Le 1er tour de Suède de Samu88 – 1995

Depuis que je suis sur le forum, je vois que certains font encore un peu la Scandinavie, la Suède en particulier. Ça me rappelle quelques lointains souvenirs, y étant allé quelques fois. Pas une grande expérience, mais quelques images sont restées. Bientôt 20 ans que j’ai entrepris un 1er voyage.. Juste avant, un petit historique sur la situation à l’époque. Mi-mai 1995, démarrage d’un contrat avec Sceta Transports, agence de Nancy. Après accord, n’ayant pas de carte rouge, il est convenu que je ferai de l’inter, la majorité du temps. Allemagne essentiellement et, un peu partout le reste du temps.

Je ne connaissais pas du tout l’Allemagne, ce n’était pas la tasse de thé à mon père, avec lui, plutôt navigué surtout sur le Bénélux, Espagne et Italie… ses uniques conseils, respectes tout et aies des pneus présentables…. À part ça, je n’avais aucun préjugé, j’avais quand même envie de découvrir, et surtout de bosser, motivé par ce nouveau contrat. J’étais plutôt encore jeune.

Les 1er tours n’étaient pas bien grands, Koblenz, Mannheim, Stuttgart… mais ça me plaisait bien, pour démarrer.

La petite histoire terminée, voici le cdb de cette semaine partiellement suédoise: C’est la 3 eme semaine avec mon nouveau donneur d’ordre.

Départ le lundi(29/05 à 0H00), ça m’emmena d’abord à Schotten pour vider, entre Nidda et Alsfeld, puis un rechargement ce lundi à Fulda des bobines de papier pour Soissons.

Là encore, bien content, j’avais dépassé Frankfurt pour la 1ère fois. Découvert en même temps les 1ères côtes de l’A5 vers Alsfeld.

Alors, Fulda Soissons, par où je passe? Je décide via Wetzlar, B49, Koblenz, Trier, Lux… Ce lundi s’est achevé à Montabaur, à 17h15, avant Koblenz avec 679 bornes. (Presque précis, car j’ai retrouvé l’agenda de cette année)

Mardi, 2h30, direction Soissons.

Hésitations sur le trajet… Allez, on y va via Bouillon(B), Reims. Plein au passage à la Texaco à Capellen. J’arrive à Soissons péniblement vers le milieu de matinée, à mon avis j’ai pas pris le plus simple itinéraire..

Coup de fil à Nancy, à un point phone du client(pas « d’itineris » au camion à l’époque..). Résultat:

« vous recharger à Ancerville(55) pour la Suède, Bergkvara.

-Ah…

-A quelle heure je vous prévoit le ferry demain?

(J’avais déjà pas mal roulé ce matin…)

22h? Me demanda mon interlocutrice..

-Bah, oui…c’est où le ferry?

-Travemünde.

-Ah… »

Bon, pas le temps d’ouvrir le strassen pour d’abord localiser Travemünde exactement. Je file au taquet à la Meusienne, à Ancerville, juste après St Dizier sur la N4.

En route, je repense que le week end qui arrive c’est la Pentecôte, et qu’à la Pentecôte, il y a le GP du Castellet. On doit y aller avec 3 potes, comme l’année dernière. Ce sera compromis pour ma part… Je vais quand même pas rappeler la dame de Nancy pour dire, « non, en fait je peux pas monter en Suède… » Les copains, dont 2 qui sont encore courageusement au lycée, qui n’ont pas abandonné le navire du Bacpro en plein 1er trimestre de la 1ere année comme moi, ont leurs révisions, et bien ils y vont… Ce sera sans doute sans moi, ils comprendront…

Arrivée à Ancerville après 160 bornes, dans l’après midi.. des camions partout, dans tous les sens, après explications, la boîte sort d’une grève importante… Y a plus qu’à attendre son tour, c’est une boîte à ferraille. Je m’affaire pour m’occuper, par attaquer le débachage de la savoyarde, vu que ça charge au pont, puis affine les recherches pour ces villes qui me sont inconnues, Travemünde, ok, je le trouve sur le strassen, mais Bergkvara, trop petit sans doute pour apparaître sur l’ Atlas Europe de Michelin..

Imaginant ne pas trouver de carte de suède dans une station à Ancerville ou sur la 4, je me résouds à rappeler mon exploitante Nancéienne pour situer un peu (quel professionnalisme…). Elle m’indique que ça se trouve exactement entre Kalskrona et Kalmar. Ok, comme ça, on situe un peu où on va…

 

 

Parlant du lycée plus haut, je vois justement une connaissance, un collègue des bancs, qui roule chez Sotrabur(52), devenu Giraud.

Il ne m’aidera guère pour mon voyage, il ne situe pas la Suède, il connait un peu plus l’Allemagne par-contre, et me parle d’une nationale qui rejoint Cologne, mais sans plus. Moi, ça ne me dit rien. Et puis la Ruhr, rien qu’à voir la carte…. ça paraît compliqué… Comme je l’avais lu, relu (et que je lis encore) sur un reportage,de FR de 89 je crois, où sur cette ligne on montrait un Viking trans Express de Schweighouse/Moder(67), et il passait via Karlsruhe, Kassel Hannover. Je situe Kassel, bah, je vais faire pareil ma foi…. Un peu certain de faire une connerie, mais bon, la Ruhr, franchement…

Le copain de lycée, me demanda comment se passait la douane. La douane, oui au fait… Je vais demander au bureau des expè, tiens ! 2 dames, fort sympathiques, me répondent, « la douane? La suède est dans l’UE depuis janvier »…. Ah !…. Quel professionnalisme, je vous dis….

Bon quelques heures ont passé, et enfin je charge, sangle un peu, puis rebâche. Papiers chez les dames, il est 19H… Avant de partir, passage à la case toilettes, et là même, comme un peu partout sur les murs de cette vieille usine, c’est inscrit à la bombe, « 500 », aujourd’hui ce serait « 75 »….

Je file et finis les heures à la Total à Dommartin les Toul, à 20H30 avec 724kms. Les heures de conduite, je sais plus, c’est pas noté sur l’agenda, l’amplitude, vous voyez bien…

Mercredi, 5H30

Direction Saarbruecken, via Saint Avold, j’ai des doutes sur l’itinéraire global, mais on y va quand même.. et puis la Ruhr… le truc avec plein d’autoroutes partout… comme un gamin qui refuse de gouter un plat, car il ne connait pas… Si, j’avais déjà entendu parler de l’A1, Cologne Dortmund, qui était en travaux d’un bout à l’autre…

Je prends donc l’eurovignette (mis en place ce début d’année) à la frontière de Saarbruecken, et richtung Mannheim, Frankfurt. En avançant, je me rends compte que pour le ferry ce soir, ça risque vraiment de ne pas le faire… Je me dois alors d’encore téléphoner à Nancy… Et là, le gamin n’a pas reçu les félicitations, « qu’est ce que vous montez par là? Il faut passer par la Belgique.Il fallait nous demander ! » Bon, l’humeur passée, elle m’indique un prochain ferry demain à 10H. Mais la Belgique…. ouais, c’est pas le plus droit non plus… la nationale du copain peut être.

Tant pis, je reprends le poste de pilotage de mon R340 Turboliner un peu penaud, comme un gamin qui a fait une grosse bêtise…

La route, l’A5, Alsfeld, on retrouve les côtes, là, je maitrise, j’y suis passé avant hier avec du poids aussi. Mais plus loin…. Bad Hersfeld, Homberg, Kassel, Hannovesche-Münden, où le 8% est frisé… Le pauvre R340 de 840000kms est un peu juste, et pas de telma, les travaux, il pleut… je vais peut être découvrir la Suède, mais avant, il me faut découvrir l’Allemagne… La moyenne en prend encore un coup. Dans ces côtes, je me vois déjà rappeler Nancy, pour encore repousser le ferry, tellement Hamburg, Travemünde me paraissent lointain…

Göttingen, ça se calme, les côtes, quoi.

Cette journée de débutant nous mène au Rasthof + ou – au niveau de Hannover, à 17H30, avec 662kms.

