Carnet de bord de Septembre 2024 | Partager sur Facebook |
Après un chaud week-end bécaneux faut retourner à la mine, gros effort, à 8h je suis chez Laily, on charge une petite couverture, toute légère, c'est qu'il faut à mon âge. J'arrive bien en avance à Seppois, Sylvain termine déjà mais on n'a pas les papiers. Le changement de mois à chier, ils n'arrivent pas à facturer chépaquoi. C'est bizarre quand même, le changement de mois ça revient régulièrement il me semble non ? C'est pas bien grave non plus, pour moi en tous cas. Fabrice sort mon bazar, ça fait un joli camion complet pile poil. Le temps qu'on charge c'est réparé, à 10h et demi je me taille.
Je ne suis vraiment pas pressé, je quitte l'A36 à Voujeaucourt et je descends full 83, zéro péage. J'évite Besançon en montant Pont les Moulins, comme un lundi quoi ! Je mange un bout par là le long, tachy remit à zéro.
A 16h je m'enfile dans Loyettes, les rues ne sont pas bien larges, ça passe mais c'est fin. Les clients n'habitent pas encore la maison, c'est presque fini mais pas tout à fait, ils ont peur de se faire voler des trucs, on range au max dans le garage. Pour repartir le client m'explique qu'il y a une toute nouvelle route qui évite de retourner dans le centre du bled. Parfait.
Je pensais aller couper à Villefranche mais j'ai un éclair de génie, si si ça se peut, m'en vais souper à la Bascule à Dardilly. Ça évite le petit crochet à Villefranche et je suis bien placé pour demain matin. J'appelle ce client, sa rue est introuvable. La loi a changé, toutes les rues doivent porter un nom désormais, c'est encore frais l'histoire. Le gars m'explique, ok fastoche. 18h45 il reste une place derrière le resto, j'ai du bol, je pourrai dormir au calme et sans craintes pour mon réservoir.
Cette nuit une petite Candice est née en Picardie, me vlà donc grand-père de cœur, ça compte je vous l'assure. Au réveil j'avais photos et textos, ça fait plaisir. Bon Candice n'est pas tout à fait prête à cotiser pour nos retraites, je m'en occupe moi-même. Après mes éternels café douche je retourne au taf.
Hier j'avais appelé le régional de l'étape, Baloo, pour quelques renseignements sur l'itinéraire ; il connaît fort bien le coin mais en moto. C'est pas tout à fait pareil. Boh en fait le col de la Luère ça se fait bien, chargé en piscines parce qu'avec 28t de flotte ça doit pas être la même chanson. Ceci-dit il n'y a aucune raison de monter de la Cristalline là-haut mais vous voyez l'idée. Pas de regrets pour l'itinéraire, en passant comme ça je tombe direct sur la maison du client en contre-bas de la départementale. J'arrive dans le bon sens, ça évite des demi-tours hasardeux, voire impossibles. Cerise sur le gâteau je peux me garer juste en face sur un dégagement, je demande à la voisine elle est ok. Elle emmène ses marmots à l'école, toute une ribambelle. Son mari est un castor, il construit sa maison avec sa queue... Et visiblement il y en a un encore à venir. Ceci-dit je rigole mais il faut des gamins, c'est important. Bref, en trois voyages je livre la piscine, le client fait péter le café pendant qu'on signe les papiers.
Après je ne suis pas certain d'avoir fait le bon choix, pour redescendre à Givors c'est vraiment pas facile. Je passe par Brindas Chaponost, c'est plein d'interdictions et de déviations PL, c'est chiant par là.
Je me fais une rénovation à St Clair du Rhône, pas le choix, je reste sur un arrêt de bus, aucun endroit potable pour me garer. Je livre chez des gens d'un certain âge, vous savez ces gens qui finissent par se ressembler au fil des années. Couple androgyne avec l'âge on ne sait plus qui est qui.
Il est vite midi, je finis mon bout de seigle de chez Demeusy et à 13h je suis à Anneyron. Je m'enfile dans une impasse, sur Google ça me semblait large, mouais. Il fait sec depuis longtemps je fais demi-tour dans un champ au bout. Je suis accueilli par le père et le fils. Le père me raconte qu'il a une Waterair depuis 22 ans, il a incité son fils à ne pas changer de marque. Il a bien raison, c'est bon pour nous.
Dernière livraison du jour à Malissard, la rue ne figure nulle part, j'appelle la cliente, elle me passe le commercial. Il vient à ma rencontre. Jeune type sympa qui commence dans le métier depuis quelques mois. On fait le tour du quartier avec sa C3, je me gare sur un parking-point recyclage à 150m de la maison, nickel. Petit terrain, petite piscine mais je me fais grandement chier avec l'escalier Pacio. La suite se range dans le garage, facile.
Demain je reprends mes livraisons vers Lunel, j'ai le temps je descends tranquille par la nationale. A 19h15je suis ô 64 à Pouzilhac, chez la reine des desserts oui c'est bien ça.
Je démarre sur les coups de 7h, il me faut une heure pour descendre à Marsillargues. La mamy me demande si je suis Alsacien, quand je lui dis que je suis Belfortain elle me dit qu'elle aussi ! Elle me dit qu'elle a bossé chez Bumsel, vieille instution ouverte après la guerre de 1870 par Moïse Bumsel, grand magasin devenu Nouvelles Galeries puis Galeries Lafayette, on remonte comme ça le faubourg de France jusque chez mes grands-parents. Plus personne à Belfort ne se souvient de Bumsel, ou de mes grands-parents d'ailleurs. Dans le faubourg devenu piétonnier il n'y a plus de cordonnier de cinémas ou de maroquinier mais des opticiens, des boutiques de téléphones et des parfumeries de chaînes. C'est comme ça ma pôv dame.
Je traverse Montpellier après le bouz pour monter à Juvignac, énorme lotissement, une longue rue, on se croirait un peu en Espagne avec une épicerie dans le lotissement. Je roule et je finis par trouver un rond-point, pas bien grand, mais en serrant bien le long des barrières ça le fait, sans y laisser le marche-pied passager. Retour devant la maison du client, mec sympa, il me dit qu'il fait poser la piscine parce qu'il n'a pas le temps, il doit d'abord désherber l'allée. Ah oui purée c'est un énorme boulot dis-donc ! Il est sympa mais c'est pas un foudre de guerre.
