Carnet de bord 2023 – Baloo – Semaine 40

Sur le papier, celà aurait été une bonne semaine. Mais au final, si on ajoute les tracas, les aléas de la circulation, les clients pas concilliants, ça peut vite tourner en semaine cauchemardesque ! Et c’est quand même en ligne ici : https://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=51

La nationale 4 interdite aux poids lourds à St Dizier

Incroyable ! On pensait avoir tout vu, et bien non !

La N4 à la suite de débordements en marge de manifestations est interdite aux poids lourds par arrêté prefectoral. En clair, les forces de l’ordre ne sont pas capables de résoudre les problèmes récurents de vols, et autres caillassages contre les poids lourds dans le secteur de St Dizier.  Amis routiers, faites un détour ! Ce n’est pas une blague !!! C’est officiel.

Cliquez ici pour l’arrêté prefectoral !

Source FB : Arnaud Debard

Les detournements de fret

Encore mal connu et pas assez pris au sérieux, je partage avec vous une enquête très fournie réalisée par le cabinet Bouvet de Montélimar dans la Drôme. Il explique comment les choses se passent concrètement, et même si dans le cadre du métier de chauffeur nous ne sommes pas concernés, il est toujours bon pour tout le monde de savoir certaines choses toujours utiles !

Par Patrice BOUVET
www.cabinet-bouvet.fr
BP 132 – 26200 MONTELIMAR
bouvet.patrice@bbox.fr

Les bourses aux transports & sécurité
La rentabilité des sociétés de transport dépend depuis toujours du taux de remplissage des véhicules de marchandises.

Si à l’aller, les véhicules sont toujours chargés, il convient de trouver du fret au retour pour ne pas rentrer à vide.

En parallèle, des transporteurs recherchaient eux des véhicules pour sous-traiter le transport de fret qu’ils devaient réaliser, devenant commissionnaires principaux ou secondaires.

La nature ayant horreur du vide, avec l’arrivée du MINITEL, le concept de BOURSE AUX TRANSPORTS s’est développé pour répondre à cette double demande.

Si deux opérateurs historiques TELEROUTE et TIMOCOM se sont rapidement imposés sur ce secteur, l’ouverture des marchés du transport en Europe, l’avènement d’Internet et du haut débit a élargi l’offre d’une manière considérable, et, si elles sont devenues des acteurs centraux du transport de marchandises en Europe, les bourses aux transports en sont également de plus en plus souvent montrer du doigt pour les vols et les détournements de fret.

Cette étude a été réalisée, grâce à l’aide de transporteurs Français, gros et petits, qui ont eu l’extrême gentillesse de réponde à mes questions.

 

Comme évoqué ci avant, le transport de marchandises, est une activité essentielle à l’activité humaine, aussi bien pour se nourrir, que se loger, travailler, etc. Mais elle n’est pas philanthropique. Les sociétés de transports se doivent d’être rentables, ce qui est de plus en plus difficile du fait de la crise économique et de la hausse constante des coûts d’exploitations.

Il est donc indispensable pour les transporteurs d’avoir recours à la sous-traitance, soit comme voituriers, soit comme commissionnaires.
Je citerai parmi les bourses les moins connues :

• webexpressfreight.com, qui se présente comme la seule bourse aux transports entièrement gratuite avec une inscription sans engagement.

• fretonline.com

• fr.trans.eu

• shiply.com/fr/bourse-de-fret/, Inscription gratuite, aucuns frais d’inscription

• CO TRANSPORTS bourses de fret : http://www.co- transport.com/

C’est une bourse ouverte aux chargeurs, transporteur, affréteurs, courtier …

• www.Bourse-Transport.com www.Bourse-de-Fret.eu www.Freight-Exchange.fr qui sont la même entité.
D’autres bourses sont plus importantes et beaucoup mieux structurées

• B2P Web pour la France est l’émanation de la volonté de transporteurs routiers qui se sont regroupés pour créer cette bourse aux transports qui se veut comme une alternative aux poids lourds du Marché que sont TIMOCOM et TELEROUTE
• RAALTRANS CZ bourse aux transports TCHEQUE, principalement utilisée dans les ex-pays de l’Europe de l’Est centrale.
• BursaTransport (groupe Wolters Kluwer) est basée en Roumanie, et l’un des principaux opérateurs en Europe de l’Est centrale.
• CARGO LT est une bourse Lituanienne, particulièrement bien implantée dans les pays Baltes et en Pologne.
• CARGOTRAX.EU, bouses Néerlandaise
• WTRANSNET (groupe Wolters Kluwer)est une bourse ayant comme rayon d’activité principal l’Europe de l’ouest et pour spécialité l’Espagne.
• NOLIS SAS (groupe Wolters Kluwer) est un opérateur d’une certaine importance, qui dispose d’une bonne couverture en Europe de l’Ouest