Je n’avais pas le FR du Viking avec moi, mais je me souvenais bien qu’il était évoqué la traversée de l’Allemagne…

A la station, j’hésite à acheter une carte de suède, mais je me dis que autant en prendre là-bas, au pays.

J’en profite aussi de m’ inquiéter du retour, on avait la consigne d’appeler un correpondant suèdois, c’était la grosse boîte Nordisk Transport, à Helsinborg. Mr Nilsson.. Il parle français, mais un peu fraichement, il me dit de rappeler demain..

Jeudi 01/06, 5H15

Une coupure de presque 12H, tiens!

Je n’ai pas souvenir de mauvaise circulation sur Hamburg. Il y est bien fléché Lubeck. J’avais comme adresse la TT Line à Scandinavienkai à Travemünde.

Là encore, tout bien indiqué. Je découvre les choses positives en Allemagne.

En quittant la 2*2 voies à cet endroit, c’est dans la prairie, mais tout à coup on découvre ce petit port, avec de gros ferry, genre paquebot. Magique et impressionnant.

En suivant la file PL pour se garer, aie, un contrôle, bon juste la douane, il me demande la cmr, la licence, et la carte d’identité; Je ne parle pratiquement pas allemand, disons, encore moins qu’actuellement. Le douanier, regarde tout ça briévement, et me dit en rendant ces documents:

« Do you speak english?

-yes

-you’re a very young boss!

-ah, thank you.. »

Il avait du voir que j’avais pas encore tout à fait 20 ans, et que la licence était à mon nom.

Encore un truc positif que je retiendrai de l’allemagne, toute personne portant un uniforme, n’est pas forcément hostile…

Il est 9H.

Puis direction les guichets d’enregistrement, là encore, bien indiqué. On embarque pour Trelleborg.

On demande juste la nature des marchandises, la carte d’identité, cartes grises peut être bien, je ne sais plus.

Et go dans la file, où je n’attends guère.

Vite, on embarque dans l’énorme ferry, « Peter Pan ».

10H, arrivée prévu à Trelleborg, 17H15.

 

La météo est limite, mais ça peut aller.

A bord, passage à un accueil, où une carte pour la chambre (individuelle avec douche) est remise, puis des bons Voucher pour les achats, ainsi que des bons d’achats, je ne sais plus en couronnes, mais l’équivalent de 100FR si je me souviens bien.

Ce ferry est superbe, à l’extérieur, comme à l’intérieur. La chambre, pareil, du luxe.

Il est bientôt l’heure de manger, je choisi un self, c’est gratuit, naturellement.

Tellement c’est grand, la visite occupe déjà bien. Bars, machines à sous, boutiques, un tour dehors. Bref on s’amuse.

Dans un couloir, je croise un chauffeur, me demandant si je suis français. Il avait bien remarqué que c’était ma 1ere montée. Il m’explique le système des vouchers, l’alcool en suède, tout ça… Bien sympa en tous cas.

Dur dur d’aller dormir, mais finalement, on arrive vite à Trelleborg.

Là toujours impressionnant quand on arrive dans un pays qu’on ne connais pas, surtout via bateau. Ca m’a fait le même effet bien des années plus tard, en arrivant à Douvres la 1ere fois; toujours magique !

En débarquant, j’ aperçois le francais, il avait un MAN orange, du 79 ou 49 je crois.

Trelleborg, c’est petit, on sors rapidement, et suit le direction de Ystad, via une petite route qui longe la côte.Il fait un temps de misère.

Puis Kristianstad, on rentre légèrement dans les terres, et le paysage varie.

Les voitures, vieux break Volvo et camions de grande longueur, dépaysent aussi. Ca y est, on y est!

Je ne sais plus où, je stoppe à une station Statoil pour enfin acheter une carte. Mais pas grand chose, rien que des petites cartes régionales, bourrées de pubs d’entreprise locales… J’arrive quand même à y trouver mon bled, j’achète quand même cet espèce de dépliant. Bergkvara se trouve bien à mi-chemin entre Karlskrona et Kalmar, sur la côte est.

En revenant au camion, je m’aperçois que le jumelage droit écrase. La roue intérieure est dégonflée… Bon, on change, pas le choix… Ca se passe bien, je mange un morceau, et repars. Arrivé sur Bergkvara, chez le client, « Automatlego », trouvé sans difficulté vers 23H.

Avec 530kms de Hannover, ce matin.

Vendredi 2/06

Réveil à 7h, et ça vide immédiatement à 7h30, à l’aide d’un gros chariot, Volvo BM, par le côté, cool, pas besoin de débacher le toit !

Fini à 8H30, je demande pour passer un coup de fil, on accepte volontiers. Je joins donc notre ami suèdois, qui aussi fraichement et brièvement que la veille, me dit: « je n’ai rien pour vous, Mr, au revoir ».

Ah, bon, plus qu’à appeler Nancy…qu’est ce que je vais prendre…Non, là on me dit qu’il n’a pas à me répondre ça..Ben oui… Je donne le no où me joindre, et attend…

Même pas une ½ heure après, mon exploitante de ma meurthe et moselle voisine rappelle avec un retour!

C’est à charger chez Perstorp AB, à Perstorp même pour Nurieux dans le 01.

On en profite pour classer l’affaire du ferry, ce sera ce soir à Trelleborg, TT toujours, à 22H.

Direction Perstorp, c’est à 200 bornes environ entre Hässlehom et Helsinborg.

En route, je m’aperçois avoir oublié le carnet de CMR à Bergkavara… trop loin pour retourner, zut… Je vois une agence Scansped, et vais demander s’ils n’en auraient pas.. En anglais, pas de soucis, on comprend mon problème et me fournit 2 ou trois liasses vierges…. Sympa !

Chargement l’après midi, c’est parfait, ce sont des boites plastiques… plus adaptée comme cargaison pour le R340..

Puis retour sur Trelleborg vers 17H30. On a fait 410 bornes ce vendredi.

Il y a le temps. Par contre, le temps ne s’est pas arrangé.

Bonne nouvelle, ce sera encore le tout même ferry, le Peter Pan. Chouette! Un peu plus à l’aise sur cette traversée, je me dis que faire la suède c’est sympa ces ferries. Et de nuit, profiter d’un bon lit.

Samedi 3/06

Débarquement à Travemünde.

Direction Hamburg, Hannover, Kassel, comme à la montée, mais là, route logique je pense, je rentre par chez moi, à proximité de l’Alsace.

Ca roule plutôt bien ce samedi, de plus avec 3t dans la savoyarde….

Mais l’Allemagne en quittant le ferry, fait un effet de rappel à l’ordre… de dureté… par rapport aux paisibles routes suèdoises…

Je stoppe à Karlsruhe pour compter les heures, je décide de pousser jusque Strasbourg, de là je rentrerai chez moi demain.

Shell de Ostwald donc, avec 795kms.

Dimanche 4 juin, 6h30

Back chez papamaman, dans les Vosges, via Colmar, col de la Schlucht; C’est la Pentecote, mais il pleut. Si j’étais allé au castellet, j’aurais peut être eu du beau !

Fin de la semaine où elle avait commencé lundi 0H00, à La Bresse, avec 3915 kms entre.

Pendant mes années Sceta, j’ai pu remonter plusieurs fois par là-bas (et au DK aussi), dont une fois à Stockholm, et d’autres dans les environs, Fagersta, Sunne (plus à l’ouest), avec divers expéditeurs en lorraine, dont les fameuses usines Deawoo…

Les retours étaient généralement sympa, souvent du Rhone Alpes, une fois du Lot. Ou bien même du granit pour une graniterie pour à coté de chez moi, au départ des coins de Halmstad, retour en direct, non via Sceta!

Un peu après ce 1er tour, j’ai compris que le comportement sec du correspondant suédois, était du à une réaction générale de ce pays envers la France, pour cause, les essais nucléaires relancés par Chirac, fraichement élu..

Résultat, ils filaient la France aux hollandais…

Voilà, c’était long, mais désolé, j’avais mon agenda qui regorgeait de détails…

Encore quelques photos au hasard, des voyages suivants, au fil des années.

Granit, toujours avec le même R340, mais relooké.

