Différents métiers dans le transport : pulvé, conteneur et bâché.
Marque favorite: sans préférence.
Marque détestée: aucune, j’aime tous les camions.
Citation : un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche. ( M. Audiard)
Itinéraire (dans le civil) :
À la base, rien ne me prédisposait à devenir chauffeur, personne de mon entourage ne faisait partie de ce milieu…
Dès l’âge de 8 ans, j’adorais observer les camions, surtout lors des départs en vacances dans le sud de la France, j’étais fasciné par les F12 et autres DAF Ati, que j’aimais dessiner sur mes cahiers d’école.
C’était l’époque où la série « les hommes de rose » passait à la TV et où le grand Max monopolisait les ondes tous les soirs.
Je n’en ratait pas une miette, je l’écoutais en cachette du fond de mon lit avec une petite radio à piles…
Plus tard, en pleine crise d’adolescence, j’étais devenu un peu trop turbulent pour que mon dossier soit accepté par le LEP où je pensais me former…
Personne n’avait compris que j’avais la bougeotte, et lorsque vint l’âge de partir au service militaire, je me suis dit que c’était une seconde chance, que j’ai saisie en m’engageant directement dans un régiment professionnel. J’allais pouvoir voyager et peut-être passer les permis… Et je n’ai pas été déçu, de nombreuses missions en Afrique, Guyane ou encore ex-Yougoslavie… Et de la piste j’en ai bouffé, que ce soit au Tchad mais plus particulièrement en Centrafrique pendant deux missions de 4mois où je faisait un trajet aller retour avec un tr280 ou un bon vieux gbc8 quand le tr tombait en panne… entre Bouar et Bangui (450km de terre) chaque semaine pour alléger le fret aérien… J’ai tellement kiffé que je n’ai jamais rompu avec l’Afrique, ma vie s’est révélée à cette époque !
sur les pistes Centrafricaines en 1995
sur les pistes Centrafricaines en 1995
sur les pistes Centrafricaines en 1995
Entre Sarajevo et Mostar en 1994
Entre Sarajevo et Mostar en 1994
Entre Sarajevo et Mostar en 1994
Entre Sarajevo et Mostar en 1994
Après la suppression du service militaire, il y a eu un changement de mentalité, qui m’a décidé d’arrêter pour enfin arriver sur la route.
J’ai donc passé un cfp financé par l’armée, ce qui m’a permis de trouver ma première place chez les transports Gérard près de Vesoul en février 2001. J’ai commencé par faire du grand régional en bâché, citerne pulvé et container avec un vieux sk1935… Peu de temps après, je me suis retrouvé à faire du petit international avec un actros 1840.
près de Turin en 2001,avec l’actros des transports Gérard. Aucun autre chauffeur n’en voulait, ils disaient qu’il ralentissait avant les côtes, mais je m’en suis bien contenté…
C’était la bonne école, mais j’étais déçu d’arriver déjà trop tard pour les longs voyages, c’était déjà loin…Mais bon, c’est comme ça.
Après un bref passage d’un an pour un petite entreprise à faire du Vesoul-région Parisienne, ce qui m’a permis tout de même de conduire un FH12-420 et deux iveco, un eurostar grande cabine 420 et surtout, un fameux turbostar 380 « special » qui permettait de monter à Roissy en moins de 4h30….bref, nous sommes bientôt en 2003 et c’est l’époque où beaucoup de transporteurs de l’est effectuent les liaisons Mulhouse-Ryton pour Psa. J’embauche donc chez un petit patron à Champagne (70) pour faire deux tours/semaine en passant par le Luxembourg et la Belgique.
Chez lui j’ai également eu quelques bons tours en Ecosse et Irlande.
Mais c’était monotone, et j’en avait assez des problèmes à l’embarquement, les grèves de dockers etc…
entre l’Angleterre et l’Irlande, avec un daf xf 430, mon premier camion neuf, avec lequel j’ai souvent fait la navette Mulhouse-Ryton.
Sur la route entre Cork et Macroom, elle a dû être élargie depuis…
Sur le ferry Holyhead-Dublin en 2004. Ça me fait penser que ce jour là j’ai partagé la même cabine qu’un chauffeur Giraud !
Attente d’embarquement
Britannia bridge près de Bangor, en allant au port à Holyhead, depuis Liverpool.
Envie de changement, et bingo en septembre 2005 je trouve mon patron actuel, qui ne travaille que sur l’Espagne, avec à l’époque deux lignes gefco Vesoul-Pinto, et le reste en affrètement entre L’Alsace, Franche-Comté pour le reste de l’Espagne et parfois le Portugal.
À l’époque les retours d’Espagne, c’est beaucoup de carrelage, de ferraille Basque ou si t’as pas de bol, la litière à chat, qu’il vaut mieux éviter de faire trop souvent,sous peine de mettre la clé sous la porte et leur devoir encore un mars…
J’ai passé une dizaine d’années formidables, des destinations qui permettaient de parcourir l’Espagne en tout sens, ainsi que le Portugal (en meubles depuis Saint loup sur semouse 70 pour livrer les conforama du nord au sud !).
Mon magnum en 2005.
Je l’ai laissé en 2014 à 1 520 000kms lorsque le fh4 est arrivé. C’est le camion avec lequel j’ai le plus roulé, et fait mes plus beaux voyages. Par exemple, j’ai chargé des poubelles à Langres un lundi pour Leeds, puis je suis redescendu au Portugal. Et l’hiver il y avait encore de jolis tours en orange d’Alicante à Nurnberg ou Amsterdam… Et il était encore fréquent de partir vers la Galice ou L’Andalousie.
à Chiva près de Valencia, je descendais souvent en adr.
sur le port de Gijõn
Nuremberg, j’attends pour vider des oranges, je crois que c’était la dernière fois, car maintenant ça se fait en frigo. Ça peut se comprendre vu la différence de température entre l’Espagne et l’Allemagne en hiver. Lorsqu’on arrivait pour vider, tout l’intérieur de la semi était trempé/givré…
J’avais encore la foi…
les dernières photos prises pendant le retour du dernier voyage de mon magnum, il est maintenant à Dakar. Snif, adieu le chrono à disques…
mon camion actuel, le travail a changé, un peu de national en porte bobines, et toujours un peu d’Espagne mais des tours moins intéressants, tant pis,c’est la vie.
Aujourd’hui évidemment, les distances sont réduites, mais j’ai encore la chance de pouvoir rouler jusqu’à Madrid ou Valencia donc je ne veux pas me plaindre, mais tout de même à l’heure actuelle je me suis fait une raison, et comme beaucoup, je ne pense pas que j’irai jusqu’au bout dans ce métier, trop éloigné de ce que j’en avais rêvé.
Plus aucune liberté, stress permanent et répression auront eus raison de mes illusions..
Patrick est un routier breton qui nous raconte ses péripéties dans un livre paru sur le site.Il a connu la Suéde, l’Angleterre, le Maroc, la Roumanie, l’Irak, et une bonne partie de l’Europe .Il a aussi connu les longs parcours, les déboires et les gros soucis de la vie…..
Nom : LE BREC PATRICK
Date de naissance : 28.04.1955. à Vannes (56)
Différents métiers dans le transport : Frigo, baché, benne. Porteur, semi et Camion-Remorque
Mes Camions : Berliet Gr200, GR 260 Gr 320 Daf 250, dktd280, dkse310,dkx360, 500 ssc, XF 430 sc, XF 500 SSC. Saviem SM 240, 300 Renault, R340, AE380 Iveco, turbo star 330, daily, Stralis. Scania, LB140, 113.380, 124.400 Volvo, F88, F89, F12, FH 480, FH 520
Situation personnelle : marié deux enfants une fille et un gars
« J’ai la nostalgie des années 70, au moins on était routier, maintenant on est simple ouvrier, c’est tout ».
Itinéraire :
la Suède avec des pommes pour Stockholm.
l’Angleterre, à 50 km de Douvres avec des pommes.
au sud le maroc, Marakech, avec des pièces mécaniques usagées.
Yasi en Roumanie, à la frontière Russe, voyage humanitaire.
Bagdad en Irak.
Pays Basque.
Photos :
Quand j’étais tout petit, je rêvais d’être routier. Je ne connaissais rien aux camions, mais j’avais sans doute le goût des voyages par mon père qui était marin sur les pétroliers de la Shell.
