France/Espagne, je t’aime, moi non plus

Voici un petit montage vidéo, qui se déroule entre 1948 et 1992 sur le thème des frontières FRANCO-ESPAGNOLES. Ce n’est qu’un succession de conflits entre politiques, lobbys, et bien souvent les routiers se retrouvent au milieu. C’est aussi l’occasion de revoir des images de camions « d’avant » l’invasion des transporteurs de l’EST, un vrai régal ! Du Perthus à la Jonquera, de Biriatou à Irun, soyez attentifs, et n’oubliez pas de partager !

En BONUS, la traversée d’Irun à La Brujula avec un chauffeur de la PAT à bord de son Berliet TR280 le 29 septembre 1984

 

Max Meynier

Animateur de radio, il est la seule personnalité médiatique à avoir su donner une image positive de notre profession. Max est décédé le 23 mai 2006 des suites d’un cancer. Dossier préparé par Phil26-Bibi07 avec la grande collaboration de Mr Max Meynier.

Salut l’Artiste !

« Une chose est certaine, Max reviendra auprès des homme de la route. »(Francis Reyes)

 

Max Meynier est né le 30 janvier 1938 à Lyon.

Il fait ses études au lycée Ampère et à l’ecole superieure de commerce de Lyon.

En 1958, il monte à Paris pour faire du théatre ou il est admis au centre d’art dramatique dans la classe de Robert Manuel. En 1960, il obtient le 1er prix de comédie classique et comédie moderne au concours de la « scene française ».

Entre 1960 et 1969, Max joue :

LA NUIT DES ROIS
CORALIE ET CIE
L’HOMME QUI LAISSE PLEUVOIR
CLOCK CITY
INTERDIT DU PUBLIC
LE BOURGEOIS GENTILHOMME
AUTOUR DU XVIIIeme SIECLE
L’AMOUR TOUJOURS L’AMOUR

1969 : Pour subsister, les maigres revenus d’un jeune comédien étant très aléatoires, Max fait le chauffeur de  » Maître « . Il a ainsi pu conduire Mel Ferrer et Audrey Hepburn , mais aussi Michèle Morgan. Coquetterie de sa part, il refuse le port de la casquette et n’est pas bilingue. Un jour, on lui confie de conduire Mireille Mathieu durant sa tournée d’été. Mission délicate car Mireille a peur en voiture. Durant 2 mois, il promène Johnny Stark, Mireille et sa tante. Puis, au hasard d’une rencontre à Deauville, il fait ses debuts à RTL pour remplacer Bernard Schu en congés. Le premier disque qu’il passe est bien entendu un Mireille Matthieu. Il enchaine des petits boulots à RTL, il diffuse des disques, et donne quelques commentaires durant le voyage sur la lune de Neil Amstrong. Puis une journée sur le tour de France avec Anquetil. Il sympathise avec JP L’ Hénan ( secretaire general adjoint de RTL) C’est lui qui l’engage definitivement à la station.

 

C’est alors que Roger REICHER, le directeur des programmes lui donne sa véritable chance en lui confiant : « LES ROUTIERS SONT SYMPA » qu’il prend en main le 8 mai 1972. Il apprend alors la radio et ses subtilités auprès des pros de la radio de l’époque.

Le 8 mai 1972, il anime pour la première fois « les routiers sont sympa « . Au lancement, l’emission est courte 22h30-23h, il remplace un animateur qui n’avait pas le » ton routier » et dont l’annonceur Dunlop n’était pas satisfait. Max se sert du ton qu’il a adopté en animant une station provisoire de RTL  » Radio Avoriaz », ou il devait servir aux auditeurs les infos dont ils avaient besoin : météo, ouvertures des pistes, spectacles, animations etc…

Dès le debut il a senti la mayonnaise prendre. Il a commencé à recevoir du courrier au 3ème jour de diffusion ( 25 lettres) par la suite il en recevra jusqu’à 25000 par an. Il a appris peu à peu le langage et les codes des routiers; il est aussi en cela très aidé par de fidèles et dévoués assistants comme Eric Laverdun, Francis Zegutt, David et Michel Zégouane, Patrick Roy, Sacramento.

