C’est bientôt !!!
Hommage aux anciens, Marius Chauzal
Le grand-père d’Adrien26, Marius a été chauffeur chez Ladreyt, il a pu retrouver certaines de ses photos.
Les transports Ladreyt ont été crée en 1902 par Célestin LADREYT. Cette société plus que centenaire n’a cessé de se developper dans des domaines variés du transport tels: le déménagement, le stockage, la location des boxes, et le garde-meuble.
Détails techniques : Philippe Derruder
Photo du mois
Un grand bravo à Nico de chez Gamba Rota qui remporte le concours de la photo du mois ! Cliquez-ici !!
Essai 143-500 SCANIA Streamline
UN BOUFFEUR DE COTE HORS PAIR
Touché en Août 1996, je l’ai gardé jusqu’en Novembre 1998.
Mécanique :
Comment définir ce tracteur, si ce n’est que c’est un bouffeur de côte hors pair ? Un avaleur de bitume qui n’a cure du poids transporté. Pour ceux qui connaissent, le « Grand Boeuf », avec 40 tonnes, c’était 100 en bas, et 95 en haut. De la puissance à revendre… Et avec le « pot ouvert », c’était un plaisir inégalable pour les oreilles.
Certes, on ne sent pas les montées avec lui, mais les descentes, si ! Pas de retarder, papillon sur échappement inefficace, seulement les garnitures. Ca fait un peu juste, et en Savoie (Col de Ceignes par ex) , ça se sent …
Cabine :
Un intérieur très bien conçu, un tableau de bord parfaitement agencé qui n’a pas à palir devant certains actuels. Le poste de conduite me plaisait particulièrement, la position de conduite d’un Scania est unanimement reconnue.
De la place et de l’aisance sur le siège, avec des réglages pneumatiques partout, et dans tous les sens.
Mais pour passer dans la couchette, il fallait faire un peu de gymnastique : une grosse « malle » en plastique (destinée à faire office de range-tout) sur le capot moteur gênait particulièrement tout déplacement.
Dans la couchette (dure juste ce qu’il faut), pas mal de place, on pouvait s’étendre en long et en large sans gêne aucune. De quoi faire de beaux rêves !
La mise en route et le réglage du Webasto se faisait de là, juste au-dessus de la tête (et donc aussi accessible depuis le siège).
Assez d’éclairage, bien répartis et de bonne puissance.
Point noir : les capacités de rangement. 3 placards au-dessus du pare-brise, une petite console sous le tableau de bord, et la « grosse bécane » au-dessus du moteur étaient de trop faible capacité.
Toutefois, d’astucieux espaces sur le tableau de bord permettaient d’avoir à portée de main cartes d’autoroutes ou briquet.
A regretter aussi, le manque d’espace en hauteur. Impossible de se tenir debout, position courbée obligatoire pour s’habiller.
Eclairage :
Particulièrement bien pourvu de ce côté avec toutes ses lumières, ce 143 – 500 était un parfait oiseau de nuit. En plein phares, on y voyait presque comme en plein jour.
Equipement :
V8 14 litres, pot ouvert.
Suspensions pneumatiques.
ABS.
2 réservoirs à gasoil (contenance un poil juste).
De la lumière et des phares à tous les étages.
Webasto programmable avec réchauffage du moteur.
Clim.
Trompes TGV.
Les pannes :
Durite alimentation gasoil.
Pompe direction.
Compresseur HS.
Durite circuit de refroidissement.
Essai MAN TGX 18 460 efficientline 3 XXL
Une prise en main signée Ludo25
La première semaine d’avril 2017 j’ai eu le plaisir d’avoir un tracteur de démonstration, en l’occurrence le « nouveau »TGX 2017, je vais vous faire part de mon ressenti à travers cette essai.
Le véhicule d’essai est un MAN TGX 18 460 efficientline 3 en cabine XLX.
La plus grosse évolution du millésime 2017 du TGX c’est la boite de vitesse d’origine Scania, l’opticruise doté de 14 rapports avant et d’une marche arrière. Pour ceux qui connaissent la ZF As tronic, oubliez-la, et bienvenue dans un monde de douceur et de cohérence, on n’est encore pas au niveau d’une I shift Volvo, mais il est clair qu’elle fonctionne beaucoup mieux que la ZF.
Y’a encore certaine fois où elle tricote, et ou elle semble perdue en redémarrant en sortie de rond point par exemple, mais les rapports s’enchaînent plus rapidement et en douceur.
Pour ce qui a été de la consommation, je ne peux vraiment pas donner de chiffres significatifs n’ayant pas fait de lourd, à part la première demi journée. Je n’ai pris en compte le tracteur qu’en millieu d’après midi, et chargé avec 28 tonnes, la conso a été de 36,9L pour 269 kms. Le reste de la semaine s’est fait avec des chargements dont le poids n’excédait pas les 5 à 6 tonnes.


