Carnet de bord de Septembre 2021 | Partager sur Facebook |
Hier soir j'ai soupé avec un benneux bien sympa, je le retrouve ce matin au café. Il me dit que c'est chiant, le « pont rouge » est interdit aux PL, pour aller de l'autre côté faut remonter à l'autoroute. Mais oui bien sûr, 20 bornes de détour et un péage pour un caprice de la municipalité, allez hop !
A 7h30 je suis dans un lotissement d'Anglet, je prépare mon affaire tranquille. Un pépé sort de la maison, il me dit que la piscine ne se livre pas ici mais chez son monteur, je ne sais où. Mais oui bien sûr, deuxième fois ce matin. Je lui explique gentiment que c'est hors de question, j'ai une adresse de livraison, personne ne m'a prévenu, je respecte la procédure, je livre ici, point-barre.
Il est mécontent, sa femme s'en mêle. Elle me dit que j'ai un patron. Eh bien justement ! Parlons-en. Je ne décide pas moi-même, il y a une procédure, je la respecte etpicétou. C'est là que je me souviens qu'il y a un chèque de contre-remboursement. Je vois qu'il tient des papiers à la main, je demande le chèque, je le prends et le glisse dans mon carnet de récépissés. Ça c'est fait.
De là je file à Hendaye. En chemin le téléphone sonne, un type se présente comme le commercial du secteur. Il m'explique qu'en fait avec le poseur ils pensaient que je ne pourrais pas venir dans le lotissement en semi. Je lui dis que moi je ne peux pas aller livrer n'importe où, s'il arrive une merde c'est pour ma pomme. Pour finir il me dit « le client a sa piscine, de quoi il se plaint ? » En résumé c'est ça.
Pour 9h et quelques je me fais une rénovation à Hendaye donc. La cliente a prévenu qu'elle doit partir au taf pour 9h30 dernier délai, ça le fait pile poil, elle est ravie. Du coup moi aussi.
La dernière livraison est à Bilbao comme souvent. Hier Lorenzo m'a appelé, il est en vacances mais il m'envoie le brasileño. C'est un monteur brésilien donc qui se prénomme Tales.
A midi et quelques je suis à Berango, le lotissement n'est accessible que par le centre ville. C'est bien sûr interdit aux 5t500 avec d'énormes panneaux. Je fais genre j'ai pas fait gaffe... Je me gare devant un chantier et je vais voir à pied parce que vraiment ça pue, y compris pour repartir... J'abandonne l'idée de m'approcher plus, ma rue fait deux virages à l'équerre sous des arbres, impossible de se décaler et ça retombe en ville, c'est mort. De l'autre côté c'est un peu mieux, je dois pouvoir ressortir sans rien casser. Deux gars du chantier veulent sortir, faut que je dégage, je vais me poser en long devant des poubelles, là je ne gêne que les gens qui vont aux poubelles. Tales m'appelle, on a rendez-vous pour 14h mais il sera là pour 13h, parfait. Je commence par emmener l'escalier devant la maison, celui là je ne me le ferai pas voler le temps de faire un autre tour et le client rentre chez lui à ce moment. Le monteur se pointe lui aussi. Il me demande si je peux monter la structure au-dessus d'un haut mur sinon il doit louer une grue. Un coup de pince coupante, je vire le grillage et vamos ! Pour repartir je grimpe sur un ou deux trottoirs mais ça va.
Laurence m'a envoyé un retour depuis hier, une ramasse à Berriz en passant puis le complément chez les transports Bion à Irùn comme d'hab'.
Sur les coups de 3h je me présente dans une petite boutique, je dis au cariste que je viens charger pour Peugeot Vesoul, il ne comprend pas. Lui il a bien un chargement de Bion mais pour le 33. Ah ben laisse, j'ai compris, Bion me fait faire leur ramasse. C'est sur la route du retour, au bord de l'autoroute, je passais devant ça ne me coûte rien mais la méthode n'est pas terrible, j'appelle Laurence pour lui raconter quand même. Ni une ni deux elle appelle l'affreteuse basque pour l'engueuler. On charge complet un truc hyper léger et je remonte à Irùn. Un coup de gas-oil en passant et à 17h je suis à quai chez Bion. Pendant que le cariste vide je vais boire un cortado au coin de la rue, et ensuite il recharge un complet Vesoul comme prévu, j'aurai deux magasins vendredi matin, Vesoul nord et un truc que je ne connais pas. D'ici là...
A 18h45 je referme les portes, je m'étais donné jusqu'à 20h pour dégager, parfait.
Je pensais remonter jusque chez les Portugais à Marcheprime mais ils sont en vacances d'après Truckfly, je ne tente pas, je coupe à Liposthey. Le resto du fond à rouvert, on va aller voir ça.
C'est une bonne adresse ici, pas de gros travaux depuis la réouverture, c'est dommage ça en aurait eu besoin mais c'est propre, vieillot mais propre.
J'ai fini les programmes assez tard hier soir, j'ai eu la flemme, je les envoie ce matin avant de partir. Pas de précipitation, j'attaque la rocade de Bordeaux sur les coups de 9h, ça roule nickel. Un peu moins sur la 10. Il y a un gros contrôle douane gendarmerie après Bédenac, plein d'appels de phares en face donc les mecs se chient dessus. Ça sert à rien de ralentir, on est sur une 4 voies, pris dans la nasse, s'ils veulent te contrôler t'es fait et voilà tout. C'est la fête sur le parking, on passe tranquillou.
Rebelote sur la 141 vers La Rochefoucauld, des gendarmes en veux-tu en voilà. Oh faut vous détendre les enfants. Macron est à Marseille, ils n'ont pas besoin de faire du zèle, ou alors un sous-fifre est dans les parages, genre un Darmanin, va savoir. Retour à la sérénité sur la route Confolens Bellac, je préfère. Encore que je n'ai rien à craindre, deux semaines de congés, une semaine en région parisienne, je suis propre.
Les 4h30 de conduite m'amènent au grand parking avant St Vaury, je mange au milieu de mes kollegas. J'ai prévu de souper ce soir à Bucey les Gy sur la route des Vosgiens, pour l'instant je suis bien. Sauf qu'à Montmarault c'est le drame, la rcea est à nouveau couper , faut aller tourner à St Pourçain sur Sioule et ça soule. Purée je voulais esquiver le péage et prendre par Le Montet, j'aurais poussé sur la petite route jusqu'à Moulins j'aurais mieux fait. D'habitude je checke Maps pour surveiller les fermetures, j'ai complètement zappé. Pas grave. Je vais me promener à St Pourçain, c'est joli et puis ça change de route, on part à l'aventure.
Je rigole mais pas longtemps, de retour sur la rcea après Moulins c'est la plaie, t'es jamais tout seul, quand tu peux rouler tu tombes toujours derrière un Ayatollah de la vitesse qui respecte scrupuleusement le 50 et le 70 alors que ça passe taquet partout.
Seconde coupure après Chalon, cette fois c'est sûr je peux oublier Bucey les Gy. Je finis la journée avec 10h01 de volant et 771 km au rond-point à Bonboillon. Il y a une éternité que je ne suis pas venu, les propriétaires ont changé, allons voir... mignonne si la rose... En vrai c'est Mignonne allons voir si la rose mais ça n'allait pas, j'attends que Ronsard vienne se plaindre, qu'il vienne...
Ce matin je troque le maillot de bain Waterair contre la tenue Peugeot-Citroën, réveil 4h30. Bien sûr le troquet est fermé mais sous la véranda il y a une Thermos de café , du lait... C'est moins bien qu'avec l'ancienne proprio mais ça a le mérite d'exister.
