Carnet de bord de Janvier 2025 | Partager sur Facebook |
C'est de saison, je vous souhaite à tous une très bonne année, prenez soin de vous. Bon les fêtes, les bonnes bouffes c'est bien mais faut retourner à la mine. Elle est sympa ce matin la mine, elle n'ouvre qu'à 7h et demi. J'étais venu hier matin au camion, faire mon lit, démarrer, et déplier mon pare-choc. Je ne l'ai pas fait depuis des mois, les verrous étaient grippés, WD40 est mon ami. J'ai rendez-vous à 9h à Chassey les Scey, venga !
J'y suis à 9h pile poil, je n'étais pas venu dans cette fonderie depuis l'époque Buffa, autrefois ils faisaient des tambours de frein maintenant ils font des disques, normal me direz-vous. On me donne un quai de suite, le cariste finit un polono-lituanien qui me semble être un Girteka, pauvre gars il n'a pas dû quitter sa maison à 7h ce matin. Même s'il n'y a pas le feu au lac c'est un peu longuet l'histoire, les palettes m'ont l'air d'être assez loin du quai. Je charge pour de l'autre côté des barbelés donc je passe des sangles en attente, et je pose des gummis au sol, comme les vrais. C'est de la connerie évidemment mais je m'adapte à la connerie des casquettes plates. Quand c'est chargé je dégage du quai, j'ouvre un côté et je sangle chaque rang de palettes. Ça fait beau, tout va bien, à 11h je me casse. Purée il y a de l'eau dans la Saône, c'est inondé de partout, ce matin j'avais vu que le Doubs était haut à Audin, avec ce qu'il a douché, normal.
Je mange un bout à l'aire de la porte d'Alsace et je finis les 30 restantes à l'entrée de Strasbourg. Faut reconnaître que ça fait chier de payer mais ça va drôlement bien ce nouveau bout d'autoroute pour contourner Strass. A la frontière à Lauterbourg les flics allemands sont tout le temps là, ils ont du matos à demeure. Tiens ils n'y sont pas... ah ben oui ils se sont faits pousser les conteneurs, le groupe électrogène, tout est en vrac. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais merci à celui qui a fait ça.
Après le petit bout de route dans le bois je tape mon adresse sur Maps. Oh ! C'est vert tout du long ! Étonnant non ? Surtout en fin d'après-midi. Bref, je ne vais pas m'en plaindre. J'ai repéré un Autohof sur Truckfly, j'y suis à 19h45 nickel pour valider une 11h. Ce qui est moins nickel c'est que le troquet est fermé jusqu'au 8, c'est le destin. Je suis à 15 bornes de ma destination, tant pis je ne bouge plus. Un type se pointe et me réclame 6 € pour le parking, sachant que le resto est fermé je trouve que c'est abusé. Ma foi je suis garé nickel, en Allemagne ça vaut bien 6 balles.
Bien sûr je déjeune au camion, je mets en route à 7h et quelques sans être douché. Je déteste ça, on verra ça ce soir à la maison si tout se passe comme j'espère. Un gros quart d'heure plus tard je suis dans une petite zone indus', visiblement c'est pas là. Je téléphone à un ami, Google Maps, un demi-tour et il me remet dans le droit chemin. Je vais me présenter au poste de garde, la bonne dame téléphone, elle raccroche et me file un petit papier avec une adresse, le quai est plein il faut aller vider dans un entrepôt à eux. Heureusement c'est pas loin et sur la route du retour, c'est déjà ça.
Il n'y a qu'une quinzaine de bornes, pas mal de feux, mais ça va. Comme une fleur je me pointe à la barrière, la fille au bureau refroidit mes ardeurs, elle me file un bip. Il me faut reculer en pleine rue, je fais le tour du pâté et effectivement, je me retrouve garé derrière une tripotée de kolegas. J'ai largement le temps de dessangler et d'aller faire un brin de toilette, les chiottes sont nickel-chrome. On est en Allemagne faut dire. La file avance lentement, mon zinzin ne sonne qu'à 10h et demie. Après ça va vite, en trois quart d'heure c'est vide, j'ai roulé les sangles et ranger les gummis. Ça leur a fait du bien de prendre l'air.
Le rechargement est à une centaine de bornes, il me faut passer devant l'aéroport de Francfort. Il y a un pont à 4m sur la file de droite, je prends la file du milieu évidemment, baisse la tête tonton. Je le raconte à la légère mais sur le coup je ne rigolais pas trop. Je me prends un quart d'heure pour chauffer une soupe conjugale et à 13h je suis chez Schenker. Pas évident à trouver d'ailleurs, tu vois les bâtiments mais il n'y a pas de route, faut faire un vache de détour. Il faut remplir une fiche, et zou, à quai directement. Interdit d'entrer dans le bâtiment, quand c'est comme ça j'écoute pour que le mec ne bousille pas un poteau ou autre mais il charge au tire-pal électrique, le risque est plus faible de péter un truc qu'avec un gros Fen. A 14h30 je me sauve, CMR signé.
Ça roule chiément bien, y compris à hauteur de Ludwigshafen, il y a quand même quelques viaducs qui sont limités à 60 à l'heure, ça fait pas bien vite. J'imagine que limiter la vitesse ça diminue les vibrations sur la structure. Ce petit tour d'Allemagne n'a pas été désagréable mais ici faut tout sangler, là j'ai des articles de plein air-jardinage, 33 palettes pour 5 tonnes, si tu sangles tu écrases tout, bref à la frontière à Lauterbourg je suis soulagé. Je finis les 30 au péage du nouveau contournement de Strass, à 19h30 je suis garé à Audincourt, pile poil l'histoire.
A 8h je suis chez Manuloc à l'entrée de Besançon pour récupérer mon triporteur, ça fuyait bien à la jauge d'huile hydraulique, l'entretien était à venir, ils ont tout fait, même le laver, au poil. Depuis ici ça vaut guère le coup de reprendre l'autoroute, j'enquille le boulevard, c'est pas la bonne heure mais ça va encore.
Sur les coups de 8h et demi je suis chez Optilogistics, un petit transporteur des coins de Besac', ils ont un bout de bâtiment dans la zone des Tilleroyes pour faire de la log. Je ne sais pas trop ce qu'il y avait avant là-dedans mais c'est pas vraiment adapté, faut aller se retourner plus loin sous peine d'arracher le portail, la hauteur est juste juste sous le bardage du toit, d'autant plus qu'il faut monter le tracteur les quais sont tout bas. Bref s'ils pouvaient aller louer un truc ailleurs ce serait pas plus mal. Le gars vérifie toutes les réfs de toutes les palettes, compte les cartons par réfs, comme chez les casses-couilles de Colruyt à Dôle, pareil. 2 heures pour vider !