En conclusion,c’est un véhicule très agréable à conduire et à vivre, on retrouve toujours la couchette avec son célèbre sommier à lattes.
L’efficientcruise est efficace, et ont se fait vite à son fonctionnement et il s’avère très bénéfique pour la consommation de carburant.
Essai Turbostar 190-48 SPECIAL
Pour ecouler son stock de Turbostar, avant le lancement de la série Eurotech, IVECO lance en 1992, une série spéciale nommée de manière très originale » SPECIAL « , avec sellerie cuir bleue, jantes alu Alcoa, carrenages latéraux. La cabine est soit blanche soit noire, disponible en 380 ou 480cv.
L’essai grandeur nature a lieu de mai 1992 à septembre 1994, sur près de 500 000 kms……
On m’a attribué un 190-48 de 480cv doté du fameux V8 FIAT. Une vraie bombe. Esthétiquement réussi, le SPECIAL, accuse déjà le poids des ans. Cependant, il révèle de nombreuses qualités. Je n’ai pas à ce jour, trouvé l’équivalent en comportement routier, un tracteur à la fois souple avec pourtant seulement deux coussins d’air arrière et doté d’une tenue de route exemplaire. En revanche, lors des manoeuvres difficiles et avec du poids, il fallait de sérieux biceps pour tourner le volant. Sur routes sinueuses au revetements incertains, il était toujours facile de tenir le cap; la cabine bien que suspendue en quatre points, reflétait bien l’assiette du véhicule. Quelques coups de raquettes étaient toutefois à déplorer. Mécaniquement simple, tout pouvait s’arranger avec du fil de fer, notamment la pompe à injection…
Avec une conso flirtant souvent avec le 50 litres au 100, il obtenait toutefois une moyenne horaire inégalable à ce jour. Qui dit IVECO, dit forcemment soucis electriques, il aura fallu pas moins de 5 kg de fusibles neufs pour réaliser cet essai. ( j’exagère….. à peine ) Quelques soucis ont émaillé cet essai : la tringlerie de la pédale d’accélérateur à 30 000 kms, l’embrayage à 300 000 kms, un coussin d’air éclaté, par deux fois le retour du gazoil percé et bien sur les inévitables fuites d’air, mais rien de bien méchant.
Coté habitacle, la cabine est petite mais ce n’est pas une révélation, elle avait de fait, un coté » cocon » home sweet home. Difficile donc de caser les cartes, les documents, affaires perso et caisse à provision. Pour peu que l’on roule seul, les bagages tiennent sur la couchette du haut, les cartes, atlas et autres, derrière le siège passager. Un petit coffre situé sur le capot moteur, permet le rangement des papiers du transport mais pas plus.
Attentionés, les ingénieurs de chez IVECO avaient mis au point un système de chauffage autonome qui rechauffait l’eau du moteur; ingenieux systeme qui exigeait des nuits courtes car, au delà de 4 heures de fonctionnement, les batteries se retrouvaient à plat. Les bouches d’aération de la cabine étaient fort efficaces mais mal situées, juste au niveau du cou et des reins, idéal pour attraper froid. Avec une peinture noire, il se doit d’avoir une clim efficace: un bon point pour la clim. De plus, une fine douche glacée venait vous lecher les pieds puisque le degivrage coulait au pied du conducteur….
La visibilité n’était pas le point fort de ce véhicule, la taille des rétros degivrants et orientables à souhait, palliaient à ce défaut, un grand store évitait l’éblouissement. Une belle tablette escamotable permettait de manger ou d’écrire. Au final, même s’il a beaucoup vieilli, je ne saurais pas encore aujourd’hui resister à la sonorité du V8 FIAT à condition de ne pas avoir toutefois cette bête ZF à 16 rapports, trop court sur la gamme basse et bien trop long sur les hautes. Pour info, en solo, un 48 IVECO, c’est 16 secondes de 0 à 100 kms heure et dernière précision, en 8e grande à 2200t/min, ça fait du 160, hum hum, merci le fil de fer.
CDB Samu88 #18
Petite semaine pour Samu88 mais il a été au quand même au charbon
Et ça se passe sur 2 mois mine de rien !! Vous saurez tout en cliquant là !
Champion de drift
Impressionant !!! Et quel coup de chance !!
Transports Allemand – Rumilly (74)
L’histoire des transports Allemand remonte au début du siècle dernier.
Etroitement liée au developpement économique de la haute Savoie, cette société sera revendue dans les années 90 à Bourgey-Montreuil. Une fois n’est pas coutume nous vous presentons d’abord les photos les plus anciennes, qui ont été recueillies grâce à André Chevrier et Jean-Loup Ferlay, superbes images que nous avons plaisir à vous faire partager. Merci à Luc, pour son coup de main !