5h40 je suis chez Pigeot pour rendez-vous 6h, tranquille. Le magasin CAV que je ne connaissais pas c'est en fait le ferrage, le mec me fait entrer directement, on vide 4 à 5m de plancher en latéral, facile. L'usine est immense elle s'étend des deux côtés de la voie ferrée, autrefois on entrait par deux portes différentes, depuis quelques années Peugeot a fait un pont à l'intérieur de l'enceinte, gros moyens. Donc je saute de l'autre côté, au nord. Bêtement je vais à la réception nord mais depuis peu il y a deux nord, Vesoul nord 1 et 2. Ah ? La dame, charmante, fait mon dossier et m'envoie chez ses collègues. Les deux rendez-vous sont super précis, 6h40 et 7h20 faut pas que ça merde au premier, mais non ça se passe nickel. Juste à VN2 où le cariste me raconte sa vie. Je crois qu'il relève de la psychiatrie, il prépare une phrase à haute voix, « je pars en vacances ce soir au soleil », après il me la dit, et il va dire exactement la même phrase à son collègue au quai d'à côté, et ainsi de suite. Étrange ce mec. Je lui souhaite bonnes vacances et je file, des fois que ça soit contagieux... Il n'est pas 8h et j'ai vidé trois magasins, y a rien à dire.
A 9h je suis à la maison, café douche. J'occupe la matinée, je vidange ma bécane, je vais la laver, demain on roule.
La semaine n'est pas tout à fait terminée, à 13h je remets en route, je vais chez Laily pour charger deux couvertures. A 2h je suis à Seppois, je n'ai rendez-vous qu'à 16h mais je pense que ça va s'arranger... Fabrice est tout content, il finit de charger Jean-François et m'attaque dans la foulée. Normalement il y avait Christophe entre deux mais il n'est pas là. Il se pointe juste après, Antoine le charge dehors, il fait grand beau, s'il avait plu j'aurais eu des scrupules, tout va bien. J'ai un gros chargement, couvertures, enrouleur de couverture, une chiée d'escalier, si j'étais vulgaire je vous aurais dit qu'il a fallu mettre un peu de vaseline pour que ça rentre mais pas de ça chez nous.
A 16h tapantes je pose le camion à Bourogne, bon congés de fin de semaine à tous, le ciel vous tienne en joie.
Après un week-end ensoleillé fait de vélo à pédales le matin et de vélo à essence l'après-midi faut retourner au boulot. A 7h30 je démarre de chez Jacky Perrenot Belfort comme il faut dire désormais.
Je passe au dépôt pour les pleins et faire coucou ensuite je vais laver chez Jeantet je ne vois bientôt plus à travers le pare-brise. Il paraît qu'il n'y a plus d'insectes, que les hirondelles crèvent de faim, elles peuvent venir se ravitailler sur mes deux m2 de verre.
Quand j'ai fini il est passé 10h, faut que je pense à avancer quand même. Je dois livrer ce soir une couverture solaire et son enrouleur. J'avais un impératif le mardi, quand j'ai fait le programme ; retour de la cliente : impossible le mardi. Gnin ? Ou le matin à 7h30 mais pas sûr... Je propose le lundi soir , réponse ok. Purée j'y comprends rien.
J'ai pris du pain ce matin chez Arthur à Audin à l'ouverture, j'attaque donc mon bout de seigle à l'aire de Lyon quelque chose, je dis toujours Montluel, pas certain que ce soit ça mais on s'en fout.
Quand le taximètre est à zéro je peux attaquer le boulevard de la capitale des Gaules et la descente par l'A7. L'été se termine, pas pour la météo il fait bien beau et chaud mais pour les vacanciers. Purée c'est un sacré soulagement quand tous ces gens retournent au taf. J'ai roulé deux lundis d'affilée avec 10h26 et 10h23 en juillet, après faut serrer les fesses pendant 28 jours, j'ai pas le cul assez musclé pour ça. Je croise Péli on papote un peu puis le Warrior, idem, c'est bien le téléphone ça évite la léthargie.
Sur les coups de 17h j'appelle la cliente, elle ne sera chez elle avant 18h15. Pas grave c'était prévu. Bien sûr la traversée de Nîmes est bien pénible, ça aussi c'était prévu. Pour 17h30 je suis garé à Souvignargues sur une petite place, je vais repérer les lieux, je suis à 100m de la maison. Nickel. La cliente arrive plus tôt que prévu finalement. Tip top. Je viens en premier avec l'enrouleur, elle trouve le tube en alu trop lourd, elle ne peut pas m'aider, c'est pas gagné pour la couverture... Je reviens avec le reste, elle a fait appel à un jeune voisin, on se fait la Solaé à deux, il en a chié le pauvre gosse, ça fait le poids d'un âne mort ces bâches. C'est là que les emmerdes commencent. La cliente me parle de panneaux solaires pour recharger les batteries de l'enrouleur. Bouhh ! Je ne vois pas de quoi elle me parle. Les cartons sont fermés, sertis, je les ouvre je cherche mais je ne trouve rien qui ressemble à un panneau solaire. Elle appelle le commercial qui est bien sûr sur messagerie. J'ai jamais entendu parler de ça je crois bien qu'elle invente, en fait j'en sais rien. Je lui fais lire la notice, ils parlent bien de recharger la batterie sur le secteur. Moi je livre un truc complet, cartons fermés, je lui propose d'écrire ses doutes sur le BL et voilà. Elle accepte. Puis vient le moment du chèque, encore un grand moment ! Elle est plus que réticente, coup classique, je lui dis que si je n'ai pas le chèque je remballe le matos. Après elle veut retirer du montant 50 € qu'elle a d'un bon d'achat. Je lui explique que non, le bon d'achat n'est valable que sur le catalogue accessoires et produits, c'est écrit en toutes lettres. L'heure tourne, j'avoue qu'elle me saoule. Au final j'arrive à lui extirper la somme exacte, je suis crevé d'argumenter.
A 20h je suis garé au Pont de Barre, cette fin de journée m'a tué, j'ai mérité mon demi.
Mauvaise pioche, j'ai la petite douche, j'arrive quand même à laver mon petit corps chétif. Tiens à Gigean la DDE a viré les panneaux concernant le pont de Canet. Pendant les travaux c'était interdit aux 12t, 2m de large, vidéo surveillance et tout le tremblement, il ne manquait qu'un mirador avec une 12,7. Je comptais aller tourner à Mèze, du coup je vais voir ça. En plus la route est chouette, à un moment on grimpe un petit col, la vue est magnifique, bien plus dans l'autre sens d'ailleurs. Mon entrain est de courte durée, certes les travaux sont finis mais le pont est interdit aux 12t. Il faut aller tourner à Gignac, j'aurais mieux fait de passer par Mèze du coup. Pas grave.
Sur les coups de 9h je suis à Clermont l'Hérault, je me gare en bas du lotissement et vais voir à pieds. Je tombe sur un jeune gars qui me dit être le fils de Philippe le pelliste du coin. Enchanté ! Je suis un peu en avance, faut qu'on attende Eric le monteur pour passer l'escalier. La cliente nous offre le café puis je vais chercher le kit, on range les colis dans le garage et Eric se pointe entre-temps. On se fait l'escalier à la main par un portillon, faut faire des contorsions pour ne pas le gratter contre le crépi ou la porte en ferraille. Surprise dans le jardin il y a déjà une Waterair. La piscine a une bonne trentaine d'années, il fallait la rénover, la cliente a préféré une neuve. Parfait c'est bon pour le business.
A tout hasard j'appelle le client de 13h, il est chez lui il veut bien que je vienne de suite. Je suis chez lui à Adissan dans le quart d'heure. Ici c'est du gâteau, maison de vigneron, tout à plat, le portail fait 4m de large, c'est limite trop facile. A midi et demi j'ai fait deux clients, parfait.
J 'ai le temps de manger hyper tranquille.
Cet après-midi je n'ai qu'une rénovation à Gruissan, l'adresse m'inquiétait un peu mais ça va. Je tombe sur une jeune fille avec un fort accent belge. Je range la réno dans le garage, au moment de signer les papiers un peu inquiète elle appelle son père et ils se parlent en allemand. Ici on voit plutôt des flamands mais eux sont de la petite partie de la Belgique germanophone. Je fais le contrôle en ânonnant le peu d'allemand qu'il me reste. J'ai tellement contraint mon pauvre cerveau à essayer le parler espagnol que j'ai oublié le reste. La gamine signe mes papiers et tchüss !
