CDB 2019 Phil26 #05

Et oui, c’est l’hiver, y a de la neige, du brouillard et ça fait des trucs à raconter ! La semaine Italiana est en ligne, bon viaggio et guidate con prudenza !

Cliquez ici !!!

http://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=17&periode=2019-01

Hiver 1990, à travers l’Europe en Volvo F10

Avec ce reportage, nous suivons John Ole Baerum, un chauffeur alors agé de 29 ans à bord de son Volvo F10. Parti avec un bateau à livrer depuis la Norvège, il va livrer en Suisse, recharger en Italie. Le tout en plein hiver avec toutes les tracasseries administratives de l’époque. Le retour se fait via le tunnel du Mont Blanc, la France et l’Allemagne.

Même si les textes seront incompréhensibles pour la plupart d’entre nous, il reste 28 minutes d’images d’une qualité superbe, à ne pas manquer !

 

 

CDB Phil26 #34 & #35

Enfin, Bibi et Aurélien, les webmasters de choc de FDR ont réussi la prouesse de remettre en marche l’ensemble du site, qui a subit une bien méchante attaque de « robots ». Du coup, c’est pas une semaine, mais 2 semaines de retard de CDB à lire d’un coup, je sais ça fait beaucoup, mais que voulez-vous, c’est ça l’artisanat du web ! Une quatorzaine qui vous emmenera en Belgique, en Italie, tranquille et sous la soleil ! Alors si le coeur vous en dit, cliquez-ici !!

Mario : La Bio

Prenom : Mario
Surnom : Andretti quand j’étais jeune, parce que je conduisais comme un dingue !
Nom de CB: Etrusque 68
Date et lieu de naissance : 03.07.1961 à Genève
Chauffeur depuis : 1981
Activités transports : Citerne, Frigo, bâché, TP.
Type de camion. Semi, Camion – remorque.
Marques favorites : Magirus, Berliet. Lancia, etc. Les camions récents ne me plaisent pas.
Marque détestée: Aucune mais de nos jours les camions sont presque tous moches.
Citation : Piquée à Goldmann… « Quand la route est belle, peut importe où elle nous mène !

Mes plus lointaines destinations.

New Castle (GB) pour livrer des légumes au marché
Ytterhogdal (Suède) pour charger un camping car en panne
Brasov (Roumanie), Plodiv (Bulgarie) Skopje (Macédoine) Le tout pour charger des voitures accidentées.
Modica (I) je déchargeais du lait qui venait de Ventimiglia
Alicante pour charger une voiture en panne
St Brieuc (F) J’ai déchargé des moules que j’avais chargées à Ravenna

Je suis le fils d’un père qui a touché à tous les domaines de l’automobile et des camions (mais sans jamais rien faire de sérieux).

Tout petit je suis tombé dedans !

Démolisseur, garagiste, mécanicien, chauffeur P.L. mon père m’a fait toucher à tout et je ne pouvais pas faire à moins que de tomber amoureux des véhicules et de la route.

J’avais 13 ans quand j’ai fait cette photos du Mercedes LP 334 de mon père. Nous étions à Zurich en 1974 et nous avions chargé des tracteurs

Après un certificat de mécanicien P.L. réussi en 1981, je passe mes permis (voiture, camion, remorque) à 20 ans après 2 ans de conduite sans permis dans ma voiture !!! Le même mois je pars à l’armée et deux semaines plus tard j’étais viré… L’autorité et moi, ce n’était pas trop compatible ! J’ai passé mon permis sur un Mercedes de 1959, donc plus vieux que moi de deux ans, appartenant à mon père. C’était un petit 4 roues de chantier. Puis j’ai roulé 1 année sur ce camion pour mon père à faire des livraisons de béton à travers Genève.

J’ai passé mon permis sur un Mercedes comme celui là mais en tri-benne

J’ai aussi fait quelques remplacements dans divers boîtes pour me faire la main, toujours dans le chantier.

Après une journée de pluie dans les chantiers !

Ensuite, j’ai fait 1 année de la Suisse pour une boite Suisse – Allemande avec divers camions moyen tonnage sans remorque. Volvo F6, F7 (cabine couchette quand même) Une année après, j’ai commencé l’inter chez un autre patron. sur un Volvo F12 camion remorque. Je me suis fait foutre dehors après avoir renversé ma remorque à Marseille.

J’ai ensuite trouvé un super patron qui m’a embauché pour faire de la Suisse, de l’Allemagne et de l’Angleterre avec un Scania 140 super de 350cv de 1975 en semi citerne. C’est le milles-pattes que j’ai le plus adoré. Pas parce que c’est un Scania, mais parce que c’était mon premier tracteur et que je préfère les semis. J’allais souvent chez Rhône Poulenc à Commentry. Je prenais la fameuse N79, surnommée de nos jours la « route de la mort » alorss que maintenant elle est presque tout le long en trois ou quatres voies et qu’elle ne traverse plus un seul village. Je me marre, à l’époque, c’était une simple nationale qui traversait tous les bleds, et pourtant, j’ai jamais eu d’accident et c’était une des plus belle route d’Europe. Route de la mort, faite moi rire, c’est les mecs qui sont dessus qui sont « de la mort » !!! Pour aller en Angleterre, je montait par Cherbourg, par la N13. Ces deux routes, N79 et N13 étaient superbes, avec de jolis villages, des monuments, de chouettes parking sous les arbres et de relais paartout. J’ai adoré ces routes. Un jour, j’ai embarqué à Cherbourg pour débarquer à Pool. La compagnie était la Truckline, réservée au trafic commercial. Il y avait une tempête du diable. Comme je ne suis pas sujet au mal de mer, j’ai été manger au resto. Plus on avançait avec le bateau, moins il y avait de mec é table. A l fin du repas, je me suis tapé tous les desserts des macs qui n’avaient pas pu terminer leur repas. Ensuite, j’ai été dormir. On avait des cabine réservées. Impossible de fermer l’oeil. Le bateau craquait de toute sa ferraille et j’étais projeté contre les paroies de la couchette. Je suis donc monté au poste de pilotage. Les gars m’ont accueillit à bras ouvert. Il m’ont offert le café et je suis resté là à regarder la mer démontée, le bateau qui piquait du nez dans les vague et qui, en se relevant, balançait des tonnes de flotte en l’air qt contre le poste de pilotage. c’était géant !

Malheureusement, cette entreprise a été rachetée et je n’ai pas voulu rester chez le repreneur. j’ai donc trouvé une place chez Zingg à Zurich où j’ai roulé en frigo avec un IVECO 190-38. Je suis resté 1 année et je me suis fait retirer le permis pendant 1 mois à cause d’un accident de voiture. Lorsque j’ai récupéré mon permis, je ne sais toujours pas aujourd’hui pourquoi, Zing ne m’a pas repris comme c’était convenu !

Du coup, comme j’ai toujours eu beaucoup de peine avec l’autorité et donc, des pays comme l’Allemagne ou la Suisse sont difficiles à vivre pour moi et comme je suis d’origine Italienne et que je n’avais plus de boulot, je suis parti vivre en Italie en 1988. Là j’ai commencé par faire de l’Italie chez un esclavagiste avec un IVECO 190.38.

Puis, j’ai trouvé un patron à Asti, un mec extraordinairement gentil. Pour lui je faisais en bâché de l’Angleterre en régulier ou en frigo de l’Italie, Allemagne, Hollande, Angleterre, France, Espagne avec un Volvo F12, puis un autre F12 plus récent et pour finir un F16.

Malheureusement, ce gars à fermé boutique car sa boite ne tournait plus et il était gravement malade. Il est d’ailleurs, malheureusement, mort peu de temps après à l’âge de 49 ans. Juste avant de fermer, il a passé deux de ses camions avec le boulot et les chauffeurs à un de ses amis. Je me suis retrouvé à bosser pour ce mec qui était un gros sale con. Là j’ai eu droit à un Globbetrotter et une semi bâchée. Avec cet ensemble je faisais de l’Angleterre, France et Italie..

Au port de Gennevillier en 1990 avec mon Volvo F12 Globe-trotter.

Je n’ai pas fait longtemps chez ce connard car il me gonflait alors je me suis barré non sans lui avoir fait quelques coups tordus avant !
J’ai ensuite trouvé du boulot dans une boite de Turin pour faire du porte char. Le patron était très sympa, mais le boulot trop merdique et les camions pareils. Ils avaient la cabine découpée au niveau de la couchette supérieure pour pouvoir poser plus bas les roues des camions que l’on chargeait. Il n’y avait aucun confort avec ces cabines transformées. Je suis resté 6 mois chez ce gars car je n’arrivais pas à charger ces camions sans en casser un à chaque fois !!!)

Le boulot le pire que j’ai fait. Il faut vraiment être spécialiste pour faire ça, ce qui n’était pas mon cas ! Là j’étais à Rennes avec mon IVECO 190.35

Suite à ça, j’ai rencontré un autre petit patron par hasard dans une station d’autoroute. Il m’a dit qu’il cherchait des chauffeurs, il m’a engagé, et c’était pire qu’avant… Un gros trou du cul qui ne versait les salaires qu’au compte goutte, qui nous faisait rouler avec des bahuts complètement pourris. J’avais un IVECO 190.38 et une semi bâchée. La loi Européenne venait de changer sur les dimensions des P.L. et du coup, j’ai été un parmi les touts premiers en Europe à avoir une semi de 13m60 que ce gros con venait d’acheter !
Ensuite, j’ai été bosser dans une boite de Milan. J’avais un Renault avec une semi frigo. Ce camion était une bombe. C’était un R365 que le chauffeur d’avant avait fait maquiller. (augmentation de la pression du turbo et de la pression d’injection) Avec ce camion, en pleine côte et avec le même tonnage, je suivais les Scania 143 de 450 cv. De plus, ce camion dépassait allègrement les 140 Km/h. Là j’ai fait toute l’Europe de l’ouest. C’était en outre, les tous derniers moments où l’on pouvait encore rouler comme ça nous plaisait sans avoir trop de problèmes. Malheureusement je me suis pris le chou avec les dirigeants et ils m’ont viré. Dommage car c’était une des meilleure place de travail que je n’avais jamais eu. Comme partout il faut toujours qu’il y ait au moins un truc qui ne va pas et là, c’était le patron qui était une crevure et les employés de bureau avaient peur de lui, donc il nous emmerdaient par peur de perdre leur job !

Catania 1991 avec mon Renault R-365. C’est le milles-pattes le plus balaise que j’ai piloté. plus de 140 Km/h et aussi rapide qu’un Scania 450cv dans les côtes… Il me coûtait cher en P.V. ce camion !

J’ai retrouvé du boulot tout de suite après chez un petit patron, lui aussi un mec exceptionnellement gentil. Pour lui je faisais du fret aérien. Je trinballais des palettes aviation que je déposais dans des compagnie aérienne à travers l’Europe de l’ouest avec un IVECO 190.38 Ce pauvre gars a eu un terrible accident. En passant à côté d’une semi, il a foutu un coup de pied dans la roue de secours pour contrôler le gonflage et là, le cercle en ferraille qui tenait le talon supérieur de la jante s’est détaché et lui a sauté contre. Ce pauvre gars s’est fait scalper par le cercle qui lui a arraché en passant une partie du cerveau. La boite a forcement fermé du coup. Il n’est pas mort ce pauvre homme, ils ont fait ce qu’ils pouvaient pour le soigner mais il est resté handicapé. Je suis repassé le voir après quelqques années, il avait en partie récupéré de la parole et quelques mouvements, mais c’était moche. Quelques temps plus tard, je suis repassé le voir. Il n’y avait plus personne à cette adresse.. J’en veux à sa famille car ils ont déménagé et ils ne m’ont jamais téléphoné pour me dire leur nouvelle adresse. Je ne l’ai jamais revu et pourtant j’ai essayé de le trouver par différents moyens sans succès ! Quand je repense à ce gars, ça me sert les tripes, il ne méritait pas ça…!

A la douane de Como (I) en 1992 en partance pour le Luxembourg.

Ensuite, j’ai bossé pour une boite d’Aoste, transport Intervallée. Je faisais de l’Italie, France, Belgique, Hollande, Angleterre avec un DAF à la con sans aucune option, vraiment le camion basique. Je le détestais. Par contre, les patrons étaient très gentils. Sur la semi, ils avaient mit une pub pour une station de ski dans le val d’Aoste.