Nous esperons vivement que bientôt, nous pourrons étoffer ce dossier, n’hésitez pas à nous contacter !
Christhain CATHELIN par l’intemediaire d’André Chevrier nous a fait parvenir sa collection de photos concernant la maison Allemand, et nous le remercions vivement!
Les photos du Julien
Léo Le Mongol – Portrait
Léo Alain JEAN-JACQUES dit MONGOL 34 sur la CB à l’époque du Moyen Orient, est né le 10 Avril 1948 à Paris 14eme.
1976 CAP de conducteur routier au centre FPA de Rivesaltes 66.
Premiers débuts dans le transport, avec Koch Favéro (région Avignon) et premier tour, seul avec 18 tonnes de raviolis (Buitoni je précise), direction Liverpool chez les GB. Permis tout frais, conduite à gauche, traversée de Londres et KK dans la culotte. Mais à cette époque l’entraide était au top.
Après quelques mois d’Angleterre, je tombe sur un patron encore plus fou que le premier. Premier tour, Bassorah, sud Iraq, c’est-à-dire Italie, Yougoslavie, Bulgarie, Turquie, Iraq et reKK dans la culotte. Après, on s’y fait, on met des couches.
Voici donc mes débuts dans le transport, avec quelques entractes, puisque j’ai passé entre temps un cap de mécanique, un cap de déclarant en douanes et un bep d’électronique sur les automatismes. Je suis toujours revenu au transport avec lequel je suis toujours marié.
Ma période Moyen Orient totalise environ 12 ans de conduite.
Donc : 1er fou, Koch Favéro, 2eme Camperi Ginestet de Vendargues 34, 3eme Courty Jean Paul de St Gély du Fesc 34, petit intermède avec Miraglia de Cuges les pins 13 et enfin pour Tati, autrement dit la mère Iochum de Marignane 13. Je rends hommage à tous ces transporteurs qui m’ont fait confiance, grace à qui j’ai vécu des aventures extraordinaires et que je salue.
J’ai aussi travaillé pour les transports RDT 13 à Arles, Sur l’Europe, Sicile comprise. Grâce aux Trps Iochum, j’ai eu la chance de livrer plusieurs fois en Grèce sur l’île de Samos, île de Pitagorion où est né Mr Pytagore qui m’a un peu gonflé au lycée avec son théorème.
Puis j’ai travaillé pour les transports Pivet de Balanod, actuellement TeamPivet, où j’ai là également, de très bon souvenirs même si quelque fois, ce n’était pas rose. Il est vrai qu’à l’époque j’avais une copine Roumaine… Nous tractions les remorques de textile pour DIM et autres spécialistes de la confection à l’étranger. Lieu du transport: Besancon. Remorques SNTO. j’ai roulé pendant 2 ans, pratiquement non stop, entre Besançon (Doubs) et la Roumanie et la Bulgarie avec du textile. Mon record: 9 mois et demi sans rentrer chez moi. Domicile de l’époque Montouliers 34, mais une belle Roumaine à destination. Par contre une petite culotte en soie et dentelle de chez DIM devait côuter en France, le salaire d’une ouvrière Roumaine.
Mais comme dirait notre ami François de Montouliers, nous avons mangé notre pain blanc.
Voici la carte d’Europe ou figurent les endroits les plus éloignés de chez moi ou je me suis rendu en camion:
Vu que j’ai souvent déménagé, entre l’est l’ouest le nord et le sud , je prendrais Nevers comme point de départ. Il parait qu’on ne meurt ni de faim ni de soif à Nevers. Il parait.
– Pour le Nord, disons une livraison sur Moscou ou j’ai planté 5 jours pour les transports Iochum de Marignane, vu que le destinataire n’avait pas les cautions pour dédouaner sa marchandise. Ce qui m’a permis de connaître le marché aux chiens de Moscou. Les connaisseurs apprécieront. Puis, rechargement à St Pétersbourg de 21 tonnes d’assiettes chargées cartons par cartons, par des femmes moscovites d’un certain âge. Le tout à livrer dans un magasin de la région parisienne, genre foire fouille.
– Pour le Sud, disons un séjour d’un an en Algérie avec des rotations entre Gazahouet, port d’Algérie (près de la frontière du Maroc) et le grand sud Algérien : Reggane, Tamanrasset, Timimoun…en passant par El Goléa, Ghardaïa, Ouargla…
– Pour l’est, ou plutôt le Moyen Orient avec Dammam en Arabie Saoudite avec tous les pays de transit. Léo ne connaît pas l’Iran anciennement la Perse.
– Pour l’Ouest, mon premier tour en temps que chauffeur puçeau, disons Liverpool GB, pour les transports Koch Favéro de la région d’Avignon. Koch (décédé) faisait du transport et Favéro avait une entrprise de palettes euros.
