Carnet de bord de Novembre 2021 | Partager sur Facebook |
La semaine ne fait que 4 jours, pour faire la tournée j'ai pas le choix, je me suis mis 2 clients cet ap'. Je me lève donc à 4h. Oui vous avez bien lu, 4, c'est à dire 2x2 . Même moi j'arrive pas à y croire.
Premier arrêt à Villemotier évidemment pour un café, un pain aux raisins et un bout de pain bressan pour midi, le tout en 15 minutes.
J'attaque le passage de Lyon à 9h30, la mauvaise heure est passée en plus je crois que c'est vacances scolaires ici aussi, donc ça roule. Je fais mes 30 restantes à Feyzin, je m'écroule dans la niche, faut avouer que ça fait du bien. En fait c'est bizarre mais j'ai moins de mal que quand je démarre à 7h. D'habitude je passe le bout Montélo Orange en début d'après-midi en pleine digestion, je trouve long, là je passe en fin de matinée, fin bien. De là à ce que je me lève tous les lundis à 4h …
Je mange vers Nîmes, une soupe maison, mon pain de Villemotier, le top. Avant que la léthargie de l'après-midi s'installe je suis arrivé à Montpellier.
Je commence à Lavérune, je suis reçu par trois retraités, tous frères. Ils vont monter la piscine de la fille d'un d'entre eux. Pas de portail pour accéder au jardin, on passe les éléments par dessus le mur d'enceinte, heureusement en haut la pelouse est à niveau, fastoche. A quatre ça drope pour démonter la palette de tôles, pour l'escalier j'en chie un peu. A l'usine ils ont forcé sur les vis comme des bourrins, ma visseuse patine, je fais à l'ancienne : marteau et pied de biche. Tout en finesse. En repartant le client me demande où je vais maintenant. Pézenas. Il veut me renvoyer à l'autoroute. Sûrement pas ! D'ici c'est Cournonterral-Villeveyrac-Montagnac-Pézenas. Il me dit que j'ai l'air de connaître. Bah oui, ché min coin ichi, ch'ti.
Ce matin Philippe le monteur d'ici m'a appelé, il sera présent pour ma seconde livraison, il a dû démonter le grillage sans cela je ne passais pas. Je retrouve une nouvelle fois mon compañero à 16h30. On s'était pas vu depuis des mois, et là ça fait trois fois en trois semaines, c'est toujours comme ça le boulot. Je suis à Usclas, route de Paulhan. C'est à dire pas loin d'un resto. Si ça merde, je suis à 4km du troquet. Bon ça n'a pas merdé, la cliente charmante nous a offert le café, tout bien.
Je pensais au pire couper à Paulhan mais j'ai déjà 9h05 de volant, le temps de me garer ça fera au mini 9h10, la dérogation est cramée je vais à Maureilhan, je préfère. A cette heure la rocade de Béziers est bien chargée, voire bouchée, je perds un peu de temps, je suis garé aux Oliviers avec 9h50 de guidon, parfait.
Ici ils ont du pain frais de bon matin, j'en profite. Miam et douche.
Ce matin je monte à Roquebrun, il faut traverser Cessenon sur Orb. A l'entrée du bled il y a un panneau d'interdiction aux PL à cause de travaux. Vous pouvez pas le signaler plus tôt ? On contourne comment ? Allez c'est bien je m'y enfile. C'est vrai qu'il y a dans le centre une circulation alternée un peu sévère mais ça passe. A Roquebrun la maison est dans la rue principale, facile à trouver. 100 mètres plus loin il y a une cave, un mec en citerne est en attente dans la rue, je me dis que vu le camion c'est un régional il doit connaître le quartier. Je lui demande où faire demi-tour, il n'en sait rien. Bon ben merci. Juste au-dessus je trouve un truc, moitié champ-moitié parking, vu les traces au sol tous les camions doivent se retourner là, j'en fais autant.
La maison est en travaux, visiblement pas habitée. A côté il y a un vieux sur un escabeau, il a mis des bâches au sol, il secoue un olivier, il ne me calcule pas. J'appelle le 06 qu'on m'a donné, la cliente me dit que c'est son voisin qui réceptionne la piscine. Bien sûr c'est le vieux à l'olivier. Il me dit qu'il n'a pas fait le rapprochement... Ben non, un semi, la pub Waterair... Encore un prix Nobel. Je fais mon truc, il signe les papiers, ciao.
Après je vais à Fleury, là pas le choix, depuis Lespignan il y a un pont à 12t, faut passer par Coursan, mais pas Coursan par la nationale, faut passer dans le pays. Déjà avant c'était fin, maintenant ils ont rajouté des bites en ferraille pour limiter le stationnement anarchique des bagnoles. En fait ça passe mais faut être bien concentré. A Fleury je livre chez un chauffeur des transports Barcos, sympa, pas chiant. Un voisin l'interpelle, ils papotent, ensuite il me raconte que le confinement a eu du bon, tous bloqués là ils ont fait connaissance et le commerce le plus proche c'est un vigneron...donc voilà... Pas envie de retraverser Coursan, je passe par la côte, Narbonne Plage, pas certain que ce soit une bonne idée, j'ai pas gagné de temps mais c'est joli et ça passe sans stress.
Je me prends du pain à Lézignan, je mange un peu plus loin et pour 13h je suis à Barbaira. La maison est de l'autre côté de la voie ferrée, coincée contre l'autoroute. J'ai beau cherché je ne vois pas comment accéder. Que des chemins étroits, des ponts à 2m quelque chose. J'appelle la cliente, elle m'envoie son père. On fait le tour du bled en Super5. Il me montre la seule route possible, faudrait passer sous le chemin de fer par un pont voûté, la rue fait un virage, impossible d'arriver droit, ça va être fin pour ne pas s'éclater sous le pont. Une brave dame me voit faire, s'arrête pour me dire que ça n'ira pas, je lui réponds que je suis confiant... Pas du tout évidemment, j'y vais, je descends voir, ça passe. Je me gare à une centaine de mètres de la maison, cool. J'étais un peu inquiet pour repartir, c'est encore plus court de l'autre côté pour s'aligner. En montant le tracteur dans le talus pour prendre au plus large ça le fait. Ouf !
