Girteka : Toujours moins cher

Dans un article très interessant de l’officiel des transports, il apparaît que le géant Lituanien Girteka a pris la décision d’offrir à ses clients des prix encore plus bas.  Avec des rabais allant de 15 à 35%, ainsi le Madrid-Paris passe à près de 800€  ce qui fait du 62 centimes au kilomètre. On peut quand même se poser la question de savoir à qui profite le crime ? Dans le commerce il est interdit de vendre à perte, ce n’est visiblement pas le as dans notre corporation.

Certes, la plupart d’entre nous ne sont pas trop concernés vu que les français en transport international sont devenu aussi rares qu’un trèfle à 4 feuilles dans un pré. Avec cette baisse des prix, il est probable que les gros opérateurs de l’EST vont s’entretuer, et nous on comptera les points !

Girteka prévoit une restructuration pour décembre 2021, juste avant la mise en place du paquet mobilité ? Serait ce la champ du cygne, avec exil dans un île paradisiaque après avoir commis un holdup dans le transport de la part des dirigeants ??  Qui serait surpris ?

En savoir plus sur le paquet mobilité : https://blog.chronotruck.com/2021/01/13/paquet-mobilite-pour-ameliorer-le-transport-routier/

Angles Morts : la vidéo de la sécurité routière

La sécurité routière a édité une vidéo pédagogique qu’elle aurait pu intituler « Les angles morts pour les nuls »

Bien sûr, les plus avertis d’entre vous, crieront au scandale vu le réglage des rétroviseurs du conducteur. L’essentiel c’est surtout d’expliquer aux jeunes et moins jeunes, les risque qu’ils encourent lorsqu’il sont proches d’un camion. Partagez surtout ça avec vos enfants, vos proches qui ne sont pas forcement au fait de tout celà !

Toutefois, une dernière recommandation : « Attention, l’eau ça mouille, le feu ça brûle ! »

https://www.youtube.com/watch?v=PGOJJ8Or0Fk

Les routes de Hans Anthonise au Moyen Orient – chapitre 1

Hans Anthonise est né à Eindhoven aux Pays-Bas le 14 septembre 1954.
Devenu chauffeur de camion en 1973, il effectue ses 3 premiers voyages au Moyen-Orient en 1975 dans une petite entreprise, les transports Faber. Il est alors tout jeune du haut de ses 20 ans, malheureusement, il n’a pas de photos de cette période.
En 1976, il commence à travailler chez Centrum Transport à Valkenswaard aux Pays-Bas. Après 10 ans à parcourir les routes du Moyen-orient, il quitte la société en 1985. Après différents types de transport, il a travaillé en citerne ADR jusqu’à sa retraite en janvier 2021

Voici un premier chapitre, sur les routes de Hans Anthonise au Moyen Orient.

Les copains, la bouffe, les parkings et la détente ! On s’y croirait !!! Des images qui vont vous faire un bien fou ! Merci d’avance pour vos clics et partages !!!

L’année 2004, et l’entrée massive des transporteurs de l’est

En 2004, les transporteurs des pays de l’est entrent pleinement dans le système européen. Une équipe de journalistes suivent des routiers, enquetent et defont les rouages d’un sytème bien mis en place par les plus grands groupes de transports. Les autorités européennes ont bien du mal à justifier ce système aussi injuste.

Ne manquez pas ce superbe document, partagez le bien sûr !

1997 les interdictions de circuler aux poids lourds

En 1997, interdiction est faite aux routiers internationaux de circuler les dimanches et jours fériés. Si l’idée parait aller dans le sens d’une meilleure vie familiale pour les routiers, beaucoup vont être contraints de passer du temps sur la route. Pour palier à ce surcoût, les employeurs ne tarderont pas à rapidement se tourner vers une main d’oeuvre moins chère…

 

Carnet de bord 2021 – Samu88 – Semaine 21

La semaine 21 sans accroc qui se lit comme on boit du petit lait avec Samu88 est en ligne ici : https://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=38

Un peu de zénitude, ça fait du bien !

 

88 nouvelles photos de camions americains

Vous aimez les camions américains ? C’est votre jour de chance, voici just for you, 88 nouvelles photos à découvrir immediately ici : https://www.fierdetreroutier.fr/piwigo/index.php?/category/136
Un très grand merci à Nico Erwann, Claude Rey, Jean Pol, Mat Ireland, Nico Erwann, Tophe69

Et surtout, Keep On Truckin !

