Un tour exotique avec Tophe69 Slovenie/Hongrie/Croatie

Vendredi 15 décembre
Il est 9h, je décolle tranquillement du dépôt où je suis venu dormir hier soir pensant laver ce matin, mais j’ai renoncé car le temps n’est pas franchement engageant. J’ai rendez-vous à 10h pour vider à SQF. No stress…
Je passe directement à quai et assiste au déchargement quand la sonnerie de mon portable retenti. C’est le camarade directeur/dispatch/mecano/jockey et accessoirement mon boss. D’habitude c’est par SMS qu’on communique, là ça doit être un truc particulier. Et en effet, si je m’attendais à ça… Il commence par me demander si je peux planter ce week-end, aussitôt je pense à un tour de GB, mais non c’est carrément à l’opposé. Hongrie et Croatie ! Là j’avoue je suis sur le cul…
Je suis d’accord mais j’ai déjà un truc important samedi matin donc je negocie un départ en tout début d’après midi tout en calculant que je dois rouler un max et surtout stopper tout avant minuit. C’est OK.
Je fais ma première ramasse sur Lyon, impératif avant midi le vendredi puis je file sur Villefranche. Je casse la croûte devant l’usine qui reprend à 13h30.
Le chargement est long et fastidieux car les violons n’ont pas été accordés entre les différents protagonistes…
Ensuite passage aux pompes pour faire les pleins et retour dépôt poser l’ensemble. Il est déjà 18h

Samedi 16 décembre
Je mange vite fait un morceau avec la petite famille. 11h c’est tôt mais la RSE n’attend pas. 11h30 bisous à tout le monde et go Luzinay. Au dépôt il y a du monde, Paulo qui arrive de GB lave son ensemble, il y a aussi Carlos un affrété portugais et Michael mon boss. Je jette en vrac mes affaires dans la cabine, sans oublier ma carte routière toute neuve de ce matin. Une Michelin évidemment, car comme le dit le philosophe Phil26, part avec une Michelin, tu roulera serein !
13h30 je lâche le frein et en avant Guingamp ! Je choppe l’A43 blindée des premiers touristes adeptes des roulades dans la neige, beaucoup d’anglais comme d’habitude. Dans la maurienne les saleuses sont en action, il est vrai qu’il fait moche et 1 petit degré seulement. Plus je prends de la hauteur et plus il y a de la neige mais le bitume est bien au noir. Personne au tunnel hormis un bulgare qui passe la barrière avant moi et qui me traîne entre 55 et 65km/h sur les 13 km du tunnel, dur de garder 150m dans ces conditions… Je stoppe 15 minutes à la sortie pour boire un bon cappuccino, miam ! De ce côté le soleil est de la partie en plus, va bene !
La traversée de Turin quasiment à la régule, je fais ma 30 à Villarboit avec 4h29, ouf !
Milan c’est rouge sur l’A4, à cause de travaux qui font passer de 5 à 2 voies !! J’y laisse bien 25’… Ensuite l’interminable A4, je coupe 45′ vers Brescia pour manger.
Je calcule pour ma coupure de façon à ce que je puisse vider lundi en Hongrie et couper le soir chez mon client en Croatie en moins de 10h. Une fois passé Venise j’ai 9h, je commence à chercher les parkings beaucoup plus rares ici. J’en fait un premier, archi-blindé. Pas de stress, j’ai seulement 9h15 et il est 23h15…le suivant est à 25km, il y a des camions jusqu’à la voie de décélération. Je transpire. Il y a un trou entre deux camions dans les cases, je respire, mais en fait il y a un petit porteur garé, putain ! Je m’engage quand même en mettant en travers la remorque afin de laisser libre le passage derrière.
23h36 je valide ma fin de journée et de semaine. Zen…

Dimanche 17 décembre

Pas de réveil ce matin, évidemment. 8h45 J’ouvre les rideaux, il fait grand jour et très beau. Le porteur a mis les voiles, du coup il y a un grand trou devant moi. Tant pis je vais pas risquer de casser ma coupure et puis de toute façon ça permet de ne pas avoir de vis à vis direct avec mes voisins, chose que je déteste !
La journée passe tranquillement entre cappuccino /brioche, repas, sieste, cappuccino, ménage de la cabine, douche, cappuccino, lecture, souper, cappuccino et extinction des feux vers 21h.

Lundi 18 décembre

Le réveil sonne à 4h30. J’ai très mal dormi cette nuit, certainement l’abus de cappuccino. Du coup je fais l’impasse dessus ce matin en me contentant d’un café de ma machine. Une rapide toilette et à 5h pile je commence ma session. Je me cale à 90, pas pour longtemps à cause de travaux où c’est limité à 70. En fait c’est long, au moins 20 km jusqu’à la bifurcation Udine / Trieste ! Long et plein de radars, les fameux autonomes visibles de loin avec leurs loupiotes clignotantes au dessus de la cabine. Pendant ce temps là j’ai ma femme au téléphone. On fait la conversation durant son trajet pour le boulot, chez nous il neige mais ça tient pas sur la route pour le moment. Je suis bien content d’avoir fait monter les pneus neige sur
sa voiture !
Je franchi la première frontière de la journée à Gorizia et tombe directement sur un premier péage. Une voie à droite pour les camions et bus et une à gauche pour les voitures qui ne payent pas car c’est une vignette pour elles. Je demande aux guichetier si la visa ça marche, niet ! Euroshell ? OK !
Je poursuit mon bonhomme de chemin et à partir de là ça grimpe, et plus ça grimpe plus les températures chutes, jusqu’à -7 en arrivant sur Ljubljana où un brouillard givrant m’accueil en même temps que les citoyens automobilisés se rendant au taf. Que ce soit à Lyon, Grenoble, Paris ou Ljubljana le lundi matin on ressent la même agressivité de leur part, comme si on était responsable de leur vie auto-boulot-dodo…
Enfin ça passe pas trop mal pour selon qu’il est 7h. Pour fêter ça je coupe 45 sur la première aire que je trouve. Je profite que la Slovénie soit en € pour prendre un petit déjeuner. C’est propre, les serveuses sont sympas mais rien de typique. Comme en Italie en fait avec les mêmes tarifs. Les toilettes elles sont au système allemand, avec un tourniquet qui s’ouvre moyennant 50 cents.
Je repars sous un grand soleil. Le coin ressemble à la Suisse ou à l’Autriche, l’autoroute est nickel et c’est plein de tunnels et de péages aussi. Putain c’est pas donné ici ! En plus pas moyen de l’éviter…
Après Maribor je délaisse l’A1 qui file sur l’autriche pour l’A5. Jusqu’à la frontière hongroise à Pince c’est morne plaine, 2 voies avec interdiction de doubler. Du coup on se retrouve vite à faire le petit train. Chiant ! De l’autre côté l’autoroute est coupé à cause d’un accident. Quasiment 10 bornes de file ininterrompue de camions !
Vers 10h je passe enfin en Hongrie. Il y a un gus sur un pont qui nous regarde passer, je lui fait coucou. Merde c’est un flic ! Effectivement le premier parking plus loin sert de terrain de jeu à la police et l’autre est certainement le rabatteur. Ils me regardent passer mais visiblement je suis pas leur proie. Une vingtaine de km sur la M70 en une voie limité à 70 puis on se retrouve sur l’autoroute, la M7 je sors au km 211, et 5 minutes après je suis chez mon client. L’accueil est chaleureux malgré le froid ambiant accentué par une bise venue de l’est. Je pose mes 2 palettes et le boss me paye le café dans son bureau. Il parle très bien le français, ça m’arrange j’ai pas eu le temps d’apprendre le hongrois !