Quand c'est enfin fini Cyrille m'envoie au bardage à Vaudrey. Bureau puis bâtiment rouge, personne, le cariste m'attaque de suite, à midi pile c'est chargé, 9m de plancher pour Strasbourg. Cyrille me dit de casser la croûte pendant qu'il cherche un complément. Bon ce complément c'est l'Arlésienne, tout le monde en a entendu parler mais personne ne l'a vu.
Je file chez Mécano-Service, j'ai un feu de travail /recul à leds côté passager qui ne fonctionne plus, il a pris l'eau. A l'accueil la petite dame me demande si c'est pas l'ampoule...elle est gentille. Le mécano me file la Clio rouge et je vais chez AD, le gars n'a qu'un modèle, plus gros et bien plus puissant. Eh ben ma foi ! Tant mieux. Surtout côté passager c'est toujours mieux d'y voir clair. Puisque je suis là j'en profite pour faire graisser l'essieu auto-vireur.
Je vais au dépôt pour faire les pleins et dire bonjour puis je me rentre par la Haute-Saône j'ai le temps. 19h45 je suis à Audincourt, fin de mission.
Je démarre à 7h sans stress, je passe par la 83, interdite au transit mais moi je vais à Strasbourg, c'est bon ? Je suis tellement peu stressé que je ne regarde pas Maps et c'est le drame ! Il y a un carton juste avant Colmar, énorme bouchon. J'aurais mieux fait de rester sur la 83. Pas grave je sors pour passer dans Sainte Croix en Plaine mais je me fais refouler par un flic municipal en travers avec sa bagnole, re-pas grave, je reprends l'autoroute... Deux bagnoles se sont tamponnées, puis trois autres en suraccident, il n'y a que de la tôle broyée à ce que je vois.
J'arrive enfin à Strass à 10h et demie, je ne vois pas le nom de la boîte mais un techni-centre de la SNCF. Je vais voir le gardien, c'est bien là. C'est chaud pour entrer, un truc censé recevoir des camions, c'est bien étroit et ils ont rajouté des Lego en béton comme si ça suffisait pas. Mon correspondant me rappelle enfin, il me raconte qu'il n'y a personne sur place et encore moins d'engin pour décharger. No te preocupes compañero, je suis équipé. Il m'explique où décharger et m'envoie un mec de chez Eiffage pour signer les papiers. Le gars n'a rien à voir avec le film, il signe et se casse. Je fais mon truc tranquille, ensuite je vais voir à pied où je peux faire demi-tour, le site est en entonnoir, plus tu vas loin plus c'est petit. Je trouve un peu plus loin, ça le fait. En sortant le gardien me raconte qu'en général les camions sortent du site en marche arrière. Oh je n'ai aucun mérite, nous autres piscineux les demi-tours de merde c'est une spécialité.
J'envoie un texto à Laurence par acquis de conscience mais je connais la réponse, j'ai piscine demain matin à 8h30, on fera pas de miracle.
Je téléphone au gars de chez AEA, ceux qui nous font les tachys, faut me changer le mien avant le mois d'août vu que la loi a changé. Il veut un « ticket technique », j'avais jamais sorti ça, il m'explique et je l'envoie à Pauline pour qu'elle lui envoie par mail histoire de commander les pièces. Purée vlà encore une connerie qui sert à rien et qui va nous coûter un bras.
Je sors de Strasbourg et je mange un bout, j'ai perdu tellement de temps dans le bouchon ce matin, faut que je coupe. Je me rentre par les champs, à 14h30 je pose le camion à Bourogne, merci pour tout.
Je bats mon record de Solaé ce matin, on en charge 3, dont une chiément lourde, je la pose au sol, je ne la bougerai plus. J'arrive à Seppois avec presque une heure d'avance, cool. Le jeune Raph a un petit chargement, il a déjà fini quand j'arrive, au poil.
Je vais dire salut au bureau et on charge. J'ai pas mal de fourbi et comme je recharge à Damazan jeudi il me faut prendre des cadres en retour. Ces cadres ce sont les supports des escaliers neufs, c'est pas fragile, je peux poser du bordel dessus. Quand c'est fini on va boire le café évidemment et je me rentre. A 11h je suis à Bourogne, les deux semaines à venir seront beaucoup plus sérieuses, heureusement. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Pas la peine de compter les heures 15 fois, Bourogne Roanne ça passe en 4h30, on l'a fait plein de fois chez Buffa en remontant avec des pneus Michelin. Je décolle donc à 7h moins le quart. Autre séquence vieux con ; dans les années 90 je mettais 2h35 pour faire Danjoutin/le feu à St Marcel avec un F12 chargé à 40t en ADR. Ce matin je mets exactement le même temps, 2h35 pour passer au-dessus du garage RVI de Chalon. Mais avec un 500 et chargé en léger. Comment on faisait ? C'est vrai que le ressort du limiteur était attaché avec un lacet de godasse mais bon... Bref, fin de la séquence nostalgie. Il me faut 4h20 pour arriver à l'entrée de Roanne, je préfère couper ici que tenter le diable et dépasser, il est un peu tôt pour manger mais le petit déj est loin.
Juste avant 13h j'attaque les livraisons, la maison est en contre bas de la route à une cinquantaine de mètres, pas la peine de descendre et de galérer. Livraison assez tranquille, on se fait l'escalier à la main avec le client, ce qui craint la pluie sous le balcon et hop ! Il caille, j'accepte un café quand c'est fini.
Je trouve à me retourner dans le village et direction Clermont. Le Coyote sonne dans la descente de Thiers, « danger en mouvement », je double un camion ou deux mais je surveille, les motards serrent un gars juste devant moi et le font sortir au péage en bas. Oh le vilain, il a dû descendre trop vite, c'est mal. Je sors là aussi mais sans escorte des bleus, je vais à Pont du Château. Il faut traverser le pays et s'enfiler dans un lotissement. J'avais appelé le client, on se retrouve devant chez lui. Le garage est plein à cause de la piscine en attente de montage, on fait un peu de rangement et on arrive à glisser la couverture, non sans mal. Il n'est pas bien vaillant mon copain, s'il avait pu me laisser faire tout seul il ne se serait pas gêné. Je lui fais tourner le petit frigo d'un quart de tour et ça rentre. Le lotissement est en cul de sac pour moi, vas-y gros recule.
Pour aujourd'hui j'ai encore une réno-margelles à Veyre Monton, c'est la banlieue sud. J'appelle le gars, en fait c'est le paysagiste, on doit stocker le matos à son dépôt. Ah ben ça me plaît bien cette histoire, son dépôt est un truc tout neuf dans une zone industrielle, royal ! Il a le chèque, c'est encore mieux. C'est fait en 30 minutes, compteur remis à zéro.
La suite est demain dans le 19 du côté de Tulle, j'avais prévenu ma tante dès vendredi, elle m'attend, elle est toute contente ça lui fait de l'animation. A 18h30 je suis garé devant la magnifique église romane du bled.