Normalement j'ai fini pour ce matin mais il n'est qu'11h, j'appelle le client de 13h ; messagerie. Je tente ma chance, St Jean de Védas, c'est pas loin. Oh je connais ce quartier, l'entrée n'inspire pas confiance mais passées les premières maisons serrées, ça s'élargit. Faut pas hésiter. Bingo la cliente est chez elle, elle est à la fenêtre de la cuisine, elle me demande d'attendre deux minutes, elle a une crème sur le feu, faut pas arrêter mais faut pas non plus que ça déborde. Je comprends... Je m'en fous d'attendre deux minutes, je gagne mon temps. Je lui dépose sa petite couverture et à midi je me sauve.
A 13h30 je suis à Servian, là je me fais un peu chier, le bled n'est pas adapté aux semis, je me retrouve dans une ruelle, devant une vieille 308 mal garée. Je fais le tour mais je ne trouve personne, aucun voisin, bon ben je recule... Je fais le tour du pays et je me retombe sur mes pattes. Dernière piscine de la semaine dans les PO pour changer, j'ai pris de l'avance, je descends tranquillou par la nationale. Dans la rue je tombe sur le client qui est en train de vendre sa MT09, c'est le moteur du Tracer, 120 ch, dans une moto légère, ça doit envoyer du petit bois. Quand la transaction est terminée le gars rapplique, on fait le contrôle ensemble.
Je préviens Étienne que je suis vide, il me répond qu'il n'a rien pour l'instant, me propose de trouver une église pour brûler un cierge. Pfouuu avec un mécréant comme moi c'est pas gagné ! Je m'en vais souper à Fitou, demain il fera jour.
On est demain mais on n'a pas beaucoup progressé...Voilà une histoire qui pue bien le pâté. A 10h j'appelle Étienne, je n'ai jamais pleurniché de ma vie mais demain j'ai rendez-vous chez le toubib à 13h30, rien de grave c'est juste un contrôle mais chez ces cons de spécialistes faut six mois pour avoir un rendez-vous, ça me les casse de louper. Je ne sais pas si c'est ça qui a fait basculer la décision mais à 14h il me dit de rouler.
Je suis pressé mais je ne joue pas au con, nationale jusqu'à Narbonne, à Montpellier je prends la vieille autoroute gratuite, c'est toujours 20 bornes de grattées. J'étais au cul d'un Primafrio, je le retrouve de l'autre côté, quand ça roule on ne perd quasiment rien, juste le freinage au péage à 30.
Pressé ou pas je sors à Remoulins pour prendre Bagnols, c'est ma route etpicétou. Les 4h30 m'amènent pile poil à Tain l'Hermitage, je me gare à la Mule et je vais marcher au bord du Rhône. Vous allez me dire que j'aurais pu couper aux Châssis mais j'aime pas, je n'ai pas d'arguments mais je n'aime pas, faut pas chercher. Je remonte donc jusqu'à la Tour d'Albon. Au bar je me fais bousculer par un gars, il s'excuse, on papote. C'est un flic à la retraite et son pote, ils sont du coin, je flaire vite l'embuscade, pas envie de picoler avec des pochtrons, je paye un coup et je vais souper. Demain je me lève, je ne suis pas encore à la retraite.
Décollage à 4h30 pile poil à l'issue des 9h, le troquet est fermé évidemment, je file. En remontant la file de camion je suis surpris il n'y a aucun trou, ils ont tous picolé hier soir, il n'y a pas de boulot ou ils font tous une 11h ? Telle est la question.
A 5h et demi Lyon n'est qu'une formalité et une heure plus tard je suis à Villemotier pour déjeuner, je me prends un bout de pain bressan évidemment.
Sur les coups de 9h je suis à la halle exSNCF, c'est le gars Thierry qui a chargé pour moi hier, il n'y connaît pas grand-chose Fabrice a contrôlé et tout noté. Connaissant Thierry je n'étais pas inquiet, tout est rangé nickel-chrome, aligné, espacé, c'est un bonheur pour recharger. J'y passe une petite heure quand même. Après ça je rentre au dépôt, je fais les pleins et je vais voir Étienne. Il avait du boulot mais pour me recharger ce matin, avec mon rdv chez le toubib c'était trop juste. Merci de prendre soin des vieux.
Je n'ai plus qu'à balancer mes affaires dans la Fiat et me rentrer. Bon week-end à toutes et tous, que le ciel vous tienne en joie.
Encore un week-end ensoleillé, on a usé du pneu, le top, sauf que ce matin il pleut, il caille, c'est l'automne, carrément. En fait on s'en fout, la France a le moral à fond, on a un petit jeune plein d'avenir comme premier ministre, ça fait plaisir ce retour des militants du RPR. Hélas Pasqua, Poniatwski et Raymond Marcellin sont souffrants, quel dommage sinon ils avaient leur chance. Espérons qu'ils vont quand même rétablir le SAC, la peine de mort, le tabac dans les lieux publics ; vu les noms qui circulent ça fleure bon les cols pelle à tarte et les pantalons à pattes d'éf'...
A 8h et demi je pose la Fiat, je balance un coup de graisse sur ma sellette, je monte chercher des gants, un café et je me sauve. Enfin je me sauve, c'est pas le bon verbe, je démarre et sans précipitation. Je ne vide rien aujourd'hui, je n'ai qu'à rouler, c'est dire que j'y vais mollo.
Je croyais que le pont de Navilly serait terminé mais non les travaux sont annoncés jusqu'à Noël. Je vais donc tourner à Verdun, pas le Verdun de Pétain, Verdun sur le Doubs.
A Deux Chaises je quitte la RCEA et je passe par Le Montet et Cosne d'Allier, comme dans le temps, avant l'interdiction. Bé oui c'est kif kif et c'est gratuit, vous pensez bien que c'est interdit !
Les 4h30 sonnent à l'entrée de Montluçon, ça va je n'ai pas perdu de temps, c'est la normale depuis Devecey.
A partir de là c'est la 4 voies tout du long, rien de particulier. Dans l'après-midi Martine m'appelle, ma première cliente demain matin a prévenu qu'elle serait absente, elle a donné le 06 d'un gars. Le numéro ne sonne même pas, j'envoie un texto sans réponse... Purée moi qui voulais tenter ma chance ce soir c'est mort, je ne vais pas aller couper dans un chemin creux. Ça commence pas trop bien mon histoire.
Je finis cette petite journée au relais de Maure juste avant Souillac, je suis au plus proche de Sarlat.