« DAF »: le camion le plus merdique que j’ai conduit, DAF350, le plus basique, sans la moindre option

Dans cette boite, j’ai juste fait un remplacement de 7 mois. Ensuite j’ai trouvé un autre petit patron d’Aoste. Lui aussi un mec incroyable. J’étais plus ami qu’employé chez lui. Là je faisais Belgique – Italie en régulier avec un Scania 142 Intercooler de 420 cv.
En 1994 je suis rentré en Suisse car l’Italie prenait le chemin de l’Europe, et l’Europe c’est de la merde, et aussi pour d’autres raisons personnelles. Je me suis vraiment fait plaisir pendant 12 ans sur la route et puis le métier a changé. Doucement au début, puis de plus en plus vite les entraves ont fleuries. Trop de trafic, d’autoroutes, de contrôles, d’interdictions, le tachygraphe, limiteur, etc., Comme j’ai toujours considéré que la liberté est le bien le plus précieux que l’on ait, et que je suis trop fier pour me faire crâcher à la gueule, j’ai arrêter la route. J’ai fait pendant un grand moment n’importe quoi pour gagner ma vie, mais toujours dans les camions. Chantier, livraison en ville, multibenne, ect.
A côté du boulot, vu que je suis passionné de voitures anciennes, j’ai monté un club avec des amis. Dès que j’avais un moment de libre, j’allais dans mon garage bosser sur mes voitures et celles des potes. Dans notre club, seules les autos d’avant 1985, en propulsion étaient admises. Et, si possible, les coupés 2 portes étaient nos préférées. Pratiquement tous les weekend nous étions dans des manifestations avec nos caisses. Nous faisions des expos ou nous « animions » les fêtes de véhicules anciens comme vous le verrez avec les vidéo ci dessous.

Un échantillon de nos voitures :

 

 

Enfin, après 10 ans à me faire chier à tourner à Genève, un jour j’ai trouvé un boulot qui m’allait bien. Magasinier de nuit dans une boutique de papier. Ce n’était pas le pied comme sur la route de l’époque, mais je m’y trouvais pas mal. J’étais seul dans un grand dépôt sans personne pour me gonfler, avec de la musique, une machine à café, au chaud l’hiver au frais l’été et ça me laissait toute la journée libre pour vaquer à mes autres occupations. Malheureusement, 3 ans et demi plus tard, l’entreprise pour qui je travaillais à vendu le dépot dans lequel je bossais et donné la gérence de leur stock à une entreprise de transport. J’ai perdu mon boulot du coup.
Comme je ne retrouvais rien qui m’allait et que je ne m’imaginais plus à tourner en rond dans cette ville pourrie de Genève, j’ai repris la route chez un transporteur de Fribourg. C’est un bon pote qui m’a fait rentrer dans cette boutique. Entre temps, notre club avait cessé son activité et donc, même ça ne me retenais plus. Là j’ai fait du transport de tout ce qui roule. Motos, voitures, camions, pelles mécanique, trax, etc. J’ai commencé avec un MAN F2000 de 460cv et ensuite avec un MAN TG XXL 460cv et j’avais deux semi à disposition suivant ce que je transportais. Une petite pour les voitures et une grosse pour les gros chargements. Dans cette boite je rapatriais des véhicules accidentés pour les assurances, des véhicules pour les entreprises de locations de voiture et des camions, engins de chantiers et agricole pour les pays Africains et Nord Africains que je déchargeais dans les ports du sud ou du nord de l’Europe. J’ai fait toute l’Europe pour cette boutique, Europe de l’Ouest, de l’Est, du Nord et du Sud. J’ai même failli aller en Turquie, mais j’ai refusé car je n’avais pas de clim’ et on était en plein mois d’aout !
Je suis resté deux ans dans cette boite. Le boulot était vraiment très intéressant mais assez difficile, ce qui me plaisait bien. Il fallait bien calculer son coup pour charger le mieux possible. Le plus gros problème, c’est que l’on était toujours trop lourd, trop haut, trop long, etc. Suivant les machines on devait être en exceptionnel, mais de type 1, sans accompagnement. Il fallait souvent démonter des pièces sur les vlhicules à charger pour gagner de la hauteur et dégonfler les pneus. Une fois, je me suis retrouvé avec les pneus intérieurs d’un camion avec des valves indémontable et indégonflables. je n’avais jamais vu ça. J’ètais à 4m60 de haut. J’ai été dans un petit garage, je leur ai empreinté une perceuse et j’ai percé les 4 pneus des essieux arrières pour les dégonfler. Arrivé à Anvers, il fallait livré les camions avec des pneus gonflés, sinon ils ne les acceptaient pas. J’ai été dans un garage, j’ai gonflé ées pneus extérieurs qui avaient des valves normales et hop, ni vu ni connu !

En 2009 j’ai rencontré mon amie. Elle cherchait du boulot sans succès depuis très longtemps. Pourtant, c’est une grosse bosseuse, mais à Genève, passé 35 ans tu coûtes trop cher à un patron au niveau des contributions, du coup, ils n’engagent que des étrangers à moindre prix ou des jeunes et ceux après 35 ans restent sur le carreau. Comme cette femme cuisine divinement bien, on a pensé à faire un truc esnemble et à se mettre à notre compte. J’ai donc arrêté la route et on a acheté un « food trucks ». On a « tiré » deux ans et ça n’a jamais marché. On a « bouffé la grenouille ».

Du coup j’ai dû recommencer à bosser pour ramener du pognon à la maison pendant que mon amie continuait à essayer de faire tourner notre boutique.
J’ai donc prit le premier boulot qui m’est tombé sous la main, c’était du terrassement (TP). Mon patron voulait me filer un putain de 5 essieux, chose qui ne me faisait pas du tout plaisir n’ayant aucune confiance dans ces camions. J’ai donc eu un 4 essieux Mercedes

Comme mon patron savait que je déteste tourner à Genève, un de ses chauffeur étant parti, il m’a demandé si j’étais intéressé par son boulot qui consistait à transporter des machines de chantier légères. Je me suis empressé de dire « oui » vu que ce camion voyageait en Suisse Romande plus qu’à Genève (Suisse Romande = partie francophone de la Suisse.)

Manque de bol, 10 jours plus tard, le patron a perdu ce boulot… Je me suis au final, retrouvé dans une saloperie de 5 essieux, ce que je ne voulais pas !
4 mois après avoir commencé ce boulot, je me rends dans une décharge pour vider mon camion. J’avais plus de 42 tonnes au sol. Là, la porte de la benne ne s’ouvre pas. Comme il n’y avait aucun témoin lumineux pour m’avertir dans la cabine, je ne pouvais pas voir que la benne est restée fermée. Quand j’ai levé la benne, la terre s’est amalgamée au cul du camion et quand la benne est arrivée en butée, le poids de la terre a tiré le camion en l’air. J’ai ouvert la portière de la cabine pour sauter dehors, mais le camion s’est levé tellement vite que la porte s’est refermée sur moi. J’étais prisonnier dans ma cabine à 6 ou 8 mètres de haut.
A ce moment, le verrin a pété, la benne s’est retournée et le camion est retombé sur ces roues violemment. Je me suis tapé la tête au plafond, ce qui m’a à moitié assomé, mais j’ai malgré tout vu toute la scène. Quand le camion est tombé, il a rebondi sur ses roues. La suspension à ce moment s’est débatue et moi je suis tombé sur le siège au même moment que le camion rebondissait et ça m’a éclaté une vertèbre. Comme j’avais déverrouillé la portière lorsque le camion à commencé à se lever, en rebondissant sur ses suspension, ça a ouvert la portière et ça m’a catapulté hors de la cabine. J’ai fait un espèce de saut périlleux pourri et je suis tombé sur la nuque et les épaule dans la gravière. Je suis resté planté là, sur le dos dans la caillasse. Si ma vertèbre n’avait pas éclaté, je n’aurai rien eu. je n’avais même pas un bleu ou une bosse, rien !

Depuis je ne travaille plus. Je suis à l’assurance invalidité. Après 33 jours de lit à l’hôpital, deux mois de chaise à roulette, six mois de clinique, 4 ans à marcher avec des béquilles, maintenant je marche plus qu’avec une seule béquille. J’ai gardé un gros handicap à la jambe droite, mais c’est une résultante en fait vu que c’est les nerfs de la colonne qui ont été esquintés et non pas la jambe. J’ai aussi de terribles douleurs neurogène que je dois combattre avec des médicaments violents. Moi qui n’ai jamais touché une goutte d’alcool, ni une cigarette ni un pétard ou quoi que ce soit comme drogue, maintenant je me drogue comme un con avec ces saloperies de médic’. Vu comme j’ai déjà récupéré au niveau de ma santé, j’espère qu’un jour je pourrais me passer de médicament.
Pour passer le temps, je me ballade sur les routes avec ma voiture, je recherche les anciennes routes, les anciens panneaux, les anciens garages, etc. et je fais de temps en temps des articles dans les journaux à ce sujet. J’ai aussi un blog dans lequel je parle de l’histoire et l’évolution des routes, je fais beaucoup de photo pour mon blog ou pour mes articles, bref, je passe mon temps à assouvir mes passions. J’écris dans le magazine d’un ami de Paris « Rétro tourisme »

En outre, j’ai connu un journaliste qui se passionne pour l’histoire des routes. Ce gars travaille pour le Messager de Haute Savoie et pour le Dauphiné libéré et il me fait l’honneur de faire des articles sur ce sujet avec moi.

Deux exemples en autres d’article sur les anciennes routes auquels j’ai participé.
L’adresse de mon blog c’est: www.123website.ch/mariooo
Mais la route me manque, celle d’avant, pas de nos jours. J’aimais rouler sur les nationales et départementales sous un ciel étoilé, ou sous les branches des arbres pleines de givre qui me faisaient une voûte de glace au dessus de ma cabine que les phares faisaient briller de milles reflets. J’aimais traverser la nuit les villages endormis avec leurs monuments et châteaux tout illuminés, suivre la route qui traverse un champ de colza en fleur et qui ondule au grés des collines, admirer les étendues de neige à perte de vue, les différents paysages suivant les régions et les saisons. J’aimais m’arrêter faire le plein dans une station sympa, que le pompiste me servait en discutant le bout de gras et boire un jus avec lui avant de repartir, m’arrêter au relais, rencontrer des collègues et raconter des blagues en mangeant. Reprendre la route avec un gars que j’avais rencontré dans ce relais, tout en continuant à déconner à la CB, Et puis quand on devait se quitter c’était dur, car le gars était super sympa. Des fois j’avais la chance de le revoir sur ma route. Combien de gars ont a croisé nous les routiers, que l’on a jamais revus ? Seul reste de bons souvenirs, en espérant que eux aussi se souviennent…
J’aimais changer mes vitesses, entendre mon camion rugir dans les côtes, voir ma semi se déporter dans les virages et la suivre au rétro avec toutes ses lumières alignées, regarder mon camion tout allumé se réverbérer dans les vitrines des magasins, entendre la pluie crépiter sur le toit quand j’étais dans la couchette, voir les flocons de neige qui s’écrasaient sur mon pare-brise. J’aimais aussi rouler sans regarder la montre, m’arrêter quand j’avais la « panne de paupières » (Si je pouvais), rouler très tard la nuit et me poser dans un parking sous les arbres à côté d’une petite rivière, et quelques heures après me réveiller sans réveil avec le soleil et les oiseaux qui chantent. Mon pare-brise était comme un écran de cinéma où tant de belle choses défilaient.
La route c’était la liberté, seul comptaient les heures de chargement, déchargement, ferry-boat, etc. Pour le reste je faisais comme je voulais. Je décidais de mon itinéraire, de l’heure et de l’endroit où je voulais m’arrêter, de la musique que je voulais écouter et si je voulais l’écouter très fort ou non , si j’avais envie de causer à la CB, etc, etc. Et tout ça sans avoir de chef sur le dos.
En plus de la route et des anciennes voitures, j’ai une autre passion, le heavy métal. Vous pourrez vous rendre compte dans quelles conditions j’aimais rouler sur cette vidéo ci dessous !
Voilà comment j’aimais rouler… Sur une nationale et avec du heavy métal à fond ! Ici la N19 entre Langres et Vesoul en 2008 :

C’était ça la route ! Je bossais en me faisant plaisir. Je jouissais de chaque moment et de chaques élément qui constituait ce boulot. Il y a eu de mauvais moments c’est sûr, mais en comparaison du plaisir que me procurait ce métier, ce n’était vraiment rien, sans compter qu’avec la passion, on accepte même les inconvénients. Grâce à mon métier et vu que je suis aussi passionné d’histoire, j’ai pu visiter beaucoup de parcs archéologiques, de monuments, de musées et plein d’autres choses. (Le musée des bateaux et le Towerbridge à Londre, le Louvre, Split, Dubrovnik, l’acropole de Skopje, Pompei, les cité Etrusques en Toscane, la porta Nigra de Trier, et tellement d’autres que ce serait trop long de citer.)