J'ai largement le temps, je garde la nationale jusqu'à Carcassonne et puis je me fais la jolie route Carca-Mazamet. Le changement de climat est net, on passe de la Méditerranée à la Montagne Noire, j'adore ce coin.
Je finis cette petite journée à Labruguière juste avant Castres, bien placé pour demain matin.
C'est Cécile qui m'appelle ce matin à 7h50, ma cliente de ce matin veut savoir à quelle heure je viens, elle a envoyé un mail hier soir à 20h... Quelle bonne idée !
Je ne veux pas la laisser languir, je l'appelle de suite, dans les 10 minutes je suis chez elle. En fait c'est une maison neuve, pas tout à fait terminée, ils n'y habitent pas, ceci explique cela.
Elle est un peu cruche d'envoyer un mail à 20h à la logistique mais elle est toute gentille, je prends le temps de ranger tout ce qui est volable dans le garage.
Après ça je me fais une rénovation chez des retraités, le papy est persuadé d'avoir fait un virement, sa femme lui soutient que non. Pour moi c'est clair il me faut un chèque ou une preuve de virement. Il allume l'ordi, pendant que ça mouline il fait le café ; verdict, aucune trace de virement sur son compte. Il me fait un chèque, sa femme a le triomphe modeste...
J'ai un bout de route jusqu'à la livraison suivante, je me prends du pain à Villemur sur Tarn et bien garé je mange sur place. Pour aller à Villebrumier il y a un pont sur le Tarn limité aux 16t. Par ici ils sont traumatisés avec le convoi exceptionnel qui est tombé dans le Tarn justement, j'ai pas envie de faire la une de La Dépêche du Midi demain, je fais sagement le tour. Bon honnêtement 16 t il doit y avoir une tolérance mais les gendarmes ne doivent pas être trop souples là-dessus en ce moment.
Donc je passe la rivière à Villemur puis j'enquille une petite route, des lacets serrés, ça croise à peine les voitures, j'arrive enfin à la maison du client. Je dépends le chariot et je monte sur la colline avec l'escalier. Il est surpris de me voir, il construit une maison, c'est pas ici que je dois livrer ! Putain tout ça pour ça ! Il me certifie qu'il a prévenu Waterair, l'info a dû rester bloqué dans un tuyau informatique. Je referme tout, je le suis dans son magnifique Partner déglingué, on roule une dizaine de minutes pour se retrouver en haut de Villemur. J'aurais mieux fait d'appeler avant, pas grave.
Le temps est en train de changer, la météo annonce de gros orages, c'est vrai que les nuages sont bien noirs.
Je me fais encore une piscine complète à Montech, garé à l'entrée de l'impasse. La cliente a un accent ch'ti à couper au couteau, son jardin est tout mimi, j'ai peur de casser un truc. Le voisin me prête deux cales en bois pour pouvoir passer une bordure avec le chariot, tout bien.
La dernière piscine de la semaine est du côté de Beaumont de Lomagne, le village est sur une crête, à un moment ça grimpe à 16% ! Ça passe. Livraison facile, le client a un vieux Fen dans sa cour, il range les palettes comme ça l'arrange et moi ça m'arrange. On boit un coup sur la terrasse. J'ai eu du bol avec l'alerte orages, j'ai tout fini sans voir la queue d'un éclair.
Bien sûr Laurence ne m'a pas oublié, on recharge demain à Egletons dans le 19, c'est un truc qu'on a déjà fait, des pellets de chauffage pour Système U, rendez-vous 7h pour charger demain matin, il n'y a rien de trop. Je remonte full autoroute depuis Montauban. A 21h je suis à l'auberge des messagers à la gare d' Egletons, très bonne adresse.
Ici les douches sont à l'étage dans d'anciennes chambres de l'hôtel, c'est grand c'est propre, parfait. L'usine de bois doit être en gros à 1km200 du troquet, j'y suis à 7h moins 10, une charmante jeune fille à l'accueil me fait entrer de suite. Ici il n'y a pas de bascule côté expéditions, pas besoin de cacher le chariot dehors. Comme dans beaucoup d'endroits maintenant ils chargent avec un gros Fen qui prend deux palettes à la fois, faut courir autour de la semi pour tirer les rideaux et virer les planches, c'est bon pour ce que j'ai... La chica au bureau m'a dit qu'il fallait 12 sangles pour 24 palettes. Mais oui tu as raison, les sacs de pellets sont imbriqués les uns dans les autres, avant que ça bouge ! Je mets une sangle sur les deux dernières pour faire genre et zou ! A 7h45 je suis dehors, papiers faits. Y love this job.
J'ai piscine demain matin à 8h, les pellets se livrent à 15h demain chez U donc l'objectif, fort raisonnable, est de déposer le lot ce soir à Devecey. Si tu veux décalaminer ton moteur, 28t sur l'A89 c'est bien, le 500 crache ses poumons.
Arrivé du côté de Clermont les panneaux lumineux indiquent bien de la misère, sur Maps c'est plein de petits sens interdits, c'est mignon. Il y aurait un accident sur la bifur' A75/A89, c'est coupé dans les deux sens. Je ne comprends pas trop, la bifurcation est grande à cet endroit, comment un accident peut toucher les deux côtés, mais j'ai pas envie d'aller vérifier... Je sors sagement à la dernière sortie, je prends le temps de me faire chauffer un café, j'écoute 107,7... rien ne bouge.
Je descends à Châtel Guyon puis Riom. De mon côté ça passe tranquille mais en face c'est un sacré bordel, tout le monde doit sortir à Gannat probablement, je vous laisse imaginer le binz à chaque rond-point. Je ne vais pas dire qu'il y a des camions arrêtés jusqu'à Gannat mais pas loin. Moi ça pinaille un peu à l'entrée du pays mais rien. Normalement c'est interdit aux PL, mais tout le monde s'en fout, pas le choix.
Les 4h30 de conduite et la faim m'amènent sur un mauvais parking entre Digoin et Chalon. En début d'après-midi j'appelle Pauline pour demander la bagnole ce week-end, la semaine prochaine sera plus tendue, j'aime autant gagner une heure de volant lundi.
A 15h30 je suis au dépôt, j'abandonne mes pellets sur le quai, je sens bien qu'ils sont tristes. Sur les coups de 18h je suis à Audincourt, semaine pliée ou presque, tip top.
Tiens ce matin il pleut, il pleuvotte disons. Juste avant 8 h je suis à Seppois et bien sûr je charge dehors. Qui a décidé de ça ? Qui ne m'aime pas ? J'ai du bol quand même, la pluie cesse à ce moment. Petit chargement classique, je tamponne un carnet, on boit des cafés, je prends mon temps. Je rentre à Audin, je remplis mes papiers et j'ai une mission d'une extrême importance, faut que je bricole un truc. Scania c'est top qualité mais l'étagère dans le placard du milieu au-dessus du pare-brise, comment dire ? C'est une merde. L'étagère est en plastique souple, elle tombe, c'est la honte. Voilà plus de deux ans que j'ai ce camion et que je m'énerve tout seul à chaque fois que j'ouvre le placard. Deux vis bien placées et c'est résolu. Oui, j'aurais pu le faire plus tôt...
Vers 15h je suis à Devecey je fais les pleins, la paperasse et j'apprends que la Fiat n'est pas là... Pauline a bouffé la course, Nico l'a prise pour aller à la halle. Il doit charger un camion en Leroy Merlin.fr, il dit que ça va aller vite... Du coup je tape de la gueule avec les copains, on boit des cafés, punaise aujourd'hui j'aurai fait que ça. Le patron vient frimer avec sa GS 1250, il veut me la vendre. Je saute sur l'occasion : « c'est une moto de patron, j'ai pas les moyens, si tu veux que je te l'achète, faut que tu m'augmentes. » Je ne comprends pas, il n'est pas trop d'accord...
