La belle carrière de Cherokee59

QRZ(surnom): Cherokee59

Date de naissance: 5/11/69 à Lille

Ville d’origine: Wambrechies(59)

Lieu d’habitation: Halluin(59)

Marié, 

 

Chauffeur depuis 1988/ FDR depuis 2008

Différents types de transports: fret aérien, fret industriel,frigo,matériel chantier…

Marques favorites : celles qui me plaisent ethétiquement

Marques détestées : celles qui me déplaisent esthétiquement

Mes passions: ma famille , mon métier ,mon camion,New York

Citation: 1km à la fois, 1 heure à la fois

horizons lointains : Voici la carte d’Europe ou figurent les endroits les plus éloignés de chez moi ou je me suis rendu en camion:

Régensburg en Allemagne (en fret aérien avec seulement un moteur d’hélicoptère dans la semie)

Lisbonne au Portugal (récupération d’un décor de théàtre)

Heathrow à Londres (En fret aérien)

Middelfart au Danemark (Chargement de rolls de fleurs neuf)

Parcours :

LEP Marcq-en Baroeul

Tout à commencé durant mon passage éclair en lycée quand, à la vu de mes notes catastrophiques, il a fallut prendre rapidement une décision. Un peu comme tous les garçons ,j’étais attiré par les camions donc, grâce à ma soeur qui m’a aidé dans mes démarches ,je me suis approché d’un lycée professionnel pour les futurs routiers. Au bout d’une année de CAP mécanique, j’avais l’âge requis pour entrer en section routier. Et comme par miracle ,grâce à la motivation, la persévérance, tout devenait clair dans ma tête : chauffeur était ma destinée ! C’était encore l’époque des anciens bahuts avec le SAVIEM SM240 et SM12 à double débrayage. Il y avait aussi un Renault JP11 et TB191, le plus récent était l’Iveco 135-17.

J’ai gardé un souvenir du LEP via mon carnet de conduite agrémenté à ma sauce qui m’a suivit durant mes 2 années de CAP.

Certes j’y ai appris les bases mais grâce aux stages en entreprise, j’ai pu voir réellement les tenants et les aboutissants du métier et ces à côtés. C’est comme cela que j’ai connu les transports Bailly (Bailly / Courouble aujourd’hui)qui allait devenir ma 1 ère vraie entreprise plus tard . Mais bon ,le CAP en poche(1988) ne suffisait pas, il me manquait cette satanée expérience qui à fait que j’ai dû attendre de l’avoir pour entrer chez eux. J’ai du faire alors appel à « Mr Piston » pour vraiment débuter ma carrière.

1 ère boutique : Transports Legrand à Capinghem (59) de juillet88 à juillet89. 

Camion remorque tradi DAF 2100 : »’Tiens Bruno, tu prends ce camion et tu vas le livrer ! »’ Je n’avais jamais conduit ce genre d’engin !! J’en ai chier ! Mais comme tout bon chauffeur qui se respecte, même novice, je ne me suis pas laissé impressionner ! J’ai mis le temps qu’il fallait et après plusieurs semaines, les manoeuvres ne me faisaient plus peur. J’y ai fais du transport de jouets avant d’être affrété par Gefco à l’usine ECIA (Faurecia de nos jours) d’Henin-Beaumont(62) pour des lignes sur Heuliez à Cerizay(79) et les usines Peugeot de l’EST ; du boulot bien tranquille avec une poubelle ambulante quand même mais j’avais rien à dire vu que je débutais. C’est que je devais être le énième chauffeur sur ce camion qui appartenait déjà à d’autres transporteurs avant Legrand et qui avoisinait le million de kms.

 

Au bout d’un an j’en ai eu marre de rouler chez eux (en même temps j’avais 15jrs de retrait de permis pour un feu rouge cramé qui a facilité ma décision…) donc je me suis rapproché de Bailly que je guéttais du coin de l’oeil et tout bonnement je m’y suis retrouvé pour de bon cette fois ci malgré l’arrivée imminente du service militaire en novembre89. En attendant mon costard kaki, j’ai pu mettre en pratique ce que je faisais quand j’étais en stage chez eux mais tout seul en l’occurrence du Anvers en régulier à bord d’un R310.