Bouhh ça pèle ce matin, un bon froid sec mais -10° au tableau de bord. Sur la 89 il y a de belles plaques de verglas du côté d’Égletons, méfiance. A 9h je suis à Seilhac, je m'enfile sur un petit chemin, ça passe sous des arbres bas, mes trompes en PLS. Le Moffett démarre tranquille sauf que l'accélérateur est gelé. La maison est sur une butte à 100 ou 200 m du camion, j'y vais avec le moteur au ralenti, ça fait pas bien vite... Heureusement c'est une rénovation, je ne monte qu'une fois. Je le laisse tourner pendant le contrôle du colisage, avec la chaleur du moteur ça se dégèle. Le client m'offre un café pendant qu'il fait le chèque, c'est pas de refus.
Ensuite je dois aller à Arnac Pompadour, il y a bien une route qui coupe dans la pampa mais il y a un pont indiqué à 3m60 sur l'atlas Michelin. Je regarde sur Maps, c'est 3m90 au plus haut de la voûte, on va éviter de décapiter la semi, tant pis je fais 20 bornes de détour.
A 10h30 je suis devant la maison, tout est fermé. J'appelle le client, il me raconte qu'il est à Disneyland Paris. Sérieux ? Il m'envoie quelqu'un. Bien mais le quelqu'un a un chèque ? Non je paierai plus tard... Ouhlà non ! Il ne peut pas faire de virement. Je lui dis que je remballe, avec les frais qui vont tomber bien sûr. Changement de ton, il me dit que son père va me faire un chèque et qu'il se débrouillera avec lui. Dès qu'on touche au porte-monnaie les gens trouvent une solution. Le père se pointe en Modus dans le quart d'heure, il s'excuse pour l'attente. Bah non, vous, vous n'y êtes pour rien. Je dépose la réno dans le garage et zou ! J'ai repéré une boulan au coin de la rue, je vais me chercher un bout de seigle, c'est le pays. Dans ces terres pauvres le seigle est de tradition, moins exigeant que le froment. Et comme moi je préfère ça tombe bien.
La prochaine piscine est à Angoulême, proche du centre ville selon les indications. Il me faudrait appeler le client mais vu le nom c'est un Anglais. L'anglais et moi...peuvent pas parler espagnol les Anglais ? Ou français ? Tout ça c'est la faute d'Aliénor d'Aquitaine, quand elle s'est remariée avec Henri II elle a trouvé les Anglais trop cons pour parler français, elle a lâché l'affaire. Si elle avait été plus ferme le peuple anglais parlerait français, et ça m'arrangerait bien.
Dans une série de virages pas bien méchants je vois une bosse dans ma bâche, puré c'est un paquet de tôles qu'est en train de me percer le rideau gauche. Je m'arrête au premier parking devant une entreprise abandonnée. Putain les 3 feuillards ont cassé les tôles courbes sont parties en travers. Ça arrive qu'un lien casse tout seul, mais les trois... Je voudrais passer une sangle mais j'y arrive pas, les tôles du dessous touchent les cadres derrière. Putain je me fais chier pour rien. Pas envie d'arriver chez le client avec les tôles en vrac, tu perds en crédibilité. Pas le choix je descends le chariot et je refais ça proprement, ça m'aura pris une demi-heure quand même l'histoire.
A 15h30 je suis dans la capitale de la BD. C'est vrai que le quartier n'est pas facile, j'étais prévenu. Le commercial est présent, sympa, il ouvre et referme le portail à chaque passage. Je pose tout sous un appentis vachement haut, parfait. Malgré les attaches cassées, aucune casse, juste quand elles ont reculé les tôles courbes ont touché une margelle, elle est à peine croûtée mais c'est la face du dessous. Je m'en sors bien.
Je m'en vais couper au Pressoir à Cavignac, ça fait des années que je ne me suis pas arrêté ici, très bonne adresse.
Café, pain-beurre, douche, à 8h je démarre sans précipitation, mon premier client n'est pas loin et le second est à Bordeaux, c'est pas la peine de tenter l'aventure avant 9h. La maison n'est qu'à 6km du resto mais c'est des km rock n' roll. Il y a un ou deux carrefours pas faciles, faut croiser personne sur les chemins. Le hameau est un ancien domaine viticole, facile pour faire demi-tour.
Je descends le chariot et rebelote, l'accélérateur est gelé. Tu vas me faire le sketch tout l'hiver ? Comme hier avec la chaleur ça se débloque en une vingtaine de minutes. Ici je livre une piscine complète et une couverture. Il n'y a pas de garage, on laisse tout dehors, entre nous pour moi c'est mieux ça va plus vite.
J'attaque la rocade de Bordeaux à 9h et demie, le mauvais est passé et on est mercredi ça roule mieux en général. A Bruges je dépose une réno chez un papy. Il veut absolument m'aider à porter le liner, il souffle, il en chie, je me fais le carton des accessoires tout seul, mon brevet de secourisme est loin, je me vois mal me lancer dans un massage cardiaque. Le portail métallique est dessoudé, je lui aide à le refermer. Il me file une belle bouteille de blanc, c'est un moelleux, je n'allais pas lui dire que c'est du vin de filles, je remercie et c'est tout.
L'AS24 de la zone fret n'est qu'à 3km, je vais abreuver les poneys.
A 13h je suis à Andernos les Bains, je dépose une rénovation et une couverture. Le portail est tout petit, impossible d'entrer avec l'engin, la cliente me prête un diable pour le liner. Pour la Solaé elle a un skate board de déménageur, sur le chemin ça va à peu près mais dans l'herbe c'est mort. La petite dame va chercher le voisin, ça va tout de suite mieux. Un chèque et je me sauve, jusque là mon histoire a bien marché.
Je fais le tour du bassin et je me retrouve à Arcachon...d'où le nom du bassin, ils sont pas cons par là. La maison est fermée, on dirait une maison de vacances, depuis la rue je vois par la baie vitrée qu'il y a peu de meubles, je sonne et bien sûr personne ne répond. Le 06 est sur messagerie... Purée j'avais dit 16-18h, pas le choix faut que j'attende. Un peu plus tard j'appelle Martine, elle envoie un mail au client avec mon numéro, le gars me rappelle dans les 10 minutes, il m'a zappé. Il en a pour une heure de bagnole, ça me casse les coui.... mais je l'attends. Il me ressonne un peu plus tard, cette fois il est dans les bouchons à Bordeaux...quand ça veut pas. Il se pointe à 18h35, se confond en excuses. On pose la réno dans le salon, bien vide, un chèque et cette fois je suis vide.
Demain on recharge à Damazan, je m'approche au max et j'échoue au RPA à Marmande. Échouer c'est le bon verbe, le parking est une immense étendue d'étangs. Les ensembles surbaissés en chient, ça frotte de partout dans les trous, moi avec mes pneus en 80 et la suspension intégrale je fais le malin.