Mais le rêve de ma vie, voir Nevers et mourir. Y en a c’est Venise, et bien moi c’est Nevers, ses restaurants, ses débits de boissons, ses routiers et ses routières huummm !
Quelques photos prises au cours de ma carrière :
Londra Camping : Je n’ai pas la mémoire des noms, surtout que certains n’ont pas roulé très longtemps sur la ligne. Mais ça leur fera toujours plaisir de se retrouver sur le Net. A moins que leur femme ou le percepteur les recherche…
Amis, famille
Quelques aventures….
Avant de vous parler de mon premier tour folklorique sur le Moyen Orient, j’aimerai vous parler d’une galère, concernant mon premier contact avec Phil26. Parking d’autoroute de l’Isle d’ Abeau , 2h du matin, passerelle fermée la nuit et moi debout la veille depuis 6h du matin, je « précise ».
1/ Traversée de l’autoroute à pied, allé et retour pour se faire la bise.
2/ Je me suis ouvert le genou.
3/ J’ai cassé mon portable.
4/ J’ai failli me faire castrer par le rail de sécurité.
Bon, je n’ai rien dit, vu qu’il est plus grand que moi, mais quand même… En bref, mieux vaut traverser la Turquie que de rencontrer Phil26. Peut être que je rencontrerai Bibi07, mais le plus tard possible SVP…
PREMIER TOUR SUR LE MOYEN ORIENT
(Transports Camperi Ginestet 34 Vendargues, AL BASRAH terminus Sud Iraq)
Déjà, au départ de Paris, parti en solo avec un tracteur tout neuf, Volvo 88 à l’époque, afin de récupérer une remorque, je perçois de sournois à coups vers le pont ou la boite de vitesse. Direction Volvo Paris, essais, contrôles, essais, recontrôles. Défilé des mécanos, arrivé des techniciens, consultation au sommet… ??? Et là, le miracle, l’ange Gabrielle de la mécanique est apparu. Le Mongol (ce n’était pas encore mon surnom à l’époque), en freinant brutalement en solo, avait fait un léger plat sur un jumelage. D’où les petits à coups repérés en roulant. Les mécanos sont repartis discrètement à leurs occupations, les techniciens aussi, très discrètement, la queue entre les jambes, avec peut être les félicitations de leur grand Gourou. Une journée de perdue, facturée à l’œil, mais à l’époque on était pas à 1 jour près pour des voyages qui duraient quelquefois plus d’un mois.
Je passerai sur les détails du chargement, les préparatifs, les courses au « super conserves » du coin, les douanes, et le futur Mongol, fier comme un Bar Tabac. YALLAH ! Italie, Yougoslavie, Bulgarie, Turquie et pas le temps de faire 10L d’huile avec une olive puisque « Inconscient » Et là, à l’entrée de Bagdad au Check point (point de contrôle militaire à l’entrée et sortie de chaque ville )j’arrive avec une rage de dent à me faire sauter le caisson. Et là je suis sérieux. Explications avec les militaires, en Anglais, et direction je ne sais où, dans une grosse voiture noire, les pieds callés sur 2 Kalachnikovs. Arrivée à l’Hôpital, de nuit, et réveil d’un pauvre bougre qui dormait sur un carton, avec sûrement fonction d’infirmier de garde. Reexplications et prise de cachets. Lesquels ? Je m’en fous, je suis preneur, j’avale tout, j’ai trop mal. Retour au camion, atténuation de la douleur et stationnement sur place. Bagdad by night, Shereazade and Co, les milles et une nuit, ce sera pour plus tard. Echangerai danse du ventre contre dentiste.
Entre parenthèses, chaleur lourde, air difficilement respirable, pays inconnu, panneaux directionnels inexistants, certain écrits en arabe, stress, sommeil agité et pour couronner le tout de très nombreux ronds points, comme en Angleterre, avec plusieurs avenues…LE PIED. Comme fait exprès, mes quelques collègues du moment m’avaient largué pour d’autres destinations douanières, mais aucun en direction du sud.
Vers 7h du matin, réveil de la douleur, retour au Check point, explications avec la relève, retour à l’Hôpital et là arrivée d’un médecin. Piqûre dans le cul, debout dans une salle austère, pantalon baissé. Grosse prise de risque si vous voyez ce que je veux dire. Un certain PLANTADE, chauffeur de son état a failli, au sujet d’une piqûre de vaccin obligatoire, se prendre une très grosse piqûre en Iraq, par contre, si pour moi c’était sur la fesse, lui s’était entre. C’est tout nouveau, ça vient de sortir. Si un jour il vous raconte son histoire, avec l’accent « d’Agen, » les dames se feront pipi dans la culotte. Par contre, lui, sur le coup, était plutôt crispé (de partout).