Sa première sortie a lieu à Rambouillet sur la RN10. L »accueil au resto est des plus froid lorsqu’ils installent le matos dans l’après midi. En revenant le soir, surprise, le resto est bondé, quand Max entre, tout le monde crie :  » RELAX MAX ! », Max comprend alors et mesure l’impact de son emission. C’est aussi ce jour là ou il monte pour la première fois à bord d’un 38 tonnes avec Robert entre Rambouillet et Cherbourg. Il découvre l’art de la conduite, l’amour du métier, la séparation familiale de ces hommes.

En peu de temps, l’emission est devenue la plus longue ( 20h30-0h00) et la plus écoutée.

En 1976, RTL lui construit sur le toit des entrepôts Calberson une véritable station de radio avec : Studio, son bureau, un grand bureau pour l’équipe du standard, le standard par lui-même, la fameuse salle d’embarquement pour accueillir les routiers et les stoppeurs, le tout aux couleurs de RTL, à 27 mètres de hauteur et vue panoramique sur tout Paris. C’est de ce lieu que Max présente l’exposition  » les plus beaux camions du monde ». En 1976 il s’est vu attribué le  » Triomphe radio ».

En 1978, Max publie « 1001 nuits avec mes routiers sympa » . En 1979, il fait le premier Paris- Dakar. RTL est le seul média à couvrir l’épreuve et à la faire connaître par la voix de Max qui effectue le parcours en 4×4 comme tous les autres concurrents et qui assure chaque soir 2 h 30 d’émission depuis le bivouac.

De 1979 à 1981, Max assure 3h30 de direct à bord d’une voiture studio dans les rues de Paris, expérience unique en radio. En 1981 il participe à la création des » 24h du Mans camions » et lancera la vogue des courses de camions en France et en Europe.

En 1980 pour son action en faveur des routiers et de la profession , il est fait chevalier puis officier de l’ordre national du mérite.

1982 Pendant 6 mois, Max animera  » les routes du bout du monde » avec son micro, à la découverte d’autres routes qui le meneront du chili au Québec, de la Yougoslavie au Népal mais aussi L’islande, l’Algérie, les Açorres, Israel, Portugal.

1983  » les routiers sont sympa  » deviennent  » fréquence Max »

En 84, l’opération » Sahel camions de l’espoir », récolte 80 millions de francs (soit 12 millions d’euros :-)) Pendant 15 jours, il réalise l’emission en direct depuis la Mauritanie, Le Mali et le Niger ou plus de 50 camions acheminent médicaments, vivres et materiels acquis grace aux dons des auditeurs.

Max avec les stars !!

1986 Max est victime d’un infarctus, l’aventure des routiers sont sympa, prend fin après 13 années d’existence. Max devient alors le joker de RTL , présentant tour à tour toutes les emissions de la station.

En 1988, il crée sur TF1 « le juste prix » qu’il présentera durant 1 an. Il sera remplacé par Patrick Roy, standardiste de l’emission  » les routiers sont sympa ». Il presente quelques temps « des chiffres et des lettres » .

En 1989, il crée  » ça s’est passé un dimanche » qu’il devra arreter suite à une rechute.

1990 Max subit une transplantation cardiaque. Il écrira un livre à ce sujet  » Quoi de neuf? mon coeur ».

1994 il quitte RTL

Depuis, il a joué au theatre :

Folle Amanda
Un mariage pour trois
Le pain de ménage
La paix chez soi
2000 Il arrete toute activité professionnelle, il est sous dialyse juqu’en juillet 2002 ou il subit une transplantation cardiaque et rénale.

Max est décédé le 23 mai 2006 des suites d’un cancer.