Je démarre à 7h après une douche et un gros pain-beurre. Un gros quart d'heure plus tard, tout est gros ce matin, je suis à Damazan. Ce matin il fait -2°, l'accélérateur n'est pas bloqué. Je pense qu'à l'entretien ils ont forcé sur la graisse, ça va s'estomper. Mon chargement est dans la case 4, je commence par vider les cadres et une caisse, normal, un coup de balai et je me recharge, en une demi-heure l'affaire est dans le sac.
Je m'arrête au pain à Tonneins, vous savez cette jolie boulan dans une ancienne station service, je me prends un petit pain de campagne. Après c'est la route habituelle, Seyches Bergerac Périgueux. Le premier paquet de 4h30 m'amène à l'entrée de Limoges, j'aurais pu pousser un peu mais ça sert à rien faudra recouper de toute façon.
Un peu avant Guéret c'est Baloo qui m'appelle, il m'a vu passer depuis l'aire de Chépukoi. On se cadre pour le café. Depuis l'autovia on voit le resto fermé à St Vaury, le patron s'est suicidé, c'était pas la meilleure adresse du monde mais ça fait chier quand même pour cet homme.
J'arrive à Montmarault bien avant Baloo, pas grave je l'attends, ça me fait ma seconde 45. Il ne traîne pas, ça nous laisse le temps de papoter un peu devant une paire de cafés.
A l'issue de mes 45 je reprends mon petit bonhomme de chemin. Dans le col des Baudots entre Montceau et Chalon je double un gars de chez Wehl avec un Scan tout neuf et une semi Dachser, impossible de confondre. Je l'oublie. Comme d'hab' j'enquille Chalon Dôle, je pensais souper chez le José mais il me reste plus d'une heure de volant, je pousse jusqu'au Moulin des Malades. Je me gare, je ferme la journée et arrive mon gars de chez Wehl, il arrive de la gauche donc de l'autoroute. C'est confirmé ça ne sert à rien d'aller tourner à Beaune, ça fait 35 ans que j'en suis persuadé.
Réveil 5h, je vais déjeuner et zou ! A 7h30 je suis à Seppois, j'ouvre et je pars à la recherche d'un gars qui voudrait bien me vider. Normalement c'est Jean-Pierre mais il n'arrive qu'à 8h, et moi je recharge à 8h. Je trouve donc un petit jeune qui s'y colle, merci tout plein. Faut pas que le premier camion chie dans la colle sinon ça décale tout le monde. Quand le chef du magasin arrive à 8h il râle un peu, c'est pas rangé comme il aurait voulu mais il s'en remettra.
Fabrice est en congés pour raison familiale, c'est Alex qui charge les camions. Il sort bien trop de fourbi, ça ne rentrera jamais dans mon petit camion. J'ai toute la panoplie des escaliers, je dois poser un petit Orbis sur des cartons, ça va probablement s'écraser en roulant, c'est pas trop ISO 9002 mon histoire mais j'avais pas bien le choix. Je referai les emballages tant pis. Jeudi je recharge à nouveau à Damazan, il m'aurait fallu prendre à nouveau des cadres et la caisse de brides mais à part les poser sur la galerie je n'avais pas de solution.
A 9h30 pile poil je cède la place au jeune Raph, on va boire le café et je me rentre. A 10h et quart je pose le camion à Bourogne, bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
A midi Pauline m'envoie un texto, faut que je rappelle le client de Bruges il y a un problème. Je réexplique au papy comment on compte les colis: "ah oui c'est vrai vous me l'avez dit l'autre jour mais vous savez c'est l'âge, je perds un peu la tête." "C'est pas grave monsieur, c'est un coup de téléphone, c'est rien". Lui il perd la boule mais il est sympa pas comme ma...ouais nan rien.
Avec une tournée à 11 clients, pas le choix faut avancer, ou rentrer samedi mais on va pas exagérer. A 5h je suis à Bourogne, il pèle ce matin même si c'est pas la peine de gratter le pare-brise, on en n'est pas loin. C'était le seul truc bien sur le Benz, le Webasto programmable. On n'a pas ça sur nos Scania. C'est pas pour ça que je voudrais revenir en arrière, du calme ! Rien ne justifie de rouler en Actros, même un serial killer ne mérite pas cette punition.
Ça roule jusqu'entre Besançon et Dôle, là un panneau lumineux indique que l'A36 est fermée, faut sortir comme pour aller au Moulin des Malades, la sortie doit s'appeler Arc et Senans je crois. Donc j'enquille la 73, j'allume 107.7, ils disent que l'accident est fini, c'est rouvert. Pas grave, maintenant que je suis là...
C'est bien le bouz à Chalon, je file tout droit dans St Marcel comme dans le temps. Au feu j'ai 2h45 tout pile, j'ai perdu 10 minutes en sortant trop tôt, c'est pas bien méchant. Je chope un bon coup de barre vers Digoin, je vais dormir un peu à l'Euroscar et boire un café après la sieste, je repars de là fin bien.
Vous vous souvenez quand on passait dans Quinssaines ? A la sortie de Montluçon il n'y avait pas la 4 voies, ça grimpait sec jusqu'au village, avec une casse de bagnoles à gauche. Eh bien maintenant dans Quinssaines il y a une boulangerie-restaurant-multi services, avec un giga parking, c'est bien commode pour se garer. Je me prends une baguette de campagne. Ensuite il suffit de longer l'autovia, il n'y a aucun détour, c'est le top. Je mange après Guéret, une soupe de ma chérie et un bout de terrine maison que j'ai faite samedi c'est pas dégueu du tout, merci Marmiton.
A 14h30 je quitte l'A20 et je m'enfile dans la campagne profonde. Le GPS et Maps me font arrêter le long d'une pâture, un pauvre chemin part à gauche. Je ferme le camion et je vais voir à pied, le commercial a annoncé 500m. C'est bien là, une maison isolée de l'autre côté d'une colline. C'est une pension pour chevaux chiens chats si j'en crois la pancarte. La cliente me demande pourquoi je ne l'ai pas appelée sur son portable ? Je n'avais qu'un 05 qui sonnait dans le vide, madame. En deux tours la petite piscine est livrée. Entre temps une vieille gâteuse avec son cabot est arrivée, je continue mon truc, la cliente signe mes papiers sans trop regarder.
Bien bien mais maintenant sur cette route je vais me retourner où ? Le GPS veut me faire faire une boucle d'une quinzaine de km. Nan ben merci c'est gentil. Il y a bien quelques chemins mais avec peu de visibilité, pas envie qu'une bagnole s'enfile sous le camion, on va éviter de refaire une Coluche. A peut-être 3 ou 4 km je trouve une patte d'oie pas trop serrée, je peux faire demi-tour en sécurité.