En 1971, je rentre enfin dans une école de routiers à Poitiers, pour faire un CAP conducteur routier mécanicien en deux années. En juin 1973 avec le CAP et les permis en poche, je pensais commencer à rouler. mais une « magouille » entre ma mère et le sous directeur a fait que j’ai rempilé pour faire une quatrième transport. En fait c’était du bourrage de crâne pour les fils de transporteurs, et je n’étais pas motivé du tout. Donc je laisse tombé et le 02.01.1974, je trouve mon premier volant. un Berliet GR200 en porteur, caisse ridelles bâchée avec capucine, pour faire de la France. C’était chez les Transports René Philippe de Janzé 35, très connus à cette époque.
Dans le boite il y avait des camions remorques qui faisaient de l’inter, Espagne Allemagne et beaucoup d’Italie, poudre de lait et peaux de vaches à l’aller et carrelages au retour. Le jeune que j’étais avait envie. Au bout d’un an j’ai eu droit à un Berliet GR260 toujours en porteur. Puis à force de persuasion, j’ai pu enfin avoir mon camion-remorque et faire de l’Italie, c’était un Berliet GR 320 avec un porteur de 11 m et une petite remorque à deux essieux derrière, le tout sur 4.20m de haut, bonjour le balan.
A force de faire l’Italie, je voyais des camions faire du Moyen Orient, Stouff, VIT, Carry, etc…. Ca me tentait. Prenant mon courage à deux mains, je vais à la Stouff à Annemasse. Banco, quelques semaines après j’avais un télégramme pour embaucher.
J’ai eu le droit à deux tours d’Irak, dont le dernier qui a failli mal tourné. En arrivant la boite avait déposée le bilan.
Mon Saviem et mes deux compagnons de route
Le Saviem de la Stouff
Mon second camion un Berliet GR 260
Une route en Turquie
Paysage de Turquie
article presse
Lettre de licenciement
La liste des assureurs Stouff
Ticket de change Turc
Retour aux sources et donc chez Philippe, mais là j’étais en punition, j’ai eu un Daf 250 toujours en camion remorque et toujours sur l’Italie, et toujours un tour par semaine Bretagne / Santa Croce près de Pise, quand il n’y avait pas de grèves.
Durant cette période je passe l’attestation de capacité par correspondance, malgré les heures que l’on faisaient à l’époque. Un collègue qui avait un Daf 340 partait le dimanche soir de Rennes pour Rome, puis de Rome montait à Paris pour vider, et il rechargeait le vendredi chez nous. Ce serait maintenant………..
1978, je change de boite, je suis aux transports Nivès de Vannes, avec un Saviem SM 240, j’envoie des cheminées sur Cologne en Allemagne. Au bout de quelques mois, je me trouve chez Schambourg à Vannes, avec un Volvo F89, pour faire de l’Allemagne, Hollande.
1979, je me marie et logiquement, je cherche à faire de la zone courte, je vais chez Ridel à Questembert, puis le Gal à Vannes, chez eux j’ai tenu deux mois, et c’est un exploit, d’ailleurs j’attends encore mon certificat de travail.
Le DAF 280 de chez Philippe à Janzé
Le Saviem 240 de chez Nivès à Chartres
Le Volvo F89 de chez Schambourg
Toujours le Volvo F89
Visite chez Max Meynier
Enfin en 1982, j’embauche dans une vraie boite de transports, Le Roy à Rennes, avec du matériel en bon état et suivi par un chef d’atelier hors pair, Mr Gendrot et des mécanos supers. De bons dirigeants et des succursales organisées. C’est donc là que j’ai commencé comme tractionnaire, je louais mon tracteur, un Daf 3600 et mes cartes de gas-oil et d’autoroutes puis en fin de mois on faisait le décompte et j’avais la différence. Mon premier tour c’était en juillet 1985. Avec le bilan de fin d’année, j’ai pu acheter un Renault R340, j’avais mis un chauffeur chez Le Roy, moi j’avais trouvé un contrat de traction chez Hautière pour les usines Renault.
Puis la connerie, étant juste en trésorerie, j’ai pris le risque de prendre deux autres tracteurs, avec hélas des brêles comme chauffeurs. Dont un qui m’a viandé un ensemble frigo à Usseau sur la route Niort La Rochelle. J’ai donc déposé le bilan et je suis reparti seul avec un Ivéco turbo star. Le hasard d’une rencontre dans une usine, a fait que j’ai commencé à transporter de la ferraille sur l’Espagne à partir de 1987. Descente en ferraille et retour à vide au début puis avec des ardoises. En 1995, j’ai un accident avec mon Magnum, et ma benne neuve. J’achète une Daf 500 SSC, super génial.et je continu ma ferraille. Voulant gagner plus ce qui est logique, je supprime les intermédiaires, je monte ma société d’import export, j’achète et je revends ma ferraille directement. Puis encore plus fort, je monte une autre société au Luxembourg. La première vends la ferraille au Luxembourg avec le minimum de bénef et la seconde la revends en Espagne avec le maximum de bénef. le tour est joué.
Le Daf 310 de chez Le Roy à Rennes
Mon Renault 340 avec la remorque Hautière
Mon Renault 340 avec la remorque Hautière
Mon Iveco 190 nt 332
Sébastien après sa sieste dans l’Iveco
Photo souvenir des membres du convoi pour la Roumanie
Roumanie : Arrivée à PoduIlluaie
Mon Renault AE
Mon accident à Allaire
Mon accident à Allaire
Le Daf de remplacement et ma savoyarde coupée
Voyage au Maroc
concours aux 24 heures du Mans camions
Un petit tour sur la piste des 24 heures
24 Heures du Mans camions
Le Daf 500 et ses peintures
Le Daf 500 et ses peintures
Mais un beau jour de 1999, contrôle fiscal, quand le fisc s’est aperçu du manège, ils ont considérés que toutes les factures de la société française était fausses, donc trois ans de fausses factures, avec escroquerie à la TVA, etc.. Saisie des camions, de la grue, des voitures, de la maison tout quoi, et Le Brec en prison préventive. Deux mois de tôle, avec des doutes des peurs, sans savoir de quoi l’avenir sera fait. Puis en sortant on recommence à zéro en attendant le procès, sans savoir le résultat. J’ai racheté un petit Daily et j’ai fait des petits lots. Je gagnais bien ma croute, mais au bout de deux années, le daily était à bout de souffle, 300 000 km. J’ai donc décidé avec mon épouse d’arrêter et de prendre une place chauffeur, chez Dejan à Vannes, qui fait partit maintenant du groupe Rouxel. Le lendemain de mon embauche, je passe au tribunal, là sur le cul, 48 mois de prison don 15 mois fermes et le reste en sursis. J’ai quand même gardé ma place car j’ai eu la possibilité d’avoir un aménagement de peine, je n’ai fait que 9 mois en y allant que le week-end, du samedi 7h au dimanche soir 18h30. Maintenant c’est fini, c’est de l’histoire ancienne tout ça, mais quand on y repense….
Durant mes fameux week-end, j’ai commis mon livre » Patrick Le Brec la légende », c’est un bouquin qui retrace toute ma vie. J’ai au moins le mérite d’avoir essayer.
Parallèlement à tout cela, ma fille avait eue un accident de voiture. Malgré le fait qu’elle n’était pas en tort, on a été emmerdé un maximum par l’assurance. Plus tard, quand j’ai commencé mes week-end à la maison d’arrêt de Vannes, c’était le tour de mon fils d’avoir un accident de le route. Mais le sien a été très grave, et il a failli mourir au milieu du carrefour. Le détail est dans le livre « la légende ».
Ma soeur sur le trike
le Renault que j’avais chez Dejan
Non je n’ai ecrasé personne !!!
Non je n’ai ecrasé personne !!!
bon de livraison de ferrailles, où il y a le PTC de 44t. mais il y a prescription
Bref mon fils s’en est sortit tant bien que mal, puis il a commencé à rouler; Il m’a alors incité à redémarrer une entreprise. C’est ainsi qu’est née la « SARL SLBS ». SLBS, comme Société Le Brec Sébastien. C’était moi le gérant, mais c’était lui qui apportait les fonds. Et d’ailleurs c’était prévu qu’il devait passer la capacité et prendre la suite lors de ma retraite. Malheureusement il a abandonné le navire en route. Donc restant tout seul, ce n’était plus la peine que je développe l’entreprise, pour ensuite la fermer lors de mon départ en retraite.
