Mario : La Bio

Prenom : Mario
Surnom : Andretti quand j’étais jeune, parce que je conduisais comme un dingue !
Nom de CB: Etrusque 68
Date et lieu de naissance : 03.07.1961 à Genève
Chauffeur depuis : 1981
Activités transports : Citerne, Frigo, bâché, TP.
Type de camion. Semi, Camion – remorque.
Marques favorites : Magirus, Berliet. Lancia, etc. Les camions récents ne me plaisent pas.
Marque détestée: Aucune mais de nos jours les camions sont presque tous moches.
Citation : Piquée à Goldmann… « Quand la route est belle, peut importe où elle nous mène !

Mes plus lointaines destinations.

New Castle (GB) pour livrer des légumes au marché
Ytterhogdal (Suède) pour charger un camping car en panne
Brasov (Roumanie), Plodiv (Bulgarie) Skopje (Macédoine) Le tout pour charger des voitures accidentées.
Modica (I) je déchargeais du lait qui venait de Ventimiglia
Alicante pour charger une voiture en panne
St Brieuc (F) J’ai déchargé des moules que j’avais chargées à Ravenna

Je suis le fils d’un père qui a touché à tous les domaines de l’automobile et des camions (mais sans jamais rien faire de sérieux).

Tout petit je suis tombé dedans !

Démolisseur, garagiste, mécanicien, chauffeur P.L. mon père m’a fait toucher à tout et je ne pouvais pas faire à moins que de tomber amoureux des véhicules et de la route.

J’avais 13 ans quand j’ai fait cette photos du Mercedes LP 334 de mon père. Nous étions à Zurich en 1974 et nous avions chargé des tracteurs

Après un certificat de mécanicien P.L. réussi en 1981, je passe mes permis (voiture, camion, remorque) à 20 ans après 2 ans de conduite sans permis dans ma voiture !!! Le même mois je pars à l’armée et deux semaines plus tard j’étais viré… L’autorité et moi, ce n’était pas trop compatible ! J’ai passé mon permis sur un Mercedes de 1959, donc plus vieux que moi de deux ans, appartenant à mon père. C’était un petit 4 roues de chantier. Puis j’ai roulé 1 année sur ce camion pour mon père à faire des livraisons de béton à travers Genève.

J’ai passé mon permis sur un Mercedes comme celui là mais en tri-benne

J’ai aussi fait quelques remplacements dans divers boîtes pour me faire la main, toujours dans le chantier.

Après une journée de pluie dans les chantiers !

Ensuite, j’ai fait 1 année de la Suisse pour une boite Suisse – Allemande avec divers camions moyen tonnage sans remorque. Volvo F6, F7 (cabine couchette quand même) Une année après, j’ai commencé l’inter chez un autre patron. sur un Volvo F12 camion remorque. Je me suis fait foutre dehors après avoir renversé ma remorque à Marseille.

J’ai ensuite trouvé un super patron qui m’a embauché pour faire de la Suisse, de l’Allemagne et de l’Angleterre avec un Scania 140 super de 350cv de 1975 en semi citerne. C’est le milles-pattes que j’ai le plus adoré. Pas parce que c’est un Scania, mais parce que c’était mon premier tracteur et que je préfère les semis. J’allais souvent chez Rhône Poulenc à Commentry. Je prenais la fameuse N79, surnommée de nos jours la « route de la mort » alorss que maintenant elle est presque tout le long en trois ou quatres voies et qu’elle ne traverse plus un seul village. Je me marre, à l’époque, c’était une simple nationale qui traversait tous les bleds, et pourtant, j’ai jamais eu d’accident et c’était une des plus belle route d’Europe. Route de la mort, faite moi rire, c’est les mecs qui sont dessus qui sont « de la mort » !!! Pour aller en Angleterre, je montait par Cherbourg, par la N13. Ces deux routes, N79 et N13 étaient superbes, avec de jolis villages, des monuments, de chouettes parking sous les arbres et de relais paartout. J’ai adoré ces routes. Un jour, j’ai embarqué à Cherbourg pour débarquer à Pool. La compagnie était la Truckline, réservée au trafic commercial. Il y avait une tempête du diable. Comme je ne suis pas sujet au mal de mer, j’ai été manger au resto. Plus on avançait avec le bateau, moins il y avait de mec é table. A l fin du repas, je me suis tapé tous les desserts des macs qui n’avaient pas pu terminer leur repas. Ensuite, j’ai été dormir. On avait des cabine réservées. Impossible de fermer l’oeil. Le bateau craquait de toute sa ferraille et j’étais projeté contre les paroies de la couchette. Je suis donc monté au poste de pilotage. Les gars m’ont accueillit à bras ouvert. Il m’ont offert le café et je suis resté là à regarder la mer démontée, le bateau qui piquait du nez dans les vague et qui, en se relevant, balançait des tonnes de flotte en l’air qt contre le poste de pilotage. c’était géant !

