Carnet de bord de Décembre 2022 | Partager sur Facebook |
Café croissant douche, à 7h je lève le camp. Hier soir j'ai hésité entre Fitou et Sigean, j'en avais marre, il fallait faire le programme Waterair comme tous les mercredis, j'ai bien fait ! Le relais de Sigean est fermé, les successeurs de la Vosgienne n'auront pas tenus bien longtemps. J'avais bien remarqué qu'ils ne sont pas du métier et que ça ne leur plaisait pas. Je ne vais pas me la raconter fin spécialiste de la restauration mais voilà ; la patronne-serveuse mettait les doigts dans les verres pour débarrasser, encore mieux, les doigts dans les carafes. Donc la carafe d'eau passe de la table au bar, remplie à nouveau sans être lavée, retour à table. J'avais fait discrètement la remarque au patron qui était surpris, il ne voyait pas le problème. Je lui ai dit que moi je lui faisais la remarque en direct mais que si un autre s'en apercevait il risquait de se faire défoncer sur les réseaux , il m'a répondu : « ça durera ce que ça durera. » Donc voilà, ça a duré ce que ça a duré.
Sur les coups de 9h je suis à Cournonterral. Le monteur Eric est sur place, on papote un peu, la cliente paye le café, tout bien. Je préviens Laurence que je suis vide : rien pour le moment. Bon. Wait and see comme on dit en langue d'oc. A 11h et demi elle me dit de rouler.
Bien sûr je sors à Remoulins et je prends MA route, je vous ai déjà dit que j'aime bien passer par là ? Je finis ma dernière soupe conjugale par là le long.
En début d'après-midi je reçois un message : « on n'est pas Fanny, chargement à Pierrelatte. » Bon c'est pas le voyage du siècle, c'est un petit lot dans une cartonnerie. Ils sont tous bizarres ici, la secrétaire le chef le cariste, je sais pas si c'est la drogue ou l'heure de la digestion, lointaine à cette heure, mais ils sont tous mous. On charge quand même, quand c'est fini je demande à Laurence si elle a un complément, réponse : « n'exagère pas s'il te plaît lol ». De toutes façons j'ai piscines demain matin à 8h, c'est ultra tendu, venga !
Je me fais une remontée ventre à terre. Manolo m'envoie un texto, gros contrôle des douanes au péage de Vienne avec scanner et tout. Bof je ne crains pas grand chose avec mes gâteaux d'apéro et deux bocaux de grosses olives de La Jonquera. Je passe Lyon à la mauvaise heure mais étrangement ça roule sur l'A46, j'esquive le bordel vers Genas en passant par Satolas. Pour l'instant je suis dans les temps. J'attaque sur la 83, double une ou deux bagnoles par ci par là qui se traînent. L'ordinateur de bord ne me félicite pas avec les étoiles de bonne conduite, anticipation, je sais plus quoi. Moi Scania peut virer toutes ces conneries, je m'en tamponne, pis j'ai jamais été doué pour les consos. C'est comme en bécane les mecs qui te disent : moi je consomme du 5 litres. Vas-y, essore la poignée gros, fais toi plaiz, quand le réservoir sera vide tu referas le plein et fous moi la paix.
A ce rythme à 20h45 tout pile je suis à Mouchard, je me suis annoncé à 6h30 au dépôt, ça va aller ric-rac.
Réveil 5h, café croissant, petite douche dans la grande douche, et....j'attends, je me suis levé trop tôt j'ai pas 9h de coupure, c'est ballot. Comme prévu à 6h30 je suis au dépôt, Jean-Luc arrive juste derrière, j'ouvre ma calèche je balance le lot dans la sienne. Je laisse mon chariot sur place, on a le contrôle technique aujourd'hui, ça ne m'arrange pas de repasser ici lundi mais il n'y a pas trop le choix. On boit un café et on file, le collègue va vider « mes » emballages chez Peugeot me dit-il. Chez Peugeot ? Oui, Peugeot ustensiles de cuisine. Les boîtes servent à emballer les moulins à café, à poivre, à sel. C'était leur premier métier avant de faire des bagnoles. Ils ont commencé avec le célèbre moulin à café avec la manivelle au-dessus et le lion sur le tiroir. Et le lendemain ils sont passés à la 3008 hybride.
A Grandvillars j'appelle Fabrice, je lui raconte que je suis un peu à la bourre, qu'il commence à contrôler mon voyage. A 8h23, c'est précis je suis à l'usine, pour 23 minutes de retard ça valait pas le coup d'envoyer un autre charger pour moi, revenir au dépôt et tout transvaser. On le fait assez quand c'est nécessaire. A 9h20 j'ai tout fini, je n'ai même pas mis le suivant en retard. Ne me reste plus qu'à rentrer à Bourogne. Rentrer de bonne heure ça fait pas de mal. Bon week' à tous le ciel vous tienne en joie.
Le marché de Noël de Montbéliard a commencé, ça draine beaucoup de monde, après un gros week-end retour au boulot reposant. A 7h et demi je suis à Devecey pour récupérer mon chariot et balancer un peu de gas-oil. C'est encore bien le bordel à Cayenne dans les travaux perpétuels. Sans moyens mécaniques les pharaons ont construit les pyramides plus vite que nous pour faire 5 km de 2x2 voies. En fait j'ai compris, c'est à cause du nom, c'est des bagnards qui bossent à Cayenne c'est pour ça que ça n'avance pas. Et à Gizeh c'étaient des esclaves, mon explication ne tient pas...