Le 05 octobre 2015, j’ai eu un grave accident qui a fait deux morts. Heureusement je n’ai pas fait partie des deux morts, mais j’ai été bien abîmé quand même. Tassement de vertèbres, et des problèmes auditifs entrainant un appareillage aux deux oreilles. Par contre mon camion était mort, ainsi que mon châssis. Finalement au bout de 44 ans de route j’en avais vraiment marre. J’ai réussi à faire reprendre le financement du dernier tracteur, par un autre transporteur et le 17 août 2017, j’ai arrêté définitivement le métier pour aller en retraite.
Figurez vous qu’après toutes les aventures que j’ai vécu dans la vie, je suis bien content d’être arrivé jusqu’à ma retraite: VIVANT.
Je suis rentré, il y a 44 ans maintenant dans le monde des routiers. Au départ, je n’y connaissais rien. J’avais donc signé sans savoir ce qui m’attendais, mais j’en voulais. J’ai tout appris sur le tas. Au début, le métier était dur, mais nous étions heureux. Nous étions respectés par tout le monde, et il y avait une solidarité sans faille. Pour faire ce métier, il fallait avoir la vocation, presque comme les curés, quoi.
Après 5 à 10 ans de route, je me suis aperçu d’un changement de comportement, parmi les routiers qui faisaient du national. Cela devenait le début de la période « ma gueule d’abord, les autres débrouillez vous ». Il restait alors une bonne ambiance parmi ceux qui faisaient l’inter.
Maintenant, 44 ans après, tout est pourri. Mon métier, est devenu un métier banal, pratiqué par des gens qui s’en foutent complètement. La majorité des entreprises de transports sont maintenant dirigées par des « fils à papa », qui n’ont jamais mis les pieds dans un camion, qui ne connaissent rien au transport, si ce n’est que les comptes de fin de mois. Je sais, qu’il y a des bons dirigeants, mais je dois avouer que je suis de l’ancienne génération, et j’ai appris mon métier, dans le plus pur style « marche ou crève ». Ce n’était d’ailleurs plus du tout le même métier qu’aujourd’hui. Les chauffeurs, eux, ne sont pas meilleurs. Fini la vocation, ils travaillent, parce qu’il faut travailler, c’est tout. Le principal pour eux, n’est pas la qualité de leurs prestations, ni la pérennité de leur entreprise, non, la seule chose qui compte maintenant, c’est avoir un maximum d’argent, pour un travail minimum. A titre d’exemple, en Bretagne où il n’y a pas d’autoroutes, mais des voies express, et des nationales, une semi-remorque, ne doit pas dépasser les 80 Km/h. Hors, nous voyons en permanence des camions roulant à 90 / 100, des cars à 110, même des citernes d’essence, qui elles étant limitées à 60 ou 70 roulent allègrement à 90 comme les autres. Les seules qui respectaient la vitesse, étaient celles appartenant aux compagnies pétrolières, maintenant, il n’en n’existe pratiquement plus.
Pour moi, le mot « sécurité » veut bien dire quelque chose. J’estime et je sais que j’ai raison, qu’il vaut mieux dépasser les temps de conduite de 10 ou 20 minutes, tout en respectant la vitesse, que de respecter les temps de conduite et rouler pied au plancher du matin au soir. Cela me paraît évident, mais pas aux fonctionnaires bornés qui ne savent que lire bêtement leurs notes internes.
De plus, au niveau social, si on roule 10 Km/h plus vite que la norme, sur une période de 8 heures, cela fait une heure de travail gratuite donnée à l’entreprise. Sur 20 jours de travail mensuel, cela fait 20 heures gratuites, soit deux jours et demi. Deux jours et demi, c’est le nombre de jours de congés obtenus par mois de travail. Donc en simplifiant l’exposé, nous voyons bien que les congés payés des chauffeurs sont en fait payés par eux même, et non par leur employeur. En périodes de grèves, quand ces messieurs barrent les routes, en gueulant contre les patrons, parce qu’ils sont exploités, cela me fait rire aux éclats. Personne n’est derrière eux, pour appuyer sur la pédale d’accélérateur. Et c’est encore sans compter sur leurs responsabilités en cas d’accidents. Leurs permis sautent et leur emploi aussi.
Il suffit de s’arrêter dans un relais routier, et de les écouter raconter leurs exploits devant les serveuses, qui d’ailleurs n’en n’ont rien à foutre pour la plus part. Ensuite, quand ils sont sur le terrain au devant de difficultés, ces mêmes personnes se font discrètes, et l’expression « rentrer en marche arrière dans le bureau », prend tout son sens, avec des gens comme çà.
Durant ma carrière, j’ai vu passer le PTRA des camions de, 35 tonnes, à 38 tonnes, puis 40 tonnes et maintenant nous en sommes à 44 tonnes. Bon d’accord le matériel a évolué, mais quand même. Ce n’était pas la peine dd nous verbaliser quand on faisait 35,500 tonnes alors que de nos jours nous en sommes loin.
J’ai eu le droit aussi de voir des mecs en contre-sens sur l’autoroute. Dont dernièrement sur la bretelle de sortie du Guilberville (50), et cela en pleine nuit.
Vu aussi sur le périf de Caen (14), lors du dépassement d’un autre poids lourd, à 80 ou 90, un mec en moto qui passe entre les deux camions. Enfin ce n’est pas un mec, c’est un abruti de première, un inconscient.
Quand j’écrivais, que le métier de conducteur routier, était devenu banal. Banal, au point de ne plus m’intéresser du tout. Enfin le métier, si, il m’intéresse, mais ce sont les personnages autour qui ne m’intéressent plus.
Accidents :
l y a eu une évolution certaine du style de conduite des automobilistes. Déjà il y a trente ans, il y avait beaucoup moins de véhicules sur les routes. Cela se passait mieux, même s’il n’y avait pratiquement pas d’autoroutes, ni de voies express. Sur les Volvo de Schambourg, on roulait couramment à 105 Km/h, chose impossible maintenant. Et pour cause, le style actuel de conduite, se rapproche plus de celui que je voyais en Turquie dans le temps. C’est à dire qu’aujourd’hui, on peut voir à longueur de journées, des types qui grillent des feux rouges, des stops. Les lignes continues, on ne connaît pas, les clignotants idem. Les ronds-points, sont plus facile à prendre à contre sens pour tourner à gauche, plutôt que faire les trois quarts du tour. Cela devient de la folie sur la route. Et le Sarkozy, qui nous annonce une diminution des accidents et des morts sur la route. Je n’y crois pas, déjà il est de notoriété publique, que les statistiques sur la délinquance sont bricolées par lui, alors, celles là ne peuvent que l’être aussi.
Et il n’y a rien à y faire, la police et la gendarmerie, on ne les voit plus depuis longtemps sur les routes.
Pourtant, c’est beau la route, le paysage, les voyages, les rencontres.
Je vais vous narrer, les deux plus gros accidents que j’ai vus durant ma carrière. Je commencerais par le deuxième, car au cas où les fidèles lecteurs que vous êtes, auraient l’âme sensible, il vaudrait mieux en ce cas, se passer de lire les lignes se rapportant au premier accident.
Donc nous étions vers la fin des années 80. Je faisais de la ferraille sur l’Espagne, avec mon Iveco. C’était un soir, peu avant Noël, vers les 21H, sur la route nationale entre Nantes et Montaigu. Il faisait nuit. Un peu avant le resto « La Saucisse Volante », une Citroën Visa, me double à très grande vitesse, en pleine côte et sur une ligne continue. Comme il n’y avait pas de circulation, cela c’est passé sans problèmes. Mais comme à chaque fois que je vois cela, j’ai mal au ventre de voir des abrutis comme çà.
Un peu plus loin, après Aigrefeuille, Je vois dans la nuit des feux de détresse. C’était un accident, je m’arrête donc. Mon âne de tout à l’heure, venait de doubler un camion en pleine côte encore. Mais en face, cette fois-ci il y avait eu une autre voiture, une camionnette C25. Ils se sont percutés de plein fouet, à combien ? Peut-être 100 ou 110. Un vrai carnage. Nous étions seuls, le chauffeur de l’autre camion et moi, dans la nuit. Sur l’autre voie, il y avait les deux autres épaves toutes fumantes encore. J’ai été chercher mon extincteur au cas où, et une grosse pile. Dans la voiture qui m’avait doublée, le cow-boy était mort. Son volant était cassé et la colonne de direction était enfoncée dans la tête. Horrible, du sang partout, et de la moelle qui sortait du crâne. Il était heureusement seul dans sa voiture, mais aux places arrières, il y avait des cadeaux de Noël. Sacré Noël pour sa famille. Dans l’autre voiture, idem, une seule personne écrasée dans sa cabine, du sang, des membres désarticulés, mort aussi.
