A Cuba avec David

De retour d’un voyage à Cuba, David nous a fait parvenir de magnifique photos de ce qu’il a pû croiser comme véhicules, sur l’Ile de Cuba. Longue de près de 1200km, l’Ile est la plus grande des Caraïbes, débarassée du gouvernement espagnol à la fin du 19e siècle, puis des états unis d’amerique à la fin des années 1950, il en reste quand même quelques traces, avec nottament de superbes limousines américaines. Petit à petit CUBA s’ouvre au monde occidental, faut il s’en réjouir ou les plaindre ?

Le parc de camions est souvent hérité de l’ex bloc communiste, MAZ, KAMAZ, HINO, ROMAN ont encore de beaux specimens sous le soleil, on y voit aussi du materiel d’importation européenne, du Renault, et même du Berliet.

Il n’a pas été simple pour David d’aborder des chauffeurs qui restent tout de même méfiants. Malgré tout, ils restent sympathiques et doivent se debrouiller avec ce qu’ils ont pour un salaire avoisinant les 30€ mensuels. Comme de partout, ils aiment leurs « machines », et sont fiers d’être routiers !

 

 

Le Centaure BERLIET v8 356cv

Fortement inspiré de l’engouement des camions américains , et convaincus de l’amour que portent les chauffeurs à leur machine Lucien Moge, créateur, décorateur et styliste ainsi que Jean-Pierre Augier dessinateur chez Berliet au service publicité décident de créer un véhicule hors norme pour le présenter au salon du Poids Lourds de Paris en 1978.

Ils décident de baptiser leur « bébé » : Le Centaure en référence à la mythologie Greque, nom de cet être mi-homme, mi-cheval et qui symbolise l’image du cavalier.

Pour leur camion mythique, ils décident de modifier l’un des camions les plus préstigieux du moment, un Berliet TR350 à moteur V8 turbo.

Une réhausse de toit de 60 cm a été rajoutée à la cabine du Berliet, à l’intérieur de celle-ci qui a aussi, et c’est une première une vertu « économique », a été logé un climatiseur qui assure le confort intérieur, et grâce à cette réhausse, pour la première fois, le conducteur tient debout dans sa cabine.

4 trompes, et 5 feux de gabarit viennent couronner le tout, inspiré des cars de tourisme et des voitures de luxe, les glaces sont teintées, et les rétros dégivrants sont commandés depuis l’interieur de la cabine.

Coté éclairage, le Centaure n’a rien a envier à ses descendants puisque 4 longues portées ainsi que 2 antibrouillards logés dans un superbe pare chocs chromés sont installés, au désespoir des automobilistes.

Le Centaure est en outre équipé de 2 gros reservoirs, soit 800L de carburant, ainsi que du blocage de différentiel, du Telma et d’un magnifique tuyau d’échappement, à l’américaine à l’arrière de la cabine, chromé avec le petit volet obtrueur au sommet, le nec le plus ultra! L’ensemble des équipements sont bien sur prévus pour les températures extrèmes le circuit de freinage et de Gas-Oil peut être dégivré en moins de 7 minutes, le Centaure aura été avant tout conçu pour les routiers au long cours.

Mais c’est avant tout l’équipement interieur qui marquera le plus, aujourd’hui encore, bien des chauffeurs reveraient d’être ainsi équipés. Si le siège réglable dans toutes les positions et chauffant est quasi généralisé de nos jours, il est déjà plus rare de tenir un « cerceau » gainé de cuir.

Depuis le siège passager, le chauffeur a accés à une véritable cuisinière avec 2 feux, par sécurité la bouteille de gaz est à l’exterieur de la cabine, et un frigo de 50litres de capacité permet d’embarquer un bon nombre de produits frais. Il prend son repas sur une table escamotable logée au dessus du lavabo (et si!).