Une Histoire:

C’était quand j’étais chez Legrand, durant une descente chez Heuliez à Cerizay(79), tout allait bien jusqu’au moment de me poser pour la coupure de nuit à Chemillé(49). En effet , en montant la bordure du parking en face des abattoirs, j’entends comme des bruits de ferrailles qui claquent en dessous de moi; je me dis merde c’est quoi ?Je descends jeter mon oeil sans trop rien voir sur le coup, je remets en route pour refaire une manoeuvre et là rebelotte . Je m’allonge de ce fait dessous et je vois qu’il me manque un bout d’une lame de ressort coté chauffeur.Bon vu l’heure ,je fais dodo on verra demain…Au reveil je trouve une cabine et appelle le bureau en expliquant mes soucis; on me répond : »pas de frais sur la route, tu vides et t’essayes de remonter, on verra bien ». Me v’la reparti pas trop rassuré mais bon ; je vide mes pare-chocs et tableau de bords à Cerizay , et reprends les emballages vides sauf que vu mon problème de suspension, je me dis que je ferais mieux de charger que la remorque et rien dans le porteur pour le soulager de l’avant. Je repars donc de cette façon pour le nord sauf qu’en arrivant sur Angers, une pluie fine s’invite sur mon chemin et dans un léger virage en entrant en ville je tombe sur une circulation à l’arrêt devant moi ; surpris, je freine, dérape et donne un coup de volant vers la droite pour éviter les voitures . En faisant cela je me suis fait un joli porte-feuille ,tout seul comme un grand, en tapant la butte . Remorque dans le sens de la marche et porteur sens contraire côte-à côte et toujours attaché! Je reprends mes esprits en regardant les dégats et un gars me dit qu’il prévient les poulets .Mon premier reflexe c’est d’enlever les fanions et tout ce qui traine au pare brise car mon patron n’aime pas ça. C’est peut-être idiot mais je me suis dis que si des gens prennent des photos ou des journalistes en plus de me faire engeuler pour l’accident je me ferais engueuler aussi pour mes touches persos LOL.Bref les poulets arrivent , font un topo et me disent : »on va bloquer la route pour que vous remettez l’ensemble dans le bon sens ». Vu comment j’étais ,je leur dis que je vais abimer la caisse de la semi(qui en avait déja pris un bon coup)si je fais ça . Le flic me dit direct: »au point où ça en est, ça craint plus rien , tu fais ça et on t’escorte jusque chez Daf de l’autre côté d’Angers ». Je réussis tant bien que mal ma manoeuvre et me voilà sous escorte sirène hurlante pour traverser « discrètement  » la ville : pare-chocs et phares défoncés des 2 côtés , le paquet de lame encore soulagé de quelques bouts , une flèche tordue qui fait avancer la remorque en crabe bref j’étais pas fier de moi. Arrivé au garage, on appel mon patron pour expliqué ce qu’il s’est passé . il fait un topo avec les flics qui me disent que je pourrais repartir que si la flèche, l’éclairage et la suspension sont réparés. Aprés discussions entre Daf et Legrand, le mécano de chez nous me dit: »Je prends la route avec un paquet de lames et une flèche, d’ici là le garage s’occupera de tes phares et demain quand j’arrive ,daf nous prêtera leur fosse et on montera les pieces à 2″. Je me prends une chambre à l’hotel tout proche et tente de me remettre d’une journée bien mouvementée. On a fini le lendemain en fin de journée et m’en suis reparti vers le nord sans encombres pour vider la marchandise chez ECIA à henin beaumont le lendemain au matin et rentrer tout penaud à la boite déposer le camion pour réparations pour récuperer son frère jumeau aussi vieillot que le mien . Je pensais me prendre une belle avoinée mais en fin de compte non ,le fait d’avoir prévenu que j’avais mon problème de lames m’a en quelque sorte dédouané quand il m’avait dis d’essayer de rentrer c’est ce que j’ai fait… peut-être pas comme je devais…

Service militaire au 525 ème régiment du train à Arras (nov89/nov90)

Grâce à une préparation militaire, j’ai pu choisir ce régiment pour rester dans le monde du transport (tant qu’à se faire chier, autant faire quelque chose de bien !!). Après avoir repassé le permis PL (Pas valable du civil au militaire) j’ai pu faire quelques missions de transport notamment les petits colis (messagerie) et surtout des transports de munitions qu’on amenait à Miramas (pour la guerre du golf). Et là, pas de blagues, ça ne rigolait pas, j’avais le pistolet automatique au ceinturon et ce n’était pas des balles en plastoc !! Là j’ai roulé avec des UNIC en porteur ainsi que des GBC sur lesquels je confirmais les bleusailles qui venaient d’avoir le permis. C’était un des privilèges que j’avais étant gradé !! On a eu aussi les TR 280 en semi qu’on a même du repeindre pour le défilé du 14 juillet avant de les voir disparaître devenus trop vieillots au profit des Renault G290 (appelés VTL )en camion remorque avec plateaux et caisses amovibles. Autant dire que j’étais un des rares à savoir les manoeuvrer donc j’ai servi de prof à pas mal de gars ! Quand à la fin du service le capitaine nous avait demandé ce qu’on pensait de l’année passée ,moi j’avais dit que j’avais perdu 1 an de salaire mais gagné un bon nombre de potes !

