Le SCANIA R450 au banc d’essai

Chauffeur depuis 2001, je viens de toucher mon premier camion neuf et pas n’importe lequel puisque c’est le nouveau SCANIA R450 de nouvelle génération. C’est le 22e tracteur de ce type rentré chez Portmann, je suis monté dedans avec 79km au compteur, il approche des 10.000 au moment de la redaction.
Ce n’est pas ma première expérience sur un tracteur SCANIA, puisque j’ai auparavant déjà eu d’autres modèles comme le G410, R450, mais dernièrement je roulais avec un R500v8 boite méca que j’ai lâché avec 780.000km. J’y ai bien évidement perdu en puissance, mais gagné en confort.
Côté habitabilité de gros progrès ont été réalisés : 
– La tablette encastrée dans le tableau de bord côté passager bien pratique pour manger ou regarder FDR sur 1 pc.
– Les 2 couchettes sont assez grandes, bien confortables et donnent envie de s’arrêter dormir !
– Les rangements à l’intérieur des coffres pour les fusibles et dans les coffres extérieur pour le lot de bord, coffres extérieurs plus grand en volume que sur l’ancienne génération.
– Siège conducteur ventiler chaud ou froid sa dépend des envies.
– Fini d’avoir les pieds trempés lors des orages et qu’on a oublié les chaussures sur le marche pied l’eau ne passe plus.
D’un point de vue options, j’ai eu du progrés aussi :
– Retarder efficace dans les descentes chargé lourd.
– Réservoir ad blue plus gros que sur les anciens.
– Meilleure visibilité de nuit avec les feux Led en feux de croisement et plein phares.
– Commande de la radio et des fonctions au tableau de bord sur le volant.
– GPS tactille avec carte PL
D’emblée j’ai été séduit par ce magnifique tableau de bord, plus besoin de tirer la jauge d’huile, elle s’affiche sous mes yeux. Sur la porte je dispose d’une commande pour les 6 rétros, des phares, des antibrouillards. A portée de main, il y aussi le frigo sous la couchette avec un petit coffre associé. Il n’y a plus de toit ouvrant, fini la grosse climatisation au dessus du cockpit, tout se règle avec la climatisation indépendante au tableau de bord.
Bien sûr, ce tracteur a quelques défauts, car la perfection n’est pas de ce monde !
– Si on le laisse faire tout seul la boîte automatique, les vitesses descendent a un régime trop bas, c’est peut-être très bon pour la conso, moins pour la moyenne ou chaque minute compte avec la RSE.
– Le Cruise control coupe trop tôt dans les montées, ou les faux-plats ce qui est assez pénible lorsque l’on est entrain de doubler, voire dangereux.
– En solo ou chargé léger sa patine toujours sans accélèrer forcément comme un malade.
– Certains détails ont aussi leur importance : La télécommande pour ouvrir la porte permet de vérifier les feux ou clignotants mais n’ouvre pas la porte passager qui ne s’ouvre que de l’intérieur, les bulles de vitres sont trop étroites pour les fumeurs qui jetent la cendre de cigarettes par la fenêtre, pas de cablage tv ou cb.
En conclusion :
Ce SCANIA R450 Next Gen est un camion est très confortable à conduire. Niveau insonorisation très peu de bruit, une bonne visibilite niveau pare brise. J’ai encore un peu de mal à m’habituer au Cruise control et a le laisser travailler en automatique le régime est pour moi trop bas lorsque je dois rétrograder dans les Côtes obliger de descendre les vitesses moi même. Niveau couchette et rangement rien à redire la couchette est confortable et peu s’agrandir en baissant les sièges. Question consomation gasoil jai fait 2940km sur autoroute, nationael et depatementale avec une moyenne de 15t de charge et je suis a 27l au 100.
Si j’avais une note a mettre elle serait de 8/10 !!!
David13