J'ai pris du pain à Audincourt ce matin, du coup je fais une grave infidélité à Villemotier, en passant j'ai tiré le rideau pour qu'ils ne me reconnaissent pas. Je dors une demi-heure un peu après, me vlà fin bien. Comme d'hab' je passe Lyon par le vieux périph' c'est là que mon ex-collègue Gérald m'appelle : « il y a un gros carton sur l'A46, passe par le centre. » Pour une fois que je n'ai pas surveillé Google trafic j'avais fait le bon choix.
Je quitte l'autoroute à Chanas, je mange un bout vers St Vallier et à 13h30 je suis à Chantemerle les Blés. Pour venir à Chantemerle je ne sais jamais si c'est mieux par Chanas ou de sortir à Tain et de remonter. Je me gare devant les écoles et je décharge une Lola, toute petite piscine, moins de 10m2. Client sympa, il retape une vieille maison de village, un café par là-dessus et zou !
J'ai encore une livraison à Bourg St Andéol, une plus grosse piscine cette fois. Le lotissement est tout petit, il me faut couper une avenue à contre-main, il y a des putains de haricots pour faire freiner les bagnoles, tout pour plaire. Au soleil il faisait à peu près bon, le jour descend, il commence à cailler, j'abrège mes souffrances.
Demain j'ai une assistance petit camion à Joyeuse, on se cadre avec la petite dame qui doit venir et je monte couper au relais de St Germain avant Aubenas, au poil.
J'ai un trou dans le programme entre 10 et 12h du fait d'un report, j'ai dit à Isabelle de ne pas se précipiter, inutile qu'elle démarre trop tôt. A 9h pile poil comme prévu elle arrive au resto. J'ai déjà descendu la palette, on balance ça dans son Trafic, je lui offre le café et on file.
Je laisse le camion à l'entrée de Joyeuse sur un parking en face de l'Intermarché et je monte avec elle. On grimpe dans les collines, j'avais hésité à demander une assistance mais je n'ai pas de regrets, déjà la route commence par un petit pont bien étroit puis on grimpe dans les collines, il y a des lacets serrés, en camion c'est impossible et en chariot c'est beaucoup trop loin. Elle, elle est contente ça lui fait du boulot, donc tout le monde est content. Sur les coups de 10h15 elle me repose au camion, à la prochaine.
Moi je prends la direction de Montpellier pour changer. St Ambroix Alès Quissac j'aime bien passer par là, il fait beau, c'est bien sympa.
A 13h45 je suis à Vailhauquès, le lotissement est sur une butte, ma rue est dans un incroyable dévers, il me faut reculer là si je veux repartir un jour, pas le choix. J'ai beau jouer avec les suspensions quand t'es au bout t'es au bout, le passage de roue à droite a eu chaud, j'ai juste arracher une attache en caoutchouc, j'irai en chercher une chez Scania à l'occasion.
La piscine suivante est dans le bled à côté : Murviel. Ici c'est plat mais étroit, un lotissement tout neuf, je reste sur un bout de parking au coin de la rue c'est plus sage. Je tombe sur un couple de jeune gens assez peu motivés, genre : posez ça là c'est bon. Oh si ça va pour vous, ça va pour moi, je vais plus vite.
La dernière livraison du jour est à Béziers, en ville. J'avais regardé sur Maps, boh le quartier n'a rien d'impressionnant. A première vue oui, mais sur place c'est pas la même chanson. Putain je m'en souviendrai de la rue Édouard Branly ! Déjà sur l'avenue en haut ça tourne pas, il y a des barrières pour protéger les piétons, je recule, à 17h en pleine circulation. Un gars me voit faire, il me dit de ne surtout pas descendre, en bas ça tourne pas et il y a un pont. Un pont ? Oui à 3m70. Donc je sors de cette mauvaise passe et je file tout droit, en direction du centre, je trouve à me retourner plus loin. Je reviens et je fais le tour pour me retrouver de l'autre côté du pont. Je descends dans une ruelle, je ne dois plus être bien loin, je vais voir à pied... Je vais sonner chez le client, il me dit qu'il avait parler du pont au commercial, il lui aurait répondu : « oh c'est rien, ça va aller. »Ben voyons ! 3m70 au milieu et 3m sur les bords c'est rien. Retour au camion, je viens jusque devant le pont, la maison est juste de l'autre côté. Maison bizarre avec un haut mur devant, j'arrive à monter péniblement les éléments, c'est ric rac avec la hauteur de levée du chariot. Le client est tout seul , on se fait bien chier. Pour repartir je demande conseil au client : par là c'est le pont, par là plus loin ça tourne pas, par là c'est pire, seul truc faut faire demi-tour ici. J'arrive à me retourner avec un haricot, des panneaux, des voitures garées, l'enfer ! J'ai rien cassé, ça tient du miracle.
Demain on recommence ici, je vais couper à Maureilhan, je vais me jeter un demi pour me remettre de mes émotions.