En 1994 j’ai arrêté de rouler une première fois car j’ai trop aimé ce métier pour accepter ce qu’il est devenu. Ces enfoirés de flics qui prennent les routiers pour cible, ces ralentisseur de merde, ces saloperies d’autoroutes, le GPS, tachygraphe, le trafic, la mentalité de certains chauffeurs actuels, les automobilistes, médias, populations, politicards, etc., etc., etc., qui crachent sur les routiers et les camions, ça je ne peux pas le supporter. Si le métier n’avait pas tant changé, je serai mort derrière mon volant. Rien ni personne ne m’aurait fait descendre des camions.
Quand j’ai été obligé à contre coeur de reprendre la route au mois d’aout 2008 je savais que le métier était devenu grave, mais c’était encore pire que ce que je pensais…
Il y a des autoroutes, des giratoires, des déviations partout. Des connards autant en voiture qu’en camion en pagaille. Les interdictions de doubler, de circuler pour les P.L. ont poussés comme des champignons, c’est une horreur. Sans compter le pire, le limiteur de vitesse et le tachygraphe électronique. Et je ne parle même pas des cours de « remise à niveau ». Pour des merdes, c’en est des magnifiques… Chaque fois que je prends la route de nos jours avec ma voiture, que je vois ces routes autrefois pleine de vie et de nos jours désertes, tous ces restau, station services, relais, etc. abandonnés, ça me fout le blues, limite ça me fout les larmes aux yeux. Et surtout, en repassant par ces endroits que j’ai bien connu, il me revient une quantité de souvenir. Je vais vous en raconter quelques uns.
1) Un jour, j’avais 14 ans, je suis parti avec mon père en Italie. On est arrivé à la douane de Turin qui à l’époque était dans la ville même. Comme c’était le soir, on a pas pu rentrer le camion dans la douane et mon père a garé son train routier le long du trottoir en face de l’entrée de la douane derrière d’autres camions qui étaient déjà là.
Une fois garé, on a été au bistrot du coin pour manger. On a rencontré des Français et on a fait connaissance. Après le repas, les Français on dit à mon père quîls connaissaient une boite « à cul » pas trop loins et ils lui ont demandé s’il voulait les accompagner. Du coup, mon père m’a demandé si j’étais d’accord de rester dans le camion pendant que lui allait boire un dernier verre dans cette boîte avec les autres routiers. Je lui ai dit qu’il n’y avait pas de problème.
C’était la grande époque où en Italie la mafia volaient des milliers de camion par année. Je lisait un bouquin tranquille dans la couchette quand j’ai senti le camion « tanguer » comme si quelqu’un marchait sur le pont de chargement. J’ai cherché à mieux entendre, et en effet, j’entendais des chuchotements. Les mecs étaient monté sur le camion et tranquillement fouillaient dans la marchandise pour voir si quelque chose les intéressaient.
J’ai éteinds la lumière, je me suis planqué sous les couvertures pour que l’on ne voit pas que j’étais un gamin. Précaution inutile car il est évident qu’ils le savaient très bien, mais moi, je ne me rendais pas compte. Mon père avait une superbe matraque dans son camion. Je l’ai prise et planquée son les couverture le long de mon corps. Ensuite de ça, j’ai mis le livre devant mon visage et je surveillais à travers les vitres par dessus le livre pour voir ce qui se passait. Les mecs étaient tellement à l’aise, que un d’eux a lâché un monstre rôt bien sonore !
Peu après, le camion devant moi s’est mit en route. Les lumières se sont allumées et il est parti. Je me suis dit « s’ils se tirent tous, je vais être très mal tout seul ». Et tout s’est calmé.
Mon père arrive avec ses 2 accolytes à 3 heure du mat’. Il me dit « tu dors pas encore ? » et là je lui explique toute l’histoire. En effet, en arrivant il y vu que la bâche derrière le camion était tirée de côté.
Sans même s’occuper plus de cette histoire, il dit aurevoir à ses potes, et vient pour monter dans la cabine.
A ce moment là, un des deux routiers commence à tourner en rond en cherchant son camion. D’un coup il dit « mais il était là devant toi mon camion ? » Alors je lui demandé si son camion était un Mercedes, il me dit « oui » et là je lui explique que son camion étaient parti dix minutes plus tôt… Le mec hurlait « Putain, mon piège, on m’a piqué mon piège. Et voilà comment, le mec est rentré chez lui dans le camion de son collègue !

2) Un jour de 1990, je ciculais sur la « Tengenziale nord » de Milan. L’autoroute de contournement donc. Il y avait pas mal de trafic. D’un coup j’entends des sirènes de partout. La « polizia stradale », les carabinieri, et des autos banalisées avec des girophares nous dépassent par la gauche, par la droite, sur la bande d’arrêt d’urgence et j’en vois même qui arrivaient de l’autre côté de l’autoroute. Toutes convergeaient vers un même pont. Tout le monde s’est arrêté car les fliccards avaient planté leurs caisses en travers de l’autoroute dans les deux sens.
Soudain, à la CB, un mec gueule « Ci sparano addosso, ci sparano addosso » (Ils se tirent dessus). Les fliccards avaient atrrapé des gangsters et ils s’étaient tous mit à se flinguer au milieu de l’autoroute.
Je n’étais pas tout près, mais je voyais les flics courrir vers l’endroit de la fusillade.
A ce moment, un routier crie à la CB « mi hanno bucato il finestrino » (il m’ont « troué » la vitre.). Le mec venait de prendre une balle perdue dans une des vitre latérale.
Au final, les flics ont dégommés 2 gangster et blessé un autre qui a réussi à s’enfuir. Quand à moi, j’ai été réclamer une prime de danger à mon patron !

3) Les Rolls Royce (à l’époque tout au moins) circulaient dans des camions bâchés. Il est clair qu’avec 12 couches de peinture et 7 de brillants avec entre chaque couche des heures de ponçage, les patrons de cette usine ne les mettaient pas sur des portes voiture !
Donc, un jour mon père charge au port franc de Genève une Rolls pour l’Italie. On ne mettait rien d’autre que la voiture sur la remorque, toujours par précaution de la voiture. La voiture était solidement arrimée et, les tube de la remorque qui supportait la bâche devaient être assurée avec du fil de fer car, lors d’un précédent transport, un chauffaur en passant sur une bosse, a eu la désagréable surprise à l’ouverture de son camion de voir une de ces barre être tombée sur la Rolls et la pointe qui se loge dans les traverses de support de la bâche, plantée au beau milieu du toit de la bagnole. Donc, retours en Angleterre aux frais du transporteur, plus le prix de la réparation, et du retour plus tard en Italie, ça ne rigolait pas.
On devait décharger à Turbigo, petit village près de Novara: On pouvait accéder à cette douane en traversant par le village, mais c’était trop étroit pour les camions ou on devait faire le tour du village et on trouvait une grande artère au sud du bled qui portait directement à la douane.
Mon père bien sûr, par moment un peu « gogol » voit les panneaux « Turbigo centro », sans réfléchir, s’engage dans la petite rue qui traversait le village. Il a vu que c’était étroit, mais il n’aurait pas été voir à pied !!! Bref, au bout de quelques centaines de mètre, ça ne passait plus. Trop étroit et il y avait des balcons en plus qui débordaient sur la rue.
Plus que une seule solution, marche arrière. Il est vrai qu’avec un camion remorque, la marche arrière n’est pas simple, mais mon père était particulièrement mauvais à ce petit jeu. Donc il recule un bout et la remorque se déplace sur la gauche vers une maison. Lui essayant de redresser la remorque, contre-braque et l’essieux avant de la remorque se met à l’équerre et la remorque se « gare » nickel entre deux balcons. A vouloir le faire, ça n’aurait pas été possible !
Du coup, mon père avance, mais le camion tirant le timon de la remorque, l’essieux avant ne sortait pas comme il était rentré, soit à l’équerre. Il se mettait en ligne derrière le cul du Mercedes de mon père et la remorque ne pouvait plus se dégager des balcons.
Devant lîmpossibilité de sortir cette remorque, mon père fait avant – arrière plusieurs fois, mais toujours sans résultat. Le dernier coup, il a même arraché un morceau de balcon, qui est tombé par terre. Et bien sûr, avec la Rolls dedans la remorque. Chance, les barres de soutient de la bâche et les ranchets ne sont pas tombé et le morceau de béton du balcon n’est pas arrivé sur la remorque.
A ce moment, plusieurs personnes du village sont venu , dont le boucher avec son tablier blanc, pour aider mon père. On a décroché la remorque, avancé le camion, tiré sur le timon pour mettre les roues à l’équerre, sorti la remorque, poussé la remorque jusqu’à la sortie du village, puis attelé la remorque au camion et nous sommes finalement arrivé par la route prévue à la douane… La Rolls a eu chaud !

4) Encore une histoire avec mon père… Mais cette fois là je n’y étais pas et c’était mieux !
En rentrant du nord de la France direction Bâle à la veille de Noël, mon père avec son Berliet GCK de 1963, chargé camion-remorque de chaudières, s’est arrêté au relais routier de Lunéville pour manger un morceau avant d’attaquer le col du Bonhomme. ( De nos jours on ne traverse plus Lunéville, le fameux relais à disparu, et le col est interdit aux P.L. Belle époque vraiment !) Tout à coup un routier rentre dans le relais et dit « vous avez vu ce qui tombe… » En regardant par la fenêtre, mon père voit des flocons de neige gros comme des oeufs. Il saute dans son Berliet, espérant passer le col avant que la neige soit trop épaisse. Comme mon père était toujours super équipé, il n’avait évidemment pas de chaînes. Donc le voilà parti. Pas âme qui vive sur la route, le seul barjot à se lancer à l’assaut du col. A cette époque, les ponts et chaussées n’étaient pas aussi éfficaces que de nos jours, et la neige s’amoncelait toujours plus. Arrivé à 300 mètres du sommet le camion commence à patiner. Plus moyen d’avancer. Mon père se dit « tant pis, je vais dormir là, et on verra demain. » Il met le frein à main et voilà que l’ensemble glisse en arrière. Impossible de l’arrêter, même en remettant une vitesse et les gaz, le Berliet glissait à droite de la chaussée, direction le vide. Au moment où le camion allait tomber dans le ravin mon père ouvre la porte et saute de la cabine. A ce moment, la roue arrière droite se plante dans le petit fossé au bord de la route et immobilise le véhicule presque en porte-feuille avec la remorque. Mon père, voyant ça, câle le camion, remonte dans la cabine, allume le chauffage et saute dans la couchette. Il avait un chauffage à gaz et comme – de nouveau – il était super équipé, à 2 heure du mat’ plus de gaz. Les ponts et chaussées sont passé à 9 heures. Mon père n’avait pas fermé l’oeil de la nuit. il était congelé et tout bleu. Le gars des ponts et chaussées l’a prit dans sa Jeep et l’a descendu au bistrot le plus proche. A peine le barman l’a vu, il a comprit et sans rien lui demander, lui a sorti la bouteille de calva. Le soir il est arrivé pour fêter Noël avec la famille. Il s’est endormi après le repas, à 21 heures et s’est réveillé à 4 heures du mat’ quand tout le monde s’en allait. Joyeux Noël !!!

5) J’avais un cousin éloigné, (plus proche de mon père) qui était chef de la police municipale dans le village de Saint Vincent dans la vallée d’Aoste, sur la route du Petit et du Grand Saint Bernard. C’est de là que j’ai une partie de mes origines. Il s’appelait Piero.
Donc, à la fin des années 1950, Piero habitait un appartement juste au dessus de la place centrale du village. Sur cette place il y avait un restau routier qui était ouvert une grande partie de la nuit. Il y avait donc des camions qui s’arrêtaient jour et nuit dans ce bistrot.
Un soir d’hiver, un Romain avec un Lancia Esatau à museau s’arrête pour manger un morceau tard la nuit. Selon la salle habitude des routiers italiens de l’époque, le gars laisse tourner son moteur pendant qu’il mange.
Mon cousin qui dormait, se réveille. Il patiente un peu en pensant que le gars se buvait un café et qu’il allait partir. Eh non, le temps passe et le camion tourne toujours sous ses fenêtres. A un certain moment, Piero se fâche, il saute dans ses bottes de fliccard, met son képi sur la tête et hormis ces accessoires, descend en chemise de nuit engueuler le chauffeur
Au moment où il arrive près du restau, le chauffeur sort du bistrot pour reprendre sa route. Mon cousin le choppe et l’engueule. Le chauffeur lui répond  » Ma va fan culo… » (je pense pas qu’il y ait besoin de traduction ?!) et monte dans son camion. Piero lui intime l’ordre de descendre et de présenter ses papiers. Le Romain enclanche la première et commence à rouler. Piero se met devant le camion les bras écartés et lui crie « Stop, fermati… » (Arrête toi) Le chauffeur accélère et lui fonce dessus. Mon cousin du coup, a eu juste le temps de sauter sur le parechoc du camion et de s’aggriper à la calandre tout en continuant de gueuler « arrête toi ».
Le chauffeur a continué à rouler jusqu’à la sorite du village, avec mon cousin aggripé à la calandre, en chemise de nuit, en pleine hiver. Arrivé à la fin du village, il s’est arrêté et il a dit à mon cousin « alors, t’es content ? T’as plus qu’à rentrer à pied maintenant ! »
Et du coup, Piero s’est fait le chemin jusque chez lui en pleine nuit d’hiver à pied dans la neige. Mais il avait quand même prit le numéro de plaque du camion et le chauffeur s’est « tapé » 15 jours de tôle à Rome quand il est rentré !
Je me demande ce qu’un chauffeur ramasserait de nos jours pour un truc du genre ???