 

Transports Bailly (nov90/juil99)

 

Direct de retour dans le bain 2 jours après ma libération, j’ai remplacé 1 chauffeur sur un nouveau trafic : le fret aérien (alors là super boulot !) l’inconvénient, c’étais 7j/7j, mais bien quand même, 4 palettes avion dans une semi spéciale pour ça; rapide à charger, rapide à vider ! J’avais comme bahut un MAN 19.361, tout nu, sans rien avec une semi fourgon col de cygne avec ascenseur interne. Ensuite, quand le chauffeur est revenu, j’ai eu vraiment mon 1 er camion à moi : un MAN 19.361 blanc, déflecteur de toit noir avec webasto en+.On se partageait la semi cargo avant que j’abandonne le fret aérien.

Je commençais a fréquenter une nana qui est devenue ma femme aujourd’hui ,je ne voulais plus rouler les week-end.Pendant 9 ans se sont succédés tout types de transports ; en savoyarde, en plateau, en tautliner frigo et tautliner normale et au niveau des tracteurs quasiement que du MAN : Après le 19.361, j’ai eu un Daf 95 jaune couleur Mousset de Vendée (La boutique ayant fusionnée avec) toujours d’occasion. Je n’ai eu que 2 camions neufs ; 1 MAN 19.372 et pour terminer 1 MAN 19.403.

 

J’aurais bien aimé faire toute ma carrière chez eux mais la boutique prenant de l’ampleur, j’ai préféré m’en aller ne faisant que les basses besognes que les « nouveaux » n’arrivaient pas à faire et de ce fait j’y ai perdu le gout de rouler. En me faisant une liste de transporteurs que je voyais le plus souvent sur les autoroutes, J’ai trouvé EON et je me suis rapproché d’eux tout naturellement. J’avais de nombreux points communs avec eux; je connaissais beaucoup d’endroits où ils allaient en Belgique et au Pays-bas grâce au fret aérien et aux transports de fleurs que j’ai également fait sur la fin chez Bailly. Je suis allé les rencontrer lors d’un passage en douce sur Angers en mars/avril 99.Ils réfléchissaient justement pour embaucher un gars dans le nord pour réduire un peu la cadence de l’époque au niveau des heures.

une histoire:

Dans la vie, on a la chance de croiser des gens biens . Ceux de chez bailly , une bonne petite boutique gérée par Jacqueline Bailly et son fils (patron de nos jours); il y avait Annette au bureau qui m’appelait « p’tit père » puis une poignée de chauffeurs : Pierre, Claude,Marceau,Guy,Ghyslain+1 dont j’ai oublié le nom (quand moi j’y étais j’étais le 7ème)Durant mon CAP routier j’ai fait mon premier stage avec Pierre dit »Pierrot »et mon second avec Ghyslain dit »MG ». c’était une superbe équipe qui m’a pris en main pour m’expliquer ce qu’ils faisaient et le métier en général. Quand la journée se terminait, j’attendais la suivante avec impatience . MG a vraiment était un super coach pour moi ,les autres aussi, mais lui en particulier , j’ai découvert la cibie,les dédouanements ,débacher une savoyarde , bâcher un plateau ,plier des bâches,sangler etc… il me laissait faire les mises à quai parfois etc etc… Une nuit, on devait partir tôt pour Anvers,j’avais loupé le réveil.Il était venu en camion sonner à ma porte (j’habitais à 1km de la boite)comme je n’arrivais pas . Je m’en suis voulu toute la journée de l’avoir mis en retard . Mais le boulot du jour avait été fait quand même étant à 2 pour le faire.c’était génial! Quand j’ai quitté legrand, il me restait 4 mois avant l’incorporation militaire.En promenant mon chien devant chez Bailly ,en discutant avec Ghyslain qui été là, on est allé au bureau et en parlant de ma situation, il m’on dit : »ben écoute, si tu ne fais rien même si ton service approche ,on t’embauche jusque là , on a du boulot ». J’étais aux anges car en plus je récupérais le Renault 310 d’MG dans lequel j’avais fais mon stage . j’ai pû ainsi refaire ce que j’avais appris avec eux environ 1,5 ans auparavant c’était le pied total!! Durant tout mon service, je gardais un oeil sur Bailly(les ballades de mon chien étaient fréquentes dans le port de Wambrechies quand j’étais de repos ) , et quand le lendemain de ma libération je suis reparti avec MG en douce sur Anvers, lors d’un appel au bureau ,il a dit que j’était avec lui ; quand on est revenu à la boutique au soir,le fils Bailly me dis tu reviens demain mais en tant que chauffeur on te prend définitif . Autant dire que j’était ravi et fier comme jamais. MG, malgré mon départ de la boite 9ans plus tard aura été un mentor pour moi , on en aura fait des routes ensembles à la module . On s’est un peu perdu de vu moi, ayant pris une autre route. Son décès m’a profondément attristé, j’avais perdu mon maitre, je l’oublierais jamais …