Malheureusement, cette entreprise a été rachetée et je n’ai pas voulu rester chez le repreneur. j’ai donc trouvé une place chez Zingg à Zurich où j’ai roulé en frigo avec un IVECO 190-38. Je suis resté 1 année et je me suis fait retirer le permis pendant 1 mois à cause d’un accident de voiture. Lorsque j’ai récupéré mon permis, je ne sais toujours pas aujourd’hui pourquoi, Zing ne m’a pas repris comme c’était convenu !

Du coup, comme j’ai toujours eu beaucoup de peine avec l’autorité et donc, des pays comme l’Allemagne ou la Suisse sont difficiles à vivre pour moi et comme je suis d’origine Italienne et que je n’avais plus de boulot, je suis parti vivre en Italie en 1988. Là j’ai commencé par faire de l’Italie chez un esclavagiste avec un IVECO 190.38.

Puis, j’ai trouvé un patron à Asti, un mec extraordinairement gentil. Pour lui je faisais en bâché de l’Angleterre en régulier ou en frigo de l’Italie, Allemagne, Hollande, Angleterre, France, Espagne avec un Volvo F12, puis un autre F12 plus récent et pour finir un F16.

Malheureusement, ce gars à fermé boutique car sa boite ne tournait plus et il était gravement malade. Il est d’ailleurs, malheureusement, mort peu de temps après à l’âge de 49 ans. Juste avant de fermer, il a passé deux de ses camions avec le boulot et les chauffeurs à un de ses amis. Je me suis retrouvé à bosser pour ce mec qui était un gros sale con. Là j’ai eu droit à un Globbetrotter et une semi bâchée. Avec cet ensemble je faisais de l’Angleterre, France et Italie..

Au port de Gennevillier en 1990 avec mon Volvo F12 Globe-trotter.

Je n’ai pas fait longtemps chez ce connard car il me gonflait alors je me suis barré non sans lui avoir fait quelques coups tordus avant !
J’ai ensuite trouvé du boulot dans une boite de Turin pour faire du porte char. Le patron était très sympa, mais le boulot trop merdique et les camions pareils. Ils avaient la cabine découpée au niveau de la couchette supérieure pour pouvoir poser plus bas les roues des camions que l’on chargeait. Il n’y avait aucun confort avec ces cabines transformées. Je suis resté 6 mois chez ce gars car je n’arrivais pas à charger ces camions sans en casser un à chaque fois !!!)

Le boulot le pire que j’ai fait. Il faut vraiment être spécialiste pour faire ça, ce qui n’était pas mon cas ! Là j’étais à Rennes avec mon IVECO 190.35

Suite à ça, j’ai rencontré un autre petit patron par hasard dans une station d’autoroute. Il m’a dit qu’il cherchait des chauffeurs, il m’a engagé, et c’était pire qu’avant… Un gros trou du cul qui ne versait les salaires qu’au compte goutte, qui nous faisait rouler avec des bahuts complètement pourris. J’avais un IVECO 190.38 et une semi bâchée. La loi Européenne venait de changer sur les dimensions des P.L. et du coup, j’ai été un parmi les touts premiers en Europe à avoir une semi de 13m60 que ce gros con venait d’acheter !
Ensuite, j’ai été bosser dans une boite de Milan. J’avais un Renault avec une semi frigo. Ce camion était une bombe. C’était un R365 que le chauffeur d’avant avait fait maquiller. (augmentation de la pression du turbo et de la pression d’injection) Avec ce camion, en pleine côte et avec le même tonnage, je suivais les Scania 143 de 450 cv. De plus, ce camion dépassait allègrement les 140 Km/h. Là j’ai fait toute l’Europe de l’ouest. C’était en outre, les tous derniers moments où l’on pouvait encore rouler comme ça nous plaisait sans avoir trop de problèmes. Malheureusement je me suis pris le chou avec les dirigeants et ils m’ont viré. Dommage car c’était une des meilleure place de travail que je n’avais jamais eu. Comme partout il faut toujours qu’il y ait au moins un truc qui ne va pas et là, c’était le patron qui était une crevure et les employés de bureau avaient peur de lui, donc il nous emmerdaient par peur de perdre leur job !

Catania 1991 avec mon Renault R-365. C’est le milles-pattes le plus balaise que j’ai piloté. plus de 140 Km/h et aussi rapide qu’un Scania 450cv dans les côtes… Il me coûtait cher en P.V. ce camion !