Un tour dans le Valle Di Lanzo avec JP38

Mon chef m’a envoyé charger dans le nord de l’Italie un voyage d’eau minerale en bouteille à la source Pian Della Mussa pour livraison à Peaugres (07).

Le chef m’avait dit par texto , fait attention c’est pas large , mais sans plus et j’en avait entendu parler par les collègues…

Je suis donc allé charger dans le village de Balme, Valle Di Lanzo, on y va 1 ou 2 fois par mois, et moi c’était la première fois que je montais la haut, c’est chaud chaud chaud !

L’Italie d’avant en vidéo

Les Italiens sont des amoureux de mécanique, et de conduite depuis toujours. A travers ces bouts de vidéos, on découvre de magnifiques images de l’Italie de la belle époque, d’antiques Auto Treni sur des autoroutes flambant neuves, ou le télépass n’existait pas mais ou le péager sortait de sa cabine pour délivrer le ticket au client !

Vous y verez également des images du choc pétrolier avec le litre à 100 lires (soit 0,05€ !!!). Des pésentations de belles innovations techniques et le départ des porte voitures, mais aussi les premières prises de conscience concernant la sécurité routière !

Régalez-vous, c’est gratuit, c’est le week-end ! Bon partages, et un clic de temps en temps sur nos bannières pub, ça fait plaisir !!!

Le Petit Guide de l’INTER

Voici un petit guide sans prétention et amené à être modifié en fonction de l’évolution de chaque pays. On espère simplement que celà vous aidera lors de vos premiers tours de roues dans les pays décrits ici.

Si vous souhaitez apporter des précisions ou des corrections, n’hésitez surtout pas.

Allemagne Angleterre Autriche Belgique Croatie Danemark
Espagne Hongrie Irlande Italie Lettonie Lithuanie
Luxembourg Monaco Norvège Pays-Bas Pologne Portugal
République Tchèque Roumanie Slovaquie Slovénie Suède Suisse

 

 

Allemagne

Depuis 1945, l’Allemagne est un pays ami, c’est le principal partenaire économique de la France, il y a de grandes chances qu’un jour au l’autre vous soyez amenés à vous y rendre, ou tout simplement y transiter si vous decrochez le gros voyage de l’année vers la Scandinavie ou les pays de l’est.

Il est bon de savoir quelques bricoles ; tout d’abord, le péage (LKW MAUT).

Depuis le 1er juillet, toutes les routes fédérales allemandes sont soumises au péage. Si votre véhicule n’est pas équipé d’OBU, bon courage. Sinon, vous pourrez toujours prendre votre taxe à la borne, mais celà risque d’être compliqué, ou surement plus simple utiliser l’application pour votre téléphone en cliquant là

Pour les nostalgiques de la borne, voici un petit tuto en vidéo :

Parkings et circulation

Pour faire court, la circulation en Allemagne est en général très dense. Vous pouvez tomber dans d’interminables bouchons, dûs à une infrastructure ancienne et sous dimensionnée au vue du trafic qu’elle doit absorber. Les parkings sont saturés en journée, et archi pleins dès 17/18h. Il reste alors les Autohof souvent pleins aussi, mais payants, une ristourne vous est alors accordée en boutique, ou au restaurant voire les 2. Dans les autohof vous allez certainement trouver des sanitaires impeccables, faire caca en Allemagne est un bonheur ! Vous pouvez aussi partir au petit bonheur la chance en cherchant une hypothétique place en zone industrielle. La plupart des autoroutes à 2 voies sont interdites au dépassement des poids lourds de +7,5t, mieux vaut être patient, « coller » le camion que vous précédez ne le fera pas accélerer, et vous allez vite vous fatiguer.

Arrimage, contrôles, restrictions de circulation

 

Interdictions de circuler : les dimanches et les jours fériés de 0h à 22h.

 

Angleterre

Bien que la Grande Bretagne a voté oui au BREXIT, les échanges entre la perfide albion et le continent restent très importants, et justement, c’est à votre tour d’y aller. Voici quelques petites astuces pour vous aider à réaliser votre premier voyage, et à vous les petites anglaises !!

L’Angleterre étant une Ile, il n’y a encore pas de route directe pour vous y rendre, dans le meilleur des cas vous prendrez le Tunnel sous la Manche, ou l’une des lignes de Ferry qui la relie au continent, l’axe le plus important étant Calais-Douvres ou deux compagnies se font concurence, P&O et DFDS.  Depuis quelques temps, l’immigration clandestine vers la GB est devenue un réel fléau et un risque supplementaire pour les chauffeurs et transporteurs.

Gardez en mémoire que dans TOUS les cas, si vous arrivez sur le sol britannique avec des clandestins dans votre véhicule vous serez entièrement responsable, même si vous êtes de bonne foi.
Vous pouvez toutefois faire en sorte de limiter les risques :
– Evitez de faire un arrêt à moins d’une heure du lieu d’embarquement, par exemple, il n’est pas rare que des groupes de clandestins se trouvent sur les aires de service même à 50km de Calais. Verrouillez, les portes de votre cabine, coffres à palettes, portes de la semi, cadenas pour les frigos, cadenas+cable TIR pour les bachés. Si malgré toutes vos précautions, des clandestins penetrent dans votre vehicule n’intervenez pas, prevenez la police. Au moment de vous enregistrer passez un maximum de contrôles, CO², scanner, ect… Si vous êtes en route, rentrez au port, et manifestez-vous, mais n’embarquez pas.

Il arrive aussi, que les clandestins changent de véhicule durant la traversée, si c’est le cas, refusez de sortir du bateau ou du train. Dans tous les cas, n’utilisez pas la violence, vous n’êtes pas Chuck Norris et les gens en face de vous sont aussi des humains souvent à bout de nerfs.

 

EUROTUNNEL

Avant d’embarquer, coupez vos groupes « frigos » et attention aux antennes CB ou autre… Si vous n’avez pas de bouchon au réservoir, ou si votre réservoir « coule » vous serez refoulés ! Si votre bâche est de mauvaise qualité, vous pouvez vous voir refuser l’accès à l’embarquement.

Une fois sur le wagon, éteignez toute source électrique ne laissez aucune lumière dans la cabine.

Sortez de votre camion et attendez les petits bus. Ils vous emmèneront au club-car. Faites très attention à vos clés de contact. J’ai vu un chauffeur qui les a laissés tomber sous le wagon !!!

Un petit truc, si c’est la première fois que vous prenez le Shuttle, repérez bien les camions qui sont devant vous lors du passage avec le bus et les têtes des chauffeurs qui sont avec vous. Une fois dans le club-car, vous aurez droit à jolie séance de théâtre. (Consignes de sécurité) durant la traversée, il n’y a aucun service à bord, mis à part une sinistre machine à café et d’horribles toilettes.

A l’arrivée, de la navette, attendez sagement le signal pour vous lever. Ressortez impérativement par la même porte où vous êtes entrés ! Sinon vous allez prendre le mauvais bus. Une fois au camion, vérifiez rapidement si les cales ont bien été ôtées. Et roulez petits bolides !

 

Vous voici en Angleterre

Tout d’abord, en Grande-Bretagne, on roule à gauche. C’est peut être idiot de le dire, mais il faut en permanence garder ceci en tête. Surtout lorsque l’on sort d’une livraison sur une route deserte !

Depuis le mois d’avril 2014, il faut s’acquitter d’une taxe poids lourds. Il en coute £10 par jour, et elle doit être payée quelque soit les routes que vous devez emprunter. Pour la payer vous avez des terminaux sur les ferries, ou vous pouvez également la payer en ligne via le site : https://www.hgvlevy.service.gov.uk/ N’oubliez surtout pas de vous en acquitter, le PV peut grimper à £300. Ne prenez aucun risque, les contrôles de la VOSA sont nombreux et impitoyables. La GB dispose d’un système de reconnaissances de plaques d’immatriculation, vous êtes cernés !

Londres et Dartford Tunnel :

– Si la barrière de péage du Dartford Tunnel a désormais disparu, il faut toujours s’acquiter de la somme de 6£ pour le traverser, et 5£19 lorsque vous êtes en compte. Le paiement s’effectue en ligne via le site : https://www.gov.uk/pay-dartford-crossing-charge Un système de reconnaissance de plaque valide votre passage. De même si vous avez la malchance de devoir effectuer une livraison dans le centre de Londres (low emission zone) il faudra vous enregistrer via cette page : http://www.tfl.gov.uk/modes/driving/low-emission-zone/check-if-your-vehicle-is-affected/hgvs-lorries-buses-and-coaches

Les Anglais sont trés à cheval sur le code de la route, vous êtes constament filmés sur les routes, les radars automatiques sont légion, et la VOSA, l’équivalent de notre DRE veille au grain, les contrôles sont fréquents. L’état des véhicules, les surcharges sont particulièrement surveillées, ainsi bien entendu que les heures de conduite, la facture peut monter trés vite. Quoi qu’il arrive en Angleterre, ne prenez aucun risque concernant vos heures de conduite, mieux vaut se garer confortablement avec 8h de volant qu’en catastrophe avec 10h27 ! Les bouchons y sont fréquents, il y a peu de routes alternatives.

Attention, il y a une heure de décallage horaire par rapport à nous. 8h anglaise=9h française. Pensez aussi, que les unités de mesure ne sont pas les mêmes que chez nous, le système métrique n’existe pas. Pour calculer vos distances à parcourir : LONDON 60 ; divisez 60 par deux, et ajoutez le resulat au chiffre en miles. LONDON 90 (km!). Ceci est identique pour les limites de vitesse. 97 sur autoroute, 48 en ville, 64 sur nationales, 80 sur les 4 voies.

L’Angleterre reste toutefois un pays à découvrir, qui est resté très typique dès le moment que l’on s’écarte des sentiers battus.

Le stationnement fait parti des points les plus délicats à gerer pour un non-habitué à ce pays.

On peut dormir gratuitement sur les tous petits parkings qui bordent les nationales, mais c’est souvent bruyant, et les coups dans les baches y sont fréquents. Les « services » (station d’autoroute) sont payants, on règle à la caisse de la cafet, c’est cher, et pas sécurisé. Si vous ne payez pas, attendez-vous à avoir un sabot. Il existe aussi un bon nombre de Truckstops en dehors des autoroutes, vous pourrez en trouver la liste ici . Si vous pouvez, imprimez en une liste qui risque de vous interesser.

Surtout, ne vous garez pas n’importe ou, les coups de cutters ne sont pas rares, ni les vols de GO.

Côté alimentation, si vous êtes amateur du boeuf bourguignon et de jolies nappes, il va falloir vous adapter. Il existe un grand nombre de cafés, qui sont des caravanes amménagées en snack, le café y est bouillant, mais les eggs and bacon souvent délicieux. Chaque service dispose des grands noms de la gastronomie américaine, Mc Do, Burger King, KFC. Il faut faire avec !

Voilà, ce qui arrive lorsque l’on se gare mal en GB, ça coute trés trés cher !

Les livraisons :

Les zones industrielles sont appelées « Industrial estate »

La plupart du temps, les livraisons se font par heures de RDV avec un N° de « booking ». A l’entrée de la plupart des usines, il y a un check point ou l’on vous demande parfois votre passeport. Le gilet jaune doit être porté la plupart du temps, plus il est sale, plus vous passerez inaperçu. Dans les zones d’attente pour chauffeur, c’est en général sale, quand il n’y a pas de machine à café, vous avez parfois de quoi préparer vous même une boisson chaude.

La plupart du temps, pas de tampon au moment de signer vos papiers, parfois juste une signature sur le CMR.

Au moment de vous mettre en place, il n’ai pas rare qu’un chauffeur Anglais cherche à vous passer devant, à vous de juger, et d’être sûrs d’être dans votre bon droit. Les caristes sont en général trés bons, et ont l’habitude de travailler sous la pluie! Par contre il est souvent difficile de pouvoir faire sa coupure à proximité du point de livraison. Le stationnement y est souvent interdit.

Un bon point pour chercher vos destinataires, si vous dispsez du GPS, en tapant seulement le code postal, le GPS vous envoie directement à la bonne adresse.

Les routes britaniques sont divisées en 3 catégories :

M = Autoroutes, souvent gratuites, parfois à péages (toll)

A = Nationales, souvent en 2*1 voies, parfois en 2*2 voies. Certaines sont de trés bonnes alternatives à l’autoroute, comme la A1 pour rejoindre le nord depuis Londres.

B = Equivalentes de nos départementales, souvent étroites, et dépourvues de parkings.

Les grand ouvrages d’art sont souvent à péages , parfois dans un seul sens. Sur la M4, on paye le pont pour rejoindre les Pays de Galles, c’est gratuit au retour. Pensez au péage que vous êtes du mauvais côté pour payer!

Lorsque vous voulez entammer un dépassement, souvent l’automobiliste anglais vous fait un appel de phares, ce qui signifie que vous pouvez y aller, de la même manière au moment de vous intergrer sur l’autoroute. Pensez à bien utiliser vos clignotants, c’est une question de survie ici!

En ville le marquage au sol est très bien fait, n’empietez pas sur les carrefours, et surtout respectez les passages piétons!