Café, pain-beurre, douche nickel propre, à 7h je largue les amarres. Sarlat c'est pas loin j'y suis vite, ce put' de 06 est toujours hors connexion. J'appelle chez Wat mais il est trop tôt, je suis garé comme un con dans la rue. Le chemin est en cul de sac mais j'ai trouvé à me retourner, ça s'est fait et pas toujours le plus facile dans ces coins. A 8h Philippe me répond, purée j'avais pas le bon numéro, un 80 à la place d'un 90 au mileu. Ah ben ça va tout de suite mieux. Je suis à 200m de la maison, j'ai juste à reculer un peu. Comme prévu c'est le voisin qui réceptionne pour la cliente, le gars fait gîte rural, il a de la place, fastoche. Il tient à noter « sous réserve de déballage », le pauvre s'il connaissait la valeur de la phrase... Après je comprends c'est pas pour lui, moi je suis sûr de moi tout va bien.
La suite est un peu loin, vers Decazeville, c'est pas trop mes coins par là, c'est un vrai bonheur. A 11h je suis chez le deuxième. La maison est au bord de la nationale, c'est trop roulant je vais me garer au coin, à 200m.Premier tour avec l'escalier, sauf qu'il n'y a personne à la baraque. Le portail roulant n'est pas encore motorisé, j'entre, je vais frapper, personne. Retour au camion, je téléphone, le gars est au boulot ! Il veut que je me débrouille et que je vienne à son taf pour signer les papiers. Eh mais, chuis pas ta catin Djadja ! Je réfléchis vite, son boulot est sur ma route pour repartir, si je refuse je vais me coltiner sa baignoire toute la semaine. Allez banco, on fait ça. Donc je me vide, je prends deux photos et je vais à son boulot, c'est à 5km, la procédure n'est pas très réglementaire mais ma foi, c'est signé.
Je me suis pris dans le Périgord ce matin un petit campagne au levain de seigle. Je ne retournerai jamais à cette boulan, je ne sais même plus où c'est mais ce pain est mortel.
A 14h je suis entre Albi et Castres, garé sur le parking d'un resto, la place est royale. Clients super sympas, le gars est du genre inquiet, il me pose mille questions, je ne vais quand même pas l'envoyer balader.
La dernière livraison du jour est à Cornebarrieu, de l'autre côté de Toulouse. Je ne vous fais pas de dessin, passer vers chez Airbus en fin d'après-midi c'est moyen. Bof c'est pas si mal, je m'attendais à pire. Je livre une réno chez une retraitée anglaise, elle a le même niveau en français que moi en anglais, ça vous donne une idée. Sauf que moi je ne compte pas passer ma retraite en Angleterre, c'est moins grave si je baragouine. En refermant la semi je me fais aborder par un gars en vélo, de suite je vois qu'il est handicapé mental mais il est balèze en géographie, en voyant l'immat il me parle du Doubs des montagnes, de la Suisse, de la vue des Alpes. Il me tient la jambe un bon moment mais il est hors de question que j'abrège ou pire que je l'envoie bouler. C'est un fourgon qui veut passer qui termine la conversation.
M'en vais souper à St Jory, c'est bien le bordel à 18h par là. Ça fait longtemps que je ne suis pas venu, le parking est désormais payant mais il reste quelques places gratuites derrière, je fais ça.
Comme tous les matins c'est café-douche, quand je veux payer j'annonce à la serveuse : un grand café, un pain aux raisins, une douche. Elle tape sur la caisse, ça sort 2€10. Je lui dis qu'il y a un problème, elle me répond que non. Ma foi, j'ai été honnête , s'il n'y a rien qui lui semble bizarre ce n'est pas de ma faute. Je reviendrai, pas pour la cruchitude de la serveuse mais j'ai fort bien mangé hier soir... et le petit déj' n'est vraiment pas cher.
Juste avant 8h je suis à Bessières, pas facile d'arriver, il faut slalomer entre les interdictions, même si pour moi le slalom se résume souvent à une ligne droite. Devant la maison il y a des cailloux ronds, au début ça tient, là où il y a du passage mais au bout c'est épais je manque de m'enliser. C'étaient les margelles, le plus lourd, pour le reste il va devoir se débrouiller. Je pose les tôles et l'escalier au mieux. Quand c'est fini je lui réclame un chèque mais il a fait un virement entre-temps, j'appelle Philippe à la log, il confirme, je suis couvert.
Ensuite je roule un peu, jusque dans le Gers. Je livre chez une forte femme, sympathique avec moi mais on sent qu'elle sait ce qu'elle veut, son gars ne doit pas avoir la voix au chapitre. Ou alors ça doit faire des étincelles mais je m'égare, je ne vais pas me lancer dans la psychologie du couple. J'accepte un café et un chèque puis je file.
A nouveau je roule un peu, jusqu'à Pau, en passant par Trie sur Baïse j'évite l'autoroute. En chemin je finis mon bout de pain au levain de seigle.
A 14h je suis à Lons, ici c'est Lons tout court, pas le Saunier. Je dépose une réno chez une mémé tout juste aimable. Pour aujourd'hui il me reste une piscine complète à Denguin, oui le bled où il y avait deux routiers, désormais fermés les deux. Misère ! La rue est coupée par la voie ferrée et un pont très bas, heureusement la maison est avant le pont, et miracle, j'ai de la place pour faire demi-tour bien avant. La pluie menaçait depuis un moment, il flotte dès que j'ai fini, c'est ce qui s'appelle avoir du bol.
La semi s'est bien vidée, je n'ai plus qu'une piscine demain dans le 47. Venga ! Oui mais mollo, la route est bien mouillée je ne fais trop le mariole. Jean-Charles m'appelle, on savait qu'on était les deux dans le coin, il recharge demain la menuiserie, on se retrouve donc au RPA à Marmande, nickel l'histoire.
Gros pain-beurre, petite douche, je démarre un peu trop tôt, le bled est à côté mais ça ne me semble pas facile. Ça se confirme, je laisse le camion au pied de la côte, je vais voir à pied, mouais, il y un carrefour pas loin pour me retourner, je termine en marche arrière. Je ne suis pas bien loin finalement. Client sympa, juste il me casse un peu les coui...es pour le manche du balai, il y a un peu de peinture grattée. Je lui sors l'argument magique : il faut envoyer un recommandé avec AR au transporteur, ça va vous coûter plus cher que le balai chez Cash Piscines. Le débat est clos.