Transports TLM (juil99/oct99)

Ras-le bol chez Bailly, pas de nouvelles d’EON, mon choix s’est finalement porté sur TLM après une semaine d’essai faite en douce pendant une semaine de congés. Alors là ! Le pied pendant 3 mois ; j’ai mis le paquet la première semaine pour montrer ce que je valais. récupération de l’ensemble chez un chauffeur pas loin de chez moi pour 1 tour d’EST avec 12 clients +1 tour d’Ardèche avec 2 clients et 1 tour LYON ; 3 tours départ du Nord pour 4800kms (Bon les disques on n’en parle pas évidemment !).La semaine suivante je récupérais un ensemble attitré un Volvo FH12 420

)Après j’ai adapté au maximum ma façon de bosser pour revenir dans les règles. J’y serais peut-être encore aujourd’hui si je n’avais pas eu un coup de téléphone d’EON fin octobre. N’étant pas au courant que je n’étais plus chez Bailly j’ai dû bien réfléchir et négocier pour enter chez eux.

TRANSPORTS EON (nov99/mars 2018)

TLM fini du vendredi, du lundi suivant un chauffeur EON est venu me chercher à la maison avec ce qui sera mon futur camion ; un MAN (et oui encore !) 19.463.

Mais à cette époque je ne le savais pas encore. J’ai fais du double toute la semaine pour me familiariser avec les clients dont je connaissais une bonne partie et depuis c’etait l’éternel recommencement. Angers , Hollande direct ou en relais mais sans monotonie car si les clients étaient quasi réguliers, les journées ne se ressemblaient pas. J’ai eu pour commencer un MAN 19.422 qui avait déjà un sacré paquet d’aller-retour entre Angers et la Hollande mais je ne l’ai pas eu longtemps heureusement. J’ai fais 900000 kms minimum avec mon 463 avant d’avoir un TGA 19.480 neuf.Ce Man là et moi on a bossé ensemble durant 9 ans et plus d’1260000kms

avant d’avoir mon Tgx 19.480 lui aussi neuf.

1er camion avec rampe de phares et gyrophares; j’ai pû me faire plaisir en y mettant une touche personnelle, comme des low-barres et quelques lumières de ci de là le tout maison mais avec des branchements invisibles et aux normes.

 Il y avait quelque chose de bien dans cette boite, c’est que j’ai pu bien associer vie de famille et boulot. En effet, habitant sur le trajet, j’étais assez souvent à la maison ce qui me permettait de profiter au maximum de la famille. C’était une petite entreprise de transport familiale qui me rappellait Bailly à ses débuts; on était une quinzaine de chauffeurs et c’était largement suffisant. Je suis resté 6 mois tout seul dans le nord avant de faire entrer 2 autres connaissances « ch’ti » mais sans vraiment se connaître. On s’est entendu dès le départ super bien. Bruno, ami d’un de mes potes  et Farid, un voisin de rue près de chez moi .On roulait trés souvent ensemble et à la cibie en montant ou descendant de la hollande .On s’entraidait dans nos ramasses dans les marchés, on avait une organisation entre nous du tonerre qui était difficiles à expliquer parfois aux gars d’Angers et même au bureau. Du top taf avec un trio d’enfer.

 

 

Tout ce faisait à quai ou au hayon avec des clients super sympas avec qui on ne se prenait jamais la tête. C’était surtout pour ça que j’aimais le transport de plantes et de fleurs coupées. Certes il y avait des périodes dans l’année où le boulot est assez rude au moment des fêtes mais cela restait quand même un travail plaisant.