Emissions dont Max a été le créateur ou le titulaire

RTL

Les routiers sont sympa
Fréquence Max
Entr’acte
Radio Belle Etoile
Assurance tous disques
Cinemax
les routes du bout du monde
Allo Max
Le quidam
RTL vous offre vos vacances
Le triangle RTL
ça s’est passé un dimanche
ça s’est passé en …

Télévision

Tous en piste ( TF1)
Juge Boxe ( TF1)
La nouvelle affiche ( A2)
Sahel 84 les camions de l’espoir ( FR3)
Traffic ( RTL TV1)
Le juste prix ( TF1)
Des chiffres et des lettres ( A2)

Quelques souvenirs :

Discographie :

Bibliographie :

Autocollants :

Livre d’OR

Le transport Route/Rail

Dans certaines gares, des camions très spéciaux prenaient en charge des wagons pour les livrer ou charger chez des clients trop éloignés des voies ferrées mais soucieux de faire voyager leurs marchandises par le rail, on en voit ici un exemple en gare de Valence, on l’on voit le procédé du chargement ainsi que le demarrage du Berliet. Ne cherchez pas, dans cette extrait vidéo, il n’y a pas son !

Quelques photos du net

Les testeurs de BERLIET

Dans les années 60, une équipe de la RTS a suivi des essayeurs de Camions BERLIET sur le terrible terrain d’essais de la Valbonne dans la banlieue Lyonnaise. L’occasion de voir et aussi d’entendre le son de ces magnifiques camions de la marque à la locomotive.

Uldaric BOREL

Chauffeur indépendant pour la flêche Cavaillonaise, Uldaric Borel commente les toutes premières interdictions faites aux poids lourds pour fluidifier le trafic et laisser la part belle aux automobilistes. Autant dire que celà ne le convainc pas vraiment, son témoignage est révélateur d’une époque !

Un coucou à Jean-Michel

Jean Michel le père de Baptiste est chauffeur routier aux transports Straumann dans le 68, ceux ci sont spécialisés dans les transports exceptionnels. Ils font tout types de convoi jusqu’aux turbines général électrique de 400 tonnes. Jean Michel est conducteur d’un des camions qui poussent et tirent la remorque 16 essieux qui tractent les turbines mais là nous le retrouvons à Bâle avec un v8 r560 et un plateau Faymonville 3 essieux partant des pièces pour l’aéroport de Francfort voilà pour cette petite histoire.

A Cuba avec David

De retour d’un voyage à Cuba, David nous a fait parvenir de magnifique photos de ce qu’il a pû croiser comme véhicules, sur l’Ile de Cuba. Longue de près de 1200km, l’Ile est la plus grande des Caraïbes, débarassée du gouvernement espagnol à la fin du 19e siècle, puis des états unis d’amerique à la fin des années 1950, il en reste quand même quelques traces, avec nottament de superbes limousines américaines. Petit à petit CUBA s’ouvre au monde occidental, faut il s’en réjouir ou les plaindre ?

Le parc de camions est souvent hérité de l’ex bloc communiste, MAZ, KAMAZ, HINO, ROMAN ont encore de beaux specimens sous le soleil, on y voit aussi du materiel d’importation européenne, du Renault, et même du Berliet.

Il n’a pas été simple pour David d’aborder des chauffeurs qui restent tout de même méfiants. Malgré tout, ils restent sympathiques et doivent se debrouiller avec ce qu’ils ont pour un salaire avoisinant les 30€ mensuels. Comme de partout, ils aiment leurs « machines », et sont fiers d’être routiers !

 

 

Le Centaure BERLIET v8 356cv

Fortement inspiré de l’engouement des camions américains , et convaincus de l’amour que portent les chauffeurs à leur machine Lucien Moge, créateur, décorateur et styliste ainsi que Jean-Pierre Augier dessinateur chez Berliet au service publicité décident de créer un véhicule hors norme pour le présenter au salon du Poids Lourds de Paris en 1978.

Ils décident de baptiser leur « bébé » : Le Centaure en référence à la mythologie Greque, nom de cet être mi-homme, mi-cheval et qui symbolise l’image du cavalier.

Pour leur camion mythique, ils décident de modifier l’un des camions les plus préstigieux du moment, un Berliet TR350 à moteur V8 turbo.

