Ed Nolloth, routier en Nouvelle Zélande

La Nouvelle-Zélande reste encore assez méconnue pour nous pauvres routiers français que nous sommes. Avec un peu plus de 24h de vol par avion pour s’y rendre, ce n’est pas demain la veille qu’on ira y livrer.

 

Etendu sur plus de 1600km, le pays est divisé en 2 iles reliées par ferry, la traversée dure 3h30. Le sud du pays, plus sec et chaud a des paysages époustouflants ! C’est dans cette partie du pays que vivent la plupart des européens blancs, les Moaris vivant eux au nord.

Malgré tout celà, il m’a apparu intéressant d’en savoir un peu plus sur ces routiers du bout du monde qui roulent avec de magnifiques attelages.

C’est Mat Ireland, un grand passionné de transport qui m’a mis en relation avec Ed Nolloth, titulaire du permis depuis 2011, installé depuis 3 ans et demi dans ce pays du Pacifique.

Employé chez Matthews International Transport, Ed, jeune trentenaire, se rend une première fois en Nouvelle Zélande en temps que touriste. Une rupture amoureuse, et l’envie de voir autre chose, l’ont poussé à changer d’air. Arrivé en Nouvelle Zelande, il s’installe à Temuka au sud de l’île. Son permis de conduire anglais, lui permet de rouler sur place et découvrir un peu le pays. Le hasard faisant bien les choses, il rencontre sa petite amie, juste avant de revenir en Angleterre.

Les camions en Angleterre de Ed Nolloth :

6 mois plus tard, il revient, pour s’installer définitivement au beau milieu du Pacifique. Une opportunité qui ne se refuse pas le pousse à s’installer avec sa petite amie, chauffeur poids lourds également à Wellington au nord de l’île. Dans ses projets, il souhaite reprendre l’activité de son employeur actuel. Son intégration au pays a été des plus faciles, ici, il y a de la place pour ceux qui veulent travailler. Sa première sérieuse expérience pour un entrepreneur agricole est variée avec principalement des missions de livraison de transport d’aliment pour bétail, d’ensillage, et principalement en plateau. Passé le delai de 12 mois, il faut passer une rapide formation pour obtenir un vrai permis de conduire local.

Les débuts de Ed en Nouvelle-Zélande

L’entreprise pour laquelle il roule actuellement à mi-temps compte 120 camions dont 110 Volvo. Une semaine sur deux, il travaille au bureau, et souhaite devenir le dirigeant de la société après le départ en retraite de son employeur. L’autre semaine, il effectue une tournée pour la poste entre Lower Hutt et Gisborne, soit 600km, avec des livraison en route, et des correspondances à l’aérodrôme de Palmerston North et un avion postal ! Arrivé à Gisborne, il prend 10h de repos au Motel pour faire le trajet en sens inverse.

La RSE en Nouvelle Zélande est simplissime, et ferait rêver bien des conducteurs européens. Il n’y a pas de tachygraphe dans les véhicules, les conducteurs doivent simplement consigner leurs heures dans un road book, le carnet de menteur, le « lie book ».

Chaque jour, il doit y avoir 10h de coupure, soit 14h de disponibilité. Au bout de 5h30 de conduite, il faut s’arrêter au moins 30 minutes, donc sur 14h, un chauffeur peut rouler 13h. Au bout de 70h de volant, il faut prendre 24h de pause.

La vitesse des poids lourds est limitée à 90km/h, mais tolérée à 100 pour faciliter les dépassements.

Les contrôles de police sont assez peu fréquents, et se déroulent dans une ambiance plutôt bon enfant. La police surveille surtout la surcharge avec des check points installés un peu de partout. Il existe assez peu de restrictions pour les poids lourds, mais à part quelques petites routes. Le standard du camion ici, c’est une combinaison de camion remorque de 25m, avec jusqu’à 62t de poids total.

En dehors de Wellington et Auckland, il y a assez peu de circulation, c’est le bonheur !

Simplissime.

Temuka transports, une entreprise au sud du pays ou Ed a travaillé avec sa fiancée 

En Nouvelle zelande, il y a assez peu de truckstops. Chaque commune dispose de toilettes publiques qui sont toujours nickel. 75% des routiers qui découchent dorment au Motel, leur patron paie pour la nuit ainsi que pour le repas du soir, ce n’est pas désagréable après une journée de route que de dormir dans un vrai lit, et de disposer de sanitaires propres.

En Nouvelle Zélande, le chauffeur routier est plus respecté qu’en Europe. Bien sûr, il y a comme partout des excités qui ne supportent pas de suivre un camion, mais la plupart des gens savent à quel point le camion est vital pour l’économie du pays avec des exportations dans le monde entier du bois, produits laitiers et viandes.

Un routier en Nouvelle Zélande gagne entre 12 et 21€ de l’heure, en fonction de son expérience et de son travail. Bien que les prix de l’immobilier aient légèrement augmenté avec la crise du Covid car beaucoup de monde souhaite s’installer dans l’un des pays les moins touché au monde par la crise, la vie est moins chère qu’en Angleterre.

Pour Ed, la vie ici c’est un peu la paradis. On trouve des boutiques specialisées avec des produits alimentaires anglais ou européens. Seul problème, l’éloignement géographique et le coût du voyage, encore plus accentué ces derniers temps avec la crise sanitaire. La famille et les amis lui manquent énormement !

Yates Freight Ltd dans la région de Wellinton, son entreprise actuelle