Café, croissant, douche, zou ! Je me suis fait baiser hier soir, moins con, je prends de l'avance. Pour rien, à 7h et demi je suis devant la maison, aucun bouchon, aucune difficulté, je regretterais presque... Je suis chez des citoyens suisses, du Valais. Vous connaissez la différence entre un Suisse pauvre et un Suisse riche ? Le pauvre il lave sa Mercedes lui-même. Donc je suis chez un pauvre, il roule avec une vieille classe A. Pauvre mais sympa, je range tout le bazar sous un abri, fastoche. Je me fais un peu chier pour repartir, en fait je retombe vers le marchand de pneus, Siligom il me semble où je m'étais fait dépanner là il y a quelques semaines quand j'avais éclaté.
De là je file à Narbonne, un lotissement pas loin de Croix Sud. J'arrive un peu en avance, il n'y a personne à la maison, j'appelle la cliente, elle arrive dans les trois minutes, je commence mon truc en attendant. Le garage est plein comme un œuf, elle fait un peu de place pendant que j'apporte la structure. Livraison vite fait bien fait.
La suite est à Limoux, je prends la nationale jusqu'à Lézignan mais la route est toujours coupée à Capendu, va pour l'autoroute. Je passe chez Scania à Carcassonne juste avant midi, je m'achète un zinzin en caoutchouc pour refixer mon aile. Je déteste rouler sans, ça fait moche et ça dégueulasse tout, là il fait beau mais quand il pleut la merde remonte de partout. Ça vaut moins de 10 balles, c'est pas quoi !
Philippe le monteur de Montpellier m'appelle, il a une assistance livraison, il croyait que c'était avec moi. Je lui raconte la galère d'hier soir. " Pourquoi tu m'as pas appelé ? Je serais venu en vitesse". Il est adorable mais j'ai pas osé et puis il était tard.
Je mange un bout et vers 13h je suis donc à Limoux. Vieux lotissement, vieux occupants. Le client me branche sur le rugby, il me montre ses photos et ses trophées, il a été champion de France deux fois dans deux catégories différentes à ce que je vois. Je vois surtout que le pauvre vieux tremble de partout, si j'étais neurologue ça se saurait mais je pense à une maladie de Parkinson...
Pour aujourd'hui il me reste encore une piscine dans Carcassonne, je m'inquiétais un petit peu mais bof, ça va, les rues sont larges. Le client tient absolument à tout rentrer dans le garage, je pousse tout à l'intérieur, il est content. Voilà voilà.
Rebelote, autoroute jusqu'à Lézignan et je coupe par les Corbières, c'est pas que je suis maso mais ça roule et c'est beau. Je finis la journée à Fitou, au relais des Corbières justement. Laurence m'a envoyé un retour, on recharge à Cases de Pène comme souvent, la semaine est torchée, parfait.
Juste avant 8h je suis à Bompas, la traversée du pays est un peu rock n' roll mais on a connu pire. Je dépose la réno d'une grosse piscine, c'est la fille du proprio qui me réceptionne, on pose tout dans un grand garage, facile. Je retraverse le bled, à cause des décos de Noël je suis obligé de prendre un rond-point à l'envers sous peine d'embarquer les loupiotes, je tourne à gauche à l'aveugle, pas de bagnoles, j'ai du bol.
Sur les coups de 9h je suis à Cases de Pène. Je tape mon numéro de commande sur l'écran à l'entrée, le zinzin m'annonce 26t de produit en vrac pour le 03. Ouhlàààà ! Je recommence, idem. Retour au camion, je me suis burné d'un chiffre en recopiant, cette fois j'ai 22 palettes pour le 25, je préfère.
Quand j'arrive au chargement un camion libère le quai de gauche, je m'y mets direct. Même pas le temps de tirer un café au distributeur. A 10h tout pile je me sauve avec mes 27t500 de calcium, comme d'hab'. C'est au poil cette histoire.
Premier arrêt à Narbonne pour compléter gas-oil et Adblue, je mange après Montpellier. J'occupe l'après-midi avec quelques coupures réglementaires par ci par là. J'attaque le contournement de Lyon vers 17h, c'est pas la bonne heure. Je fais le grand tour, Maps annonce : +7min, ça va encore. Même pas d'arrêt prolongé pour que je puisse entamer un sudoku.
Fin des opérations à 20h chez le roi des ficelles à Montchauvrot, journée parfaite.
Pfiiouuu, il n'y a pas eu besoin de clim cette nuit, il fait un froid de gueux, ça sent la neige... Je mange une boule de Berlin avec mon café, j'ai pas trouvé de vanne avec Kennedy « ich bin ein Berliner », faudrait expliquer la blague et la grosse faute d'allemand, bon bref, une douche là-dessus et zou !
Je pensais trouver de la neige en grimpant la montagne mais que nenni, ma chérie me dit que c'est blanc à Audin, il neige en plaine et pas en montagne, va comprendre. A 8h je suis chez Knauf, et c'est le drame. J'ai devant moi le camion de palettes neuves habituel mais aussi un LT et un traco Hemmerlin. D'habitude à 9h je suis barré, le cariste est tout seul bien sûr, là j'ai le temps de faire un sudoku, deux même. Le gars est vaillant, à 11h je me sauve. Hier Pauline m'a appelé, ma semi est chargée pour la Suisse avec tout un fatras impossible à passer à quai, elle m'a demandé si je voulais bien continuer avec la 323. J'ai pas trop le choix, pis franchement je m'en fiche. Du coup inutile d'aller tourner à Devecey je me rentre direct. Je pensais dans mes rêves les plus fous aller laver à Baume les Dames mais vu la météo, c'est même pas la peine, laver pour rouler dans la bouillasse...