Enfin au bout de longues minutes un car de tourisme arrive. Il s’arrête et voyant la situation, s’arrêtera prévenir les gendarmes dans le village à coté. Plus tard arriveront les pompiers de Montaigu, les gendarmes, les ambulances. Ensuite, ce seront les dépositions, les témoignages, et tout le reste.
Bref vers minuit, je m’en vais quand même. Inutile de dire que je n’avais plus envie de dormir. J’ai donc relié Saint-Genis de Saintonge, mon arrêt habituel entre Saintes et Bordeaux, cela sans avoir aucune envie de dormir, malgré l’heure tardive. Curieusement, là bas, ils étaient déjà au courant de l’accident. Mais c’était à cause de la déviation mise en place, les nouvelles ont été plus vite que moi, avec la CB.
Voilà donc pour cet accident. Attention, maintenant, j’attaque le deuxième et plus coriace.
C’était il y a très longtemps, je roulais à l’époque pour Schambourg. J’étais donc jeune marié. Je revenais d’Allemagne par la Nationale 4, vers Ligny en Barrois. Je ne sais plus en quelles circonstances, je me suis retrouvé en pleine nuit, par temps de brouillard, sur les lieux de cet accident. La situation, se présentait comme ceci.
Un camion qui s’est payé un arbre de plein fouet, sans doute pour éviter une voiture qui devait en doubler une autre. Ce camion était du type « nez long », c’est à dire qu’il avait le moteur devant la cabine. C’était donc le moteur qui avait morflé en premier. Par contre le chauffeur était coincé par les jambes dans sa cabine, mais il était conscient. Donc pour lui, des blessures légères, mais impossible de bouger.
Il y avait aussi une voiture, sans doute, celle qui avait due frotter le camion, car le coté gauche de cette voiture, était carrément arraché. Sur la route, il y avait un homme, le conducteur de la voiture. Un homme sans tête, enfin, si, la tête était à cotée de lui, mais rattachée au corps, avec quelques morceaux de chairs et de peau. Le sang coulait à flot par les artères, il n’y avait plus rien à faire pour lui.
Mais, ce n’est pas encore fini. Je voyais tout cela à la lueur de mes phares et de l’espèce de clair de lune au travers du brouillard. Il était éventré et des boyaux lui sortaient du ventre…Ce n’est pas la peine d’en dire plus, je pense. Quand on voit cela, on ne l’oublie jamais, pour le reste de sa vie. Le gars avait donc été éjecté de sa voiture. Mais il restait dans la voiture, la femme et les deux petits gosses qui avaient dans les cinq ou dix ans.
La femme a été touchée, elle aussi. Comment, Je n’en sais rien, mais je l’ai entendu hurler, pas crier, hurler pendant cinq minutes, puis, elle s’est tue, plus rien. Elle était morte, elle aussi.
Je me suis retrouvé seul, avec les deux enfants. Ils étaient vivants et à priori sains et saufs. Ils avaient vus leurs parents mourir devant eux, dans des souffrances intenables. Que faire et que dire ? Je ne pouvais rien faire d’autre que d’essayer de les consoler. Bien plus tard, les pompiers se sont occupés d’eux. Que sont-ils devenus maintenant ? Je n’en sais rien, mais c’est une bien triste entrée dans la vie pour eux.
Ces choses là, on ne les oublie jamais. Dès qu’une voiture, une moto, un camion, roule avec un comportement accidentogène, j’y repense automatiquement, et j’ai mal partout. Autant dire, que maintenant, c’est à longueur de kilomètres, que cela m’arrive.
Enfin, moi aussi j’y ai eu le droit aux accidents. Durant ma carrière j’ai bousillé trois camions. Le Saviem de la Stouff, sur du verglas. Puis Renault AE, je ne sais pas comment. Et enfin mon Daf tout neuf, à cause de deux vieux qui se sont suicidés.
Ma fille aussi, un accident qui a détruit notre voiture et qui a fait deux morts. Et bien sûr mon fils qui était entre la vie et la mort pendant longtemps, à cause d’un ivrogne qui avait grillé un feu rouge et percuté sa moto.
Mes enfants :
A priori, je n’en ai eu que deux. Céline en 1980, et Sébastien en 1985.
CELINE :
C’était notre premier enfant, une fille. Rien à redire, elle était bien portante et normale. Tant mieux. Par contre, elle est née, huit mois après notre mariage. Pour nous, cela ne changeait rien, mais pour les chefs de la famille Guénégo, à savoir, les deux sœurs Le Corno, c’était un crime de lèse-majesté. Cela voulait dire que Jeanne avait couchée avant son mariage. Mais ceci est une autre histoire. A sa naissance, je roulais pour Schambourg. C’était au retour d’un tour de Danemark, que j’appris la naissance de « Bicou ». J’étais à Pontivy, en compagnie de Le Hir, un jeune qui était à son compte, et qui faisait un tour de Danemark, toutes les semaines avec un F 88. J’ai donc appris que c’était une fille. Dès que j’ai pu, je suis aller la voir à l’hôpital. La suite fut plus classique, les couches, les biberons, etc.….
Du fait de mon métier, c’était Jeanne qui s’occupait principalement de sa fille. De temps en temps, je mettais quand même la main à la pâte, ou plutôt, les mains dans la merde, quand il s’agissait des couches. Pour les mêmes raisons, je ne l’ai pas vu grandir non plus.
Maternelle à Noyal, secondaire à Muzillac, et elle a déjà seize ans. Elle ne voulait pas nous dire quel métier, elle voulait faire. Ce n’était pas grave, un jour viendra, où elle nous le dira d’elle-même. Ne serait-ce que pour faire ses études. Ce fût donc à ma mère, qu’elle s’est confiée. Elle voulait être conducteur routier. Diable, sa mère comptait la voir faire coiffeuse, elle en avait été vexée.
Donc elle a fait ses études à Pont-l’Abbé dans le Finistère. Deux années pour avoir ses permis poids lourds et ses examens. En pension la semaine, elle rentrait le week-end en train. A suivre, elle a fait une année de plus en agent du transport. Cette année là, elle a eu le droit d’avoir un appartement. C’était l’époque où nous, ses parents avions les moyens. Ensuite, elle est partie à l’école du Porteau à Poitiers, où moi-même j’étais, trente années plus tôt. Là bas, elle a fait un Bac Pro transports, en deux années. Puis à cause de mes problèmes avec la justice, elle n’a pas voulue continuer pour faire un BTS Transports. Déjà, sans parler des études, qui sont relativement dures, elle avait eu son accident et les soucis que nous avions lui ont sapés le moral.
Durant sa jeunesse, elle a eu beaucoup de coups de gueule avec sa mère. Un jour, elle a fuguée. Elle devait avoir sept ou huit ans peut-être. Elle avait mis des vêtements dans un sac, puis elle est partie à pied. On l’a retrouvée à la sortie du bourg. Elle partait chez sa grand-mère à Damgan.
Chaque fin de semaine, en rentrant à la maison, je lui apportais un petit quelque chose. Le plus souvent, c’était des Kinders, un œuf en chocolat, avec un cadeau surprise à l’intérieur. On en a eu toute une collection. Lorsque l’on rentrait de promenade le dimanche après-midi, en voyant le camion dans la cour, la réflexion habituelle était: « Tiens, papa, est là, peut-être qu’il a ramené un coco chocolat, on peut allumer la télévision ? ». Comme toutes les petites filles, je pense, elle aimait les jupes et robes volantes. Elle prenait plaisir à tourner sur elle-même pour faire voler les pans du vêtement. Comme sa mère, elle a été majorette à la Jeune France de Noyal. Elle faisait la fière avec sa petite jupette et son bâton.
Un jour où nous faisions le plein d’essence dans une station de Vannes, nous avions décidés de faire laver la voiture aux rouleaux. Donc nous restons dehors tous les quatre, car il me semble que ma mère était avec nous ce jour là. Le fameux « Queue Plate », son nounours, était resté sur la lunette arrière. Tout allait bien jusqu’à ce que le rouleau arrive au niveau de l’arrière de la voiture. C’est à ce moment que Céline s’aperçoit que le Queue plate était resté dans la voiture. Elle a piquée une crise, car elle avait peur pour son Queue plate. Et là, ce n’était pas un caprice.