Je poursuis donc, retour d’un infirmier, avec un cornet en papier journal dans lequel, différents cachets inconnus prirent place. Retour au camion et vite, vite direction le chantier français d’Al Basrah où je devais livrer. Mais voilà, plein de ronds points, pas de panneaux, une ville immense, la piqûre et les cachets qui commencent à faire effet…T’en VEUUUUUUUUX !
Je tourne en rond, je demande plusieurs fois ma route dans un état second, encore quelques ronds points, et je parle Iraquien couramment. Puis je me colle comme un morpion, sur 2 camions étrangers, « puisque moi je suis français, » qui semblent avoir une immatriculation bulgare. Je suis euphorique je me suis trouvé 2 copains. Apparemment ils viennent du Nord et se dirigent vers…l’est, l’ouest, ou le sud. INCH ALLAH. Drogué comme je suis j’irai même faire une belote avec Saddam Hussein.
Je sors de Bagdad, toujours collé à mes 2 « amis », vu qu’on fait la route ensemble, et j’aperçois le premier panneau m’indiquant Al Basrah. Je suis sauvé, la route principale va me conduire à destination. J’arrive sur le chantier français, je leur explique mes aventures style Burt Lancaster dans « La dernière caravane », je joue un peu les héros, les dames se pâment, leur petit cœur palpite d’émotion… non, là j’exagère, trouvez moi vite un dentiste. THE DENTISTE.
Quand j’ai vu l’installation du cabinet dentaire, j’ai regretté. Des fois on se dit qu’il ne faut pas remettre au lendemain, ce que l’on peut faire le jour même. Je pensais à mon testament. La roulette, avec ses courroies style western des années 40 avec en prime, les flèches des indiens en anesthésie. C’est psychologique, « a pu mal ».
Enfin de compte, ce chirurgien iraquien, qui avait fait ses études aux Etats-Unis, mais qui possédait un très beau matériel de musée, de l’époque de l’inquisition, à la vue de l’état de ma gencive, m’a rédigé une ordonnance en arabe, direction la pharmacie avec mon cady d’antibiotiques. Si on arrache vous êtes mort m’a-t-il fait comprendre, en Anglais, alors que j’aurai très bien pu parler iraquien au premier tour de roulette.
Je vous passe le retour sous antibiotiques, vu que j’allais mieux et que j’ai pu regagner la France. Chose curieuse et inoubliable, passé Vintimille, côté français, passé la douane, je me suis mis à trembler ?? Le choc du retour, la joie d’avoir réussi « MON PREMIER TOUR » ?? Aussitôt les effusions familiales consommées, les cadeaux et souvenirs distribués, les coups de téléphones donnés, direction……et oui le dentiste.
Je lui explique le pourquoi du comment, la souffrance endurée, le confrère iraquien, l’abcès, l’hôpital, la pharmacie etc etc…Bon assez parlé, on pique, on arrache, et on se casse. La steppe attend le Mongol pour de nouvelles aventures. Et non mon bon monsieur Mongol, on continue les antibiotiques pendant une semaine, sinon DANGER. Une semaine après, et après une dizaine de piqûres, tout était anesthésié : le nez, la bouche, les oreilles, les yeux, les agmydales, sauf la dent. THE DENT en iraquien.
Et bien croyez le si vous voulez, mais le Mongol a fini sous anesthésie générale, en clinique. Et il est reparti, un croc en moins, mais déjà accro d’aventure, de grands espaces, de découverte, de vie tout simplement.
Un peu moins douloureux, les dysenteries dont je vous parlerais plus tard, à l’heure du repas.
Bon appétit à tous.
CHIMIE
Votre serviteur, Léo dit « Le Mongol » a inventé il y a quelques années, un nouveau produit chimique « inoffensif et dangereux à la fois », dont il n’a pas encore déposé le brevet.
A l’époque, il n’y avait qu’un grand pont à Istambul, reliant la partie occidentale de la Turquie, à la partie orientale.(Depuis, un 2éme pont a été construit afin de désengorger les flux abominables de circulation automobile)
Pendant quelques temps, il fut possible de traverser ce pont en PL, sans problème. Mais transports dangereux aidant, les autorités turques décidèrent de stocker les dits camions, de les faire « payer » et de les « convoyer » pour la traversée.
UNE VRAI GALERE .
Pour les transports Iochum nous transportions en fûts, du scuranate, produit toxique employé à la fabrication des mousses (matelas et autre), chargés dans une usine de la région de Grenoble. Destination, la partie orientale d’Istambul.
Une guérite de contrôle, nous obligeait à stopper (tous les PL), et présenter les papiers de la marchandise. Au début, il fut aisé d’échapper par toutes sortes de stratagèmes, aux contrôleurs, qui nous attendaient de pied ferme.(l’esprit gaulois).