Salut ! : Hello

Au revoir : Good bye

Merci : Thank you, Thanks

Merci beaucoup : Thank you very much

S’il vous plait : Please

Comment allez vous ? : How are you?

Demain : Tomorrow

Livraison : Drop

Pneus : Tires

Cet après midi : This afternoon

Rond-point : Roundabout

Feu tricolore : Traffic lights

Quai : Loading Bay

Manger : Eating

Dormir : Sleeping

Eau : Water

Huile : Oil

 

Autriche

L’Autriche fait partie de ces pays ou spontanément, le chauffeur routier français moyen n’a pas envie de se rendre. Et pourtant ! C’est si joli… Bien sûr, ça parle allemand, mais la plupart du temps avec le sourire. Pays montagneux s’il en est, vous aurez la joie d’y mettre vos plus belles chaines en hiver et d’y dormir souvent au frais les nuits d’été. Véritable porte d’entrée vers les pays de l’EST, l’Autriche est un pays de transit qui vous donnera l’occasion de réviser vos abréviations des plaques minéralogiques les plus exotiques.

Les Routes, les péages, les restrictions

Si c’est votre premier voyage en Autriche arrêtez vous en frontière. Que vous arriviez par la Suisse, l’Allemagne ou l’Italie, vous trouverez la BOX soit dans la première station ou dans les bureaux de l’ASFINAG qui vous fournira votre Go-Box. Munissez vous de votre carte grise, de votre moyen de paiement, bancaire et DKV, armez-vous de patience, et en avant. Deux solutions s’offrent à vous, le post paiement si vous souhaitez conserver la Go-box, ou le préchargement si vous savez que jamais de votre vie vous ne reviendrez en Autriche. Dans le cas d’un pré paiement, le trop payé vous est reversé en rendant la Go-Box. Précisez le nombre d’essieux, et l’employé vous la mettra en service. SURTOUT collez-là bien au pare brise. L’ASFINAG veille, et des voitures banalisées contrôlent ceux qui dissimulent la box pour qu’elle ne soit pas détectée aux portiques. Il peut vous en coûter 250€ d’amende, plus le paiement des zones où la box n’a pas été détectée, sur leur écran les agents de l’ASFINAG connaissent très précisement là ou ça n’a pas fonctionné.

Si vous devez vous rendre dans la zone de Wien, il faudra aussi vous acquitter d’une vignette supplémentaire à coller au pare brise, qui coûte 25€ pour un €6.

Le réseau des routes et autoroutes autrichiennes est à l’image du pays : propre et entretenu.  Les parkings sont assez nombreux sur les grands axes, certains disposent de prises de branchement pour les groupes frigo. Il existe aussi de gros parkings proches des sorties d’autoroutes, en général les sanitaires et les douches sont en bon état.

L’interdiction de rouler le week-end démarre le samedi à 15h, jusqu’au dimanche à 22h. La nuit, certaines sections sont limitées en vitesse pour diminuer les nuisances sonores, c’est bête car ça tombe au même moment où les interdictions de doubler sont levées. Si vous roulez en ADR, les gyrophares sont obligatoires car ils doivent être activés dans la plupart des (nombreux) tunnels, certains tunnels sont interdits sans escorte pour les matières dangereuses.

Interdictions de circuler : les samedis de 15h00 à 24h00; les dimanches et jours fériés de 00h00 à
22h00, plus d’infos ici

 

Belgique

Croatie

Danemark

Espagne

S’il y a un pays qui fait rêver bon nombre d’entre nous, c’est bien l’Espagne. Toutefois, en temps que camionnero il y a quelques astuces à connaitre si c’est votre premier voyage en péninsule ibérique. Vérifiez votre système de climatisation, et c’est parti !

Les routes, les péages

Si vous avez une box de télépass français, il y a de grandes chances pour que l’option Espagne ait été prise par votre société. Si c’est la cas, suivez la voie « T » du péage. Sinon, privilégiez les voies pour cartes magnétiques, il reste encore des cabines de péages avec des vrais humains à l’interieur !

Le réseau des routes Espagnol est récent, et en général en plutôt bon état, beaucoup d’Autovia (4 voies gratuites), et finalement assez peu d’autoroutes à péages. Attention de plus en plus de nationales deviennent interdites aux transit, comme la N2 entre La Jonquera et Barcelone, et certains tronçons de la N340. Sur les autovia il y a peu voire pas de parkings, les restaurants sont nombreux et accessibles en suivant les indications. On peut manger au camion, en étant garé sur le parking d’un restaurant, ça ne choque personne.

Le transport ADR est assez compliqué en Espagne, les nationales y sont interdites, il faut suivre des itinéraires bien précis. Certaines veilles ou lendemain de jours fériés il peut y avoir des restrictions de circuler, et pas forcement dans les 2 sens, il faut vraiment bien se renseigner. D’une manière générale, si vous voyez tous les autres camions s’arrêter, posez vous des questions !

Concernant les contrôles, les policiers Espagnols sont plutôt vicieux. Au pays Basque, ils ont des voitures rouges et blanches, ce ne sont pas des pompiers, et leur sens de l’humour est assez peu développé. En Catalogne se sont les Mossos d’Esquadra qui vous feront trembler, et la Guardia Civil del trafico dans le reste du pays. Vous pouvez être contrôlé bien sûr aux grandes barrières de péage, mais parfois aussi en pleine nuit au milieu de nulle part, ou au détour d’un rond point. A titre indicatif, la facture grimpe très vite, par exemple 4h35 de conduite continue =301€, l’oreillette ou le non port de la ceinture 100€, il est rigoureusement interdit de jeter son mégot par la fenêtre. Les feux additionnels sont interdits, vous devez avoir un dispositif pour qu’ils ne s’éclairent pas lorsque vous circulez en Espagne. Vous ne devez pas être masqué par des rideaux trop « en avant » sous peine d’amende.

Attention toutefois si vous êtes en mal d’amour, il peut vous en couter jusqu’à 32.000€ d’amende si vous êtes surpris avec une prostituée au bord de la route, ça calme ! Donc si vous êtes en manque d’affection, les bordels sont légion en Espagne, on appelle ça un « club » on les voit de loin, ils font la course aux néons.

En ce qui concerne le tabac et l’alcool, attention aux contrôles en revenant en France, suivant le code des douanes, seuls sont autorisés les achats de tabac et d’alcool par les touristes, mais sont interdits pour les voyageurs commerciaux.

D’une manière générale évitez de dormir sur les aires d’autoroute, il y a beaucoup de vols de gasoil, les zones industrielles sont souvent surveillées par des vigiles privés.

Les livraisons, les chargements

Si les espagnols sont sur le même fuseau horaire que nous, ils vivent légèrement décalés, l’horaire « classique » de travail est 9h-13h / 15h-19h.  Bien sûr chaque entreprise à des horaires différents, l’été beaucoup d’entreprises ferment l’après-midi mais ouvrent tôt le matin. La règle générale est de ne jamais être pressé. La plupart des entreprises n’ont pas de place à l’intèrieur, il faut patienter souvent en double file, mais c’est pour tout le monde pareil. N’entrez jamais chez un client sans y avoir été invité par le gardien, ou souvent vous allez devoir vous présenter avec vos documents d’identité, ne soyez pas surpris que l’on vous demande le DNI, c’est votre numéro de carte d’identité. Ne soyez pas pressés, ça ne serre à rien, apprenez le mot ESPERAR, qui signifie attendre, cela vous sera utile. Dans beaucoup d’usines les protocoles de sécurité sont assez stricts. Les accès aux quais, ou même dans l’enceinte des clients sont souvent compliqués, à contre main et en devers, mais il y aura souvent quelqu’un pour vous guider. En compensation, il y a la plupart du temps un bar ou un restaurant proche dans chaque zone industrielle, généralement on y trouve une bonne ambiance, et souvent à des prix abordables.

Désormais, l’arrimage est devenu obligatoire de l’autre côté des Pyrénées aussi.

 

Hongrie

Les autoroutes et certaines grandes routes sont à péage en Hongrie. Deux solutions s’offrent à vous : Soit acheter une box rechargeable à 150€, soit prendre une vignette, sur la même principe que la MAUT Allemande, à quelques différences près. Arrêtez-vous sur le premier parking TIR à l’entrée du pays, et trouvez la fameuse borne. A Hegyeshalom, à la frontière Autriche/Hongrie, il en existe 2. Je choisis la première, celle ou personne ne va, du côté du bureau des transitaires. Sur le pupitre, vous saisissez vos informations et définissez votre itinéraire, en y ajoutant si nécéssaire vos étapes. Vu l’orthographe de certaines villes, mieux vaut saisir les codes postaux, ça fonctionne très bien. Il faut au moins 5 minutes pour y parvenir, c’est TRES LONG. Si votre trajet s’effectue sur deux jours dans le cas d’un aller et d’un retour par exemple, celà ne fonctionne pas, c’est UN trajet par jour, vous ne pouvez pas prendre de trajet d’avance. Mais pas de panique, chaque station service dispose d’un terminal. La borne n’est pas un terminal de paiement, elle vous délivre un ticket long comme le bras, vous réglez à la caisse la plus proche, à Hegyeshalom choisissez le transitaire le plus sympa !

En Hongrie, il est interdit de rouler à plus de 80km/h et surtout il y est interdit de dépasser sur les autoroutes à 2*2 voies. Sachant que les portions à 2*3 voies sont rares, armez vous de patience et admirez les longues étendues des champs agricoles hongrois. La Police veille au grain, et surveille bien si votre plaque est bien enregistrée dans la base de données. Ils ne sont pas là pour rigoler visiblement. Les parkings de la plupart des stations sont sous-dimensionnés en rapport à l’énorme trafic de transit qu’absorbe le pays, véritable porte vers le grand est, les ex pays Yougoslaves et l’Orient. Soyez prévoyants ! Il existe un gros centre routier avec parking sécurisé au KM115 de la M1 : Töltéstava, Hedoti Autohof, 9086 Hongrie. Bonne route et bonne chance !!

 

Irlande

Italie

Malgré l’omniprésence des transporteurs de l’EST européen, l’Italie reste encore bien desservie par les entreprises de transport françaises. Il y a fort à parier que vous soyez amené à vous y rendre, si c’est votre première fois dans la botte, voici quelques conseils pour vous faciliter la vie.

Acceder à l’Italie :

Depuis la France, il y a 3 accés principaux, par la Côte d’Azur, par la vallée de la Maurienne et le tunnel du Fréjus, par la vallée blanche et le tunnel du Mont Blanc. Depuis la terrible catastrophe au tunnel du Mont Blanc au début des années 2000, les conditions d’accès et de transit se sont compliquées au Mont Blanc : Les transports ADR y sont interdits, les frigos passent en convoi.

En ADR, il faut donc passer par l’A43, et la vallée de la Maurienne. Vous devez IMPERATIVEMENT vous arrêter et presenter vos documents de transport au poste de pompiers de St Michel de Maurienne, un parking est reservé juste après la barrière de péage. Après contrôle de l’état de votre véhicule vous devrez vous garer au parking de la plate forme du tunnel, et donner vos CMR au bureau de douane, ils vous seront restitués au moment du départ de l’escorte.

DANS TOUS LES CAS, vous devez apposer une vignette de votre norme € au pare brise (si vous n’en avez pas, presentez votre carte grise aux pompiers, ils vous en fourniront une gratuitement). 70km/h dans le tunnel, et 150m de distance, les contrôles sont fréquents.

L’accès par le Col d’Arche (la madelene) est seulement autorisé à destination de Cuneo et/ou des département 04/05. Attention, les hivers y sont rigoureux !

Les routes, les autoroute, le trafic en général :

Les feux de croisements doivent être allumés. Gilet fluo et triangle obligatoires. Le week-end et jour férié il est interdit de circuler en PL de 7h à 22h le dimanche, il est parfois interdit aussi de circuler lors de l’heure de pointe de l’après-midi des veilles de certains jours fériés. Les chaînes (catene) sont obligatoires en Italie du 15 novembre au 15 avril, on n’est pas obligé de les mettre lorsqu’il neige, sauf si le carabinier vous y oblige. Par contre, montez un col sans chaîner, bloquez la route, et si par malheur vous n’avez pas de chaînes, vous allez regretter jusqu’à la fin de vos jours d’avoir été au pays des bouffeurs de macaronis.

Si l’on débarque d’un bateau à Gènes un dimanche ou un jour férié, on peut quand même rejoindre Vintimille ( on a le droit à un rayon de 200 ou 300km ). Lorsqu’un Italien entame un dépassement il fait souvent un appel de phares, ce n’est pas forcement agressif, ça signifie juste : « Attention, j’arrive. » Comme de partout, les radars automatiques fleurissent, ils appelent ça « Autovelox » : Prenez garde. Les contrôles routiers deviennent de plus en plus fréquents et sévères.