 

 

Eurostop Orebro Au sud de Stockholm

Fahrplan, les horaires de la TT de l’époque

Sur une autre traversée, le Kiel – Goteborg avec le Stena Germanica. Mais jamais monté via Puttgarden.

UN TOUR EN POLOGNE avec Samu88

Voici un tour, avec un mauvais coup, qui arrive sans doute plus souvent que l’on ne pense. On est à peine en hiver, mais les conditions l’étaient plutôt..

Dimanche 9/12/12 (F)Mulhouse – (D)Schwäbisch Hall

21 H
Mon collègue passe me chercher à la maison avec la voiture de service. Direction Mulhouse, ça neige bien, les pneus avant étant bien avancés, on juge plus raisonnable de rejoindre l’Alsace par le col de Bussang, le petit col -Oderen-(plus direct) n’a plus le déneigement d’assuré à partir de 20H.

Nos 2 camions sont parqués là-bas, comme souvent, lorsque ce n’est pas la route de passer chez nous, d’autant plus que le Bussang était interdit aux PL vendredi (oui,les Vosges, une région de montagne…)

On arrive tranquillement à Mulhouse vers 22H40, ici, il y a à peine de la neige. Le collègue va se coucher, il décollera tôt, direction Angoulème.

Pour ma part, je pars tout de suite, direction Jelcz Laskowice en Pologne, il y a un peu + de 1000 bornes, je préfère m’avancer un peu ce soir, en ces conditions de météo, et (donc) de décrets d’interdictions impulsifs de la part de nos préfets, soucieux visiblement du bon usage du principe de précaution….
Déjà, petit arrêt 1H plus loin à la Esso de Erstein, pour faire le niveau du GO. Strasbourg, à 0H30, aucun souci, il en sera d’autre dans 7H de là…
Je rentre en Allemagne par le pont de Beinheim. Puis Baden-Baden, Karlsruhe, et direction Heilbronn, sur la droite avant Mannheim. Nous sommes sur l’A6.
Comme toujours, à Sinsheim, on peut apercevoir le célèbre Musée, avec un Concorde et un Tupolev trônant.

Ca neigeotte, mais sans plus.

Je termine cette 1ere période de 4 H de route, au niveau de Schwäbisch Hall, entre Heilbronn et Nuremberg, au Rasthof de Hohenlohe, plus exactement.
Il est 3H et il était temps de s’arrêter, car il me semble que je commençais à louper des épisodes…. Heureusement que je trouve une petite place, il n’y a pas de rab, normal…

Lundi 10/12, (D)Hohenlohe –(PL)Kostomloty
12H, après une bonne grasse mat, un bon petit dej, c’est reparti. Il n’a guère neigé plus. Ca roule, à Nuremberg, direction Berlin, par l’A9.

Une fois Bayreuth, il y a quelques côtes, la neige s’intensifie, mais la moyenne ne faiblit pas, c’est bien dégagé, ils ont les engins qui vont bien, avec des lames latérales supplémentaires.

Les voitures ne nous enquiquinnent pas à rouler à 40, même si la 3ème voie n’est pas dégagée, en effet, ici les pneus neiges sont obligatoire sur tout le territoire, ça aide quand même au bon déroulement des choses je pense, surtout dans ce pays, où la circulation est sans cesse dense, bon, ne généralisons pas non plus… J’ai déjà donné ici aussi en faible moyenne…

A Hof, toujours à droite, direction Chemnitz, Dresden, on arrive sur l’A72

La neige ne faiblit pas, elle se ramasse un peu, mais pas de soucis, ça roule normal, mais quand même penser à anticiper. J’ai 16T dans la semi, le poids idéal.

Je fais la pause après 4H30 pile juste avant Chemnitz, il fait nuit. Ensuite, reparti, on est vite à Dresden, après avoir repris l’A4, la neige se calme. On continue tout droit, en laissant la direction de Berlin, pour aller tout droit vers Görlitz, via l’A4 toujours. La circulation se calme un peu, mais la neige reprend à nouveau, et le relief reprend des formes.

On arrive à la frontière Polonaise juste au niveau de Görlitz. Une fois en Pologne, je quitte aussitôt l’autoroute, pour trouver une station, afin de se mettre en conformité avec le système de taxation des routes. Ce sera un genre d’autoport, avec un énorme parking, station BP, restaurant et un supermarché, à peine garé, une fille vient m’accoster… Et non, désolé, je ne me suis pas arrêté pour cela…

Je file à la station, avec la carte grise tracteur, le barré rouge (pour certifier le niveau de pollution, Euro3 dans mon cas), la licence et la carte DKV.
Le système de péage se fait avec une box (badge) similaire à l’Autriche ou la Tchéquie. On l’emprunte donc contre caution (120ZLT, 3O€), et on la crédite selon où l’on doit aller. Pour ma part, le patelin où je dois vider se trouve 50 bornes après Wroclaw.

Cette simple formalité occupe tout de même 30 minutes, et je change un peu de monnaie.
Juste une légère conversation avec un collègue Tchéque, à la caisse de la station, pour donner une idée de combien à créditer pour aller à ma destination. Sympa le gars, mais il me prend pour je sais pas qui, quand il constate que je suis encore en Euro3, et pire après, lorsqu’il me voit acheter une carte routière du pays…. « No navi ???? », Et oui, no navi, comme il dit !

Je repars de cette BP à 20H55, il me reste un peu moins de 2H à rouler.
La neige ne faiblit pas, mais ça roule bien.

Je passe 2 aires de repos, dont une en dehors de l’autoroute, mais elles affichent complet. Je trouve enfin mon bonheur un peu après, à une station en dehors de l’autouroute, c’est la sortie Kostomloty, c’est 40 bornes avant Wroclaw, il est 22H45, il reste peu de place, mais le parking (une station assez neuve) est bien éclairé et doté de caméras.

Une fois garé, je vais voir de près un panneau à l’entrée du parking, voir s’il indique qu’il est payant, apparemment non.
Je reviens au camion chercher mon porte feuille et mon téléphone pour aller manger une bricole à la station, descendu du camion, je cherche ma clé pour fermer la cabine, mais pas de clé dans les poches… et la cabine s’est…fermée toute seule. Non, c’est pas possible, je fouille et refouille mes poches, pas de clé, c’est sûr. Je me pend au rétro, et voit la clé qui trône sur le tableau de bord…

Aie… et les vitres sont bien fermées…. c’est ballot que j’ai posé le clé juste pour prendre le téléphone et le portefeuille, mais c’est quand même plutôt un mauvais coup de la part du camion, non ? Mauvais coup qui m’était déjà arrivé, dans une usine, l’année dernière, une vitre légèrement entrouverte m’avait sauvé la mise…

Puis, une fois, plus récemment, à Liège, j’avais prêté mon téléphone à un gars avec un Premium, qui lui avait fait le même coup, moteur tournant là !! A part que lui n’avait pas son portable ni d’argent…
Depuis, je m’étais dis qu’il faudrait que je planque un double quelque part, mais ça n’est resté qu’au stade du projet…

Bon, revenons à mon petit souci…

Je fais le tour, essaie l’autre portière, refouille mes poches (c’est débile), pas moyen, que faire, forcer une porte ? Beaucoup de dégâts pour sans doute pas de résultat, casse une vitre, et après ? On est pas en été…

Je ne vois plus que la solution d’appeler l’assistance Volvo, peut-être ont-ils une solution simple, en faisant schuinter 2 fils comme sur les Renault paraît il.

Je vais donc au chaud à la station, ça ne fera rien de plus de se les geler sous la neige.

Je n’ai pas le n° de Volvo assistance, bien sûr. J’active une connexion de 3G de mon téléphone (après avoir hésité à réveiller mon épouse) et trouve via google, le n° de Volvo Action en France. Il faut faire vite car la batterie du portable est bien faible.

Une voie sympathique et française comprend de suite mon problème, ça va vite, avec l’immat, l’interlocutrice situe tout de suite le nom et l’adresse de ma société, ainsi que le concessionnaire pour la garantie de paiement.