Une réhausse de toit de 60 cm a été rajoutée à la cabine du Berliet, à l’intérieur de celle-ci qui a aussi, et c’est une première une vertu « économique », a été logé un climatiseur qui assure le confort intérieur, et grâce à cette réhausse, pour la première fois, le conducteur tient debout dans sa cabine.

4 trompes, et 5 feux de gabarit viennent couronner le tout, inspiré des cars de tourisme et des voitures de luxe, les glaces sont teintées, et les rétros dégivrants sont commandés depuis l’interieur de la cabine.

Coté éclairage, le Centaure n’a rien a envier à ses descendants puisque 4 longues portées ainsi que 2 antibrouillards logés dans un superbe pare chocs chromés sont installés, au désespoir des automobilistes.

Le Centaure est en outre équipé de 2 gros reservoirs, soit 800L de carburant, ainsi que du blocage de différentiel, du Telma et d’un magnifique tuyau d’échappement, à l’américaine à l’arrière de la cabine, chromé avec le petit volet obtrueur au sommet, le nec le plus ultra! L’ensemble des équipements sont bien sur prévus pour les températures extrèmes le circuit de freinage et de Gas-Oil peut être dégivré en moins de 7 minutes, le Centaure aura été avant tout conçu pour les routiers au long cours.

Mais c’est avant tout l’équipement interieur qui marquera le plus, aujourd’hui encore, bien des chauffeurs reveraient d’être ainsi équipés. Si le siège réglable dans toutes les positions et chauffant est quasi généralisé de nos jours, il est déjà plus rare de tenir un « cerceau » gainé de cuir.

Depuis le siège passager, le chauffeur a accés à une véritable cuisinière avec 2 feux, par sécurité la bouteille de gaz est à l’exterieur de la cabine, et un frigo de 50litres de capacité permet d’embarquer un bon nombre de produits frais. Il prend son repas sur une table escamotable logée au dessus du lavabo (et si!).

Bien entendu, une fois l’homme repu, il peut à loisir écouter la radio, ou même des cassettes, et se reposer en programant la température souhaitée, mais aussi, l’heure à laquelle il souhaite enclancher le préchauffage du bloc moteur, car, le chauffeur du Centaure a du savoir-vivre.

Non seulement le Centaure est équipé d’un lavabo, mais aussi, d’un WC, et d’une douche extérieure alimentée par un reservoir de 60 litres.

Présenté au salon Solutrans, la fondation Berliet a refait une réplique du TR350 Centaure sur la base d’un Renault R390

la vidéo du Centaure, par MOTOR TV

 

ANNIE, le camion dans la peau…

Je m’appelle Annie, je suis née le 12/07/48 à Lavilleneuve (71). J’ai habité de 4 à 12 ans dans une gare, juste à côté de 2 restos routiers « chez Juju », maintenant « chez Gaby » et l’autre qui était plus familial « chez Barrault ». J’allais souvent chez Juju car je jouais avec le neveu des patrons et accessoirement pour regarder la télé. Mon père (qui travaillait en usine ) avait un copain routier chez Translittoral à Outreau (62) qui me laissait m’installer au volant de son camion et ça me faisait rêver de le voir partir au volant de son gros camion, comme un chevalier sur sa fringante monture ; un UNIC IZOARD si je me souviens bien… Mon père allait à l’usine à mobylette, c’était beaucoup moins impressionnant… Raymond, le routier m’avait envoyé quelques cartes dont une de Monaco, ça m’a ouvert des horizons (en 1959/60) la gamine de 11/12 ans que j’étais, est tombée amoureuse du routier et du camion : tout l’ensemble !! il devait avoir 26 ou 27 ans (Raymond pas le camion)… Je me souviens lui avoir dit « quand je serai grande moi aussi je conduirais un camion ; ça l’avait bien fait rire !!!