La Route Napoléon

Je voulais partager avec vous ce bout de route de Grenoble à ces deux départements : Hautes-Alpes et Alpes de Haute Provence ; c’est qu’en voyant ces paysages magnifique que j’aime mon métier par dessus tout et me voit mal faire autre chose, en dehors de nos camions, nous l’aimons cette route avec ces mille paysages, et c’est là que le nom du site internet Fier D’être Routier prend tout sont sens : Oui je suis Fier d’être routier!!
Donc je joins à ce voyage des photos du paysage qui sont gravés dans ma mémoire et le faire partager à ceux qui connaissent pas ce coin de France en plus l’automne donne aux arbres un joli feuillage et le temps était de la partie.
Je joins deux liens sur l’histoire de cette route:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_nationale_85_(France)
http://www.laroutenapoleon.com/

Voilà Lundi matin je pars sur la région parisienne livrer deux clients un à Roissy en Brie puis Collégiens les deux dans le 77, étant vide à midi je prends la direction de Brie comte Robert recharger pour La Rochelle chez Id Log, pour une fois ça c’est bien passé, et je pars pas trop tard, et le soir je m’arrête sur mon éternel A10 à la hauteur d’Orléans.
Mardi 4 Octobre 2017, une fois vidé mon client de La Rochelle, j’appelle mon chef Daniel pour lui dire que j’étais vide et avoir mon boulot.
« Tu vas sûr Briançon et t’as six clients aux total ! »
Oki, go Niort, arrivé chez notre client, je décroche et ouvre la taut, ensuite j’attelle l’autre remplie de rail de placo, là sangle en mettant les équerres car c’est fragile ces petites choses et ferme tout ça puis direction le bureau des chauffeurs pour faire les papiers !
Donc dans ma toile de tente ce trouve six clients à destination de :
Briançon 05 / Guillestre 05 / Crots 05 / Montmaure 05 / Barcelonnette 04 et pour finir Annot 04.
Vu le nombre d’heures qu’il me restait, ça ma amené à Montluçon.
Donc le lendemain je décolle vers 4h30 et je file tout schuss car si je pouvais en vider un ça serait top.
En cours de route je croise Pascal dit Lagaffe sur le forum. On à fait une pause café à l’aire de l’Isle d’abeau, bon en même temps j’avais déjà 4h de volant, un gentil Monsieur qui a de l’humour mais la jeune fille qui nous servait le café n’avait pas l’air de l’écouter du tout, le pauvre il s’est manger deux vents … ????

Donc ensuite nous reprenons notre route; je vais enfin découvrir un coin que je ne connaissais pas. Cela fait dix-sept ans que je roule, j’ai roulé en pays frontalier ainsi que le Royaume-Uni, mais jamais en Italie et du coup ce coin de France aussi.
Donc j’ai pris la route Napoléon à partir de Grenoble jusqu’à Gap: national 85 ensuite la direction de Briançon par la national 94, que j’ai livré, ensuite j’ai réussi deux clients supplémentaires Guillestre et Crots. Plus d’heures j’ai dormi à Savines-le-Lac aux calme sûr un parking surplombant le Lac.
Au départ je voulais passer par le col du Lautaret mais la route est interdite, Pascal m’avait prévenu donc ce fût la route Napoléon.
Après avoir vidé mes trois clients, j’ai dormi aux bord du Lac Serre-Ponçon, magnifique endroit !!

Donc le lendemain je m’en vais livrer mon Montmaure, puis ensuite direction Barcelonnette par la départemental 900b aux départ de Gap et départemental 900 jusqu’au cinquième client.
Départ de chez eux à Barcelone non là je rêve faut rajouter nette!! à 10h30 et on rebrousse chemin pour passer par Digne-les-Bains puis à Digne je prends la national 85 « route Napoléon » jusqu’à Barrême puis la national 202 jusqu’à Annot mon dernier client car passer par la montagne est interdit faut faire le tour, j’y ai longé le Lac de Castillon avec un bleu magnifique !
Et ensuite j’ai rebroussé chemin à nouveau jusqu’à Digne pour prendre la direction de Manosque où je chargerai demain matin pour une approche car vendredi je chargerais sûr Vergèze chez Perrier pour rentrer sur la Vendée. J’en ai pris plein les yeux, c’est magnifique, notre France est belle !! Certes on avance pas en camion car c’est sinueux, mais qu’est-ce que c’est beau !!!

