Une journée parmi les poulets

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le ramassage des volailles s’effectue de plus en plus souvent par machine, les entreprises ayant beaucoup de mal à recruter du personnel pour le ramassage à la main. Ces machines sont équipées de rouleaux avec des doigts en latex très souples qui les attrapent et les envoient dans le tapis. Avec ce procédé, il y a moins d’hématomes, d’os cassés, de déhanchements etc… Bref, moins de blessures mais aussi moins de stress. Il faut compter en moyenne 1h15 pour charger et selon le type de containers, nous transportons environ 11 000 poulets par camion. Voici donc le déroulement d’une de mes journées… (par Greg85/2008)

Du Tarn et Garonne au Yorkshire, le rallye d’une Gazelle

Vendredi 7/03/2019

C’est un voyage prévu depuis quelques semaines. J’ai fait du tourne en rond en Rhône Alpes toute cette semaine, de manière à ce qu’il soit impossible de louper le jour j. Conformément à la demande de  Régis, j’ai juste eu hier à confirmer mon heure d’arrivée pour le chargement ici à Bressols. Pas trop compliqué, puisque je vidais un complet de tuyaux PVC du 38 à Montauban sud,à 5 kms. Génial. Tout comme la route empruntée hier, la N88. Comme quoi y a du bon dans le fret national.

cool la 88  !

 

J’ ai même le temps de faire une pause douche café  avant au resto juste en face du domaine à Bressols. J’en profite pour immortaliser une belle bétaillère en tradi.

 

du lourd

Bon chez le client, tout le monde n’est pas encore là, notamment le boss, on m’offre un café, et on discute un peu de l’ex matériel de l’armée, ce qui peut rouler ou non après réforme. 10h30, tout le monde est là, et on va dans le hangar où est stocké l’objet du transport. Une Gazelle de type SA342 L

Pendant qu ‘un petit coup de poussière est fait, je recule mon ensemble dans la cour. Ouverture, et rehaussage de la carrosserie à 3m05 pour commencer, et ouverture du toit. Ça fait plus de 6 mois que je ne l’avais pas ouvert, j’avais quand même fait un test hier. Ça va se charger grâce à la grue d’un TRM10000. Ils sortent d’abord l’hélicoptère en le poussant à la main grâce à des roues amovibles sur les patins.  C’est assez léger visiblement.

 

La grue soulève donc l’hélico par le moyeu rotor des pales, et je n’ai plus qu’à reculer pour le faire rentrer dans la semi. La main d’oeuvre ne manque pas, donc je suis bien guidé. Un maigre chevalet a été conçu pour poser la poutre de queue de l’appareil. Pareil, ils se chargent de l’arrimage, j’ai juste à veiller à ce qu’ils posent bien les gummis que j’ai préparé à chaque endroit où ça pose sur le plancher. Ils démontent la partie haute de la dérive, à l’arrière, car elle était vraiment pile poil à 3m05. Tant mieux. C’est un vrai jouet, façon mecano, ça paraît très délicat et fragile.

 

Ils apportent ensuite les 3 pales, qui voyageront sur 2 supports adaptés. Ils ne tiennent vraiment pas à ce que je sangle. Mais c’est tellement léger et souple, que ça risque de se promener quand même. On passe quand même une sangle dans leur axe, c’est mieux que rien. Je peux refermer le toit, il y a de la marge, et après mesure, le toit peut être redescendu à 2m90 de hauteur de chargement. Soit quasi la hauteur habituelle. Après une bonne explication du vendeur des papiers de douane en cas de contrôle (ce qui est fort probable actuellement à Calais), je peux prendre la route de York, destination de cette Gazelle, il est 12h20. Après quelques photos et métrage restant envoyé à Régis, il me confirme qu’on part bien comme ça,qu’il n’y rien ici en lots supplémentaires au départ de la région, et puis c’est prévu complet. Comme d’hab, chef Régis me donne juste la consigne de m’ annoncer au destinataire. Je ne m’avancerai pas trop sur ce point, je préfère passer Calais pour fixer un horaire lundi.

Comme c’est très léger et qu’il y a quand même presque le temps, je m’offre un bout de bonne N20 de Caussade jusque après Cahors. Ça roule trop bien et c’est trop beau. Et le cadre est vraiment idéal pour casser une graine.