 

 

Carnet de bord 2021 – Phil26 – Semaine 21

Encore une semaine compliquée, avec une moyenne d’environ un client par jour, j’ai vraiment envie de rendre mon tablier !
Y a interêt que la semaine prochaine soit meilleure !
Até breve, et bonne lecture os amigos : https://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=17

 

Carnet de bord – Pierre70 – Semaine 21

Une belle semaine franco catalane pour le king de la piscine Pierre70, une semaine pleine de rebondissements, et une blague à chaque paragraphe, c’est un bon notre Belfortin !

C’est à lire ici les amis —-> https://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=20

Connaissez-vous l’histoire émouvante et belle de Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza?

Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza est issu du fessier dodu d’un gros porc dégueulasse qui aimait à s’empiffrer de graines transgéniques entre deux rasades d’antibiotiques. C’est dans un centre de fécondation danois que notre porcelet a vu le jour, ou plutôt la lumière pâle d’un néon, après la gestation chaotique d’une espèce de machine à procréer avachie sur le flanc qu’il appellera tendrement « maman » . Ils sont des milliers comme lui à naitre aux Pays Bas et au Danemark avant de partir dans le grand rouage économique qui fera de l’animal un Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza.

2058 km en bétaillère

A peine sevré c’est parti, premier voyage! On monte dans la bétaillère, direction l’Espagne, la région de Girona, le soleil, la plage, les filles, les élevages porcins. Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza n’est qu’un petit morceau de viande qui ne demande qu’à s’engraisser! Notre porcelet voyage en première classe : au troisième étage, avec ses frères, ses soeurs et ses dizaines de cousins génétiquement sélectionnés pour être bien tous pareils.
A Girona c’est l’opulence : on se gave nuit et jour, les sens s’amenuisent, le cerveau reste figé dans cette vie entre quatre grilles : on a même pas idée d’aller au club voir d’autres cochonnes. Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza se développe considérablement au rythme effréné des hormones de croissance. Notre goret devient pathétiquement un gros porc.

89 km en bétaillère

Et puis un jour c’est la délivrance : on monte dans un camion pour l’abattoir, deuxième voyage, direction Barcelone.
Tué, vidé, refroidi, découpé notre animal est devenu une matière première en partance pour l’industrie agroalimentaire. Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza se retrouve pendu sur une barrette, avec quelques 2000 autres jambons, dans une semi-remorque frigorifique en partance pour l’Italie. Car le jambon ça ne travaille pas n’importe où!

1094 km en semi-remorque frigo « penderie »

Modena, Italia, le Soleil, les filles, les Ferrari et l’industrie du jambon. Elles sont des dizaines et des dizaines les usines de transformation de viande dans ce qui ressemble à une pig-valley. Ils sont des centaines et des centaines les camions venant de toute l’Europe pour alimenter la machine. Après 17h de route à se balancer sur son crochet, Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza doit encore attendre son tour pour passer entre les mains expertes d’un désosseur Roumain. Deux journées se déroulent et au petit matin la lame du couteau vient trancher net la ficelle de notre jambon. On le jette sur un tapis roulant comme un vulgaire bout de viande… d’ailleurs c’est un vulgaire bout de viande. Désossé, découenné, découpé, et enfin congelé… Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza se retrouve compacté dans une sorte de parpaing de viande d’environ 25 kilos, que l’on empile avec d’autres parpaings pour constituer une palette avoisinant la tonne.
Direction le stockage. Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza attend son sort dans cet espace clos où le temps s’est arrêté. Il fait -30°C, derrière une fine pellicule de givre et un film plastique bleu, chaque petit bout de viande rêve à un avenir merveilleux : certains ambitieux se voient déjà pièce maitresse d’un pâté-croûte impérial, d’autres plus modestes espèrent simplement une belle carrière de lardon… mais la réalité n’est pas si idyllique, beaucoup devront se contenter d’un rôle de figurant dans une boite de conserve ou de garniture dans un plat préparé.
Cette destinée dépend uniquement des spéculations du marché. En effet, Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza est désormais rattaché à un lot de 22 palettes. Des intermédiaires à ne plus savoir qu’en faire s’entre-tuent pour proposer aux grandes enseignes de l’agroalimentaire le lot au meilleur prix, peu importe d’où il vient… d’ailleurs on hésite pas berner le destinataire, et donc le consommateur final par la magie des discrétions commerciales. Un jour la porte du congélateur s’ouvre, un chariot enfourche la palette avec Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza, le sort en a décidé ainsi, il part en France.