Un certain nombre d’années plus tard, mon père étant décédé, nous sommes parties (mes 2 frangines, ma mère et moi) vivre en ville : nécessité financière oblige. Je suis allée travailler en usine de confection à 14ans 3/4 !!!
Je suis allée en stop camion à 16 ou 17 ans en vacances chez mes tantes sur la côte d’azur, ma maman qui pensait que j’étais partie en train, était prête à alerter la police car j’avais oublié de lui envoyer une carte disant que j’étais bien arrivée; je crois que ma soeur ainée m’avait dénoncée… Je faisais aussi du stop en camion sur de petits trajets, je trouvais ça sympa !! et surtout je roulais « en camion ».

J’allais le samedi chez un petit transporteur du coin rôder en observatrice dans le garage afin d’acquérir des notions de mécanique. Avant 18 ans, j’ai pris des leçons de conduite pour passer directement le permis PL, j’ai eu le code mais j’ai raté la conduite (j’ai presque refusé la priorité à un camion parce que sur le Berliet (petit porteur) de l’auto-école, le rétrogradage de 3ème en seconde était « périlleux « car pas aisé et je ne maitrisais pas bien le double débrayage : alors je me suis dit je vais rester en 3ème et avec un peu de chance personne n’arrivera à ma droite (je suis d’un naturel très optimiste !!!) bon ça ne marche pas à tous les coups mais très très souvent (citation: quand on veut, on peut, et quand on peut, on doit ! et lorsque on a des « convictions » je ne doute pas de mon pouvoir de les faire partager… encore faut-il avoir des convictions !!). Bref, je me suis arrêtée au milieu du carrefour, le chauffeur du « gros » camion avait l’air de rigoler quand il a vu la petite jeune fille qui voulait lui « sucrer » la priorité.

Retour à la case départ. . Je me suis représentée au permis 2 mois plus tard, j’avais repris quelques leçons et le moniteur me sentait tellement prête qu’il avait « convoqué la presse  » (en l’occurrence le journaliste photographe du journal régional) je pense que c’était une publicité pour son auto-école, ça m’a un petit peu perturbée, je ne tenais pas spécialement à faire parler de moi, mais j’ai réalisé mon parcours (assez minimaliste à cette époque ) avec brio. Le geste explicite du moniteur (la main dans la poche avec petit signe de tête) m’a fait croire un instant que j’avais le papier rose, mais le sévère examinateur,me demandant quel âge j’avais, alors qu’il avait mon dossier sous les yeux, m’a dit alors « eh bien peut-être la prochaine fois ! « J’ai ressenti l’injustice et je ne voudrais pas faire mon « Calimero » mais je ne peux pas m’empêcher de penser que si j’avais été un garçon, je l’aurais eu mon permis !! Mais pas d’amertume !

Comme j’avais beaucoup sacrifié de mon petit salaire (dont je donnais la moitié à ma mère) j’ai décidé de ne pas m’entêter et de partir en Allemagne à Alt Breisach, en pensant que ça serait plus « juste  » là- bas. Donc je suis partie travailler en usine (j’ai toujours eu la bougeotte) je pensais me perfectionner en allemand et voilà… Optimiste ? Celà me permettait aussi de faire des allers et retours en stop camion. J’ai rencontré mon futur époux (pas routier), laissé de côté mes projets pour la vie de famille et deux enfants.

En 1975, j’ai passé mes permis en stage de 4 mois à l’AFT. J’ai trouvé tout de suite en sortie de stage une place de chauffeur de bus en Seine et Marne ou j’habitais, « Les Cars Verts » en service scolaire et service de ligne (Corbeil-Essonnes/Paris) de temps en temps ; mais je n’ai fait ça qu’une année, ensuite je n’ai pas trouvé tout de suite le boulot idéal (en semi) j’ai fait des livraisons en petit porteur sur Paris et la région parisienne, je travaillais aussi en intérim et à ce moment là, je travaillais enfin en semi : une benne à gravier en régional et en remplacement : 2 contrats de 4 mois mais pas d’embauche définitive.