Je préviens quand même le client anglais qui me demande si j’ai des photos du chargement pour savoir comment il faut opérer. Je lui envoies ça par mail. Je garde ensuite l’autoroute, A20 avec pause au passage à l’escale de Châteauroux pour un peu de gazole.

l’Escale

Juste un peu car plus j’avance et plus je vois que l’optimisation des heures me fera atterrir en pleine région parisienne. La soirée est déjà bien entamée quand j’y arrive, ça roule bien, et surtout dans ce sens.  A10, A6 et A86 et je sors à SENIA, j’ai souvenir de rues spacieuses et tranquilles pour roupiller à la lumière. Il est 21h25.

 

SENIA

SAMEDI 9/03/18

Je confirme, on dort toujours bien ici. 6h30 démarrage et retour sur l’A86 3 minutes plus tard. La mécanique à peine chaude, je m’arrête déjà à l’aire de Pompadour, une Access. Pas le prix le meilleur, mais y a pas de perte de temps. J’ en mets un bon litrage, mais pas encore le plein,avec 1t dans la semi, la jauge va rester au beau fixe pendant un moment.

Pompadour

Ça roule bien ici le samedi. Ca me rappelle les livraisons le samedi à Poissy, où c’était presque du plaisir. On est vite sur l’A1. Tellement vite que je zappe la sortie Roye pour faire une vraie pause de trucker, de king, de Roye de la route quoi. Je me rabats sur la moins mythique aire de Assevillers, pour une douche, et le plein de pain au Paul de l’aire. Coup d’oeil à l’hélico, voir si personne n’a pris place aux commandes pour tenter de franchir la Manche, avant de passer le câble et cadenasser.

Pas trop moyen de savoir si la grève de zèle à Calais est toujours d’actualité, pas de rouge sur map, mais quand même toujours 4h d’attente annoncées pour arriver à l’enregistrement au Shuttle. J’ arrive à trouver le no d’une Cie de ferry où on me dit que les contrôles sont levés, que c’est fluide. Aller va par le port. En effet la rocade est dégagée, et peu de queue à l’enregistrement, enfin un peu plus que le lundi tout de même. Pas loin d’une heure pour arriver dans la ligne quand même. Il est midi, et c’est le ferry de 12h45, mais repoussé à 14h45. Il y a un vent pas possible, c’est peut être lié.

 

Mais la douane étant passé, je préviens mon pilote d’hélicoptère anglais de York que je peux bien venir lundi matin, il me dit pas avant 9h. Parfait. Mon ferry, le Pride of France, n’arrive qu’à 15h, bref, on n’est pas de l’autre côté encore. Et je ne vais pas pouvoir tirer les heures ce soir. Moi qui comptais tester un plan à mon teatcher 26, plus si loin de ma destination, mais encore à 400kms de Dover. A moins de mettre en route l’hélico…
Tant pis. Pour selon que ça soufflait bien fort à Calais, la traversée n’est pas trop méchante.

On débarque dans le Kent à 17h30, oui c’est vraiment mort pour faire 400kms avant 21h30. C’est samedi, je passe par la A2 et M2, ça promène et change un peu. Quand on voit tout les moindres stationnements pris d’assaut, ça fait peur. J’en suis à me demander si je ne vais pas voir au gros truckstop de Waltham Abbey sur le M25 pour ne pas risquer plus haut. Le mieux est d’appeler. D’abord un plan cher aussi au prof Phil 26, la maison Stobart à Rugby. Réponse, “no space”. Aïe. J’en situe un autre assez vaste sur la A1, Colsterworth, où j’ai déjà dormi en semaine, pas de souci, on me répond “fine, no problem”. Ouf. Le M25 passe à merveille, je fonce sur le nord via le M11 A14 et A1, le tout à une régule d’hélicoptère. Il y a bien des layby bourrés à craquer, mais aussi des services ou truckstop à peine remplis. J’arrive à 21h à Colsterworth, en effet, c’est au quart rempli. Il y a un gardien, le resto est fermé, mais on s’en fout, il y a les sanitaires disponibles et un service tout près. Parfait pour faire 34 ou 35h.

DIMANCHE 10/03/2019

Bien longuet en plus d’être frisquet, il a neigé. Bref pas de quoi être motivé à marcher 3h. Heureusement le resto, un authentique Diner est ouvert. Miam miam.