Le Nico n'arrive qu'à 16h45, j'en peux plus de boire des cafés, il s'excuse. Ben non tu ne pouvais pas deviner. J'ai eu le temps de rassembler mes affaires, un coup de gas-oil et je me sauve. Bon week-end à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
Un peu après 7h je suis à Devecey, je range mes affaires, gare la Fiat et à 7h20 je démarre. A Cayenne les travaux perpétuels sont encore en cours, il y a deux rond-points coup sur coup ça freine un peu mais par rapport à il y a quelques mois encore c'est du gâteau.
J'enquille l'autoroute à Valentin, pas d'arrêt, je me suis pris du pain pour midi à Audincourt en partant, vous allez voir que je suis un fin observateur mais j'ai déjà remarqué que c'est plus simple pour se garer devant une boulangerie avec le Cubo qu'en semi. C'est bien vu non ?
J'ai décollé un peu tôt mais je tiens à valider une 11h ce soir, si possible la seconde demain soir pour être tranquille. On verra.
En passant à Beauchemin je vois un DAF des MGE, bon voilà quoi, des semblables il y en a un million deux cents trente quatre mille, les Magasins c'est une grosse boîte mais j'exagère peut-être un peu. Bref, deux minutes plus tard le téléphone sonne c'est Laurent. Rhaa merde ! Faudrait jamais quitter Montauban, mais faudrait toujours s'arrêter chez le José. En plus j'ai hésité et puis bof... c'est un loupé quoi !
Arrivé à Digoin faut quand même que je me décide de l'itinéraire. Clermont ou Limoges ? Voilà 15 jours que j'ai le programme et je ne sais toujours pas si je passe par Bordeaux. Vu les travaux sur la RCEA, c'est encore orange ce matin sur Maps, je bifurque direction Vichy comme toujours en ce moment. C'est vrai que par là ça file, juste besoin de doubler une ou deux bagnoles qui se traînent à 80 mais rien. Les 4h30 de guidon se terminent à l'aire des volcans d'Auvergne, normal. Il est midi, c'est bien fichu mon histoire.
C'est juste après que mon histoire dérape, des travaux d'enrobé = basculement de chaussée = bouchon = 30 minutes dans le cul. C'est pas de bol parce qu'en passant par là on ne prend l'A75 que sur 11km un truc dans le genre, c'est comme ça. Après c'est vent du cul dans la plaine, la Corrèze c'est pas vraiment une plaine mais vous voyez l'idée. Je fais la deuxième coupure après Bergerac dans le vignoble.
J'aurais presque aimé ne rouler que 9h mais ça me fait finir au milieu de nulle part, on ne peut pas tout avoir, l'objectif premier est de vider demain matin à 8h. Faut pas que je merde j'ai trois livraisons dont une avec Philippe à Pau, il m'a appelé tout à l'heure, on s'est cadré pour 11h, faut que j'avance.
Je finis donc la journée à Marmande au gros troquet près de l'autoroute, 9h35 de volant, c'est bien pour un lundi.
Ce troquet est grand mais il n'y a que deux douches, le matin ça risque de bouchonner. Ce matin je suis seul pour la douche, à 6h je suis sur le pont, je me suis levé trop tôt, pas grave.
Un peu avant 8h je suis à Eugénie les Bains, mission accomplie. La maison est sur une butte mais il y a un parking juste en bas, trop facile. Dans le jardin il y a des caillebotis en bois mais pas fixés, je manque de m'étaler comme une merde, le mec bourré de bon matin.
Aire sur l'Adour c'est tout interdit je fais le tour par le haut, c'est marrant les bleds ici ont des consonances germanique, Bachen, Renung, des nostalgiques du III ème Reich certainement...
Petit arrêt au routier à Castelnau Rivière Basse pour un café au comptoir en vitesse. Sur les coups de 10h je me fais une rénovation au nord de Tarbes. La cliente est tout juste aimable, pour ne pas dire désagréable. Il y a une 307 devant le garage, elle me dit qu'elle ne peut pas la déplacer. « Ah elle est en panne ? - Non, elle n'a plus de batterie. » Oui donc elle est en panne... Je pose la palette devant la bagnole, son mari rangera quand il aura redémarrer la caisse etpicétou. Vous allez me dire que j'ai des câbles, une caisse à outils...
En repartant j'appelle Philippe, on se donne rendez-vous dans une zone indus. J'y suis à 11h ric rac comme j'avais dit, j'ai pas roulé à 60 sur les routes, ceci dit même pas pressé je ne roule jamais à 60. Il me rejoint avec son plateau, un Renault bras de grue des années 90, une antiquité qui rend bien service. Je lui parle de son magnifique Scania 113, il l'a vendu ! Il regrette, il me dit qu'il aurait dû le garder en collection. Ben oui, un truc propre, c'est con de le débarrasser. Bref. Je débâche, il lit l'étiquette sur une palette de margelles : « ah mais Marina c'est ma cliente, tu peux pas y aller. Avec Michel on a livré le kit, il a laissé le camion à 3km. Pose là sur mon plateau, je te signe les papiers, j'irai livrer moi-même. » Allez hop ! Un débâchage et deux clients de faits.
Je transvase, monte dans le taxi et on roule quelques km. Pas de regrets, en semi par là tu pleures. Lui son tracassin il peut frotter dans les branches. Son piège a 30 ans, il l'a payé rien du tout et rend pleins de services, il déplie la grue, on pose la piscine, contrôle, je prends un gros chèque et on file.
Je vais me chercher du pain dans la grande distrib' allemande, le morceau me fera aussi demain en Espagne.
Du coup j'arrive un peu en avance à Argagnon, vous savez c'est ce bled au bord de la nationale avec une jolie église sur la droite. L'église est protégée de la route par un muret, c'est tout petit, c'est un jardin japonais. Je me gare sur le parking du cimetière, on n'est pas à la Toussaint c'est désert. Il me faut traverser la nationale trois fois, c'est le coupe-gorge. La client fait péter le café quand on a fini, nickel.
Pour aujourd'hui il ne me reste plus qu'une palette de margelles à livrer à Irissarry, facile pour trouver je suis venu il y a quelques semaines avec la rénovation. Vu l'adresse j'étais monté en solo, en laissant la semi à Cauneille. Là j'ai pas bien bien le choix, faut y aller. Les lieux n'ont pas changé, c'est impossible en semi, je me gare à Tataouine devant des poubelles. Le client est toujours aussi sympa et jovial. Il veut à nouveau m'offrir une bière, cette fois je refuse, faut que je trouve à me garer ce soir et il est déjà tard. Dans la région les parkings des troquets sont petits, les places sont chères après 18h. Je finis chez Mattin à Bayonne, parfait pour demain. Et je valide une deuxième 11h, me vlà tranquille pour la semaine avec ça.
Ici c'est toujours nickel, sanitaires douches, le top. J'avais prévenu hier mon client de ce matin que je viendrais assez tôt, à 7h20 il m'appelle. Il me dit qu'on va poser la piscine chez ses beaux-parents juste en face, il s'occupe de ses nains et il arrive. Je me gare à 7h et demi et je tombe sur le beau-père qui part au boulot, il me montre où déposer la baignoire, sous un hangar agricole, trop facile. Le gars file au taf, remplacé par son gendre donc. Le temps de faire mon truc et de contrôler il est 8h20, voilà une affaire rondement menée.