Maintenant faut que je monte en Ariège pour une palette de margelles. Carcassonne Mirepoix Foix. Sur les coups de 16h je suis à Tarascon. Ah mais je connais le coin. L'an dernier je passais par là pour monter en Espagne et ça bouchonnait gravement sur la N20. Plus malin que les autres j'ai voulu esquiver en passant en ville, ça ne l'a pas fait du tout, du tout. C'est bien de faire des conneries, on apprend. La maison n'est pas loin d'où j'ai fait demi-tour l'autre fois, j'y vais tranquille du coup. C'est le beau-père qui réceptionne , l'ancien se mélange les pinceaux avec les clés du portail mais on finit par y arriver.
La suite est demain à Revel, je fais donc le chemin inverse. On est mercredi, on a reçu les programmes, quand je vois les numéros de départements de ma tournée j'hésite à me couper les veines. On n'a pas que du bon, c'est le jeu ma pauvre Lucette.
A 19h je suis à la Croix de Revel, c'est le resto où il y a tous les maillots de rugby exposés.
Ici on mange bien, c'est convivial, il manque à cette saison un peu de chauffage à la douche...
Je commence à deux km du resto. La cliente a mis des tréteaux devant sa maison pour empêcher les bagnoles de se garer. Délicate attention mais ça ne sert à rien, le garage est au milieu si je me gare là je bouche l'accès à la porte. Je reste en face. Petite piscine, petit café, petit chèque, tout est petit sauf la gentillesse de la cliente.
Ensuite je roule un peu, de l'autre côté d'Albi, de l'autre côté de Carmaux même. Je me prends du pain à l'entrée d'Albi je suis tranquille avec ça jusqu 'à demain. Mon bled est de l'autre côté de la ville où Jaurès fut député, dans le village les rues n'ont pas de nom, merci ça facilite bien les choses. Le client me guide au téléphone. Je ne livre que des margelles . Le client m'explique qu'il a acheté cette piscine à Toulouse, un promoteur immobilier a acheté quelques maisons pour reconstruire un gros truc dessus, il a acheté la piscine 1000 balles, charge à lui de la démonter. Démontage, transport, remontage, margelles, plages, il en est à 10000 € tout compris, c'est beau !
Après ça je vais à Caussade, pour ne pas revenir en arrière je coupe par la montagne, Cordes sur Ciel, St Antonin Noble Val, le coin est magnifique, sauvage, c'est un régal de passer par là. Je me régale moins à Caussade où je me fais chier sur des petites routes, mon chemin est sur la commune mais vachement loin.
Le dixième client est à côté de Cahors dans un vieux lotissement, pas facile. C'est tellement étroit que je n'arrive pas à ressortir, coup de bol un lotissement neuf est en train de se construire au bout de celui-ci, j'ai juste à bouger les barrières qui bloquent l'accès, je les remets en place quand je suis passé et basta !
J'appelle Laurence, elle m'a pris un complet de pellets à Egletons comme l'autre fois. J'en étais sûr, par ici de toutes façons, le boulot ne courent pas les rues. Je passe au gasoil Adblue à Brive, l'AS24 n'est pas loin de l'autoroute mais c'est limite pénible quand même à cette heure. Je garde la N89 jusqu 'à Egletons, j'ai le temps même si je pense qu'on ne doit pas perdre grand chose, et puis j'adore cette route...surtout à vide. Je finis la journée à l'Auberge des Messagers, c'est le resto de la gare en fait, bonne adresse.
Café croissant douche gratuite et zou ! L'usine de bois est à 2km200 du resto, pour rdv 8h j'ai pas trop forcé mon talent. A 7h30 je suis au bureau des expés, on me fait entrer de suite.
Ici on ouvre les deux côtés, le cariste apporte les palettes deux par deux, donc tu cours autour de la semi pour virer les planches et les poteaux. De galoper c'est bon pour ce que j'ai et puis on est vendredi faut avancer. Bah oui les autres jours je fous rien. Je pose une sangle sur les deux dernières palettes pour me donner bonne conscience, ça sert à rien mais je suis motivé. Le cariste me voit faire, il vient de dire de tout sangler. Gnin ? Je lui réponds que oui bien sûr, je comptais sangler toutes les palettes entre les poteaux. Je lui fais une Pinocchio. Je sors deux autres sangles, je les mets, entre-temps il part charger un autre camion, je referme, salut ! A 8h30 je me casse, tip top ce job.
Je me paye le luxe de rester sur la 89 jusqu'à Ussel, j'adore cette route je vous dis.
Comme souvent en ce moment la rcea est fermée de Moulins à Digoin, je passe par Vichy, c'est la route aussi. Je mange avant Chalon en 30 minutes.
A la sortie de l'A36 à Dôle il y a des travaux, ils font un rond-point. Faut avouer que ça manquait. En France il y a un million de ronds-points inutiles, ici c'est assez dangereux, les voitures qui arrivent de Vesoul déboulent taquet, dans l'autre sens pareil, ce sera plus sécurisant.
A 15h30 je suis au dépôt, Cyrille m'a fait poser une semi vide au quai 3, je n'ai plus qu'à transvaser. Super organisation, on est bons pour les Palmes du Transport 2022. Moi j'aurai pas les palmes du chauffeur, je déchire un sac de pellets contre un poteau. Je fais un joli pansement, ni vu ni connu je t'embrouille.