LUNDI 11/03/2019

Démarrage à 7h40 f, les nuits ne sont pas courtes, ça va. Il fait grand beau, enfin juste en apparence, il fait très froid et c’est accentué par un vent fort. Sur la A1, le weekend est fini, c’est fort bien chargé. A Doncaster ça bouchonne, je file à l’est par la M18 pour arriver à York par le sud est. Ça tombe bien le hameau du client se trouve justement par là. Il me demande par SMS mon ETA, ce sera un peu avant 9h. A peine mon SMS parti, je vous que ça rougit juste avant le hameau, genre 20 minutes pour faire 2 miles. Totalement incohérent avec le  paysage verdoyant du Yorkshire. Je le préviens aussitôt.

Il voit bien depuis chez lui. J’arrive péniblement vers 10h15 f au niveau de son chemin. Cool, il m’attendait, et arrête la circulation pour que je puisse prendre large. Le chemin est juste large, et les branches (sans feuille..) sont bien basses. Sinon ça ressemble bien à Google satellite, le hangar en face de l’habitation. Du monde est là, autour d’un manuscopique. Le client me propose pour commencer un café, c’est bien sympa tient.

 

Puis c’est l’ouverture de la semi. Le vent est infernal, mais il ne pleut pas, on ne peut pas tout avoir. Rien n’a bougé. Heureusement vu le prix de l’appareil. Le tout est bien dur à ouvrir avec ce vent, ça vrille les rails sur un côté. Les pales sont sorties à la  main, des supports identiques les attendent dans la pelouse.

Le manuscopique passe au dessus, et comme au chargement, lève légèrement l’appareil et j’avance.

En même pas une heure c’est plié. La Gazelle va élire domicile dans son nouvel abris dôme du Yorkshire, façon base aérienne à domicile. De mon côté, je peux remballer mes sangles, je viens de bipper Julie, on attaque les ramasses en fret palettisé, même pas 1 ou 2 voitures à ramener cette semaine !

 

Une journée en patates

J’ai décidé après maintes demandes de faire un petit reportage sur une journée en transport de pommes de terres afin de renseigner les gens sur ce transport mal connu.  Après avoir fait du frigo, de la benne céréalière me voilà en benne à paroi isotherme et son tapis roulant et non volant je ne suis pas encore Aladin. (Yohann62)

4h30 du matin le réveil sonne, ouille dur dur un café et ça va déjà beaucoup mieux. Le temps lui a plus de mal que moi à se lever, il fait la gueule. Je démarre d’Hazebrouck avec la Peugeot de fonction à 5h15 pour récupérer mon camion à Harnes à l’usine de frites la plus connue du monde, de temps en temps je rentre avec chez moi mais tout dépend où se trouve le premier chargement du lendemain.

Party fun dans les oreilles pour bien mettre d’aplomb, traversée de Lille à cette heure-ci comme une lettre à la poste, j’arrive dans le bassin minier à 6h. Il me faut badger pour entrer dans l’usine afin d’accéder au camion. Je fais le tour pas de soucis, je met en route par ce sale temps cracheux, on se demande si l’Été n’est pas parti chez le voisin dur dur. Moteur chaud c’est bon on décolle je passe le poste de garde et c’est parti mon kiki. Au programme musical Rammstein, Nightwish, Within Temptation et Jean Jacques Bourdin sur RMC, il faut bien s’informer un peu.. C’est parti direction une ferme enfin plutôt un hangar à patates perdu en pleine campagne prêt de Le Quesnoy, entre Valenciennes et Maubeuge.

Pour charger il faut commencer par débâcher ensuite reculer sous la sauterelle (tapis) qui elle est alimentée par une trémie dans laquelle le fermier déverse ses patates à l’aide d’un télescopique ; les pommes de terre passent sur des vibreurs afin de leur enlever leur surplus de terre. Certains agriculteurs chargent directement au télescopique sans passer par ces étapes. Alors il s’agit maintenant de juger le poids à l’œil et avancer au fur et à mesure pour faire plusieurs tas. Moi avec cette benne je fait 8 tas un peu au dessus des arceaux et j’ai généralement mes 44 tonnes. J’adore charger dans des endroits pareils en campagne profonde. A la fin le type vient me voir et me dit qu’il manque un bout de sa sauterelle, une barre qui a du finir dans mon chargement, mince que faire !! Bah tant pis je regarderais en déchargeant et il ira la récupérer un de ces quatre. Chargement fini, CMR et bâchage obligatoire. 1h10 pour charger, à 8h10 Go !