Bon ensuite ça se gâte, je dois livrer une rénovation problématique à Bidart. Le problème c'est pas Bidart c'est le client. Le truc est en souffrance depuis début Mai... Le client a annulé la commande, puis oui puis non. Bon, je vous la fais courte, j'ai pas livré. J'écoute ses arguments, probablement recevables mais moi je veux un chèque. No dinero, no piscina comme on dit de l'autre côté de la frontière. Il refuse de payer, je remballe et basta. J'ai pas le temps de polémiquer. En bon petit soldat, je rends compte à ma hiérarchie waterairienne. J'ai respecté la procédure, les filles sont d'accord avec moi, ciao. Avant l'autoroute sur une avenue un scooter Piaggio je crois avec deux roues à l'avant à tapé une voiturette sans permis. Le scoot est à peine abîmé mais la voiture est bien bousillé, c'est pas la Deux Chevaux de Bourvil mais pas loin. J'imagine même pas s'il avait refusé la priorité à un gros véhicule. La circulation n'est pas perturbée, tout va bien.
Je ne traîne pas parce que la livraison suivante est à Madrid. Je me suis annoncé à Iñaki vers 18h, il m'a demandé de venir au plus tôt, faut pas je déconne. Je lui renvoie un Whatsapp, j'y serai pour 17h, il me répond par un pouce levé. J'ai plus qu'à écraser la pédale de droite.
Petite pause gas-oil à Burgos, depuis Devecey il en reste un peu mais faudrait descendre et remonter, on va pas tenter le diable. J'ai coupé un quart d'heure à Bidart je mange donc en 30 minutes un peu plus loin. Une dernière pause pour un café en vitesse à La Cabrera, c'est mon coin ici j'y suis venu deux fois au printemps pour livrer au moment des problèmes avec les Locatec.
Pour aller dans la banlieue ouest il y a plusieurs possibilités : M40 M50 A6, je laisse faire maps.
A 17h pétantes je suis dans la rue, suivi par la furgoneta du monteur. Dans le dernier virage je suis bloqué par un Qashqai, garé pile dans l'intérieur du virage, on est en Espagne. Je sonne à une première maison, pas de réponse, à la seconde j'explique mon histoire dans l'interphone, une brave dame vient virer sa caisse. Gracias. Iñaki est venu avec deux gars, le portail de la maison est tout petit, on dépote tout le bazar, à quatre ça file. Je lui demande pourquoi Javier son commercial n'est pas présent, il me répond qu'il l'a licencié. Eh ben ! Moi je le trouvais bien sympa ce gars, après je ne sais pas ce qu'il s'est passé et ça ne me regarde pas. Je donne un coup de balai dans la caravane et au moment où j'allais appeler Laurence elle m'envoie un retour, elle m'a senti. Comme d'hab' on remonte charger du feuillard à Bilbao, c'est parfait.
C'est pas trop la bonne heure pour traverser Madrid, je tombe sur un accrochage entre bagnoleurs, on perd une dizaine de minutes, c'est pas énorme.
Quand j'ai fait le programme je pensais remonter jusqu'à La Cabrera en gros, j'ai réussi à gratter un peu, je finis au km107 avec 9h00 de conduite. Je suis de l'autre côté du Somosierra, au poil !
Réveil 5h c'est beaucoup trop tôt mais sur le tachy j'attaque la journée en entrant Castilla y Leon, autant dire que je ne suis pas au pied du lion. Comment quel lion ? Celui de Bartholdi bien sûr. Il me faut avancer et le troquet n'ouvre qu'à 7h m'a dit la chica hier soir.
Je roule donc jusqu'à Burgos au troquet de l' AS24 et surprise la station est ouverte mais pas le resto . Je déjeune au camion, pas grave, et je vais à la douche. C'est à ce moment que la partie resto ouvre, il est 7h. C'est une nouvelle maladie en Espagne les ouvertures tardives ?
A 9h et demi je suis chez mon client habituel, Thyssen à Mungia. Ils chargent un camion qui fait une navette et il prend tout le lit. Faut que j'attende un peu...beaucoup... Je range ma remorque en attendant et je vais me jeter un cortado au bistrot en face. Depuis le comptoir je surveille l'usine, quand le Panzer quitte la bascule j'y retourne. 15 palettes, 24 tonnes, ça file. Le cariste me sort les papiers, je jette un œil aux bons sur la table, je vois un autre complet pour Bléneau dans le 89 à charger. Tout ça s'était du boulot à Tillet mais avec une histoire récente houleuse, la reprise par Mittal puis la revente, le boulot est parti. Les industriels achètent le feuillard ailleurs, c'est con pour Besançon mais c'est le jeu ma pauvre Lucette. A 11h je me sauve.
Petit complément de gas-oil à Oyartzun en passant, je roule jusqu'après Bayonne pour casser la graine. Je finis mes 30 un peu avant Bordeaux, j'aurais peut-être pu pousser plus loin mais ça ne sert à rien de tenter le diable. Et j'ai bien fait parce que c'est orange voire rouge sur la totalité de la rocade. Inutile de s'énerver, on est que jeudi et je suis déjà là. Je ne m'énerve pas mais c'est bien pénible quand même. J'ai le temps de finir un sudoku.
J'hésite à rouler 9 ou 10h mais vers Angoulême c'est le désert niveau resto, le dernier c'est Barbézieux. Allez hop ! Va pour Montlieu la Garde, le temps de me garer j'ai 9h03, eh ben ça fera 9 etpicétou.
D'ici je ne vois toujours pas le lion, faut que je roule encore, je décolle à 5h, ce troquet n'ouvre plus qu'à 7h, la contagion est remontée jusque là.
Première pause à St Vaury, pour accéder au resto il faut prendre la sortie précédente à cause d'un basculement de chaussée pour travaux. En fait on prend l'ancienne route d'avant la voie express par endroit. Café pain-beurre douche le tout bouclé en 25 minutes, je finis la coupure à la nouvelle aire entre Montmarault et Moulins. D'ici je rentre à Besançon tranquille. Je mange un bout vers 13h avant Dôle, et Cyrille m'appelle ; Epsilog attendent les bobines, avec la télétransmission des documents ils savaient que c'était un ATS qui venait. Ouh laa les enfants, j'ai chargé hier à Bilbao, il y a 1050 bornes, ça se fait pas dans la journée.
A 14h je suis à quai chez nos locataires, on m'attaque de suite, je pensais couper 45, ça ne va pas, en plus ils ont besoin du quai. Un vendredi c'est normal. Je pensais recharger une tournée en Tred Chariot je ne recharge que lundi à 16h mais Pauline n'a pas besoin de moi. Cyrille non plus, ils me disent de profiter du week-end. Ouh ben ma foi, je vais faire ça !
J'ai le temps je vais chez Scania, depuis mon histoire d'ADBlue à Tarragone l'ordinateur de bord a perdu le fil des entretiens. C'est pas grave, ça pouvait attendre mais à un moment donné faut bien reprendre le cours de l'histoire pour ne pas louper une vidange. Un coup de PC, un quart d'heure et c'est résolu. Je n'ai toujours pas de coupure de 30 donc je vais laver chez City Dépannage.
Un mec du 70 termine, je prends la place, Jeoffrey me fait ça aux petits oignons, avec le coup de Karcher sur le Moffett qui va bien. J'ai enfin remis les compteurs à zéro, je peux me rentrer.
A 18h15 je suis à Bourogne, bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Samedi matin je suis allé au don de plasma et pendant le questionnaire habituel le toubib m'a demandé si j'avais voyagé ces jours-ci. Toujours honnête je lui ai dit que je suis allé à Madrid. « Et vous êtes resté combien de temps à Madrid ? -Moi : 45 minutes. » Il est resté sur le cul, vous allez jusqu'à Madrid pour n'y rester qu'une heure à peine? Bah oui c'est ça la vie de routier, on n'a pas le temps de faire du tourisme. D'autre fois on est payé à rien foutre, comme aujourd'hui par exemple. Ce matin je me suis occupé quand même, j'ai bricolé au resto de ma meuf après j'ai changé le filtre à gasoil de mon Trafic mais ça n'a pas mis beaucoup d'argent dans les caisses d'ATS j'avoue.
