Carnet de bord de Juin 2021 | Partager sur Facebook |
Pas mal le parking sécurisé, bonnes clôtures, éclairage au top, surtout pour le prix .. Je me lève à 6h local, le ferry du jour arrive peu de temps après. Les mêmes border force qu’hier vont accueillir encore un unique véhicule accompagné. Un d’entre eux me salue, constate que je suis encore là, et est bien désolé. Sorry, sorry, hope hope....Bref, de la simple courtoisie anglaise qui ne mange pas de pain mais qui ne résout pas les problèmes. Le collègue une fois contrôlé et fouillé se gare à mon niveau, c’est un Discordia, de Bulgarie. L’autre service de la border vient nous voir pour la partie douane. Pareil que moi, le collègue devra attendre aussi. On bavarde comme on peut en anglais, il n’a qu’un complet, ça risque de mieux se passer pour lui en théorie. Il livre un climatiseur dans le coin, mais chargé à … Reggio de Calabre jeudi passé...ah oui…
Il me raconte un peu sa vie, il a roulé un peu en France, dans une boite de Chalon sur Saône, pas chez Hegelmann non, des vieux camions blancs et semis bleues, je vois quelle boîte c'est. Sous contrat français, il faisait que de la France. Mais vraiment bof à cause du matos, il est retourné rouler en BG pour Discordia, il gagne pas beaucoup moins, mais c’est plus sérieux, et surtout de bons voyages. Il rentre au pays presque tous les mois, et en camion, détail qui change tout. Il me paie son café avec sa cafetière turque, je sors les shortbread. Passé cet instant sympathique, la border force repasse nous voir, et c’est pour donner le feu vert au copain Bubu. Ma foi tant mieux, il commençait déjà à s’impatienter, il n’aura pas moisi ici 3h. Et connaissant sa suite, il était plutôt content, il doit recharger vers Dartford pour Uppsala, nord suède….Quant à moi, hope, hope….
Ici, l’heure du repas arrive, ça ne bouge pas, et au niveau température, ce n’est pas vraiment la suède, nettement plus chaud qu’hier, ça frise les 30, et le pire, il n’y a plus de vent, donc la station d’épuration voisine se rappelle à mon bon souvenir. Jean No me tient informé des maigres évolutions du dossier, tel ou tel client sont réalisés, en reste un ou 2.. Bref, ça n’avance pas, c’est encore mort pour ne serait ce qu’en vider un ce jour. Quelques copains m'appellent, ça passe le temps et il y a l'excellente émission de Drouelle qui traite des lanceurs d’alertes avec le tragique accident de l’A36 et les pneus Good Year mis en cause, intéressant. Plus de nouvelles de la border, ils font moins d’aller retour qu’hier pour venir me dire quoi. Je commence sans doute à faire partie du paysage. Fini les hope à tout bout de champ, ils doivent se rendre compte que c'est inutile. Le ferry de fin de journée arrive. Cette fois, il y a 2 accompagnés, ils sont garés derrière. Un BG Discordia comme ce matin et un polonais. Leurs contrôles terminés, je vais pour les voir. D’abord le BG, il a pas l’air passionné par ce que je raconte, il me répond, no english. Russia, serbia, bulgaria… Ah d’accord. J’arrive quand même à lui faire comprendre que j’ai vu un de ses collègues ici ce matin. Sa réponse: il m’écrit avec son doigt sur sa portière que Discordia = 800 camions. Oui ben je m'en doute. Bon excuses moi pour le dérangement kolega alors. je vais voir le PL derrière, lui c’est encore mieux, il ne me calcule même pas derrière sa vitre…Bon ben c’est joyeux, ciao tout le monde.
Une paire de border revient me voir, c’est pour me dire que je peux sortir. Ah bonne nouvelle. Mais sans le camion.. Ah. Donc ce n’est toujours pas bon. Je peux sortir, mais à pied, mais pas en solo. Quelle avancée. Il y a un centre commercial à 30 minutes à pied. Je pense voir où c’est, quasi sur l’A13. 30 minutes, je les trouve optimiste.. Par contre la douche? y a pas… Je rappelle que je suis là depuis hier matin, ils me répondent que d’autres sont déjà restés 3 semaines.. Tout pour finir la discussion par une phrase avec le verbe espérer en anglais.
Après un coup d'œil sur map, le CC est à plus de 4kms. Une heure et demie de marche je dirais plutôt. J’ai repéré un pub pas loin sur Truckfly, entre ici et le vieux port de Tilbury, à 2,3kms. Il est 19h30 local, je décide d’y aller faire un tour. ça se couvre, ça devient lourd, je longe des champs, longe un camp de caravanes avec je ne sais combien de clébards qui jappent et un élevage de chevaux derrière. C’est bucolique, ça change un peu du port et de la station d’épuration. Il y a aussi des renards plein les bas côtés aussi. Et des gouttes arrivent. Je fais demi tour, la route n’est pas éclairée, des renards, les clébards, bref ,j’abandonne mes grandes idées de grandes pintes avec risque de retour complètement Tilbourré dans le noir.
Le camion polonais est déjà reparti, ils sont forts.
Je mange au camion. Vaisselle sous les trombes d’eau, génial.