Les panneaux d’autoroute sont verts. N’hésitez pas à rester sur l’autoroute le plus longtemps possible, les longs parcours sur nationales sont périlleux… Les voies d’insertions sont très courtes en Italie donc très dangereuses. La vitesse y-est limitée à 130 km/h pour les VL et à 80km/h pour les camions. Tenez les distances de sécurité car ça plante souvent! Comme partout, la circulation aux heures de pointes est « délicate ». Bouchons fréquents.

Attention dans les travaux, les voies sont souvent étroites et tout au bord d’un accotement meuble et bosselé, sorties de route fréquentes.

Avec le Télépass, on voudrait bien traverser les tirelires tel Tom Cruise dans Top Gun, attention aux rétros.
Les voies Télépass sont parfois à gauche ( c’est ça l’Italie, le bordel organisé ) alors anticipez et gaffe au rabattement après péage.

Sur autoroute, vous ne pourrez pas échapper aux « Autogrills ». Ces cafétérias d’autoroute sont très correctes, et ça permet de manger dans l’ordre eud’chez nous, pas un gros plat de pâtes en entrée comme eud’chez eux.
Réduction camionnista comme en France, il suffit de le signaler à la caisse.
Demandez une carte Autogrill gratuite. Bars dans toutes les aires d’autoroute 24h/24 mais pas d’alcool fort après 22h .

Petit déjeuner : Vu le tarif, ne pas se priver d’un café frais.
On paie d’abord à la caisse, puis on donne le ticket au bar pour être servi. On demande un café « normal » pour être bien réveillé, c’est à dire qu’il est très court. Sinon un « café longo » pour l’équivalent d’un petit café français. Sinon un « café américano » pour un double (rallongé en fait). Pour les 3 c’est le même prix. Sinon ne pas se privé du cappuccino pour, en moyenne, 1E10, et d’une « brioche » (croissant) pour 1E, elle sera choisie au chocolat, à la crema ou à la marmelate (confiture d’abricot).

Manger à midi: restaurante ou trattoria ou encore pizzeria. Le repas est composé du « primo » (premier plat) souvent des pâtes à différentes sauces ou risotto, le « secondo » (second plat) une viande grillée accompagnée du « contourno » (plate de légumes).
Sinon, pour manger rapidement, choisir un « panino » (sandwich chaud) dans toutes les bonnes stations services, pour moins de 4E.

Les panneaux du réseau secondaire sont bleus. C’est la corrida, pourtant nous ne sommes pas en Espagne. La vitesse est sensée y-être limitée à 70km/h sur nationale, même en 4 voies comme la Via Aurélia. Et pour cela, en théorie, il faudrait un disque 70 que les routiers français n’ont pas toujours. (PV possible )

Il est fréquent, dans le sud, de voir se créer des 4 voies alors que la route est en 2 voies. Les plus lents se serrent le plus possible sur la droite et les autres peuvent doubler sur les voies normales. Les grands itinéraires sur réseau secondaire (équivalent de nos nationales) sont indiqués SS, les autres SP (équivalent à nos départementales), le revetement du réseau secondaire est souvent dans un état déplorable.

Les routiers italiens sont encore beaucoup équipés en CB, le canal d’appel est le 5, c’est l’occasion de prendre des leçons d’Italien !

 

Les parkings :

Les grandes Stations-services sont saturées sur autoroute dès 18h00.. Comme un peu partout, sur autoroute, les parkings VL sont limités par des barres à 3m.

Les parkings sont toujours trop petits par rapport au nombre de camions, il faut toujours calculer son coup si on veut être sûr de pouvoir repartir, les panneaux d’interdiction de stationner, sont juste là pour décorer. Si vraiment, il n’y a plus de places, possibilité de se garer sur la BAU dans de petits espaces « style refuge » mais ça commence à être interdit sur certains tronçons . A proscrire si le bruit d’une mouche vous réveille.

Par contre sur autoroute, 95% des stations proposent café au comptoir ainsi que paninis 24/24, ce qui est remarquable .

Pour être tranquille il y a les zones industrielles, souvent calmes avec pas mal de place (pas comme le modèle français). Oubliez les histoires des vieux de la vieille, dans tout le Nord du pays il n’y a pas plus d’insécurité que chez nous.

Comme de partout, les abords des grandes villes ne sont pas toujours bien fréquentés, et mieux vaut être évasif sur la cargaison, le sud a mauvaise réputation, mais il existe des parkings gardés.

Les livraisons :

L’Italie est située entre la meditéranée et les Alpes, du coup, même si les Italiens ont l’air parfois nonchalents, ils sont en général assez pro dans leur travail, et souvent prêts à rendre service. Comme partout, il y a les bons, et les mauvais clients ou il faut être patients, les usines à feraille sont nombreuses, et mieux vaut prévoir de la lecture et avoir de l’amplitude devant soi. Pour vous rendre sur vos lieux de livraisons une fois sorti des grands axes, vous allez trouver d’inombrables panneaux d’interdictions au PL, prenez les, mais parfois c’est interdit, n’y allez pas ! En clair mieux vaut être méfiants, reflechir, se renseigner voire même regarder son atlas et faire confiance à son flair. Dans les cas les plus compliqués, certains clients peuvent éventuelement carrement vous donner RDV sur un parking, il ne vous reste plus qu’à les suivre.

 

Lettonie

Lithuanie

Luxembourg

Monaco

Norvège

Pays-Bas

Pologne

Portugal

République Tchèque

Roumanie

Slovaquie

Slovénie

Suède

Fort de ses 2000km de haut et 500 de large et d’un petit 10 millions d’habitants, la Suède est la terre des grands espaces et des forêts de sapins qui s’etendent à l’infini dans un pays où la sauvegarde de l’environnement est un but permanent pour l’ensemble des Suédois. Si la langue officielle est le suédois, la plupart des gens parlent l’anglais, ce qui facilite bien les choses. L’€ n’a pas cours la bas, la monnaie c’est la Couronne Suédoise, comptez environ 10 centimes d’€ pour 1 couronne. Ainsi votre breakfast du matin à 79 couronnes vous reviendra à 7€90.
Bien sûr vous n’allez pas traverser toute l’Allemagne et même le Danemark pour y trouver de fortes chaleurs, les hivers y sont rudes, et les nuits fraiches en été. Les suédois sont courtois, et zen la plupart du temps, la conduite automobile y est apaisée. En dehors des grandes villes le trafic est fluide, voire même inexistant le pays étant trés faiblement habité. L’hiver les grands axes sont bien degagés, il reste toutefois conseillé d’avoir de bons pneus, et des chaines. Les suédois sont bien équipés.

La plupart des stations services et autres RASTA sont équipées de douches et toilettes.

N’hésitez pas à faire vos courses dans les hypermarchés on s’y gare facilement ! vous découvrirez des saveurs nouvelles, avec les salades Rydbergs et un choix incroyable de charcuteries au rayon frais. Chaque supermarché dispose de places PL, mais il est interdit en principe d’y dormir la nuit. En cherchant bien vous pourrez aussi acheter su Saint Agur, du camembert President !

Quelques parkings de stations services peuvent être payants, en principe les nuits sont calmes ! Ne soyez pas surpris par les horaires du soleil, l’hiver les nuits sont longues et l’été, le soleil a bien du mal à se coucher ! Si vous êtes pêcheur, le pays regorge de lacs ! Adeptes de la nature et de la vie au grand air, ce pays est pour vous.

Quelques mots utiles :

Hej : Bonjour

Hej då! : Au revoir

Tack : Merci

Hur mår du? : Comment vas tu ?

Kanon ! : Super

Lastbil : Camion

Akeri : Transporteur

trafikljus : Feux tricolore

motorvägen : autoroute

Se rendre en suède :

Il n’existe qu’une seule route pour se rendre en Suède sans prendre de ferry, via Flensburg (D) – Odense (DK) – et le viaduc du Malmö (SE). Mais c’est pas la plus rapide et gourmande en heures de route. Le ferry est donc pratiquement incontournable :
Lubeck (D) – Malmö (SE) ou Trelleborg (SE)
Kiel (D) – Goteborg (SE)
Zeebruge (B) – Goteborg (SE)
Puttgarden (D)-Rodby (DK) / Helsingor (DK)-Helsinborg (SE)

Il existe 2 types de route en Suède, les routes nationales, à 2 ou 3 chiffres, et les autoroutes avec un indice Européen (E). Toutefois, une route (E) peut parfois passer de 2*2 voies à 1*1 voie. Ainsi l’E4 part de Malmö pour rejoindre la frontière finlandaise au nord est en passant par Stokholm soit 1630km.  En règle général les axes secondaires sont larges et adaptés aux poids lourds, la norme ici est basée sur les camions de 25,50m voir même 32m, donc aucun soucis pour nous ! Il n’y a pas de péage à passer vous devez simplement vous acquitter de la même vignette que pour le Luxembourg Hollande ou le Danemark https://www.eurovignettes.eu/

La vitesse y est limitée à 80, y compris les autoroutes. La police comme partout veille au grain, les contrôles s’effectuent en principe sur des parkings specialement dédiés.

La plupart des zones industrielles sont bien indiquées et proche des grands axes. Tout est prévu pour les camions de 25,50m donc c’est du velours pour nos petits camions de sudistes. Il est vivement conseillé de parler quelques mots d’anglais et de porter son blouson fluo. Le materiel de manutention est toujours adapté, et souvent surdimensionné. Ne soyez pas surpris de voir debarquer un enorme elevateur pour sortir vos palettes 3 par 3 ! La plupart du temps les gens sont courtois et trés professionnels.

Il arrive aussi fréquement lors de vos enlevements à quai, d’avoir vos lots déjà prêts sur le quai, avec votre CMR déjà édité, à vous de charger, signer votre CMR et vous en aller ! Facile ! Les quais étant chauffés, il y a un soufflet amovible pour éviter la deperdition de la chaleur, pensez à vous en servir, et n’oubliez pas de le replier en partant, sans quoi une nuée d’élans peuvent se ruer sur vous ! Si le suédois est prêt à prendre en compte vos demandes, quand c’est fermé, c’est fermé, comme partout !

Bon à savoir :

Il n’existe pas de restrictions de circulation en Suède. Quelques rares routes sont interdites aux poids lourds.
Le taux d’alcoolemie toléré est très bas, 0,2 grammes par litre de sang, soit l’équivalent d’un « Mon chéri »
Comme de partout, il y a beaucoup de chauffeurs de l’est, y compris dans les entreprises qui ne font que du national, du coup certains chauffeurs scandinaves sont un peu… froids vis à vis des chauffeurs etrangers (y compris français).
Ne soyez pas aggressifs au volant, faites comme les autochtones ; arrivé face à un « stopp » ne mordez pas la ligne blanche, mais arrêtez vous au moins un mètre avant pour ne pas effrayer ceux qui arrivent de votre gauche.

Même méthode dans les ronds points, celà peut éviter des drames surtout lorsque l’adhérence est diminuée.
Un peu partout sur le bord des routes il y a des reserves de machefer et une pelle, ne volez pas la pelle !

Ne vous faites par surprendre par la lenteur de certains véhicules dans les côtes, le pays est relativement plat, mais il y a parfois de bonnes côtes, et chargé à 60T les Scania R440 et les FH420 ne font pas de prouesses ! Contrairement aux idées reçues il n’y a pas beaucoup de grosses cavaleries en Suède, on croise ainsi plus de R730 entre Cavaillon et Rungis qu’entre Malmö et Stockholm !!!

Suisse

Vous qui avez déjà passé des frontières, mais jamais fait de douanes, vous avez tiré le mauvais numéro.

Mais rassurez-vous, on va essayer de vous aider.

Il y a pour nous français, 3 entrées principales pour pénétrer dans la communauté Helvetique. Bardonnex, Vallorbe et Saint Louis, ce dernier étant le plus important mais pas le plus simple.

Quelque soit votre point de passage et si c’est la première fois que votre camion y met les roues vous devez en tout premier lieu vous garer et rejoindre le poste de douane Suisse muni des papiers du tracteur pour faire réaliser votre carte RPLP, c’est gratuit, et c’est d’ailleurs le seul truc gratuit en Suisse. La Suisse a mis en place le système de taxe RPLP destiné aux poids lourds dont le prix varie en fonction des dimensions et de la norme € de votre magnifique camion. Quelque soit l’axe que vous emprunterez, vous pairez, puisque c’est un péage au kilomètre, peu importe que ce soit sur l’autoroute, chemin vicinal ou cour de votre client.

Une fois muni de votre carte, rejoignez l’automate le plus proche, indiquez votre kilométrage et votre moyen de paiement, si vous le pouvez optez pour un paiement par carte de carburant, on paye en sortant du pays.

Toutefois évitez de  prendre la taxe RPLP avant d’avoir le tampon des autorités françaises qui valide l’exportation, car si un jour il y’a un problème au niveau de l’exportation et qu’il faut retourner en France le Douanier Suisse feras payer pour l’annulation de la taxe RPLP

A partir de maintenant, vous pouvez commencer vos formalités douanières, votre transitaire vous indiquera la marche à suivre, et justement il y a des chances que vous ayez beaucoup à marcher ! Beaucoup de chauffeurs sont dans la même situation que vous, et vous ne serez jamais trop perdus. Une fois vos opérations douanières terminées, vous n’aurez plus qu’à donner au douanier à sa guerite, le borderau de liaison, tamponné F et CH et le papier de transit, et bonne route !