A vide chariot au cul je descends piano piano, j'ai 6 pneus neufs sur le tracteur c'est rassurant mais j'ai pas envie de savoir comment ça tient dans une pâture ou un fossé. Un peu avant 13h je suis au resto de ma meuf, je mange un bout en vitesse et je file à Seppois. En chemin je croise Romain donc la place est libre. A 14h ric rac je suis sous le hall, Fabrice a sorti mon bazar, il y a un bon tas, 13 clients. Comme tous les ans on a beaucoup de rénovations, à cette saison ça sert à rien mais il faut boucler l'année, ça fait rentrer de l'argent sur 2022 j'en ai bien conscience mais ça saoule. On charge, je laisse ma place à Rémi. Je me rentre pile poil pour l'heure du goûter, bon week' à toutes et tous, on va couver le feu, le ciel vous tienne en joie.
A 6h je suis au camion, c'est trop tôt, je ne vide rien aujourd'hui mais je dois passer au dépôt et je voudrais éviter le binz. A Devecey je fais le plein et je monte à la tour de contrôle chercher ma fiche de paye. Le 11 novembre j'ai roulé donc j'ai eu droit aux 100 balles de prime pour un jour travaillé. J'ai fait le bandit et j'ai touché du pognon, je devrais avoir honte...mais non, lol.
Demain je commence vers Lavaur 81, j'hésite sur l'itinéraire ; par Limoges ou Clermont Ferrand. Par Limoges j'échoue à Caussade, par Clermont en 10h je suis presque à Albi, en terme de km c'est kif-kif. Bon allé, par Clermont il y a moins de péage, venga !
Je mange un bout avant Michelinville et quand j'arrive au péage c'est tout bouché. Une voiture à contre-sens est signalée, le péage est fermé. On n'est bloqué que quelques minutes mais je demande toujours comment ils se débrouillent ? C'est chiant de prendre l'autoroute ou une 4 voies à contre-sens, les bretelles sont faites de telle manière qu'il faut vraiment en vouloir. Ça n'a pas duré, c'était peut-être juste une fausse alerte va savoir.
Dans l'après-midi je chope un coup de barre, je dors une demi-heure, au réveil le temps à changer, il neige. Rien d'extraordinaire, en décembre dans le Massif Central c'est pas extravagant. Campagnac, Séverac jusqu'à presque Rodez c'est bien blanc. Je suis agréablement surpris, les autochtones n'ont pas la trouille, on roule à 60-70 et pas 12 à l'heure la peur au ventre. A Rodez il pleut, fin de l'histoire.
Je termine la journée à l'entrée de Carmaux, le resto routier des Farguettes s'est déplacé d'un km ou deux au bord de la voie rapide, je n'y suis pas venu depuis, on va voir ça.
J'aimais bien les Farguettes, c'était un vieux troquet authentique, dans son jus, ici c'est le même patron on mange bien mais ça fait plus autoroute ou disons plutôt restaurante-bar d'une autovia. On mange bien, les sanitaires sont nickel, rien à redire . Une douche là-dessus et je me sauve.
Je passe Albi à 7h15. Bon Albi c'est pas Grenoble en terme de bouchons mais c'est mieux de passer de bonne heure.
Un peu avant 8h je suis à Labastide, virage serré, je me retrouve devant un pont à 3m80. D'oùkisortceluilà ? Inconnu du GPS Scania. Je baisse les suspensions, mon cul Paul, il manque un chouilla. Je vais voir à pied, derrière c'est tout petit, inutile d'insister. Sur le chemin les maisons sont espacées, la première au 700 et quelques, la seconde plus loin au 550 et moi j'ai le 625. Gnin ? Je reviens sur mes pas mais non je n'ai rien loupé. Un peu plus loin il y a deux baraques, je vais voir, c'est bien là. J'en parle aux clients, ils n'ont jamais remarqué. Oh ben ! En deux voyages c'est livré. J'ai repéré une jolie boulangerie dans le pays, je me prends un chouette pain de campagne.
Je m'en vais à Mirepoix sur Tarn cette fois. Mirepoix devenu célèbre à cause du convoi qui a cassé le pont en 2019. Une horreur ! Et une gamine morte dans une voiture, horrible. Donc sur l'atlas Michelin je vois que je peux passer un pont à Bessières, sauf qu'une fois que j'ai tourné je vois que c'est interdit aux 19t. Ils sont gentils, ils peuvent pas le signaler avant ? L'interdiction est fraîche, à cause du traumatisme certainement. Je suis tout seul, pas plus lourd qu'un porteur 19t sur 2 essieux en fait. Pas de voyeurisme mais pour accéder à ma rue je dois passer devant le lieu où était le pont, pas cool l'histoire.
Je livre chez un gars masqué, il me dit qu'il a été testé positif au covid, je lui réponds que je n'avais pas l'intention de l'embrasser de toutes façons. Il rigole. Livraison facile, la structure dehors, les accessoires sous un carport au poil.