CONTROLE=PAIEMENT=CONVOI=NUIT BLANCHE
Voici donc le contrôle qu’a subit, avec succès, Léo l’inventeur :
Léo : bjr (en français)
Le contrôleur : Salam. Marchandise ?
Léo : des fûts
Le C : ?? marchandise ?
Léo : des fûts
Le C : chimikal ?
Léo : non, liquide.
Le C : chimikal ?
Léo : non, des bidons.
Le C : (en turque) quel genre de marchandise ?
Léo : des bidons de liquide, comme l’eau.
Je vous passe les minutes interminables de notre échange, sans que je ne reconnaisse que je transportais des produits chimiques.
A la fin, un peu impatient, car le contrôleur sûr de lui, flairait l’arnaque.
Je lui déclarais donc, la main sur le cœur que je transportais des BIDONS DE FUTS.
Hé Hé, je suis passé, mais j’ai très honte. Ce n’est pas bien de mentir.
Plus tard, les contrôles se sont renforcés et une voiture de police stationnait en permanence, afin d’intercepter les fraudeurs et les chargements de « bidons de fûts ».
Vous pouvez voir sur quelques photos d’Herold notre collègue de chez Iochum, le déchargement de ces fûts qui étaient jetés de la remorque et réceptionnés sur de vieux pneus.
Sécurité oblige.
Mais c’était le bon temps.
Je suis certain que d’autres chauffeurs ont des tas d’anecdotes à raconter sur les transports de produits dangereux qui transitaient l’eldorado, pardon, la Turquie.
Christine
Léo n’oublie pas celle qui a sû lui donner un serieux coup de main en Iraq alors qu’il était au plus mal. Rouler en double dans ces pays là, peut déboucher sur des quiproquos, mais Léo saura mieux vous raconter ça que nous….
Christine, dont on ne connaît que le prénom et qui de toute façon, a changé de nom de famille (aux dernières nouvelles qui datent de mathusalem), qui a épousé un chauffeur (trps Frédéricci peut être), qui habiterait probablement en Alsace, a fait des enfants, je suppose, a effectué quelques tours sur le moyen orient, d’où quelques souvenirs bons et moins bons.
Mais je ne les connais pas tous. Au tout début, elle voyageait en compagnie de son chien loup, afin je pense d’avoir une certaine sécurité.
Ce qui a généré des allusions douteuses de chauffeurs jaloux et zoophiles, genre : elle doit se faire m….. par son chien. Tout dans la dentelle. C’est un peu le côté obscure de la force, (Dark Vador), comme dirait mon ami le Jedi, Obi-Wan Kenobi.
Plus tard, constatant que cela lui attirait plus de problèmes que de confort, elle s’est séparé de son chien, au grand désespoir des mauvaises langues…avec de grandes gueules.
Un jour, en frontière Turque/Iraq, côté iraquien, accompagnée de trois ou quatre chauffeurs français, alors que nous faisions la queue, de nuit, à une station service, un cri retentit. Christine s’était fait mettre la main dans son décolleté, pourtant sobre et sage, par un militaire iraquien en chaleur, porte fermée, mais vitre baissée à cause de la chaleur. Trop tard, la prude Christine, s’était fait mettre la main au balcon. Ce qui bien sûr n’est pas aussi intéressant que la main au panier. Question de goût ou d’opportunité.
Quelques temps plus tard, à Bagdad, alors que votre serviteur « Le Mongol » se payait une crise de coliques frénétiques, comme dirait Coluche, soigné par le médecin d’un chantier bulgare, vu que le médecin FRANÇAIS, n‘avait pas daigné se déplacer, (Même dans les médecins il y en a…si si ), dame Christine arrive seule à Bagdad, direction Bassorah.
Elle me trouve dans un état lamentable (les connaisseurs apprécieront), tant et si bien que je l’envoyais balader, n’acceptant pas qu’elle me voit dans cet état. Quelques heures plus tard et une piqûre de cheval dans mon postérieur de colibri, nous décidâmes d’un commun accord, qu’il serait préférable que je l’accompagnasse (c’est de l’iraquien des quartiers chics) destination le sud. Nous partîmes donc tous les deux, bras dessus bras dessous, amoureux et heureux, la tête et le cœur pleins de projets… En réalité, elle avait caché ses cheveux longs et dissimulé au mieux sa poitrine, afin de passer pour un chauffeur mâle et viril. Je pouffe… Léo, lui, le Mongol de la steppe, s’était transformé en carpette de couchette vu son état. Le Rambo bo bo. Mais prêt pour l’aventure.
Iraq= guerre contre l’Iran = convois militaires en permanence, contrôles etc…LA GALERE.