Finalement je n’est pas chargé car la commande était déjà partie…. Donc aux final je suis allez chez Perrier à vide, j’en suis sortit sous les coups de 17h, et pour rentrer je suis passé par Millau / Rodez et dormi le soir même à Decazeville.
Le lendemain go le dépôt donc par Figeac / Brive / Limoges / Confolens / Niort et enfin Fontenay le comte; une bien belle semaine avec un trajet montagneux.
Mon Iveco XP 460ch à tourné à une moyenne de 32,86 L/100, un passage en région Parisienne tranquille et sans bouchon, ensuite la descente sûr La Rochelle était légère puis la descente en direction des Hautes-Alpes avec un poids de charge de l’ordre de 22 t et à la remonter de chez Perrier d’environ 25 t.

J’espère y revenir mais en balade touristique car avec le boulot on n’a pas vraiment le temps de s’attarder !

La Valentinoise

Au début des années 70, Jean-Paul Thiers fonde « La Valentinoise » spécialisé sur l’achat et la vente de primeurs sur la région Valentinoise.

La Valentinoise durera jusqu’en 2000, reprise par le groupe Canavese.

Amoureux des camions et de la route, les Thiers, père et fils, marqueront d’une pierre blanche le monde du poids lourds en France. Ils se sont illustrés avec leurs camions décorés sur le Castellet, Dijon ou le Mans.

Ils ont aussi été les premiers à s’insatller en 1985 au Maroc, à Oualidyia pour y produire des tomates. Ils ont fait le bonheur de centaines de chauffeurs de Rhône-Alpes, en leur permettant de s’évader un peu. Charger en direct au Maroc n’était pas chose courante en ce temps-là. Et celà à duré jusqu’en 2002. Une grande et bien belle époque.

C’est Corentin, le fils de Philippe Thiers qui a réuni tous les documents et qui a dû insister auprès de son père pour qu’il nous devoile une partie de ses souvenirs.

En 1989, La Valentinoise se déplace au Castellet, ou elle remporte avec son Scania 143-450 superbement peint par Win-Gone de Villefranche sur Saône le 2e prix.

Tout Bourg lès Valence était réuni ce jour-là, avec entre autres le Scania Benne de chez Gallet.

Un petit tour au marché de Milan ou l’on trouve tous les meilleurs fruits et légumes de toute l’Italie, à la fin des années 80.

Une partie du parc de la Valentinoise au dépôt à Bourg lès Valence à la fin des années 80

1985, La Valentinoise part installer une station frutiere à Oulydiya près d’El Jadida, à 500km de Tanger. Dans la station on trouve tout ce qu’il y a de moderne, calibreuses, cercleuses ect. Les transporteurs du sud de la France viennent charger dans ce coin de paradis pour La Valentinoise à Valence, Avon à Avignon et pour le reste de la France de belles tomates en plein hiver.

Le Maroc s’est aussi le pays des souvenirs, loin de tout, le restaurant « l’Araignée » au centre du village, aura vu se créer et se tisser des liens privilgégiés avec les gens du pays. Tous ceux qui y ont fait un tour se souviennent des crevettes royales servies avec le sourire au restaurant l’Araignée.

Quelques annéesplus tard, Laurent Carbone a retrouvé le 143, dans une ferme de Chateauneuf/Isère. Depuis, il est definitivement parti au Gabon, la remorque, quant à elle a été demontée et posée sur un porteur IVECO à Chateauneuf/Isère également.