J'ai le temps de manger un bout vite fait, je me suis mis quatre clients cet après-midi.
On commence par un kit à Gratentour, la maison est fermée, en travaux. J'appelle un 06, la cliente me dit qu'elle m'envoie son mari. Je remets mon chargement dans l'ordre du temps qu'il arrive.
Après j'ai une réno à Aussonne, ensuite une palette de margelles à L'Union et je finis par une autre réno à St Jean. Les trois se sont enchaînées sans emmerdes. Faut dire qu'autour de Toulouse c'est plat, jamais tu t'enfiles sur un chemin en te disant que tu vas être coincé dans un lacet.
A 17h45 je suis à La Glacière, j'en ai assez, c'est plus de mon âge ces conneries, je préfère me taper une liaison Barcelone-Madrid tiens !
Café pain aux raisins, douche, je démarre beaucoup trop tôt mais je veux traverser Toulouse au calme. Je commence dans le plus ancien village punk de France, Ramones'ville St Agne. J'y arrive à 7h30 je me gare sous un arbre, je commence mon truc en attendant 8h. Un type se pointe, il me dit que j'ai cassé une branche. Je vais voir, effectivement j'ai cassé une petite branche. Il commence à me prendre le chou bien sûr, je l'envoie chier, normal. Chacun dans son rôle.
A 8h pile je sonne, grand-mère vient m'ouvrir en robe de chambre, elle me dit qu'elle s'habille, c'est mieux en effet. Elle me demande si on peut tout mettre dans la cabane de jardin, ok, mais purée la cabane est loin et ça grimpe sec dans le jardin. D'ailleurs hier j'écrivais qu'à Toulouse on n'est jamais surpris par un lacet serré, j'ai raconté des conneries, à Ramonville ça grimpe sec, et en lacets.
Donc pour ne pas laisser Mémé dans la mouise je me tape les colis, y compris le liner, dans la gadoue j'ai cru me casser la gueule dix fois. Pour la structure elle voit bien que c'est impossible, je laisse tout devant le garage. En repartant elle me remercie, c'est déjà pas mal.
Ensuite je vais sur la route de Carcassonne. Je dois livrer dans une impasse, voilà pas que je me trompe d'une rue, je tourne trop tôt. Pas grave Maps me dit de tourner au bout à droite, yes, sauf qu'il y a un pont à 1m80 ! Même en baissant les suspensions … Donc je recule à l'aveugle sur la nationale, je n'ai tué personne. Je vais faire demi-tour plus loin et rebelote le chemin est en impasse, putain ils peuvent pas prévenir ? Je livre ma piscine chez une charmante quarantenaire et pour la seconde fois je recule sur la nationale ex 113.
Pour ce matin j'ai encore une grosse rénovation à Nailloux. De nouveau au fond d'une impasse, c'est la journée. Sauf que là il y a un petit transporteur de voyageurs, j'ai largement la place pour me retourner.
Je mange un bout là le long et à 13h je suis à Blagnac. Je tombe sur la commerciale du secteur, jolie fille qui ne se la raconte pas. Je lui fais une démonstration de rangement de piscine dans le garage, malgré la forte pente. Dans ces cas, il ne faut pas utiliser les rallonges de fourches, sans cela elles restent coincées dans la palette, il faut poser, reprendre les rallonges et pousser sur le bois. Ahh mais c'est un métier ma belle ! En fait tu apprends quand tu te fais avoir, les rallonges bloquées dans la palette, le coup d'après tu t'en souviens.
Il me reste encore une piscine à Colomiers, c'est pas loin, juste de l'autre côté d'Airbus. Idem j'arrive un peu en avance, le client est chez lui, au poil.
La suite est demain au sud du département, je m'en vais couper à Mondavezan. Tout bien réfléchi, c'est con, je tente ma chance à Montesquieu Volvestre. J'appelle le client il ne répond pas. J'y vais à la chance, et coup de bol il est chez lui. Je dépose une grosse rénovation juste avant la nuit. C'est toujours ça de fait pour demain.
On est mercredi, on reçoit les programmes mais pour la semaine 3 de 2023. J'ai du 28, Manzanares el Real. Yesss ! Voilà qui va me permettre de supporter deux semaines de fret industriel en début d'année.
A 19h je suis à Mondavezan, j'envoie le programme et je vais à la soupe. A un moment je me rends compte que je suis le seul à tourner le dos à la télé, mais oui ! Il y a du foot ! Je dîne en face de deux chauffeurs Portugais qui me racontent qu'avec la pénurie ils touchent un bon salaire et que le vendredi ils sont rentrés au dépôt, et que c'est comme ça et pas autrement. Moi j'ai l'impression qu'on voit encore beaucoup de camions portugais loin de chez eux le vendredi, m'enfin si les temps changent, tant mieux.
Aux infos ils disent que les Français ont gagné, je suis bien content pour eux. Ça a l'air important on en parle beaucoup. Au café je tombe sur le chauffeur portugais d'hier soir, il est toujours aussi bavard, même de bon matin.