A 18h je suis garé à Bourogne, pas mécontent, j'ai bouclé une semaine complète en 4 jours. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Même pas le temps de faire chauffer le moteur, au bout de 4 km je suis chez Laily pour charger 3 couvertures. A 8h et demi je suis à Seppois avec une heure d'avance. Coup de bol c'est Jean-Charles qui chargeait à 8h, avec lui ça file. Je prends sa place presque aussitôt, j'étais bien content mais mon enthousiasme retombe vite, il manque un liner sur ma tournée mes papiers ne sont pas faits. Le colis doit arriver ce matin, en principe... Je demande à Cécile de me donner ce qu'elle a, je commence à charger et on verra pour le liner manquant. Le temps de boire un café et mon liner est arrivé, par la maison Coué. Fabrice sort mon voyage, et il y en a ! 7 kits, 1 réno, 3 piles d'escaliers, 7 margelles, les 3 Solaé, au bas mot 18m de plancher. Moi qui aime bien m'arranger pour ne pas gerber, on est obligé de mettre 3 cadres. Je suis vert ! Tout rentre c'est l'essentiel.
A 10h et quelques je me sauve. Je repasse au resto, ce matin j'ai oublié mes soupes dans le frigo comme un benêt, ma chérie me les a prises. Elle, elle a un cerveau...
Je mange en 30 minutes entre Dôle et Chalon, remise du compteur à zéro.
A 16h40 je suis à St Galmier, c'est la banlieue calme de Saint Étienne. Je tombe sur des gens charmants, la cliente tient à rester près du camion pendant les opérations pour éviter les vols. Je l'invite à rentrer au chaud mais elle refuse. Je me débarrasse d'une grosse piscine et d'une Solaé, j'y aurai passé 1h20 quand même. La nuit tombe, ça pèle, j'accepte un café. Pour repartir la rue fait une incroyable descente si ça tourne pas en bas, je suis mort, jamais je remonte. C'est juste mais ça passe.
Ensuite je dois encore livrer à Firminy. J'arrive il fait nuit noir, je m'enfile dans une ruelle sur 7 ou 800m, ici aussi si je dois reculer je suis mal... Au bout la rue fait un T, je dois pouvoir me retourner. J'avais regardé sur Maps, ça me semblait bien plus large que dans la réalité. Je coince le chariot à chaque palette entre la semi et le trottoir, putain que c'est chiant ! La maison est à flanc de coteau avec vue sur une magnifique cité d'Unieux. J'en ai déjà vu des panoramas dégueulasses mais là ça bat des records, en plein jour ça doit être pire encore. En fait je m'en fous, je n'y habite pas, le client est bien cool, ça me va bien. J'arrive à repartir sans rien casser, le lampadaire à droite a dû voir le porte à faux de la semi de très très près quand même.
Demain je reprends les livraisons à Alès, pas question de retourner dans la vallée du Rhône, j'opte pour la montagne. Faut avouer que la Laurent Wauquier highway a fait du bien au Puy en Velay, ça file. Je finis la journée à la Fourchette Auvergnate à Solignac, il est 21h tapantes mais il reste quelques places sur le parking, au poil.
Réveil 5h15, j'ai une grosse journée, je démarre à l'issue des 9 heures réglementalo-socialo-européennes.
Dans la descente du col de la Chavade j'ai un message au tableau de bord : « ralentisseur défectueux, gnagnagna, atelier. » Le camion a 300000km pile poil, ça commence les emmerdes ?
A 8h30 Cécile m'appelle et me demande si j'ai livré dans le 30 déjà. Non pas encore, j'y arrive. Elle me dit que le client est absent aujourd'hui, il a envoyé un mail dimanche soir 19h45 pour décaler d'une journée. Putain c'est quoi ce branque encore ? J'ai fait mine de rien j'appelle le gars, il me dit qu'il est en montagne. Purée j'y crois pas ! En fait je comprends que dimanche soir il a dû voir la météo, beau temps mardi, je pars en rando, la piscine ils reviendront un autre jour. Je lui dis qu'il a validé la livraison, s'il n'est pas chez lui Waterair va lui facturer des frais de relivraison. Dès que tu parles d'argent ça va mieux, il me dit qu'il rentre pour 13h. Mouais, c'est moindre mal pour moi.
Je file au sud d'Alès pour une palette de margelles, je connais j'ai livré la piscine l'autre jour. Je sonne, personne. J'attends un peu, je téléphone, pas de réponse. Putain ça continue les conneries. Tans pis je m'en vais, je vais faire une rénovation à 30 bornes, accès compliqué dans un hameau,, j'avais téléphoné le gars était ok pour décaler la livraison. Je sonne, personne... Putain c'est un cauchemar ce matin, il est 11h j'ai rien vidé !!! En fait la maison est en travaux la sonnette est coupée. Ouf !
Il fait sec, je me couche sous le camion, c'est bien gras... J'appelle Scania Besançon, je leur laisserai lundi.
Je traverse Alès, à midi et demi je suis à Les Salles du Gardon, l'impasse est minuscule, je trouve à faire demi-tour, par ici c'est un miracle. Je mange un bout. A 13h pile je suis chez le client, il arrive comme une fleur...en tenue de randonnée. J'en étais sûr ! D'habitude je suis toujours courtois mais lui je lui ai remis ses raves dans son panier. A un moment donné faut arrêter de prendre les gens pour des cons.
Après ça je redescends à Cruviers, nouvelle traversée d'Alès. J'ai enfin eu le client. Lui il a une bonne excuse, il a éclaté son téléphone, il a bien vu que ça sonnait mais sans rien pouvoir faire. Le temps de rentrer, recharger un vieux téléphone...il a enfin répondu. J'accepte un café pour détendre mes petits nerfs, point positif, je suis revenu dans le programme.
