Japon

Si je devais qualifier le Japon en deux mots, ce serait discipline et propreté. Ces caractéristiques se retrouvent egalement dans le monde du transport. Il suffit pour s’en rendre compte, de regarder les photos et de constater l’état de leur matériel. La configuration du parc est diamétralement opposée à celui que nous avons en Europe. En effet le Japon est le pays roi pour les porteurs 3 et 4 essieux (6×2, 6×2 inversé, 8 x 4 ). Remarquez aussi l’homogénéité des carrosseries, (qui sont fabriquées, je pense par les constructeurs). Il s’agit d’une ridelle latérale classique et d’un système de toit de côtés en aluminium, s’ouvrant en s’articulant à l’aide d’un axe situé au milieu du toit. Cela permet une ouverture rapide et intégrale des deux côtés. (voir les photos suivantes) Remarquez la petite dimention des couchettes, mais qui sont à l’ échelle de la taille des Japonais!!! J’ai remarqué quatre marques importantes : FUSO (groupe Mitsubichi et Daimler), ISUZU (groupe Mitsubichi), HINO (groupe Toyota), et Nissan. (André74)

Rajasthan

J’ai effectué au mois de février 2007, un voyage au RAJASTHAN dont j’ai ramené quelques photos de camions et de moyens de transports typiquement indiens. Je vous précise que la circulation est à gauche (héritage anglais), mais dans les faits, chacun s’affranchit du code de la route et signale sa présence (à gauche ou à droite) par de grands coups de klaxon. (André74)

L’histoire de la cabine R

En 1970, Berliet, sort de ses chaines une cabine révolutionnaire pour l’époque, la KB2400, vraisemblablement dessinée par Mr Lepois, un mystère reste encore entier quant à la paternité de cette cabine qui sillonnera longtemps les routes d’Europe. Le Berliet est équipé d’office d’un poste de radio, d’une visibilté jusque là inégalée, de deux sièges suspendus et d’espaces de rangements. Les cabines de l’époque sont alors bien moins équipées, et la concurrence à du soucis à se faire. A cette époque, Saviem et sa Cabine SM constitue un concurrent sérieux et avant gardiste.

Cette cabine, plébiscitée par un grand nombre de chauffeurs sera présente dans un bon nombre de pays, ne cessera d’évoluer.

Sur le catalogue en 1972, les clients peuvent alors bénéficier de deux motorisations, le TR260, 6 cylindres en ligne et le TR300 avec le V8 Berliet de 15 litres, mais qui a donné bien des soucis à ses propriétaires, les aménagements de cabines sont sensiblement identiques, le TR300 deviendra le TR320 et les soucis de jeunesse disparaitront, et c’est plutôt vers le TR260 que la plupart des transporteurs vont jeter leur dévolu, et ce, massivement.

Très rapidement, la puissance passe à 280cv pour le 6 cylindres auquel on a ajouté un Turbo, et 350cv pour le V8. Berliet abandonne les roues artillerie à l’avant, pour des jantes plus modernes. Le succès de ce tracteur ne se dement pas, et traverse les frontières. En 1975, Ford utilise la cabine KB2400, et crée le célèbre Transcontinental, équipé d’un moteur Cummins qui developpe jusqu’à 340cv, ces camions avec attelages Anglais seront visibles jusqu’au fin fond de l’Asie et feront la gloire des routiers du Moyen Orient.
La cabine du TR s’affine, la calandre s’allonge, les phares sont intégrés au parechocs. En 1978, Berliet présente le célébre TR350 Centaure, suréquipé pour l’époque, avec frigo, téléphone, climatisation, four, wc… et pour la première fois, le toit de la cabine est surelevé, Volvo vient tout juste de sortir son célèbre GLOBETROTTER. Il faut dire qu’à ce moment là, les transports TIR font la fortune (ou l’infortune) de bon nombre de transporteurs français.

Durant 2 ans, Berliet cohabite avec Saviem, qui produit quelques exemplaires du PX40, une cabine Berliet avec une calandre Saviem. Peu d’exemplaires ont circulé. En 1980, les 2 marques fusionnent, RVI devient alors la seule marque française de PL.

Jusqu’en 1981, on voit des TR305, ou 350 avec la marque RVI, qui sont en fait des restes des chaines Berliet, mais dès 81 apparaissent les célèbres R310 et R360. Le tableau de bord incliné est directement inspiré du Saviem PS30, et personne n’oura oublié les célèbres tissus orange des sièges, ni le dougdougdougdoug du ralenti du 310. En option, il est déjà possible d’équiper le tracteur de coussins d’air.

En 1984, le R360 devient le R370, et sa cabine surelevée fera une génération de routiers rêveurs, Renault n’a plus de complexe face à des marques comme Scania qui vient de sortir sa Série 2. La vitre conducteur est désormais en un seul morceau, mais il faut toujours tourner la manivelle pour attraper son ticket au péage. Les motorisations ne cessent d’évoluer, et ce, de façon très rapide. Les derniers R310 sortent des chaines en 1987, et sont remplacés par les célèbres maxi couple R340. La cabine est désormais suspendue en 4 points, ce qui fait de la cabine R, l’une des plus confortables du marché.