A 8h et demi je suis au sud de St Gaudens. Je dois appeler un 06, le gars arrive dans les 5 minutes, on dépose la rénovation dans un garage. Il a le chèque, tout va bien. Dans l'enveloppe du chèque il y a une carte de visite, madame est prof d'université, domiciliée à Paris. Je ne vois aucune faute d'orthographe sur le petit mot qui accompagne le chèque...lol. Vu la maison tu sens tout de suite que t'es pas chez les gueux, mais chez les profs high level. Ça me fait penser quand ma gamine était en prépa, un gosse plus observateur que les autres avait dit : « oh monsieur, sur le bouquin de maths il y a le même nom que vous. » « ben oui c'est moi qui l'ai écrit avec un collègue ». Ça calme. Bon, assez parlé des gens intelligents, moi j'étais en échec scolaire au CP déjà, je fais partie de la plèbe, faut que je gagne mon pain.
Laurence m'a envoyé un retour, on recharge à Tonneins. Soit je passe 3 heures à couper au travers par Auch, soit je remonte à Toulouse. Vu que le gas-oil est à marée basse...
Je passe faire le plein à l'entrée de Toulouse ensuite je quitte l'autoroute à l'Eurocentre, j'économise le péage jusqu'à Montauban, mais surtout je veux du pain. Je trouve mon bonheur à Castelnau.
A 14h je suis chez Riguini à Tonneins. C'est du boulot des transports Pierrat, quand ATS a repris l'affaire on a repris le boulot avec évidemment. Je n'étais jamais venu. Le cariste me dit que je n'ai rendez-vous qu'à 16h mais il me dit de me mettre au quai 2. Il me dit qu'il finit un camion et qu'il m'attaque juste après. Au poil ! Sur le quai un chauffeur Transalliance, un gars de 50 ou 52 ans entame la conversation : « tu te rends compte, j'habite en Lorraine et je fais un régional. Je vide demain à Toulouse et je recharge dans le 81, ça me fait rentrer samedi matin. » Ah ouais putain, mon pauvre lapin, rentrer un samedi matin, c'est inadmissible !!! Moi je suis sec, je ne sais pas quoi répondre à ce genre de guignol. A 15h30 tout pile, je me casse, chargé complet.
Je me fais une remontée comme depuis Damazan : Miramont-Bergerac-Périgueux... J'ai 5 clients, Laurence me demande de vider le Dijon, sans forcer mon talent je dois pouvoir vider Dijon et Dôle en passant.
A 20h20 je suis à St Vaury, normalement d'ici Dijon ça passe en 4h30...j'espère.
Ici ça ouvre de bonne heure, café-pain beurre-douche, quand les 9 h de coupure sont écoulées, zou ! Va, tonton Pierre, rouler sur les belles routes de France. Bon, belle route c'est la RCEA...
En 4h15 je suis à Dijon, mon marchand de matériaux est à Fleurey sur Ouche sur la route de Paris, c'est fin. Maps m'envoie dans le village, je ne trouve pas bien sûr, en fait la zone est au bord de l'A38. C'est vrai, je le savais, ça ne m'est pas revenu, j'ai un 4h32 de conduite continue, ça va aller va ! Je dépose une malheureuse palette de portes et je coupe dehors.
Du coup j'arrive à Dôle chez le second client pendant l'heure de midi, j'ai le temps de manger un morceau, un gros morceau même. 13h45 je peux entrer. Je demande au gars s'il vide en latéral ou par le cul ? Ben chépas. Comment vous faites d'habitude ? Ben chépas... Bon allez, donne un tire-pal. Ces grandes palettes de portes, j'ai peur qu'elles bennent par le côté. Même si normalement c'est pas mon problème. J'enlève la première avec mon chariot et mes rallonges de fourches, ça me fait de la place pour retourner les suivantes. En une demi-heure c'est fait, papiers signés.
Il me reste 3 lots mais c'est pour lundi, Pauline m'a dit hier de vider à quai chez nous.
A15h30 je suis au dépôt, je vide à quai, je décroche la 323 pour reprendre la mienne. C'est le Fred qui a chargé pour moi ce matin mais dans la sienne, il me faut donc transvaser. J'ai pas un gros chargement et à deux ça file. Je prends le temps de faire un peu de carrosserie, le jeune qui a pris ma semi a tordu le tendeur de bâche à l'avant côté passager, j'imagine qu'il a tapé un truc avec le porte-à-faux en tournant. J'ai dit à Pauline de ne pas faire d'histoires, deux coups de massette bien placés, un coup de fourches de Moffett et on n'y voit plus rien. Et puis j'aime bien la micro-mécanique de précision... En plus si ça trouve dès lundi c'est moi qui vais lui mettre un chtar'.
A 17h le camion est garé, je saute dans la Fiat. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Hier après-midi on est allé au marché de Noël à Montbéliard, c'est un des plus beaux de France paraît-il, c'est quoi les critères de beauté ? Bon, bref, c'était bien il n'y avait que trois pelés et deux tondus dans les allées, j'ai acheté un filet mignon fumé, on l'a attaqué en rentrant avec un blanc auxerrois. La combinaison parfaite pour finir un week-end.
Toutes les douceurs ont une fin, à 7h30 je suis au dépôt, je pose la Fiat et avant de faire chauffer les poneys je jette un œil à la jauge, le zinzin réclame 4 litres d'huile.
