Une journée en matériaux de construction

L’entreprise qui m’emploie est un négociant de matériaux de construction. Son activité passe par la livraison de béton frais à la fabrication de préfabriqué. Pour pouvoir effectuer toutes ces tâches à bien, nous avons 25 camions, du Saurer au Mercedes Actros ou Atego tout neuf, la moyenne d’age du parc est de 15 ans, ce qui est assez vieux. L’entreprise compte 160 personnes, dont la principale base est à Delémont, sinon on a des dépôts à Laufon, Moutier, Porrentruy, Cressier, Chaud de Fond. Sur ces 160 personnes, il y a 15 chauffeurs, capable de faire à peu près toutes les tâches demandées. Dans cette entreprise, quand on est nouveau chauffeur, on commence par le béton, puis après ça va crescendo vers de meilleures conditions.

Le camion que j’ai eu ce jour la, est un Mercedes 3238 de 1995, et avec 360000km au compteur. Ce camion est pourvu d’une grue et a une charge utile de 17 tonnes. Ce camion est très agréable à rouler, peut être un peu mou, mais c’est le fait d’utiliser souvent la grue qui rend le moteur mou.

Alors, prêt ? Accrochez vous. (Nico)

Lundi, 8 Mai :

– 6h, le réveil sonne, non pas déjà ? J’ai vraiment de la peine à me lever, sûrement rapport au magnifique week-end que je viens de passer, mais la route ça m’a fatigué.

– 6h45, me voila dans le camion, prêt à aller au bureau chercher mes ordres du jour.

– 7h00, me voila plein de chance, je doit faire le dépôt de Moutier (la ville où j’habite) pour 3 palettes, ensuite amener 2 tonnes de ferraille à Grandval, puis aller recharger au dépôt de Moutier, des palettes vides pour une fabrique de tuiles, une palettes d’isolation et un grill, mais les palettes vides ont été annulées. Ensuite je dois charger à Choindez et à Delémont au Rondez , les deux usines fabriquent des tuyaux et des couvercles de chambre et tout un tas de matos, un sacré programme !

– 8h00, fini de charger ma ferraille et mes trois palettes, départ pour Moutier

– 8h45, fini de décharger au dépôt mes 3 palettes, mais trop tard pour la ferraille, quand j’arriverai, touts le monde sera à la pause.

– 9h00, je vais faire la pause dans mon bar de sortie du week end « L’indus » et la je rencontre mon super copain « fifi » chauffeur de la panthère rose, camion que je roule de temps autre. Je lui paye le café, car il avait déjà fini sa pause, mais il a dit « si c’est pour la bonne cause, je revient en boire un. »

9h30, me voila à Grandval, après avoir mangé comme un gros gourmand, faut un peu bosser. Comme je devine ou c’est, mais je ne vois pas de trace, une petite reconnaissance à pied s’impose, histoire de ne pas m’enfiler à un endroit d’où il impossible d’en sortir.

Coup de chance, c’est un super bon pote qui est sur le chantier, il va pouvoir me prendre en photo quand je décharge, merci Maurice !

– 10h30, me voila vide, je doit avoir un peut trainasser , 1h pour décharger ce que j’avais, ça fait long. Bon faut foncer au dépôt recharger, mais tellement l’habitude, je suis allé en direction de Delémont, c’est ça être dans la lune…

– 10h50, fini de charger au dépôt de Moutier, faut gazer pour être à Choinder avant 11h.

– 11h30, me voila charger, et les papiers sont fait, ouf, une bonne chose de faite. Celui qui charge les tuyaux, et bien il chargeait des tuyaux au temps de Papy Jean, on a causé ensemble et il m’a demandé de ses nouvelles, c’est « le Zep » un solide gaillard, un as du chargement de camion, et un doigtée d’enfer sur son élévateur.

11h40, après avoir foncé entre Choindez et Delémont, j’arrive au Rondez , pour voir si ils veulent bien me charger, pas de chance, un Planzer vient charger son camion remorque, et je suis derrière lui, mais comme je vais assez souvent la, je leur dis ce que je charge, et ils me préparent ça pour cette aprèm, j’ai bien essayé de négocier, mais ce fut « revient à 1h »

– 11h55, je pose le camion à la boite, et je fonce manger

13h30, me voila de retour au Rondez , le Planzer a fini et moi je peux commencer, c’est la que je fus content de ne pas avoir ces palettes vides, il a fallu bien regrouper, les tuyaux étaient tout sur la gauche et prenaient bien de la place.

14h00, je rentre bien chargé, avec une pile de papier comme j’ai jamais vu, je vais au bureau voir la suite, un complet pour Porrentruy, enfin un peu rouler…

– 15h00, fini de décharger et de recharger au dépôt principal, il me faut encore caser 6 palettes, et il n’y a plus trop de place

– 15h30, je referme mes ridelles, avec un camion très bien chargé, mais avec 2 palettes laissées sur place, plus de place, ce sera pour quelqu’un d’autre.

16h00, me voila au dépôt de Porrentruy, il me faut décharger et recharger, puis aller vite faire un voyage pour un client, je sais pas trop quoi.

– 16h50, je pars pour aller faire mon client, c’est une palette de sanitaire, poids de la chose 20kg sur un gros 4 essieux de 32t de charge, c’est la que on voit la connerie des gens, et dans l’histoire on gagne pas grand-chose.

– 17h15, fini de livrer « la bricole », j’ai pris tous ça à bras, il y avait 2 cartons, je file vers Delémont, je passe sur la nouvelle bretelle d’autoroute, on évite la ville, et à ces heure là, on n’avance pas.

– 17h45, arrivé à Delémont, et sorti du disque, comme d’ab je suis le bon dernier, le temps de me rechanger, j’arriverai a 6h15 à la maison

Voila une journée de travail dans mon entreprise, beaucoup de points de chargement et aussi beaucoup de temps pour recharger et décharger.

Moi, j’ai trouvé cette journée assez chiante, mais aussi merdique, on perd beaucoup d’énergie à courir dans tous les sens et surtout avec un camion que l’on connaît peu

Je suis payé sur 8h42 de travail, le reste c’est en heures supplémentaires, et chose très bien, je timbre au début et à la fin de la journée

J’ai effectué 131 km , assez bien répartie, avec env.60 le matin et 70 l’aprèm midi, pour notre entreprise, c’est une journée dans la norme.

Pour ce genre de camion, c’est entre 100km et 240km par jour, voir plus certain jour.

Pour les camions malaxeur, c’est de 15km à 120km par jour, avec comme moyenne 100km.

Pour les heures par semaine, c’est très variable, mais je dirais une bonne moyenne, c’est 50h par semaine, un peu plus en été, et beaucoup moins en hiver, car peu de boulot.

11h00 de travail – 1h40 de pause = 9h20 de boulot