Je déplie une carte routière de la station pour bien épeler et expliquer où je suis.
La dame est rassurée pour ma personne en sachant que je suis au chaud dans une station, elle a l’air habituée à ce genre de panne. Elle me dit que le garage 24/24 le plus proche est à 60kms (banlieue de Wroclaw sans doute). Je raccroche à 23 H30, en me disant qu’il y en a bien pour 1H30 d’attente, mais il neige toujours comme il faut.

Je vais donc manger une supy (soupe) et un hot dog car il n’y a guère que ça et que j’ai quand même faim…

Puis, bien au chaud, il n’y a plus qu’à attendre.
J’aurais du penser à prendre un bouquin dans la cabine pour passe le temps, me dis-je !!!(on pense vraiment à rien des fois)

2H30 passent, toujours rien, je vais au camion, voir s’il est arrivé au cas où que je l’aurais
loupé depuis la station. Mais non, rien. J’essaie encore d’ouvrir la porte….
Pendant ce temps, c’est le défilé, des camionnettes PL porte voiture, comme on en voit déjà pas dans notre pays, des pauvres filles disparaissant dans le noir, neige tombant….

Je retourne à la station au chaud, et décide de rappeler Volvo Action, on me dit que l’adresse est bien prise en compte, et que le technicien est en route. Il est partit du garage à 1H30, il est 2H, avec la neige qui tombe, en fait rien de surprenant. Je me trouve légèrement impatient, et je me trouve vraiment bête d’appeler un dépanneur pour cette connerie…

A 3H30, un n°de Belgique m’appelle, c’est Volvo Action qui me prévient que le technicien est arrivé sur place, je ne l’ai même pas vu arriver.

Ouf, le soulagement, bientôt dans mon dodo…

Je m’approche du camion, et là surprise, ils sont 2. Un sur un escabeau, l’autre qui le tient.
A peine bonjour, mais c’est pas grave.
Le 1er essai de faire revenir le loquet avec une tige via l’enfeuillure de la porte qu’il force légèrement avec un tournevis, l’autre essaie d’ouvrir, mais pas moyen. Visiblement, la technique de faire contact 2 fils n’est que dans mon imaginaire…

Ça dure 10 minutes, puis ils abandonnent, remballant les outils, puis passent 1 coup de fil.
Ils m’invitent à prendre place au chaud (sympas finalement), dans leur camionnette moteur tournant. Peu de temps après, mon portable sonne, c’est la Belgique, m’expliquant ce que j’ai constaté, et qu’il n’y a pas d’autre solution que de casser un carreau, après mon accord. Bofbof, si ils repartent rechercher une vitre à leur garage, on n’est pas quitte, et bonjour la note…
Au point où j’en suis, je dis que je peux passer encore quelques heures encore à attendre, casser le carreau, mettre un plastique et me rendre en concession à l’ouverture, pour d’ hypothétiques économies, je sais. Le Belge, fort sympathique me comprend, et va le suggérer aux mécanos. Leur téléphone sonne, tout de suite après, et là, l’un d’eux me montre qu’ils avaient pris un carreau ! Là ça change tout, si j’avais su plutôt, naturellement j’aurais été ok de suite.
On se met donc d’accord, il est 4H, ils s’habillent chaudement et ils attaquent de casser la vitre côté passager, qui sera remplacée aussitôt.

Je vais regarder de temps en temps l’opération, ça neige bien, je vois le tableau de bord blanchir sous les flocons, décapitonage de la porte, racler tous les débris, un sacré boulot mine de rien. Ils m’ordonnent encore d’attendre au chaud dans la camionnette qui tourne toujours. C’est pas plus mal, et j’en profite pour piquer du nez…
Quand je les vois en chier (comme des Polonais !!), je me dis qu’ils auraient sans doute aussi préféré pouvoir activer le loquet avec le fil de fer, que de me vendre un carreau…

En moins d’une heure, l’affaire est bouclée, et l’un d’eux me remet symboliquement la clé alors que je commence à m’endormir vraiment sur fond de radio FM polonaise.

Je rejoins aussitôt la cabine, balaie le maximum de verre, ainsi que la neige tombée en abondance dans (toute) la cabine.
Il me font signer un papier, une poignée de main et repartent.
Je me couche, il est 5H20, la couette est glacée, mais ça fait vraiment du bien de retrouver l’(son)oreiller, et la n’oublie pas de faire du feu au fourneau eberpacher, et finalement ne regrette plus d’avoir procédé de la sorte avec Volvo Action.
Mais ce camion frôlant le million de kms, bientôt 7ans je suis un peu dégoûté d’avoir eu à appeler le VAS, une 1ere fois pour ce genre de misère…
Réveil mis à 9H…

Mardi 11/12, (PL)Kostomloty –(PL) Jelenia Gora
Déjà 9H, il fait bien bon au lit, mais faut y aller, la coupure de 11H s’achève, je ramasse encore quelques bouts de verre qui traîne dans la cabine.

Le froid sec a remplacé la neige, qui finalement ne s’est pas trop ramassé.
Départ à 9H45, direction Wroclaw, via l’autoroute E40 A4.

A Wroclaw, je pourrais sortir, pour rejoindre le patelin où je livre, mais ne connaissant pas du tout la région, je préfère contourner cette grande ville en gardant l’autoroute par le sud en suivant Katowice.
Une heure après le départ, je quitte l’autoroute au km178, pour remonter au nord.
Il y a un parking gardé juste au niveau de la sortie.
Il reste environ 30kms avant d’arriver.
Là, la route n’est plus trop dégagée, c’est l’équivalent d’une départementale, on y va mollo.

A un stop qui n’avance à rien, du à la file de camions, j’en profite pour aller frapper les essuies glaces, un peu glacé, mais là, une chute directe sur les fesses, me rappelle que la chaussée est bien une patinoire…

Tous les villages et paysages sont assez gris, bruns et tristes, la météo amplifie ce constat.

Il y a une petite ville, assez longue à traverser, puis c’est des forêts, avant d’arriver à Jelcz Laskowice, je repère une station avec un parking, au cas où il faudrait attendre du fret.
J’arrive à l’usine, plutôt pas très vieille, c’est un équipementier automobile d’origine espagnole.

Autrefois, les Polonais(ou autres pays frères) utilisaient des camions de marque Jelcz, on peut supposer qu’ils étaient fabriqués ici, la présence industrielle en découle peut-être.

On m’indique où aller pour livrer, ce sont des emballages vides. Il est presque midi.

Au bureau, une jeune dame demande à voir mon chargement, et me fait comprendre qu’il faut attendre. Il y 2 camions devant moi, dont un Portugais, je vais vers celui-là, histoire de bavarder un peu, mais voyant des écussons représentant l’Ukraine, j’abandonne…Il vide des emballages, de Vigo peut être ? (bonjour le voyage)
Le suivant, un Polonais vide de la matière, du plastique en sacs sur palette.

Je n’ai plus qu’à m’attabler pour patienter.

Le Portugais terminé, on avance d’un cran, j’ouvre un côté pour commencer à dessangler.

Il est 14H quand arrive mon tour, mais là, visiblement, c’est le changement d’équipe, une armada de minibus arrive.

En attendant, j’appelle pour le retour, il y a du boulot, mais à charger que demain matin, ça tombe bien. C’est à Jelenia gora, au sud ouest, en revenant, tout près de la Tchéquie.

Vers 14H30, le cariste s’approche de ma semi ouverte, et repart en téléphonant, il revient peu de temps après, et me fait signe que ça se passe de l’autre côté, pas grave, je remets les planches et m’exécute. Ca vide tout de suite, je suis quitte, une bonne heure plus tard, balaie la semi, car ça neige dedans (moins gênant que dans une cabine…)

Je repars, et m’arrête au centre du patelin, à la station vue en arrivant, et vais dans petite épicerie, faire des petits achats de saison… de la vodka polonaise, bonne et pas chère parait il.

Les petites commissions durent 15minutes et je repars.

Je décide de passer par Wroclaw, cette fois que de m’embêter par la petite route de ce matin. C’est une RN, plus dégagée, mais ça circule, de plus en plus en approchant Wroclaw, et ça bouchonne comme il faut, peu de temps après. C’est la fin d’après midi. Je rejoins l’autoroute sur la périphérie, après bien une heure de stagnation, avec au passage un pont à 3m80, qui dans les faits faisait bien 4m10, encore une frayeur.