Un peu avant 15h je suis à Bourogne, je range mes affaires, fais mon lit. J'avais le temps d'ici demain mais je déteste perdre du temps à remettre les draps propres avant de me pieuter.
Un Pierrat est devant moi, le temps que j'aille chercher mes papiers à la logistique il a presque fini.
J'ai un bon gros chargement mais tout passe au sol. Antoine me fait la remarque : « tu ne cadres jamais toi. » Oui, rarement. Je préfère faire du tetris, quitte à devoir sortir une palette chez un client que de me faire iéch avec ces trucs en ferraille, ça fait le poids d'un âne mort et ça gêne pour recharger.
A 17h30 je suis garé à Audincourt. Purée je suis claqué, à bas les cadences infernales, mort au patronat esclavagiste, je crois que je vais me syndiquer...
A 7h je décolle d'Audincourt, j'ai lu je ne sais plus où que la côte de Larnod c'est à dire la 83 après Besac' est fermée pour travaux. Inutile d'aller se foutre dans le bordel, je sors à Baume les Dames et je passe par le haut. Quand j'arrive en haut de la côte je vois les gars de la DDE qui ferment seulement la route, j'aurais pu passer...à 5 minutes près. Ou à 5 minutes près je me pétais les Mercureaux, la route de Pontarlier, soit un crochet de 15 bornes au moins.
J'avais prévu de boire le café à Villemotier et puis bof, aucun besoin de m'arrêter, à 10h et demi je suis de l'autre côté de Bourg. Il y a plein de monde à la maison, les monteurs, le pelliste et son gars, les clients, j'ai un peu de mal à comprendre qui est qui, donc comme à l'armée, je les mets en rang à six pas ils me saluent et se présentent à tour de rôle. Garde à vous, repos, rompez les rangs.
Il a plu hier toute la journée paraît-il le terrain est bien mouillé, kit-margelles-escalier-local technique ça fait quatre passages et de belles ornières dans la pelouse. La pelle à chenilles avait bien commencé le travail faut dire.
J'ai les crocs je mange vers Pont d'Ain et juste après 13h je suis dans la cambrousse bressane. Je roule un long moment sur des chemins, un coup à droite, un coup à gauche, sans gps je serais bien incapable d'y retourner. Je livre dans un hameau isolé, quatre maisons, j'espère qu'ils s'entendent bien entre voisins. Pour repartir je me fais encore de la route de chèvres pour récupérer la départementale Bourg Lyon par Chalamont.
Je me fais une grosse rénovation à Frans , j'ai oublié de demander au client comment ça se prononce : comme Franc, comme Franne ou comme Franz ?
Après j'ai encore une piscine à Glaize, c'est la banlieue de Villefranche. La rue est passante, très passante même, je vais me faire découper ici. A peine plus loin il y a un dégagement avec une benne à verre, occupé par les flics municipaux qui surveillent je ne sais quoi. Je vais faire demi-tour à un rond-point plus loin et je reviens, j'explique le truc aux flics, leur dis que j'ai pas le choix, sinon je fais obstacle à la circulation, ils me laissent la place. Oui on peut dire que j'ai chassé les flics. Je fais un premier tour à la maison avec la palette de margelles, je sonne, et c'est Pauline qui vient m'ouvrir ! La physionomie, les yeux, le regard, les lunettes, c'est troublant. Elle est tout aussi sympa, elle retourne vaquer à ses occupations pendant que je fais mon truc. Je range le kit et les margelles dans le garage, l'escalier dehors, normal.
Je finis cette petite journée bien sympa à La Bascule à Dardilly, à 18h30 il reste de la place, mieux que sur le plan.
Je suis venu couper ici parce que j'étais persuadé que Mornant est autorisé sous le tunnel de Fourvière. Après mes éternels café-douche je jette un œil à l'arrêté par acquis de conscience et ô surprise, Mornant n'est pas dans la liste des bleds autorisés pour passer le tube. Mornant je sais où c'est j'ai pas cherché mais je voyais ça un peu plus vers Brignais, mais non c'est plus loin. Il est 7h moins dix, j'ai le temps, je ne tente pas le diable. Je passe par Charbonnières, St Genis Laval, à cette heure ça roule à la limite du pénible. Pour passer mes petits nerfs je me fais un concert de Katatonia, j'écoute ça en boucle en ce moment, merci à mon influenceur personnel chéri. A 8h moins le quart je suis donc à Mornant, j'avais vu sur Maps que ma rue était inaccessible en semi, je me gare à 200m sur un pauvre dégagement en terre. La cliente est surprise que je ne vienne pas en camion dans sa rue, le commercial lui a dit que je viendrais jusque là. Avec une 208 oui, ça passe.
Après je descends à Genas à la delegación Waterair pour récupérer je ne sais quoi. Ici il y a des bureaux, un parc expo mais surtout c'est l'école de pose des liners. Ce matin il y a 4 gars qui s'entraînent avant d'avoir l'agrément. La garantie décennale s'applique, vaut mieux poser le truc dans les règles. Je charge deux grands cartons, je pense que ce sont des écrans géants qui doivent servir sur les foires expos. J'ai pris du film, j'enroule ça autour d'une palette et vamos.
J'ai encore une palette de margelles à déposer au-dessus de Bourgoin avant midi. Là c'est le coupe-gorge, l'impasse est au bord d'une départementale fort roulante, je me gare sur un arrêt de bus, c'est moyen l'histoire. J'ouvre un côté, une bagnole passe à fond la caisse, mon rideau s'envole, je le prnds dans la gueule, mes lunettes volent sur la route, coup de bol il n'y a pas d'autre voiture pour risquer de rouler dessus. Autant dire que je ne traîne pas.
Pour 13h je suis à St Benoît, tout petit bled, la cliente habite une ancienne ferme, on dépose la piscine dans la grange, facile. Je jette un œil à l'étable, ils avaient un système bien fichu pour nourrir les vaches, la cliente est intarissable sur le sujet, la conversation dévie sur le féminisme pendant qu'elle fait le café. Elle est super sympa mais retraitée, moi j'ai un peu de boulot derrière.
J'ai encore une palette de margelles avec une adresse peu claire. J'approche on verra. Par ici les routes c'est quelque chose, à un moment je grimpe à flan de montagne, pas franchement rassuré. J'arrive à un patelin qui s'appelle Artemare, j'appelle, la cliente m'explique, en fait c'est un regroupement de communes avec un nom à la con. La maison est isolée, je monte en chariot, je dépose la palette et je vois arriver en courant dans le champ en pente une gamine de 3 ans peut-être, comme dans « La petite maison dans la prairie ». Le Moffett l'a réveillé de la sieste, elle a eu peur, elle est en pleurs. Moi j'ai fait peur à un petit chou comme ça ? J'ai le cœur brisé ! Elle sèche ses larmes dans le tee-shirt de sa mère, je lui demande si ça va mieux : oui. Nous vlà sauvés.
Je redescends de chez Heidi pour remonter plein nord. Il me reste une palette de margelles à livrer demain matin, j'appelle le client, c'est un numéro Suisse, il me dit qu'il rentre chez lui et que ça l'arrange que je le livre ce soir. Yesss !
Laurence m'a envoyé un retour, vu la destination c'est du vieux papier, ma remorque doit passer aux Mines, ce serait bien de faire ça demain avec du poids dedans. J'appelle Pauline, elle me réserve le créneau de 15h45.
A 18h je suis à Châtillon en Michaille, je livre mon Suisse qui est bien content, et moi encore plus. Je reviens couper aux Neyrolles à Nantua, pour l'instant mon plan se déroule sans accroc.