Une demi-heure plus tard je suis chez Waterair à Damazan, il y a un bon moment que je ne suis pas venu, il y a un portail fermé, il faut sonner ! Jean-Charles m'a briffé, désormais on charge à l'arrière du bâtiment, des lignes sont tracées au sol, je dois prendre la file 4. Le jeune Jean-Pierre, il était jeune il y a 20 ans c'est le plus ancien maintenant, m'explique que c'est dans l'ordre du séchage. Je peux prendre leur Fen mais je ne suis pas doué, je préfère mon Moffett, je me vide la pile de cadres et je me recharge. Retour au bureau, papiers, je papote encore 2 minutes avec eux et je file.
Hier soir Jean-Charles a pensé à échanger nos heures de chargement demain à Seppois, moi j'ai du temps et lui n'y sera jamais, il lui faudrait être en même temps dans le 03 et dans le 68. Pauline a dû nous entendre causer, elle m'appelle et me demande si je veux bien changer, et si je peux surtout. Pas de problème pour moi.
Je remonte fissa, Bergerac Périgueux Limoges, je passe au centre routier de la capitale limousine pour faire le plein, j'aurai pas le temps de passer à Devecey demain matin. Je dis le centre routier, il est fermé avec un panneau à vendre. Quelle tristesse tous ces troquets fermés.
A Navilly le pont est toujours fermé pour nous mais pas pour les voitures, je tente, je tente pas ? Pfouu non allez, je ne suis pas à 5 minutes, je prends à gauche à Sermesse et je coupe à travers champs. 20h45 je suis chez le José à Beauchemin, ça faisait un bail !
Entends-tu le doux chant des Webasto au petit matin ? Il fait 5° ce matin dans la plaine du Jura, je ne l'ai pas allumé j'ai fait le bonhomme viril mais ça méritait. Mode vieux con : ouais ben dans le temps on n'en avait pas de chauffage, on n'est pas mort. M'enfin tonton, t'avais 25 ans ! T'es pas bien dans ton S avec le double vitrage et le chauffage ? Tu veux vraiment ton 112 à lames ? Fin du mode vieux con.
Café, pain aux raisins, douche gratuite avec le petit papier que m'a donné le José hier soir. Je demande à la serveuse pour l'interdiction, elle me dit qu'il y a un rail à 4m, j'ai bien fait de ne pas essayer. Elle me raconte que c'est rouvert pour les voitures et les engins agricoles. Donc avec 4t d'escaliers j'ai pas le droit mais le mois prochain les tombereaux 3 essieux avec 50t d'ensilage de maïs ils pourront passer ? Bref, pas grave, à l'issue de mes 9h, vamos !
A 8h et quelques je suis chez Laily on charge une unique couvertue, hier j'avais poussé les racks d'escaliers bien au fond pour avoir de la place.
A Seppois j'attrape Jean-Pierre, il vient vider ses escaliers ensuite j'avance sous le hall. Mon copain Jojo n'a pas fini, il a un gros chargement mais avec lui ça ne traîne pas. Moi pareil c'est bien bien complet avec une chiée de margelles. Malgré l'inversion des heures de chargement Martine a terminé mes enveloppes. Au quatrième top de midi je pose le camion chez JP, elle est pas nickel l'histoire ? Bon week à tout le monde, le ciel vous tienne en joie.
A 7h et demi je suis chez le petit transporteur local où je gare mon ensemble, je range mon bazar, je refais mon lit et en route. Pas trop pressé je passe par Pont les Moulins Nancray pour éviter Besac', comme un lundi quoi ! Les 4h30 sonnent après Montalieu, pas facile de se garer les parkings sont pleins de camping-cars, je trouve mon bonheur sur un mauvais refuge.
Pas bien le choix je reprends un petit bout d'autoroute jusqu'à Chambéry, sur les coups de 2h je suis dans la vallée de la Maurienne. Le patelin est tout petit, il y a un café fermé, je me gare là. La cafetière sort, pas l'appareil sur ses petites pattes en plastique, mais l'ex limonadière. J'explique ce que je fais là, je pensais me faire dégager mais elle est super sympa mamy, elle me dit que j'ai tout mon temps. Je vais voir à pied, la maison est dans une ruelle, je reste où je suis.
Le client est quasiment muet, c'est surprenant. Je fais le premier tour avec l'escalier, en repartant j'ai compris, il parle comme le cuisinier dans le Muppet's Show, chblu chblu. C'est mal, j'ai honte mais c'est exactement ça. J'ai pas compris s'il est sourd, il fait répéter mais je pense qu'il lit sur les lèvres, c'est difficile à dire en fait. Quoi qu'il en soit il est sympa et le boulot se fait normalement.
Ensuite je vais à Chapareillan, je passe par La Rochette Pontcharra, c'est gratuit. Idem la maison est dans une ruelle, je vais au plus loin. Là il y a pas mal de bazar, grosse piscine, une Solaé, j'y passe un bon moment, là aussi les clients sont bien cool, ils veulent me payer un coup quand c'est fini mais je file.
Je descends couper à Nivolas Vermelle, au relais de Maison Blanche ou des Maisons Blanches, je sais jamais. C'est ni l'un ni l'autre, c'est La Maison Blanche.
Gros pain-beurre, café douche et zou ! Après l'Isère au pied des montagnes, cette fois je vais en Isère au bord du Rhône. Le matin la route de Vienne est limite pénible. J'attaque mes livraisons dans un bled qui s'appelle Les Côtes d'Arey, la rue est toute petite, je me gare comme je peux à côté de l'église. Je livre juste une palette de margelles, c'est le carreleur-espaces verts-terrassier qui réceptionne. Il me raconte qu'il a refait les plages tout autour de la piscine, pour les margelles il n'en a jamais posées, il me pose quelques questions pour se rassurer. Une paire de signatures et je me sauve. Je descends à Roussillon pour une rénovation simple. La rue est bien étroite, la cliente me déconseille d'aller plus loin, je fais un demi-tour dans une rue à ma main, au poil.
De là il me faut traverser Roussillon par le centre, c'est bien chiant. Tu m'étonnes que c'est interdit au transit. Pour terminer la matinée j'ai une piscine complète à Romans. Le commercial de Valence est présent, on s'est déjà vu il y a une quinzaine je crois. On livre dans un ancien corps de ferme assez isolé sur un chemin. Client sympa il a Massey Fergusson 168 pour aller au bois, le tracteur est dans son jus c'est dommage. Il tient à nous payer l'apéro, c'est gentil mais non, je prends juste un café, c'est plus l'heure mais tant pis.