Maintenant direction les Flandres Françaises à Steenwerck. Je prends l’A2 suivi de l’A23, traversée de Lille nickel on voit que c’est les vacances, ça fait du bien de rouler un peu. Arrivé chez mon client à 9h40 au lieu de 10h elle n’est pas belle la vie ! c’est l’avantage de ce boulot quasi jamais d’attente, petit appel de phares au Berger Allemand en cages comme à mon habitude et passage sur la bascule, 43 T 120 ça ira comme ça. Je recule dans la trémie pour vider, c’est comme une mise à quai sauf que là c’est un tapis roulant prêt à recevoir les pauvres pommes qui vont finir en frites, pour certaines dans nos baraques à frites d’euch Nord. Donc pour vider il suffit de se brancher au courant de l’usine, d’actionner le disjoncteur et le tapis de la benne se met en marche, ne pas oublier de lever la trappe au cul. Et voilà c’est parti 1h20 pour vider. Le tapis une fois branché est synchronisé avec ceux de l’usine donc quand tout s’arrête le mien aussi car des fois cela va trop vite pour les ouvriers, c’est fait pour. J’ai oublié de préciser qu’il y a une molette pour régler la vitesse de rotation du tapis de la benne (la vitesse n’est pas synchro elle) pour éviter que la fosse déborde. Il y a deux systèmes pour le tapis, l’électrique que je viens d’expliquer et le système hydraulique au cas où il n’y aurait pas de prise chez le client ou panne ou autre, pour cela le tracteur est équipé d’un réservoir d’huile hydraulique comme en benne basculante, il faut raccorder le tuyau du réservoir au tapis, et pour actionner le tout il faut se servir de la manette (toujours la même que sur un système de benne basculante) vers le haut pour mettre en marche et vers le bas pour stopper, et c’est la même molette pour varier la vitesse de rotation du tapis. J’ai bien retrouvé le morceau de sa sauterelle tombé au cours du chargement.

Je suis enfin vide, coupure faite en même temps, je monte dans la benne enlever les patates restantes coincées à la main. Je repasse sur la bascule à vide et c’est parti pour aller charger en plein coeur des Flandres à Bollezeele pour la grande usine de frites. A25 puis sortie Wormhout hélas centre ville fermé, déviation en place, reprendre l’autoroute de Dunkerque puis sortir à la prochaine. Quelques villages Flamands plus loin et j’arrive à Bollezeele. Je tombe sur une grande allée de terre qui conduit à une petite fermette typique Flamande je n’ose pas m’ y aventurer par expérience et je me gare sur la grande route en feux de détresse et court un sprint de 400 mètres et là je tombe sur des fermiers « old school » bien sympas avec un fort accent Flamand, très bon accueil mais qui a dit que les Flamands étaient froids ? Enfin de ce coté ci de la frontière car de l’autre coté ça l’est un peu moins. Il me dit si si c’est bon tu rentres, tu fais demi-tour et tu te mets en place sous la sauterelle, juste mais nickel après quelques ripages de pneus.
Il est 11h50 je suis prévu à 13h il me dit on charge après manger avant de se raviser et de me demander si on peu charger avant, mais pas de souci Jean-Charles ou Alfred, on commence à charger. A 13h15 chargement terminé, après avoir discuté le bout de gras avec ces braves gens je les laisse aller casser la croute peut-être une Carbonnade Flamande (plat à base de bière) qui sait et moi je refais chauffer la gomme et mon estomac par la même occasion avec un sandwich concocté par madame, MIAM !!