Passage ensuite par une station service sur la nationale 7 où il y a une pompe AS 24. C’est une station Agip et Oil ! qui fait aussi relais routier avec parking sécurisé payant. Je perd une vingtaine de minutes le temps à AS 24 de faire le nécessaire pour débloquer la carte pour la Hongrie et je prends ensuite la direction de la Croatie. La taxe hongroise prise sur internet impose la sortie numéro 2 sur la M70, je comprenais pas pourquoi alors que la M7 y menait directement. En fait Letenye c’est le point de passage obligatoire pour les camions. Passage à l’ancienne avec une guérite, une barrière, et son douanier austère.
Passeport, papier véhicules, cmr et ouverture de la remorque. Le hongrois me rend mes documents et ouvre la barrière. Je franchi la rivière Mura et arrive à la barrière Croate, fermée elle aussi. J’attends un moment, personne ne se manifeste. Je fais quoi je klaxonne lol ? Enfin un uniforme pointe le bout de son nez, re-passeport, cmr, et la barrière s’ouvre enfin !
Ça m’a donné faim tout ça, j’en profite pour valider la trente qui me manquait sur le parking désert des transitaires.
L’autoroute qui mène à Zagreb est aussi déserte. On sent qu’ici c’est pas très animé, loin de la Croatie du sud archi-touristique. Au péage je tend bêtement mon Euroshell, le préposé me la rend en baragouinant dans son patois. Je tend ma visa et hop comme par magie je peux passer !
À Zagreb je quitte l’A4 pour l’A3. Là aussi c’est de la plaine, sauf qu’on peut doubler, ou se faire doubler car certains locaux ont laissé le limiteur à la maison…
Au péage de la sortie Slavonski Brod je me goure de file et me retrouve au telepeage, il est vrai que c’est pas très clairement expliqué. Warning, marche arrière, heureusement ceux qui sont derrière on vite compris et on me laisse reculer sans animosité aucune.
Je suis à 9km de ma destination, waze m’y emmène sans difficultés, il faut dire aussi que mon boss connaît bien le coin et m’a bien briffé. Malgré tout je me retrouve dans une vieille zone sans éclairage ni indications. Je m’engage une ruelle trop tôt et c’est un cul de sac. Va pour la marche arrière en nocturne…
Je parvient enfin chez mon client qui me vide trente minutes après. Et comme je recharge demain sur place j’ai le droit de rester là et ainsi de valider une onze. Impeccable !

Mardi 19 décembre

La sonnerie du téléphone me réveille à 7h30, c’est ma fille aînée qui comme tous les matins m’appelle lorsqu’elle arrive à son lycée. J’ai le temps je suis prévu qu’en début d’après midi. J’essaie pour une fois de m’occuper intelligemment. Vers 10h je demande où je pourrais trouver une douche, langage mi-anglais mi-signes. Un gars sympa m’indique de monter à l’étage. Il y a plusieurs bureaux et des toilettes mais pas de trace de douche, tant pis !
À 13h commence le chargement, ça dure car les bacs sortent au fur et à mesure. Je tape la discute avec un Bielorusse en cacahuète , je suis intrigué il a chargé 2 palettes tout à l’heure et est revenu les décharger. Il m’explique que les douanes situées à côté l’on refusé car sur le BL c’est marqué seulement 1 palette, donc il faut tout défaire et refaire sur une . Pas facile tout ça…
Entre temps un bac arrive et le cariste me fait comprendre que le dernier sera prêt dans 10/15 minutes. Le dernier ? Il me reste 4m, je devais être complet normalement… SMS au QG TGI. 10 minutes plus tard j’ai ordre de filer sur l’Italie pour compléter demain. Impec !
Je quitte Slavonski à 14h45, le soleil est déjà rasant à l’est. Je l’ai en pleine poire pendant une bonne heure puis c’est quasiment nuit à 16h et je traverse Zagreb sans rien voir de la ville, dommage !
J’arrive à un dernier péage et rebelotte, même connerie qu’hier. Ça bouchonne et je m’aperçois de mon erreur à temps, je descend pour demander au chauffeur du Man derrière de reculer un poil. No soucy…
C’est bizarre mais ça bouchonne aussi après le péage, et là je pige que c’est la frontière. En tout et pour tout je met 1h10 pour arriver à la guérite où je tombe sur une douanière aigrie comme pas possible…elle me questionne en Croato-english sur la nature de la marchandise, si j’ai dormi en Croatie, stoppé sur un parking, non bien sur !… Doivent pas voir des masses de français et ils sont pas prêt pour Schengen ici, ça se voit ! Bref, j’ai l’autorisation de passer en zone libre sans arrêt à la case fouille de la remorque voie de droite, ce qui n’est pas un mal !