• TIMOCOM dont le siège est à DUSSELDORF

• TELEROUTE dont le siège en France est à RUEIL MALMAISON avec ses filliales BURSA, CARGO LT, 123 CARGO, WTRANSNET

 

LES DETOURNEMENTS de FRET

Les Origines : Les premiers détournements de fret organisés à grandes échelles ont débuté dans les années 2008, en Campanie, et ont pour origine une branche de la Camora, implantée dans plusieurs agglomérations au Sud de Naples et du Vésuve, près de Scafati
Au départ, le mode opératoire était toujours le même. Un transporteur ayant déposé une offre de fret sur une bourse aux transports était contactée par une personne se prétendant exploitant d’un transporteur ayant une existence réelle.

Il faxait une licence de transport, une attestation d’assurance et un extrait du registre du commerce. Seul le numéro de la rue, le numéro de TVA intracommunautaire et le numéro de téléphone est de télécopie était différent, ce qui permettait au véritable transporteur de faire preuve de son innocence, et ce d’autant plus facilement que son code n’apparaissait pas dans les consultations des bourses aux transports pour le chargement détourné.

Pour brouiller un peu plus les pistes, nous nous trouvions presque à chaque fois devant un faux commissionnaire et un faux voiturier.

Il était relativement facile de se prémunir de ces escroqueries comme le j’expliquais dans une note d’information en janvier 2011.

NOTE D’INFORMATION SUR ESCROQUERIES EN ITALIE
Depuis janvier 2008, des nombreuses escroqueries sont commises en Italie, en usurpant l’identité de transporteurs existant réellement, et implantés en Campanie et dans le Latinuim.
Par l’intermédiaire des diverses bourses aux transports, des transporteurs de toute l’Europe sont contactés par des escrocs napolitains, qui se présentent comme des transporteurs Italien, afin de se faire affréter frauduleusement et détourner les marchandises ainsi obtenues.
Pour ce faire, les camoristes jouent sur plusieurs éléments :
-L’utilisation de bourses aux transports sécurisées, réservées aux Professionnels et nécessitant l’utilisation d’un code confidentiel pour y accéder.
-La production de faux documents à l’entête du transporteur dont l’identité à été usurpée : fausse licence de transport, fausse inscription au registre du commerce, fausse attestation d’assurance.
-L’utilisation de l’adresse réelle du transporteur à l’identité usurpée. De ce fait, si le transporteur qui propose la traction sur la bourse aux transports vérifie l’adresse, cette dernière correspond bien à celle indiquée par l’escroc. Les délinquants utilisent des numéros de téléphones mobiles de type mobicarte, des adresses e.mail valident le temps de l’escroquerie et se font adresser les fax soit dans des bureaux de tabac de la région de SCAFATI, au pied du Vésuve, soit sur des fax informatiques, très difficile à remonter.
Le seul moyen pour prévenir ces escroqueries est rapide et gratuit. Il convient de vérifier le numéros de fax transmis par le transporteur Italien avec ceux apparaissant sur l’annuaire Page Jaune Italie.

A la suite de nombreuses interpellations, durant un certain temps, ce phénomène a fortement régressé en Italie pour se développer en HONGRIE, puis dans les pays limitrophes SLOVAQUIE, ROUMANIE, et plus récemment SERBIE , BULGARIE, POLOGNE etc….

Mais bien que les nationalités utilisées par les escrocs soient diverses, il appert des investigations, qu’à l’origine, nous avons toujours des Hongrois, qui utilisent les minorités MAYAR de ces différents pays, et qui résident souvent dans les régions que les HONGROIS considèrent comme la grande Hongrie, avant le démantèlement de l’empire Austro-hongrois lors de la conférence de Versailles du 28 juin 1919

Procédant dans un 1e temps comme les camoristes ITALIENS, les mafieux Hongrois, utilisaient 5 à 6 fois chaque identité frauduleuse en modifiait simplement les licences de transports, attestations d’assurances en changeant les noms mais en conservant les références.

Fausses licences

 

CMR – Toujours le même type de tampon

 

 

 

 

 

Les recoupements permettent des arrestations en Flagrant Délit

 

 

EVOLUTION des escroqueries :

Depuis 12 mois, j’ai pu constater une évolution constante des techniques d’escroqueries visant à détourner les mesures préventives prises par les transporteurs.