J’ai retrouvé du boulot tout de suite après chez un petit patron, lui aussi un mec exceptionnellement gentil. Pour lui je faisais du fret aérien. Je trinballais des palettes aviation que je déposais dans des compagnie aérienne à travers l’Europe de l’ouest avec un IVECO 190.38 Ce pauvre gars a eu un terrible accident. En passant à côté d’une semi, il a foutu un coup de pied dans la roue de secours pour contrôler le gonflage et là, le cercle en ferraille qui tenait le talon supérieur de la jante s’est détaché et lui a sauté contre. Ce pauvre gars s’est fait scalper par le cercle qui lui a arraché en passant une partie du cerveau. La boite a forcement fermé du coup. Il n’est pas mort ce pauvre homme, ils ont fait ce qu’ils pouvaient pour le soigner mais il est resté handicapé. Je suis repassé le voir après quelqques années, il avait en partie récupéré de la parole et quelques mouvements, mais c’était moche. Quelques temps plus tard, je suis repassé le voir. Il n’y avait plus personne à cette adresse.. J’en veux à sa famille car ils ont déménagé et ils ne m’ont jamais téléphoné pour me dire leur nouvelle adresse. Je ne l’ai jamais revu et pourtant j’ai essayé de le trouver par différents moyens sans succès ! Quand je repense à ce gars, ça me sert les tripes, il ne méritait pas ça…!

A la douane de Como (I) en 1992 en partance pour le Luxembourg.

Ensuite, j’ai bossé pour une boite d’Aoste, transport Intervallée. Je faisais de l’Italie, France, Belgique, Hollande, Angleterre avec un DAF à la con sans aucune option, vraiment le camion basique. Je le détestais. Par contre, les patrons étaient très gentils. Sur la semi, ils avaient mit une pub pour une station de ski dans le val d’Aoste.

« DAF »: le camion le plus merdique que j’ai conduit, DAF350, le plus basique, sans la moindre option

Dans cette boite, j’ai juste fait un remplacement de 7 mois. Ensuite j’ai trouvé un autre petit patron d’Aoste. Lui aussi un mec incroyable. J’étais plus ami qu’employé chez lui. Là je faisais Belgique – Italie en régulier avec un Scania 142 Intercooler de 420 cv.
En 1994 je suis rentré en Suisse car l’Italie prenait le chemin de l’Europe, et l’Europe c’est de la merde, et aussi pour d’autres raisons personnelles. Je me suis vraiment fait plaisir pendant 12 ans sur la route et puis le métier a changé. Doucement au début, puis de plus en plus vite les entraves ont fleuries. Trop de trafic, d’autoroutes, de contrôles, d’interdictions, le tachygraphe, limiteur, etc., Comme j’ai toujours considéré que la liberté est le bien le plus précieux que l’on ait, et que je suis trop fier pour me faire crâcher à la gueule, j’ai arrêter la route. J’ai fait pendant un grand moment n’importe quoi pour gagner ma vie, mais toujours dans les camions. Chantier, livraison en ville, multibenne, ect.
A côté du boulot, vu que je suis passionné de voitures anciennes, j’ai monté un club avec des amis. Dès que j’avais un moment de libre, j’allais dans mon garage bosser sur mes voitures et celles des potes. Dans notre club, seules les autos d’avant 1985, en propulsion étaient admises. Et, si possible, les coupés 2 portes étaient nos préférées. Pratiquement tous les weekend nous étions dans des manifestations avec nos caisses. Nous faisions des expos ou nous « animions » les fêtes de véhicules anciens comme vous le verrez avec les vidéo ci dessous.

Un échantillon de nos voitures :

 

 