Etant donné que ce n’est pas vous qui choisirez le point de passage de la douane, voici quelques tuyaux en venant de France :

Après 6h30/7h il est presque impossible de rentrer au Terminal TIR de St Louis/Bâle. Le mieux est de vous garer sur la bande d’arrêt d’urgence derrière les autres et de finir à pieds. Lorsque vous aurez terminé vos formalités douanières, il sera pas loin de 9h et la situation se sera à priori nettement améliorée. Le tout étant de n’oublier aucun documents dans le camion, s’il pleut prenez un parapluie, s’il fait froid mettez un bonnet. Le parking TIR est surnommé le parking des pue la pisse, il dispose d’environ 1 wc public pour 500 places, il y a aussi des toilettes à la brasserie proche des transitaires. Il existe un projet pour améliorer ce parking, mais on s’en fout pour le moment.

A Bardonnex, c’est un peu le même principe en moins pire, soyez juste prudent en traversant les voies de l’autoroute pour rejoindre les transitaires, les frontaliers ont parfois un peu la pression le matin pour aller travailler. Tout proche des transitaires Suisses vous trouverez la caravane de Béa qui vous servira avec le sourire votre café.

Bon à savoir : Si votre camion fait plus de 4m de haut, n’allez pas en Suisse, vous ne rentrerez pas. La nuit, il est interdit de rouler en Suisse, sauf pour certains produits, il est difficile de trouver une place sur la plupart des aires d’autoroute, tentez votre chance en Zone Industrielle. Il y a bien sûr quelques restaurants, mais c’est souvent hors de prix pour un petit français, pensez quand même à faire un peu de change, les billets Suisses sont très jolis.

En règle générale, les livraisons se passent plutôt pas mal chez nos voisins Helvètes, l’heure c’est l’heure, ils sont ponctuels. Les gens honnètes et travailleurs. Si par exemple une heure d’attente annoncée en Espagne revient à 3h ou 2h en France, elle vaut 60 minutes en Suisse. L’hiver il arrive parfois que de la neige vienne tomber sur la chaussées, en principe ils sont habitués et bien équipés. Le sanglage est obligatoire comme partout, mais au delà de tout ça, c’est vraiment agréable d’y travailler et d’y circuler, c’est joli, c’est propre, il y a de très bonne stations de radio.

Une fois vos livraisons terminées, il y a de fortes chances si vous rentrez à vide que votre chef vous demande de couper au plus court pour vite sortir du pays et payer le moins possible de RPLP. Attention, toutes les douanes ne sont pas équipées de terminaux de sortie, et souvenez vous que chaque kilomètre parcouru est dû. Si vous avez opté pour le paiement par carte de carburant, c’est facile, notez vos kilomètres sur votre ticket d’entrée, allez directement au poste de sortie, et donnez votre ticket au douanier qui vous laissera un double. Si vous payez par carte bancaire ou liquide, garez vous, inscrivez vos kilomètres et rejoignez la caisse, c’est un peu plus cher.

Si vous ressortez à charge, il vous faudra faire les mêmes demarches qu’à l’aller, mais à l’envers ! N’oubliez pas que les douanes ferment tôt, entre 17 et 18h. La suisse c’est le bon plan pour celui qui aime le chocolat et les coupures de 11h !!!

 

 

Misano 2018

Le week-end du 25 mai 2018 a eu lieu sur le circuit de Misano au bord de l’adriatique tout près de Rimini, une des plus grandes concentration de camions italienne. Beaucoup d’animations, de show, et surtout du chrome, du son, et des camions plus originaux les uns que les autres avec souvent de fortes personnalités et souvent de gros budgets. Frederic, chauffeur chez Jullien n’a pas hésité à faire le trajet et partager ses photos avec FDR ! Alors en avant pour le Weekend del Camionista !!! Cliquez ici subito ! 

Un tour exotique avec Tophe69 Slovenie/Hongrie/Croatie

Vendredi 15 décembre
Il est 9h, je décolle tranquillement du dépôt où je suis venu dormir hier soir pensant laver ce matin, mais j’ai renoncé car le temps n’est pas franchement engageant. J’ai rendez-vous à 10h pour vider à SQF. No stress…
Je passe directement à quai et assiste au déchargement quand la sonnerie de mon portable retenti. C’est le camarade directeur/dispatch/mecano/jockey et accessoirement mon boss. D’habitude c’est par SMS qu’on communique, là ça doit être un truc particulier. Et en effet, si je m’attendais à ça… Il commence par me demander si je peux planter ce week-end, aussitôt je pense à un tour de GB, mais non c’est carrément à l’opposé. Hongrie et Croatie ! Là j’avoue je suis sur le cul…
Je suis d’accord mais j’ai déjà un truc important samedi matin donc je negocie un départ en tout début d’après midi tout en calculant que je dois rouler un max et surtout stopper tout avant minuit. C’est OK.
Je fais ma première ramasse sur Lyon, impératif avant midi le vendredi puis je file sur Villefranche. Je casse la croûte devant l’usine qui reprend à 13h30.
Le chargement est long et fastidieux car les violons n’ont pas été accordés entre les différents protagonistes…
Ensuite passage aux pompes pour faire les pleins et retour dépôt poser l’ensemble. Il est déjà 18h

Samedi 16 décembre
Je mange vite fait un morceau avec la petite famille. 11h c’est tôt mais la RSE n’attend pas. 11h30 bisous à tout le monde et go Luzinay. Au dépôt il y a du monde, Paulo qui arrive de GB lave son ensemble, il y a aussi Carlos un affrété portugais et Michael mon boss. Je jette en vrac mes affaires dans la cabine, sans oublier ma carte routière toute neuve de ce matin. Une Michelin évidemment, car comme le dit le philosophe Phil26, part avec une Michelin, tu roulera serein !
13h30 je lâche le frein et en avant Guingamp ! Je choppe l’A43 blindée des premiers touristes adeptes des roulades dans la neige, beaucoup d’anglais comme d’habitude. Dans la maurienne les saleuses sont en action, il est vrai qu’il fait moche et 1 petit degré seulement. Plus je prends de la hauteur et plus il y a de la neige mais le bitume est bien au noir. Personne au tunnel hormis un bulgare qui passe la barrière avant moi et qui me traîne entre 55 et 65km/h sur les 13 km du tunnel, dur de garder 150m dans ces conditions… Je stoppe 15 minutes à la sortie pour boire un bon cappuccino, miam ! De ce côté le soleil est de la partie en plus, va bene !
La traversée de Turin quasiment à la régule, je fais ma 30 à Villarboit avec 4h29, ouf !
Milan c’est rouge sur l’A4, à cause de travaux qui font passer de 5 à 2 voies !! J’y laisse bien 25’… Ensuite l’interminable A4, je coupe 45′ vers Brescia pour manger.
Je calcule pour ma coupure de façon à ce que je puisse vider lundi en Hongrie et couper le soir chez mon client en Croatie en moins de 10h. Une fois passé Venise j’ai 9h, je commence à chercher les parkings beaucoup plus rares ici. J’en fait un premier, archi-blindé. Pas de stress, j’ai seulement 9h15 et il est 23h15…le suivant est à 25km, il y a des camions jusqu’à la voie de décélération. Je transpire. Il y a un trou entre deux camions dans les cases, je respire, mais en fait il y a un petit porteur garé, putain ! Je m’engage quand même en mettant en travers la remorque afin de laisser libre le passage derrière.
23h36 je valide ma fin de journée et de semaine. Zen…

Dimanche 17 décembre

Pas de réveil ce matin, évidemment. 8h45 J’ouvre les rideaux, il fait grand jour et très beau. Le porteur a mis les voiles, du coup il y a un grand trou devant moi. Tant pis je vais pas risquer de casser ma coupure et puis de toute façon ça permet de ne pas avoir de vis à vis direct avec mes voisins, chose que je déteste !
La journée passe tranquillement entre cappuccino /brioche, repas, sieste, cappuccino, ménage de la cabine, douche, cappuccino, lecture, souper, cappuccino et extinction des feux vers 21h.

Lundi 18 décembre

Le réveil sonne à 4h30. J’ai très mal dormi cette nuit, certainement l’abus de cappuccino. Du coup je fais l’impasse dessus ce matin en me contentant d’un café de ma machine. Une rapide toilette et à 5h pile je commence ma session. Je me cale à 90, pas pour longtemps à cause de travaux où c’est limité à 70. En fait c’est long, au moins 20 km jusqu’à la bifurcation Udine / Trieste ! Long et plein de radars, les fameux autonomes visibles de loin avec leurs loupiotes clignotantes au dessus de la cabine. Pendant ce temps là j’ai ma femme au téléphone. On fait la conversation durant son trajet pour le boulot, chez nous il neige mais ça tient pas sur la route pour le moment. Je suis bien content d’avoir fait monter les pneus neige sur
sa voiture !
Je franchi la première frontière de la journée à Gorizia et tombe directement sur un premier péage. Une voie à droite pour les camions et bus et une à gauche pour les voitures qui ne payent pas car c’est une vignette pour elles. Je demande aux guichetier si la visa ça marche, niet ! Euroshell ? OK !
Je poursuit mon bonhomme de chemin et à partir de là ça grimpe, et plus ça grimpe plus les températures chutes, jusqu’à -7 en arrivant sur Ljubljana où un brouillard givrant m’accueil en même temps que les citoyens automobilisés se rendant au taf. Que ce soit à Lyon, Grenoble, Paris ou Ljubljana le lundi matin on ressent la même agressivité de leur part, comme si on était responsable de leur vie auto-boulot-dodo…
Enfin ça passe pas trop mal pour selon qu’il est 7h. Pour fêter ça je coupe 45 sur la première aire que je trouve. Je profite que la Slovénie soit en € pour prendre un petit déjeuner. C’est propre, les serveuses sont sympas mais rien de typique. Comme en Italie en fait avec les mêmes tarifs. Les toilettes elles sont au système allemand, avec un tourniquet qui s’ouvre moyennant 50 cents.
Je repars sous un grand soleil. Le coin ressemble à la Suisse ou à l’Autriche, l’autoroute est nickel et c’est plein de tunnels et de péages aussi. Putain c’est pas donné ici ! En plus pas moyen de l’éviter…
Après Maribor je délaisse l’A1 qui file sur l’autriche pour l’A5. Jusqu’à la frontière hongroise à Pince c’est morne plaine, 2 voies avec interdiction de doubler. Du coup on se retrouve vite à faire le petit train. Chiant ! De l’autre côté l’autoroute est coupé à cause d’un accident. Quasiment 10 bornes de file ininterrompue de camions !
Vers 10h je passe enfin en Hongrie. Il y a un gus sur un pont qui nous regarde passer, je lui fait coucou. Merde c’est un flic ! Effectivement le premier parking plus loin sert de terrain de jeu à la police et l’autre est certainement le rabatteur. Ils me regardent passer mais visiblement je suis pas leur proie. Une vingtaine de km sur la M70 en une voie limité à 70 puis on se retrouve sur l’autoroute, la M7 je sors au km 211, et 5 minutes après je suis chez mon client. L’accueil est chaleureux malgré le froid ambiant accentué par une bise venue de l’est. Je pose mes 2 palettes et le boss me paye le café dans son bureau. Il parle très bien le français, ça m’arrange j’ai pas eu le temps d’apprendre le hongrois !

Passage ensuite par une station service sur la nationale 7 où il y a une pompe AS 24. C’est une station Agip et Oil ! qui fait aussi relais routier avec parking sécurisé payant. Je perd une vingtaine de minutes le temps à AS 24 de faire le nécessaire pour débloquer la carte pour la Hongrie et je prends ensuite la direction de la Croatie. La taxe hongroise prise sur internet impose la sortie numéro 2 sur la M70, je comprenais pas pourquoi alors que la M7 y menait directement. En fait Letenye c’est le point de passage obligatoire pour les camions. Passage à l’ancienne avec une guérite, une barrière, et son douanier austère.
Passeport, papier véhicules, cmr et ouverture de la remorque. Le hongrois me rend mes documents et ouvre la barrière. Je franchi la rivière Mura et arrive à la barrière Croate, fermée elle aussi. J’attends un moment, personne ne se manifeste. Je fais quoi je klaxonne lol ? Enfin un uniforme pointe le bout de son nez, re-passeport, cmr, et la barrière s’ouvre enfin !
Ça m’a donné faim tout ça, j’en profite pour valider la trente qui me manquait sur le parking désert des transitaires.
L’autoroute qui mène à Zagreb est aussi déserte. On sent qu’ici c’est pas très animé, loin de la Croatie du sud archi-touristique. Au péage je tend bêtement mon Euroshell, le préposé me la rend en baragouinant dans son patois. Je tend ma visa et hop comme par magie je peux passer !
À Zagreb je quitte l’A4 pour l’A3. Là aussi c’est de la plaine, sauf qu’on peut doubler, ou se faire doubler car certains locaux ont laissé le limiteur à la maison…
Au péage de la sortie Slavonski Brod je me goure de file et me retrouve au telepeage, il est vrai que c’est pas très clairement expliqué. Warning, marche arrière, heureusement ceux qui sont derrière on vite compris et on me laisse reculer sans animosité aucune.
Je suis à 9km de ma destination, waze m’y emmène sans difficultés, il faut dire aussi que mon boss connaît bien le coin et m’a bien briffé. Malgré tout je me retrouve dans une vieille zone sans éclairage ni indications. Je m’engage une ruelle trop tôt et c’est un cul de sac. Va pour la marche arrière en nocturne…
Je parvient enfin chez mon client qui me vide trente minutes après. Et comme je recharge demain sur place j’ai le droit de rester là et ainsi de valider une onze. Impeccable !

