Carnet de bord de Aout 2021 | Partager sur Facebook |
Il a draché toute la nuit, et encore ce matin le ciel n'est pas engageant. Je prends mon baluchon dans l'idée d'aller à la douche. La fille à la caisse me dit que ce n'est pas possible à cause du Covid, bah voilà autre chose ! Je rouspète pour la forme, sachant pertinement que je n'aurai jamais gain de cause vu que je suis français et ici c'est pas l'allemagne mais la Bavière. J'avais entendu un truc du genre que dans la région la gestion du Covid était plus stricte qu'ailleurs, mais la je ne m'attendais pas à ça. Avant de repartir elle me fait voir une affiche avec écrit dessus en plusieurs langues, principalement des pays de l'est, masque FFP2 obligatoire. J'ai mon masque en tissus, je ne porte jamais de masque papier, et encore moins un FFP2, je me barre la queue entre les jambes, légèrement contrit...je déjeune au camion avant de partir. Plus j'approche de Deggendorf et plus la pluie s'intensifie. Je traverse le Danube pas bleu du tout, l'usine borde le fleuve et est très facile d'accès. Un gardien me fais remplir une fiche covid, me donne un badge et me fais rentrer en me disant de stopper plus loin là où c'est marqué stop LKW, et attendre. 10 minutes après un grand gaillard vient me voir, ou plutôt ma tôle. Il se gratte la tête en marmonant, ce qui n'est jamais bon signe. Il me demande mes papiers et part avec. J'attends encore une dizaine de minutes puis il revient, papiers signés. Il me baragouine quelque chose dans sa langue natale, j'entrave que dalle à l'allemand, et bêtement je lui demande si il speak l'english. Visiblement non, il repart aussi sec l'air vexé. 5 minutes plus tard un jeune gars viens me voir, il me dit bonjour, il y a du progrès ! Il m'explique en anglais la procédure. Ils vont rentrer une remorque dans l'immense hall de déchargement, et une fois que le gros fen ressortira je pourrai rentrer à mon tour. I understand ! En place je baisse les béquilles, ôte les tendeurs de chaines et descend le pupitre à l'horizontale. Ils ont vite fait de me débarrasser des 24t de ma remorque. Je range tout mon bordel et à 8h30 je suis dehors. J'appelle Borys au cas ou, mais il me dit de revenir sur la france, tranquillou. Hier soir j'ai regarder les différentes possibilités de rentrer, et comme j'aime bien visiter j'opte pour une virée via Munich et Ulm puis la bonne vieille B311 qui longe le Danube, ça me rappelera ma folle jeunesse ! Bon, jusqu'à Munich c'est pas fou fou, c'est une longue et morne plaine comme dirait l'autre enchapeauté qui maitrisait le sujet. Comme par magie la pluie cesse après la capitale bavaroise, il y a même un timide soleil qui perce à travers les nuages, ce qui révèle les couleurs de la belle campagne bavaroise parsemée de villages avec leurs églises typiques. je passe Ulm et m'arrête sur un petit parking pour manger. La 311 n'a pas trop changée, juste quelques patelins déviés. A la sortie de Tuttlingen je me rappelle d'une voie ferrée avec pleins de vieilles locos vapeur et une superbe rotonde. Comme je ne suis pas préssé je m'arrête un peu plus loin dans une petite ZI, je chausse mes baskets et part à pied rejoindre le cimetière des locos. Je fais 1,5km, et reste sur ma faim. C'est un musée du train qui est fermé, impossible d'accéder au voies il y a des barbelés partout. Dommage ! En plus il se remet à pleuvoir, heureusement j'ai pris ma veste étanche.Je presse le pas pour retourner au camion, complètement trempé ! Je mets mes affaires à sécher et repars. Je vise la Total avant Titisee pour me doucher, mais elle n'est accessible qu'en venant de l'autre côté. Tant-pis, il y a un autohof entre freiburg et Mulhouse, j'irai me laver là-bas. En attendant la descente du Titisee est blindée de monde, du camions mais surtout du touriste. La traversée de freiburg est laborieuse, heureusement la ville est toujours aussi magnifique avec ses vieux bâtiments et tramways d'un autre temps. Je reprends l'A5 et trouve facilement l'autohof, un modèle de services dédiés aux routiers qui manque en france. La douche est nickel, je me prélasse en savourant l'instant. Retour en France. Je commence à réfléchir où je vais couper ce soir. Sur Belfort je connais pas grand chose à part Danjoutin où il y a la zone là où se trouvait Begey, j'y vais. Purée je ne reconnais pas les lieux, ça a bien changé en trente ans ! Pour stationner ici macash ! Je passe de l'autre côté de l'autoroute, il y a un zac, mais ça ne m'inspire guère. Je continu et trouve un bout de parking vers un échangeur de la N19, ça fera l'affaire pour la nuit. Je me fais réchauffer une portion de courgette farcie maison, avec du riz et des haricots. Ma chérie prend soin de moi, miam !