 

Plaisant alors oui mais jusqu’a un certain point car dans un sytème de travail en équipe en sytème de relais, il faut que tous les participants avancent du même pas. Déjà avec l’équipe du début il y avait quelques chauffeurs qui ne se souciaient pas trop du boulot mais que de leur petite personne . J’ai souvent entendu dans mon dos que ma façon de bosser les faisait chier quand eux laissaient des marchandises en souffrance sur notre quai de dispatch à Carvin et que moi je dépotais pour faire descendre le max de came du jour sur angers ne sachant pas si le lendemain on allait avoir de la place. Ce qui impliquait forcément de refaire les palettes chez les clients ou vider les coffres à palettes, travail qui pour moi était normal vu qu’étant payé pour cela.

Je chargeais toujours mes semis comme si c’était moi qui allait les vider. J’avais durant un temps le surnom de » petit chef du nord ». Heureusement qu’en gars du nord l’entente était super et cette façon de faire, entre nous, nous allait très bien.

Avec la pénurie de chauffeurs ces dernières années, Eon a dû s’encanailler d’un nombre incalculable de tocards et je pèse mes mots pour faire rouler ses camions . La façon de bosser de ces gugusses n’était pas en accord avec les principes de la boite et surtout les miens.Entre les retards , les remarques chez les clients, la casse sur les ensembles, les Pv sur la route, les pertes de temps dans les relais, une mauvaise gestion pour moi au niveau du bureau pour s’occuper de ces « gênants fénéants »et j’en passe… le seul truc que je pouvais comprendre ,c’était la difficulté à embaucher des bons chauffeurs. Je n’acceptais pas,par contre ,le fait que mon patron se permette de dire, quand on lui expliquait ce qu’on voyait vraiment sur la route et chez les clients et à coté de ça aussi tout les docs à faire avec les chargements, que non tout allait bien et qu’il avait une super équipe. Il remettait tout en cause et le travail que nous faisions en ne faisant plus, de ce fait ,de différences entre les anciens et les nouveaux.Cela à cellé ma décision de partir plutôt que de continuer de cette façon . Après un mail conséquent explicant ma façon de voir sur la leur et un entretien au bureau, je leur ai gentillement dis que j’allais peut-être m’en aller. Chose faite quelque temps plus tard quand après un entretien téléphonique et une rencontre avec la patronne des transports L J de Verlinghem concluant, j’ai annoncé ma démission . Une semaine à dire au revoir à mes supers clients belges et hollandais et hop libéré,délivré bla bla bla après 18,5 ans de bons et loyaux services … clap de fin!

Transports L J (avril2018/mi-janvier2019)

Ce changement était pour moi comme une renaissance vu que mon job précédent me cantonnait sur un trafic régulier entre Angers et les Pays-Bas ;là je revenais dans le monde du fret et du E-colis .Bon certes, je gardais le rythme du frigo en bossant principalement la nuit, chose qui me plaisait bien,mais j’allais découvrir d’autres lignes régulières entre le Nord, Orléans,Bordeaux,Brives et la région parisienne. J’ai découvert de nouvelles zones d’activités avec d’immenses dépots logistiques qui n’existaient pas quand je faisais du fret; je roulais principalement pour Mondial Relay avec des chargements un peu partout comme amazon, cdiscount, vente privée etc etc… des lignes régulières bien cadrées et menées d’une poigne de fer par une patronne charmante qui a son franc parler et qui n’y va pas par le dos de la cuillère pour dire les choses quand on les faisait de travers mais qui savait reconnaitre le travail bien fait. J’ai bien aimer bosser pour elle. En plus quand je suis arrivé pour mon premier jour je m’attendais avoir un des camions les plus anciens mais non en faite j’ai récupéré un FH 540 avec peu de kms et bien entretenu par son chauffeur .

La chance que j’ai eu en faite c’est que j’ai commencé quand lui à démissionné donc je suis bien tombé et j’avoue qu’après environ 27 ans de Man, rouler avec un volvo 540XXl, c’était vraiment un grand changement dans ma carrière. Je me suis bien régalé à bosser surtout que c’était un boulot pas trop fatigant niveau manutentions vu que bien souvent on ne touchait à rien car aucun accès à quai possible;j’ai débaché qu’une fois une taut! Bref beaucoup de route, peu de manut ,quelques relais mais super cadrés,par contre beaucoup de décroche raccroche avec des semis parfois d’un autre temps mais au volant d’un super bahut un bonheur!