On était loin de faire un jeu de segments-pistons mais j'ai le temps, je passe chez Scania, contrat oblige. Il y a du monde de bon matin, je valide un premier quart d'heure de coupure. Je demande quand même quand est le prochain entretien, le gars me dit qu'il n'y a plus de dates ou de kilométrages précis, c'est variable selon le boulot que fait le camion. Moi à priori ce sera en Février à 460000 km, j'ai retenu un chiffre rond mais c'est plus précis que ça, n'importe quoi !
Je descends full 83, petit arrêt au pain à Buvilly, je reprends l'autoroute à Meximieux.
La tournée commence vachement au nord pour moi, dans les Monts du Lyonnais. Il n'y a pas de route précise pour monter à Thurins, j'ai même demandé sur le forum un conseil des gars du cru.
Je suis quand même un grand garçon, j'arrive dans mon bled. A une fourche il me faut piquer à droite, ça grimpe, il me faudrait à nouveau prendre à droite mais c'est tout petit. Ma rue est vachement étroite, je ne peux pas m'arrêter là, je continue. 300m plus loin ça s'élargit un peu, pas le choix, ce sera là. Je monte en premier avec l'escalier, le Pacio fait 3m, entre certaines maisons il n'y a pas 3m, je me fais bien chier faut avouer. Le client est surpris de me voir, un gars de chez Waterair l'aurait appelé pour retarder la livraison de 24h. C'est qui ce gars ? De quoi je me mêle ? Heureusement le client était chez lui. Je fais un deuxième tour plus facile avec les tôles et les accessoires.
Pour repartir je me dis que si je fais gauche gauche je vais retomber sur la rue principale. Eh ben pas du tout ! C'est un bled de merde avec des ruelles. Me vlà parti sur une petite route, mais je vais où là ? C'est le bout du monde. A 2 ou 3 km je trouve un carrefour en T, je me retourne et reviens sur mes pas, c'était le bon choix.
La seconde piscine du jour est à Taluyers, dans le vieux village mais finalement c'est plus facile. La cliente est bien cool, je lui dis de se tenir au chaud pendant que je fais mon truc, elle m'offre le café à la fin, tout bien.
J'ai reçu pendant ce temps un texto de Baloo qui me dit que je suis dans le village de son enfance, je le rappelle, on papote, il me dit qu'il coupe ce soir au Disque Bleu. Je pensais monter à Villeneuve de Berg mais c'est con, va pour le Disque Bleu. Pascal est avec un collègue, sympa, merci pour ce moment comme dirait l'autre.
J'ai fait de l’œil à la granny au bar, j'ai eu droit à la grande douche du fond. A 7h je mets les voiles. C'est pas que je suis inquiet mais pour aller à St Alban il y a des ponts, et pas des plus larges. Boh en fait ça va, c'était pire dans mon souvenir. Je commence chez un couple de jeunes retraités, ils me disent qu'ils rentrent de Nouvelle Calédonie, le choc thermique est important, ils sont frigorigelés. On dépose tout sous un abri qui sera la cuisine d'été probablement, on boit le café et je file.
Je n'ai que ça ce matin parce que la suivante est de l'autre côté de Montpellier, un truc du genre 150 bornes, pas de conneries.
La traversée d'Alès est toujours aussi pénible, c'est une plaie ce bled. Sur la rocade tout le monde est à l'arrêt, tu comprends pas pourquoi. A un moment je pique à droite par une zone commerciale, je me retrouve bien plus loin, en fait c'est saturé de bagnoles.
A 13h je suis à Vic la Gardiole. Ce n'est pas le bon nom sur la boîte aux lettres, le gars présent me dit qu'il a vendu la baraque, il l'occupe encore quelques jours mais la nouvelle proprio doit venir. Je l'appelle, elle arrive dans les 10 minutes. Ils papotent, je fais mon truc. Je prends des précautions et je demande à la cliente combien elle a payé ça ? Petite maison de 60 ou 70m2, de plain-pied, beaucoup de travaux de rénovation. Verdict.... 400 ! Putain en Haute-Saône pour 400000 boules tu achètes tout le village. Bon c'est à 10 bornes de Montpellier mais quand même. Elle me dit que c'est le prix du marché. Plus loin à Sète c'est 700. Mais ils bossent où les gens pour se payer une baraque à 700000 balles ?
J'ai une dernière livraison à Pomérols. Le commercial du secteur est présent, je le mets à contribution, on se fait l'escalier à la main, dans la terre collante, ça lui fait la bi... Non, il est bien sympa ce gars.
Il ne me reste plus qu'une piscine à Barcelone. Raùl m'a écrit, on devait la livrer à Vilanova, en pleine ville, mais c'est impraticable paraît-il, on va la déposer à Mollet, on se fixe pour 8h.
Je pensais couper à Hostalric mais c'est fermé, dis donc ! Je vais voir, rien d'écrit sur la porte. La cuisine catalane ne fait plus à manger le soir, il est bien tard pour Parets, va pour Granollers. Ça fait des années que je ne suis pas venu, c'était limite un boui-boui, ça ne s'est pas arrangé. Bon, j'ai mangé c'est déjà pas mal.
Réveil 6h30, je saute de l'autre côté de la colline, au Llevant Park pour déjeuner et me doucher. Juste avant 8h je suis à Mollet del Valles, Raùl doit louer un bout de bâtiment je pense, mais c'est en ville aussi. On se retrouve par hasard au coin de la rue, il m'appelle, je lui dis que c'est trop étroit, on se donne rendez-vous de l'autre côté d'un pont à 300m, c'est une zone industrielle, je préfère. Dans le quart d'heure, son gars, Firmino, se pointe avec leur plateau, on transvase. Joyeuses fêtes, tchao.