Enfin, après 10 ans à me faire chier à tourner à Genève, un jour j’ai trouvé un boulot qui m’allait bien. Magasinier de nuit dans une boutique de papier. Ce n’était pas le pied comme sur la route de l’époque, mais je m’y trouvais pas mal. J’étais seul dans un grand dépôt sans personne pour me gonfler, avec de la musique, une machine à café, au chaud l’hiver au frais l’été et ça me laissait toute la journée libre pour vaquer à mes autres occupations. Malheureusement, 3 ans et demi plus tard, l’entreprise pour qui je travaillais à vendu le dépot dans lequel je bossais et donné la gérence de leur stock à une entreprise de transport. J’ai perdu mon boulot du coup.
Comme je ne retrouvais rien qui m’allait et que je ne m’imaginais plus à tourner en rond dans cette ville pourrie de Genève, j’ai repris la route chez un transporteur de Fribourg. C’est un bon pote qui m’a fait rentrer dans cette boutique. Entre temps, notre club avait cessé son activité et donc, même ça ne me retenais plus. Là j’ai fait du transport de tout ce qui roule. Motos, voitures, camions, pelles mécanique, trax, etc. J’ai commencé avec un MAN F2000 de 460cv et ensuite avec un MAN TG XXL 460cv et j’avais deux semi à disposition suivant ce que je transportais. Une petite pour les voitures et une grosse pour les gros chargements. Dans cette boite je rapatriais des véhicules accidentés pour les assurances, des véhicules pour les entreprises de locations de voiture et des camions, engins de chantiers et agricole pour les pays Africains et Nord Africains que je déchargeais dans les ports du sud ou du nord de l’Europe. J’ai fait toute l’Europe pour cette boutique, Europe de l’Ouest, de l’Est, du Nord et du Sud. J’ai même failli aller en Turquie, mais j’ai refusé car je n’avais pas de clim’ et on était en plein mois d’aout !
Je suis resté deux ans dans cette boite. Le boulot était vraiment très intéressant mais assez difficile, ce qui me plaisait bien. Il fallait bien calculer son coup pour charger le mieux possible. Le plus gros problème, c’est que l’on était toujours trop lourd, trop haut, trop long, etc. Suivant les machines on devait être en exceptionnel, mais de type 1, sans accompagnement. Il fallait souvent démonter des pièces sur les vlhicules à charger pour gagner de la hauteur et dégonfler les pneus. Une fois, je me suis retrouvé avec les pneus intérieurs d’un camion avec des valves indémontable et indégonflables. je n’avais jamais vu ça. J’ètais à 4m60 de haut. J’ai été dans un petit garage, je leur ai empreinté une perceuse et j’ai percé les 4 pneus des essieux arrières pour les dégonfler. Arrivé à Anvers, il fallait livré les camions avec des pneus gonflés, sinon ils ne les acceptaient pas. J’ai été dans un garage, j’ai gonflé ées pneus extérieurs qui avaient des valves normales et hop, ni vu ni connu !

En 2009 j’ai rencontré mon amie. Elle cherchait du boulot sans succès depuis très longtemps. Pourtant, c’est une grosse bosseuse, mais à Genève, passé 35 ans tu coûtes trop cher à un patron au niveau des contributions, du coup, ils n’engagent que des étrangers à moindre prix ou des jeunes et ceux après 35 ans restent sur le carreau. Comme cette femme cuisine divinement bien, on a pensé à faire un truc esnemble et à se mettre à notre compte. J’ai donc arrêté la route et on a acheté un « food trucks ». On a « tiré » deux ans et ça n’a jamais marché. On a « bouffé la grenouille ».

Du coup j’ai dû recommencer à bosser pour ramener du pognon à la maison pendant que mon amie continuait à essayer de faire tourner notre boutique.
J’ai donc prit le premier boulot qui m’est tombé sous la main, c’était du terrassement (TP). Mon patron voulait me filer un putain de 5 essieux, chose qui ne me faisait pas du tout plaisir n’ayant aucune confiance dans ces camions. J’ai donc eu un 4 essieux Mercedes

Comme mon patron savait que je déteste tourner à Genève, un de ses chauffeur étant parti, il m’a demandé si j’étais intéressé par son boulot qui consistait à transporter des machines de chantier légères. Je me suis empressé de dire « oui » vu que ce camion voyageait en Suisse Romande plus qu’à Genève (Suisse Romande = partie francophone de la Suisse.)

Manque de bol, 10 jours plus tard, le patron a perdu ce boulot… Je me suis au final, retrouvé dans une saloperie de 5 essieux, ce que je ne voulais pas !
4 mois après avoir commencé ce boulot, je me rends dans une décharge pour vider mon camion. J’avais plus de 42 tonnes au sol. Là, la porte de la benne ne s’ouvre pas. Comme il n’y avait aucun témoin lumineux pour m’avertir dans la cabine, je ne pouvais pas voir que la benne est restée fermée. Quand j’ai levé la benne, la terre s’est amalgamée au cul du camion et quand la benne est arrivée en butée, le poids de la terre a tiré le camion en l’air. J’ai ouvert la portière de la cabine pour sauter dehors, mais le camion s’est levé tellement vite que la porte s’est refermée sur moi. J’étais prisonnier dans ma cabine à 6 ou 8 mètres de haut.
A ce moment, le verrin a pété, la benne s’est retournée et le camion est retombé sur ces roues violemment. Je me suis tapé la tête au plafond, ce qui m’a à moitié assomé, mais j’ai malgré tout vu toute la scène. Quand le camion est tombé, il a rebondi sur ses roues. La suspension à ce moment s’est débatue et moi je suis tombé sur le siège au même moment que le camion rebondissait et ça m’a éclaté une vertèbre. Comme j’avais déverrouillé la portière lorsque le camion à commencé à se lever, en rebondissant sur ses suspension, ça a ouvert la portière et ça m’a catapulté hors de la cabine. J’ai fait un espèce de saut périlleux pourri et je suis tombé sur la nuque et les épaule dans la gravière. Je suis resté planté là, sur le dos dans la caillasse. Si ma vertèbre n’avait pas éclaté, je n’aurai rien eu. je n’avais même pas un bleu ou une bosse, rien !