L’autoroute direction l’ouest, et sortie à Kostomloty, là où j’ai eu les légères bricoles de la nuit dernière, et direction le sud, Jelenia Gora & CZ(Tchéquie) par une RN. Il y a quelques truck-stop avec parking TIR tout le long, mais je préfère m’avancer le plus possible, d’ailleurs je n’ai pas roulé énormément.

Des petites collines apparaissent en même temps que les flocons, et des patelins, puis encore un pont à 3m80, qui passe à nouveau largement. La chaussée se recouvre en avançant, on lève donc le pied.

En arrivant à Jelenia Gora, on voit que c’est une moyenne ville, des enseignes de chez nous fleurissent, Leroy machin, Brico machin, carrefour… la liste est longue, quel dépaysement ! Il fait nuit, et je regrette, j’imagine un paysage fort montagneux, frontière naturelle avec le pays voisin Tchèque. Des stations de ski sont indiquées.

Je trouve facilement l’usine grâce à la cartographie de mon pc (mon navi à moi quoi !).

Je m’enfile dans la rue, l’usine est bien récente aussi, et il y a du monde au poste de garde, je vais voir à quelle heure je peux charger demain matin, c’est 7H, et je peux dormir dans l’usine sans soucis, en m’indiquant les sanitaires, douches et distributeurs. En voilà une bonne chose. Il neige toujours, il est 19h45, il fallut presque 4h pour faire 140kms…

Pas grave, je me chauffe des oeufs, et je me réjouis de la grande nuit qui m’attend, cette fois enfermé du bon côté !!! Je me sens tout bien dans mon camion qui m’a fait des misères.

Mercredi 12/12, (PL)Jelenia Gora – (D)Sinsheim

6H, déjeuner, tout le tintouin, fort bien dormi, la neige s’est arrêté pour laisser place aux étoiles et à un froid plus vif.
Direction le bureau, pour 7H, c’est bon, j’ai déjà le quai où me mettre, il faut juste que je ramène une CMR, la dame le regarde bizarrement, oui c’est un carnet, ils ont pas l’air de voir souvent des français ici !

Un cariste dégage la cour avec un fenwick, c’est propre.

Une fois à quai, je ne peux accéder à la plateforme, je mets donc le câble pour plomber en attendant, comme c’est demandé.

Cette usine fabrique des boîtes de rangement en plastique.

8H20, c’est terminé, du temps du chargement, le jour s’est levé, c’est dégagé, on a droit à un superbe panorama sur le grand massif qui doit faire frontière avec la Tchéquie.

Retour au bureau, les papiers sont faits, le cariste met le plomb.
Arrêt au poste de garde, il jette un oeil au plomb, et c’est parti, il est 8H40.

Direction Görlitz (côté allemand) ou Zgorzelec(traduction en polonais et côté polonais), c’est à un peu plus de 60 bornes, par une RN.

Visiblement elle n’est pas plus dégagée que ça, mais ça roule. Je suis léger(3T), mais ça accroche bien vu le froid vif.

Il y a un peu de trafic, tout le monde roule tranquillement.
A un moment 2 chasse-neige grattent un peu, et se serrent pour laisser passer de temps en temps.

Les paysages de petites collines et villages sont plus distrayants qu’hier en plaine.

Je croise 2 grumiers Volvo FH de 1ere génération, une petite impression de Suède !

Il y a quelques cuvettes dans les villages, faut y aller mollo quand même.

Je pense à notre Col de Bussang, peut être interdit à ce moment là… La France, pays des lumières…

En une peu moins de 2H, on rattrape l’autoroute à Görlitz pour quitte la Pologne. Arrêt au 1er parking Germanique (ancienne douane allemande) pour rendre le badge de péage de Pologne à un bureau de Viatol (système Polonais), contre la caution, le trop crédité du badge sera remboursé via DKV avec quelques frais naturellement, normal, il y a service rendu tout de même, et c’est bien pratique ce fonctionnement.
C’est l’OBU de Toll Collect qui prend le relais pour régler le péage de l’allemagne. A la montée, il totalisait quand même 139€ pour BadenBaden Görlitz, il commence à coûter cher mon vieux zinzin encore EURO3 !
Sans parler de avant hier soir !!!!

Toujours du beau temps chez nos chers voisins.

Une fois passé Dresde, la neige se pointe à nouveau, comme à l’aller, jusque presque Bayreuth Nuremberg.
Ca roule toujours bien, pas d’arrêté d’interdiction de la part des préfets des Länder traversés.
A non, au fait, chez nous, c’est quand la chaussée est sèche que les interdictions tombent !!

Tout cela, sans encombre, me mène tranquillement à Sinsheim, à l’autohof Kolb, à côté du musée que je parlais à l’aller. Il est 18H15, pas de soucis pour stationner, c’est ¼ plein.
Une bonne douche et un bon plat de résistance à l’allemande feront l’affaire pour ce soir.

Jeudi 13/12, (D)Sinsheim – (D)Kehl

Partir d’ici à 5H15, ce n’est pas trop tôt pour affronter le riche Bade Wurtemberg et ses bouchons autour de Karlsruhe.

Tout passe bien, arrivée à Kehl pour 7H.

Ca vide chez Hepner, une boite française, donc des horaires français, ça n’ouvre donc qu’à 8H…
Pas grave, puisqu’en attendant je poursuis et achève ce récit.

A 8H, je constate aussi que le personnel des bureaux est en majorité français, et j’apprends que les boîtes que je transporte dites « boites de rangement sous lit » sont destinés au Aldi de France pour la semaine suivante.
Ca vaut le coup de faire rouler des camions pour ça…

Je vide rapidement, et la suite, c’est chargement vers Sélestat, du carton pour la Belgique, tranquille pour finir la semaine.

Et oui, faut y aller, y a une facture qui va bientôt tomber….

Après coup, suite à un courrier au constructeur pour expliquer les faits et faire part de mon mécontentement, il s’est montré compréhensif, et a prit en charge une partie de la mésaventure, ce, malgré l’âge du camion.

40 ans d’histoires avec le F12 Horses van

Un pas de géant (texte et photos extraits du livre « Les Camions Volvo: 60 ans d’histoire » de Christer Olsson)