Je m’arrête une cinquantaine de bornes plus loin pour faire ma coupure et si possible prendre une douche.
Je choppe mon sac et me dirige vers la station, il fait -4 mais n’empêche il y a un type qui me précède, en tee-shirt, un sac plastique d’une marque de supermarché à la main. Je subodore que lui aussi va à la douche. Il achète un jeton à la caisse, moi aussi et manque de bol il y a une seule douche, occupée déjà.
10 minutes après un routman sort, je vais passer le temps en matant les produits proposés en boutique quand je vois revenir tee-shirt man. Pas content le gars, son jeton passe pas, j’arrive à piger que les douches se nettoies automatiquement après usage et que ça prend un certain temps. J’ai déjà presque terminé ma coupure et j’ai déjà perdu trop de temps tout à l’heure, je hèle la caissière pour me faire rembourser mes 3€. Je m’étais jamais fait engueuler en slovène, maintenant c’est fait ha ha ! Enervé je reprend la route, et comme il fait nuit et que c’est la première fois que je passe ici je suis déçu de rien voir du paysage. A Ljubjana je récupère l’A1 comme lundi puis l’H4 qui m’emmène à la frontière SLO/I .
Premier autogrill, je m’arrête aux pompes et vais tenter ma chance. Pas de douches ici, ni au resto… keep cool… Station suivante où j’ai toutes les peines du monde pour me faufiler entre les camions stationnés à l’arrache. Il y a une douche au resto mais fermée jusqu’à 7h . Je suis dépité… je fais tirer jusqu’à Padova, je sort c’est marqué Interporto. Après le péage je prend une lumière puissante en pleine poire, c’est la polizia mais ils me laisse passer. Je trouve un parking PL un peu plus loin, avec de la place. Quelques voitures qui tournent avec à l’intérieur des hommes en mal de tendresse…ouf on sera gardé cette nuit lol ! Un bon décrassage au bidon et gant de toilette et dodo, chuis vanné !!!

Mercredi 20 décembre
On m’a rien volé cette nuit, juste une heure de sommeil ce matin…un bruit sourd et répétitif dès 6h du matin. En face du parking il y a une usine, je pense qu’à l’intérieur il doit y avoir une sorte de presse d’emboutissage ou un truc de ce genre. Quoi qu’il en soit ma nuit est foutue, et c’est long d’attendre 8h45 pour pouvoir repartir avec les 9h01 réglementaires…en plus il y a rien dans le coin pour prendre un petit dèj’ digne de ce nom !
Première mission donc, un arrêt obligatoire sur l’A4 pour le Cappucino/brioche con albiccoca, après ça va déjà beaucoup mieux pour affronter cette nouvelle journée ! Du coup je suis d’attaque pour parcourir les 160km restant qui me mènent chez mon client à Bergamo.
Arrivé à 11h30, je repars une heure plus tard lesté de 2t supplémentaires dans la remorque, ce qui porte le total à une douzaine de tonne qui font rigoler le 500 ! Il reste 50cm dispo, juste de quoi caler le tire-pal.
Andiamo francia !
Milan passe pas trop mal, juste quelques Fangio qui frôles le pare-choc en passant directement de la troisième voie à la sortie. Maîtrise totale, normal…
Je me permet une coupure gastronomique à Novara, puis je tente de nouveau la douche…no comment !
Heureusement on est pas en août !
Ca bouchonne un chouïa à Turin, 20minutes qui passent à l’as quand même. J’hésite à sortir à Susa pour me laver à l’autoport, mais un peu chronophage quand même car le client de la came Croate a émit le souhait de peut-être me vider ce soir. Je me rabat finalement au Gran-Bosco où enfin je peux faire couler une bonne eau bien chaude avec de la pression sur mon corps fluet ! J’en profite pour faire emplette d’une
spécialité locale, le Panetone, qui ravira les papilles de toute la famille, j’en suis certain !
Du coup il y a rien qui urge, je passe sereinement le tunnel qui me ramène en France. Un stop à l’acces de Chambéry pour remettre du gazole et je monte tranquillement me poser devant mon premier client à Romanèche Thorins 71. Il y a déjà un Bulgare tirant pour P/O Scandex devant. Pas grave, je vais pouvoir valider ma deuxième onze de la semaine !

Jeudi 21 décembre
Sur une échelle de 1 à 10 je mettrai 9 pour ce plan parking. Calme de chez calme ! A 8h le Scandex rentre, il lui faudra une demi-heure pour vider. C’est avec 11h10 de coupure que je valide le début de ma session journalière. Vider les 4m prendront 10′, le contrôle autant. Je file chez mon client suivant où ce  sera torché en trente minutes. Quand ça veut rire !
Du coup j’ai pris de court Michaël qui me met en stand-by.
Une heure plus tard j’ai du concret, go Reyrieux ! Je charge vite fait une palette de 6m pour 400kg.
Du coup j’ai un complément de prévu à Vénissieux. Je casse la croûte dans la zone en prenant mon temps.
J’ai bien fait car mon boss m’appelle pour m’annoncer que le chargement est annulé, le destinataire ne travaille pas demain…
Profitant de cette déconvenue Michaël m’envoie à Genas pour la visite de contrôle du hayon.
Chose faite, comme maintenant notre nouveau dépôt est à coté, je pose l’ensemble là-bas et je ramène ma fraise à la maison, yabon !