A 13h je suis à Montélier, le vendeur m'avait prévenu ce matin : tu verras c'est un chieur. Je confirme, il me fait déplacer la palette de margelles trois fois. C'est une réno avec un escalier. Quand c'est comme ça on ne livre pas le liner, il faut d'abord reprendre les cotes, voir si rien n'a bougé. Je lui explique l'histoire, il n'est pas d'accord. Je réexplique : sur des grosses modifs comme ça il faut reprendre toutes les cotes pour ne pas faire de conneries. Oui mais moi je veux le liner. Oh purée, autant parler à un mur. Je me casse.
Je retrouve le commercial à St Marcel les Valence : « alors le client à Montélier ? Il m'a fait péter un câble. » Oui je confirme que là il y a un cas... Ici je retombe sur des gens normaux, ça repose. Le client a fabriqué son portail lui-même, autant dire que le truc n'est aux normes habituelles, j'arrive à entrer le chariot mais il doit y avoir 5 mm de chaque côté des pneus, pas plus. J'ai rien frotté c'est déjà pas mal.
Dernière livraison du jour, pas loin, à Bourg les Valence. L'avenue pour accéder à ma rue est barrée pour travaux du coup tout le trafic passe dans « ma » rue. Pas de bol ! Pas de bol pour les caisseux non plus, ils doivent attendre à chaque fois que je passe avec le chariot. Le client tient absolument à tout rentrer dans le garage, et que d'un côté s'il vous plaît, pour ne pas boucher le passage. Je fais un petit train avec les palettes, il va en chier pour tout ressortir mais c'est ce qu'il voulait.
Demain je reprends les livraisons à Pierrelatte, et il y a quoi à Pierrelatte ? Les Blaches oui vous avez deviné. Très bonne adresse. J'ai pas beaucoup roulé mais ce soir j'en ai ma claque.
Je commence chez un petit vieux, la peau du visage détendue, il est marqué. Je livre une grosse rénovation-escalier-margelles. Tiens sur l'escalier deux chevilles qui servent à fixer le liner sont cassées. J'en ai un sachet plein, je retourne au camion en chercher une poignée, j'explique au gars comment les changer, je propose de le faire moi-même, il refuse, il veut bien le faire. Boh ça va aller, il ne me semble pas être un manche à couilles. Sa femme a fait le café, on signe les papiers et surprise la date de naissance est écrite sur le document de crédit ; il est de 67. Donc ce pépère a deux ans et demi de moins que moi ? Je sais qu'on ne se voit pas vieillir soi-même mais quand même. Me voilà plongé dans un océan de preplexité.
La dernière piscine de la semaine est du côté de Nîmes. Je pensais me prendre du pain à Pont St Esprit mais il y a un cirque qui squatte devant la boulan'. Pas grave j'en prends plus loin, à l'entrée de Remoulins. A 11h je suis à Sardan, petit village pas facile, en plus ils sont en pleines vendanges, ça circule. La maison est perchée vers l'église, je laisse le camion dans le bas du pays. Quand c'est fini je laisse le chariot dans l'herbe, je fais un demi-tour savant, 2 tonnes de moins c'est bon pour les pneus.
Cette fois je suis vide mais depuis lundi j'ai une mission supplémentaire, Philippe m'a demandé d'aller rechercher une couverture à St Drézéry. « Il n'y aura personne à la maison, le portail sera ouvert, la couverture sera sous la pergola, tu laisseras une lettre de voiture dans la boîte aux lettres. » Bon ça paraît simple mais St Drézéry c'est la merde, déjà pour y aller ça passe pas dans Beaulieu faut entrer côté Montpellier. La route serpente entre les maisons du vieux village, ah mais je suis déjà venu dans le quartier il y a peu. Je trouve à me retourner vers le coin poubelles. Je finis les 200 derniers mètres en chariot. Comme prévu le portail est ouvert mais...point de couture ! Je me permets de faire le tour du jardin, rien ! Le chat se fait dorer au soleil, je lui demande s'il sait où est la bâche mais il s'en fout de ma vie. Retour au camion, sur le mail je trouve le 06 du client. Il me dit qu'un transporteur est passé ce matin ! C'est quoi cette histoire ? J'appelle Philippe à la log, il ne comprend pas non plus. J'imagine que c'est le fabricant qui a fait récupérer la bâche, en tous cas le con c'est moi, j'ai fait des km et des manœuvres pour rien !
Laurence m'a envoyé un retour, on recharge à Tarascon, venga. A 16h je suis à la conserverie, le gars aux expés retrouve mon nom et mes immat's. Je dois charger une partie à l'autre usine, c'est pas loin, il y a juste deux portails à passer. A chaque fois ici ça charge vite, un cariste apporte les palettes et le chauffeur les charge au tire-pal électrique. C'est pas complet puisque j'avais annoncé une couverture, Laurence m'a trouvé un complément à Alès, parfait. J'hésite mais je fais une infidélité à la reine des desserts, je pousse jusqu'aux Cambons à l'entrée d'Alès.
Mouais bof, c'était pas le bon choix.
Café, douche gratuite, à 7h je démarre. J'arrive bien trop tôt à l'imprimerie dans la zone indus d'Alès mais c'est pas grave, je serai le premier. En attendant je lis les avis Google, un certain Philippe Fournet il y a 5 ans a écrit : personnel sympa. C'est succin mais je confirme. A 7h et demi une dame vient me voir : « c'est l’affrètement ? Mettez-vous à quai, les gars vont arriver. » Le cariste se pointe à 8h, il me file un tire-pal, on charge. Une petite demi-heure papiers compris et je me casse.
Il me faut livrer soit cet après-midi soit demain matin, mais demain j'ai rdv chez U à 8h, pas le choix, faut y être aujourd'hui. Je dois livrer avant 17h, c'est assez tranquille mais faut pas trop traîner. Il y a de l'écho dans le réservoir de gas-oil, l'Adibou aussi d'ailleurs, je passe à l'AS24 à Montélimar. Ensuite je prends quand même un peu d'autoroute, faut pas déconner. Les 4h30 m'amènent à Mionnay sur le contournement de Lyon. Je finis mon pain au maïs d'hier. Je reprends un bout d'autoroute jusqu'à Mâcon nord, puis Chalon Verdun sur le Doubs Dôle.
A 16h30 je suis chez Global Hygiène, je sonne, on m'ouvre. Ouf, je n'étais pas trop inquiet mais bien des usines sont fermées après 16h. Le cariste termine de vider un camion de bobines de papier à la pince, il change de Fen, me prête un tire-pal et on vide. Pile poil l'histoire.
Je m'en vais couper au Moulin des Malades, même si ça ne s'appelle plus comme ça.