1988 est un couronnement pour la marque, avec son R420, freins à disques, pavillon surélevé, et tout confort, mais la course aux chevaux s’arretera malheureusement là pour le V8. Le 6 cylindre, lui, ne cesse de subir des évolutions et passe à 365 puis 380cv, le volant devient réglable, et les rétros sont redessinés, mais les carreaux de la portière viennent toujours taper dedans les jours de Mistral, en même temps la face avant du R est restylée, les phares deviennent carrés, et le confort s’accroit avec notamment le chauffauge autonome qui devient un standard, désormais les vitres sont electriques, les rétros dégivrants et réglables depuis le volant.
L’évolution du 6 cylindres atteindra lui aussi les 420cv. Renault qui a introduit en 1989 le petit 11 cylindres du G290 sur les R330 Duplex atteindra 340cv en version Intercooler. Bizarement, et ce jusqu’à la fin de la production de la cabine, la colonne de direction aura toujours été décentrée par rapport au siège… Pourquoi? Mystère!

En 1997 la production du R est stoppée, laissant un bon nombre de routiers sur place, n’ayant plus que le choix de se rabattre sur le Prémium ou l’AE, mais ça, c’est une autre histoire…

Mais la cabine R n’a pas encore completement tiré sa révérence. Implantée sur l’ancienne usine de Bouigra en Algérie, Sonacome SNVI propose encore des tracteurs neufs sur la base de la cabine KB. Equipés de moteurs Cummins de 210 à 410cv, dont les puissances les plus faibles sont équipés d’un système de refroidissement par air.

http://snvigroupe.dz/index.php

La disparition de Guy

Il y a plus de 20 ans, Guy Rouget un routier de Reims travaillant pour le compte de chez FRT du 83 disparaissait dans la nature sur la route de Moscou. Depuis, est on toujours sans nouvelles de lui…

Il faut savoir être parfois patient, et j’ai reçu un mail de sa fille Céline, qui apporte quelques explications, qui peuvent éventuellement faire taire les rumeurs les plus folles :

« Je suis tombée sur votre site, dimanche, en tapant le nom de mon père sur google. Ce 3 août, cela a fait 30 ans qu’il est porté disparu, mon papa, Guy Rouget.
Mon père travaillait pour la société FRT depuis 6 mois et avait pour habitude de faire  l’Angleterre, la Suisse, la Suède jusqu’au jour où son patron lui a demandé de faire la Russie.
Son premier voyage en Russie, il a été bloqué 15 jours à la douane. A son retour, il nous a raconté qu’il avait peur de ce pays, qu’il ne voulait plus y aller. Il avait été prendre une douche dans une station service, il avait posé ses affaires au dessus de la porte, quelqu’un de mal intentionné lui a prise, tellement il avait peur, parce que papa, c’était 1m69 pour 63 kgs, il n’osait plus aller dans ce type d’endroit et préférait uriner par la fenêtre du camion.
A son retour, il faisait les pays habituels, suis même allée avec lui faire une livraison à Bâle.
Et son patron lui a demandé de faire un 2ème voyage en Russie. Papa a refusé, son patron l’a menacé de le licencier s’il n’y allait pas et quand on a une famille de 4 enfants, c’est compliqué.
Il a demandé à son père de 83 ans de faire le voyage avec lui, car il ne voulait pas y aller seul, son père a refusé (l’âge).
Son patron lui dit « ton camion part en révision, tu le récupèreras à ton retour ».
De ce fait il a pris le camion de son collègue.
Le camion a passé la douane sans difficulté, c’est plus tard, qu’on a découvert que la milice était de conivence avec la mafia.
Ils ont vu que la conduite était saccadée grâce au mouchard, à partir de Smolensk, en Biélorussie.
Quand le SRPJ de Reims s’est rendu sur place, ils n’ont pas pu aller où ils voulaient, ils devaient montrer ‘patte blanche’ à chaque fois.
Les personnes qu’ils ont réussi à interroger, le peu qui ont parlé, ont été retrouvées assassinées. Un a témoigné qu’il avait vu papa pendu à un arbre avec plusieurs coups de couteau.
Son patron est venu récupérer le camion, ça sentait le gaz lacrimogène à l’intérieur de la cabine. On pense qu’il aurait été extirpé. En plus de cela, on a retrouvé une de ses baskets sur le bas côté.
On a appris bien plus tard, à la fin de l’enquête qu’il y avait eu un contrat sur le camion, car le collègue à qui appartenait le camion faisait du traffic de peau et d’armes.
Quand le SRPJ les a interrogé (ils étaient 2) dans un restaurant, ils ont tout recraché dans leur assiette et sont repartis dans leur pays et on n’a plus entendu parler d’eux.
Quand la mafia s’est aperçue qu’il y a eu erreur sur la personne, ils ont tout mis en oeuvre pour les retrouver.
Ils ont pris un billet à Moscou pour Paris.
Arrivés à Paris ils ont loué une voiture pour rejoindre Revin où habitait ces personnes.
Comme par hasard, ils sont morts dans un accident de voiture. (Karma ?)
A la suite de cela, nous avons mené l’affaire en justice, qui a reconnu papa innocent de toute cette histoire, car on ne voulait pas que son nom soit sali.
S’il avait pris son camion, il serait encore avec nous. Il aurait fêté ses 80 ans en mai dernier.
On n’a jamais récupéré son corps, on a récupéré tous ses papiers, toutes ses affaires.
Il faut savoir qu’en 1995, 250 000 personnes étaient portées disparu en Russie. »

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