Je fonce à Beaucaire ensuite, oui je fonce, façon de parler, faut traverser Nîmes, bien sûr c'est bloqué depuis le rond-point de l'hôpital comme d'hab'. J'ai testé pour vous la rue Jean Moulin à Beaucaire : « entre ici Jean Moulin, avec ton terrible cortège ». Le terrible cortège c'est mon Moffett et la piscine. Sur Maps la rue me semblait facile mais pas du tout, j'ai fait le tour du quartier, d'un côté c'est un sens interdit et de l'autre une épingle serrée. Je me gare sur la piste d'une ancienne station service maintenant c'est un marchand de pneus. Par politesse je vais voir un gars, il me dit que je ne gêne pas, cool ! Je vide en deux voyages. Un type en benne à cailloux fait changer ses gommes, j'ai vu que plus loin il y a un pont à 3m70 je vais donc lui demander conseil. Il me dit que c'est mort, le pont est voûté, mais lui avec sa petite cabine passe tout juste. Allez c'est bien je repars comme je suis venu, par la ville.
Là normalement il me reste une palette de margelles à livrer au nord de Montpellier et demain matin j'ai une assistance petit camion avec Philippe pour relivrer dans le centre ville comme l'autre jour. On s'appelle, il me dit de ne pas me faire chier, demain il monte chez mon client pour finir la piscine, il récupère la palette de margelles. Et la couverture solaire de demain matin on va la faire ce soir. Putain génial ! On se donne rendez-vous comme l'autre fois au Pont de Barre. Il arrive 5 minutes après moi sur les coups de 19h30. On balance la bâche sur la benne, ça dépasse largement au-dessus de la cabine et vavavoum ! Il me redépose au camion à 20h30, tip top l'histoire. Seule grosse contrariété, il y avait de l'aligot au menu mais il est tard il n'y en a plus. J'ai beaucoup travaillé, fini tard et je suis pénalisé, la vie est injuste parfois. Ah oui j'oubliais, idem pour le Tiramisu ! Je finis la soirée en pleurant dans mon camion.
Ce qui est bien injuste aussi c'est la circulation. Hier après-midi un fils de p... m'a coupé la route entre Nîmes et Beaucaire. J'ai entendu un léger bruit, je me suis dit que c'était le bruit caractéristique du carton de polystyrène qui tombe sur le plancher, rien de grave. Mon cul Paul, une piscine gerbée a glissé, les feuillards ont cassé, elle s'est pété la gueule. Donc après le déjeuner -douche je refais la palette. Les colis un à un, les tôles une à une. J'ai du bol, rien de cassé. L'opération m'a pris une petite heure quand même. Si je tenais ce fils de chien avec sa vieille Alfa je l'égorgerais avec une tôle. Les bords des tôles sont vifs mais c'est pas très réaliste quand même.
Un peu avant 10h je suis à Villeneuve les Maguelone. Sandra, grande belle femme brune, queue de cheval serrée, est maquée avec un gaillard ; de suite tu vois que c'est une feignasse. Le jardin est tout petit, je propose qu'on se fasse l'escalier à la main. C'est un petit Paso c'est tranquille. A mi-chemin il me dit : « c'est trop lourd je vais lâcher on fait une pause. Moi- non non on pose pas, on continue. »Rebelote avec le carton des accessoires. Sans déconner le mec il a 35 ans il est tout de suite fatigué. L'escalier c'est un bout de polyester, c'est pas de la fonte.
La pluie n'a pas cessé depuis ce matin, K Way, gants, tout est trempé. Je passe au pain chez Marie Blachère à Clermont l'Hérault. Il y a la queue jusque dehors, une fort jolie quarantenaire blonde cheveux courts me propose de m'abriter sous son parapluie. Surpris, j'ai refusé mais je me suis trouvé un peu con. Si j'avais eu l'esprit d'à propos j'aurais fait une vanne sur le pays de Brassens et le petit coin de parapluie mais je suis resté coi...et con.
Je mange un peu plus loin et sur les coups de 14h je m'enfile dans Lamalou les Bains. Eh ben c'est pas bien large et plus ou moins interdit aux poids lourds. Ma rue porte le nom d'avenue mais c'est que le nom. Devant chez mon client c'est hyper étroit j'aurais dû m'arrêter avant mais je pouvais pas deviner, il y a des bagnoles à mon cul je ne peux pas reculer. Je vais voir plus loin, c'est le bout du monde, je tourne à la seule rue potable à droite et je gagne un tour gratuit. Je me claque devant une école, c'est moyen mais j'ai pas le choix. Il tombe toujours des cordes, c'est affreux. Deux pépés en ciré jaune me réceptionnent, ils sont vaillants, se font l'escalier à la main pendant que je vais chercher le reste. Les deux vieux se font un gros escalier et l'autre ce matin...enfin bref. Pour repartir je refais le même tour, ici c'est étroit faut pas faire le malin a essayer de couper au court.
Il me reste une couverture à déposer à Portel des Corbières. Je vais jeter un œil dans le lotissement mais c'est tout petit, j'ai vu un parking pour les bus à l'entrée du bled, la pluie s'est un peu calmée, je préfère rouler un peu en chariot. La piscine est à l'arrière de la maison, avec le client on se fait la bâche à la main, c'est pas mon boulot m'enfin voilà.
A 19h30 je suis à La Jonquera. J'ai le choix pour le parking, je trouve une place sur le goudron, au poil. Je fais quelques courses et quand c'est l'heure je vais souper au resto en face. Je tombe sur un gars qui me dit qu'il est affrété Duarig de fraîche date, bavard mais sympa ou bavard et sympa, au choix.
La pluie sur le toit de la cabine ne me dérange pas, elle me berce mais je pense qu'il a flotté toute la nuit. Quand je tire les rideaux il tombe des cordes, le troquet où j'ai soupé n'ouvre pas le matin, j'étais plein de courage je voulais descendre à l'Andamur à pied mais non, j'y vais en camion.