Transports Lampe depuis mi-Janvier 2019…

En fin d’année 2018, mon pote de 30 ans passé (Eric), qui est aussi le parrain de ma dernière fille s’est vu proposer une place chez les transports Lampe à Wambrechies. En faite lui bossait dans une boite qui tractionnait pour Bailly Courouble et se garait à coté de chez Lampe à l’année ;il se trouve que chez Lampe, il y a d’anciennes personnes au bureau et certains chauffeurs de chez Bailly Courouble donc fatalement mon pote Eric les côtoyait assez souvent (Moi étant un ancien Bailly et lui un ancien courouble avant la fusion dont il a fait parti très longtemps )à force de discuter avec ses anciennes connaissances une opportunité s’est crée pour lui et pas n’importe laquelle!Il me disait souvent qu’il se faisait taquiner par Lampe jusqu’au jour J où il s’est vu proposer un nouveau type de transport (transport de materiel TP avec semi spéciale) avec un un super camion comme il a jamais eu soit un Mercedes Ultimate 1863 zéro km! je faisais mon tour Lyon pour L j quand il m’a envoyé une photo avec non pas 1 mais 2 ultimates côte à côte en me disant; » regarde ce que me propose Lampe pour venir chez eux!!!

je crois que je vais dire oui! » je lui dis en rigolant; » ben écoutes whoua!!cool un pour toi un pour moi! » . En faite chez L J tout est bien sauf les vacances qui posent problème, on les a pas forcément comme on veux . J’ai dis à Eric : »parle de moi chez eux car chez L J les vacances c’est compliqué… » Au 2ème tour Lyon de la même semaine, j’ai reçu un message de mon pote disant ceci; » si tu veux faire la même chose que moi avec le même bahut que moi la place est dispo, le chauffeur prévu pour n’étant pas dispo avant mars/avril ». Je me suis dis merde j’avais pas prévu ça! j’ai un bon job que faire? j’ai retourné mon cerveau dans tous les sens le week-end suivant puis le lundi avant mon départ du soir pour L J je suis aller rencontrer le patron Daniel, le directeur d’exploitation Jean Marie, que je connais depuis très longtemps ayant travaillé avec dans le passé chez Bailly , et l’exploitant Pascal en charge du transport approprié aux nouvelles semi type « chameau ». Ma réputation m’ayant précédé quand Eric a parlé de moi, limite je n’ai même pas eu à me présenter! Ca n’a pas duré longtemps avant que je dégaine mon permis et tout le reste pour ouvrir mon dossier chez Lampe (eux comme moi on savait dans les premières minutes de l’entretien que le oui allait s’imposer) . C’est plus que valorisant de savoir que bien des années après on retrouve des gens qui reconnaissent le travail que l’on a fait et le soin qu’on avait avec nos camions! De retour chez L J j’ai annoncé la nouvelle non sans regret que je finissais la semaine et basta .Ca m’a ennuyé sur le coup car je sentais bien ma patronne déçue mais je lui ai bien stipulé que je partais pour une opportunité et pas par dégoût. Il se trouve que L J et Lampe sont cousins et que l’entente n’est pas forcément bonne donc malgré un cuisinage parfait pour savoir où j’allais ,je n’ai rien lâché ,pour ne pas avoir à tergiverser ;je lui ai seulement dis qu’elle le saurait sûrement un jour après mon départ mais que j’étais très content d’avoir travaillé pour elle en lui souhaitant que du bon pour sa boite.

Eric et moi on a donc commencé chez Lampe à une semaine d’intervalle lui au volant de l’Ultimate 1863 numéro 10 et moi de l’Ultimate 1863 numéro 2

.Dès mon arrivée officielle, on a commencé par 2 jours de formations Caces appropriées afin de pouvoir manipuler les engins de manutentions en chargement ou déchargement . J’ai commencé par une bonne dose de stress le 3ème jour avec la neige qui s’est invitée durant la nuit .

J’étais partagé entre partir à l’heure ou attendre que ça se passe .N’ayant jamais conduis de Mercedes et de compèt’ en plus, j’ai préferé rester sur place et attendre au moins l’arrivée du boss à 8h00 . Sage décision que j’ai pris car quasiement personnes n’était parti et pour cause!

. J’ai donc pris la route en milieu de matinée avec une taut normale car nos semis » chameau « n’étaient pas dispo encore chez le carrossier vendéen.