Plusieurs fois donc, Christine, en doublant des camions militaires, s’était faite repérer par des chauffeurs iraquiens, la prenant tour à tour j’imagine pour un travelo, un mignon ou une femme tout simplement. Et que je te double, que je te ralentisse, que je te fasse des signes amicaux, genre : viens donc goûter à mon narguilé et que je te redouble etc… Bref ! elle arrive tant bien que mal sur le chantier iraquien de Bassorah où elle devait livrer, accompagnée de son garde du corps et agent secret Léo. Mon nom est Bond « Léo Bond ».
Pendant le déchargement, alors que l’iraquien responsable lui proposait de se rafraîchir par une bonne douche, elle partit confiante, trousse de toilette à la main afin de se décrasser de la sueur, des vents de sable etc…
Mais voilà que Christine réapparait deux minutes après.
Il n’y a pas d’eau demandais je intrigué ?
Non me dit elle, il n’y a pas de porte.
Hé Hé ! nue sous la douche, seule femme au milieu d’un groupe de saints hommes, refoulés sexuels*,prêts à lui frotter le dos, je pose la question : où est le problème ? Même se payer Léo, pourquoi pas vu que , quand il y en a pour un, il y en a pour deux .
Quelques centaines de kilomètres plus tard, sur un chantier bien français, elle pu se faire belle et propre.
Depuis ce jour, on peu trouver dans le nord de l’Iraq, des mouches du sud. Elles avaient suivi notre camion. Document Géo. Mais le pire dans tout ça, est que le bruit couru, que Le mongol s’était payé Christine, ou que Christine s’était payé Léo. La parité il parait… Pensez donc, un allé retour en double…Et bien non, bien que…Mais c’est une autre histoire.
Je garde d’elle le souvenir d’une femme de caractère, sympathique, douce et gentille.
On s’est perdu de vue. Dommage, mais le monde est petit. Qui sait.
* Refoulés sexuels parce que dans ces pays, beaucoup d’hommes n’ont pas les moyens de se payer une femme.
Pas d’argent = pas de femme = célibat forcé avec tout ce que cela entraîne.
COUP de GUEULE
J’ai jeté un oeil sur les coups de gueule de nos collègues du bitume. Rien à ajouter. Je suis tout à fait d’accord avec ceux qui intelligemment, essaient de changer les choses car nous sommes très mal.
Liberté Egalité Fraternité sont remplaçés par Lois contrôles Répression. Bientôt, petit à petit, on fiche, on trace, on espionne, on surveille… La nouvelle boîte noire pour VL a vu le jour. Pas obligatoire. Pour le moment… Une civilisation de numéros qui marchent au pas, encadrée par des cerveaux manipulés et conditionnés… Mais tout ceci bien sûr pour notre SECURITE.
Et bien moi, ça fait 2 années de suite que je passe au tribunal de Bressuire, suite à des contrôles de Percepteurs du gouvernement pour de petites infractions à la règlementation.
Par contre j’aurai été curieux de voir le comportement de certains T du C dans l’Iraq en temps de guerre par ex.
J’ai été une fois en Russie pour les transport Iochum. Déchargement à Moscou et rechargement à St Petersbourg. 500kms d’une traite, non stop, because gros risques à l’époque de se faire détrousser. 6h de conduite d’affilée. J’ai honte. Demain j’irai me constituer prisonnier.
(je préfère les pommes aux oranges)
Actuellement, je suis toujours en activité dans le frigo, mais sans commentaires. Le transport est entrain de rendre l’âme. Fini l’inter, du moins pour les Français. Aujourd’hui, pour faire de la route, il faut travailler pour les Irlandais, les Anglais, les Hollandais…
Gendarme=Percepteur. Gendarmerie= Perception.
Plus le droit de boire, plus le droit de fumer, plus le droit de rouler… Alors, interdisons les fabriquants de boissons, alcoolisées « ou sucrées », les fabriquants de tabac, les véhicules dépassant les 130 kms /h… Mais ils n’ont pas les couilles pour ça.
J’ai décidé de ne plus baiser. Résultat de tout ça, je vais devenir IMMORTEL.
Poèmes écrits par Léo :
Dans le mauvais alcool qui empeste à plein nez
Et dans l’odeur âcre du tabac qui m’enfume,
Je suis là comme un con près d’une putain fanée
Qui pour se faire sauter sensuellement se parfume.
Et ça sent la matrone, le touriste et la bière,
Ca pue par vagues fades le fric et le mégot,
De derrière le comptoir sous sa gueule de gruyère,
Il y a le caissier qui ramone ses naseaux.
Ca grouille de madame, de messieurs distingués,
De filles à la hauteur qui parlent avec leurs fesses,
De jeunes demoiselles sans nul doute bien nées,
Qui pour se cultiver acceptent des caresses.
Dans le fond de la salle, un pauvre type souriant,
Glisse un œil abruti sous les jupes d’une voisine,
Et il bave comme un porc dans son verre de vin blanc,
Avec la face de cul du mec qu’on assassine.