Un jour, elle a failli se faire estropier, elle aussi, et par sa faute. A Damgan, après être sortie de la voiture, elle a refermée de toutes ses forces la porte du véhicule. Pour ce faire, elle avait une main sur la porte, et la seconde était en appui sur le montant de la voiture, au niveau de la serrure. Ce n’est qu’une fraction de seconde avant l’impact qu’elle l’a enlevée, sans le faire exprès. Ma sœur avait vue cela aussi, mais nous ne pouvions rien faire.
Depuis elle est rentrée en CDD chez les Tps Massicot à Redon. C’était son premier emploi. Je lui ai fait passer son BTS transport, et elle est montée en grade chez Massicot, devenu Be Way maintenant. Elle est devenue exploitante. Au niveau familial, elle s’est mariée et a deux enfants, une fille et un gars. Donc nous sommes maintenant grands parents depuis déjà quelques années.
SEBASTIEN
Viens ensuite le tour de Sébastien. Pour lui, j’ai voulu assister à l’accouchement, et ainsi j’ai pu voir comment cela se passe. Au moment où il est né, j’ai pleuré, je n’ai pas pu me retenir. Pleuré de joie, certainement, mais surtout d’émotion. Car derrière ma carapace, je suis très émotif.
Lui non plus, je ne l’ai pas vu grandir. Quoique de temps en temps, il venait avec moi en camion, en Espagne. Il passait le plus clair de son temps à dormir, et à faire des cabanes avec les couvertures dans la couchette de l’AE.
Quand il était petit, il appelait sa sœur « ya », lui c’était « moné », quant à moi c’était « gros didet ».
Au niveau scolaire, je dois avouer que j’ai été déçu. Il était bien le fils de son père, on ne se casse pas trop la tête, mais on avance toujours plus loin. Il devait avoir environ onze ans, quand j’avais récupéré une vieille mob. un Peugeot 102. Il s’en servait, pour faire le tour de la maison, sur la pelouse, puisqu’il n’avait pas le droit d’aller sur la route avant d’avoir 14 ans. Plusieurs fois il me demandait l’autorisation d’aller sur la route, mais il faut être ferme. « Encore trois ans à attendre, je ne tiendrais jamais ». Ben si mon gars, il va falloir. Maintenant, il a 32 ans, et il en a eu des mobs, des scooters, et des voitures.
Autant sa sœur est du genre intello, que lui s’est plutôt un manuel. Très vite, les moteurs de mobs n’ont plus eu de secrets pour lui. Les montages d’autoradios, de petites lumières et des Klaxons, sur les scooters des copains non plus. A l’âge de onze ans, c’est lui qui était aux commandes de ma grue de vingt cinq tonnes, pour charger la ferraille dans mon camion.
Après son cap de routier à Guer, il a commencé à rouler chez Le Gal à Vannes, sur une poubelle de Scania. lui non plus, ça n’a pas duré longtemps. Il a rallié le STAT à Rennes pour faire du frigo. Souvent des tractions de nuit en viande pendue. Puis il a fini par me convaincre de monter la SARL SLBS. Depuis il en est sorti, et il fait du frigo en grand régional. le frigo et lui, c’est une longue histoire d’amour.
PROJETS
Depuis toujours, j’avais envie de voyager. Quand j’étais jeune et célibataire, j’aurais du le faire. Quoique je n’ai pas à me plaindre de ce coté là. Mais j’aimerais bien faire une traversée des USA, en Harley ou en trike, l’Europe, maintenant, je connais.
Le trike aussi, me manque. Autant la moto ne m’intéresse pratiquement plus, qu’avec le trike, j’avais retrouvé de belles sensations et cela en toute sécurité.
Au point de vue travail, comme je l’ai déjà dit, j’aimerais bien retourner au Moyen Orient, en camion. Le voyage humanitaire en Roumanie, c’était bien, mais il y avait beaucoup mieux à faire. Enfin, cela avait été une soupape de bonheur qui se ré ouvrait pour Jeanne et moi. Avec la guerre en Afghanistan, j’espérais qu’il y aurait eu des voyages humanitaires à faire là bas, mais non, rien, pas de contact, maintenant peut-être en Irak ? Pas sûr, étant donné la tournure des évènements.
Le Maroc, il y a des affaires à faire là bas. Mais maintenant, avec ce qui m’est tombé dessus, je n’ai plus le courage. Quant à faire de la Mauritanie, comme cela était prévu, je crois que c’est définitivement annulé.
Ce qui me désole, c’est que je redevienne un Monsieur tout le monde, avec une vie banale. Il est fort possible que l’on va rester habiter à Noyal, à proximité de la belle-mère jusqu’à sa mort, mais ce n’est pas demain la veille. Nous n’irons pas habiter à Damgan non plus. ma mère est décédée depuis presque deux ans, en décembre 2015. La maison est vendue. Je ne connais pratiquement plus personne là bas. A Noyal non plus je ne connais presque plus personne. je suis seul. Voila ce que c’est que de partir toutes les semaines et de ne passer que le dimanche à la maison sans sortir. C’est tout juste si je connais mes voisins.
Je ne me suis jamais plut à Noyal, et encore moins maintenant. C’est le salon de coiffure qui retient mon épouse ici, et c’est mon épouse qui me retient ici. Moi, je n’ai qu’une hâte, partir, partir.
Maintenant, tout en restant poli, je m’emmerdais dans mon travail, plus de motivation. Au volant de mon camion, j’ai souvent le cafard. Je sens le poids de l’âge, je sens que ma vie se termine. Moi qui rêvait des grands espaces, des déserts, des aventures, j’en ai connu, oui mais, c’est fini maintenant, cela c’est arrêté brutalement. Maintenant, il me faut rentrer dans le rang, vivre normalement comme tout le monde. Il faut penser à ma famille, ma femme, mes enfants et petits enfants. Pourtant il me reste encore tellement de pays à visiter, de projets qui vont tomber à l’eau. Adieu les pistes du Moyen-Orient en camion, les transports sur le Maroc, la Mauritanie. L’aventure est finie. C’est comme un film que l’on regarde et qui se termine. Il faut revenir à la réalité, au train train quotidien.
Je ne reverrais sans doute jamais plus les grandes traversées de désert, en camion, sous le soleil, avec des gerbes de sable ocre qui volent sur les cotés de la remorque. Au frais, dans la cabine climatisée, écoutant un concert de Beethoven ou Aznavour chantant « emmenez-moi ». C’était fantastique et j’étais alors prêt à affronter le monde entier comme cela. Mais il aurait fallu être célibataire pour continuer cette vie là.
Depuis ma plus tendre enfance je suis attiré par les camions; mon père était l’unique chauffeur d’une entreprise de distribution de boissons, fioul et charbon et lorsqu’il m’emmenait avec lui c’était la fete au village !
Je débute ma carrière professionnelle en juin 1988 après avoir obtenu un CAP de routier passé à Montelimar. Je me fais embaucher chez TRC à Chavanay (42). Là, je roule d’abord en plateau puis en savoyarde en régional pendant l’été puis en national + Belgique et Suisse.
J’y reste un an et demi et la boite ferme peu de temps avant mon incorporation chez les kakis. Classes à Vienne au 505 RT qui ferme (decidemment!), donc mutation à Lyon OU j’ai la lourde tache de conduire et d’installer le camion info armée de terre sur différentes manifestations.
Fin decembre 90, je réintègre le civil pret à bouffer du km!
Je rentre chez Bert à Sablons (38) pour du national. Je reste trois mois chez eux puis file chez Jury à Condrieu pour faire de l’inter. Je roule en Espagne, Italie, suisse, Allemagne, Belgique , Hollande et GB avec un Merco 1938 de 950000 km nickel! Malheureusement Jury est repris par Debeaux qui virent la patronne. Nous sommes plusieurs chauffeurs à la suivre chez Begey de Belfort qui montent une agence à Vienne. Ils me payent l’ADR citerne et me lachent sur les routes d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche avec un Mercedes 1935 qui marchait du feu de dieu! L’experience n’aura pas été concluante car il regne une ambiance détestable entre l’exploitation de Belfort et celle de Vienne et ce sont les chauffeurs qui trinquent.
Je lache la citerne et rentre chez Baude à St rambert d’albon (26). Très bon boulot et bonne ambiance! Pendant cinq ans je trimballe des préparations de fruits pour les yaourths à destination des laiteries de France, d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie.
En avril 97 je pars rouler pour mon père et mon frere attestataire qui ont racheté un petit artisan transporteur à Tournon (07). Rapidement (trop!) on passe de deux à sept camions.
Je roule d’abord avec un daf 95.430 en container pour Mertz puis en frigo en national. Je roule ensuite en affreté permanent chez Giraud à Sonnay sur la GB, mais aussi la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et l’Espagne.