Pour détourner à une plus grande échelle, et pouvoir déjouer les mesures préventives mises en place par les transporteurs et commissionnaires, ces bandes organisées ont racheté de véritables structures, en générale de très petite taille, par l’intermédiaire d’un homme de paille officiellement gérant, mais qui est en réalité un SDF.

Disposant d’un véritable Kbis, d’une véritable inscription sur les pages jaunes locales, ils souscrivent pour une semaine ou deux une police d’assurance et déposent un nom de domaine sur internet.

Avec ses éléments, ils s’inscrivent sur diverses bourses aux transports. En quelques jours, ils prennent jusqu’à 40 tractions à des commissionnaires rassurés par le fait que les informations figurant sur la fiche transporteur inscrite sur la bourse correspondent aux affirmations de leur correspondant.

Une fois en possession d’une confirmation d’affrètement, ils ré affrètent à leurs tours un transporteur honnête et qui dispose de véhicule en règle. Une fois la marchandise chargée, et le véhicule en route, ils appellent ce transporteur pour indiquer un changement de destination, qu’ils confirment par fax. Pour les Hongrois, la marchandise est généralement acheminée sur la région de BRATISLAVA (Slovaquie) et déchargée dans des entrepôts loués pour un court laps de temps. Les CMR sont tamponnées au nom de l’Escroc. Le transporteur est payé en liquide au déchargement. Une fois l’intégralité des chargements détournés reçus, sur deux ou trois jours, les criminels les vident et acheminent les marchandises vers les lieux de revente.

Qui pratique ces escroqueries ? :

Principalement 3 structures :

La CAMORA Napolitaine (qui depuis quelques mois rachète elle aussi de petit transporteur du Nord de l’Italie)

La Mafia Hongroise

La Mafia RUSSO / LITHUANIENNE

– Quels produits sont détournés ?:

La mafia des pays Baltes s’intéresse plus particulièrement aux pneumatiques qui passent en Russie par les postes frontières de KALINGRADE (Lituanie) ou Nerva (Estonie).

Pour la mafia HONGROISE et la CAMORA, j’ai constaté une augmentation impressionnante des détournements de produits alimentaires (viandes, laitage, chocolats, biscuits) et de consommation courantes, très facile à écouler
– Quels sont les forces de ces structures ?

Elles jouent sur les problèmes de compétence territoriale et de la non harmonisation des différents droits pénaux des pays d’Europe. Les victimes, les auteurs, les lieux de recels, les identités usurpées relevant de pays différents, et aucun service répressif n’ayant de compétence européenne, les enquêtes ne sont que très rarement conduites et les dépôts de plainte s’apparentent le plus souvent à une attestation pour l’assurance.

Aucun trouble à l’ordre public n’étant créé, il y a un désintéressement quasi-total de ces faits par les autorités compétentes qui n’engagent pas les moyens nécessaires pour lutter contre ce cancer qui chaque année coute plusieurs millions d’euros aux différentes économies et conduit des sociétés aux dépôts de bilans.

Cette activité criminelle est tellement rentable, avec des risques si minimes, que dans plusieurs dossiers, j’arrive à la conclusion d’une collaboration étroite entre la CAMORA, la Mafia hongroise et la mafia roumaine (JAPO). Cette internationale du Crime est favorisée par la corruption qui sévit encore dans plusieurs états Européens….

Comment lutter pour les bourses aux transports ?

Bien sûr, les vérifications de base sont toujours d’actualité, à savoir que le simple contrôle des licences de transports et d’attestions d’assurances ne suffisent plus, d’autant plus qu’elles sont parfois en alphabet cyrillique.

Il faut impérativement :

Préventivement :

BIEN VERIFIER SUR LES PAGES JAUNES DU PAYS LES COORDONNEES TELEPHONIQUES DU TRANSPORTEUR

VERIFIER LA VALIDITE DU NUMERO DE TVA INTRACOMMUNAUTAIRE SUR LE SITE DE L’UNION EUROPEENNE.

Ne JAMAIS AFFRETER UN TRANSPORTEUR PAR L’INTERMEDAIRE D’UNE BOURSE DE FRET S’IL A MOINS DE SIX MOIS D’INSCRIPTION SUR CETTE BOURSE.

www.cabinet-bouvet.fr – BP 132 – 26204 MONTELIMAR CEDEX

Vols de camions en Italie en 1978

A la fin des années 70, les vols de fret sont fréquents en Italie.
Dans ce document de 1978, des routiers témoignent, et c’est l’occasion aussi de voir des images de l’Italie d’alors !
Bon viaggio !!