Dès qu’on les a récupérer , il a fallut apprivoiser la hauteur . En effet, on nous avait vendu ça pour une hauteur de 4,30m mais vu la monte de pneus sur nos mercedes, on s’est retrouvé à 4,48m en permanence. Les premiers ponts sur la route nous faisaient venir quelques suées ayant du matériel neuf et coûteux dans les mains aucun droit à l’erreur! Avec le temps ,les conseils de collègues Lampe, amis FDR et mon pote Patrick de chez bailly/courouble qui connait la france dans ces moindre recoins, on a déjà pû se faire de bons parcours sans trop d’ embûches. Néanmoins la vigilence reste de tous les instants pour les ponts mais aussi pour les arbres. j’avais remis ma cibie au placard depuis que j’avais quitté Eon mais quand j’ai vu qu’ Eric avait mis juste son antenne magnétique derrière son merco pour se baser sur elle pour toiser les ponts, je me suis dis je vais faire mieux en rebranchant ma cibie et en mettant mon antenne fixe sur le montant de la porte chauffeur à exactement 4,55m de haut.

rhdr

Les hauteurs de ponts n’étant pas une science exacte, ça rassure d’avoir un visuel direct et sonore de l’antenne au cas où . J’ai pris pour habitude que quand le doute s’installe d’utiliser streetview en amont en regardant l’atlas et face à l’obstacle si j’ai un échappatoire je ne prends pas de risques, je l’évite. C’est bien souvent les ponts SNCF les plus chiants à gérer. Aprés il a fallut se familiariser aussi avec le protocole d’utilisation des semis qui, s’il parait assez simple , ne doit pas être pris à la légère pour un novice, au risque de faire une boulette .Pour faire simple , tout ce qui roule et qui peut entrer dans la semi, on peut le prendre . En effet, ce système de semi, qui à la base ressemble à une tautliner normale, cache bien des secrets pour qui ne fait pas la différence avec une autre semi. Elle est équipée en hydraulique avec béquilles rétractable en lieu et place des béquilles traditionelles . C’est ce système qui permet de poser la semi au sol par l’avant.Il y a aussi 2 grosses béquilles à l’arrière du 3 ème essieu qui servent de stabilisateur dès lors que nous montons du lourd vers l’arrière ; sans quoi la semi se relèverais de l’avant. Autre particularité cachée c’est que les poteaux avant et arrière droit peuvent ,grâce encore à l’hydraulique,s’écarter afin de pouvoir charger du matériel grande largeur. Pour cela il ne faut pas oublier d’ouvrir le toit de l’avant vers l’arrière , d’oter les planches coté droit et de déplacer les poteaux sinon c’est la casse assurée . Et pour finir dans le plancher, on a un treuil qui nous permet de faire monter les « récalcitrants » ou les non motorisés.

Ce système n’est pas nouveau mais pas mal de clients que l’on fait sont étonnés ou surpris quand ils nous voient arrivés en nous disant « euh, on fait comment pour décharger ? on a pas de quai! ». C’est vraiment chouette de dire dans ces cas là: » ne vous inquiétez pas j’ai ce qu’il faut pour ». Et de leur expliquer le fonctionnent au fur et à mesure . Cela dit c’est bien et pas bien car discuter et travailler en même temps il faut rester concentrer pour ne pas faire de bêtises dans le maniement du sytème.Le seul petit « hic » c’est que les semi ne sont pas autonomes, il nous faut nous rebrancher une fois décroché pour pouvoir utiliser toutes les commandes via la télécommande. Le fait d’être bâché nous permet faire du matériel roulant comme du fret normal où même les 2 en même temps ça laisse une grande polyvalence dans nos chargements. 

Je suis content et fier que l’on soit « venu me chercher » pour faire ce travail . Et le faire dans une société où le patron met le paquet niveau matériel pour son image de marque et pour ces chauffeurs, c’est vraiment le pied. J’avais un goût amer en quittant un poste de plus de 18ans en frigo mais ce que j’ai retrouvé à faire derrière m’a rebooster .La chance est de mon coté car je me donne toujours à fond dans mon travail depuis que j’ai choisi ce métier certains le voient, d’autres non mais en mon âme et conscience moi je sais où je vais…

Lampe étant à Wambrechies, je reviens dans la ville où j’y ai vécu de 1972 à 1992 , à 2 pas de là où ma mère y logeait jusqu’a son décès en 2010. l’affaire de famille Lampe est dans la zone depuis très longtemps et a repris dans son essor le site des transports Bailly et l’ancien garage MAN quand ceux-ci on déménagé ce qui fait que bizarrement je me retrouve là où tout a commencé pour moi; d’un coté le site Bailly où j’ai fait mon premier stage en section routier et l’ancien garage où j’ai fait mon premier stage en mécanique PL . (Les bureaux et garage Lampe y sont intégrés)Je me dis que c’est peut-être mon destin de finir ma carrière là où je l’ai commencé même en ayant pris des chemins différents sur la route.L’avenir me le dira…

Le site Bailly en 1988 Le même version Lampe en 2020.