Bien entendu, une fois l’homme repu, il peut à loisir écouter la radio, ou même des cassettes, et se reposer en programant la température souhaitée, mais aussi, l’heure à laquelle il souhaite enclancher le préchauffage du bloc moteur, car, le chauffeur du Centaure a du savoir-vivre.

Non seulement le Centaure est équipé d’un lavabo, mais aussi, d’un WC, et d’une douche extérieure alimentée par un reservoir de 60 litres.

Présenté au salon Solutrans, la fondation Berliet a refait une réplique du TR350 Centaure sur la base d’un Renault R390

la vidéo du Centaure, par MOTOR TV

 

ANNIE, le camion dans la peau…

Je m’appelle Annie, je suis née le 12/07/48 à Lavilleneuve (71). J’ai habité de 4 à 12 ans dans une gare, juste à côté de 2 restos routiers « chez Juju », maintenant « chez Gaby » et l’autre qui était plus familial « chez Barrault ». J’allais souvent chez Juju car je jouais avec le neveu des patrons et accessoirement pour regarder la télé. Mon père (qui travaillait en usine ) avait un copain routier chez Translittoral à Outreau (62) qui me laissait m’installer au volant de son camion et ça me faisait rêver de le voir partir au volant de son gros camion, comme un chevalier sur sa fringante monture ; un UNIC IZOARD si je me souviens bien… Mon père allait à l’usine à mobylette, c’était beaucoup moins impressionnant… Raymond, le routier m’avait envoyé quelques cartes dont une de Monaco, ça m’a ouvert des horizons (en 1959/60) la gamine de 11/12 ans que j’étais, est tombée amoureuse du routier et du camion : tout l’ensemble !! il devait avoir 26 ou 27 ans (Raymond pas le camion)… Je me souviens lui avoir dit « quand je serai grande moi aussi je conduirais un camion ; ça l’avait bien fait rire !!!

Un certain nombre d’années plus tard, mon père étant décédé, nous sommes parties (mes 2 frangines, ma mère et moi) vivre en ville : nécessité financière oblige. Je suis allée travailler en usine de confection à 14ans 3/4 !!!
Je suis allée en stop camion à 16 ou 17 ans en vacances chez mes tantes sur la côte d’azur, ma maman qui pensait que j’étais partie en train, était prête à alerter la police car j’avais oublié de lui envoyer une carte disant que j’étais bien arrivée; je crois que ma soeur ainée m’avait dénoncée… Je faisais aussi du stop en camion sur de petits trajets, je trouvais ça sympa !! et surtout je roulais « en camion ».

J’allais le samedi chez un petit transporteur du coin rôder en observatrice dans le garage afin d’acquérir des notions de mécanique. Avant 18 ans, j’ai pris des leçons de conduite pour passer directement le permis PL, j’ai eu le code mais j’ai raté la conduite (j’ai presque refusé la priorité à un camion parce que sur le Berliet (petit porteur) de l’auto-école, le rétrogradage de 3ème en seconde était « périlleux « car pas aisé et je ne maitrisais pas bien le double débrayage : alors je me suis dit je vais rester en 3ème et avec un peu de chance personne n’arrivera à ma droite (je suis d’un naturel très optimiste !!!) bon ça ne marche pas à tous les coups mais très très souvent (citation: quand on veut, on peut, et quand on peut, on doit ! et lorsque on a des « convictions » je ne doute pas de mon pouvoir de les faire partager… encore faut-il avoir des convictions !!). Bref, je me suis arrêtée au milieu du carrefour, le chauffeur du « gros » camion avait l’air de rigoler quand il a vu la petite jeune fille qui voulait lui « sucrer » la priorité.