La Division Camions avait entrepris dès sa constitution un programme de renouvellement dont les premiers résultats tangibles furent les lancements des N7, N10 et N12 en 1973, et des F4 et F6 en 1975. Mais c’est en fait en 1977 que se ressentirent les premiers véritables progrès techniques : c’est en effet cette année-là que furent lancés les F 10 et F 12, destinés à remplacer les F88 et F89, apparus respectivement en 1965 et 1970. Les nouveaux modèles étaient bien plus que le prolongement naturel de produits existants : ils consacraient une philosophie, nouvelle pour Volvo, mais aussi très différente des tendances de l’époque.
Les F 10 et F 12 étaient les premiers gros modèles modernes de la « génération 80 ». A leur lancement à l’automne 1977, ils n’étaient pas en fait complètement nouveaux, puisque ces modèles à cabine avancée bénéficiaient des recherches qui avaient abouti au lancement des modèles N. Ceci était particulièrement vrai du châssis et des éléments de la chaîne cinématique, car les nouveaux modèles étaient destinés en grande partie aux mêmes applications que le N10 et le N12. A une exception près, les F 10 et F 12 reprenaient donc le châssis des modèles N correspondants. Destinée essentiellement à la traction de semi-remorques en
Europe continentale, cette famille de véhicules comporta aussi un châssis allégé pour tracteurs courts avec deux essieux. Dans cette version, Volvo avait eu recours à un acier spécial haute résistance et, pour les réservoirs à carburant, à l’aluminium. Cela permettait d’augmenter d’autant la charge utile, résultat intéressant surtout dans les pays européens où les limitations du poids total en charge étaient plus draconiennes qu’en Scandinavie.
Les nouveaux modèles disposaient d’une chaîne cinématique qui reprenait les composants des F88 et F89, mais qui
était améliorée et renforcée. Le F 10 pouvait être équipé du moteur TD100A de 10 1 de cylindrée, comme le F88, mais très vite c’est le nouveau TD100B (300 ch) qui devint le modèle standard, surtout lorsque le F7 reçut le moteur TD70F Intercooler (230 ch) qui s’avéra presque aussi performant que le TD100A. Un moteur TD120C, de 12 1 et 120 ch, fut proposé en option pour répondre aux applications les plus exigeantes et à des poids en ordre de marche très élevés en Scandinavie. Mais c’est le F12 qui, très vite, eut le plus de succès : les transporteurs et les conducteurs commençaient en effet à apprécier la conduite à régime moteur moins élevé, ce qui prolongeait la durée de vie du véhicule, abaissait la consommation et permettait aussi d’exploiter les couples élevés à régime intermédiaire apportés par les moteurs modernes.
Signalons que Volvo proposa aussi pour le marché italien le moteur TD120D : celui-ci avait une puissance supérieure et se conformait ainsi à la réglementation italienne sur la puissance minimale par tranche de tonnage, le poids total autorisé en charge étant de 44 t.
La désignation des moteurs de 12 1 lancés par Volvo comporte une omission, puisqu’on est passé directement du TD120A sur le F89 au TD120C sur le F12. L’explication en est simple : Volvo avait envisagé de lancer, en 1978 ou 1979, un moteur de 400 ch, puis renonça devant les risques qui auraient pu affecter la fiabilité et la durée de vie du moteur compte tenu d’une telle puissance qui, par ailleurs, n’autorisait pas un PTC notablement plus élevé. C’est pourquoi Volvo proposa, à l’automne 1979, le moteur TD120F avec système intercooler, qui ne développait « que » 385 ch ; ce moteur fut réservé pendant la première année de fabrication aux marchés Scandinave et italien, qui autorisaient les poids totaux roulants les plus élevés. En même temps fut lancée la nouvelle boîte de vitesses SR70, réservée aux modèles de 12 1 de cylindrée (F12 et N12). C’était une boîte 12 vitesses plus extra-lentes, et une version 8 vitesses était également disponible.

Au moment de leur lancement en 1977, les F 10 et F12 comportaient les mêmes boîtes de vitesses, mais améliorées, que les F88 et F89. Étaient ainsi disponibles les modèles R62 (boîte type range 8 vitesses), SR62 (doubleur de gamme offrant 16 vitesses) et MR62 (boîte type range 8 vitesses avec convertisseur hydraulique de couple). A partir de 1979, les F12 standard (c’est-à-dire sans système intercooler) purent aussi être équipés de la boîte SR70.
Dès l’origine le F12 fut disponible, soit en version à deux essieux, soit en version 3 essieux, avec ou sans transmission tandem. En revanche, le F 10 ne fut proposé pendant très longtemps qu’avec un essieu arrière moteur.
Mais, si intéressante qu’elle soit, la chaîne cinématique ne représente sans doute pas la caractéristique la plus spectaculaire des F 10 et F12 : ce qu’il faut avant tout saluer, c’est la combinaison de l’ergonomie, du confort et de la sécurité offerte pour la première fois à un conducteur.
C’est ainsi que la cabine, entièrement nouvelle, reposait à l’avant et à l’arrière sur des ressorts hélicoïdaux : cela constituait un troisième niveau de protection contre les vibrations et éliminait complètement celles qui étaient transmises par les roues et la suspension. Par ailleurs, les sièges du conducteur et des passagers étaient équipés en série de ressorts qui absorbaient eux aussi les vibrations.
Les F 10 et F12 furent les premiers modèles européens à pouvoir offrir l’air conditionné, selon un système intégré au circuit normal de chauffage et qui répartissait l’air froid par les buses de chauffage. Ce système comportait aussi un dispositif de filtrage d’air.
Par ailleurs les modèles offraient un compartiment à bagages séparé auquel on accédait par une trappe, spécialement conçue, depuis l’extérieur de la cabine.
Enfin le conducteur bénéficiait d’une surface vitrée plus importante et d’un moteur mieux insonorisé.
C’est au début des années soixante-dix qu’avaient commencé les recherches sur ces nouveaux modèles. Après avoir testé les éléments en laboratoire, Volvo fabriqua en 1973 les quatre premiers prototypes qui furent suivis par un grand nombre d’autres jusqu’en 1975. Tous ces prototypes furent d’abord testés en laboratoire avec simulation de routes et essais sous température très chaude ou très froide, puis sur le circuit d’essai Volvo à Hàllered. Des modèles de série furent enfin soumis à des conducteurs «de la rue».

Le F12, 40 ans plus tard….

 

TYPE : F124X256

GENRE : VASP

ANNEE : 1982

MOTEUR : TD120 GA

6 cyl, 328ch à 2050tr/mn, 133m.kg à 1300tr/mn,

BV : SR62 16 vitesses

PONT : RA EV 85

PNEUS : 6 x 315/80 – 22,5

PTRA 38,450t PTAC 19,200t PV 11,520t

QUELQUES OPTIONS :

Telma, déflecteur, visière, anti-brouillard, essuies phares, rétros chauffants, lève vitre passager, 2éme couchette, la clim(hs), prédisposition CB.

LES PERFORMANCES, Chiffres :

Il n’y a pas d’odb, je fais rarement le plein, mais le peu que j’ai calculé, c’est 30 33 l sur du trajet très local et une fois 26 l sur un aller retour nord(N4, N44…)

 

J’AIME BIEN :

Le tableau de bord et ses nombreux cadrans, très complet, bien illuminé la nuit. La position de conduite. Les 2 cendriers (même si je ne fume pas !).

Les teintes intérieures, très chaleureuses, faciles à entretenir, et ne bougent pas avec le temps. L’emmarchement. Le coffre sous la couchette côté gauche accessible de l’extérieur.

La boîte de vitesses bien étagée et sa commande pratique. Souplesse du moteur.

J’AIME MOINS :

Le volant (ancien modèle), ce camion qui est de 1982, devrait avoir le vrai volant évolué de F12, il serait plus agréable avec ce volant, c’est pas trop grave, là ça fait vintage. Opacité des rideaux. Inefficacité bac isotherme devant passager(chauffe..). Déficit de rangement dans les portières.

LES SOUCIS, INTERVENTIONS :

Pour le moment, il a toujours assuré les missions avec succès. Bon faut relativiser, il a peut être fait seulement entre 5000 et 10000kms depuis 2013.

D’autant plus que ce camion a déjà subi quelques interventions dans le passé, comme en témoigne le carnet d’entretien, même si il y a un trou de quelques années, et malgré un nombre assez conséquent de propriétaires, que des centres équestres à partir de l’année 1990(date du certificat de carrossage en van). Avant il a dû avoir une vie dans le transport privé, en caisse isotherme.

Voici quelques opérations réalisées d’entretien courant relevées sur le carnet :

1990 : remise en état totalité de la carrosserie, peinture, électricité, remplacements de : amortisseurs et barre anti roulis, roulements avant, freins avant

1992 : remise en état des barres stabilisatrice, remise en état du klaxon

1999 : remplacement poumon de frein arg, réparé une borne de batterie

2001 : remplacement garnitures de freins avant,

Une fois en ma possession, en mars 2013, tout d’abord la vidange moteur. Il y avait déjà un joint de collecteur d’admission à remplacer, qui engendrait une perte de puissance.

Ensuite le vérin de cabine qui s’est mis à fuir. Pas trop compliqué à démonter, cabine baissée (contrairement à un Magnum…) pour amener faire réparer.

Puis quelques fois chez moi, il désamorçait, je pensais que c’était le réservoir qui n’était pas assez rempli, je remettais du gazole en envisageant un jour de procéder à un nettoyage du réservoir. Mais une fois il ne voulait plus du tout réamorcer, et j’ai pu entendre en pompant la pipette, une prise d’air. C’était un tuyau d’aspiration qui frottait le support de filtre à air qui était percé. Ça pouvait faire un moment que c’était comme ça, et en pleine aspiration le tuyau pouvait se plaquer contre la pièce qui frottait et fonctionner normalement. J’ai eu de la chance de n’avoir jamais désamorcer en route. Là, petite intervention, démontage du tuyau et emmené chez Jean Michel (un copain rencontré dans le cadre du centre équestre) pour faire un point de soudure.