Sous l’effet du gros rouge, vautré sur une table,
Affalé dans un plat où trône un cassoulet,
Un gros monsieur ventru à l’allure convenable,
Chatouille en rotant, une vieille desséchée.
La voila en chaleur dans un prompt retour d’âge,
Comme un vieux camembert elle coule vers son amant.
Elle lui tend sans façon le vide de son corsage
Et lorgne instamment, l’intime de l’inconscient.
Dans la lumière blafarde d’un néon tamisé,
Un couple de poivrots, un couple de cochons,
Sur un divan crasseux et cent fois retraité,
Essaient ce que souvent, ils font à la maison.
Alors dans ce décor d’un brillant avenir,
Où se corrompent la vierge et le digne bourgeois,
De tout sage conseil je préfère m’abstenir,
Et je laisse à chacun la liberté du choix.
Le corsaire du roi
Il était grand capitaine
Il était corsaire du roi
Et en lui quoiqu’il advienne
Tous ses hommes avaient la foi
Sur les mers, les continents
Ne résonnait que son nom
Sa justice, ses châtiments
Et la voix de ses canons
Lorsqu’au loin vers le levant
Se dessinait son galion
Et que flottait dans le vent
L’invincible pavillon
Le silence s’installait
L’angoisse était à son faîte
Pour ceux qui déjà savaient
Que proche était leur défaite.
Pour ceux qui avaient osé
Sur l’océan le défier
Et ceux qui n’avaient osé
Dans un combat s’édifier.
Jusqu’où irait son audace ?
Quand prendraient fin ses exploits ?
Jusqu’à quand fera-t-il face
Aux ruses que l’ennemi déploie ?
Puis un jour vers les tropiques,
Quatre navires apparurent.
Quatre équipages fanatiques
Et payés pour sa capture.
Il comprit que le destin
Ne lui laissait aucune chance,
Que ne servirait à rien,
Une ultime résistance.
Mais fidèle serviteur
De son roi, maître après dieu,
Nul ne dira que la peur
Fut inscrite dans ses yeux.
Il rassembla ses marins,
Demanda des volontaires
Et tous levèrent la main,
Ils finiraient tous en frères.
Aujourd’hui au bout d’une chaîne
Il se souvient qu’une fois,
Il était grand capitaine,
Il était corsaire du roi.
L’Auberge du grand Dédé
Dans un quartier mal fréquenté
Se tient l’auberge du grand dédé
Et c’est dans la salle enfumée
Que se retrouvent les mals aimés.
Pour être admis, faut être grossier
Sale puant et mal rasé
Savoir jurer, savoir cracher
Et du couteau savoir jouer.
Ici vous êtes en société,
Pas besoin de vous présenter
Démocratie et liberté
Choucroute , saucisses et cassoulet.
En mille et une spécialité :
L’coup de rein sur canapé
L’coup d’surin improvisé
Celle du passant dépouillé
Du poulagat éventré
Et l’coup d’sang du curé.
Pas de pucelles éploréees,
De clients non balafrés
De travelos de poules mouillées
De cols durs amidonnés.
A l’auberge du grand dédé,
Venez tous vous amuser,
C’est l’endroit tout indiqué
Pour passer une bonne soirée.
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A la table d’une auberge, un homme se restaure,
Son esprit semble lié au journal qu’il lit,
Que de tristes nouvelles, que de drames que de morts,
L’anxiété sur son front visiblement s’inscrit.
Pense-t-il au Vietnam, à Cuba ou ailleurs,
S’est il transporté aux Indes ou en Afrique,
Il partage sans doute le poids de ces malheurs,
Peut être qu’il se transpose noir, en Amérique ?
Que fait il brusquement, il s’agite, vocifère,
Va-t-il mettre un terme au monde qui s’enlise,
Peut être a-t-il trouvé solution à la guerre ?
Une goutte de sauce a taché sa chemise…
Proverbes : Petites pensées philosophique de votre serviteur:
LORSQUE LES HOMMES SE SERONT EMANCIPE DE LEUR RELIGION PAR LA CONNAISSANCE, LA SAGESSE ET LE RESPECT D’AUTRUI , L’HUMANITE AURA FAIT UN PAS DE GEANT.
Comme dirait Coluche : on est pas arrivé.
Plus rigolo :
Dans la vie, il y a des hauts et des bas, j’aime bien les bas, même sans porte jarretelle. (ça commence bien)
Même si le bonbon est délicieux, il ne faut pas négliger l’emballage. (un peu coquin ce Léo)
Afin de sauver une commère inanimée, il faut lui faire le bouche à … oreille (ça cogite dur au volant)
Pour finir du sérieux:
La terre est une cellule vivante de l’univers, attaquée de toutes parts par un virus appelé « Homme », lui-même atteint du cancer de l’argent.