Je suis à 8km de Montréal la Cluse, je n'ai pas trop besoin de forcer mon talent pour être à 8h à l'ouverture. La boutique est à la limite du boui-boui un peu crade, les deux dames au bureau sont charmantes c'est le plus important. Je vire mon chariot et la palette d'écrans puis direction la bascule. Le cariste me fait mettre en place, il veut que je fasse le tour du chantier, t'es gentil, mon camion est encore tout propre de vendredi il est hors de question que je fasse le sous-marin dans ces énormes flaques, c'est pas des flaques c'est des étangs. A l'armée on dit qu'avant de rouler dans une flaque il faut faire une reconnaissance à pied, là il faudrait des cuissardes et comme je n'ai aucune envie de ressembler à Francis Lalanne je fais une manœuvre savante et on charge. On n'ouvre qu'un côté, il pousse les piles de vieux cartons, ça va assez vite sauf qu'il est interrompu par un mécano extérieur qui bosse sur la pelleteuse à grappin. La machine est d'une marque inconnue, c'est une antiquité qui doit dater de l'ouverture de l'entreprise.
Un peu après 9h je me sauve. Je jette un œil aux papiers, la réception chez Gemdoubs c'est jusqu'à 15h30. Meeerdeuuu ! Mon plan s'écroule, je ne peux pas aller aux Mines à 15h45 et être avant 15h30 à Novillars. J'appelle Pauline, elle annule le rendez-vous, il n'y a personne d'autre pour charger demain à 8h aux piscines. Pas grave, on a encore un peu de temps.
Je me fais une jolie balade dans le Jura, avec la célèbre côte de Jeurre, ça grimpe à 9% sur 5km, sans élan, il y a un carrefour en bas. Là faut pas mettre la conso instantanée sur l'ordinateur de bord, tu pleures !
Je me prends un bout de pain après Lons. La 83 est vraiment coupée cette fois à Larneau, faut faire le tour par le haut. C'est là que je croise Jean-Luc mon jumeau de Scania, je l'appelle, il me dit que c'est bien bouché dans la descente des Mercureaux jusqu'à Micropolis, d'une, tout le trafic passe par là et de deux un camion a poussé une voiture, gros bordel. J'ai bien fait de prendre du pain, je coupe trois quarts d'heure. Quand j'ai presque fini ma coupure le fils Magnin s'arrête pour me faire coucou avec son magnifique Panzer, il me dit que ça se résorbe en bas. Cool ! Effectivement, quand je passe tout le bouchon a disparu.
A 13h30 je fais la queue à la bascule de la papeterie. Le type du bureau me dit que je suis prévu demain, normalement, il ne dit rien de plus. Ouf ! Si j'avais pas vidé on aurait été bien dans la merde. Il y a un peu de monde mais ça file, le système est au point, ils vident les camions deux par deux, on débâche en attendant, dès qu'un revient ils envoient l'autre, c'est bien fichu.
Par acquis de conscience j'appelle Cyrille pour lui dire que je suis vide, je charge demain matin 8h, on va pas faire grand-chose d'ici là. Je me rentre tranquillou par la 83, à 16h tout pile je suis à Audincourt. Me gusta este trabajo.
A 7h45 je suis à Seppois, il y a déjà un Polonais en VUL qui charge pour l'Allemagne. Le type roule avec un Iveco Daily tout neuf, il est habillé nickel propre avec des fringues brodées à son entreprise, si certains sont à la limite du clochard lui c'est le haut de gamme du transport léger. J'attends donc sagement mon tour. Il va sangler plus loin, je prends la place.
Chargement classique, tout est là, j'aurai pas trop à me casser la tête pour vider.
Après c'est un Roumain avec un petit porteur DAF qui vient charger, lui il charge un kit + escalier et trois couvertures de sécurité de 5m et il lui reste 50 cm de plancher. Ça va être juste ! Le gars veut gerber sur son chargement, qui semble bien fragile d'ailleurs, Fabrice n'est pas vraiment d'accord. Bon écoutez, moi je vous laisse hein !
A 10h je pose le camion à Bourogne, fin de cette micro semaine, je pensais faire moins de mille bornes, c'est raté j'ai 1067km. Il fait super beau, vlà encore un week-end pas trop dégueulasse qui s'annonce, on va faire le kilométrage manquant en bécane. Bon congé de fin de semaine à tous, le ciel vous tienne en joie.
Ce matin j'ai le temps parce que je me suis mélangé les pinceaux dans les dates. Non non, aucune histoire de choix dans la date, restons classe. J'ai cru que je chargeais le lundi, donc commencer en foulée dans le Gard avec deux assistances c'était trop juste. Sauf qu'en chargeant le vendredi c'était largement possible, tant pis. Je démarre donc très tranquillement de Bourogne à 8h30.
Je passe au dépôt pour les pleins, dire bonjour et rendre les papiers, comme d'hab'. Ensuite je me fais une descente full 83, je mange entre Lons et Bourg en Bresse.
Ah oui, faut que je vous raconte l'anecdote de dimanche matin. Je pose mes lunettes sur le lit et je vais à la douche. Quand je reviens mes lorgnons ont disparu. Ma chérie est un peu sarcastique, genre tu sais jamais ce que tu fais de tes affaires. C'est une fille, faut toujours qu'elles se foutent de la gueule des mecs. Après réflexion elle me dit : « mon chéri, je voulais faire une lessive,j'ai étalé le linge sur le lit pour le trier... » Dans la matinée je suis revenu pendre le linge et bien sûr j'ai trouvé mes binocles, destroyed, une branche arrachée, l'essorage à 1200 tours ça aime pas. Tout ça pour dire que cet après-midi je m'arrête à la Générale d'Optique à Montélimar, c'est d'ailleurs facile pour se garer en camion, histoire de faire un diagnostic. Le gars me dit que c'est facilement réparable mais il lui manque une pièce, il veut les garder. Je décline, j'ai la paire de secours on verra ça en fin de semaine à Audincourt. Je vais rester encore plus moche que d'habitude avec ma paire à 1€ sur le nez toute la semaine.
Après un long week-end c'est bien de redémarrer avec un petit lundi. On se cadre avec Jimmy pour l'assistance demain et je monte couper à Villeneuve de Berg, c'est le troquet le plus proche de St Ambroix pour demain.
Comme me l'a judicieusement fait remarquer Mich 07,il est Ardéchois je vais pas contester, ici c'est le relais de St Germain et pas Villeneuve de Berg. Je dis comme ça et voilà, pareil à Mouchard faudrait dire Pagnoz. Je suis trop vieux pour changer. Donc je démarre à 7h du relais de St Germain...à côté de Villeneuve de Berg.
Juste avant 8h je me gare à St Ambroix, juste après un Lidl il y a un parking avec un point recyclage. J'appelle Jimmy pour lui expliquer où je suis, il se pointe dans les 10 minutes, je transvase deux rénos dans son Jumpy.
On se fait la première à 2 km de là au bout d'un incroyable chemin, étroit, des virages à l'équerre, à un moment on passe sous une ancienne voie ferrée, c'est bas, c'est à se demander comment on a construit une maison là derrière. C'est une vieille bâtisse en pierres mais quand même, et le chauffeur Waterair ? Ils ont dû poser la piscine sur une petite benne.
Ensuite on roule une quinzaine de km dans les Cévennes, on ne trouve pas, j'appelle la cliente elle me dit de monter encore plusieurs km. On arrive sur une baraque bien crade, du bordel partout, des bagnoles sous des herbes, ça doit faire un moment qu'elles sont là. Bon, moi je m'en fous de ça, chacun vit comme il l'entend. Donc on range les colis sous un abri, je demande deux signatures et un chèque...et c'est le drame. Le client refuse catégoriquement de payer. Bon, pas grave, on remet les colis dans le Jumpy. Là le client me dit qu'il payera quand il utilisera la piscine. Je lui répond que quand il achète des pâtes à Carrefour il ne paye que quand il fait cuire les nouilles ? C'est ça ? Moi je suis la caissière de Carrouf', tu passes à ma caisse, tu payes et voilà. Le ton monte un peu, il me dit qu'il appelle Waterair. Tu penses bien que chez Wat procéduriers comme ils sont, personne n'allait prendre cette histoire sous son bonnet. Il revient 10 minutes après avec un carnet de chèques. « ça va pas se passer comme ça, je vais faire un courrier recommandé. » Je la joue modeste, mais oui monsieur bien sûr, faites ça. Je lui glisse quand même que je lui avais dit qu'il allait céder, c'était certain. On rigole mais il m'a bien cassé les couilles et nous a fait perdre du temps. Mon assistant me ramène au camion, il file il monte une piscine à Avignon ces jours-ci.