Sur les coups de 17h je suis à Objat, vieux lotissement étroit. Je laisse le camion et je finis en triporteur. A la maison je sonne mais il n'y a personne. Merde j'ai mon tél mais pas de numéro. Je retourne au camion à pince. Le client me dit qu'il m'a oublié mais qu'il arrive dans les 5 minutes. Le temps de retourner à la maison il est là, on range la rénovation dans le garage, un poignée de signatures et je file.
Je passe à Brive donc je m'arrête à l'AS24, ça fait un moment que je ne suis pas rentré au dépôt, tout le monde à soif. Je finis la journée au Lardin St Lazare, un vieux resto de l'époque quand ça roulait entre Brive et Périgueux. Je me gare avec 10h zéro zéro de volant, au poil mon histoire.
C'est rustique ici, c'est sûr qu'à son âge le patron ne va pas investir et faire des travaux, il y a quand même le radiateur sèche-serviettes qui fonctionne dans la douche. Sinon pour les chiottes on va dire qu'on ne traîne pas. A 7h, venga !
Je commence à une quarantaine de km de là, c'est vraiment des routes de chèvres, il me faut 3 bons quarts d'heures. Quand tu fais une pointe à 60 c'est youhou ! J'avais repéré que le chemin commence par une patte d'oie, c'est bien ça. C'est pas large mais j'ai pas le choix, je bloque une branche de la patte d'oie, vu le trafic sur le chemin je ne vais gêner grand monde. Je sors la réno et je retrouve avec un peu de place au cul, je passe une palettes de margelles de devant au cul...pour tout à l'heure. Là je monte à la maison, c'est un coin de paradis, jolie maison périgourdine qui surplombe une pâture, au calme. On se fait la réno sous un appentis et j'accepte un café. Il est 8h et demie quand je m'en vais, conforme à ce que je voulais. C'est que la suite est assez loin, en Haute Garonne.
J'enquille Le Bugue Belvès Villefranche du Périgord pour me retrouver à Cahors. J'ai pas encore fait des records de vitesse par là. A partir de Cahors ça va mieux évidemment, un petit coup d'autoroute jusqu'à Montauban et à midi moins le quart je suis à Villematier. A ne pas confondre avec Villemotier... J'ai bien fait de passer les margelles aux portes, merci Maps, le chemin est hyper étroit devant chez la cliente. Cerise sur le gâteau le chemin est bordé de fossés bien profonds, ça aurait été mort pour vider en latéral. Sur le côté de la maison il y a un carport bien haut, j'y entre directement la rénovation et les margelles, nickel. Un chèque et je me sauve.
Je me sauve mais pas loin, un joli parking me tend les bras à la sortie du bled, le petit déj' est loin.
En début d'après-midi je me fais une piscine complète à St Sulpice dans un lotissement neuf. Je m'inquiétais un peu pour l'accès mais à 200m il y a un Aldi et un Action, donc des camions qui y vont, fatalement. Le lotissement fait une boucle, il n'y a rien de trop, quelques bagnoles de plus et ça ne tourne plus au bout. Je livre chez un jeune gars, un peu inquiet, il me pose pas mal de questions. Cool mon grand, ça va bien se passer. Il me reste une grosse rénovation au nord de Toulouse. Le papy me raconte qu'il vient de se faire opérer de l'épaule, c'est vrai qu'il me semble avoir bien du mal, ne serait-ce que de marcher. Pas envie de le renvoyer sur le billard, comme d'hab' j'apprends au liner à marcher, c'est plus facile et sans se faire mal.
Demain je reprends vers Caraman, je m'en vais donc couper à Cuq Toulza, formidable adresse, un peu plus cher qu'un routier mais c'est une autre qualité.
Je commence pas loin du resto après mes éternels café-douche. Le jour s'est levé, vu le chemin c'est mieux, ça tournicote dans les collines, au dernier carrefour je vais voir à pied...si des fois que. C'est pas bien large, j'ai bien fait, j'y vais en marche arrière. Seul point positif devant la maison c'est large. Le terrain est détrempé il a bien plu toute la nuit, je commence par l'escalier je l'avance au mieux avant de m'enliser, on pose tout le reste sous un vieux bâtiment mi-hangar mi cuisine d'été.
Pour repartir c'est plus facile, je pique à droite et ça descend jusqu'à la départementale. La suite est à Blagnac, j'arrive à Toulouse à 10h30, la mauvaise heure est passée. La maison est en face d'un Lidl, hier c'était un Aldi, la grande distrib allemande tisse sa toile. Deutschland über alles. Ah ? On me dit que la devise a changé. C'est dommage ça sonnait bien ! Que voulez-vous sur la Terre entière les fachos ont le vent en poupe en ce moment, je m'adapte.
Impossible de stationner là je fais le tour du Lidl en question et je me gare au calme. Avec le chariot je coupe par le parking du magasin, fastoche. Je réclame un chèque au papy mais il a fait un virement entre-temps. Il me montre la preuve sur son téléphone, voilà un pépé qui sait se servir de son smartphone, je suis impressionné. En dehors des heures de bureau j'aurais lâché l'affaire mais j'appelle Philippe, il me confirme que c'est bon.
C'est bien un peu le bordel par ici, il y a des travaux de partout, c'est bien chiant. Une fois sur la nationale je la garde jusqu'à Montauban, c'est interdit au transit mais c'est assez industriel par là, les camions ne se comptent plus, un de plus ou un de moins... Je mange un bout avant d'arriver à Agen.
A 14h30 je suis à Villeneuve sur Lot, vieux lotissement mais la rue est large. Je continue avec ma série de retraités. Ici le terrain est sec mais j'enfonce la roue arrière sous un pin, mouais avec le reste je ne repasse pas par là. Il aura assez de terre du trou pour reboucher l'ornière.
Encore une piscine complète de l'autre côté de Villeneuve. Je passe en ville, ici aussi il y a des travaux. Une zone est interdite aux PL, bien sage je n'y vais pas mais il n'y a aucune déviation fléchée, je fais une petite boucle et je me retrouve au même endroit. Allez hop, font chier ! Je me retrouve derrière une bagnole de flics, ils n'en ont rien à foutre de ma vie, parfait.
C'est ma première non retraitée de la journée, je dirais même qu'elle en est loin, ça ne doit pas être sa préoccupation. Il y a là un type qui me dit être le monteur, il est sympa mais bizarre. Après tout, c'est pas mon problème. Je fais mon truc normalement, je prends un chèque et voilà.
Je m'en vais couper au Temple sur Lot. J'appelle le client de demain matin, son adresse ne m'inspire rien de bon. Il me briffe sur l'itinéraire, je suis en même temps ce qu'il me dit sur Maps, je vois à peu près. Comme ce matin, j'attendrai qu'il fasse jour, on va éviter de faire un miracle. Deuxième mercredi sans programme Waterair, on est en janvier, on va dire que c'est normal. Pendant deux semaines on enfilera le bleu plutôt que le maillot de bain. Pis ça caille en maillot.