A 9h30 je suis à Fogars dans un de ces innombrables lotissements dans les collines, les rues ne sont pas coupées à angle droit mais en épingle, rien pour nous faciliter la tâche. Hier j'ai écrit à Marionna, elle m'a dit qu'elle m'envoie Raùl son monteur. Les clients sont présents, la dame m'offre le café. Comme prévu mon compañero arrive à 10h. Coup de bol la pluie s'est calmée, on a droit à un demi rayon de soleil même. La piscine sera au fond du jardin après une vache de descente en béton. Je ne voudrais pas descendre là quand il neige, ceci dit la neige ici …
Quand c'est fini je replie mes cadres, balaye la semi et je descends au resto à Hostalric. Je glande jusqu'à 13h et je vais manger. Croûter au resto m'occupe une petite heure. Je passe au gas-oil à Figueras, en face de chez Padrosa se monte une station toute neuve, et pas pour le gaz, mais le gas-oil. Dieu merci le mazout n'a pas dit son dernier mot.
Après je remonte à la Jonquera. Je me gare tout en bas au milieu des kollegas de l'Est. A la boutique poids lourds j'avais repéré des garde-boues de Scania, les miens sont morts. J'avais des bombés, j'en prends des plats pour essayer. Le résultat n'est pas ouf. Je fais du ménage et il est vite l'heure de la soupe. A la Sol ça parle français à toutes les tables ou presque.
A 21h je décolle, je sais c'est mal mais à 22h ça va être l'enfer quand les centaines de camions bloqués vont tous démarrer en même temps. M'en vais dormir à Cases de Pène.
Ici il y a une borne pour s'inscrire désormais, c'est mieux on est quitte d'attendre les gens du bureau. Je m'inscris, numéro de commande correct, le zinzin me sort un ticket, nickel.
A 7h30 je suis à quai...et c'est le drame ! Ma commande n'existe pas ! Pourtant sur le ticket c'est bien Pontarlier comme destination. Le cariste me dit qu'ils n'ont aucuns big-bags. C'est bizarre, chez Armstrong ils ne prennent que des sacs, jamais de big-bags. Encore que je vois que ce n'est plus Armstrong mais Knauf maintenant là-haut. Ils ont peut-être changé le processus sans me demander mon avis. Ce serait cavalier mais probable. Blague à part je suis dans la merde. Le temps que l'affaire se décante, un jour de pont, je suis planté là jusqu'à midi.
Je m'enlève du quai et je vais à la douche. Avant le local chauffeurs était un truc tout pourri, ils l'ont fermé et refait un truc flambant neuf...et propre !
De mon côté j'appelle chez ATS pour faire accélérer l'affaire, la Lolo fait le pont c'est Séverine qui gère. L'heure tourne évidemment et ô miracle à 9h15 le cariste me fait mettre à quai, on charge des sacs sur palettes comme d'hab'. A 10h tout pile je me sauve. Je n'en espérais pas tant.
Je prends la nationale jusqu'à Narbonne, il me faut du pain. Je m'arrête à Fitou, oui je sais c'est la honte c'est un point chaud pas une boulangerie mais plus loin c'est compliqué.
Je mange en un quart d'heure du côté de Nîmes et je finis mes 30 au pied du Grand Bœuf, d'ici on rentre à Besac' tranquille...si ça passe à Lyon.
La capitale des Gaules passe « los dedos en la nariz », un vendredi à 16h30 c'est incroyable mais un jour de pont ça se comprend mieux.
A 19h30 je suis au dépôt, je lève les suspensions du tracteur, Alexis me met des gommes neuves demain matin sur le jumelage, je remballe mes affaires puis je saute dans la Fiat. Bon week' à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
Je me lève beaucoup trop tôt, à 6h20 je suis au dépôt, Scania m'a demandé le camion au mieux. Juste avant 7h et demi je suis à Pontarlier, putain je suis dég', le Dupessey qui a chargé devant moi vendredi est déjà là. Il a dû se lever encore plus tôt que moi... On est au fond de l'usine, ça bouge pas. Mouais... Le chauffeur vient me voir, vendredi on s'est vu de loin on a pas discuté, je comprends de suite que c'est un Espagnol. Un chauffeur espagnol dans un tracteur français, ok. On papote un peu, il me dit qu'il est de Séville mais qu'il a un petit appart à Barcelone. Tu m'étonnes, Dupess' doit pas pouvoir le faire rentrer tous les vendredis pour le goûter. Il me dit qu'il est affrété Jeantet, c'était certain, qu'il va recharger chez Jeantet pour Toulouse et qu'ensuite il rechargera là-bas pour chez lui. Il est content, je m'en doute !
A 8h on est toujours en place, je chope un type qui passe, il se renseigne, le cariste finit un truc et il arrive. Effectivement dans les 10 minutes le cariste habituel se pointe. C'est pas un manche, il dépose les palettes de l'Espagnol au sol et va les ranger pendant que lui referme et que je reprends sa place. A 9h30 je me sauve.
Une heure plus tard je suis chez Scania, sur la fosse, c'est bien le ralentisseur qui fuit, j'avais vu oui. Ils me prêtent une Polo et je rentre au dépôt. Cyrille me file un numéro de remorque, j'ai un petit tour en régional pour m'occuper. Pour tirer la semi je laisse la Polo et je prends un Man qui traîne là. C'est un tracteur de fond mouvant régional, il y a de la sciure partout, c'est impressionnant. J'imagine qu'avec un coup de soufflette on doit pouvoir chasser la sciure, m'enfin, c'est pas moi qui vis dedans.
A 11h30 je suis chez ARS pour charger un complet de bobines. D'entrée le chef me dit que ça va être juste avant midi. J'ai compris, j'ouvre la semi et je vais me chercher un casse-dalle à la boul' au rond-point en bas. Merde le lundi c'est fermé, je descends à une autre plus bas. Finalement j'aurai fait un bon tour à pied, je reviens à presque midi, un cariste est en train de me charger. Un quart d'heure après je file.