Le tout nouveau tracteur de Dylan, péparé en Hollande shooté par Nicolas Lassiaz

La Schmitz S.KO EXPRESS

J’ai la chance d’utiliser depuis plusieurs semaines une nouvelle remorque, un fourgon Schmitz avec paroi ouvrante.
J’avais déjà eu l’occasion d’utiliser ce genre de matériel chez nos partenaires suédois de chez GN Transport, remorque de marque Ekeri. Ce système est très généralisé en Suède.

Le but premier de ce type de matériel est d’éviter toute intrusion dans la remorque. En faisant régulièrement des voyages sur l’Angleterre vous comprendrez aisément là où je veux en venir. Notre collègue Fabrice ayant eu de gros dégâts l’année dernière sur sa remorque et la marchandise qui se trouvait à l’intérieur suite à une attaque de migrants se trouvant sur la rocade de Calais.
Aujourd’hui je voyage plus sereinement avec cette remorque, les parois se ferment à clefs et la porte arrière peuvent se verrouiller.
Les avantages de ce type de fourgon est donc de pouvoir recharger par côté également ce qui facilite les choses.

Les côtés s’ouvrent à l’aide de 5 portes s’ouvrant comme des persiennes et le poteau central est également mobile libérant pratiquement la totalité de la longueur à quelques centimètres près.
Il est également possible de sangler les marchandises à l’intérieur , un rail courant sur la longueur du plancher et disposant de sangles et cliquets adapté.
A propos de sanglage, encore un autre avantage, c’est qu’il n’est pas obligatoire dans ce type de remorque pour des voyages adr ou chez nos voisins teutons, c’est pas négligeable.
Les chargements dit sensible sont grandement simplifié.

Il y aussi des inconvénients bien entendu, un toit rigide qui empêche toute forme de chargement/ déchargement au pont mobile ou à la grue.
Un poids en hausse, mon ensemble tout pleins fait 19t500 ( le poids d’un frigo )
Les chargements volumineux, j’ai l’exemple d’un voyage de cagettes carton où il était très compliqué de faire passé les derniers rangs au niveau des ferrures de fermetures de portes, là c’est plus anecdotique…

Cette remorque est la 3ème de ce type chez Duarig, celle ci sont fabriqués dans l’usine Schmitz en Lituanie. Nous rencontrons toutefois un problème avec nos plancher qui ont tendance à céder, le problème est en cours de résolution pris en garantie par l’usine. Une histoire de changement de fournisseur.

Il est bien agréable de travailler avec genre de matériel, sécurité, rapidité d’ouverture / fermeture, polyvalence.
Je reste par contre convaincu que ces remorques auront une longévité accrue par le fait d’être attribué à un seul chauffeur, ce qui le cas chez nous.

La démonstration en vidéo :

Celtic Truck Show

Comme vous le savez peut-être déjà, le week-end du 23 et 24 Septembre s’est déroulé à Bais , petite commune à environ 30 kms à l’est de Rennes ( ….donc PRESQUE en Bretagne ….lol) une concentration de camions , le « Celtic Truck Show  » , 2 ème edition du nom , meeting organisé par Manu et Antoine Hervoin , 2 frérots hyper motivés, sympas comme tout et aidés par une belle équipe de bénévoles.
Perso , je n’y ai fait que passer le samedi soir, d’où mes photos exclu de nuit , et je dois avouer que le plateau était d’un très beau niveau . Il me semble que 47 camions etaient exposés et à la différence de la kermesse Mancelle ( qui avait lieu au même moment ) , tous ces véhicules etaient d’une propreté irréprochable, par respect pour les gens qui se déplacent moi je dis que c’est mieux !
Tonin pourra témoigner d’une ambiance qui semblait , au moins vue de l’extérieur, au top ….c’est l’avantage des « petites  » concentrations ….mais pour le coup ce n’est pas la quantité qui fait la qualité.
Place aux photos , celles de jour fournies par Guillaume ( Scania 56 ) qui aura en plus eu le  » privilège « de faire le tour en 143 ! ….désolé pour la qualité moyenne de mes clichés nocturnes , j’ai fait ces derniers avec mon Samsung de compétition et donc les réglages. …

p.s : humour on ….que les « Scaniaphobes »m’excusent, voir passent leur chemin , mais je n’ai pas VOLONTAIREMENT shooté les griffons , c’est juste qu’ils étaient largement majoritaires …..