Trois ans plus tard mon pere jette l’éponge et revend à Giraud, j’y reste trois mois car je ne fais plus que de l’Italie du nord.
J’intègre alors GLF à Communay (69) et pendant une année je roule en frigo en national, une semaine deux tours, une semaine trois tours. Je m’apperçois rapidement que ce boulot ne me convient pas d’autant plus que meme si le tracteur est attitré en longue, il passe entre plusieurs mains au retour et pas des plus délicates!
Début juillet 2001 je me fais embaucher chez Solygotrans et roule en container en régional puis en plateau un peu partout. Mon patron me fait repasser l’ADR citerne car je posséde la base et depuis 80% de mon taf consiste à tracter des containers citerne après un passage en traction pour Cottard.
Le boulot est plus ou moins plaisant mais me permet de rentrer souvent à la maison retrouver la petite famille.
Je ne cache pas que la longue me manque et dès que l’occas’ se présente je fais un grand tour.
ITINERAIRE
Glasgow pour Giraud vider je sais plus et recharger un complet de whisky.
Emmeloord NL pour Jury chargé des pommes de terre.
Hambourg pour Jury vider des produits chimique et recharger des fèves de cacao.
Wien pour Giraud pour vider des bobines de papier.
Frosinone pour Baude .
Séville pour Baude chez Danone pour vider et recharger des emballages vides.
ALBUM PHOTOS
Lycée les Catalins Montelimar
mon 1er tracteur un Berliet TR305
Je finis chez TRC avec un F12
Leyment chargement de munitions pour Canjuers
Camion Info à Istres (13)
je roule en 310 chez Bert
Je suis fier en 310!
Encore plus fier en 1938!
chez Jury en Merco 1938
Mon premier Volvo, avec José dit le Portos 38 et son 1933
José mon pote de toujours, roi de la tchatche !
En perm’ j’en profite pour m’évader avec José et son 1944 flambant neuf. 1990
Manu, un pote à José, maintenant chez Solygo lui aussi !
Un jour férié en Italie. On hésitait pas à décrocher pour partir en balade
Centre de Londres en 1999
vivement la generalisation de la taut!
début chez Baude avec un R340 puis un R365
J’enchaine avec un 365 mais turboliner.
De retour de Madrid
Scania 113 H 360
Chargement de bois dans les Landes
En revenant d’Italie
Un peu de frigo
Je l’aimais bien ce Magnum
Motorway en Ecosse
Route typique en GB
Sur les routes d’europe pour Giraud
Mon AE avec la curiosité de la boite, un Foden 4450
Solygotrans
OLYMPUS chargement de sapins à Devesset (07)
une boite CNC pour les livraisons des garages Peugeot et Citroen.
Deux citernes pour Moutiers
Un peu de porte char
En 2008 je touche un FH440 et je fais un peu de convoi.
20′
Allez, on resangle tout ! merci collègue !
Arret café à Donzère avec Roger
Col de Cabre côté Drôme
Chargement merdique sur une semi hors-d’age
En route pour l’Italie
Je déménage la CAMIVA
Je déménage la CAMIVA
Je déménage la CAMIVA
Chargement de bois pour mon beau-frêre
Livraison hopital de Reims
Encore et toujours l’A48 !
Basique mais il me plaisait bien !
Bi-train dans le col de Lus la croix haute
La Seyne sur mer
J’adore ces petits matins tranquilles !
Le tunnel d’accès de la STEP de la Seyne
Dans les souterrains de la Seyne
C’est chouette la corniche du cap Sicié !
Le chemin d’accès de la step de St Cyr sur mer.
Chaud !!!
Entre Sisteron et Grenoble
Basel, une histoire d’amour. Nan je déconne !
Chargement d’un 20′ à Voreppe
Parcs des expos de Genève
Convoi pour Avignon
Dans le Beaujolais
Planté à Voreppe sur les ordres d’un préfet frileux
En descendant sur Fos par un matin hivernal
Fos
Un cavalier surgit avec ma citerne. Fos
Genève
Gazzzzzzz !
H2O2= Jarrie, l’équation infernale !
Le doux bruit du Carrier, mais la c’est pour faire du chaud ! Chargement dans les Landes
Essai du nouvel FH
J’aime la discrétion !
L’A26, humide comme souvent.
Les nouveaux garages
Le noir, couleur tendance chez Solygo
Les vignes ardechoises
Livraison merdique à Nîmes
Mon poto le tos, dépot Solygo
Mon quotidien
Normal !
T’en tire une tronche !
Un peu de boiboite..
Un vendredi soir dans le Morvan.
Tellement blasé que j’en oubli la tondeuse !
Photo officielle du syndicat d’initiative de Givors lol !
Un peu d’Allemagne
Route vs Rail
Adieu gros !
Après presque 14 années passées chez Solygotrans, et avant de m’enterrer plus profondément dans le trou que j’avais creusé et où depuis quelques temps je m’enlisais plus profondément, après aussi maintes concertations avec mon épouse et mes filles, je lance un coup de pied dans la fourmilière et fait le grand saut. Par l’intermédiaire de Phil je me met en relation avec Michaël, le big boss de TGI, Transports Gomes International. Une opportunité offerte par Fabien, qui donne sa démission afin de voguer sur d’autres rivières bitumées, me permet de rejoindre cette société à taille réellement humaine car composée de 4 personnes seulement.
Un patron mettant en avant des relations de qualités avec ses chauffeurs, des collègues sympas, du matos au top et du boulot varié , je suis vraiment bien à l’aise dans cette boite. Certes, j’en bave encore car je suis chamboulé par tant de changement en aussi peu de temps mais en contrepartie je pars travailler le coeur léger, motivé comme jamais !!!
Transports Gomes International
Lundi 30 mars, je prend possession de mon nouvel ensemble !
Au dépot
Chargement Rillieux la pape
Je reprend gout au boulot !
Au dépot, un vendredi
Chargement au pont à Décines, bien hard l’entrée !
Les faux frères
Antho boude. CR de Macon
Foire de Brignoles
Tout au bout de l’A6 il y a Paris..
J’aime bien longer les pistes de Roissy
Paris, porte de la chapelle
Livraison au hayon dans Paris centre
Let there be lights !
A la pompe avec Péli, juste avant son petit tour de régional…en Suède !
A l’affut prêt à en découdre.
J’avais juré de ne plus toucher à un frigo ! Beziers
Livraison à Tain dans une boutique que je connais bien !
Devant chez Santi à Girona
A quai à Barcelone. 3h pour vider, l’Espagne quoi !
La C25 entre Girona et Vic
Catalunya
En attendant une place à quai. Chasse sur rhône
Ma spécialité le hayon
Il vend du rêve…
Ma choupinette
Ma fille en pleine révision…
Marseille la Canebière, livraison Hayon et transpal
Marseille Canebière
Mon beau fache !
On ne recule devant rien chez TGI
Pause morvantaise
Péli à Montélimar. Si on m’avait dit que deux ans plus tard je serai le chauffeur du FH !
Première croisure avec Tonin. SQF
Semi décrochée à quai pour un départ de nuit, je glande à Pujaut
Si je n’avais pas choisi la route.
Swedish power !
TGI
Tout beau tout propre !
White and blue
Roule ma poule !
On the road again…
Un chantier à Corbas.
Parfois le tire-pal doit prendre l’air !
Chaleur dans les souterrains monegasque !
Déchargement à la pelle.
ça rentre à l’aise !
Passage en force sur une voie d’accélération…
Passage en force sur une voie d’accélération…
Galère chez un client qui nous aura tenu toute une soirée.
Vallon Pont d’Arc
Chargement de véhicules de luxes, St Laurent du Var.
Le tube de l’année !
Fos sur Mer
chantier Chalon sur Saône
Qui veut des armoires métalliques ?
Vieille usine à Lille, avec les accès adéquats.
Après lui le déluge !
Tonin, Paulo et moi à Roanne.
Le photographe Nico
Une belle pièce de 17t chargée en Allemagne.
Une belle pièce de 17t chargée en Allemagne.
A Morteau il y a pas que des saucisse !
Lave esclave !
Rodage fini !
Chargement de pièces auto dans un garage Renault à San Sebastian
La circulation infernale dans Paris…
Grosse affluence au parc des expos porte de Versaille, ce jour là j’ai mis 3 heures pour y rentrer !!!
Retour d’Ukraine mdr !
Un complet de yoyos géants
Décembre 2016, les 20 ans de TGI.