A 7h et demi je suis chez les nouveaux commerçants, il me faut attendre qu'un Hegelman libère le quai 28. Ensuite ça va vite, je me vide, le contrôleur finit la file à côté et il m'attaque. On ne va plus au parc à emballages pour les Europe, il faut les récupérer par ci par là. Le temps de faire deux piles propres de passer une sangle, le gars a fini de pointer. 8h25 je me taille, nickel.
Hier Cyrille m'a dit qu'on rechargeait deux lots à Vaudrey pour le 90, au poil! Le GPS fait passer par l'autoroute de Dôle, t'es fou ? Je coupe par la forêt de Chaux et Arc et Senans, bled mondialement connu pour sa saline royale, voulue par notre bon roi Louis XV. C'est quand même plus sympa à voir que l'A36.
Je vais aux expés chez Profil C, et c'est le drame. Il n'y a que le gros lot de prêt, le petit lot pour Grandvillars n'est même pas fabriqué ! La chica m'envoie au bâtiment vert, j'attends un moment, un cariste vient, on charge, c'est complet au sol. Je vais au bâtiment rouge et je poireaute. Le jeune Florian est sur place, puis Thierry puis le Dom, on refait le monde...du bardage. Florian retourne à Devecey je lui balance mes Europe, il y a un jeu de 33 qui traîne là, je lui charge aussi. Ça m'arrange bien l'histoire je suis quitte de repasser au dépôt. A midi le Thierry part manger, il me demande si je viens, ben non, mon lot va sortir...
A 13h30 il revient et j'ai pas bougé. J'ai mangé une tomate comme un con au lieu de croûter avec un collègue, la loose ! Je retourne au bureau chercher des news. La fille téléphone devant moi, j'entends : « mais là, le chauffeur attend, et vous fabriquez des tôles qu'on n'a pas besoin. » Oui je sais c'est « dont » on n'a pas besoin mais le Jurassien a un français approximatif. Blague à part, il y en a encore pour deux heures de prod, ensuite il faut changer les rouleaux pour faire d'autres tôles, pas sûr que ce soit fait aujourd'hui. Elle s'excuse et me dit de partir. Purée j'attends depuis ce matin pour rien en gros ? On fait les papiers et je me casse. J'appelle Cyrille pour lui rendre compte, il n'est pas surpris.
Je me rentre par le haut, la route inverse de lundi, après à Baume je reste sur la 83 j'ai le temps. A 16h30 je suis à Bourogne, game over. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Note pour Baloo, « que le ciel vous tienne en joie » c'était la signature de Philippe Meyer à la fin de ses chroniques sur Inter. Élevé chez les curés un prof leur disait au revoir comme ça.
On a enfin un gouvernement depuis ce week-end, alors les électeurs macronistes, voter à gauche c'est caca vilain vilain ? Eh après on se retrouve avec Retailleau ministre de la police ? C'est pas la classe ? Sacré toi Manu, t'auras vraiment tout chié. Boh on s'en fout certes on a une équipe de loosers mais le plus important du week-end on est montés en Picardie voir « notre » petite fille, c'est émouvant une vie qui démarre, petite chose fragile et innocente. C'est pas le tout de gagater et de rentrer tard le dimanche, faut retourner à la mine. A 8h je suis à Bourogne, premier arrêt à Auchan à la sortie de Belfort pour mes courses de la semaine, c'est bien commode en camion.
A 9h je suis dans la zone de l'Aéroparc à Fontaine, ce truc était à l'abandon maintenant ça construit de partout Amazon Primafrio c'est the place to be. Le chantier est facile a trouver c'est un énorme entrepôt où il y aura une chiée de quais alignés. Ça grouille de monde, je téléphone, un gars me dit : « bougez pas je suis sur la nacelle, je vous vois, j'arrive. » Il se pointe dans les 5 minutes avec un télésco, il est doué, ça ne traîne pas. Pendant qu'on signe les papiers on discute un peu, il me raconte que ce sera un entrepôt frigorifique pour Primafrio et un autre partenaire. Ah les Espagnols sont déjà à l'étroit dans leur gros truc de l'autre côté ?
En principe il n'y a qu'une sortie de la zone par l'autoroute, mais moi je vais à Seppois, j'esquive le péage en coupant au travers, faut connaître mais ça se fait. Je suis chez Wat en fin de matinée, pour chargement 13h j'ai le temps de contrôler mon bazar. Juste avant midi Fabrice sort mon voyage, je mange un morceau et on charge. On charge trop vite, Philippe n'a pas fini mes enveloppes. A 13h45 je me sauve.
Il me faut passer au dépôt, ça doit faire deux ou trois semaines que je n'y suis pas venu. Un coup de gas-oil, je rends la paperasse et zou !
Je commence au nord de Dôle, tout à l'heure j'ai demandé au Fred qui est du coin l'itinéraire le plus facile, il m'a répondu : « Poh c'est le bordel pour aller là. » Me vlà bien renseigné. Je fais simple Sampans Champvans et je me retrouve aux Maillys. Dans le bled je prends à gauche direction l'église, je m'arrête devant la maison mais c'est pas le bon nom sur la boîte. Un gars en 4x4 s'arrête : « je suis certain que tu t'es trompé, t'inquiète tout le monde se trompe. » Bled à la con, il y a la grande rue et la rue grande. Demi-tour. Cette fois je trouve facilement. Cliente sympa, pas chiante, parfait.
Ensuite je vais à Aiseray, j'ai juste un petit escalier Orbis. Bizarre. En fait c'est le pelliste qui a écrasé l'escalier, il est assuré, tout va bien.
M'en vais couper chez le José, je tombe sur un vieux qui se souvient des noms de plein de gars de chez Begey, je suis impressionné par sa mémoire.
Café, pain-beurre, douche, à 7h30 je hisse la grand voile. Je commence dans une ruelle, j'ai bien du mal à trouver la maison, j'appelle la cliente, elle me dit que la rue est mal fichue, fallait prendre à droite. Je recule mais c'est pire, vraiment étroit, je retourne me garer où j'étais, c'est à peine plus large devant une vieille ferme plus ou moins abandonnée. Plutôt plus que moins d'ailleurs. A la maison il y a un bordel incroyable dans la cour, la cliente voulait que je dépose tout dans le garage mais c'est impossible, une vieille remorque, un big bag de sable crevé, des jouets, un barbecue, c'est un inventaire à la Boris Vian, il ne manque que la tourniquette pour la vinaigrette. J'ai pas la journée pour ranger, et puis je suis un peu pas chez moi, je laisse la structure dehors et je me paye les colis à la main en zigzagant entre le merdier.