Mardi 19 décembre

La sonnerie du téléphone me réveille à 7h30, c’est ma fille aînée qui comme tous les matins m’appelle lorsqu’elle arrive à son lycée. J’ai le temps je suis prévu qu’en début d’après midi. J’essaie pour une fois de m’occuper intelligemment. Vers 10h je demande où je pourrais trouver une douche, langage mi-anglais mi-signes. Un gars sympa m’indique de monter à l’étage. Il y a plusieurs bureaux et des toilettes mais pas de trace de douche, tant pis !
À 13h commence le chargement, ça dure car les bacs sortent au fur et à mesure. Je tape la discute avec un Bielorusse en cacahuète , je suis intrigué il a chargé 2 palettes tout à l’heure et est revenu les décharger. Il m’explique que les douanes situées à côté l’on refusé car sur le BL c’est marqué seulement 1 palette, donc il faut tout défaire et refaire sur une . Pas facile tout ça…
Entre temps un bac arrive et le cariste me fait comprendre que le dernier sera prêt dans 10/15 minutes. Le dernier ? Il me reste 4m, je devais être complet normalement… SMS au QG TGI. 10 minutes plus tard j’ai ordre de filer sur l’Italie pour compléter demain. Impec !
Je quitte Slavonski à 14h45, le soleil est déjà rasant à l’est. Je l’ai en pleine poire pendant une bonne heure puis c’est quasiment nuit à 16h et je traverse Zagreb sans rien voir de la ville, dommage !
J’arrive à un dernier péage et rebelotte, même connerie qu’hier. Ça bouchonne et je m’aperçois de mon erreur à temps, je descend pour demander au chauffeur du Man derrière de reculer un poil. No soucy…
C’est bizarre mais ça bouchonne aussi après le péage, et là je pige que c’est la frontière. En tout et pour tout je met 1h10 pour arriver à la guérite où je tombe sur une douanière aigrie comme pas possible…elle me questionne en Croato-english sur la nature de la marchandise, si j’ai dormi en Croatie, stoppé sur un parking, non bien sur !… Doivent pas voir des masses de français et ils sont pas prêt pour Schengen ici, ça se voit ! Bref, j’ai l’autorisation de passer en zone libre sans arrêt à la case fouille de la remorque voie de droite, ce qui n’est pas un mal !

Je m’arrête une cinquantaine de bornes plus loin pour faire ma coupure et si possible prendre une douche.
Je choppe mon sac et me dirige vers la station, il fait -4 mais n’empêche il y a un type qui me précède, en tee-shirt, un sac plastique d’une marque de supermarché à la main. Je subodore que lui aussi va à la douche. Il achète un jeton à la caisse, moi aussi et manque de bol il y a une seule douche, occupée déjà.
10 minutes après un routman sort, je vais passer le temps en matant les produits proposés en boutique quand je vois revenir tee-shirt man. Pas content le gars, son jeton passe pas, j’arrive à piger que les douches se nettoies automatiquement après usage et que ça prend un certain temps. J’ai déjà presque terminé ma coupure et j’ai déjà perdu trop de temps tout à l’heure, je hèle la caissière pour me faire rembourser mes 3€. Je m’étais jamais fait engueuler en slovène, maintenant c’est fait ha ha ! Enervé je reprend la route, et comme il fait nuit et que c’est la première fois que je passe ici je suis déçu de rien voir du paysage. A Ljubjana je récupère l’A1 comme lundi puis l’H4 qui m’emmène à la frontière SLO/I .
Premier autogrill, je m’arrête aux pompes et vais tenter ma chance. Pas de douches ici, ni au resto… keep cool… Station suivante où j’ai toutes les peines du monde pour me faufiler entre les camions stationnés à l’arrache. Il y a une douche au resto mais fermée jusqu’à 7h . Je suis dépité… je fais tirer jusqu’à Padova, je sort c’est marqué Interporto. Après le péage je prend une lumière puissante en pleine poire, c’est la polizia mais ils me laisse passer. Je trouve un parking PL un peu plus loin, avec de la place. Quelques voitures qui tournent avec à l’intérieur des hommes en mal de tendresse…ouf on sera gardé cette nuit lol ! Un bon décrassage au bidon et gant de toilette et dodo, chuis vanné !!!

Mercredi 20 décembre
On m’a rien volé cette nuit, juste une heure de sommeil ce matin…un bruit sourd et répétitif dès 6h du matin. En face du parking il y a une usine, je pense qu’à l’intérieur il doit y avoir une sorte de presse d’emboutissage ou un truc de ce genre. Quoi qu’il en soit ma nuit est foutue, et c’est long d’attendre 8h45 pour pouvoir repartir avec les 9h01 réglementaires…en plus il y a rien dans le coin pour prendre un petit dèj’ digne de ce nom !
Première mission donc, un arrêt obligatoire sur l’A4 pour le Cappucino/brioche con albiccoca, après ça va déjà beaucoup mieux pour affronter cette nouvelle journée ! Du coup je suis d’attaque pour parcourir les 160km restant qui me mènent chez mon client à Bergamo.
Arrivé à 11h30, je repars une heure plus tard lesté de 2t supplémentaires dans la remorque, ce qui porte le total à une douzaine de tonne qui font rigoler le 500 ! Il reste 50cm dispo, juste de quoi caler le tire-pal.
Andiamo francia !
Milan passe pas trop mal, juste quelques Fangio qui frôles le pare-choc en passant directement de la troisième voie à la sortie. Maîtrise totale, normal…
Je me permet une coupure gastronomique à Novara, puis je tente de nouveau la douche…no comment !
Heureusement on est pas en août !
Ca bouchonne un chouïa à Turin, 20minutes qui passent à l’as quand même. J’hésite à sortir à Susa pour me laver à l’autoport, mais un peu chronophage quand même car le client de la came Croate a émit le souhait de peut-être me vider ce soir. Je me rabat finalement au Gran-Bosco où enfin je peux faire couler une bonne eau bien chaude avec de la pression sur mon corps fluet ! J’en profite pour faire emplette d’une
spécialité locale, le Panetone, qui ravira les papilles de toute la famille, j’en suis certain !
Du coup il y a rien qui urge, je passe sereinement le tunnel qui me ramène en France. Un stop à l’acces de Chambéry pour remettre du gazole et je monte tranquillement me poser devant mon premier client à Romanèche Thorins 71. Il y a déjà un Bulgare tirant pour P/O Scandex devant. Pas grave, je vais pouvoir valider ma deuxième onze de la semaine !

Jeudi 21 décembre
Sur une échelle de 1 à 10 je mettrai 9 pour ce plan parking. Calme de chez calme ! A 8h le Scandex rentre, il lui faudra une demi-heure pour vider. C’est avec 11h10 de coupure que je valide le début de ma session journalière. Vider les 4m prendront 10′, le contrôle autant. Je file chez mon client suivant où ce  sera torché en trente minutes. Quand ça veut rire !
Du coup j’ai pris de court Michaël qui me met en stand-by.
Une heure plus tard j’ai du concret, go Reyrieux ! Je charge vite fait une palette de 6m pour 400kg.
Du coup j’ai un complément de prévu à Vénissieux. Je casse la croûte dans la zone en prenant mon temps.
J’ai bien fait car mon boss m’appelle pour m’annoncer que le chargement est annulé, le destinataire ne travaille pas demain…
Profitant de cette déconvenue Michaël m’envoie à Genas pour la visite de contrôle du hayon.
Chose faite, comme maintenant notre nouveau dépôt est à coté, je pose l’ensemble là-bas et je ramène ma fraise à la maison, yabon !

Vendredi 22 décembre

Je décolle tranquillement du dépôt à 7h, j’ai rdv seulement à 8h30 à Moirans dans la banlieue de Grenoble. Souvenirs souvenirs…
Il tombe une espèce de merdouille qui rend la route bien glissante et j’ai même droit à du brouillard après St Jean De Bournay. En plus des prix Nobel du volant, il y a intérêt à rester concentrer…j’ai remarquer un net relâchement chaque année à cette époque, déjà que c’est pas terrible en temps normal !!!
J’arrive à l’usine à 8h20. Au poste de garde j’appelle les monteurs qui arrivent tout juste aussi. Le gardien me fait rentrer pour dégager le passage et je dois attendre la suite des évènements dans ma cabine. Au bout d’une demi-heure le monteur qui a mon numéro me demande de retourner au poste de garde. Là un type de la sécurité me remet un badge et m’accompagne dans les bureaux, plus précisément dans celui du
responsable sécurité du site. Il y a les monteurs, plus 2 autres types qui s’avèrent être de la logistique. 25 minutes de blabla pour remplir un protocole car il est formellement interdit de vider en latéral ici, sauf dérogation expresse du monsieur psycho-rigide assis en face de moi. On sent bien qu’il se donne de l’importance, qu’il est à fond dans son rôle de celui qui va décider ou non si on va vider. Il s’inquiète notamment de savoir si un chariot élévateur adapté se trouve sur les lieux, on sait jamais ça pèse quand même 400kg ! Bref, il est dans un bon jour car finalement il paraphe le précieux sésame et nous invitent à faire de même. Nous somme soulagés !
Une fois en place je débâche un côté, un chariot élévateur de type Caterpillar arrive et en 2 coups de cuillers à pot me déleste de mon colis, sans faiblir. Le chef monteur me signe ma cmr, je lui souhaite bon courage, surtout que maintenant il a réunion avec l’autre procédurier pour décrocher les permis de travaux, surtout que ça va se passer en hauteur ! En plus il attend un autre camion cet après-midi…
10h20, je me barre de ce trou à rat.
Ma mission suivante consiste à prendre en charge le chariot élévateur que mon patron à acheté. C’est à côté de la Cote St André. Seul le boss est habilité à charger, et comme il y a pas de rampe il se sert d’un engin plus gros pour le faire rentrer en latéral dans la semi. Malgré cela le Cat lève un peu du cul à cause des 5tonnes du bestiau. Je fait tirer 4 sangles, 2 par coté pour être serein.
Retour Luzinay en y allant mollo quand même, ce n’est pas de l’autoroute…
Au dépôt je me place à quai et je prend mon temps pour décharger la bête tout en jouant des suspensions de la Samro qui a tendance à bien s’enfoncer lorsque le poids se déplace vers l’arrière.
A 13h j’envoie un message à la direction, mission accomplie avec succès !

Je mange un bout de chien puis je lave l’ensemble complet pour ôter le sel de différents pays accumulé ces derniers jours ainsi que de la gadoue française.
16h30, je fais sauter la carte et saute dans ma Saxo-Porsche pour regagner mes bords de rhône.
JOYEUSES FÊTES à tous, ne faites pas trop d’excès et profitez bien de vos familles !

 

Infos pratiques :

Italie : Autoroutes à péages, on trouve des viacards créditées dans les stations, 25, 50 , 75€ , sinon Mastercard, Visa, cash ou télépéages. 80 km/h. Chaines obligatoires en hiver.

Slovénie : Autoroutes à péages pour Bus et Camions uniquement. Vignette pour les autres véhicules. Pas de Visa ni Mastercard mais DKV ou Euroshell acceptées . Système de télépéage aussi. Nombreux péages ( 5 entre Goricia et la frontière Hongroise), très chers, la totalité de mes passages se sont élévés à 260€ pour 525km ! Vitesse 80km/h, mais la plupart roulent à 90. Nombreuses interdictions de doubler, ponctuelles ou permanentes. Chaines obligatoires en hiver.

Hongrie : Pas de péages mais une taxe style MAUT Allemande équivalente aux km parcourus, comme en Suisse. Valable de 0h à minuit, prenable par bornes ou internet. Nombreux contrôles policier.

Croatie : Autoroutes à péages, peu onéreux. Visas, mastercard mais pas de cartes pétrolières. Attention les voies télépéages sont mal différenciées des voies normales, je me suis fait piégé 2 fois ! Chaines obligatoires en hiver mais circulation interdite aux PL lorsqu’il neige ! 80Km/h jamais respectés… Les parkings d’autoroutes ne sont pas immenses non plus et les stations vieillotes avec des boutiques ne vendant que le nécessaire. Prévoir des difficultés lors des passages en frontière car les accords de Schengen ne sont pas appliqués là-bas.