Vendredi 22 décembre

Je décolle tranquillement du dépôt à 7h, j’ai rdv seulement à 8h30 à Moirans dans la banlieue de Grenoble. Souvenirs souvenirs…
Il tombe une espèce de merdouille qui rend la route bien glissante et j’ai même droit à du brouillard après St Jean De Bournay. En plus des prix Nobel du volant, il y a intérêt à rester concentrer…j’ai remarquer un net relâchement chaque année à cette époque, déjà que c’est pas terrible en temps normal !!!
J’arrive à l’usine à 8h20. Au poste de garde j’appelle les monteurs qui arrivent tout juste aussi. Le gardien me fait rentrer pour dégager le passage et je dois attendre la suite des évènements dans ma cabine. Au bout d’une demi-heure le monteur qui a mon numéro me demande de retourner au poste de garde. Là un type de la sécurité me remet un badge et m’accompagne dans les bureaux, plus précisément dans celui du
responsable sécurité du site. Il y a les monteurs, plus 2 autres types qui s’avèrent être de la logistique. 25 minutes de blabla pour remplir un protocole car il est formellement interdit de vider en latéral ici, sauf dérogation expresse du monsieur psycho-rigide assis en face de moi. On sent bien qu’il se donne de l’importance, qu’il est à fond dans son rôle de celui qui va décider ou non si on va vider. Il s’inquiète notamment de savoir si un chariot élévateur adapté se trouve sur les lieux, on sait jamais ça pèse quand même 400kg ! Bref, il est dans un bon jour car finalement il paraphe le précieux sésame et nous invitent à faire de même. Nous somme soulagés !
Une fois en place je débâche un côté, un chariot élévateur de type Caterpillar arrive et en 2 coups de cuillers à pot me déleste de mon colis, sans faiblir. Le chef monteur me signe ma cmr, je lui souhaite bon courage, surtout que maintenant il a réunion avec l’autre procédurier pour décrocher les permis de travaux, surtout que ça va se passer en hauteur ! En plus il attend un autre camion cet après-midi…
10h20, je me barre de ce trou à rat.
Ma mission suivante consiste à prendre en charge le chariot élévateur que mon patron à acheté. C’est à côté de la Cote St André. Seul le boss est habilité à charger, et comme il y a pas de rampe il se sert d’un engin plus gros pour le faire rentrer en latéral dans la semi. Malgré cela le Cat lève un peu du cul à cause des 5tonnes du bestiau. Je fait tirer 4 sangles, 2 par coté pour être serein.
Retour Luzinay en y allant mollo quand même, ce n’est pas de l’autoroute…
Au dépôt je me place à quai et je prend mon temps pour décharger la bête tout en jouant des suspensions de la Samro qui a tendance à bien s’enfoncer lorsque le poids se déplace vers l’arrière.
A 13h j’envoie un message à la direction, mission accomplie avec succès !

Je mange un bout de chien puis je lave l’ensemble complet pour ôter le sel de différents pays accumulé ces derniers jours ainsi que de la gadoue française.
16h30, je fais sauter la carte et saute dans ma Saxo-Porsche pour regagner mes bords de rhône.
JOYEUSES FÊTES à tous, ne faites pas trop d’excès et profitez bien de vos familles !

 

Infos pratiques :

Italie : Autoroutes à péages, on trouve des viacards créditées dans les stations, 25, 50 , 75€ , sinon Mastercard, Visa, cash ou télépéages. 80 km/h. Chaines obligatoires en hiver.

Slovénie : Autoroutes à péages pour Bus et Camions uniquement. Vignette pour les autres véhicules. Pas de Visa ni Mastercard mais DKV ou Euroshell acceptées . Système de télépéage aussi. Nombreux péages ( 5 entre Goricia et la frontière Hongroise), très chers, la totalité de mes passages se sont élévés à 260€ pour 525km ! Vitesse 80km/h, mais la plupart roulent à 90. Nombreuses interdictions de doubler, ponctuelles ou permanentes. Chaines obligatoires en hiver.

Hongrie : Pas de péages mais une taxe style MAUT Allemande équivalente aux km parcourus, comme en Suisse. Valable de 0h à minuit, prenable par bornes ou internet. Nombreux contrôles policier.

Croatie : Autoroutes à péages, peu onéreux. Visas, mastercard mais pas de cartes pétrolières. Attention les voies télépéages sont mal différenciées des voies normales, je me suis fait piégé 2 fois ! Chaines obligatoires en hiver mais circulation interdite aux PL lorsqu’il neige ! 80Km/h jamais respectés… Les parkings d’autoroutes ne sont pas immenses non plus et les stations vieillotes avec des boutiques ne vendant que le nécessaire. Prévoir des difficultés lors des passages en frontière car les accords de Schengen ne sont pas appliqués là-bas.

 

Mise à jour Mercedes

Le saviez-vous ?

La marque MERCEDES ne produit pas seulement des autobus et des voitures, elle fabrique également des camions, si si.

Vous ne me croyez pas ? Hekel67, Wim, Samu88, Yassine, Tophe69, Larage, Michel, en ont envoyé pour la galerie FDR, faites comme eux !!

Cliquez ici pour voir ces 180 nouvelles photos !

 

Murs peints

Détronnées par les affiches papiers, nos belles routes regorgent encore d’anciennes publicités peintes sur les façades des maisons les plus visibles des conducteurs. Certaines sont en piteux état, mais rien n’échappe aux spotteurs de FDR, Alex74, Domi81, Samu88 ! Alors cliquez ici pour voir cette nouvelle magnifique série.

 

40 ans d’histoires avec le F12 Horses van

Un pas de géant (texte et photos extraits du livre « Les Camions Volvo: 60 ans d’histoire » de Christer Olsson)