Pate à papier à Troyes
Une bobine et quelques bricoles pour la GB
Première traversée du chanel depuis 2000 !
La conduite à gauche c’est comme le vélo…
Je reprend mes marques culinairement parlant.
Ces bonnes vieilles routes anglaises, pas larges et bien grasses !
Au retour de mon périple anglais je récupère ma Samro arrivant tout droit du Portugal pour une bonne cure de jouvence : rideaux et toit neufs !
37 Gefco Gennevilliers, un vendredi après-midi
Une belle bâche sans trous ça change la vie !
Soucoupe violente !
Tancarville bridge
Une livraison à Pamiers
Malgré les apparences j’ai pas trop mal dormi !
Je charge à Roissy pour Vitré
Un chantier galère à Stains…
…où je me suis occupé en faisant un bon tetris !
J’enchaine un autre tour de GB, cette fois avec la P&O
Grand beau cette fois !
Gaffe, ne pas oublier ses tables de conversions !
High trailer
Une semaine avec le MP3
Dans les Ardennes
FDR poweeeeer !
Chargement de nuit porte de Versaille
Les 4/5eme du parc
Je fais le pont
Mystère…
Tout roule à merveille chez TGI.
Depuis Décembre 2017 nous avons pris possession du nouveau dépôt à Luzinay 38. Il y a de plus en plus de tours en inter, d’ailleurs j’ai décroché la timballe une semaine avant nöel avec une virée sur la Hongrie et la Croatie qui me laissera un excellent souvenir!
Début 2018 le boulot n’est pas bien emballé mais c’est général…donc de nouveau c’est RP rengaine en attendant des jours meilleurs…qui ne viendront pas !!
Dimanche 4 février, midi, Paulo m’appelle pour m’annoncer la terrible nouvelle qui laisse KO tous ceux qui connaissaient Michaël…
Que faire après ? Tant bien que mal on continuera à rouler le temps que sa compagne trouve une solution pour faire perdurer ou non TGI. Pas facile mais grâce à plusieurs FDR et aux transports Thévenon qui se sont spontanément proposés pour nous aider, nous avons pu continuer un peu l’aventure Gomes International.
En rade sous un tunnel en remontant au Fréjus coté italie
Nico 38 et son DAF CR de compèt’ !
Sous les éoliennes St Martin de Crau
Embarquement sur le Shuttle
Collector !
STEF Italia
Le parc le vendredi, toujours bien alignés !
Ronflette en Maurienne avec le Carrier en continu avec un complet de surgelé made in italie
Tonin et moi
Volvo, Frappa et Carrier
Déménagement de Mornant à Luzinay
Le matin réveil avec la neige. Volvo Andrézieux
Livraison à Hemel Hempsted, GB
Whouaaaaaaa!
Slovénie
Slovénie
Hongrie
Hongrie
Hongrie
Hongrie
Frontière Hongrie-Croatie à Letenye
je cloturerai pas de sitôt une journée ici !
Celle là je vais la garder précieusement !
Croatie
Croatie
Croatie
Croatie
Croatie
Joli voyage !
Chargement du côté de Cahors sous la flotte
Le nouveau parking à Luzinay
Un patron, un ami, Michaël…
Thévenon nous file un coup de main
Bloqué à Langogne par la neige
De la benne entre la France et l’Italie, principalement en dépose au terminal d’Aiton
un tour plateau entre le 58 et le 42
Dernier jour pour Tonin chez TGI, il m’avance jusqu’à chez lui ce qui m’a permis de monter direct chez mon client en GB.
Lors d’un transfert de cuves de brasserie entre le 64 et le 30, le client, un anglais, m’a offert les différentes bières de sa production. Enjoy !!
En mode plateau avec différents chargements
Vendredi 1er juin 2018, dernier jours chez TGI, je quitte mon BG020LP le coeur lourd…
Un jour Gilbert Thévenon me propose de venir travailler chez lui comme chauffeur longue distance.
Comme ça ne semblait pas se décanter chez TGI et que l’ambiance commençait à en patir sérieusement, je décide de me jeter dans l’aventure des transports spéciaux. Je débute donc chez Thévenon Transports Spéciaux le lundi 4 juin 2018 avec un MAN TGX480 6×2. Ayant eu le temps de faire connaissance avec le staff et réciproquement l’ambiance était plutôt détendue ! J’ai donc commencé a faire mes armes en plateau, extensible, pupitre sur la GB et l’Italie, porte-engin, surbaissée et extra-surbaissée. Convois de première et deuxième catégories sur la Belgique, l’Allemagne et la France. D’emblée je suis emballé par la diversité des trajets et la variété des transports ! Certes c’est un travail qui demande beaucoup de rigueurs au niveau de l’arrimage et de la conduite, mais en fait je me suis rendu compte que comme on est pas , ou rarement, sur de l’express ça permet de se concentrer sur l’ensemble afin de réaliser le transport dans de bonnes conditions. Et le meilleur dans tout ça c’est que je prend mon pied !
Premier tour sous les couleurs Thévenon, un Lorette-Laval.
un grand classique, le Rive de Gier-Anvers en lourd, entre 50 et 70t roulant, circulation avec un arrêté !
Mon MAN avec le Scania torpedo 6×4 ex-Baude
2 voyages coup sur coup en pupitre du Creusot vers Bradford GB
Toujours en pupitre avec Jacquot, on descend chacun deux fonds de cuves à Pescara sur la côte adriatique de l’Italie…
…et on recharge du treillis soudé du côté de Brescia.
Mon premier engin, une foreuse neuve à Fos pour une carrière dans le 58…
j’enchaine à Clermont-Ferrand avec des caisses en 1ere catégorie que je livre à Nordhausen en ex-RDA
Un pont roulant de 19m entre le 38 et le 38
Première en « déboitable » ou extra-basse. Un porteur chargé chez un carrossier ardechois posé au port de Marseille pour l’export.
Transfert d’une petite foreuse depuis Thorens Glière dans le 74, destination Annemasse.
Deux rouleaux de concasseurs de 35t pris en charge à St Etienne…
…et livré dans une carrière Belge.
Une foreuse entre le 69 et le 84
Livraison en solitaire dans les monts du Lyonnais
J’en ai bavé pour reculer sur ce chantier Stephanois!
Un tour tranquille au départ du 42 en pupitre…
…vidé directement au bateau à Anvers.
Plusieurs voyages entre St Chamas 13 et le 38 en 18m
F69 pour D47
Port de Fos
En Ardéche au dessus du Cheylard, contrepoids pour grue mobile
convoi de nuit avec Stephane entre le 13 et le 06, plantage au Muy…
…la voiture pilote mise à contribution pour jouer aux touristes à St Trop’
Livraison sur les pistes de l’aéroport de Nice
En route pour l’allemagne !
Chantier éolien dans le Tarn
Une vieille PPM chargée à Brive la Gaillarde pour Belleville sur Saône
Ne tirez pas sur l’ambulance ! Leyment
Dans les entrailles de l’usine marémotrice de la rance, à côté de St Malo
Une remorque à bétail chargée dans le 72 pour la foire agricole de Cournon 63
Encore une foreuse
Un bloc de 3mx2m50 et 25t pour Barcelone.
Pièce de chaudronnerie transférée d’une dizaine de km en Isère
Un engin d’aéroport en 2eme cat entre St Chamond et Roissy CDG
Eléments de grue pour un chantier éolien à St Affrique, en provenance de Belgique
Un convoi entre Morestel 38 et La Motte Sevolex 73. Dimensions 19m x 4m
Deux moules chargés à Fos pour Macon. On sait jamais comment les arrimer ces trucs là !
Transfert d’un téléscopique 42/69
Mode Hiver 2018, le jaune est tendance…
Mais non ça ne dépasse pas beaucoup ! Le Puy
Il est pas beau cet Unimog ??
Grosse chaleur en 4m de large ! Merci les GJ…
…heureusement arrivé à bon port à Fos
Machine outil livrée à Figeac
Décembre 2018, suite au départ en CFA d’un chauffeur je touche un Renault Range T cabine intermédiaire 520cv, toujours en 6×2. Evidemment j’aurai préféré un Volvo mais je vais pas faire la fine bouche non plus…du coup il est quand-même bien équipé et finalement assez plaisant à vivre et à conduire.
Premier tour en T, direction Cherbourg en 2eme
Arrêt casse croûte à Flamanville avant de se jeter dans l’enfer de l’EPR !
