Essai Turbostar 190-48 SPECIAL

Pour ecouler son stock de Turbostar, avant le lancement de la série Eurotech, IVECO lance en 1992, une série spéciale nommée de manière très originale  » SPECIAL « , avec sellerie cuir bleue, jantes alu Alcoa, carrenages latéraux. La cabine est soit blanche soit noire, disponible en 380 ou 480cv.

L’essai grandeur nature a lieu de mai 1992 à septembre 1994, sur près de 500 000 kms……

On m’a attribué un 190-48 de 480cv doté du fameux V8 FIAT. Une vraie bombe. Esthétiquement réussi, le SPECIAL, accuse déjà le poids des ans. Cependant, il révèle de nombreuses qualités. Je n’ai pas à ce jour, trouvé l’équivalent en comportement routier, un tracteur à la fois souple avec pourtant seulement deux coussins d’air arrière et doté d’une tenue de route exemplaire. En revanche, lors des manoeuvres difficiles et avec du poids, il fallait de sérieux biceps pour tourner le volant. Sur routes sinueuses au revetements incertains, il était toujours facile de tenir le cap; la cabine bien que suspendue en quatre points, reflétait bien l’assiette du véhicule. Quelques coups de raquettes étaient toutefois à déplorer. Mécaniquement simple, tout pouvait s’arranger avec du fil de fer, notamment la pompe à injection…

Avec une conso flirtant souvent avec le 50 litres au 100, il obtenait toutefois une moyenne horaire inégalable à ce jour. Qui dit IVECO, dit forcemment soucis electriques, il aura fallu pas moins de 5 kg de fusibles neufs pour réaliser cet essai. ( j’exagère….. à peine ) Quelques soucis ont émaillé cet essai : la tringlerie de la pédale d’accélérateur à 30 000 kms, l’embrayage à 300 000 kms, un coussin d’air éclaté, par deux fois le retour du gazoil percé et bien sur les inévitables fuites d’air, mais rien de bien méchant.

Coté habitacle, la cabine est petite mais ce n’est pas une révélation, elle avait de fait, un coté  » cocon » home sweet home. Difficile donc de caser les cartes, les documents, affaires perso et caisse à provision. Pour peu que l’on roule seul, les bagages tiennent sur la couchette du haut, les cartes, atlas et autres, derrière le siège passager. Un petit coffre situé sur le capot moteur, permet le rangement des papiers du transport mais pas plus.

Attentionés, les ingénieurs de chez IVECO avaient mis au point un système de chauffage autonome qui rechauffait l’eau du moteur; ingenieux systeme qui exigeait des nuits courtes car, au delà de 4 heures de fonctionnement, les batteries se retrouvaient à plat. Les bouches d’aération de la cabine étaient fort efficaces mais mal situées, juste au niveau du cou et des reins, idéal pour attraper froid. Avec une peinture noire, il se doit d’avoir une clim efficace: un bon point pour la clim. De plus, une fine douche glacée venait vous lecher les pieds puisque le degivrage coulait au pied du conducteur….

La visibilité n’était pas le point fort de ce véhicule, la taille des rétros degivrants et orientables à souhait, palliaient à ce défaut, un grand store évitait l’éblouissement. Une belle tablette escamotable permettait de manger ou d’écrire. Au final, même s’il a beaucoup vieilli, je ne saurais pas encore aujourd’hui resister à la sonorité du V8 FIAT à condition de ne pas avoir toutefois cette bête ZF à 16 rapports, trop court sur la gamme basse et bien trop long sur les hautes. Pour info, en solo, un 48 IVECO, c’est 16 secondes de 0 à 100 kms heure et dernière précision, en 8e grande à 2200t/min, ça fait du 160, hum hum, merci le fil de fer.