Retour à la case départ. . Je me suis représentée au permis 2 mois plus tard, j’avais repris quelques leçons et le moniteur me sentait tellement prête qu’il avait « convoqué la presse  » (en l’occurrence le journaliste photographe du journal régional) je pense que c’était une publicité pour son auto-école, ça m’a un petit peu perturbée, je ne tenais pas spécialement à faire parler de moi, mais j’ai réalisé mon parcours (assez minimaliste à cette époque ) avec brio. Le geste explicite du moniteur (la main dans la poche avec petit signe de tête) m’a fait croire un instant que j’avais le papier rose, mais le sévère examinateur,me demandant quel âge j’avais, alors qu’il avait mon dossier sous les yeux, m’a dit alors « eh bien peut-être la prochaine fois ! « J’ai ressenti l’injustice et je ne voudrais pas faire mon « Calimero » mais je ne peux pas m’empêcher de penser que si j’avais été un garçon, je l’aurais eu mon permis !! Mais pas d’amertume !

Comme j’avais beaucoup sacrifié de mon petit salaire (dont je donnais la moitié à ma mère) j’ai décidé de ne pas m’entêter et de partir en Allemagne à Alt Breisach, en pensant que ça serait plus « juste  » là- bas. Donc je suis partie travailler en usine (j’ai toujours eu la bougeotte) je pensais me perfectionner en allemand et voilà… Optimiste ? Celà me permettait aussi de faire des allers et retours en stop camion. J’ai rencontré mon futur époux (pas routier), laissé de côté mes projets pour la vie de famille et deux enfants.

En 1975, j’ai passé mes permis en stage de 4 mois à l’AFT. J’ai trouvé tout de suite en sortie de stage une place de chauffeur de bus en Seine et Marne ou j’habitais, « Les Cars Verts » en service scolaire et service de ligne (Corbeil-Essonnes/Paris) de temps en temps ; mais je n’ai fait ça qu’une année, ensuite je n’ai pas trouvé tout de suite le boulot idéal (en semi) j’ai fait des livraisons en petit porteur sur Paris et la région parisienne, je travaillais aussi en intérim et à ce moment là, je travaillais enfin en semi : une benne à gravier en régional et en remplacement : 2 contrats de 4 mois mais pas d’embauche définitive.

Enfin, après avoir postulé dans plusieurs boites de la région un transporteur ayant un contrat avec Intermarché, coincé par le départ d’un chauffeur (coup de tête) m’appelle le vendredi pour commencer le lundi en inter-base ! Youpiii !!! Le camion un Volvo F10 (le luxe ) et le boulot (super)! Je découvre les routes de France.. Ceci en 1981 ..ça roule…enfin ! A la CB Milady 77 (mousquetaire oblige). Et puis un collègue me dit qu’il va passer son attestation de capacité et pourquoi moi je ne la passerais pas ? Surtout qu’une session de 3 semaines est possible à Paris même en Oct. 1984 ; je repousse mes vacances , je l’obtiens et dans la foulée je demande à la SET intermarché si il y a une possibilité de contrat : c’est oui mais à Peynier Rousset (13) une base qui ouvre en Mai 84.
OK !!! A l’époque, un peu difficile de faire accepter un Volvo, un des chefs de transports y était opposé mais un autre a plaidé en ma faveur. Surtout que ce F10 économique 330 cv a été négocié comme un chef, j’en étais moi- même étonnée : on est passés d’une première offre VOLVO Nancy 450 000 F puis le prix a descendu en mettant en concurrence Loiron et Vitry qui a fini par me livrer le Volvo avec Webasto en option et clim de série.. à 280 000 F !

 

Le premier à moi !

Les négociations sur les prix et les prix aussi, tout ça a bien changé et pas en faveur des transporteurs. J’ai appris récemment que Volvo avait provisionné je ne sais plus quelle somme assez importante en prévision d’une possible amende pour entente sur les prix (je ne sais plus quels sont les autres fabricants concernés) il est quand même dommage que des industiels, au lieu de faire le prix juste préfèrent s’entendre à la hausse et payer une amende plûtot que faire béneficier leurs clients d’un prix étudié. Celà tient de la mentalité haute finance, trader, coup de bluff !!!