Sur l’A25  je double un camion benne d’une saleté incroyable, j’ai rarement vu ça même en betteraves, à sa hauteur je m’aperçois que c’est une femme coquette qui conduit, eh bien elle a du courage, elle n’a certainement pas eu le choix, en pareille conjoncture on prends ce que l’on nous donne.
Traversée de Lille, j’enquille l’A1 et la sortie Carvin. Arrivé chez Mc Cain badge pour ouvrir la barrière et ensuite on fait les papiers au laboratoire et ce sont eux qui viennent prendre un échantillon de patates au cul de la semi et ensuite pour pas attendre je décroche et raccroche une semi de la boite qui nous affrète et je repars charger avec leur tapis à Lillers à coté de Béthune, en revenant tout-à-l’heure ma semi sera vide je pourrais la reprendre. C’est la merde après Béthune 30 minutes de bouchon car ils font des terres pleins en béton qui font bien chier les chauffeurs l’hiver par exemple, on a pas autre chose à foutre avec le pognon, on peut pas faire des trucs utiles !!!?? Client bien merdique à trouver je dois aller faire demi-tour plus loin et revenir c’est dans une petite rue et comme toujours des voitures sont mal garées GGggrrr, bon je charge il est 16h20.

Ça va être tendu pour rentrer à Harnes sans refaire une deuxième coupure. Pas manqué pfff trop d’ oppression dans ce boulot maintenant, je me suis pris des bouchons sévères sur Béthune au retour dur dur, stressé de voir le temps de conduite s’écouler et de devoir refaire une 45 à 25 minutes de Harnes, sans ces travaux j’étais bon. Je profite de ce repos pour nettoyer les jantes, rétros, vitres et le tableau de bord.
45 faite je redécolle c’est les heures de pointes, 25 minutes après je suis arrivé, re poste de garde, laboratoire et je décroche la semi chargée sur le parc et raccroche ma belle semi qui a été vidée pour demain.

Demain je viens d’apprendre que je pars en campagne de petits pois c’est bon ça. A 19h30 je suis dans l’auto, un passage à la pompe à gasoil et je rentre chez moi pour 20h40.

 

Une matinée en plateau

Je voulais vous faire partager une matinée que j’ai passé avec un ami routier, il s’appelle « Marco34 », il bosse dans l’entreprise à son beau-père ou ils ne sont que tous les 2 à travailler, l’entreprise se nomme AJE transport.

Rendez-vous est pris au dépot à 5h30, je rejoins Marco, il roule en Magnum 480 et aujourd’hui nous allons faire du plateau.

Cet après-midi il ira charger un complet de palettes à la base Intermarché de Pèzenas et ira le vider à Vendargues mais pas moi car seul le chauffeur est autorisé à rentrer dans la base donc ici s’arrête ma journée ou plutôt ma matinée. (Divoume)

Une journée en matériaux de construction

L’entreprise qui m’emploie est un négociant de matériaux de construction. Son activité passe par la livraison de béton frais à la fabrication de préfabriqué. Pour pouvoir effectuer toutes ces tâches à bien, nous avons 25 camions, du Saurer au Mercedes Actros ou Atego tout neuf, la moyenne d’age du parc est de 15 ans, ce qui est assez vieux. L’entreprise compte 160 personnes, dont la principale base est à Delémont, sinon on a des dépôts à Laufon, Moutier, Porrentruy, Cressier, Chaud de Fond. Sur ces 160 personnes, il y a 15 chauffeurs, capable de faire à peu près toutes les tâches demandées. Dans cette entreprise, quand on est nouveau chauffeur, on commence par le béton, puis après ça va crescendo vers de meilleures conditions.

Le camion que j’ai eu ce jour la, est un Mercedes 3238 de 1995, et avec 360000km au compteur. Ce camion est pourvu d’une grue et a une charge utile de 17 tonnes. Ce camion est très agréable à rouler, peut être un peu mou, mais c’est le fait d’utiliser souvent la grue qui rend le moteur mou.

Alors, prêt ? Accrochez vous. (Nico)

Lundi, 8 Mai :

– 6h, le réveil sonne, non pas déjà ? J’ai vraiment de la peine à me lever, sûrement rapport au magnifique week-end que je viens de passer, mais la route ça m’a fatigué.

– 6h45, me voila dans le camion, prêt à aller au bureau chercher mes ordres du jour.

– 7h00, me voila plein de chance, je doit faire le dépôt de Moutier (la ville où j’habite) pour 3 palettes, ensuite amener 2 tonnes de ferraille à Grandval, puis aller recharger au dépôt de Moutier, des palettes vides pour une fabrique de tuiles, une palettes d’isolation et un grill, mais les palettes vides ont été annulées. Ensuite je dois charger à Choindez et à Delémont au Rondez , les deux usines fabriquent des tuyaux et des couvercles de chambre et tout un tas de matos, un sacré programme !