Je passe à hauteur de Santa Perpetua, idée, je vais me faire payer le café chez Waterair. On papote avec Bea, Montsé qui est revenu de congé de maternité et Nico, ils sont formidablement gentils.
Je grimpe dans la montagne, juste avant 11h je suis à quai à Solsona. La cour est de moins en moins pourrie, le béton progresse, ça ne fait plus friche industrielle comme au départ. C'est un peu, voire très long à charger mais je m'en fous, pour livrer vendredi à Dijon on va pas se mettre la rate au court-bouillon. Expression qui doit dater des années 50. Au quai d'à côté il y a un jeune gars du 35, il charge pour rentrer chez eux. Il me dit qu'il est pressé de charger pour repasser la frontière, c'est mieux pour les coupures selon lui. Ah ? Moi c'est exactement le contraire, je me tâte pour ne pas traverser ce soir, je ne me plais qu'ici.
A 13h30 j'ai mes 24 tonnes de sciure agglomérée. J'attaque la descente, pas loin, j'ai les crocs je m'arrête casser la graine. Je descends piano piano, les palettes sont sur deux, le poids est en hauteur, ça balance bien même si la route est belle. Arrivé à la C25 tu respires mais de Manrèse à Vic ça grimpe sec par endroits, ensuite ça descend jusqu'au niveau de la mer.
Je passe au gas-oil à Figueras, il y a du peuple à l'AS24. Il n'est pas 18h quand je passe à Biure d'Emporda, c'est trop tôt pour arrêter, faut pas déconner. Je pousse jusqu'à Fitou, normal. A table je tombe avec un gars bien sympa, on papote. Il me dit : « ATS, Scania, piscines, chariot embarqué, tu t'appelles Pierre ? » Il est chez Jorland, dites-vous bien qu'un gars qui roule en Kenworth lit les carnets de bord de FDR, c'est pas la classe ?
Je n'ai pas grand chose à faire si ce n'est rouler, un peu, donc je démarre à 7h et demi c'est bien suffisant. Je remonte à l'économie, mais l'économie pas ridicule, pas la peine d'aller se faire chier sur des routes de merde pour cramer du gas-oil. Bien sûr je sors à Remoulins, je passe au pain à Donzère et je poste mon « retour camion ». A chaques vacances Wat' nous donne des grandes enveloppes pré-timbrées pour redonner les papiers et les chèques surtout.
Je meuble la journée avec quelques petites coupures par ci par là, ça fait joli dans le tableau et puis accessoirement c'est obligatoire.
Comme à chaque fois que je fais ce tour je finis à Comblanchien, resto routier traditionnel, on mange bien, ils sont gentils et le St Véran tient la route. Je mange en face d'un Chinois, mais un vrai hein, pas un Vietnamien ou Coréen. Il est farouchement anti-communiste, à tel point qu'il est Trumpiste. Moi je trouve ça con m'enfin. Pour lui le parti communiste chinois c'est juste une bande de voyous, il faut qu'on arrête de tout faire fabriquer là-bas pour stopper l'entrée des devises. N'en voilà une bonne idée, c'est pas gagné ton affaire. En tous cas au lieu de parler boulot c'était bien intéressant .
Réveil 5h, le troquet est fermé bien sûr, je déjeune au camion. A 6h pétantes je suis chez Geodis, quai 4. Ici le chef de quai c'est un mec chelou, il passe à côté de toi sans répondre au bonjour, d'un coup il repasse, il te parle comme si on était pote, il tourne les talons, et c'est fini il ne te calcule plus, étrange comportement. Ce matin c'est un peu long, le cariste roule les palettes à l'autre bout du site et l'imprimante fait des siennes, elle met deux plombes à sortir une étiquette de temps en temps. Pas grave, je ne suis pas vraiment pressé, Cyrille m'a dit d'aller au pinard ensuite mais je n'en sais pas plus.
A 7h et demi je suis chez Martelet, première chose je vais à la douche. La fille au bureau sait ce que je viens chercher, du 77 mais c'est pas prêt. Généralement ici c'est guère avant 11h. Ce soir je suis en vacances, je commence à rassembler mes affaires, défaire mon lit. A 8h45 miracle, le cariste vient me chercher, quai 7. Il me balance un demi-camion, papiers, ciao.
Il pleut, il fait archimoche mais je ne peux pas laisser le camion dans cet état, je passe chez Jeantet pour mettre un gros coup de Karcher sur l'ensemble. Ce serait con de claquer 50 balles dans un lavage mais un bon coup de lance ça le fait.
Au dépôt je vide mon lot, je donne un gros coup de nettoyage dans la cabine, je balance mes affaires dans la Fiat, vacaciones !
Je pensais ne prendre qu'une semaine, le chef a dit deux, vu la météo je serai aussi bien à la maison qu'à faire de l'industriel. Passez tous de bonnes fêtes, on se retrouve semaine 2, je ne sais pas quand ni comment, il fera jour. Mangez, buvez, baisez, et que le ciel vous tienne en joie.