Je mange ma magnifique formule à Boussières en attendant la reprise, un cariste me vide sitôt après.
Je coupe au travers pour reprendre Quingey-Mouchard-Vaudrey. Il y a un peu de monde chez Profil C, le vieux qui gueulait tout le temps est parti à la retraite, avec un jeune sympa ça va tout aussi bien. Il me charge entre-deux, pile poil.
Chargé je peux rentrer au dépôt. La nuit la rocade de Besançon n'est plus éclairée, la commune fait démonter les lampadaires, la voie de gauche est neutralisée dans les deux sens, gros bordel ! On a bien perdu une bonne vingtaine de minutes. Oui en Franche-Comté on n'est pas parisien, perdre 20 minutes sur la route ça vaut un article dans l'Est Républicain. Je pose l'ensemble à Devecey, je reprends la Polo et je rentre à la maison. C'est là que Scania m'appelle, mon tracteur est terminé, ça a été plus vite que prévu. Tant pis je suis sur l'autoroute, on verra ça demain. A 19h je suis à Audincourt, tip top.
A 8h tout pile je suis chez Scania, je dépose la bagnole et récupère mon tracteur, je raccroche ma semi qui m'attendait sagement. Je remonte au dépôt et je transvase le bardage dans ma remorque. Le temps de faire ça il est plus de 9h, pas de précipitations c'est encore le bouz sur la rocade.
Je me rentre à Audin, ma chérie a des bricoles à me faire faire.
A 13h je suis à Grandvillars sur le chantier du Colruyt, c'est une chaîne belge faut prononcer Colle-reu-i-te. Ils modernisent le supermarché, ça fait un peu comme les Lidl, finis les trucs genre entrepôt tristouille.
Je reste à Grandvillars, je vais chez Laily pour charger 3 couvertures. Moi qui n'en fais jamais d'habitude, en ce moment j'arrête pas. Ensuite je vais à Seppois, c'est Antoine qui charge. Il y a devant moi un jeune gars de chez Jacky que je ne connais pas, sympa. Quand c'est mon tour, une fois de plus j'ai un énorme chargement. On se fait des nœuds dans le cerveau pour tout rentrer. On finit par y arriver, à 16h30 je peux décoller.
Ne sachant pas trop comment ça allait faire avec mon camion je n'ai pas fait de courses, je m'arrête donc à l'Inter à Lure, je l'ai déjà dit mais ici c'est bien facile en camion.
Je vais finir cette tite journée à Pouxeux, purée j'ai 400 km en deux jours, impressionnant ! Je tombe sur un jeune de chez ATS, j'avais pas fait gaffe il roule avec mon ancien Panzer. Je lui raconte l'historique de ce camion, obligé...
Ce troquet est dans mon Panthéon perso des routiers, repas sanitaires convivialité, le top du top.
Je commence à Le Syndicat ou au Syndicat, le régional de l'étape me corrigera. La route est passante, je préfère me garer devant une école qui doit être désaffectée vu l'état d'entretien. Le client veut par force tout rentrer dans son garage, selon moi c'est trop petit, je lui dis qu'il peut laisser des trucs dehors...c'est une piscine. Il me répond qu'ici l'hiver il fait -20°. Oui et ? Je ne discute pas, après tout, hein !
Je grimpe la montagne, par par la Schlucht je ne suis pas en moto mais par le Bonhomme, en haut il y a du brouillard, il fait bien moche. Vers 11h je suis dans le vignoble chez un type bien sympa, lui il n'est pas obtus il laisse la structure dehors.
Ensuite je descends à Sélestat où je trouve une jolie boulangerie pour me ravitailler, je mange un peu plus loin.
Vers 13h30 je suis dans le Ried, c'est le nom de la plaine fertile au bord du Rhin. C'est la saison du maïs, les routes sont bien crades. Ma rue me semble sans issue, j'y vais en reculant. La cliente ne m'a pas vu faire, elle me demande si je suis venu par les champs. Quand on connaît il y a un chemin de terre paraît-il, je lui dévoile mon secret, je roule en Scania, il y a une marche arrière, c'est ça le haut de gamme...
Je finis les livraisons du jour à Uttenheim, à ne pas confondre avec Huttenheim, même si c'est pas loin. J'ouvre les portes, je tire sur une Solaé, c'est chiant mais ça se fait et je vais chez les clients à 2 ou 300m. Je sonne, personne. J'appelle au téléphone : messagerie. Je retourne au camion puisqu'en cas d'absence on est tenu de rester sur place tout le temps du créneau qu'on avait donné, en l’occurrence 15-17h. Au bout d'une demi-heure le client me rappelle, j'ai pas la bonne adressse, il faut livrer à son entreprise à Krautergersheim. La capitale du chou à choucroute. C'est pas trop grave, surtout je peux livrer et c'est sur mon chemin. Je me fais un peu chier pour remettre la bâche dans la semi, à descendre c'est toujours plus facile.
Dans la rue je tombe sur deux types avec un 4x4 et une grande remorque plateau. On dépose la Solaé sur la remorque, un gars s'en va, l'autre me signe les papiers. Je lui demande où va son collègue, il me répond : « oh je crois qu'il va à Uttenheim,livrer chez le patron. » C'est une histoire de fous ? Moi mon récép' est signé, je me casse.
Demain je recommence dans le 54 donc je monte par le Donon, il fait nuit, dans le brouillard, je ne bats pas des records de vitesse. A 19h je suis chez Maryse à Herbéviller, tout bien.
Le client de 10-12h a reporté la livraison à demain, du coup j'ai le temps. Café-pain beurre-douche, il n'y a plus personne sur le parking je peux démarrer...sans accrocher personne c'est l'avantage.
