Le coup de chaud d’Eric

PARCE QUE, ARRIVÉ À UN MOMENT, IL FAUT DIRE LES CHOSES.

Des accidents arrivent à cause des conducteurs inattentifs mais aussi à cause de nos conditions de travail.
En effet, tout semble fait dans ce métier pour nous pourrir la vie : des heures de chargement ou de déchargement non respectées malgré des rendez-vous, des conditions d’hygiènes déplorables, des parkings inadaptés et saturés, les vols de carburant et agressions… Nous devons respecter des protocoles de sécurité qui n’en finissent plus de se rallonger d’année en année. On nous parle comme on le ferait à des chiens (et encore, la plupart sont mieux traités que nous).

Sur la route, le camion, c’est la bête noire ! Il faut absolument lui passer devant ! Et tout ça, dans le mépris total du code de la route. Il n’y a pas un rond-point où la voiture qui arrive derrière n’essaie pas de te doubler dans le rond-point et ce, même avec le clignotant gauche allumé.
Ajoutons à cela la covid-19 et la canicule qui nous empêchent de nous reposer correctement après bien souvent des journées de 15h.
Comment dormir correctement quand il fait 30 degrés dans ta cabine, que tu ne peux pas ouvrir les vitres à cause des odeurs, des risques d’agression et gaz d’échappement des autres véhicules ?
De nos jours, nous sommes capables de mesurer au centimètre près la distance entre la Terre et la Lune mais nous ne sommes pas capables de traiter un homme dignement quand celui-ci conduit un camion.
Avant, on nous appelait « les forçats de la route ». Je trouvais cette appellation exagérée… Mais plus le temps passe, plus je me rends compte de l’exactitude de cette appellation.

Cela fait plus de 30 ans que je conduis des camions. Ils sont de plus en plus modernes, mais le conducteur souffre bien plus qu’avant malgré une législation de plus en plus drastique censée le soulager dans la pénibilité de son travail. Au final, c’est tout le contraire qui se produit : dès son réveil, le conducteur calcule en permanence (même pour aller aux toilettes, il est obligé de calculer ! Et pour la douche, c’est pire encore !)
La profession est en manque de vocations. Notre métier faisait rêver les enfants d’avant, plus aujourd’hui.

Il serait temps de dénoncer cet état de fait, non ?

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