Je démarre un peu trop tôt mais je préfère prendre un peu d'avance sait-on jamais. Comme m'a dit le client hier soir, la première route pour descendre dans le pays ça tourne pas, ça passe entre deux maisons, j'oublie. La deuxième route est interdite aux 19t mais c'est pas bien grave, go ! La route descend en virages, purée si je dois reculer je suis mal. Dans le bled je pique à gauche, sur le GPS Scania le petit pictogramme s'allume, c'est un camion vu de face barré. Là le truc te dit : « tu te démerdes gros, si tu te bloques, viens pas te plaindre. » J'avance d'un petit km et je tombe sur le carrefour que j'avais repéré. C'est étroit il me faut serrer dans l'herbe, c'est pas la saison mais voilà. Je commence et le client arrive, je fais un tas avec la piscine pour ne faire qu'un tour, le manche du balai dans la Kangoo et on monte à sa maison. Jolie maison en pierres, il y a plusieurs dépendances, on pose tout sous un hangar. Quand c'est fait il m'explique pour repartir, il me faut reprendre la même route, direction Agen il y a un petit pont, on ne peut pas s'aligner, des camions se sont déjà coincés. On va éviter. Il fait jour, en deux ou trois fois j'arrive à me retourner. Putain je ne vous dis pas le soulagement quand je reviens sur la nationale ! Cette livraison aurait mérité une assistance petit camion mais dans le 47 il n'y a personne.
A 9h et demie je suis à Damazan, ce matin je prends la case 1. Quatre palettes comme la semaine dernière, j'ai pile poil ma coupure de trente, taximètre à zéro.
Je mange un bout avant Limoges, en redémarrant j'ai un message au tdb : « consommation excessive d'air » Le premier essieu reste au sol, je sais ce que c'est, un coussin de relevage du premier essieu a éclaté. L'autre avait pété sur la route de Madrid il y a peut-être deux ans. Je m'arrête au centre routier de Porcelaineville, je pince le tuyau du coussin avec un rilsan et venga.
Semaine prochaine je n'ai pas de piscines, je ne vais donc pas garder le Damazan, je demande à Pauline, je vais refiler le lot à Jean-François. J'ouvre une parenthèse, le patron de Sylvain et Jean-François a souhaité arrêter le transport, ATS a donc récupéré les deux magnifiques DAF rouges et les deux chauffeurs, c'est mieux. Ce sont deux anciens de chez Buffa, c'est la ligue des anciens combattants chez ATS. Après c'est pas le patron qui va nous reprocher d'être des anciens Buffa, ni Cyrille, ni Séverine, ni...
Donc j'appelle Jean-François, il remonte du sud-ouest lui aussi mais il est deux heures derrière moi. Il sera à bout d'heures au Tom Bar. Ça ne sert à rien que je carbure ce soir pour l'attendre à Besançon demain matin pour transvaser. Je stoppe aussi au Tom Bar et je l'attends pour croûter.
Réveil 5h, café croissant douche, on reboit un café avec Jeff et en route. Hier son AS24 toute neuve a déconné ou peut-être la pompe finalement. Il est à sec on va à celle de Digoin et je lui prête la mienne. Il fait quand même une tentative avec la sienne, ça marche, tant mieux c'est plus simple.
A 8h30 on est à la halle fret, le Seb lui vide son lot et transvase mes escaliers. Je file chez Rabasse, c'est le jeune Ludo qui est au lavage. Il lave mon ensemble et me dit de revenir en début d'après-midi. Je fonce à Vaudrey, j'y suis ric-rac avant midi.
On m'envoie au bâtiment vert, le cariste est parti à la soupe, j'ai le temps de m'en faire chauffer une. Il revient à midi et demi, il charge un ATS au bâtiment rouge et vient vers moi. Il met un gros quart d'heure pour me charger, papiers au bureau et je me taille.
Je suis de retour chez Mécano Service à trois heures moins le quart, le Ludo m'attaque de suite. Coup de bol il a en stock le bon poumon. Ensuite il hésite un peu pour les plaquettes, celles des essieux 2 et 3 seraient presque bonnes à changer. Ouais ben n'hésite pas, je ne vais pas revenir dans 15 jours, la semi a 6 ans bientôt, les freins sont d'origine, on n'est pas à 2 semaines. Si ces plaquettes-là tiennent 6 ans c'est pas moi qui les changerai le prochain coup. Quand tout ça est fait je rentre à Devecey, ça fait un moment que je n'y suis pas passé, j'ai un stère de paperasse à redonner.
Je rentre par la Haute-Saône, comme d'hab'. Juste avant 7h je suis garé à Bourogne. Bon week-end à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
Je pensais que j'étais trop vieux pour les camions modernes, je ne me sers que des deux pédales, le volant, le retarder et un peu les clignotants. J'exagère à peine. Et miracle ! Grâce à mes copains de FDR je sais me servir de la programmation du Webasto. Comme me le dit Manolo, on ne le fait pas mais il faudrait lire le bouquin d'utilisation. Ouais ben tant pis, il y a une chiée de fonctions dont je ne me servirai jamais et voilà.
Ce matin je n'en aurais de toutes façons pas eu besoin, il fait doux. Il douche mais il fait doux. A 8h je suis devant chez Daval, non pas Jonathan, des homonymes certainement. C'est une grosse boutique de froid industriel, ils s'agrandissent et montent un bâtiment au bout du terrain. Je trouve de suite mon gars, il est seul sur le chantier, facile. Il a un énorme télesco, pas fait pour vider des remorques, le mât est bien trop haut, il cogne dans le toit de la semi mais ça passe pour les palettes du dessous évidemment. Pas le choix je dépends mon yoyo et j'attaque. Des longueurs d'une tonne, de dix mètres de long en bout de fourches c'est ultra chaud. J'ai rien foutu par terre, c'est déjà pas mal. Il ne reste que des longueurs de 12m, avec le télesco ça passe. On aura mis une bonne heure quand même. La pluie n'a pas cessé je suis gaugé malgré le zonblou.
Cyrille m'envoie la suite, richtung Besançon.
Chez Compo tout le site est plein de terreau : homme blanc fabriquer terreau printemps vigoureux. Je charge un gros lot de terreau pour moi à la rampe devant le bureau et 7 palettes de pesticides au quai derrière en ramasse. C'est fait pile poil avant midi. Je rentre au dépôt, je me vide le petit lot et je fais les pleins, ça crie famine là dessous. J'abandonne mon triporteur et zou !