J’étais étonnée de la facilité avec laquelle j’ai réalisé cet achat, totalement néophyte en la matiére que j’étais ! L’assureur aussi a été sympa puisqu’il m’a appliqué un bonus de 50%. Je suis restée 3 ans en contrat et j’ai bien travaillé et gagné !! Je me suis bien gardée de demander un second contrat en embauchant un chauffeur, je ne suis pas capable et n’ai pas envie de prendre ce genre de responsabilité, sans compter que je n’ai confiance qu’en moi-même et en tant qu’égoïste, je ne veux pas partager mon plaisir.

J’ai eu ensuite l’envie d’aller un peu plus loin et j’ai trouvé un affrêteur : Tpts Jouchoux qui faisait Espagne/Allemagne, souvenez-vous, il avait des frigos jaunes sur les côtés desquels étaient peintes des Ferrari ! ça vous rappelle quelque chose les anciens ?

Quelques fois c’est un peu étroit, je suis quand même arrivée à sortir de la cabine pour prendre la photo.

Donc, 07/87 premier voyage en Espagne, avec une savoyarde de location car mon frigo ne sera livré qu’en septembre. Passage de frontière à Irun, le banquier m’ayant assuré que ma CB passait partout en E. Je me suis pointée avec une autonomie restreinte à la frontière en pensant que la 1ère station (voire la seconde) serait la bonne, (sachant le gazole moins cher en Espagne et étant économe de nature !) eh bien pas tout-à-fait, c’est ce que j’ai appris dans un routier où des collègues m’ont dit que la station qui acceptait les paiements CB était un peu trop loin pour moi; heureusement un collègue compatissant a bien voulu me donner de l’argent liquide en échange d’un chèque… Je le remercie encore. Pensez bien qu’ensuite on ne m’y a pas repris, j’ai toujours pris mes précautions avec de l’argent liquide, ça sert de leçon !

Pendant des années, avec le frigo (je préfère à la savoyarde : il n’y a qu’à ouvrir les portes !! Je suis un peu flemmarde ! je vais rouler entre l’Espagne,l’Allemagne et le Portugal et un peu d’Autriche.

Je change d’affrêteur et je travaille pour Leible (Offenburg) mais le trafic est le même : il m’arrive très souvent de vider au Portugal (Lisbonne ou Porto ) et de descendre jusqu’à El Ejido ou Valencia ou Murcia suivant les saisons, ça fait un paquet de Km à vide mais à l’époque ça restait d’une bonne rentabilité, il faut dire qu’on ne respectait pas grand chose mais quand on aime on ne compte pas et le résultat était payant ça encourage… Partir de Lisbonne après le dédouanement (qu’est-ce qu’on a pu attendre ici et là en douane, moi je n’ai jamais regretté l’ouverture des frontières…) et le déchargement ça poussait déjà un peu tard dans l’après-midi et il fallait tracer un peu si on voulait passer la frontière à Rosal de la Frontera avant la fermeture nocturne ! Bon c’était une époque on se prenait un peu pour des cow-boys ! Dans mes « statistiques » à chaque montée au moins un camion au tas… , allemand, français ou espagnol… J’ai eu beaucoup de chance quelquefois ! Ah les belles années 90 !!!

Camion volant, le transporteur faisait des navettes et pour ne pas soulever la bâche à chaque fois il avait installé un système à vérins.
Astucieux !

Ensuite dans les années 2000, je trouve mon frêt au coup par coup et je m’achète une conduite estimant avoir eu beaucoup de chance de ne m’être pas fait prendre avec mon système à 2 disques (un le jour/un la nuit) ça fait des belles coupures si on ne cherche pas trop où est passé le 2ème chauffeur. Je ne dis pas que je fais tout bien mais je fais des efforts… J’ai conscience qu’il y plus à perdre qu’à gagner.

Je trouve aussi quelques « beaux? » voyages : Pologne (Cracovie ), Hongrie (Budapest), Maroc (Oualidia), Suède (Stockolm), Royaume Uni (Londres, Birmingham), Italie, Danemark, Rép. Tchèque, Suisse et le plus long : Marseille / Bodo (Norvège).