Depuis je ne travaille plus. Je suis à l’assurance invalidité. Après 33 jours de lit à l’hôpital, deux mois de chaise à roulette, six mois de clinique, 4 ans à marcher avec des béquilles, maintenant je marche plus qu’avec une seule béquille. J’ai gardé un gros handicap à la jambe droite, mais c’est une résultante en fait vu que c’est les nerfs de la colonne qui ont été esquintés et non pas la jambe. J’ai aussi de terribles douleurs neurogène que je dois combattre avec des médicaments violents. Moi qui n’ai jamais touché une goutte d’alcool, ni une cigarette ni un pétard ou quoi que ce soit comme drogue, maintenant je me drogue comme un con avec ces saloperies de médic’. Vu comme j’ai déjà récupéré au niveau de ma santé, j’espère qu’un jour je pourrais me passer de médicament.
Pour passer le temps, je me ballade sur les routes avec ma voiture, je recherche les anciennes routes, les anciens panneaux, les anciens garages, etc. et je fais de temps en temps des articles dans les journaux à ce sujet. J’ai aussi un blog dans lequel je parle de l’histoire et l’évolution des routes, je fais beaucoup de photo pour mon blog ou pour mes articles, bref, je passe mon temps à assouvir mes passions. J’écris dans le magazine d’un ami de Paris « Rétro tourisme »

En outre, j’ai connu un journaliste qui se passionne pour l’histoire des routes. Ce gars travaille pour le Messager de Haute Savoie et pour le Dauphiné libéré et il me fait l’honneur de faire des articles sur ce sujet avec moi.

Deux exemples en autres d’article sur les anciennes routes auquels j’ai participé.
L’adresse de mon blog c’est: www.123website.ch/mariooo
Mais la route me manque, celle d’avant, pas de nos jours. J’aimais rouler sur les nationales et départementales sous un ciel étoilé, ou sous les branches des arbres pleines de givre qui me faisaient une voûte de glace au dessus de ma cabine que les phares faisaient briller de milles reflets. J’aimais traverser la nuit les villages endormis avec leurs monuments et châteaux tout illuminés, suivre la route qui traverse un champ de colza en fleur et qui ondule au grés des collines, admirer les étendues de neige à perte de vue, les différents paysages suivant les régions et les saisons. J’aimais m’arrêter faire le plein dans une station sympa, que le pompiste me servait en discutant le bout de gras et boire un jus avec lui avant de repartir, m’arrêter au relais, rencontrer des collègues et raconter des blagues en mangeant. Reprendre la route avec un gars que j’avais rencontré dans ce relais, tout en continuant à déconner à la CB, Et puis quand on devait se quitter c’était dur, car le gars était super sympa. Des fois j’avais la chance de le revoir sur ma route. Combien de gars ont a croisé nous les routiers, que l’on a jamais revus ? Seul reste de bons souvenirs, en espérant que eux aussi se souviennent…
J’aimais changer mes vitesses, entendre mon camion rugir dans les côtes, voir ma semi se déporter dans les virages et la suivre au rétro avec toutes ses lumières alignées, regarder mon camion tout allumé se réverbérer dans les vitrines des magasins, entendre la pluie crépiter sur le toit quand j’étais dans la couchette, voir les flocons de neige qui s’écrasaient sur mon pare-brise. J’aimais aussi rouler sans regarder la montre, m’arrêter quand j’avais la « panne de paupières » (Si je pouvais), rouler très tard la nuit et me poser dans un parking sous les arbres à côté d’une petite rivière, et quelques heures après me réveiller sans réveil avec le soleil et les oiseaux qui chantent. Mon pare-brise était comme un écran de cinéma où tant de belle choses défilaient.
La route c’était la liberté, seul comptaient les heures de chargement, déchargement, ferry-boat, etc. Pour le reste je faisais comme je voulais. Je décidais de mon itinéraire, de l’heure et de l’endroit où je voulais m’arrêter, de la musique que je voulais écouter et si je voulais l’écouter très fort ou non , si j’avais envie de causer à la CB, etc, etc. Et tout ça sans avoir de chef sur le dos.
En plus de la route et des anciennes voitures, j’ai une autre passion, le heavy métal. Vous pourrez vous rendre compte dans quelles conditions j’aimais rouler sur cette vidéo ci dessous !
Voilà comment j’aimais rouler… Sur une nationale et avec du heavy métal à fond ! Ici la N19 entre Langres et Vesoul en 2008 :

C’était ça la route ! Je bossais en me faisant plaisir. Je jouissais de chaque moment et de chaques élément qui constituait ce boulot. Il y a eu de mauvais moments c’est sûr, mais en comparaison du plaisir que me procurait ce métier, ce n’était vraiment rien, sans compter qu’avec la passion, on accepte même les inconvénients. Grâce à mon métier et vu que je suis aussi passionné d’histoire, j’ai pu visiter beaucoup de parcs archéologiques, de monuments, de musées et plein d’autres choses. (Le musée des bateaux et le Towerbridge à Londre, le Louvre, Split, Dubrovnik, l’acropole de Skopje, Pompei, les cité Etrusques en Toscane, la porta Nigra de Trier, et tellement d’autres que ce serait trop long de citer.)