Je commence à Belles Forêts, c'est juste un nom hein ! Le bled est moche, comme tous ces bleds de Lorraine, des fermes mitoyennes avec un large trottoir, c'est pas pour que les mamans se croisent avec des poussettes, c'est la place pour le tas de fumier. Plus le tas de fumier était gros plus la ferme était importante, on frime comme on peut. J'ai un peu de mal à trouver la maison, les numéros sont anarchiques. J'arrive à faire demi-tour à la sortie du pays, je finis par trouver. Le client a un fort accent de chez moi, il me dit qu'il est de Montbéliard. Quand Peugeot a fermé la fonderie à Sochaux il s'est exilé, il a trouvé l'amour ici, ça compense. Grand terrain, livraison facile, café, tout tout bien.
Après je monte à Metz cool cool. Je prends du pain à Dieuze, je trouve un parking avec une bonne connexion et je commence à publier ce carnet.
A 13h je suis à Jouy aux Arches. L'adresse c'est rue Charles de Gaulle, dans toute la France la rue de Gaulle c'est une avenue, une artère principale pour le moins. Ici c'est une petite rue de lotissement. Le conseil municipal de l'époque devait être anti-gaulliste, voire de l'OAS. Et dire que maintenant l'extrême droite se revendique de de Gaulle c'est comique, enfin bref...La rue grimpe sec, j'arrive à me retourner dans le devers sans arracher les garde-boues. Encore une livraison facile.
Après ça je vais à Cuvry dans un lotissement assez chicos. Le client a fait couper des thuyas, c'est un peu juste, j'arrache un piquet pour agrandir le passage. J'apporte l'escalier, c'est meuble, les margelles, c'est mou, et quand je reviens avec les tôles je m'enlise évidemment. Je bourre les thuyas coupés sous les roues, je bêche un peu pour adoucir le trou derrière les roues et après une petite demi-heure d'effort et une bonne suée je m'en sors. La pelouse est ravagée, les chenilles de la pelle en feront autant quoi qu'il en soit. J'accepte un café pour me remettre de mes émotions.
C'est pas la bonne heure pour rouler à Metz mais je m'en fous, je suis soulagé et pas pressé. Je vais couper au centre routier, il reste quelques places, parfait.
Parfois dans la vie on prend les mauvaises décisions, on fait les mauvais choix, ces ailes Scania achetées à la Jonquera c'était une erreur. Si si c'est grave, je pensais que des plates ne frotteraient plus sous le châssis comme les rondes mais celles-ci se sont usés sur les pneus. Mauvais plan. Et là ce matin j'en ai carrément cassé une dans un devers, faut dire que la rue est particulièrement tortueuse.
La seconde livraison est à 1km500. Là le client m'a fait passé un arrêté municipal pour que je puisse venir tranquille. En fait il m'explique que son voisin est un vrai connard procédurier, il appelle les flics sans arrêt, tout le quartier le déteste paraît-il. Moi ce quartier me plaît bien, l'herbe n'est pas coupée, je nettoie mes pneus dans le gazon mouillé. Grosse piscine toutes options, une couverture solaire, je passe plus d'une heure à tout ranger dans le garage.
La dernière piscine de la semaine est à Moncel sur Seille. J'y suis à midi. Le client rentre du taf à 13h, j'ai le temps de décharger, ranger mes cadres, balayer la caravane et manger un morceau. A 1h pile le client est chez lui. Il me demande si je peux déposer la structure à l'arrière de la maison. C'est mou, j'hésite, j'y vais avec les margelles, je manque de m'embourber, on se fait l'escalier à la main, et je prends les tôles en bout de bout de fourches, j'arrive à les poser sans trop m'approcher. C'était limite d'y rester, mes pneus sont à nouveau couverts de terre collante c'est moindre mal. A 13h45 je file.
Je suis à 20 bornes de Nancy donc bien sûr je vais à la farine aux Grands Moulins. Quai 1 de suite, ça charge aussi sec, cette fois tout est prêt, ça sent bon l'affaire. Là faut que j'explique, on a chargé 3 lots, c'est bien fichu il y a des étiquettes de couleur et un récap' à la couleur des étiquettes. Le cariste apporte les papiers, tout de suite je lui dis : « t'as vu il y a bien le récap' bleu, le rose mais il manque le blanc.
-Lui:c'est dans la liasse de papier, tu as tout mélangé mais c'est dedans.
-Moi : j'ai rien touché t'as bien vu, ça n'y est pas.
-Lui ; si si c'est dedans. » J'arrête là ce dialogue de sourds et je vais à la bascule. Et bien sûr le gardien me dit qu'il y a un problème, le poids ne colle avec les BL. Ben tiens ! Il fait venir le cariste, qui traîne des pieds. Je vous la fais courte, cet abruti est venu deux fois avec des papiers que j'avais déjà, en clair je suis resté, montre en main ou tachy allumé, 40 minutes sur la bascule, j'étais comme un dingue, je voulais égorger le débile.
Arrivé chez Mauffrey le cariste me dit : « alors ATS t'es en retard aujourd'hui, kestafoutu ? »Je lui raconte l'histoire avec l'idiot têtu puis il me vide en vitesse, presque la moitié de la remorque.
Sur les coups de 19h je suis chez Jeantet. Je me vide tout seul comme d'hab', et tout pour faire chier, le tire-pal tombe en panne au milieu de la remorque. Je bataille un bon moment avec un autre engin, au force de pousser et tirer j'arrive à dégager l'autre, ça fait le poids d'un âne mort cette merde.
Ensuite je vais laver, mon pauvre camion est dégueulasse, je prends le temps de lui refaire une beauté. Après je vais décrocher au dépôt, semaine prochaine je suis en vacances et Pauline a besoin de ma semi. Je rentre à Bourogne en solo, j'y suis à 22h15, on se retrouve lundi en 8 comme disent les vieux, bon week, le ciel vous tienne en joie.