La Division Camions avait entrepris dès sa constitution un programme de renouvellement dont les premiers résultats tangibles furent les lancements des N7, N10 et N12 en 1973, et des F4 et F6 en 1975. Mais c’est en fait en 1977 que se ressentirent les premiers véritables progrès techniques : c’est en effet cette année-là que furent lancés les F 10 et F 12, destinés à remplacer les F88 et F89, apparus respectivement en 1965 et 1970. Les nouveaux modèles étaient bien plus que le prolongement naturel de produits existants : ils consacraient une philosophie, nouvelle pour Volvo, mais aussi très différente des tendances de l’époque.
Les F 10 et F 12 étaient les premiers gros modèles modernes de la « génération 80 ». A leur lancement à l’automne 1977, ils n’étaient pas en fait complètement nouveaux, puisque ces modèles à cabine avancée bénéficiaient des recherches qui avaient abouti au lancement des modèles N. Ceci était particulièrement vrai du châssis et des éléments de la chaîne cinématique, car les nouveaux modèles étaient destinés en grande partie aux mêmes applications que le N10 et le N12. A une exception près, les F 10 et F 12 reprenaient donc le châssis des modèles N correspondants. Destinée essentiellement à la traction de semi-remorques en
Europe continentale, cette famille de véhicules comporta aussi un châssis allégé pour tracteurs courts avec deux essieux. Dans cette version, Volvo avait eu recours à un acier spécial haute résistance et, pour les réservoirs à carburant, à l’aluminium. Cela permettait d’augmenter d’autant la charge utile, résultat intéressant surtout dans les pays européens où les limitations du poids total en charge étaient plus draconiennes qu’en Scandinavie.
Les nouveaux modèles disposaient d’une chaîne cinématique qui reprenait les composants des F88 et F89, mais qui
était améliorée et renforcée. Le F 10 pouvait être équipé du moteur TD100A de 10 1 de cylindrée, comme le F88, mais très vite c’est le nouveau TD100B (300 ch) qui devint le modèle standard, surtout lorsque le F7 reçut le moteur TD70F Intercooler (230 ch) qui s’avéra presque aussi performant que le TD100A. Un moteur TD120C, de 12 1 et 120 ch, fut proposé en option pour répondre aux applications les plus exigeantes et à des poids en ordre de marche très élevés en Scandinavie. Mais c’est le F12 qui, très vite, eut le plus de succès : les transporteurs et les conducteurs commençaient en effet à apprécier la conduite à régime moteur moins élevé, ce qui prolongeait la durée de vie du véhicule, abaissait la consommation et permettait aussi d’exploiter les couples élevés à régime intermédiaire apportés par les moteurs modernes.
Signalons que Volvo proposa aussi pour le marché italien le moteur TD120D : celui-ci avait une puissance supérieure et se conformait ainsi à la réglementation italienne sur la puissance minimale par tranche de tonnage, le poids total autorisé en charge étant de 44 t.
La désignation des moteurs de 12 1 lancés par Volvo comporte une omission, puisqu’on est passé directement du TD120A sur le F89 au TD120C sur le F12. L’explication en est simple : Volvo avait envisagé de lancer, en 1978 ou 1979, un moteur de 400 ch, puis renonça devant les risques qui auraient pu affecter la fiabilité et la durée de vie du moteur compte tenu d’une telle puissance qui, par ailleurs, n’autorisait pas un PTC notablement plus élevé. C’est pourquoi Volvo proposa, à l’automne 1979, le moteur TD120F avec système intercooler, qui ne développait « que » 385 ch ; ce moteur fut réservé pendant la première année de fabrication aux marchés Scandinave et italien, qui autorisaient les poids totaux roulants les plus élevés. En même temps fut lancée la nouvelle boîte de vitesses SR70, réservée aux modèles de 12 1 de cylindrée (F12 et N12). C’était une boîte 12 vitesses plus extra-lentes, et une version 8 vitesses était également disponible.

Au moment de leur lancement en 1977, les F 10 et F12 comportaient les mêmes boîtes de vitesses, mais améliorées, que les F88 et F89. Étaient ainsi disponibles les modèles R62 (boîte type range 8 vitesses), SR62 (doubleur de gamme offrant 16 vitesses) et MR62 (boîte type range 8 vitesses avec convertisseur hydraulique de couple). A partir de 1979, les F12 standard (c’est-à-dire sans système intercooler) purent aussi être équipés de la boîte SR70.
Dès l’origine le F12 fut disponible, soit en version à deux essieux, soit en version 3 essieux, avec ou sans transmission tandem. En revanche, le F 10 ne fut proposé pendant très longtemps qu’avec un essieu arrière moteur.
Mais, si intéressante qu’elle soit, la chaîne cinématique ne représente sans doute pas la caractéristique la plus spectaculaire des F 10 et F12 : ce qu’il faut avant tout saluer, c’est la combinaison de l’ergonomie, du confort et de la sécurité offerte pour la première fois à un conducteur.
C’est ainsi que la cabine, entièrement nouvelle, reposait à l’avant et à l’arrière sur des ressorts hélicoïdaux : cela constituait un troisième niveau de protection contre les vibrations et éliminait complètement celles qui étaient transmises par les roues et la suspension. Par ailleurs, les sièges du conducteur et des passagers étaient équipés en série de ressorts qui absorbaient eux aussi les vibrations.
Les F 10 et F12 furent les premiers modèles européens à pouvoir offrir l’air conditionné, selon un système intégré au circuit normal de chauffage et qui répartissait l’air froid par les buses de chauffage. Ce système comportait aussi un dispositif de filtrage d’air.
Par ailleurs les modèles offraient un compartiment à bagages séparé auquel on accédait par une trappe, spécialement conçue, depuis l’extérieur de la cabine.
Enfin le conducteur bénéficiait d’une surface vitrée plus importante et d’un moteur mieux insonorisé.
C’est au début des années soixante-dix qu’avaient commencé les recherches sur ces nouveaux modèles. Après avoir testé les éléments en laboratoire, Volvo fabriqua en 1973 les quatre premiers prototypes qui furent suivis par un grand nombre d’autres jusqu’en 1975. Tous ces prototypes furent d’abord testés en laboratoire avec simulation de routes et essais sous température très chaude ou très froide, puis sur le circuit d’essai Volvo à Hàllered. Des modèles de série furent enfin soumis à des conducteurs «de la rue».

Le F12, 40 ans plus tard….

 

TYPE : F124X256

GENRE : VASP

ANNEE : 1982

MOTEUR : TD120 GA

6 cyl, 328ch à 2050tr/mn, 133m.kg à 1300tr/mn,

BV : SR62 16 vitesses

PONT : RA EV 85

PNEUS : 6 x 315/80 – 22,5

PTRA 38,450t PTAC 19,200t PV 11,520t

QUELQUES OPTIONS :

Telma, déflecteur, visière, anti-brouillard, essuies phares, rétros chauffants, lève vitre passager, 2éme couchette, la clim(hs), prédisposition CB.

LES PERFORMANCES, Chiffres :

Il n’y a pas d’odb, je fais rarement le plein, mais le peu que j’ai calculé, c’est 30 33 l sur du trajet très local et une fois 26 l sur un aller retour nord(N4, N44…)

 

J’AIME BIEN :

Le tableau de bord et ses nombreux cadrans, très complet, bien illuminé la nuit. La position de conduite. Les 2 cendriers (même si je ne fume pas !).