Je prends le temps de manger un bout, c'est plutôt un horaire espagnol. Sur les coups de 15h je suis à Vaudrey, je me claque devant le bâtiment rouge. Je vois qu'il y a deux camions devant le bâtiment vert, je vais devoir attendre. J'ouvre les deux côtés et je vois revenir le cariste : « c'est pas prêt pour les deux là-bas, je te charge vite fait. » C'est pas beau ça ? 8 colis 2 sangles, j'attends un peu pour valider 30 et je retourne au bureau. Cette fois je suis complet, venga ! Sur le parking je croise le Séb, c'était un affrété permanent mais son patron, un homme d'un certain âge, est mort subitement, c'est un bon gars il a été embauché chez nous bien sûr. Il vient de toucher un des trois « colza ».
Demain matin je commence à Crépy en Valois. Crépy c'est chiant, c'est le 60 excentré, ça ne sert à rien de monter par Reims. Je passe par Troyes. Laurence ne m'a pas envoyé de retour, dans le doute je vais faire une 11h, ce sera toujours ça de fait. A 19h15 je suis au Bon Accueil à Clérey, très bonne adresse.
La petite dame ouvre à 5h30, j'y suis. Café-douche et zou ! Je monte par la 19 évidemment, après Provins la 231 est interdite le matin sur un petit bout, je ne m'en souvenais plus. J'ai pas vu et voilà. C'est d'autant plus con qu'au rond-point suivant il n'y pas d'interdiction.
Sur les coups de 9h je suis à Crépy, un traco de chez nous termine, impeccable, je prends sa place. J'ouvre, rien n'a bougé, tant mieux, quelques coups de fourche et je referme. C'est à ce moment que la pluie revient, j'ai eu du bol. Je coupe un quart d'heure, je me fais un café.
Il me faut presque une heure pour aller à Beauvais. Je livre dans une jardinerie assez vétuste, le type sur le Fen n'est pas vraiment aimable. Il rechigne à me redonner les Europe vides. On fait quoi, c'est cadeau ?
Laurence m'a envoyé un retour, on recharge chez Françoise et Mireille Logistics à Longueil Ste Marie. C'est annoncé 30 palettes au sol, avec mes 2 piles d'Europe ça va aller pile poil. Je boucle mon paquet de 4h30 vers Clermont, il n'y a aucun parking sur cette route, je me claque au calme dans une petite zone.
A 13h15 je suis chez Fabienne et Murielle, rendez-vous 14h, je vais m'inscrire, sur un malentendu...
De malentendu il n'y aura pas, 2h et demie je reçois un texto, quai 92. Le jeune qui me charge est bien sympa, des pâtes du café du Banania des Kleenex de la marque, ensuite on complète au quai 111. Je reçois un texto : « veuillez déplacer votre remorque au quai 111 ». Je veux bien oui. J'imagine qu'ils travaillent par textos pour les étrangers, FM Log c'est le terrain des kolégas. Je retrouve le même gars de l'autre côté, ça va pas mal faut avouer. Comme à Sorgues on va faire les papiers plus loin. A 15h30 je me sauve.
On essuie une averse incroyable sur le contournement de Compiègne, juste avant le grand viaduc, il y a une rivière sur la route! J'ai pris une photo mais on voit rien sous le rideau d'eau. Avant Soissons, vers l'usine Vico, il fait grand beau, la route est sèche. C'est n'importe quoi.
J'ai rendez-vous à 9h chez ITM, ça va mais il n'y a rien de trop, je voudrais bien faire ma seconde 11 ce soir pour être tranquille. Pas envie de couper n'importe où avec de la bouffe dans la semi, je m'en vais me cacher à Fronville, comme l'autre fois avec le Ricard, même si ça déplaît à Mich. La prochaine fois j'essaye l'autre resto, je te promets. Ce troquet c'est pas Fort Knox mais c'est fermé la nuit, ça limite les risques. Je me gare à 19h07, il me restait 3 minutes d'amplitude, bien ouéj.
Comme hier je fais l'ouverture à 5h30, si tôt le matin il a déjà du pain frais. A Langres le GPS veut me faire rester sur l'autoroute pour aller tourner à Dijon. Non merci, je sors à Langres sud, je descends par Flagey, je sais c'est interdit mais il est tôt. Champlitte Gray ça roule. A 8h45 je suis chez Inter, pour rdv 9h, on n'est pas mal. Il y a du monde, je sens l'affaire mal embouchée mais non, la dame avec un fort accent des pays de l'est m'appelle, quai 19 me dit-elle.
Je tiens ici à remercier cet abruti de Charles X d'avoir fait envahir l'Algérie, l'immigration nous a apporté cette délicieuse jeune femme qui réceptionne ce matin. Oui bon, faut bien trouver un point positif après les abominations commises par la France. Elle me conseille d'aller attendre au camion, il y a plein de réf's différentes, ça va être long. Effectivement c'est un peu long, elle met quasi 1h30 pour vider et contrôler. Je remarque qu'ils ne veulent plus qu'on se vide, c'est pas plus mal et c'est pas d'embaucher une poignée de gars qui a fait augmenter les prix dans les magasins.
J'appelle Cyrille, on recharge à Besançon. Vu l'heure je me prends un bout de pain à St Vit en passant, sait-on jamais. Je suis en place à 11h15, le cariste me dit qu'il va me charger avant midi, parfait. Il finit un affrété de chez nous et m'attaque. On charge un gros stand pour le parc expo de Francfort. Non pas un stand de saucisses, des équipements de cuisine. Ceci dit dans le Doubs on peut donner des cours de saucisses aux Allemands mais c'est un autre sujet. J'apprendrai plus tard qu'en fait on est 6 ou 7 à monter. Donc on charge et arrive une cheffe, elle me demande si je veux bien attendre jusqu'à 15h ; elle attend un camion qui remonte de Lyon, il a des palettes pour moi. Bé c'est vous qui payez, si je dois attendre j'attends, il n'y a rien à discuter. En plus on est mercredi, on charge pour Francfort, ça va aller, no stress. Donc j'ai eu le nez fin de me prendre du pain, j'ai le temps de faire un banquet.
A 14h30 un Jeantet arrive dans la cour, il débâche... et n'a rien pour moi ! Je suis quand même un peu dég. C'est pas vraiment de leur faute, ils démontent un stand à Lyon pour le refaire à l'expo à Francfort mais c'est pas exactement le même, sinon bien sûr les camions seraient montés directement. Je rentre à Devecey pour compléter les pleins. On est mercredi, on a reçu les programmes Wat, dans 15 jours Jean-Charles et moi on reprend le tuba et les palmes.
Il est déjà bien tard pour espérer couper en Allemagne, je vise Strasbourg. En chemin le Dom m'appelle, pas celui de Besac', le Dom de Dôle. On va au même endroit, on se retrouve au centre routier de Straß. Tiens le Fred est là aussi, mais rentre d'une tournée de piscines en Allemagne. On refait le monde évidemment.