Enfin, après avoir postulé dans plusieurs boites de la région un transporteur ayant un contrat avec Intermarché, coincé par le départ d’un chauffeur (coup de tête) m’appelle le vendredi pour commencer le lundi en inter-base ! Youpiii !!! Le camion un Volvo F10 (le luxe ) et le boulot (super)! Je découvre les routes de France.. Ceci en 1981 ..ça roule…enfin ! A la CB Milady 77 (mousquetaire oblige). Et puis un collègue me dit qu’il va passer son attestation de capacité et pourquoi moi je ne la passerais pas ? Surtout qu’une session de 3 semaines est possible à Paris même en Oct. 1984 ; je repousse mes vacances , je l’obtiens et dans la foulée je demande à la SET intermarché si il y a une possibilité de contrat : c’est oui mais à Peynier Rousset (13) une base qui ouvre en Mai 84.
OK !!! A l’époque, un peu difficile de faire accepter un Volvo, un des chefs de transports y était opposé mais un autre a plaidé en ma faveur. Surtout que ce F10 économique 330 cv a été négocié comme un chef, j’en étais moi- même étonnée : on est passés d’une première offre VOLVO Nancy 450 000 F puis le prix a descendu en mettant en concurrence Loiron et Vitry qui a fini par me livrer le Volvo avec Webasto en option et clim de série.. à 280 000 F !

 

Le premier à moi !

Les négociations sur les prix et les prix aussi, tout ça a bien changé et pas en faveur des transporteurs. J’ai appris récemment que Volvo avait provisionné je ne sais plus quelle somme assez importante en prévision d’une possible amende pour entente sur les prix (je ne sais plus quels sont les autres fabricants concernés) il est quand même dommage que des industiels, au lieu de faire le prix juste préfèrent s’entendre à la hausse et payer une amende plûtot que faire béneficier leurs clients d’un prix étudié. Celà tient de la mentalité haute finance, trader, coup de bluff !!!

J’étais étonnée de la facilité avec laquelle j’ai réalisé cet achat, totalement néophyte en la matiére que j’étais ! L’assureur aussi a été sympa puisqu’il m’a appliqué un bonus de 50%. Je suis restée 3 ans en contrat et j’ai bien travaillé et gagné !! Je me suis bien gardée de demander un second contrat en embauchant un chauffeur, je ne suis pas capable et n’ai pas envie de prendre ce genre de responsabilité, sans compter que je n’ai confiance qu’en moi-même et en tant qu’égoïste, je ne veux pas partager mon plaisir.

J’ai eu ensuite l’envie d’aller un peu plus loin et j’ai trouvé un affrêteur : Tpts Jouchoux qui faisait Espagne/Allemagne, souvenez-vous, il avait des frigos jaunes sur les côtés desquels étaient peintes des Ferrari ! ça vous rappelle quelque chose les anciens ?

Quelques fois c’est un peu étroit, je suis quand même arrivée à sortir de la cabine pour prendre la photo.

Donc, 07/87 premier voyage en Espagne, avec une savoyarde de location car mon frigo ne sera livré qu’en septembre. Passage de frontière à Irun, le banquier m’ayant assuré que ma CB passait partout en E. Je me suis pointée avec une autonomie restreinte à la frontière en pensant que la 1ère station (voire la seconde) serait la bonne, (sachant le gazole moins cher en Espagne et étant économe de nature !) eh bien pas tout-à-fait, c’est ce que j’ai appris dans un routier où des collègues m’ont dit que la station qui acceptait les paiements CB était un peu trop loin pour moi; heureusement un collègue compatissant a bien voulu me donner de l’argent liquide en échange d’un chèque… Je le remercie encore. Pensez bien qu’ensuite on ne m’y a pas repris, j’ai toujours pris mes précautions avec de l’argent liquide, ça sert de leçon !

Pendant des années, avec le frigo (je préfère à la savoyarde : il n’y a qu’à ouvrir les portes !! Je suis un peu flemmarde ! je vais rouler entre l’Espagne,l’Allemagne et le Portugal et un peu d’Autriche.