Les teintes intérieures, très chaleureuses, faciles à entretenir, et ne bougent pas avec le temps. L’emmarchement. Le coffre sous la couchette côté gauche accessible de l’extérieur.

La boîte de vitesses bien étagée et sa commande pratique. Souplesse du moteur.

J’AIME MOINS :

Le volant (ancien modèle), ce camion qui est de 1982, devrait avoir le vrai volant évolué de F12, il serait plus agréable avec ce volant, c’est pas trop grave, là ça fait vintage. Opacité des rideaux. Inefficacité bac isotherme devant passager(chauffe..). Déficit de rangement dans les portières.

LES SOUCIS, INTERVENTIONS :

Pour le moment, il a toujours assuré les missions avec succès. Bon faut relativiser, il a peut être fait seulement entre 5000 et 10000kms depuis 2013.

D’autant plus que ce camion a déjà subi quelques interventions dans le passé, comme en témoigne le carnet d’entretien, même si il y a un trou de quelques années, et malgré un nombre assez conséquent de propriétaires, que des centres équestres à partir de l’année 1990(date du certificat de carrossage en van). Avant il a dû avoir une vie dans le transport privé, en caisse isotherme.

Voici quelques opérations réalisées d’entretien courant relevées sur le carnet :

1990 : remise en état totalité de la carrosserie, peinture, électricité, remplacements de : amortisseurs et barre anti roulis, roulements avant, freins avant

1992 : remise en état des barres stabilisatrice, remise en état du klaxon

1999 : remplacement poumon de frein arg, réparé une borne de batterie

2001 : remplacement garnitures de freins avant,

Une fois en ma possession, en mars 2013, tout d’abord la vidange moteur. Il y avait déjà un joint de collecteur d’admission à remplacer, qui engendrait une perte de puissance.

Ensuite le vérin de cabine qui s’est mis à fuir. Pas trop compliqué à démonter, cabine baissée (contrairement à un Magnum…) pour amener faire réparer.

Puis quelques fois chez moi, il désamorçait, je pensais que c’était le réservoir qui n’était pas assez rempli, je remettais du gazole en envisageant un jour de procéder à un nettoyage du réservoir. Mais une fois il ne voulait plus du tout réamorcer, et j’ai pu entendre en pompant la pipette, une prise d’air. C’était un tuyau d’aspiration qui frottait le support de filtre à air qui était percé. Ça pouvait faire un moment que c’était comme ça, et en pleine aspiration le tuyau pouvait se plaquer contre la pièce qui frottait et fonctionner normalement. J’ai eu de la chance de n’avoir jamais désamorcer en route. Là, petite intervention, démontage du tuyau et emmené chez Jean Michel (un copain rencontré dans le cadre du centre équestre) pour faire un point de soudure.

Autrement, quelques opérations pour satisfaire le contrôle technique, comme les réservoirs d’air en 2014, qui avaient déjà été faits en 2003(marqué sur le carnet plus haut). Il a fallut revoir aussi la ligne d’échappement en remplaçant le silencieux et fait fabriquer un tuyau de sortie adapté car introuvable. Là encore pour le tuyau, c’est mon pote Jean Michel qui s’y est collé. Tout ça pour pouvoir mesurer correctement la pollution au CT. Il la passe avec succès, ça m’étonne mais c’est comme ça. Bon faudrait surtout pas se pointer avec le moteur froid… J’ai aussi fait un gros lavage du moteur, et comme il roule peu, il reste très propre. Pour rester dans le contrôle technique, il freine très bien, on peut voir que l’épaisseur des garnitures est comme neuve. Les pneus aussi.

Les batteries deviennent faibles, car roule trop peu. C’est plutôt une sur les 2 qui est quasi morte, par ma faute, j’avais voulu branché le frigo(12V) du home car sur cette batterie, ce frigo fonctionnant à résistance et a eu vite raison de la batterie. Pas trop grave, j’ai toujours des batteries qui traînent, changées préventivement sur d’autres, donc on se dépanne à moindre frais, et surtout on ne branche plus ce frigo merdique.

En dernier, on a fait rénover le démarreur chez un électricien.

Ce qui serait bon de faire aujourd’hui, c’est reprendre la cabine au niveau carrosserie, mais peu de temps ni d’argent et surtout aucune compétence à consacrer à ses travaux. On verra bien.

Petits détails, j’ai changé le monogramme F12 de la calandre(qui devait dater d’une 1ere rénovation), pour remettre en place une plaque 12Turbo6(du 1220 de mon père), plus adaptée à sa génération. Je dois faire de même sur les portières, après avoir trouvé des monogrammes alu de l’époque sur le bon coin.

COMPARAISONS AVEC UN CAMION CONTEMPORAIN :

Prenons par hasard un Volvo FhIV 500 pour passer en revue les diverses évolutions.

Pas très objectif, certes, au vu déjà de la cabine qui est en Globe. A l’époque, ça existait déjà, mais ça restait un luxe, contrairement à la quasi généralisation depuis une vingtaine d’années, ce qui est une très bonne chose. Donc on va oublier de comparer l’espace général et les rangements disponibles, pour se concentrer sur l’essentiel, le poste de conduite, les performances…

Le plus flagrant en passant d’un véhicule à l’autre, est la différence de l’inclinaison du volant. Le tableau de bord a lui beaucoup changé pour s’aseptiser, se rapprocher du standing automobile, et il y a 36 années d’évolution, en technologies, (leds, digital…). Mais le tableau de bord du F n’a tout de même rien n’à envier à son jeune successeur, car déjà bien étudié au niveau disposition des diverses commandes à portée de la main, rangements disponibles…ça devait représenter un progrès certain pour l’époque par rapport aux 88 89 et à la concurrence.

La position du conducteur par rapport au tableau de bord n’a guère évolué, on peut se trouver toujours assez haut, avec une bonne vue sur la route et latéralement, ainsi qu’un bon dégagement pour les genoux pour les conducteurs de grande taille. Bref, on peut voir une certaine constance dans ces domaines.

Les évolutions nettement appréciables se remarquent une fois en route, par l’insonorisation, le confort (du siège comme de la cabine). Il n’y a pas photo, on ne peut que constater le progrès nettement accompli, et comprendre que l’on est bien mieux pour travailler aujourd’hui.