Et puis je prends ma retraite en Sept 2008 : j’ai l’âge et un petit camping- car VW California genre camionnette avec le toit qui se lève, qui passe inaperçu et avec lequel on n’est pas obligé de stationner dans un camping on peut même dormir « en ville  » sans soulever le toit ! Alors là je suis allée en Laponie jusqu’au Cap Nord, redescendue par la Norvège (l’été !!!), j’ai fait le tour des Pays Baltes, de l’ex Yougoslavie, la Crimée, la Mauritanie (avec un groupe pour la sécurité), je suis allée faire un tour au Canada (voiture de loc).

Le voyage dont je rêvais c’était en Australie (pour les camions !!) J’y suis allée en 2004, j’ai pu traverser N/S (Darwin/Adelaïde, puis Adelaïde/Sydney) avec les road-trains, je me suis fais prendre en stop mais pas au bord de la route… en attendant dans des stations services et je suis contente de l’avoir fait.

Ne sachant plus où aller et ne faisant que rouler avec le camping-car… je me suis rendue compte que je ne sais pas faire du tourisme..

Alors, lorsque Volvo m’a proposé une invitation pour le New FH, n’ayant rien d’autre à faire… j’y suis allée et comme ça faisait 4 ans que je n’avais pas acheté de camion (avant je changeais d’ensemble tous les 4 ans, lorsque j’arrivais au bout du remboursement de l’emprunt; j’aime bien le neuf). Après mûre reflexion (bien 1 heure ou 2 !!!!!) et quelques calculs financiers et la consultation de mon banquier, me voilà repartie pour un tour ou deux..

J’ai eu le 500 (modèle de sortie) une année et j’ai le 540 depuis 2014. Tout va bien… Fière d’être routière !

On the road again !

Pas de question idiote  » Et tu vas faire ça jusqu’à quand ?  » Je ne sais pas, je n’ai jamais fait de projet à longues échéances (surtout pas maintenant vu mon espérance de vie !!!), je me laisse porter et saisis des opportunités.

J’existe par mon travail . Je me sens utile ne serait-ce qu’à moi-même.

Visite du parc Michel Gaillard, en 2005

En hommage à Michel Gaillard, Luc s’est souvenu d’une  chez Gaillard à Issoire, temple français du camion Américain. Il avait été chaleureusement accueilli, en garde un superbe souvenir.

Dans le Val de Saône avec Bruno, le roi du poireau !

Et oui, il fait froid, les barbecues sont soit rangés au garage, soit finissent sagement de rouiller sous 10cm de neige, et tout ce dont vous avez envie c’est une bonne soupe, bien chaude pour vous rechauffer.

Heureusement, il existe sur cette planète des gens pleins de bonne volonté, prêts à braver la météo pour aller vous chercher chaque jour vos poireaux et vos oignons dans le Val de Saone, région très active au niveau de ses cultures maraîchères.

Notre ami Bruno, roule depuis près de 15 ans, et il a décidé d’abandonner la longue distance, pour se consacrer à sa maison et sa famille. Aujourd’hui, il est devenu un chauffeur polyvalent, entre le bureau, le chargement des camions ainsi que la ramasse des légumes.

Allez, on monte dans le superbe Mercedes Actros 1840 de notre ami, et c’est parti !

Le boulot consiste à aller charger tout un tas de « petits » expéditeurs dans le dédale des chemins autour de Macon, Feillens, Manziat, et de ramener ça au plus vite au dépot, pour charger les semis qui descendent en groupage pour tout le grand sud de la france.

Pas le temps de pinailler, une parfaite connnaissance des clients et du terrain est nécessaire pour mener à bien cette mission. Ainsi qu’un camion puissant comme le vénérable 1840….

Il est primordial de travailler en bonne entente avec les clients.