Réveil 4h et quelques, je fais chauffer un café, quelques biscuits, j'attrape le Dom au vol et richtung groß Deutschland. On monte par Lauterbourg évidemment. Moi ça va pas du tout, je ne suis pas douché, je répare cette erreur à la deuxième station sur l'A65. 4 balles la douche ça pique, c'est nickel encore heureux. Pas de bouchons on arrive sur les coups de 8h et demi au parc des expos de Francfort. On est 6 ou 7 camions à monter, les autres sont arrivés avant nous, on est au courant que c'est le bordel. Pour vous donnez une idée le parking est grand comme celui du centre routier de Limoges, on a eu du mal à trouver de la place ! On doit s'enregistrer sous un chapiteau, vous imaginez le nombre de chauffeurs à faire la queue. Nous on passe à côté de la file parce qu'on est préenregistrés. Chez ATS on prend la file VIP etpicétou. Notre porte est à 1 ou 2 km de là, pour entrer c'est fastoche mais à l'intérieur c'est un bordel indicible. Des camions de partout, des Fen, des types en blouson jaune qui font la circulation, qui font chier surtout. On trouve notre correspondant bisontin, il me fait garer, j'ouvre, il chope un cariste. Arrive un blouson jaune, il me demande mon pass, voit que c'est écrit halle 9, ici on est au 8. Il veut absolument me faire bouger. T'as raison, j'y suis j'y reste. Il me menace d'appeler son chef, vas-y, appelle le pape aussi. Mon cariste allemand l'envoie chier, nickel. Il me reste 3 palettes pour le 9, c'est à 100m. Rebelote un blouson jaune, moins agressif voudrait que je dégage. Un cariste qui vient de vider Yvan vient me voir, je lui dis que je n'ai 3 palettes. « Ouvre, je te vide. » Le gardien refuse, les vlà qui s'engueulent. Je referme et je me sauve de cette turne de fous. Finalement, arrivé dans les derniers je repars quasi le premier.
Étienne m'a pris un retour chez ses copains de Gefco, on recharge chez Opel à Kaiserslautern.
C'est à 140 bornes de mémoire, j'y suis juste avant midi. Je m'inscris au gardien, il me dit d'attendre au camion, pas de problème moi j'ai 13h comme heure de chargement, ce sera après le changement d'équipe j'imagine. J'imaginais mal. Ils appellent au haut-parleur, la voix est nasillarde, faut laisser la fenêtre ouverte et prêter l'oreille. Donc j'attends... J'en suis à ma 52ème grille de sudoku expert king en une heure lol, un combi de la polizei s'arrête devant ma calandre. C'est bon ils vont me casser les couilles, les vitres teintées la hauteur... Le flic vient me voir, me dit me monter dans le fourgon. On va en prison direct ? Il m'amène au bout du parking, il a serré des VL polonais, en surcharge. Il me demande si je veux bien transvaser un gros conteneur. C'est un bidule à la con, le passage des fourches est tout fin, c'est impossible de passer un tire-pal. Un coup de Moffett et c'est réglé. Je suis un social traître j'ai aidé la police. Je retourne à mes sudoku, et j'attends... Ce soir je visais le Pont d'Aspach, j'oublie, le jeune Florian sera à Strasbourg, j'oublie. Au fur et à mesure j'irai moins loin. Je vous la fais courte, j'entends ATS au haut-parleur à 17h00 !
Et c'est pas gagné, au parc à emballages ils chargent les camions un par un. Quand c'est mon tour il est 18h c'est la pause ! 30 minutes. Putain j'aurai tout eu. Le gars arrive avec une pile de 7 cageots. Moi je ne suis pas en réhaussable, faut faire des piles de 6. Putain j'aurai tout eu ! Il râle mais il n'a pas le choix. C'était pas complet, en dégerbant ça ira aux portes, c'est pas grave. Il y en faut des discussions pour rien. Je sors de là à 19h05, j'ai de l'amplitude jusqu'à la demie. Retour parking, tel le vieux routier je me fais chauffer une vieille conserve sur mon vieux bleuet. Game over.
Réveil 4h je vais me tirer un café au distributeur mais il est en panne. En route. Je passe par des boulevards pour sortir de la ville et j'enquille dans la forêt du Palatinat, ça coupe au travers pour ne pas revenir à Ludwigshafen. C'est un peu montagneux, avec 15 tonnes d'emballage ça roule, plus lourd le raccourci est discutable. Il fait nuit, j'y vois rien, que des Bambis par ci par là, en moto ça doit être sympa. Arrivé à Landau je suis soulagé quand même.
Je m'arrête à la « nouvelle » Leclerc qui doit s'appeler aire de la Bruche. Je vais voir le caissier, il me dit que la douche est ouverte, c'est gratuit. Parfait, d'autant que c'est relativement propre. Je voulais boire un café mais la cafét' Poulaillon est fermée à 7h. C'est pas plus mal, Poulaillon n'a pas besoin de mes sous, je déjeune au camion. Pour l'anecdote, Poulaillon a racheté une jolie boulangerie en face du Leroy Merlin à Belfort, la semaine d'après les prix avaient explosé. La soif de l'or.
Sur les coups de 8h30 je suis chez Gefco Mulhouse. On me donne un quai de suite, au moment où j'écris ces lignes il est 10h30 et rien n'a bougé. Je crois que sur ce tour je suis maudit. Ah j'ai écrit trop vite, ça bouge. En une demi-heure c'est vide, je retourne au guichet chercher mon CMR.
Il est 11h, on recharge à Bartenheim, c'est pas loin mais vu l'heure... Je me tâte, je prends du pain si des fois... ? Non, allez. Dans le quart d'heure je suis à l'adresse mais c'est une maison individuelle, après c'est un dépôt de la Poste, puis une déchetterie, en face que des maisons. Gnin ? Je vais voir dans la rue adjacente, rien. J'ai loupé, je fais le tour du pâté mais non. Raaahhh l'heure tourne. Je cherche sur Maps ça n'existe pas, sur Google l'entreprise n'y est pas. C'est quoi ct'histoire ? J'appelle Étienne, il se renseigne auprès de l'affréteur mais rien ! Je suis tombé dans un trou noir. Je refais la rue dans l'autre sens et je vois un tas de palette dans la cour derrière la Poste, je vais voir ça me semble être ça. Même pas de nom sur la boîte aux lettres. C'est là qu'arrive un type dans une vieille C3, il dégage un fourgon qui a dû servir pour déménager Jules César. Le véhicule sert de barrière. Son collègue ou chef arrive aussi, on charge. Le gars sort un joli petit télesco Kubota et un tire-pal de la même année que le fourgon. Ça va pas trop mal, je bourre les palettes en face au tire-pal, faut serrer. 32 piles de 17 palettes Europe premier et second choix comme ils disent. Quand c'est fini je n'ai plus qu'à me rentrer, je coupe par Altkirch Dannemarie histoire d'éviter le péage. A 14h30 pile poil je suis à Bourogne, bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.