Pas une minute à perdre, on clique là pour les photos !!!

La foire à tout ce qui roule

C’est  sur le circuit de Croix et Ternois près de St Pol sur Ternoise,  dans le Pas de Calais, qu’ avait lieu Les 9 et 10 septembre, la 4è foire à tout ce qui roule.

Cliquez ici pour voir l’expo !

Transports DELISLE

Un dossier réalisé par Olive66 et Fred77

C’est en septembre 1977 que Jean-Louis Delisle acheta son tout premier ensemble , un Berliet TR 320 attelé à une citerne pulvé . Avec James (Capucin 77) , son tout premier chauffeur , ils se relayent pour enchaîner les voyages et faire grandir le parc . Le Berliet laissera sa place à quelques Scania 110 et 111 , et par la suite à deux Volvo F1020 ainsi que de nouvelles citernes .

En 1982 , date à laquelle Didier , le frère de Jean Louis , rejoint les troupes (comme moi) , dix ensembles forment la flotte . Huit se garent tous les samedis dans l’ordre de départ du lundi matin dans une petite cour non loin du centre ville de La Ferté Gaucher , les deux autres étant tractionnaire se garent chez eux . Les transports se font majoritairement sur la région parisienne , la Normandie , l’Est de la France et une ligne sur la Vendée et Poitiers . En 1983 , c’est le gros déménagement , la cour étant devenu trop petite pour accueillir les nouveaux ensembles supplémentaires . C’est à l’entrée de La Ferté en arrivant par la route de Provins , que s’est construit le nouveau hangar , bientôt suivi par la construction de hangars de stockage pour différents clients . Plus tard , les voyages commencent à s’étendre sur toute la France grace principalement aux contrats décrochés en sucre et en farine de blé .

Les marques se suivent elles aussi , après avoir été fidèle pendant des années à Scania et un petit peu Volvo , c’est sept Renault AE380 qui sont commandés dès leurs sorties . Les retour chez Scania s’est fait de suite après suivi plus tard de l’arrivée de Volvo et Mercedes . Les rachats de différents transporteurs permettent aux Transports Delisle de se diversifier dans des domaines autre que la pulvé . De nos jours , nous pouvons voir des tautliner , des bennes céréalières , bennes de carrière , citernes liquides et pulvé alimentaires sillonner les routes françaises et étrangères .

Le BERNARD au banc d’essai au Maroc

Fondée dans les années 1920, la marque des camions Bernard, disparaitra au milieu des années 1950, reprise par la marque americaine MACK. Très appréciée par les routiers de l’époque de la vieille route, la marque était synonyme de prestige et de qualité, un peu comme le SCANIA aujourd’hui.

Jean Dejean, malheureusement emporté par l’âge s’est remémoré son Bernard de l’époque, qu’il avait affectueusement surnommé Rodrigue…

« C’est comme se souvenir de la première fille que l’on a aimé, même si rien ne s’est concrétisé, elle est parée de beaucoup de qualités. »

Jean appuyé contre l’aile de Rodrigue

J’ai commencé à rouler avec des camions US, Dodge, Fargo ou Ford. Je descendais de l’Atlas du bois, du charbon et liège pour 5T de charge utile, on en mettait 8T. Ils etaient assez fiables et cela m’a familiarisé avec les pistes de montagne et les grandes descentes, 8 à 10 km au frein moteur.