D’abord, ça simplifie le boulot de travailler avec le sourire, et puis si la palette n’est pas prête, on ne fait pas déplacer le camion pour rien, le client nous appelle dès que la marchandise est prête.

Dans la journée, Bruno fait rarement plus de 100 ou 200kms. De toutes façons, rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Une fois le camion plein, il faut aller le vider, et faire le premier départ de la journée pour le sud. L’après-midi, il faudra recommencer une nouvelle tournée, pour faire les enlèvements moins urgents et éventuellement la livraison de quelques centrales locales.

Le principal est pour Bruno, que chaque jour, les légumes partent et arrivent en bon état, parce qu’une soupe sans poireau, c’est pas une vraie soupe d’hiver.

FH500 €6 essai

Après avoir usé mes fonds de culottes dans déjà pas mal de Volvo depuis mon tout premier F1020 en 1991, puis F10-320 et F12-360, il a fallu un jour se résoudre à se convertir au FH12-420 en 1995, changement radical de cabine, place au modernisme moderne. Au fil des évolutions, je suis passé au FH16-520, FH12-500 Turbocoumpoud, puis au FH13-440, et enfin au FH13-500. Je n’ai pas fait le calcul des kilomètres effectués en Volvo, mais ça doit commencer à en faire quelques uns, surement plusieurs millions. Jusque là, les changements et évolutions des FH ont été facilement assimilables pour un chauffeur lambda comme moi, mais voilà, en 2013 Volvo a sorti son dernier modèle FH, le FH4.

J’ai dû attendre le mois de septembre 2016 pour en avoir un dans les mains. Pour être franc, à la sortie du nouveau FH, j’ai pas eu le coup de coeur immediat, trés cubique la cabine tranche avec l’ancien, voire déjà antique FH. Mais il faut vivre avec son temps, inutile de chouiner, on ne verra plus jamais sortir des chaines VOLVO de magnifiques F12-400 Globetrotter.

Mon patron, et Volvo Trucks Valence ont été aux petits soins pour moi, ça mérite d’être souligné, j’aurai pû demander un DAF Super Space Cab 510, un Mercedes, ou même un Scania R490. J’avoue, j’ai failli basculer vers la marque au griffon, mais depuis le nombre d’années que je frequente l’équipe du garage Volvo de Valence et que j’apprecie leurs services, je me voyais pas changer de marque. On dit que l’Ardechois a le coeur fidèle, en voici une nouvelle preuve.

Je me suis donc retrouvé avec un tout nouveau 500, gris metal integral, seul et unique exemplaire d’une série speciale nommée « Business Class » en souvenir d’une vraie serie speciale de F12 en Hollande dans les années 90. Mon FH500 Globetrotter XL est assez richement équipé : – Jupes latérales – Jantes Durabright – Frigo – Clim et chauffage autonome – Phares xenon – Retarder – Enseigne etc etc Après avoir accédé à la cabine par 3 marches un peu plus hautes que l’ancien, on est immediatement frappé par l’espace de l’habitacle, bien qu’avec l’age je me sois tassé un peu, je mesure pas loin de 183cm de hauteur, et pour accéder aux coffres de cabines arrières, il me faut monter sur le siège passager. La forme légèrement arrondie des coffres fait perdre un peu d’espace, mais ce n’est pas dramatique. On retrouve les mêmes coffres à l’avant, c’est juste incroyable le merdier qu’on peut accumuler dans ce camion.