Ça paraît pas mais j'ai perdu pas mal de temps, la suite est dans la Nièvre, il me faut cavaler. C'est d'autant plus con que j'ai un report cet après-midi, je ne pouvais pas savoir. Donc Beaune, La Rochepot comme les vrais, Saulieu, ensuite c'est que des routes de merde dans le Morvan. Enfin routes de merde, en bécane ça doit valoir des points, en piscines avec le colisage foireux c'est moins bien. J'appelle la cliente, elle me dit que son mari est sur place, de ne pas m'inquiéter.
J'arrive enfin, il est midi moins le quart. Je suis encore dans le créneau. Je propose de poser les margelles en premier, c'est ce qu'on utilise en dernier. Venga ! Je roule le long de la maison et d'un coup un gros crac et la roue droite du chariot tombe dans un trou. A l'odeur je comprends de suite, c'est le regard de la fosse sceptique qui a cassé. Toute la roue est dans le trou, la roue gauche ne touche plus le sol tellement ça penche. « Ah oui merde, j'avais oublié de vous dire pour la fosse, l'herbe a repoussé sur la plaque, je ne m'en souvenais plus. » Putain c'est la merde et pas que pour l'odeur. Le gars a de beaux plateaux en chêne, en posant les patins ça ramène un peu le chariot droit. Je bourre du bois dessous, en refaisant l'opération j'arrive à glisser un madrier sur la fosse. J'ai franchement pas pensé à prendre des photos. Du coup je laisse les margelles dans un recoin, on va arrêter les conneries. Je propose au client de faire un constat, je lui parle du prix de la plaque et d'une éventuelle franchise, de la vétusté, j'arrête d'argumenter, il me dit que c'est de sa faute, je ne pouvais pas savoir. On se quitte bons amis...
Il est 14h j'ai les crocs, je m'arrête sur le premier parking potable. Finalement heureusement que la réno vers Montluçon est reportée, je me remets dans les clous.
Il faisait assez beau dans le Morvan, gros changement en Allier, il tombe des cordes ! Incroyable coup de bol, le ciel se lave quand j'arrive à Lusigny. Vieux lotissement qui ne m'inspire pas, je vais en reconnaissance à pied. Si, ça va, je m'approche à 50m de la maison, nickel. Livraison facile, pas de plaque d'égout perfide, nickel.
J'appelle le client de demain matin mais il est au boulot, il a pris sa matinée. Bon, tant pis. M'en vais couper au Cheval Blanc à Chevagnes, formidable adresse.
Hier soir la patronne m'a dit qu'elle ouvrait à 7h. « Peut-être 7h02 », à 7h03 elle ouvre, je lui fais un sketch en lui rappelant la conversation d'hier soir. Café, douche nickel propre et grande, zou !
Il paraît qu'il y a 3 ponts entre ici et Bourbon-Lancy, en travaux les 3, les voitures peuvent passer, nous on doit faire le tour par Diou. Punaise Diou ! Vous vous souvenez quand la rcea n'existait pas ? On passait dans le bled, c'est vachement étroit, plus que dans mon souvenir. Comment on faisait pour croiser, il n'y avait peut-être pas le trafic d'aujourd'hui non plus.
Je commence dans la pampa, chez une femme bien désagréable, une inspectrice des impôts à la retraite, un truc comme ça. C'est une vieille fille, sur le chèque c'est écrit mademoiselle. Pourquoi une piscine ? Pour noyer sa solitude d'acariâtre.
Ensuite je descends à Vichy, il me faut contourner toute la ville. Je me gare au bord d'une avenue bien trop passante à mon goût. Le client s'approche, vient me serrer la louche, putain j'ai un mouvement de recul ; c'est le sosie parfait de mon beau-frère, les lunettes dans les cheveux épais, la mâchoire. Purée Patrice qu'est ce que tu fous là ? Tu as une double vie c'est ça ? Tu me mets en porte à faux avec ta femme, je ne peux pas garder le secret tu comprends ? C'est délicat. A mieux y regarder non c'est pas lui. Bon Patrice ton portail est vraiment petit, mal fichu la cour en angle, l'arrêtoir de porte en plastique au milieu, tout pour casser un truc. Mais non, ça va.
Ce matin je me suis pris du pain en face du resto avant de partir, un campagne complet, c'est bon pour ma petite santé. Il est très bon en plus.
Dernière livraison Wat pour cette semaine, une rénovation à St Laure, vieux lotissement mais facile d'accès. Là c'est Erik Orsenna qui vient m'ouvrir. Pfouu aujourd'hui faut que j'arrête avec les sosies. Avec l'écrivain on range les cartons dans le garage. Je prends le chèque en photo, l'autographe d'un académicien ça vaut !
Évidemment Laurence m'a envoyé un retour, on recharge chez Michelin, c'est à 25 bornes. J'ai rendez-vous à 16h mais j'y vais, on verra bien. Gardien, expés. Il n'y a personne derrière le guichet, ils sont tous en réunion paraît-il. Ma foi, j'attends... Ils reviennent après une grosse demi-heure, en fait ce ne sont pas des salariés Michelin mais de chez Onet. Je croyais que c'était une boutique de placement de femmes de ménage, non non, le tracteur de cour est Onet aussi. Je donne mon numéro de commande, le gars me file un numéro de quai de suite. Je suis à quai à 16h comme prévu, il n'y a rien à dire. Ça va super vite à charger, chez Buffa le Michelin c'était pour Peugeot c'était du vrac ça mettait des plombes, là c'est des conteneurs, 11 cageots et c'est marre. Retour au bureau, ils sont de nouveau partis ! C'est moi ou bien ? A son retour le mec me dit qu'il me faut attendre, je comprends pas trop mais bon, pour aller à Dijon ça devrait le faire. Sur les coups de 17h on me libère.
Il commence à pleuvoir, purée j'ai eu de la moule avec la météo cette semaine, là il pleut doucher je m'en fiche, la cabine du S est étanche.
A 19h45 je suis au Pont des Morands à St Eusèbe. Chez Michelin on est obligés de mettre le câble TIR, grosse connerie qui attire les voleurs, qui dit câble dit valeurs dans la remorque, je me claque au milieu des autres, bien caché.
