Carnet de bord de Mars 2023 | Partager sur Facebook |
Après mes café-pain beurre-douche je retourne au camion et je vois que les barrières sont ouvertes, entrée et sortie, bon ben c'est gratuit je jette mon ticket. C'est 6 balles c'est pas quoi mais ma foi, merci ciao.
Je commence à St Dézéry, pas St Drézéry dans le 34, à une lettre près, faut pas confondre. Ici aussi le village est étroit, je ne trouve rien pour me garer potablement, je vais faire demi-tour et je retourne à l'entrée du bled, pas le choix. Je livre une rénovation chez un retraité belge à fort accent, je lui range tout sous l'abri.
Ensuite je descends à Vergèze, le village du Perrier. La maison est dans le vieux village, pas loin de la gare. J'ouvre le côté pour la première fois, la semi est réhaussable, avec les rideaux trop longs, c'est bien chiant. L'ourlet ne se tient pas, le bout de bâche dégringole, pénible. À refermer c'est pas mieux, faut trois mains : glisser l'ourlet dessous, attacher le crochet, et tendre, faut trois mains c'est ça. C'est ridicule. J'ai eu des réhaussables chez Buffa dans les années 2000 c'était pas comme ça. Bref c'est nul.
Après je monte à Lunas au-dessus de Lodève, il faut traverser Lodève, c'est un peu chiant, après la montée est bien sympa, en moto il doit y avoir moyen de meuler les repose-pieds. En camion tu frottes rien du tout, tu regardes le paysage. J'y suis à 13h. J'espérais m'approcher un peu mais c'est plus petit en vrai que sur Maps, je reste sur la grande route. Le chemin pour monter à la maison est tout petit, à gauche t'es vite au bord du trou. La maison n'a qu'un petit portillon, d'entrée de jeux la cliente me prend de haut : « faut déposer à l'intérieur, le VRP m'a dit que vous allez vous débrouiller. » Teu teu teu, du calme ma grande ! Je lui sors la phrase magique : « le contrat de transport prévoit que je vais où va le chariot élévateur, pas plus. » Elle descend de ses grands chevaux. Elle me dit qu'elle ne peut rien porter, ok, je range les colis même si c'est pas mon boulot et je laisse les tôles dehors, tout seul c'est hors de question. On fait ça. Bien sûr elle ne propose pas de café ou quoi, on ne fait pas copain-copain, c'est vraiment pas grave.
Il me reste encore une piscine à Capestang, sauf que la rue ne figure nulle part, mappy maps gps, nada. La cliente est sur messagerie. Merde, je vais faire comment ? Autrefois on s'arrêtait à une station service mais il n'y en a plus. Faut que je trouve la police municipale ou les services techniques du bled, la rue Simone Veil ça doit être un lotissement neuf. Il est 17h30, les gardes champêtres ne répondent pas. J'essaye d'y aller à pied, c'est là que la cliente me rappelle enfin. Elle mélange tout, elle confond la livraison de la piscine et de la couverture de sécurité. Elle me rejoint, je la suis jusque chez elle. Effectivement c'est un lotissement neuf avec des rues Olympe de Gouges, Simone Veil, on aura mis 2020 ans pour se rendre compte que des femmes ont compté dans l'histoire de notre pays, c'est pathétique. Mamy portait une jupette de tennis, elle revient en jogging et elle attaque. Pas comme l'autre tout à l'heure, elle elle porte tous les petits colis légers ; les plots, tuyau flottant, plomberie, mine de rien ça m'avance bien. A la fin elle veut me payer un canon mais je refuse, merci. Le canon je vais le boire aux Corbières, j'ai mérité mon demi.
Je passe à table, le patron prend la commande, c'est là que je vois devant le bar un enfant sur la pointe des pieds, il a le menton accroché au comptoir et il cherche à interpeller le barman, n'écoutant que mon bon cœur je me lève et je vais l'aider, en m'approchant je vois que c'est notre Timounet ! Du coup j'ai rebu une bière, on est passé à table rapidement, Vincent a un métier lui. Je parle pour moi mais j'ai passé en excellent moment comme à chaque fois qu'on se voit. Bon j'avoue mon crime, il n'est pas si petit que ça...