Sur un chantier à Créteil, une de mes rares incursion en RP
Toujours beaucoup d’Anvers
Frontière F/B à Gué d’Hossus, point de passage obligé
Une machine outil entre le 01 et le 42, bachage obligatoire !
Je descend tranquille sur Toulouse avec une mini-pelle. Décembre 2018, Mende.
De la mini-pelle à la Kobelco de 3m de large et plus de 30t ! Un tranfert 01-74
4m de large et 4.55 de hauteur, entre le 69 et Anvers…
…avec mon pilote belge, ce jour là ça a pulsé !!!
Livraison un vendredi sur un salon à Amsterdam
Une PPM de 25t entre le 74 et le 26
Un transformateur de 31t et 3.20 de large chargé à Chambéry pour le 79
Du tube depuis la normandie livré sur un chantier vers Annecy
Pas de première jeunesse la PPM !
Optimisation !
Un 69 ?
2 caisses de 30t à Anvers
Impossible n’est pas Thévenon !
Monter ou descendre des engins c’est le pied !
Une machine prise en charge dans le 74 destination la Bauma Munich sur la 2 essieux pendulaire extra-basse. 4.38 en Allemagne…
…arrivée à bon port, à part le film qui n’a pas tenu 80km !
Opération déboitable !
2h de bâchage au dépôt le vendredi avec les collègues !
Retour de la machine de la Bauma pour le 74
42-33 en 3.20 de large
Un moule pour escalier en 4m de large avec Seb en VP, the best pilot’ !
Un téléscopique chargé dans le 42 livré en foulé en moselle
Un engin rail-route
Une 3eme catégorie en grande longueur chargée au Luxembourg pour une livraison de nuit sur l’A40
Toujours en 3eme catégorie, j’ai trimballé 2 boisseaux (silos) de 4m40 de large entre Dijon et Epoisses. Chauds les passages de Nuit St Georges et Beaune !!
2019, je commence à bien trouver mes marques dans mon nouveau job. L’équipe est vraiment sensationnel à tous les niveaux et finalement je ne regrette pas mon choix !!!
Les croisures sur la route
Alex à Malibu
Avec mon Dudu
Mon copain ptitdud, parfumé au gazole
Avec Jérôme 47 et un petit jeune qui débute dans le métier à Andrézieux
Avec Jimmiz, l’épicurien de FDR
Dans le froidure de Belfort avec SAMU
Sous le soleil du nord, croisure improvisée avec notre Gaby du bout du monde
Lagaffe période CR tradi. Aigues-Vives
Larage ,l’ami des petits déjeuners
Toupy, le king du béton du 43
Le lundi à Romans on croise Greg et son petiot !
Un lundi matin à Givors, c’est mieux avec Régis
Nico, époque bidasse !
Rencontre avec Enzo dans son fief le parking TIR de Basel St Louis.
Tiens, une Suedoise !
Mon GPS Marseillais, Chouchen!
Le king de Roissy, Dam 77
Max39 le discret
Mich 07, le jeune passionné qui n’oublie pas le fromage de chèvre
Mouthmouth, le tifoso du vico
Ptitdud en mode A47 liner évidemment !
Notre ancètre à tous, papy Lagaffe qui lève encore et toujours…sa pulvé !
Fidèle parmis les fidèles FDR, Chris42
Une belle triplette à Metz, mais devinez qui prenait la photo ?
Scoop ! Jacquot fait encore de la moto et se fait appeler Baloo !
Un ours sur la francilienne !
Content Samir !
Un vendredi après midi alors que j’étais planté dans une usine en ardèche, le « petit » Mich est venu me soutenir moralement.
Un lundi de mars au petit matin, un Premium en CR m’interpelle alors que je suis en approche visuelle de la bonne ville d’Albi… Dominique le futur retraité le plus heureux du sud-ouest !
Pas moyen de faire du gazole tranquille dans le 31, de curieux personnages trainent dans les stations services. Alec « cassoulet »31
Aire de Villevaudé sur la francilienne, encore une rencontre à la pompe qui se termine devant un café avec Fab’13
Pauvre Pierrot, je l’ai obligé à se lever à 7h du matin pour prendre un petit déjeuné en commun à Girona !
Totalement à l’improviste, entre Vierzon et Tours, l’ami Guillaume 49 !
Une soirée au club à Anvers avec papy Lagaffe. Pas de méprise, c’est le nom du resto !!!
Dans le centre de la France croisure avec Ludo25 qui commence à accumuler des kilomètres mine de rien…
dans une carrière paumée en pleine pampa dans la Nièvre, la croisure improbable avec Mauve, depuis exilée en NZ !
Quelques anecdotes
Un vendredi je charge en Hollande des pommes de terre; le chargement dure la matinée car c’est des sacs en vrac. Je repars en début d’après midi et arrive en Belgique je passe Anvers et prend la direction de Liege. Je roule tranquillement sur l’autoroute lorsque soudain le moteur se met à tousser, je me gare sur la bau et essaye de remettre en route mais que dalle!
A l’époque (1991) pas de tel à bord donc je me rends à la borne d’urgence et évidemment on me réponds en Flamand, je tente d’expliquer mon problème en esperant que mon interlocuteur comprenne.
Au bout d’une demi heure toujours rien, je tente de remettre en route et la miracle ça repart. J’arrive sans probleme à Liege, me perd à cause d’une déviation et me retrouve dans une méchante cote et la évidemment le camion me relache de nouveau!
Je me serre un max contre l’accotement,heureusement très peu de circulation sur cette route.
Je cherche une cabine téléphonique pour appeler mon chef mais que nenni ; je reste à coté du camion ne sachant pas quoi faire en panne un vendredi soir sur une petite route Belge en banlieue Liegeoise.
Au bout d’un moment un monsieur vient me voir et me demande ce qui m’arrive, je lui explique et il me propose de venir chez lui pour téléphoner. J’appelle mon chef chez lui qui me met en relation avec le mécano de permanence qui lui appelle Mercedes.
En attendant le dépannage mon hote et sa femme me proposent une bière,excellente! Des gens d’une gentillesse inouie qui refusent que je leur payent le téléphone et pourtant j’en ai donné des coups de fil en France!
Rapidement le dépanneur arrive et me change le préfiltre à gazole encrassé.
Depuis je suis devenu un grand fan des bières Belges.
Chez les transports Baude je roulais régulièrement en Italie. Ma patronne m’annonce un chargement à Valence pour un nouveau client à Bolzano.
En ce temps pas de GPS et je ne veux pas acheter une carte de la ville (je suis radin bien que non Ardechois lol).
Je sors à Bolzano sud et je tombe après le péage sur la polizia municipale. Je m’arrete et leur demande mon chemin. Le policier m’explique que c’est de l’autre coté de la ville, le mieux aurait été de sortir à Bolzano nord, mais me dit de prendre par la ville maintenant que j’étais là!
Je m’engage et bien sur interdiction aux PL, je continue suivant le principe qu’en Italie ce qui est interdit est autorisé!
Et paf je tombe sur une autre patrouille de la municipale, ils m’arretent avec un grand sourire indiquant que le Français allait se faire pigeonner.
Que dire sinon négocier à l’italienne le montant de la prune. Ils m’annoncent 80000 lires pour l’interdiction et je fais baisser à 50000…
Un de mes premiers tour en Espagne pour Jury en 1991; je descends vider au nord de Barcelone en bord de mer ; la livraison effectuée, j’appelle le bureau qui m’annonce mon rechargement en zona franca de l’autre coté de Barcelone.
Je consulte mon plan et constate que refaire le tour par l’autoroute serait trop long, donc je décide de « couper »par Barcelone. Le plan indique une 2×2 voies le long de la mer. Je m’engage sur cette route et tombe sur une interdiction PL, je sors et me retrouve en plein centre ville.
Je suis paumé mais alors grave! Je prends au pif une avenue et trouve un panneau annonçant une autoroute, m’engage dans une rue en sens unique qui devient de plus en plus étroite et me retrouve coincé par des voitures mal stationnées. Concerto de klaxons derrière, j’avais envie de partir en courant.
Sur ce la policia arrive, me demandant ou je comptais me rendre. Je leur dit « zona franca ». Ils firent venir la fourrière pour dégager les voitures génantes et me dirent de les suivre.
Sorti de la ville ils me font signe de m’arreter et là je me dis que c’est l’heure de passer à la caisse.A ma grande surprise ils sortent un plan et m’indiquent la bonne route pour me rendre à destination!
Carnet de Bord
D’avril 2012 à fevrier 2014, j’ai rédigé un Carnet de Bord, que vous pourrez découvrir en cliquant ici.