Autrement, quelques opérations pour satisfaire le contrôle technique, comme les réservoirs d’air en 2014, qui avaient déjà été faits en 2003(marqué sur le carnet plus haut). Il a fallut revoir aussi la ligne d’échappement en remplaçant le silencieux et fait fabriquer un tuyau de sortie adapté car introuvable. Là encore pour le tuyau, c’est mon pote Jean Michel qui s’y est collé. Tout ça pour pouvoir mesurer correctement la pollution au CT. Il la passe avec succès, ça m’étonne mais c’est comme ça. Bon faudrait surtout pas se pointer avec le moteur froid… J’ai aussi fait un gros lavage du moteur, et comme il roule peu, il reste très propre. Pour rester dans le contrôle technique, il freine très bien, on peut voir que l’épaisseur des garnitures est comme neuve. Les pneus aussi.

Les batteries deviennent faibles, car roule trop peu. C’est plutôt une sur les 2 qui est quasi morte, par ma faute, j’avais voulu branché le frigo(12V) du home car sur cette batterie, ce frigo fonctionnant à résistance et a eu vite raison de la batterie. Pas trop grave, j’ai toujours des batteries qui traînent, changées préventivement sur d’autres, donc on se dépanne à moindre frais, et surtout on ne branche plus ce frigo merdique.

En dernier, on a fait rénover le démarreur chez un électricien.

Ce qui serait bon de faire aujourd’hui, c’est reprendre la cabine au niveau carrosserie, mais peu de temps ni d’argent et surtout aucune compétence à consacrer à ses travaux. On verra bien.

Petits détails, j’ai changé le monogramme F12 de la calandre(qui devait dater d’une 1ere rénovation), pour remettre en place une plaque 12Turbo6(du 1220 de mon père), plus adaptée à sa génération. Je dois faire de même sur les portières, après avoir trouvé des monogrammes alu de l’époque sur le bon coin.

COMPARAISONS AVEC UN CAMION CONTEMPORAIN :

Prenons par hasard un Volvo FhIV 500 pour passer en revue les diverses évolutions.

Pas très objectif, certes, au vu déjà de la cabine qui est en Globe. A l’époque, ça existait déjà, mais ça restait un luxe, contrairement à la quasi généralisation depuis une vingtaine d’années, ce qui est une très bonne chose. Donc on va oublier de comparer l’espace général et les rangements disponibles, pour se concentrer sur l’essentiel, le poste de conduite, les performances…

Le plus flagrant en passant d’un véhicule à l’autre, est la différence de l’inclinaison du volant. Le tableau de bord a lui beaucoup changé pour s’aseptiser, se rapprocher du standing automobile, et il y a 36 années d’évolution, en technologies, (leds, digital…). Mais le tableau de bord du F n’a tout de même rien n’à envier à son jeune successeur, car déjà bien étudié au niveau disposition des diverses commandes à portée de la main, rangements disponibles…ça devait représenter un progrès certain pour l’époque par rapport aux 88 89 et à la concurrence.

La position du conducteur par rapport au tableau de bord n’a guère évolué, on peut se trouver toujours assez haut, avec une bonne vue sur la route et latéralement, ainsi qu’un bon dégagement pour les genoux pour les conducteurs de grande taille. Bref, on peut voir une certaine constance dans ces domaines.

Les évolutions nettement appréciables se remarquent une fois en route, par l’insonorisation, le confort (du siège comme de la cabine). Il n’y a pas photo, on ne peut que constater le progrès nettement accompli, et comprendre que l’on est bien mieux pour travailler aujourd’hui.

La partie espace de vie est difficilement comparable, juste le tunnel moteur actuel (10cms) qui change la vie si on résonne en cabine plate.

Il y a quelques similitudes comme le coffre (un seul à l’époque) sous la couchette accessible de l’extérieur, détail qui relève de l’ADN Volvo pur jus. Aussi un détail qui me plait sur ces 2 versions, sont le seuil au niveau des siège qui sont extrêmement plat, facile à nettoyer.

Pour les performances, là encore pas très comparable, 330/500cvx pour environ seulement un litre de cylindrée de différence. On remarque en roulant un peu avec le F, que le couple maxi se trouve en haut de la zone verte, alors qu’aujourd’hui il est constant sur toute cette zone du compte tours. Il n’y a qu’à voir la différence de réaction du moteur quand on chatouille l’accélérateur, aujourd’hui ça paraît bien mou même si c’est bien plus coupleux. Quand au frein échappement de base (hors VEB), ils semblent très proche au niveau puissance en montant dans les tours, juste les décibels produits sur le F qui font toute la différence.

L’histoire de ce F1220, de 2013 à aujourd’hui :

ÇA VIENT DE LOIN

Ce camion, c’est un vieux rêve qui s’est réalisé. Ça remonte à mes 1er vrais souvenirs de voyages en camion, à 8 ans, en 1983, l’année où mon papa en a acheté un. Assez différent à celui d’aujourd’hui, vu que c’était en tracteur, et en version Intercooler(385cvx). Il était de l’année 1981 je crois et avait la BV SR70 (grille en 3, 12 rapports avant). Le mien est de 1982. Après, ça reste la cabine plate tout de même, version qui me tient à coeur aujourd’hui.

Pour en revenir à mes 1er souvenirs, ce camion m’a marqué car auparavant, j’avais été plutôt trimballé dans des TR320, ou divers henschell.

Monter dans un F12 en étant gamin à l’époque là, ce fût l’émerveillement en voyant tout ce progrès, confort, puissance…

Ensuite, ce camion a été confié à un jeune chauffeur, Bernard, 25 ans à l’époque. Il était plutôt heureux avec. Il m’est arrivé de partir un peu avec, il ne tarissait pas d’éloges. Moi j’enregistrait tout ça, Volvo c’est bien, Volvo c’est bien……Ils savent faire des camions, ils savent faire des camions……

Les années passant, ça avait beau être un Volvo, les ennuis arrivèrent, ça a fini d’abord par un moteur en Belgique, problème de pompe à huile. Il a été refait assez vite, et reparti pour un bout. Pas grand hélas, un autre chauffeur a fait un surrégime avec dans la descente côté alsacien du col du Bonhomme. A la décharge du chauffeur, il n’avait pas de telma, mais bon. Bref, encore un coup dur. Là on est en 1990 et ça traîne pour le refaire.

Peut être un an après, on a trouvé un moulin, pas parfait sans doute, mais qui a permis de revendre ce tracteur pour en finir.

J’étais au lycée, avec l’impression d’avoir 2 ans de retard car un énorme regret de ne pas avoir pu conduire ce camion sur la route, dans la cour seulement.

Et on ne devait pas rouler sur la fortune, alors c’était fini les Volvo (il y avait eu aussi un 88 et un 89), pour laisser place aux R340, après les R310 et des R360. Camions moins chers sans doute, et qui s’avéraient aussi fiables, surtout en ce qui concerne le 340. Modèles aussi sur lesquels j’ai débuté, très content, une bonne position de conduite, la B18 était bien, mais à c’est à ce niveau que Volvo était bien meilleur, avec leurs boites SR, bien assistées, un petit levier précis, les commandes de l’étage avec un bouton, tout ces détails rendaient la B18 un peu archaïque dans les années 90.

J’ai eu ensuite un AE385, très bon aussi, nerveux, sobre à la fois, avec toujours la B18, qui là était carrément pénible à manipuler, vu la position de conduite. Là on pouvait regretter les R. ça eu au moins le mérite de me conforter dans l’idée qu’à l’avenir je choisirais plutôt du côté de la diagonale, dés que possible.

Les années ont passé, j’ai enfin pu roulé en Volvo, pas au hasard.

Entre temps, j’ai eu des filles, et les filles ça fait du cheval.

Elles ont attaqué jeunes, et les concours sont arrivés. Donc au départ, en tant que parents, on accompagne, donnent des coups de main, et participons aux sorties. Puis on tire un van de temps en temps avec la voiture, ayant le « E ». Là, je voyais bien des camions dans les paddocks.