Je change d’affrêteur et je travaille pour Leible (Offenburg) mais le trafic est le même : il m’arrive très souvent de vider au Portugal (Lisbonne ou Porto ) et de descendre jusqu’à El Ejido ou Valencia ou Murcia suivant les saisons, ça fait un paquet de Km à vide mais à l’époque ça restait d’une bonne rentabilité, il faut dire qu’on ne respectait pas grand chose mais quand on aime on ne compte pas et le résultat était payant ça encourage… Partir de Lisbonne après le dédouanement (qu’est-ce qu’on a pu attendre ici et là en douane, moi je n’ai jamais regretté l’ouverture des frontières…) et le déchargement ça poussait déjà un peu tard dans l’après-midi et il fallait tracer un peu si on voulait passer la frontière à Rosal de la Frontera avant la fermeture nocturne ! Bon c’était une époque on se prenait un peu pour des cow-boys ! Dans mes « statistiques » à chaque montée au moins un camion au tas… , allemand, français ou espagnol… J’ai eu beaucoup de chance quelquefois ! Ah les belles années 90 !!!

Camion volant, le transporteur faisait des navettes et pour ne pas soulever la bâche à chaque fois il avait installé un système à vérins.
Astucieux !

Ensuite dans les années 2000, je trouve mon frêt au coup par coup et je m’achète une conduite estimant avoir eu beaucoup de chance de ne m’être pas fait prendre avec mon système à 2 disques (un le jour/un la nuit) ça fait des belles coupures si on ne cherche pas trop où est passé le 2ème chauffeur. Je ne dis pas que je fais tout bien mais je fais des efforts… J’ai conscience qu’il y plus à perdre qu’à gagner.

Je trouve aussi quelques « beaux? » voyages : Pologne (Cracovie ), Hongrie (Budapest), Maroc (Oualidia), Suède (Stockolm), Royaume Uni (Londres, Birmingham), Italie, Danemark, Rép. Tchèque, Suisse et le plus long : Marseille / Bodo (Norvège).

Et puis je prends ma retraite en Sept 2008 : j’ai l’âge et un petit camping- car VW California genre camionnette avec le toit qui se lève, qui passe inaperçu et avec lequel on n’est pas obligé de stationner dans un camping on peut même dormir « en ville  » sans soulever le toit ! Alors là je suis allée en Laponie jusqu’au Cap Nord, redescendue par la Norvège (l’été !!!), j’ai fait le tour des Pays Baltes, de l’ex Yougoslavie, la Crimée, la Mauritanie (avec un groupe pour la sécurité), je suis allée faire un tour au Canada (voiture de loc).

Le voyage dont je rêvais c’était en Australie (pour les camions !!) J’y suis allée en 2004, j’ai pu traverser N/S (Darwin/Adelaïde, puis Adelaïde/Sydney) avec les road-trains, je me suis fais prendre en stop mais pas au bord de la route… en attendant dans des stations services et je suis contente de l’avoir fait.

Ne sachant plus où aller et ne faisant que rouler avec le camping-car… je me suis rendue compte que je ne sais pas faire du tourisme..

Alors, lorsque Volvo m’a proposé une invitation pour le New FH, n’ayant rien d’autre à faire… j’y suis allée et comme ça faisait 4 ans que je n’avais pas acheté de camion (avant je changeais d’ensemble tous les 4 ans, lorsque j’arrivais au bout du remboursement de l’emprunt; j’aime bien le neuf). Après mûre reflexion (bien 1 heure ou 2 !!!!!) et quelques calculs financiers et la consultation de mon banquier, me voilà repartie pour un tour ou deux..

J’ai eu le 500 (modèle de sortie) une année et j’ai le 540 depuis 2014. Tout va bien… Fière d’être routière !

On the road again !

Pas de question idiote  » Et tu vas faire ça jusqu’à quand ?  » Je ne sais pas, je n’ai jamais fait de projet à longues échéances (surtout pas maintenant vu mon espérance de vie !!!), je me laisse porter et saisis des opportunités.

J’existe par mon travail . Je me sens utile ne serait-ce qu’à moi-même.