– 8h00, fini de charger ma ferraille et mes trois palettes, départ pour Moutier

– 8h45, fini de décharger au dépôt mes 3 palettes, mais trop tard pour la ferraille, quand j’arriverai, touts le monde sera à la pause.

– 9h00, je vais faire la pause dans mon bar de sortie du week end « L’indus » et la je rencontre mon super copain « fifi » chauffeur de la panthère rose, camion que je roule de temps autre. Je lui paye le café, car il avait déjà fini sa pause, mais il a dit « si c’est pour la bonne cause, je revient en boire un. »

9h30, me voila à Grandval, après avoir mangé comme un gros gourmand, faut un peu bosser. Comme je devine ou c’est, mais je ne vois pas de trace, une petite reconnaissance à pied s’impose, histoire de ne pas m’enfiler à un endroit d’où il impossible d’en sortir.

Coup de chance, c’est un super bon pote qui est sur le chantier, il va pouvoir me prendre en photo quand je décharge, merci Maurice !

– 10h30, me voila vide, je doit avoir un peut trainasser , 1h pour décharger ce que j’avais, ça fait long. Bon faut foncer au dépôt recharger, mais tellement l’habitude, je suis allé en direction de Delémont, c’est ça être dans la lune…

– 10h50, fini de charger au dépôt de Moutier, faut gazer pour être à Choinder avant 11h.

– 11h30, me voila charger, et les papiers sont fait, ouf, une bonne chose de faite. Celui qui charge les tuyaux, et bien il chargeait des tuyaux au temps de Papy Jean, on a causé ensemble et il m’a demandé de ses nouvelles, c’est « le Zep » un solide gaillard, un as du chargement de camion, et un doigtée d’enfer sur son élévateur.

11h40, après avoir foncé entre Choindez et Delémont, j’arrive au Rondez , pour voir si ils veulent bien me charger, pas de chance, un Planzer vient charger son camion remorque, et je suis derrière lui, mais comme je vais assez souvent la, je leur dis ce que je charge, et ils me préparent ça pour cette aprèm, j’ai bien essayé de négocier, mais ce fut « revient à 1h »

– 11h55, je pose le camion à la boite, et je fonce manger

13h30, me voila de retour au Rondez , le Planzer a fini et moi je peux commencer, c’est la que je fus content de ne pas avoir ces palettes vides, il a fallu bien regrouper, les tuyaux étaient tout sur la gauche et prenaient bien de la place.

14h00, je rentre bien chargé, avec une pile de papier comme j’ai jamais vu, je vais au bureau voir la suite, un complet pour Porrentruy, enfin un peu rouler…

– 15h00, fini de décharger et de recharger au dépôt principal, il me faut encore caser 6 palettes, et il n’y a plus trop de place

– 15h30, je referme mes ridelles, avec un camion très bien chargé, mais avec 2 palettes laissées sur place, plus de place, ce sera pour quelqu’un d’autre.

16h00, me voila au dépôt de Porrentruy, il me faut décharger et recharger, puis aller vite faire un voyage pour un client, je sais pas trop quoi.

– 16h50, je pars pour aller faire mon client, c’est une palette de sanitaire, poids de la chose 20kg sur un gros 4 essieux de 32t de charge, c’est la que on voit la connerie des gens, et dans l’histoire on gagne pas grand-chose.

– 17h15, fini de livrer « la bricole », j’ai pris tous ça à bras, il y avait 2 cartons, je file vers Delémont, je passe sur la nouvelle bretelle d’autoroute, on évite la ville, et à ces heure là, on n’avance pas.

– 17h45, arrivé à Delémont, et sorti du disque, comme d’ab je suis le bon dernier, le temps de me rechanger, j’arriverai a 6h15 à la maison

Voila une journée de travail dans mon entreprise, beaucoup de points de chargement et aussi beaucoup de temps pour recharger et décharger.