En 1994 j’ai arrêté de rouler une première fois car j’ai trop aimé ce métier pour accepter ce qu’il est devenu. Ces enfoirés de flics qui prennent les routiers pour cible, ces ralentisseur de merde, ces saloperies d’autoroutes, le GPS, tachygraphe, le trafic, la mentalité de certains chauffeurs actuels, les automobilistes, médias, populations, politicards, etc., etc., etc., qui crachent sur les routiers et les camions, ça je ne peux pas le supporter. Si le métier n’avait pas tant changé, je serai mort derrière mon volant. Rien ni personne ne m’aurait fait descendre des camions.
Quand j’ai été obligé à contre coeur de reprendre la route au mois d’aout 2008 je savais que le métier était devenu grave, mais c’était encore pire que ce que je pensais…
Il y a des autoroutes, des giratoires, des déviations partout. Des connards autant en voiture qu’en camion en pagaille. Les interdictions de doubler, de circuler pour les P.L. ont poussés comme des champignons, c’est une horreur. Sans compter le pire, le limiteur de vitesse et le tachygraphe électronique. Et je ne parle même pas des cours de « remise à niveau ». Pour des merdes, c’en est des magnifiques… Chaque fois que je prends la route de nos jours avec ma voiture, que je vois ces routes autrefois pleine de vie et de nos jours désertes, tous ces restau, station services, relais, etc. abandonnés, ça me fout le blues, limite ça me fout les larmes aux yeux. Et surtout, en repassant par ces endroits que j’ai bien connu, il me revient une quantité de souvenir. Je vais vous en raconter quelques uns.
1) Un jour, j’avais 14 ans, je suis parti avec mon père en Italie. On est arrivé à la douane de Turin qui à l’époque était dans la ville même. Comme c’était le soir, on a pas pu rentrer le camion dans la douane et mon père a garé son train routier le long du trottoir en face de l’entrée de la douane derrière d’autres camions qui étaient déjà là.
Une fois garé, on a été au bistrot du coin pour manger. On a rencontré des Français et on a fait connaissance. Après le repas, les Français on dit à mon père quîls connaissaient une boite « à cul » pas trop loins et ils lui ont demandé s’il voulait les accompagner. Du coup, mon père m’a demandé si j’étais d’accord de rester dans le camion pendant que lui allait boire un dernier verre dans cette boîte avec les autres routiers. Je lui ai dit qu’il n’y avait pas de problème.
C’était la grande époque où en Italie la mafia volaient des milliers de camion par année. Je lisait un bouquin tranquille dans la couchette quand j’ai senti le camion « tanguer » comme si quelqu’un marchait sur le pont de chargement. J’ai cherché à mieux entendre, et en effet, j’entendais des chuchotements. Les mecs étaient monté sur le camion et tranquillement fouillaient dans la marchandise pour voir si quelque chose les intéressaient.
J’ai éteinds la lumière, je me suis planqué sous les couvertures pour que l’on ne voit pas que j’étais un gamin. Précaution inutile car il est évident qu’ils le savaient très bien, mais moi, je ne me rendais pas compte. Mon père avait une superbe matraque dans son camion. Je l’ai prise et planquée son les couverture le long de mon corps. Ensuite de ça, j’ai mis le livre devant mon visage et je surveillais à travers les vitres par dessus le livre pour voir ce qui se passait. Les mecs étaient tellement à l’aise, que un d’eux a lâché un monstre rôt bien sonore !
Peu après, le camion devant moi s’est mit en route. Les lumières se sont allumées et il est parti. Je me suis dit « s’ils se tirent tous, je vais être très mal tout seul ». Et tout s’est calmé.
Mon père arrive avec ses 2 accolytes à 3 heure du mat’. Il me dit « tu dors pas encore ? » et là je lui explique toute l’histoire. En effet, en arrivant il y vu que la bâche derrière le camion était tirée de côté.
Sans même s’occuper plus de cette histoire, il dit aurevoir à ses potes, et vient pour monter dans la cabine.
A ce moment là, un des deux routiers commence à tourner en rond en cherchant son camion. D’un coup il dit « mais il était là devant toi mon camion ? » Alors je lui demandé si son camion était un Mercedes, il me dit « oui » et là je lui explique que son camion étaient parti dix minutes plus tôt… Le mec hurlait « Putain, mon piège, on m’a piqué mon piège. Et voilà comment, le mec est rentré chez lui dans le camion de son collègue !