La partie espace de vie est difficilement comparable, juste le tunnel moteur actuel (10cms) qui change la vie si on résonne en cabine plate.

Il y a quelques similitudes comme le coffre (un seul à l’époque) sous la couchette accessible de l’extérieur, détail qui relève de l’ADN Volvo pur jus. Aussi un détail qui me plait sur ces 2 versions, sont le seuil au niveau des siège qui sont extrêmement plat, facile à nettoyer.

Pour les performances, là encore pas très comparable, 330/500cvx pour environ seulement un litre de cylindrée de différence. On remarque en roulant un peu avec le F, que le couple maxi se trouve en haut de la zone verte, alors qu’aujourd’hui il est constant sur toute cette zone du compte tours. Il n’y a qu’à voir la différence de réaction du moteur quand on chatouille l’accélérateur, aujourd’hui ça paraît bien mou même si c’est bien plus coupleux. Quand au frein échappement de base (hors VEB), ils semblent très proche au niveau puissance en montant dans les tours, juste les décibels produits sur le F qui font toute la différence.

L’histoire de ce F1220, de 2013 à aujourd’hui :

ÇA VIENT DE LOIN

Ce camion, c’est un vieux rêve qui s’est réalisé. Ça remonte à mes 1er vrais souvenirs de voyages en camion, à 8 ans, en 1983, l’année où mon papa en a acheté un. Assez différent à celui d’aujourd’hui, vu que c’était en tracteur, et en version Intercooler(385cvx). Il était de l’année 1981 je crois et avait la BV SR70 (grille en 3, 12 rapports avant). Le mien est de 1982. Après, ça reste la cabine plate tout de même, version qui me tient à coeur aujourd’hui.

Pour en revenir à mes 1er souvenirs, ce camion m’a marqué car auparavant, j’avais été plutôt trimballé dans des TR320, ou divers henschell.

Monter dans un F12 en étant gamin à l’époque là, ce fût l’émerveillement en voyant tout ce progrès, confort, puissance…

Ensuite, ce camion a été confié à un jeune chauffeur, Bernard, 25 ans à l’époque. Il était plutôt heureux avec. Il m’est arrivé de partir un peu avec, il ne tarissait pas d’éloges. Moi j’enregistrait tout ça, Volvo c’est bien, Volvo c’est bien……Ils savent faire des camions, ils savent faire des camions……

Les années passant, ça avait beau être un Volvo, les ennuis arrivèrent, ça a fini d’abord par un moteur en Belgique, problème de pompe à huile. Il a été refait assez vite, et reparti pour un bout. Pas grand hélas, un autre chauffeur a fait un surrégime avec dans la descente côté alsacien du col du Bonhomme. A la décharge du chauffeur, il n’avait pas de telma, mais bon. Bref, encore un coup dur. Là on est en 1990 et ça traîne pour le refaire.

Peut être un an après, on a trouvé un moulin, pas parfait sans doute, mais qui a permis de revendre ce tracteur pour en finir.

J’étais au lycée, avec l’impression d’avoir 2 ans de retard car un énorme regret de ne pas avoir pu conduire ce camion sur la route, dans la cour seulement.

Et on ne devait pas rouler sur la fortune, alors c’était fini les Volvo (il y avait eu aussi un 88 et un 89), pour laisser place aux R340, après les R310 et des R360. Camions moins chers sans doute, et qui s’avéraient aussi fiables, surtout en ce qui concerne le 340. Modèles aussi sur lesquels j’ai débuté, très content, une bonne position de conduite, la B18 était bien, mais à c’est à ce niveau que Volvo était bien meilleur, avec leurs boites SR, bien assistées, un petit levier précis, les commandes de l’étage avec un bouton, tout ces détails rendaient la B18 un peu archaïque dans les années 90.

J’ai eu ensuite un AE385, très bon aussi, nerveux, sobre à la fois, avec toujours la B18, qui là était carrément pénible à manipuler, vu la position de conduite. Là on pouvait regretter les R. ça eu au moins le mérite de me conforter dans l’idée qu’à l’avenir je choisirais plutôt du côté de la diagonale, dés que possible.

Les années ont passé, j’ai enfin pu roulé en Volvo, pas au hasard.

Entre temps, j’ai eu des filles, et les filles ça fait du cheval.

Elles ont attaqué jeunes, et les concours sont arrivés. Donc au départ, en tant que parents, on accompagne, donnent des coups de main, et participons aux sorties. Puis on tire un van de temps en temps avec la voiture, ayant le « E ». Là, je voyais bien des camions dans les paddocks.

Une année, 2013, se préparait une sélection en endurance pour les championnats, les sorties ont monté en cadence. Il y a eu un concours dans le Morvan, en février, où le trajet retour restera gravé dans nos mémoires, d’abord, la montée de la Rochepot, et surtout la descente, sur la neige, où j’ai trouvé le temps long avec la C5 et le van derrière… Puis plus loin, en haute Saône, où dans un autre van du convoi, une jument a défoncé la porte arrière d’un coup de postérieur, car elle ne supportait pas le van. Il fallût la transvaser dans le petit camion de la patronne du centre, un Turbo Daily, en bordure de la N57 à Fougerolles, dans la nuit d’un dimanche au lundi, vers 2h…Un vrai film.

Dans le froid du Morvan :

Bref, là, j’ai repensé aux camions que je voyais dans les concours.

J’ai d’abord regardé les annonces de semi sur le bon coin, vu quelques unes. J’avais mon idée, le Fh480 de 2006 étant sur la fin, le nouveau en projet du Fh4 en étude, je l’aurais gardé pour tirer une fameuse semi comme ça. Mais il avait tout de même encore une bonne valeur marchande, alors je me suis mis à regarder les annonces de camions porteur. Il a fallut peu de temps pour flasher sur une annonce, une cabine bien particulière, la F plate. Je suis allé le voir assez vite, c’était à Lavilledieu en Ardèche. Le vendeur avait bien précisé qu’une vitesse était défaillante, la 1ere. J’ai fait un essai, ça m’a parut concluant, malgré cet handicap(16 vitesses pour un porteur de 19t..). Le reste du camion était très propre, notamment la caisse, où vont les chevaux, ce n’était pas un truc bidouillé. J’ai ensuite demandé des avis à droite à gauche, mes femme/filles, mon père, au chef d’atelier de mon gge Volvo. Ce dernier m’a dit qu’ à partir du moment où on ne met pas la vitesse, il n’y pas de risque, ça peut rouler sans problème, surtout si ce n’est pas pour bosser tous les jours avec, et qu’il ne faut pas entreprendre d’ouvrir la boîte pour tenter de réparer, qu’il vaudrait mieux en trouver une d’occas.