Pour 13h je suis au-dessus de Montpellier à Teyran. La maison n'est pas terminée, il nous faudrait tout ranger dans le garage mais il est fermé, la porte n'est pas encore branchée, le mec ne trouve pas la manivelle de secours. Heureusement un ouvrier présent à un groupe électrogène, il bidouille un truc et le garage s'ouvre. Nickel.
Après ça je vais à Bessan, dans le vieux village, rue Victor Hugo. Bé oui, les rues Hugo Voltaire Montesquieu ont été attribuées depuis longtemps, c'est toujours dans un vieux quartier. Dans les lotissements neufs on essaye de réparer les erreurs, c'est Simone Veil, Olympe de Gouges...
Je tombe sur un couple super gentil, ils me réconcilient avec l'humanité.
La dernière piscine du jour est à Cessenon sur Orb mais mais mais, de l'autre côté d'un pont limité aux 12t. Donc il faut traverser Cessenon c'est déjà quelque chose puis monter jusqu'à un bled qui s'appelle Roquebrun puis redescendre à Cessenon, 19 km la blague ! Petite consolation le village de Roquebrun est superbe, la petite route ensuite beaucoup moins, faut tourner entre des rochers sans visibilité, la vache ! Et c'est l'itinéraire poids-lourds... Encore des gens bien gentils, le client me demande si je peux poser une palette à l'arrière de la maison, il me faudrait longer le trou de la piscine. Le terrain n'est pas stable c'est trop dangereux, je refuse, il comprend. J'ai pas envie de tomber dans le trou avec l'engin d'autant que Ptitdud m'attend à Sigean. Il m'a vu sur maps.
Je le rejoins à 20h, il reste une ou deux places sur le parking, pas plus. La Vosgienne a pris la retraite, de son temps elle faisait 5 à 10 couverts max le soir, des jeunes ont repris l'affaire, ont fait des travaux et tous les soirs c'est blindé. Passé un certain âge on n'a plus envie, ça se comprend.
Café douche, Ptitdud est parti depuis longtemps, lui c'est un vrai. Moi je commence gentiment à Cuxac d'Aude chez un retraité inquiet. Il a appelé Martine pour dire qu'il fallait venir livrer avec un camion-grue pour passer les colis par dessus le mur. Ouh laa, du calme, c'est la rénovation d'une petite Céline, mes bras feront office de camion-grue. Et finalement il n'y a même pas besoin, je dépose la palette sous un abri, fastoche. Ensuite je vais déposer une palette de margelles à Bram, patelin mondialement connu pour son resto routier, fermé à cause d'une reprise hasardeuse depuis des années mais ce troquet avait eu une récompense du meilleur cassoulet de Castelnaudary. Si c'est pas malheureux ! Il n'est pas l'heure du cassoulet, je vais livrer. La cliente est surprise de me voir, elle n'aurait pas été prévenue, c'est bizarre m'enfin, elle est chez elle, tout va bien.
Allez zou, direction Foix. Je mange un bout avant d'arriver.
La rue de mon client est à flanc de montagne, il y a une vache d'épingle pour entrer dans la rue, les voitures doivent serrer sur la file d'en face pour espérer tourner. En camion tu oublies. Je me gare plus loin devant un cimetière. J'appelle le client, il me dit ; « j'en étais sûr, le commercial m'a certifié que vous pouviez venir mais moi je savais bien que ça n'irait pas. » Pas de soucis, j'ai l'habitude. Le type est bien sympa, il fait le café quand on a fini.
La dernière piscine du jour est à Perpignan, deux solutions : remonter à Carcassonne, Narbonne, tout le tour par l'autoroute, soit couper par Lavelanet, le défilé de Pierre Lys, Axat, Perpignan. Certes le transit est interdit mais ça coupe bien, donc voilà... Juste dans le défilé il y a des travaux avec une circulation alternée. Tu as la roche à droite, faut absolument serrer à gauche pour passer sous la roche à 3m70 mais avec les travaux...bref, ça passe mais c'est fin, très fin. J'ai eu un petit coup de stress, surtout quand tu sais que tu n'as rien à foutre là !
Je suis à passé 17h à Cabestany, le coin me dit quelque chose, ah oui, je suis venu livrer une rénovation juste en face chez une mémé. Le client a un abri devant le garage, impossible d'entrer avec l'engin, on dépote tout le bazar.
Fin de session à Hostalric, je tombe sur deux Français, c'est incroyable en 2021. Je comprends que l'un d'eux est affrété Duarig, Christophe, bien sympa, pas stressé, détendu. On a passé un bon moment.
Ce matin j'ai la petite douche, mais toute petite, et il n'y en a qu'une... Sérieusement la cabine doit faire 40x40, je n'en ai jamais vu d'aussi petite nulle part ailleurs. Je me douche en diagonale.
L'AP 7 est désormais gratuite mais ça n'a pas fait baisser le trafic bien sûr, au contraire même probablement, ce matin c'est bouché depuis le péage de La Roca la grande barrière avant Barcelone. Ma sortie est à 17km, c'est bien long l'histoire et il n'y a pas vraiment d'alternative.
A 9h pétantes je suis à Cerdanyola, garé en merde sur un passage piéton, arrêt de bus, place handicapée, je fais un strike... La rue ne m'inspire pas du tout alors qu'hier David m'a dit que ce serait facile. Je vais voir à pied, surtout pour savoir si la rue débouche. Je vais pouvoir me garer même si c'est vachement étroit et la rue débouche sur un boulevard, je vais devoir partir à gauche, pas le choix il y a un terre-plein au milieu. La maison est donc en ville, pas de garage, pas de portail, juste un portillon de 90 cm en gros et derrière un arbre pour couronner le tout. C'est débile, je me demande même comment ils font pour emménager, faut pas de gros meubles. Le jardin est derrière un haut mur, pas le choix faut démonter le grillage. Bien sûr les monteurs n'ont que la bite et le couteau, je vais chercher ma caisse, les pieds sont boulonnés dans les couvertines. C'est rouillé, pénible mais on finit par y arriver. Quand c'est fini je les laisse se démerder, le client a une pauvre clé à molettes, ça doit suffire pour refixer les pieds.
Donc pour repartir je tourne à gauche pas le choix et me vlà embarqué dans des rues pas vraiment adaptées, à un moment je vois le fléchage d'un poligono industriel, sauvé ! Depuis une zone t'es certain pour pouvoir sortir.
Je passe à l'agence à Santa Perpetua, j'ai quelques colis à faire passer. C'est un peu triste, le bâtiment a été vendu c'est fait, les piscines du parc expo ont été rebouchées, on n'est plus chez nous. Waterair loue des bureaux en duplex dans la partie gauche du bâtiment. Mes copines Marionna et Montsé sont contentes de me voir, on boit le café, on papote, normal. Je récupère quelques colis qui font le chemin inverse et je me sauve.
Je n'ai aucunes nouvelles de Laurence, hier elle ne m'a rien envoyé, elle doit avoir du mal à me recharger. Je l'appelle, elle me dit de rouler, il n'y a rien. Je m'arrête au gas-oil à Figueras puis aux clopes, c'est pas pour moi évidemment. Le gas-oil non plus d'ailleurs, c'est pour le camion.
Un peu plus tard dans l'après-midi elle m'écrit, elle a chopé du U logistic à Entraigues. Faut charger demain à 7h, je suis mort pour recharger aux piscines à 14h, faudra transvaser à Devecey, c'est mon karma. Je finis la journée à Courthézon, c'est pas la meilleure adresse du monde mais c'est la plus proche de FM Logistic.