Moi, j’ai trouvé cette journée assez chiante, mais aussi merdique, on perd beaucoup d’énergie à courir dans tous les sens et surtout avec un camion que l’on connaît peu

Je suis payé sur 8h42 de travail, le reste c’est en heures supplémentaires, et chose très bien, je timbre au début et à la fin de la journée

J’ai effectué 131 km , assez bien répartie, avec env.60 le matin et 70 l’aprèm midi, pour notre entreprise, c’est une journée dans la norme.

Pour ce genre de camion, c’est entre 100km et 240km par jour, voir plus certain jour.

Pour les camions malaxeur, c’est de 15km à 120km par jour, avec comme moyenne 100km.

Pour les heures par semaine, c’est très variable, mais je dirais une bonne moyenne, c’est 50h par semaine, un peu plus en été, et beaucoup moins en hiver, car peu de boulot.

11h00 de travail – 1h40 de pause = 9h20 de boulot

Algérie 2006

Voici quelques photos prisent en Algérie. Depuis une vingtaine d’années le transport routier Algérien se développe. Beaucoup d’indépendants sont venus en France acheter nos R310, R340, Volvo et quelques autres marques. Il faut savoir qu’un malheureux R340 de 10 ans acheté en France, coûte l’équivalent de 2 tracteurs neufs pour un transporteur Français, eh oui surprenant. Il faut beaucoup de DINARS pour avoir des FRANCS et maintenant des EUROS. A savoir aussi que les camions de plus de 3 ans, ne sont plus acceptés en Algérie, ce n’est pas une casse, et il faut bien que l’économie intérieure marche aussi, car il y a des concessionnaires HYUNDAI en PL, HINO, SONACOM et une autre marque qui ressemble à des KAMAZ ou TATRA.
La plupart des transports partent des ports de commerces, beaucoup d’importation de bois par conteneur, beaucoup de blé, l’Algérie produit du blé et en fait importer beaucoup, ce sont des bennes TP équipées de rehaussés qui font offices de céréalières. Très peu de bâché et frigo le long des côtes, les infrastructures n’ont pas été conçues pour des grandes hauteurs.
La SNTR société de l’état fait beaucoup de transport dans le désert, jusqu’au sud de l’Algérie. Là les chauffeurs partent plusieurs semaines sous des températures avoisinant les 50°, bien sûr très peu ont la clim. Dans les villes il y a beaucoup de petits restaurants, ouverts tard le soir, les routiers peuvent s’y arrêter quand ils veulent. Pour l’instant il n’y a pas de législation sur les temps de repos et de conduite. Petit à petit les transporteurs s’équipent de camions récents équipés de clim. C’est encore un métier récent, de belles années sont encore devant eux avant de connaître la concurrence. (Hakim)

Transport d’éoliennes

Ce convoi exceptionnel de 4 camions de chez Van der Vlist (2 DAF et 2 SCANIA) ainsi que 5 voitures pilote est parti le mercredi soir de Born sur l’A2 (Hollande) à Biévre N95(B) où on construit un parc de 7 éoliennes.

La premiere nuit, il s’est déplacé entre Born et Braive N64. En Hollande on roule sur l’autoroute mais en Belgique ils sont obligés de rouler de nuit sur les routes nationales à cause du tonnage (92T et longueur de 38 M par piece), oui on vit en Europe!!!
Le Jeudi soir, j’ai rendez-vous avec Danny le patron de ADPILOTS à Braive, grace à qui j’ai pu profiter de l’occasion. Le départ est prévu pour 21h30 mais on peut partir plus tôt avec l’aide de la police federale!

Il n’est pas simple pour moi de faire des photos avec seulement mon bras droit en dehors de la vitre. Mais je ne rouspette pas, parce que c’était une trés belle découverte que je peux aussi vous faire partager. J’ai pu faire une cinquantaine de kilomètres avec ce chauffeur qui a une longue expérience. Et oui beaucoup d’entre nous pensent que on n’a pas forcement besoin de voiture pilote, c’est vraiment le contraire, ils sont là sur les rond points, carrefours, cotes et même sur les lignes droites pour notre sécurité.

Je remercie Danny de m’avoir donné cette possibilité d’aller avec ce groupe de pro en transports exceptionnels et je remercie aussi Denny, Leen, Cor et Kees les chauffeurs de camions VdV ainsi que Frans et Peter les voituriers pilote VdV et les pilotes François (Swa) et Eric de ADPILOTS.

Wim (2010)