 

Je suis tout à fait serein dans ma tête car la route qui m’a dévié de mes fleurs me semble très bien tracée .Je suis surpris de faire et d’aimer ce que je fais. Je bosse tranquille tout seul , bien encadré par le bureau et content de faire parti de l’aventure Lampe . Un vrai bonheur au quotidien de rouler avec un ensemble attitré bien équipé avec tout ce qu’il faut en équipements pour travailler.

Une histoire:

Durant l’année 2019, j’ai eu a charger une foreuse et tout ces accessoires de Bordeaux pour le chantier du tramway en Région Parisienne .Quand une fois sur place et vu l’engin, je me suis dis oulà! On dirait un transformeur ce truc!

J’ai beau avoir des autorisations pour bouger les machines,ce genre d’engin, je le laisse aux clients plus spécialiste que moi. je mets ma semi en position, tout va bien sauf une monté légèrement périlleuse. Aidé d’une plaque en bois sur mes rampes d’accés ,le patron du site me pose la bête à l’endroit voulu et aprés avoir relevé , finis de me mettre la quincaillerie qui allait avec .J’ai mis le paquet en chaines et sangles pour arrimer tout le bazar pour un max de précautions.

 Arrivé sur le chantier parisien, impossible de poser ma semi au sol par manque de place dans la rue. On a pû quand même vider la quincaille sur place par le coté avec un télésco. J’ai dû décharger la foreuse dans une boite de leur groupe à quelques encâblures de là. Je pose la semi là-bas, vire les chaines et sangles et je dis au gars du chantier : »Ecoutes, tu connais ta machine moi non , c’est ton boss qui l’a fait à bordeaux moi je touche à rien ». Il me dis ok pas de problème … je me mets donc devant ma semi pour le guider et lui derrière avec la télécommande filaire de la machine.Il met en route et et à peine les premiers cms en mouvement j’ai vu que l’engin partir en glissade! j’ai bondi sur le coté, voyant que ça me venait dessus en entendant le gars hurler et pester dans le vacarme des chocs dans la remorque. Le temps que je me relève, le gars avait déjà remis le truc droit . L’espace d’un instant, je me suis demandé qu’est-ce qu’il avait tapé mais j’ai vite vu les dégâts. La machine avait glissé de travers et le mât avait déchiré la bâche en tapant la porte avant droite ; quelques planches ont morflé ainsi qu’un poteau .

Dieu merci le poteau avant droit a tenu le choc . Si j’avais dû l’écarter, le vérin aurait prit cher et je n’aurais pas pû refermer la semi.Le gars était désolé, moi je ne savait pas quoi dire à part ça va pas de blessés.On a fait comme on a pû pour faire le constat et j’ai pû repartir charger un complet de palettes vides pour rentrer. Je me suis refait le film après pour essayer de comprendre . En faite, mon plancher est composé de bois et rails en fer troués pour fixer des cales . La foreuse ,elle, avait des chenilles en acier donc pour charger en monté à Bordeaux sa force et son poids allaient dans de sens contraire de la pente mais au déchargement fer contre fer au sol, + descente de la pente ça n’a pas loupé . Ni lui, ni moi, n’avons pris en compte ça. Je me suis dis après (biensûre c’est toujours facile de refaire le film une fois le mal passé)qu’on aurait dû peut-être avancer la foreuse avant de baisser la semi mais vu le poids de la bête je ne suis pas certain que cela aurait été mieux; mon boss m’a demandé pourquoi c’est le client et pas moi qui a descendu le bestiau, je lui ai répondu que quand je ne connais pas le matériel, je ne le touche pas et heureusement pour le coup car j’aurais sûrement fait pire avec + de dégats. Depuis je refuse tout chargement de matériel avec des chenilles acier;

Mes croisettes FDR!

 

Mes supers potes ex fleuristes, dans mon merco :Farid ,Bruno et Patrick de chez Bailly