côté. Je ne vous raconte pas le soulagement quand j'arrive à la route. C'est pas une autovia, mais je m'en fous. Un peu plus loin un panneau indique qu'il n'y a pas de peinture au sol, si c'est que ça c'est pas grave, ne vous inquiétez pas.
Je m'annonce à Raùl pour 14h30, ça me laisse le temps de déposer un colis pour Jaume à l'agence et de manger un bout de pain en vitesse, le croissant de 6h ce matin est digéré depuis longtemps.
Donc à 2h et demi je suis à Lliça d'Amunt, ici je connais il y a quelques Waterair dans les parages. La maison du client est dans un virage, c'est trop dangereux, je redescends en bas de la rue vers un terrain de basket. C'est là que Raùl arrive avec son plateau, parfait. On pose une partie sur son camion, je garde le reste et je ne fais qu'un voyage. Par rapport à tout à l'heure c'est limite trop facile.
Laurence m'appelle quand je remonte au camion, le Français qui nous a affrété s'inquiète pour le chargement. Bé eh eh, on y va, on y va. On recharge à Montmelo c'est à 10 minutes. Je sonne chez le transporteur qui fait le stockage, j'entre, le mec ne trouve pas ma commande... Et pour cause, mon lot est à leur dépôt de Granollers, c'est à 3km, pas loin mais c'est con, si on avait eu la bonne info. Là on me donne un quai de suite, ça va super vite à charger. 33 palettes du rayon bazar pour Système U Saint Vit, parfait.
En repartant les Mossos ont fait une chicane dans un rond-point, ils ont serré une vieille Audi A4 déglinguée, le mec se tient la tête, mauvais plan. Moi je trace évidemment. Je passe compléter trois gouttes de gas-oil à la Petrem à Figueras sud. Purée ici aussi à l'ancien péage les Mossos ont arrêté, une Golf 3 et une 308 première génération. Je ne nie pas que les vieilles caisses peuvent être dangereuses mais les cibler... T'imagine le chef du commissariat : « bon les gars aujourd'hui on va traquer les pauvres, pas de cadeaux. » Même si c'est un métier utile, je leur laisse.
Je pensais me faire une tite remontée peinard, souper ce soir à Hostalric et demain à Beauchemin mais Pauline a changé mon heure de chargement vendredi, elle m'a échangé avec José. Du coup faut que je fasse mon passage à quai demain soir impérativement. L'avantage c'est que jeudi soir je suis à la maison. Je remonte jusqu'à Sigean, d'ici on rentre à Belfort tranquille.