Par la suite, je suis rentré à la compagnie des transports marocains ( CTM ), département marchandises et j’ai touché un BERNARD 105cv grande cabine, un bon petit moulin, pas très gourmand et qui fonctionnait avec très peu de pression d’huile. Le matin à froid 4kg, puis 1kg et en haut des longues côtes 500 grammes. je n’ai jamais coulé de bielles. j’ai ensuite été muté à Kenitra et j’y ai pris un 150cv n°872 calandre chromée, tablier de radiateur s’ouvrant par sonde. Comme le thermostat n’existait pas, nous le tenions ouvert avec un bouchon. C’est vrai que pour le climat, il aurait supporté un radiateur plus vaste… Une pompe avec levier permettait de pulveriser du gasoil pour les demarrages à froid. L’accelerateur etait très dur, une paire de sabots auraient été les bien venus. Doté d’un embrayayge multi disques, d’une boite 5 vitesses qui passait bien au régime sans debrayer, mais fragile, surtout en marche arrière, la première quand à elle l’aurait fait monter un mur. Un jour en livrant du ciment avec un autre collègue, alors que je discutais avec le chef de chantier, le camarade m’appela : « Viens voir » , j’y allais… S’étant legerement embourbé, il avait voulu sortir en marche arrière d’un coup sec. Les pignons gisaient sur 3 mètres….. Au démontage, le mécano n’a pas eu de mal, il ne restait que le couvercle.

Les freins, à moitié air comprimé et huile lookid avaient une efficacité très moyenne. Sur les 4 roues, nous avions le « telma » très utile surtout lorsque l’on trainait la belle mère sans freins. Vitesse max 65 à 70 km/h à 1800 tours. Le Bernard avait deux reservoirs de 250 litres et il n’était pas très gourmand.

Les cabines  » Pelpel  » étaient à l’époque de belles cabines semi avancées et à mon gout harmonieuses. il y avait une tablette repliable à droite pour le casse croute ou autre. Capitonnée, la couchette c’était la banquette, on s’en accommodait surtout qu’elle était assez longue….

Le capot avec volets, le plancher ainsi que les portières étaient en tole epaisse, ça ne prenait guère de jeu à l’usure. Les ponts possédaient le réducteur dans les moyeux, j’ai jamais eu de problèmes.

Le Bernard supportait bien la charge, 12 ou 14 tonnes, pas de problème, surtout avec du minerai de plomb à 80%, c’est à dire 15 cm dans la remorque et vogue la galère…

Son utilisation était tout de même très difficile sur les pistes qui étaient souvent des chemins élargis par l’armée ou la legion pour les besoins vers 1900 1910. La poussière soulevée, signalait de loin notre arrivée intempestive. la pluie transformait les pistes en bourbier et on roulait en 1ere, 2eme ou 3eme, quelquefois en 4eme, mais il fallait jongler avec les trous et les bosses. Le Sirocco transformait le bernard en fournaise et dans le sud, c’était les vents de sable, tellement fin que ça rentrait de partout. c’était à se demander si ça rentrait pas dans les boites de conserves. Avec ça, la visibilité etait nulle et quand la neige formaient des congères, à nous la pelle sinon creation de tole ondulée garantie. Là, deux solutions, rouler dessus à 20 km/h ou passer à fond, mais avec de gros risques…. Si sous l’effet du vent une Segia s’était creusée, l’essieu avant avait de grandes chances d’arriver au pont arrière et le « Nanar » était à genoux, c’est arrivé une fois.

C’est vrai que dans ses conditions, avec les tours moteurs et la poussière avalée, et malgré les filtres à huile, arrivés à 150 000 kms, les Bernard avaient fait leurs temps. J’ai fait un agrandissement d’une photo prise au col du ZAD à 2180 mètres, lors d’un retour de Taouz. Lorsque je la regarde, oublié les ennuis, c’est avec les yeux de Chimène que je le contemple mon BERNARD.