La couchette est plutôt confortable, l’insonorisation est un peu moins mauvaise que dans l’ancien FH. De plus, étant de nature exigeante, j’ai demandé à Volvo un rideau interieur pour qu’il fasse encore plus nuit quand je dors, et aussi incroyable que celà puisse paraitre, c’est une option. Le côté droit du tableau de bord a le defaut de pencher vers la droite, esthetiquement c’est pas moche, mais pour manger c’est pas facile, la sauce des raviolis degouline systematiquement vers le panneau de porte droit, pour éviter ce desagrement, je me suis payé une belle tablette et du coup je mange mes plats à plat (oui, je sais c’est rigolo). En face avant, en haut on trouve 3 emplacements, un pour le CD, tachy, OBU, mais pas moyen de caser une CB, pour dire à quel point c’est devenu « has been ». Alors mon TX est fermé dans un coffre juste au dessus, toujours calé sur le 19 ! Le Webasto et la clim de nuit se reglent au degré près, et sont vraiment efficaces. Toutefois, attention aux batteries, il parait que ça consomme à mort ! L’accès à la plateforme arrière est juste, la poignée pas forcement bien ergonomique. Sous la cabine on trouve deux enormes coffres dans lesquels rentrent à l’aise l’équipement ADR, plus un jeu de chaines, plus des cables, une malette pour defaire les ecrous de roue, un antivol de remorque et il reste encore de la place.

La camion est équipé d’origine de cric, barre de cric, clef de roue, et d’une goupille d’arrimage qui se fixe après avoir declipsé un bout de la calandre basse et même d’une perche pour nettoyer le pare brise. Côté conduite, le changement est là encore radical. Par ou commencer ?

Ah, ben je commence par les points les plus negatifs du camion selon moi. Si jolie soit elle, la sellerie du siège conducteur est dure, si dure qu’au bout de quelques heures de conduite non stop, je prends des crampes à l’arrière des cuisses, ça me rappelle les inconfortables sièges des FH12.

Le second point noir pour moi, c’est cette saleté de frein de parc electrique. Il faut faire les choses dans l’ordre : Claquer la portière, mettre la vitesse et enfin appuyer sur l’accelerateur pour faire sauter le frein, si tu fais pas dans cet ordre là, walou, le camion bouge pas. Quand on est face à un portail electrique qui se referme rapidement, c’est vite enervant. Rien ne vaut un bon frein de parc à la papa.

Une fois en route l’agrément est absolu, depuis longtemps la boite automatique Volvo surpasse ses concurrents, là, ce coup-ci, elle les lamine. Aucun à coup, le silence en route est assez surprenant, je me demande même parfois s’il y a un moteur dessous. Volvo a enfin compris que dans le sud on a du soleil, et ils ont fini par équiper les camions avec de vrais stores sur le pare brise et sur la vitre côté chauffeur, il ont fini par ecouler le stock des vieux pare soleil des F88, il était temps. La plupart des commandes se font par un joystick sur le volant, à propos, le mien de volant est en cuir car j’ai les mains fragiles et sensibles. Avec ce joystick, on peut sans bouger son cul du siège, choisir les options d’affichage au tableau de bord, certains écrans ne sont pas modifiables, comme le gasoil et l’adblue, mais on trouve plein de paramètres à afficher, comme les heures du tachy, le niveau de charge des batteries, la conso moyenne. On peut aussi coupler son téléphone avec le bluetooth, ajouter ses contacts, mais pas encore rediger ou lire ses textos.

La visiblité en route est excellente, les 4 retros sont reglables avec des boutons côté porte conducteur, ce qui est très utile, car si on avait mis la commande côté passager ça n’aurait pas été simple, ils sont degivrants aussi. La direction est assez souple, et la tenue de route sur le mouillé pas forcement top d’autant qu’on ne peut pas desactiver le retarder, donc pour freiner en catastrophe à vide, il vaut mieux avoir le reflexe de se mettre vite au point mort et freiner au pied.

Etant donné que je suis perché un peu plus haut, j’ai juste l’impression que les ponts sont plus bas, sous certains, il m’arrive de baisser la tête et serrer des fesses, alors que concrètement c’est absolument inutile. Ceux qui connaissent les anciennes générations savent à quel point le FH éclaire mal la nuit, c’est du passé avec les nouveaux phares, j’ai retrouvé la vue et je peux ranger ma canne blanche au placard.