2) Un jour de 1990, je ciculais sur la « Tengenziale nord » de Milan. L’autoroute de contournement donc. Il y avait pas mal de trafic. D’un coup j’entends des sirènes de partout. La « polizia stradale », les carabinieri, et des autos banalisées avec des girophares nous dépassent par la gauche, par la droite, sur la bande d’arrêt d’urgence et j’en vois même qui arrivaient de l’autre côté de l’autoroute. Toutes convergeaient vers un même pont. Tout le monde s’est arrêté car les fliccards avaient planté leurs caisses en travers de l’autoroute dans les deux sens.
Soudain, à la CB, un mec gueule « Ci sparano addosso, ci sparano addosso » (Ils se tirent dessus). Les fliccards avaient atrrapé des gangsters et ils s’étaient tous mit à se flinguer au milieu de l’autoroute.
Je n’étais pas tout près, mais je voyais les flics courrir vers l’endroit de la fusillade.
A ce moment, un routier crie à la CB « mi hanno bucato il finestrino » (il m’ont « troué » la vitre.). Le mec venait de prendre une balle perdue dans une des vitre latérale.
Au final, les flics ont dégommés 2 gangster et blessé un autre qui a réussi à s’enfuir. Quand à moi, j’ai été réclamer une prime de danger à mon patron !

3) Les Rolls Royce (à l’époque tout au moins) circulaient dans des camions bâchés. Il est clair qu’avec 12 couches de peinture et 7 de brillants avec entre chaque couche des heures de ponçage, les patrons de cette usine ne les mettaient pas sur des portes voiture !
Donc, un jour mon père charge au port franc de Genève une Rolls pour l’Italie. On ne mettait rien d’autre que la voiture sur la remorque, toujours par précaution de la voiture. La voiture était solidement arrimée et, les tube de la remorque qui supportait la bâche devaient être assurée avec du fil de fer car, lors d’un précédent transport, un chauffaur en passant sur une bosse, a eu la désagréable surprise à l’ouverture de son camion de voir une de ces barre être tombée sur la Rolls et la pointe qui se loge dans les traverses de support de la bâche, plantée au beau milieu du toit de la bagnole. Donc, retours en Angleterre aux frais du transporteur, plus le prix de la réparation, et du retour plus tard en Italie, ça ne rigolait pas.
On devait décharger à Turbigo, petit village près de Novara: On pouvait accéder à cette douane en traversant par le village, mais c’était trop étroit pour les camions ou on devait faire le tour du village et on trouvait une grande artère au sud du bled qui portait directement à la douane.
Mon père bien sûr, par moment un peu « gogol » voit les panneaux « Turbigo centro », sans réfléchir, s’engage dans la petite rue qui traversait le village. Il a vu que c’était étroit, mais il n’aurait pas été voir à pied !!! Bref, au bout de quelques centaines de mètre, ça ne passait plus. Trop étroit et il y avait des balcons en plus qui débordaient sur la rue.
Plus que une seule solution, marche arrière. Il est vrai qu’avec un camion remorque, la marche arrière n’est pas simple, mais mon père était particulièrement mauvais à ce petit jeu. Donc il recule un bout et la remorque se déplace sur la gauche vers une maison. Lui essayant de redresser la remorque, contre-braque et l’essieux avant de la remorque se met à l’équerre et la remorque se « gare » nickel entre deux balcons. A vouloir le faire, ça n’aurait pas été possible !
Du coup, mon père avance, mais le camion tirant le timon de la remorque, l’essieux avant ne sortait pas comme il était rentré, soit à l’équerre. Il se mettait en ligne derrière le cul du Mercedes de mon père et la remorque ne pouvait plus se dégager des balcons.
Devant lîmpossibilité de sortir cette remorque, mon père fait avant – arrière plusieurs fois, mais toujours sans résultat. Le dernier coup, il a même arraché un morceau de balcon, qui est tombé par terre. Et bien sûr, avec la Rolls dedans la remorque. Chance, les barres de soutient de la bâche et les ranchets ne sont pas tombé et le morceau de béton du balcon n’est pas arrivé sur la remorque.
A ce moment, plusieurs personnes du village sont venu , dont le boucher avec son tablier blanc, pour aider mon père. On a décroché la remorque, avancé le camion, tiré sur le timon pour mettre les roues à l’équerre, sorti la remorque, poussé la remorque jusqu’à la sortie du village, puis attelé la remorque au camion et nous sommes finalement arrivé par la route prévue à la douane… La Rolls a eu chaud !