Une année, 2013, se préparait une sélection en endurance pour les championnats, les sorties ont monté en cadence. Il y a eu un concours dans le Morvan, en février, où le trajet retour restera gravé dans nos mémoires, d’abord, la montée de la Rochepot, et surtout la descente, sur la neige, où j’ai trouvé le temps long avec la C5 et le van derrière… Puis plus loin, en haute Saône, où dans un autre van du convoi, une jument a défoncé la porte arrière d’un coup de postérieur, car elle ne supportait pas le van. Il fallût la transvaser dans le petit camion de la patronne du centre, un Turbo Daily, en bordure de la N57 à Fougerolles, dans la nuit d’un dimanche au lundi, vers 2h…Un vrai film.

Dans le froid du Morvan :

Bref, là, j’ai repensé aux camions que je voyais dans les concours.

J’ai d’abord regardé les annonces de semi sur le bon coin, vu quelques unes. J’avais mon idée, le Fh480 de 2006 étant sur la fin, le nouveau en projet du Fh4 en étude, je l’aurais gardé pour tirer une fameuse semi comme ça. Mais il avait tout de même encore une bonne valeur marchande, alors je me suis mis à regarder les annonces de camions porteur. Il a fallut peu de temps pour flasher sur une annonce, une cabine bien particulière, la F plate. Je suis allé le voir assez vite, c’était à Lavilledieu en Ardèche. Le vendeur avait bien précisé qu’une vitesse était défaillante, la 1ere. J’ai fait un essai, ça m’a parut concluant, malgré cet handicap(16 vitesses pour un porteur de 19t..). Le reste du camion était très propre, notamment la caisse, où vont les chevaux, ce n’était pas un truc bidouillé. J’ai ensuite demandé des avis à droite à gauche, mes femme/filles, mon père, au chef d’atelier de mon gge Volvo. Ce dernier m’a dit qu’ à partir du moment où on ne met pas la vitesse, il n’y pas de risque, ça peut rouler sans problème, surtout si ce n’est pas pour bosser tous les jours avec, et qu’il ne faut pas entreprendre d’ouvrir la boîte pour tenter de réparer, qu’il vaudrait mieux en trouver une d’occas.

Quant à ma chérie, pas de problème, si ça te fait plaisir m’a t’elle dit…

J’ai donc un prit une option après avoir quand même négocié le prix avec le monsieur du centre équestre ardéchois.

Le tour du proprio en Ardèche :

LE RAPATRIMENT

2 semaines après, le samedi 23 mars 2013, nous voici partis avec Pascal mon collègue pour aller chercher la bête. Ce fut un grand moment pour moi, presque des larmes aux yeux, en attaquant la descente sur le Teil. Le bruit, ce tableau de bord, cette boîte (même pourrie.. !)

Des années que j’attendais ça. Content mais méfiant, j’ai acheté ça assez naïvement, le CT était passé, sans trop de remarque. Alors on a plutôt joué la prudence et remonté entièrement via les nationales, N7, N83, avec juste la rocade Est entre. Quel pied quand même. Pause repas à Villemotier, il était bien 16h ! Seul problème constaté, une fuite d’air à l’admission, quand le turbo envoie.

On est arrivé chez nous vers 21h, on l’a reculé à la place qui est la sienne toujours aujourd’hui, sous un haut vent de mon petit et vieux hangar à Cornimont. J’avais bien mesuré avant, pour être sûr aussi qu’il ne m’embêterait pas tout en étant à l’abri.

Le lendemain dimanche, toute la famille est venue le voir, bref c’était poilant, surtout pour les autres qui devaient m’observer. Mon beau frère (routier aussi) m’a dit, « ah t’es content toi hein ! »..

Le grand jour, la remontée du 07 :

Arrivé !

LES 1eres SORTIES

Après la semaine la plus longue de ma vie, le samedi suivant j’ai opéré la vidange moteur avec tous les filtres, ainsi qu’un bon lavage extérieur. Il avait déjà rajeuni.

Le lendemain dimanche, départ vers 5h du matin pour charger aux écuries, et nous voici partis pour le 1er concours avec ce camion, Ottange(57), à la frontière luxembourgeoise. Quel pied, là on est monté par l’A31 quand même, au milieu des autres camions qui roulaient (légalement ou pas..). Je me souviens du cd qu’on écoutait avec ma fille qui m’accompagnait, Roxette, le best of, de la musique suédoises des années 80 90. « Listen to your heart, tralalala… » bref, au taquet de l’émotion (même si un autoradio cd vient un peu casser la ligne de l’époque de ce camion..)

Il a bien assuré la mission, comme les cavalières aussi. J’ai reposé le camion à Cornimont le soir, soulagé, heureux, satisfait, rassuré de ma folie.

Le samedi suivant je l’ai descendu chez Volvo pour vidanger la boîte et le pont. Ça valait le coup, vu les morceaux sortis de la boîte…Ainsi que le remplacement du joint de collecteur d’admission, ça a été appréciable, il n’y avait plus de perte de pression, il tirait bien mieux, et on entendit mieux le beau sifflement du turbo.

Ce printemps et été 2013, on a enchaîné les sorties, Dijon, Vittel, ailleurs, jusqu’au but atteint, les Générali, à Lamotte Beuvron en juillet.

Les sorties 2013 :

Un plantage…

Un beau voyage à travers la Bourgogne, tout par les réseaux secondaires, Chaumont, Auxerre…en pleine canicule. La température montait un peu, mais régulait comme il fallait.

Là on a bivouaqué quelque jours, ce fût un moment bien sympa, entre le travail la journée d’assistance en eau aux chevaux et cavalières sur les parcours la journée, et en mode camping le soir, attablés près des barbecues, au milieux d’autres semblables, conscrits ou pas du F12 (genre Merco SK, Scania série 2, Fh, …).

Lamotte Breuvron :

Là encore les années ont passé, des choses ont fait que les fille ont changé de centre équestre.

Les disciplines ont changé, saut d’obstacle, trec. Avec toujours des concours plus locaux, où le camion est toujours demandé. Surtout, entre temps on est devenu propriétaire d’une jument, Bamboo, une espagnole.

Jusque aujourd’hui :

CONCLUSION

Voilà déjà bientôt 5 ans que j’ai ce camion. Chaque démarrage, c’est pareil, l’émotion, et chaque trajet un peu l’appréhension. Et puis c’est un petit souci permanent, le contrôle technique, tout ça.

On est loin du camion de collection, il est plutôt dans son jus, et puis la caisse derrière casse un peu la ligne. Enfin il n’est pas là pour faire les expos vu qu’il a encore une utilité, il en faut.

Pour conclure juste un clin d’oeil à Bernard, chauffeur cité plus haut. L’an passé on a fait un repas avec un autre chauffeur de l’époque, Marc. Je n’ai pas manqué de les embarquer, ainsi que Didier, mon beau frère pour un petit tour avec ce camion. C’est toujours marrant d’entendre Bernard toujours ne pas tarir d’éloges sur ce modèle. « A l’époque, il n’y avait que les fils de patron qui avaient ça ! Et je suis monté à Lübeck avec plusieurs fois, et de l’Italie aussi. On allait partout chez ton père ! » ça file la chair de poule d’entendre ça. Ou bien, je l’ai déjà raconté, mais il nous avait aidé à sabler le châssis, ça devait être en 88.

En pensant à tout ça, non, je n’ai vraiment pas envie de m’en séparer, d’autant plus que depuis cette acquisition, je ne m’intéresse plus trop ni rêve de conduire tout ce qui se fait en nouveauté.

Au fait Bernard, si tu veux m’aider à sabler le châssis… !

L’album, en route, les concours et les rencontres intergénérationnelles ou pas :

 

Mise à jour SCANIA 308 photos

Pauvre de vous qui n’avez pas la chance d’être au Mans ce week-end…

Rassurez vous, FDR est là, avec 308 nouvelles photos SCANIA vous allez être aux anges, et attention : Y a des pépites denichées par les plus fidèles spotteurs de la maison, à savoir : Wim, Mich07, Samu88, Malibu12, Larage et Vonvon29. Vous pouvez aussi envoyer vos photos sur la boite mail de FDR… Du vieux Scania76 au dernier NGR, c’est ici que ça se passe !

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