Je redémarre de St Euzboub à 7 h moins le quart. Il fait un temps de chien, du vent de la pluie, l'automne est vraiment là. A 8h et demi je suis à Fauvernay à côté de chez FM logistics. J'en ai déjà vu des quais merdiques dans ma carrière mais là il y a du level ! Le muret côté gauche est tout croûté, on imagine le nombre de pare-chocs détruits. Non seulement c'est petit mais il y a du bordel partout. Je ressors et je reviens en marche arrière, le pire est que le bâtiment est récent. Je râle auprès du cariste, je sais qu'il n'y est pour rien mais ça me soulage. Il me dit qu'il y a une astuce, faire demi-tour. Ben t'as raison, tu ruines un train de pneus et un jeu de cordons détendus, nickel. Ici il faut plus de temps pour se mettre à quai que pour vider, en 17 minutes je suis vide. J'appelle Cyrille, il me fait revenir à Devecey, cet après-m' je vais charger pour Laurent à 15h.
Je rentre par la nationale j'ai le temps, vers St Vit Cyrille me rappelle, il a une ramasse à Chemaudin. C'est 3 palettes c'est rien mais il faut charger en latéral et il tombe des cordes. Le cariste finit un Marmier et il me balance le lot.
Au dépôt un jeune gars que je ne connais pas récupère mes palettes, enfin ses palettes maintenant. Je décroche et attelle la semi de Laurent, je ne touche pas au chariot mais j'ouvre 20 cm de bâche histoire d'être certain qu'elle est vide, les mauvaises surprises ça arrive.
Faut pas traîner mais j'ai le temps de passer par la Haute-Saône, je prends un quart d'heure pour manger un morceau. J'arrive à Seppois avec trois quarts d'heure d'avance, Jean-François termine, on va boire le café. Fabrice connaît les habitudes de Laurent, on charge au mieux. C'est vrai que je ne fais pas comme ça, moi je claque les rénovations aux portes, débâcher une tautliner je sais faire j'ai pas besoin de m'entraîner. A 3h et demi l'affaire est dans le sac, go !
Je devais charger pour moi à 14h demain mais Pauline a besoin du créneau pour je ne sais qui, qui ne pourra pas être là, je récupère le créneau de 8h. Du coup pas le choix il me faut échanger de remorque ce soir. Héricourt Villersexel Montbozon Rioz, à 17h30 je suis revenu au dépôt, décroche raccroche, un café et zou ! Donc là suspens...je prends quelle route ? Gagné ! Rioz Montbozon Viller... On croit pas mais c'est fatigant cette route à la troisième fois, villages, rond-points, ralentisseurs, virages. A 19h30 je suis à Audincourt, j'en ai ma claque.
A 7h ma meuf me pose au camion, richtung Seppois. J'y suis un peu avant 8h, je ne veux pas foutre les copains en retard. Fabrice sort mon voyage pendant que je vais chercher ma liste, encore personne au bureau, ça m'évite de papoter. Chargement normal, tout au sol, fastoche. Le jeune Raph se pointe, on va boire le café, je récupère mes enveloppes et je me taille. J'appelle le premier client de lundi, c'est pas loin mais la dame me dit qu'ils sont au boulot. Pas grave, j'aurais aimé prendre un peu d'avance mais vu la météo je me serais fait saucer comme il faut, c'est pas plus mal On verra lundi.
A 10h tout pile je pose le camion à Bourogne, fin de cette micro journée. Bon week' à toutes, le ciel vous tienne en joie.
Hier soir j'étais tranquille devant Netflix je reçois un long texto, c'est la cliente de demain matin. Comment elle a eu mon numéro ? Ah ben oui, vendredi je l'ai appelée pour savoir si je pouvais venir. Là elle me parle d'une réunion, elle ne serait pas dispo avant 9h. Ouhlà ! Ça va pas le faire. Je propose 7h, elle est d'accord.
Donc pile poil à 7h je suis à Évette, c'est le mari qui me réceptionne, gars pas chiant ça va vite. En repartant je repasse par Belfort, un bourricot avec une petit camion benne ne trouve rien de mieux que de me doubler dans les remparts, en plus il gueule cet abruti. Séb il avait pensé à tout pour repousser les Teutons mais pas que des camions allaient se doubler dans les chicanes. Oui je l'appelle Séb, pour tout Belfortain Sébastien Vauban c'est un ami de la famille.
Maintenant il me faut monter dans Montbéliard, quartier vraiment pas facile, à tel point que samedi je suis allé en reconnaissance en bagnole parce que je ne voyais pas du tout. Pour aller en ville à Montbé il y a un pont à 4m assez sévère, pas envie de me retrouver sur L'Est Républicain.fr, « encore un camion coincé sous le pont de la gare », je fais le tour par Héricourt, c'est un peu plus long mais j'arrive du bon côté en évitant la ville. J'arrive un peu en avance puisque j'ai gagné une heure ce matin de bonne heure. Le client retape sa maison de A à Z, autant dire que la pose de la piscine ça ne l'inquiète pas du tout. Je me paye les éboueurs en redescendant la côte, la rue est étroite, patience patience.
Pour ce matin j'ai encore une rénovation à Valentigney, super fastoche, la maison est dans un quartier ouvrier juste à côté de ce qui a été autrefois Peugeot Cycles et Motocycles, bien commode pour me garer.
La suite est dans les coins de Besançon, une fois de plus je passe par la Haute-Saône, je prends le temps de manger un bout au pays de la cancoillotte, Loulans.
A 13h je suis à Valleroy, le village est bien étroit, la rue des clients aussi, je trouve à me garer à 200m, ça va encore. A nouveau des clients pas chiants, la structure dehors, la palette d'accessoires dans le garage, nickel. Après ça je vais à Venise, point de gondole ni de place St Marc, c'est juste un bled à la con qui a le même code postal que Devecey, autant dire que je n'en suis pas loin. Je sonne, personne ! J'appelle, la cliente me dit carrément qu'elle m'a zappé. Elle me dit qu'elle fait au plus vite, une demi-heure max. Depuis ce matin je suis en avance, rien de grave donc. J'ai le temps de me préparer, dévisser l'escalier... Charmante jeune femme, elle écrit au marker sur chaque colis, elle me raconte que son mari est du genre inquiet, ça va le rassurer.
Puisque je suis à côté je passe au dépôt pour faire le plein et dire salut ensuite je descends à Roche lez Beaupré, pas pour charger du terreau mais pour livrer une réno. Rebelote, je sonne, personne. Mais là la cliente se pointe dans la minute, elle a dû me sentir. Une palette, un chèque, je suis bien content ça a bien marché mon affaire.
Je me paye ce scrogneugneu de boulevard de Besançon sur toute la longueur, en fin d'après-midi je ne vous fais pas de dessin, c'est chiant. Je finis la journée au Moulin de Malades, au mieux pour demain.