4) Encore une histoire avec mon père… Mais cette fois là je n’y étais pas et c’était mieux !
En rentrant du nord de la France direction Bâle à la veille de Noël, mon père avec son Berliet GCK de 1963, chargé camion-remorque de chaudières, s’est arrêté au relais routier de Lunéville pour manger un morceau avant d’attaquer le col du Bonhomme. ( De nos jours on ne traverse plus Lunéville, le fameux relais à disparu, et le col est interdit aux P.L. Belle époque vraiment !) Tout à coup un routier rentre dans le relais et dit « vous avez vu ce qui tombe… » En regardant par la fenêtre, mon père voit des flocons de neige gros comme des oeufs. Il saute dans son Berliet, espérant passer le col avant que la neige soit trop épaisse. Comme mon père était toujours super équipé, il n’avait évidemment pas de chaînes. Donc le voilà parti. Pas âme qui vive sur la route, le seul barjot à se lancer à l’assaut du col. A cette époque, les ponts et chaussées n’étaient pas aussi éfficaces que de nos jours, et la neige s’amoncelait toujours plus. Arrivé à 300 mètres du sommet le camion commence à patiner. Plus moyen d’avancer. Mon père se dit « tant pis, je vais dormir là, et on verra demain. » Il met le frein à main et voilà que l’ensemble glisse en arrière. Impossible de l’arrêter, même en remettant une vitesse et les gaz, le Berliet glissait à droite de la chaussée, direction le vide. Au moment où le camion allait tomber dans le ravin mon père ouvre la porte et saute de la cabine. A ce moment, la roue arrière droite se plante dans le petit fossé au bord de la route et immobilise le véhicule presque en porte-feuille avec la remorque. Mon père, voyant ça, câle le camion, remonte dans la cabine, allume le chauffage et saute dans la couchette. Il avait un chauffage à gaz et comme – de nouveau – il était super équipé, à 2 heure du mat’ plus de gaz. Les ponts et chaussées sont passé à 9 heures. Mon père n’avait pas fermé l’oeil de la nuit. il était congelé et tout bleu. Le gars des ponts et chaussées l’a prit dans sa Jeep et l’a descendu au bistrot le plus proche. A peine le barman l’a vu, il a comprit et sans rien lui demander, lui a sorti la bouteille de calva. Le soir il est arrivé pour fêter Noël avec la famille. Il s’est endormi après le repas, à 21 heures et s’est réveillé à 4 heures du mat’ quand tout le monde s’en allait. Joyeux Noël !!!

5) J’avais un cousin éloigné, (plus proche de mon père) qui était chef de la police municipale dans le village de Saint Vincent dans la vallée d’Aoste, sur la route du Petit et du Grand Saint Bernard. C’est de là que j’ai une partie de mes origines. Il s’appelait Piero.
Donc, à la fin des années 1950, Piero habitait un appartement juste au dessus de la place centrale du village. Sur cette place il y avait un restau routier qui était ouvert une grande partie de la nuit. Il y avait donc des camions qui s’arrêtaient jour et nuit dans ce bistrot.
Un soir d’hiver, un Romain avec un Lancia Esatau à museau s’arrête pour manger un morceau tard la nuit. Selon la salle habitude des routiers italiens de l’époque, le gars laisse tourner son moteur pendant qu’il mange.
Mon cousin qui dormait, se réveille. Il patiente un peu en pensant que le gars se buvait un café et qu’il allait partir. Eh non, le temps passe et le camion tourne toujours sous ses fenêtres. A un certain moment, Piero se fâche, il saute dans ses bottes de fliccard, met son képi sur la tête et hormis ces accessoires, descend en chemise de nuit engueuler le chauffeur
Au moment où il arrive près du restau, le chauffeur sort du bistrot pour reprendre sa route. Mon cousin le choppe et l’engueule. Le chauffeur lui répond  » Ma va fan culo… » (je pense pas qu’il y ait besoin de traduction ?!) et monte dans son camion. Piero lui intime l’ordre de descendre et de présenter ses papiers. Le Romain enclanche la première et commence à rouler. Piero se met devant le camion les bras écartés et lui crie « Stop, fermati… » (Arrête toi) Le chauffeur accélère et lui fonce dessus. Mon cousin du coup, a eu juste le temps de sauter sur le parechoc du camion et de s’aggriper à la calandre tout en continuant de gueuler « arrête toi ».
Le chauffeur a continué à rouler jusqu’à la sorite du village, avec mon cousin aggripé à la calandre, en chemise de nuit, en pleine hiver. Arrivé à la fin du village, il s’est arrêté et il a dit à mon cousin « alors, t’es content ? T’as plus qu’à rentrer à pied maintenant ! »
Et du coup, Piero s’est fait le chemin jusque chez lui en pleine nuit d’hiver à pied dans la neige. Mais il avait quand même prit le numéro de plaque du camion et le chauffeur s’est « tapé » 15 jours de tôle à Rome quand il est rentré !
Je me demande ce qu’un chauffeur ramasserait de nos jours pour un truc du genre ???