Bon, les vacances c'est bien mais cette histoire a une logique imparable, si tu en veux d'autres il faut retourner au taf, à moins d'être rentier. Il existe des goldenboys moi je suis un shitboy à 6h30 je suis donc au camion. Il fait un froid de gueux là dedans, un coup de Webasto pendant que je gare la bagnole range mes affaires et ça s'arrange.
A Devecey il y a le mec qui fait le contrôle technique des chariots, il me montre un Moffett pendu à une semi : « vous savez comment on le descend ? » Tu ne pouvais pas mieux tomber l'ami, c'est le mien. Je lui file pendant que je suis au gas-oil. Le zinzin est récent, c'est du vite fait. Voilà encore un truc qui m'énerve autant que le contrôle des extincteurs, on paye des prestations pour des contrôles de mes c....... . Il appose une jolie étiquette neuve et voilà. En fait ce type c'est le poinçonneur des Lilas, il fait des trous, des petits trous encore des petits trous...dans des autocollants.
Je me charge un premier lot de 4 palettes au cul et je vais chez Tillet. Ici c'est le désert, il ne manque que les boules d'épines qui roulent comme dans les westerns. C'est Patrick le chef qui fait le cariste, expés, bascule, … Ce qui est bien c'est qu'il n'y a plus de responsable de la sécurité pour nous faire porter le casque. On charge 4 lots et je me sauve. Le temps est à la neige, ça peut tomber j'ai du poids.
Première livraison dans la zone vers le péage de Baume les Dames, c'est une grosse boutique qui fait de la mécano-soudure et de l'injection plastique dont des conteneurs pour l'automobile et aussi les fonds des locaux techniques de Waterair. C'est grand il y a 7 ou 8 bâtiments étalés dans la zone. Aucune info sur les papiers, je fais logique je vais au numéro 1. Je tombe sur un cariste bien sympa qui me dit que ces palettes-là elles vont au 2. Certain ? Oui oui certain. Bon ok demi-tour, je vais au 2. Je tombe sur une charmante dame qui me dit, je vous le donne Émile : « ah mais ça c'est un numéro de commande avec un M, ça va au bâtiment 1 ». Bien sûr je lui dis que j'en viens, elle appelle devant moi pour les briffer. Retour, je tombe sur un autre cariste, qui me vide aussi sec. Ouf !
Montsé m'appelle, la semaine dernière il y avait 3 livraisons à Barcelone, mon collègue José a bien galéré paraît-il, elle me dit plein de gentillesses c'est choupinou. Je promets de venir la semaine prochaine les embrasser en passant.
Juste avant midi je suis à Vermondans, ici c'est plus simple il n'y a qu'un bâtiment pour la réception. Vu l'heure je me dis que c'est mort mais non le cariste finit une bricole et me vide ensuite.
Après je file à Noirefontaine, là il est midi et demi, c'est mort. Eh bien non, ici c'est toujours le même cariste, il m'allège de 13t vite fait bien fait. Ensuite je vais à l'autre usine du groupe à Autechaux Roide, cette fois c'est mort...toujours pas, le jeune que j'ai déjà eu me vide de suite. Punaise les emboutisseurs de Pont de Roide c'est pas des rigolos, ça braise.
Du coup j'ai le temps d'aller manger une bricole au resto de ma chérie, j'y suis à 13h30, je coupe ma demi-heure réglementaire.
Sur les coups de 15h je suis chez Uma à Altkirch, c'est l'usine qui est dans l'ancienne caserne devenue une pépinière d'entreprises. Ça doit faire un an que je ne suis pas venu, la dernière fois il y avait une neige terrible j'en avais bavé pour me mettre à quai, aujourd'hui c'est du gâteau.
Voilà une journée rondement menée, demain matin j'ai piscine, je n'ai plus qu'à me rentrer à Bourogne, l'alternative c'était d'aller dormir à Seppois mais faut pas déconner.
A 10h je suis aux piscines, j'ai devant moi Christophe patron de chez Pierrat et donc nouveau collègue, il a presque fini. Le temps d'aller chercher ma liste au bureau il a terminé.
J'ai un tout petit chargement, 5 kits, c'est vite fait. Comme hier je passe au resto manger une connerie et je file.
A 14h je suis chez Mécano-services. La semaine dernière ma semi a roulé et le collègue m'a écrabouillé un feu de gabarit. Je ne sais pas qui c'est, j'ai pas demandé, peu importe, je ne lui jette pas la pierre Pierre. Le chariot fait 2m45 de large, la semi 2m50, ça laisse pas beaucoup de marge, faut être bien centré, si le translateur des fourches est un peu de côté en montant, les pneus écrasent les feux. C'est presque un mal pour un bien. Ces cornes ça vibre, les ampoules grillent sans arrêt. Mes collègues les ont fait changer depuis longtemps pour des leds, moi je retardais je me disais que je peux changer une ampoule de temps en temps. Là c'est l'occasion. Le gars me fait des épissures et du scotch autour, nan je déconne il me fait ça aux petits oignons avec des connexions étanches comme ça se fait maintenant, tip top.
A 15h je me sauve, direction Grenoble. Demain matin la livraison est en ville j'ai une assistance petit camion. C'est Mamadou qui va venir, c'est déjà lui que j'ai eu l'autre fois du côté de Cluny, on se cadre, rendez-vous de bonne heure avant le bordel du matin... C'est pas gagné.
Full 83 jusqu'à Bourg puis Lagnieu, Montalieu pour me retrouver à Bourgoin. Inutile d'aller plus loin à Grenoble il n'y a plus rien pour manger c'est la misère ma pôv dame. Fin de mission aux Maisons Blanches à Nivolas, très bonne adresse.