Quant à ma chérie, pas de problème, si ça te fait plaisir m’a t’elle dit…

J’ai donc un prit une option après avoir quand même négocié le prix avec le monsieur du centre équestre ardéchois.

Le tour du proprio en Ardèche :

LE RAPATRIMENT

2 semaines après, le samedi 23 mars 2013, nous voici partis avec Pascal mon collègue pour aller chercher la bête. Ce fut un grand moment pour moi, presque des larmes aux yeux, en attaquant la descente sur le Teil. Le bruit, ce tableau de bord, cette boîte (même pourrie.. !)

Des années que j’attendais ça. Content mais méfiant, j’ai acheté ça assez naïvement, le CT était passé, sans trop de remarque. Alors on a plutôt joué la prudence et remonté entièrement via les nationales, N7, N83, avec juste la rocade Est entre. Quel pied quand même. Pause repas à Villemotier, il était bien 16h ! Seul problème constaté, une fuite d’air à l’admission, quand le turbo envoie.

On est arrivé chez nous vers 21h, on l’a reculé à la place qui est la sienne toujours aujourd’hui, sous un haut vent de mon petit et vieux hangar à Cornimont. J’avais bien mesuré avant, pour être sûr aussi qu’il ne m’embêterait pas tout en étant à l’abri.

Le lendemain dimanche, toute la famille est venue le voir, bref c’était poilant, surtout pour les autres qui devaient m’observer. Mon beau frère (routier aussi) m’a dit, « ah t’es content toi hein ! »..

Le grand jour, la remontée du 07 :

Arrivé !

LES 1eres SORTIES

Après la semaine la plus longue de ma vie, le samedi suivant j’ai opéré la vidange moteur avec tous les filtres, ainsi qu’un bon lavage extérieur. Il avait déjà rajeuni.

Le lendemain dimanche, départ vers 5h du matin pour charger aux écuries, et nous voici partis pour le 1er concours avec ce camion, Ottange(57), à la frontière luxembourgeoise. Quel pied, là on est monté par l’A31 quand même, au milieu des autres camions qui roulaient (légalement ou pas..). Je me souviens du cd qu’on écoutait avec ma fille qui m’accompagnait, Roxette, le best of, de la musique suédoises des années 80 90. « Listen to your heart, tralalala… » bref, au taquet de l’émotion (même si un autoradio cd vient un peu casser la ligne de l’époque de ce camion..)

Il a bien assuré la mission, comme les cavalières aussi. J’ai reposé le camion à Cornimont le soir, soulagé, heureux, satisfait, rassuré de ma folie.

Le samedi suivant je l’ai descendu chez Volvo pour vidanger la boîte et le pont. Ça valait le coup, vu les morceaux sortis de la boîte…Ainsi que le remplacement du joint de collecteur d’admission, ça a été appréciable, il n’y avait plus de perte de pression, il tirait bien mieux, et on entendit mieux le beau sifflement du turbo.

Ce printemps et été 2013, on a enchaîné les sorties, Dijon, Vittel, ailleurs, jusqu’au but atteint, les Générali, à Lamotte Beuvron en juillet.

Les sorties 2013 :

Un plantage…

Un beau voyage à travers la Bourgogne, tout par les réseaux secondaires, Chaumont, Auxerre…en pleine canicule. La température montait un peu, mais régulait comme il fallait.

Là on a bivouaqué quelque jours, ce fût un moment bien sympa, entre le travail la journée d’assistance en eau aux chevaux et cavalières sur les parcours la journée, et en mode camping le soir, attablés près des barbecues, au milieux d’autres semblables, conscrits ou pas du F12 (genre Merco SK, Scania série 2, Fh, …).

Lamotte Breuvron :

Là encore les années ont passé, des choses ont fait que les fille ont changé de centre équestre.

Les disciplines ont changé, saut d’obstacle, trec. Avec toujours des concours plus locaux, où le camion est toujours demandé. Surtout, entre temps on est devenu propriétaire d’une jument, Bamboo, une espagnole.

Jusque aujourd’hui :

CONCLUSION

Voilà déjà bientôt 5 ans que j’ai ce camion. Chaque démarrage, c’est pareil, l’émotion, et chaque trajet un peu l’appréhension. Et puis c’est un petit souci permanent, le contrôle technique, tout ça.

On est loin du camion de collection, il est plutôt dans son jus, et puis la caisse derrière casse un peu la ligne. Enfin il n’est pas là pour faire les expos vu qu’il a encore une utilité, il en faut.

Pour conclure juste un clin d’oeil à Bernard, chauffeur cité plus haut. L’an passé on a fait un repas avec un autre chauffeur de l’époque, Marc. Je n’ai pas manqué de les embarquer, ainsi que Didier, mon beau frère pour un petit tour avec ce camion. C’est toujours marrant d’entendre Bernard toujours ne pas tarir d’éloges sur ce modèle. « A l’époque, il n’y avait que les fils de patron qui avaient ça ! Et je suis monté à Lübeck avec plusieurs fois, et de l’Italie aussi. On allait partout chez ton père ! » ça file la chair de poule d’entendre ça. Ou bien, je l’ai déjà raconté, mais il nous avait aidé à sabler le châssis, ça devait être en 88.

En pensant à tout ça, non, je n’ai vraiment pas envie de m’en séparer, d’autant plus que depuis cette acquisition, je ne m’intéresse plus trop ni rêve de conduire tout ce qui se fait en nouveauté.

Au fait Bernard, si tu veux m’aider à sabler le châssis… !

L’album, en route, les concours et les rencontres intergénérationnelles ou pas :