1012 km en semi-remorque frigo – surgelé

Nous sommes en banlieue parisienne, dans une salaison industrielle. C’est ici que Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza va subir la métamorphose qui va faire du gros bout de viande une fine lamelle de jambon. Le chauffeur chargé de la livraison a pour consigne de ne pas renseigner le réceptionnaire sur la « véritable » provenance du produit pour respecter les clauses du transport avec discrétion commerciale. Ainsi, à la réception, on se réfère uniquement à la lettre de voiture sur laquelle on peut lire les mêmes adresses dans les cases « expéditeur » et « donneur d’ordre ». Ces pratiques sont courantes, même en France, même en 2011.
Décongélation, préparation, cuisson, coupe, conditionnement… voici un produit exploitable expédié dans les plus brefs délais vers la fabrique de pizza.

383 km en semi-remorque frigo

A peine arrivé et déjà injecté dans le processus de fabrication : Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza surfe sur la vague de la supply chain pour arriver au plus tôt dans l’assiette de Josette Crouchard. Il faut dire que Josette Crouchard elle aime bien mater les pubs à la télévision, et dans les pubs on vente les vertus de la pizza fraiche livrée en 48h chrono au magasin. C’est un argument convaincant pour elle.
Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza est pulvérisé sur une rondelle de pâte avec quelques autres petits bouts de jambon, puis tout va très vite : une rafale de champignons, une pluie de gruyère râpé, un bombardement de poivrons, quelques épices, et la pizza est cuite, refroidie, conditionnée, palettisée et chargée dans un nouveau camion; direction la supérette de Sainte-Madeleine-du-Béarn, pas une minute à perdre!

536 km en semi-remorque frigo

Seulement le camion qui charge à l’usine ne peut pas assurer la distribution de tous les magasins, et en particulier celui de Sainte-Madeleine-du-Béarn où Josette Crouchard fait ses courses le samedi après-midi. Non, lui il descend à Toulouse sur une plateforme logistique où l’on s’occupe d’éclater les lots complets vers les plateformes de distribution régionale de la même enseigne. Ainsi, c’est un camion complet de pizza qui amène Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza dans la banlieue toulousaine.

307 km en semi-remorque frigo

Puis, de Toulouse c’est un autre camion chargé des préparations de commandes qui l’amène à Bayonne, sur la plateforme de distribution.

79 km en porteur frigo

ensuite, un porteur livre le supermarché de Sainte Madeleine du Béarn au petit matin. on décharge, on met en rayon.
Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza est très aguicheur derrière son emballage plastique… Josette est sous le charme, elle craque, « ce soir ce sera pizza »…

6 km en voiture

Nous y voici – nous y voilà… samedi soir, la sonnette du four retentit, Josette sort la pizza encore frémissante et la pose sur la table. Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza vit ses derniers instants, bientôt il connaîtra les chantres de l’appareil digestif de Josette, mais pour l’heure il dresse l’état des lieux de ce monde invraisemblable après quelques 5564 km parcourus sur la route :
_A ses côté il y Petit-bout-de-champignon en provenance Pologne et ses 3196 km au compteur
_dessus il y a Petit-bout-de-gruyère en provenance d’Allemagne et ses 1802 km
_dessous il y a Petit-bout-de-tomate en provenance d’Italie et ses 2880 km
_encore plus en dessous il y a Petit-bout-de-pâte dont l’ensemble des ingrédients ont parcourus quelques 3555 km
_pour cette pizza il y a aussi d’autres petit-bouts-de-composants-divers qui ont tous pris la route sur des milliers de km
_mais celui qui bat tous les records reste bel et bien Petit-bout-de-poivron en provenance du Chili, avec un voyage tous modes de transport compris qui frise les 15000 km

Il est 20h05, Petit-bout-de-jambon-sur-une-part-de-pizza périt broyé sous les maxillaires en or de Josette. Le journal télévisé annonce toujours plus de camions, de pollution, de chaos imminent, puis vient le moment des pubs qui matraquent le plasma pour dire de consommer tout, tout le temps, n’importe comment, en quantité…. Josette n’y comprend rien, moi non plus.

Régis