Carnet de bord de Mai 2025 | Partager sur Facebook |
J'ai tiré les rideaux vers 5H45, et les premières voitures sont arrivées guère après. Le temps de me vêtir, puis je prends la direction de l'entrée du client. La première personne que j'interroge est intérimaire actuellement ; j'attendrais quelques minutes avant qu'un gars soit informer de ma venue, et me demande de rentrer direct. Je lui explique que ce serait sympa d'attendre quelques minutes pour que je traverse la route. Pas de soucis, ils ne sont pas à la seconde non plus ; je ne livre pas la NASA.
Il photographie ma pesée d'entrée, car il ne sait pas renvoyer l'information sur leur système. Moi tant qu'il me vide. Je suis de suite dans le hall. En trente minutes, je suis à nouveau sur la bascule mais dans le sens de la sortie : rien qui va mal, comme le dit si bien Samu88.
J'envoie un SMS à Olive, je pars prendre mon PDJ et une douche aux Chasseurs. On passe bien quarante cinq minutes à papoter, puis il faut remettre le bleu de chauffe.
Direction Ste Hermine, où j'apprends que je suis attendu pour 11H00. Autre mauvais information, un cariste est porté malade. Je suis bon pour attendre une grosse heure. Cela me permettra de revoir Olive, mais aussi Benoit et Jérôme qui viennent tous charger pour le Rhône et L'Isère. Malgré que je ne sois attendu que pour 11H00, je passerais le premier, au regard de mon point de livraison le plus éloigné de tous.
Toujours aussi rapide ici ; je fais connaissance d'un cariste que je n'avais jamais vu ; hyper doué le gars ; il n'a jamais forcé sur les barres en face, et tout est superbement aligné.
Ma route de retour est d'un grand classique. Mais j'hésite toujours à passer par la vallée du Rhône ou par CF et la Chavade. Comme j'aime bien changé d'itinéraire et que je ne serais pas chargé lourd, autant passé par le centre. Le Puy de Dôme et la Haute Loire proposent de beaux paysages, et le temps est plutôt clément.
Il me semble que je coupe à l'aire de l'Espérance, car j'avais vu qu'elle était réouverte, suite à une période de travaux. Je coupe aussi par St Pourçain pour remplir mes réservoirs ; près de 800 l, il était temps. Je pouvais arriver au dépôt de Bollène, en étant joueur, mais, ce n'est pas le type de jeux que j'affectionne, pour tout vous dire.
Je vise soit le relais à St Georges d'Aurac, soit celui de Solignac. Je préfèrerais ce dernier, car il me permet de passer en moins de 4.30 pour arriver à Vitrolles.
Quand je passe St Georges, il me reste dans les cinquante minutes pour rejoindre Solignac, soit quarante cinq kms à faire : ca se tente, non?
Lorsque j'étais à l'entrée de St Georges, je me suis aperçu que le ciel était bien noir, et que j'aurais de grande chance de nettoyer mon pare brise.
Oh purée, dès que nous sortons du village, je vois au loin des feux de détresse, et il fait de plus en plus sombre. D'un seul coup d'un seul, c'est un mure de grêle qui s'abat sur le secteur. Je ne vois quasiment plus le véhicule qui me précède. Ca freine, ça s'arrête, et je ne me rends pas compte que nous avons commencé la montée, mais je n'en aperçois rapidement, quand Valentino commence à rétrograder toutes les vitesses et patiner. Oh purée, le bruit, c'est infernal. Les grêlons arrachent les conduits de lave glace sur les essuis glace. On n'y voit plus rien, j'arrive tant bien que mal à me positionner sur le file de droite. En quelques minutes, la route devient blanche, et on remarque l'épaisseur au sol. Le plus surprenant est de voir qu'à 50 m sur ma droite, les champs ne sont pas impactés par le phénomène. On sait tous que ce genre est très local, mais là, je vois bien que c'est sur une faible surface. L'épisode dure bien 15/20 minutes, et c'est long, très long. Certains véhicules arrivent en descendant. Le passage de leur roue crée un véritable ruisseau.
Lorsque la grêle cesse, je descends du camion. Au sol, c'est dur, on ne s'enfonce pas en marchand…. Là, je comprends que je ne pourrais pas repartir. Dans les minutes qui suivent, des PL, sans doute chargés lourds montent sur la file du milieu, mais en zigzaguant un peu tout de même. Les traces forment de véritables ruisseaux. Le camion derrière moi, une citerne pulvé, est à vide aussi. Il essaye de sortir en marche avant, mais sans résultat. Je lui conseille de tenter une marche arrière, aidé par Madame gravité. Bon, il part de travers, mais il arrive à se mettre sur le noir. J'arrête des voitures, je leur explique ce que je vais tenter. Pas simple, je pars en crabe, et j'ai beaucoup de mal à redresser l'ensemble. Mais, j'y arrive au bout de quatre cinq tentatives… Par contre, même sur les traces, ça patine à cause du niveau d'eau dans les traces. Je bloque en sixième, et je maintiens la vitesse. Je passe ainsi la zone de turbulence. Et effectivement, quelques centaine de mètre plus haut, plus de grêle.
J'ai perdu quelques minutes précieuses, et puis sur les premiers kilomètres, même si il n'y a aucune trace de grêle, il y a beaucoup d'au. On va rouler tranquille jusqu'à Solignac que j'atteins avec 9H04 de volant.
Un bon repas chaud pour me remettre de mes émotions. La Haute Loire était hostile en ce début de soirée.