De série, le camion est équipé d’un anti franchissement de ligne ainsi qu’un avertisseur de distance, c’est vite chiant, mais il suffit de les desactiver en demarrant, ou en route, on peut après coup les reactiver. Le système d’alarme de Volvo est assez efficace et bien chiant. Par exemple, lorsqu’un Fenwick roule dans la semi ça declenche l’alarme. Un autre jour, de nuit chez moi, j’ai appuyé par megarde sur le bouton alerte de ma telecommande, tout s’est eclairé, le klaxon hurlait non stop, je ne savais plus comment arreter ce bordel ! Depuis, j’ai entouré la télécommande de chatterton, c’est pas joli, mais efficace. Heureusement Volvo m’a fourni une magnifique sacoche avec dedans le livre d’utilisation, ce qui m’a beaucoup aidé, c’est juste bête que je ne l’ai eu qu’au bout de 4 semaines, c’est pas de leur faute, mais de la mienne. Avec pour le moment 15.000km au compteur, je ne maitrise encore pas tous les secrets pour une conduite vraiment économique, mais je m’y emploie.

Le camion est encore pas vraiment rodé, toutefois plusieurs options de conduite éco sont proposées, et ce seulement avec le cruise control engagé. Admettons que l’on decide d’une vitesse de croisière reglée à 85km/h, un premier programme règle seulement 2km/h d’écart, il se laisse mourrir à 84, mais ne depassera jamais les 86, un autre programme laisse mourir à 81, mais laisse courir jusqu’à 90, et enfin le dernier qui laisse mourir à 78 jusqu’à 92. La position GPS du camion est enregistrée, si bien qu’il coupe les gaz juste avant le sommet d’une côte, l’inconvenient, c’est qu’il faut être trés trés vigilant dans les descentes avec la recrudescence des radars discriminants. Pour le moment j’ai toutes les peines du monde à faire une consommation inferieure à 33L. En Euro6, la conso d’Adblue est juste enorme, je pense que les 100L d’adblue ne sont pas suffisants au regard des 1200L de Gasoil une fois mes pleins faits.

Côté déco, pour répondre à la question de pas mal d’entre vous, j’ai encore rien fait, ce qui rend le camion un peu tristouille, c’est vrai ! Mais c’est pas les idées qui me manquent, mais plutôt le temps ! Donc, dès mes prochains congés je vais tacher d’y remedier. En attendant, j’espere vous avoir un peu éclairé sur ce tracteur vraiment nouveau dans tous les sens du terme pour moi ! C’est ça aussi la Business Class !

Mise à jour MAN

Il y a un bail qu’on ne nous avait pas proposé de mise  à jour de la galerie de photos MAN, aujourd’hui c’est chose faite avec pas mal de photos de bizareries et de photos collector.

Un énorme merci à Cordoba580, Larage, Manolo, Mich, Samu, Tophe, Uwe, Jaka, Yassine, Xavier, Chris NL, Chouchen, Hekel67, alors on clique ici, et on a pas peur fouiner ! 

Mise à jour SAVIEM

Il devient de plus en plus compliqué de trouver des photos de SAVIEM, mais quand même, en voici 22 nouvelles avec la contribution de Jaka, uwe, Tophe, Manolo, Samu88, Hekel67, Xavier, Larage, alors on clique ici ;  on commente, on partage :love:

 

Les Photos de Chaoui81

Au Moyen-Orient avec Chaoui81, Turquie, Syrie, de beaux voyages exotiques, et la mémoire qui joue des tours, peut-être reconnaitrez vous des gens sur les photos !?

LES PHOTOS DE VIKING22 (Jo.Durand)

J’en profite pour saluer mes potes qui se reconnaitront et je leur transmets mon bon souvenir, clin d’oeil à Roland Auvergne. J’ai effectué ces voyages avec les transporteurs suivants: Genin de Chatillon sous Bagneux, Chapuis de Corbas et mes derniers voyages avec mon propre camion Volvo.